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07/11/2013

Ce qui ne vous tue pas peut vous rendre fou...

Juillet 1974. J'épouse Mireille, 18 ans, moi j'en ai 23.

Amour de gosses, encore "pas finis" et qui veulent surtout échapper à leurs parents, vivre leur vie d'adulte.

Le quotidien sera dur pour les deux tourtereaux.

D'abord, Mireille devra quitter sa vallée ensoleillée du Gard pour les brumes Parisiennes, qui après un an et demie d'évasion, m'ont rattrapé.

Je bosse à Roissy, et mes maigres finances ne nous permettront d'abriter nos amours que dans une chambre d'hôtel de 6 mètres carrés, cuisinette (1 mètre carré) incorporée, WC - à la turque - à l'étage. Cela pendant un an et demie, jusqu'à la délivrance, la mutation à St Etienne de St Geoirs, près de Grenoble.

Là, pour la moitié de mon placard à balais parisien, nous avons un HLM très correct, un F4 avec balcons, parquet, salle de bain et WC (j'insiste sur ce fait car pour moi à 24 ans et demie c'est la première fois que je dispose de cet équipement...) et même vide-ordures à la cuisine.

Mais déjà, nos deux pères commencent à se détester cordialement.

Et ils vont assouvir leur détestation par le biais de notre couple.

Déjà, mon beau-père se met en tête de nous faire passer le permis ensemble. Prix de la leçon : 50 euros (équivalent 2013). A raison de 4 leçons par semaine, 800 euros par mois. Loyer 320, je suis payé (plus que maintenant ! ) 1700.

J'ai le permis au bout d'un an. Mireille ne l'a pas.
Entretemps nos deux pères se sont fâchés à mort et ne se parlent plus.

Mon beau-père commence par trouver pour nous la "perle rare". A savoir une Simca 1100 trafiquée de 1967 affichant au compteur 30.000 km. Le chiffre des centaines n'existant pas, rajouter un "2" devant.

Cette Simca 1100 que j'ai appelée Virginia ayant un gros faible pour Virginia Crespeau mérite de figurer dans le livre des records : En deux ans j'aurai 27 pannes !!! Coût moyen de la panne 300 euros, Mireille doit entrer en usine en janvier 1977. A la chaîne :(

Elle en sortira après une syncope dans un hypermarché de l'Ardèche à l'automne suivant.

1978 nous verra sortis de l'ornière financière, grâce à des missions que j'accomplirai et à la réduction des pannes de Virginia, carrément remise à neuf.

En 1979, nous posons une mutation pour Millau. A 72 km de chez nos parents, sur leur insistance.
Parents qui, je le rappelle, ne se parlent désormais plus, et qui n'ont pas levé le petit doigt pour nous sortir de la m.... financière où on se trouvait.

Pénurie de logements à Millau, nous devons prendre ce qui se présente à savoir une bicoque F3 de quelques 40 mètres carrés dont les fenêtres donnent sur des murs.
Au Nord...
WC à la turque !

Mais l'avenir semble nous sourire, le père de Mireille nous a vendus sa seconde voiture, une ami Super qui était vraiment super.
Moi je n'en ai pas besoin car il existe une voiture de service.

Mes horaires : Lundi 5h/19h. Puis nuit suivante 18h/6h. Repos mercredi. Puis Jeudi 5h/19h, nuit suivante 18h/6h... Puis dimanche 5h/19h, etc ....

Je serai plus en train de faire la sieste pour récupérer qu'autre chose.

En novembre, Mireille trouve un emploi, VRP chez Electrolux, elle vend des aspirateurs.
Parfaite vendeuse, elle se fait une paye qui dépasse la mienne !

J'avais oublié de dire que, dégoûtée par le moniteur d'auto-école du village où l'on habitait, elle ne voulait plus entendre parler de permis. C'est sur mon insistance et en prenant une auto-école à 25 km qu'elle réussit à décrocher son permis en juin 1979.

Mais hélas, jeune conductrice, elle eut un accrochage avec la voiture, et elle fut en chômage technique pendant la durée des réparations. Hélas le garage prit feu et la voiture aussi.

Mireille sombra alors dans une dépression, et je la fis "sanitairement" aller se faire dorloter shez ses parents le 18 décembre.
Le 24, alors que j'étais chez les miens, et que je l'attendais pour le réveillon, je reçus un petit mot de sa soeur "je ne veux plus continuer avec toi, c'est fini"....

Très longtemps après, en 1993, je crus savoir le fin mot de l'histoire :

Dans sa dépression s'étaient amalgamés : la perte de sa voiture, donc de son emploi, et moi qui me trouvais présent auprès d'elle pour essayer de la réconforter.

J'avais donc "payé" car ne pouvant pas s'en prendre ni au garagiste ni à son employeur, il fallait que ça soit canalisé ailleurs...

Mais en fait il me faudra attendre 20 ans de plus pour qu'une cousine me révèle que lors d'un stage, ma jeune épouse avait découvert le "vértitable amour charnel" avec "un vrai homme, pas un gamin"...

J'avais 28 ans, j'ai résisté au prix de 30 kilos perdus en 6 mois.

Là, à présent, avec la santé que j'ai, je pense que je ne résisterais pas...

Je vous embrasse.

22:00 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

pourtant je peux t'assurer que c'est pareil quand la personne n'est pas à côté ! alors loin, près tout cela ne veut rien dire.

Écrit par : chrisaluce | 08/11/2013

Les commentaires sont fermés.