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15/03/2023

1500 ème note (longue) : une belle "synchronicité'

En ce été 70, mon père m'avait promis une mobylette si j'obtenais mon bac. En guise de mob il m'achètera un solex (flash) d'occasion...Capture.JPG C'est avec lui que je traverserai l'année d'après le tunnel du Mont-Blanc ! C'est à Lorient que je l'étrennerai, au cours d'un mois de juillet formidable avec mes cousins.
Hélas août se présentait sous de moins bons auspices. Un mois dans un bled perdu du Doubs ! E
t j'étais prêt à parier à 100 contre un que j'allais m'ennuyer ferme dans ce coin de France, pourtant très joli, à un jet de pierre de la Suisse.

Hélas je ne m'étais pas trompé, malgré le solex, malgré la Suisse toute proche, les deux premières semaines furent pour moi très très mornes. Pour la première fois de ma vie, je n'attendais qu'une chose, le retour à Paris, la rentrée universitaire où j'allais côtoyer un monde nouveau - et mixte surtout ! - après les grises années lycéennes Louis-Le-Grandesques.

Pourtant le petit village était sympa, tout en longueur au milieu des "juralpages" (les alpages jurassiens !) vraiment parfait pour se reposer d'une année trépidante, mais à 19 ans, soyons justes, même en 1970 on a d'autres horizons...

Tout bascula le 16 août. Ce jour-là c'était la fête au village, et je fis la connaissance d'une jeune fille, Brigitte. Elle était un peu plus jeune que moi, et on se plut tout de suite.
Ce fut sur la chanson "Gloria" que l'un et l'autre échangeâmes notre premier baiser... Sensation si étrange sur le moment qui vous laisse ensuite avec une envie irrésistible de recommencer !

Aux 15 premiers jours de mortel ennui succédérent alors 15 jours de rêve. Elle travaillait dans une épicerie pour se faire un peu d'argent de poche, mais tous les soirs nous nous donnions rendez-vous sur un banc près de chez elle, et là nous faisions de beaux projets d'avenir.
Lors d'une autre fête du village, les jeunes nous élirent carrément "le couple de l'année" tant nous étions mignons ! Oui, mignons, mais O combien naïfs...

Arriva ce foutu mois de septembre, celui qui brise les unions, et comme tant d'autres nous dûmes nous séparer, se promettant  - comme tout le monde - de nous revoir le plus tôt possible. Un mois après, très exactement, quand elle reviendrait de ses vacances avec ses parents, en Vendée.

Je ne rentrais en fac que le 25 octobre, j'avais le temps. Les hôteliers du village, émus par notre petit couple, m'offraient même la pension complète gratuite si je revenais ! Mais restait le billet de train.

Et là, mon père fut intraitable. Pas question de débourser le moindre centime pour aller revoir "cette petite paysanne"... Et puisque j'étais en âge de "courir les filles", je devais me donner les moyens de le faire !

Coincé j'étais. C'est alors que j'entendis une annonce à la radio. On recherchait des vendangeurs dans le Bordelais.
Pourquoi pas ? C'est vrai que j'étais aussi doué pour ce genre de choses que Laurent Roumejko en météorologie, et surtout je n'étais pas du tout mais alors pas du tout "manuel". Mais quand même j'étais prêt à tout pour rejoindre ma petite fiancée.
Et je me lançai alors dans la grande aventure !

Ce coup-là, mon père était d'accord pour me payer le billet de train (pourtant bien plus cher !)...Rien que pour avoir le plaisir de me revoir revenir la queue basse le surlendemain.

Ma mère, elle, était angoissée en me voyant partir, et moi je n'en menais pas large non plus.

On m'en avait parlé, des vendanges, du fameux mal de dos qui élimine 80% des candidats les 3 premiers jours, des conditions plutôt éprouvantes.


Non seulement cela se révéla exact, mais le temps exceptionnellement caniculaire de cette fin septembre 1970 n'arrangea pas les choses. Gelée blanche le matin, avec parfois un brouillard à couper au couteau,  33 degrés à l'ombre l'après-midi... De toutes façons il n' y avait pas d'ombre !

Pour se désaltérer entre deux rangs de vigne, pas d'eau, seulement...du vin ! Du Graves quand même, mais du vin. Moi qui n'avais jamais bu autre chose que de l'eau...
Lever à 5 heures,  coucher à 23, dans des baraquements qui n'avaient rien du trois étoiles.

Je tins miraculeusement le premier jour. Mon sécateur à la main, je regardais le bout du rang de vigne, et je voyais Brigitte qui m'y attendait...

Le second jour ce fut encore pire, j'étais à deux doigts d'abandonner mais je savais pourquoi j'étais là, je ne devais pas flancher.

Le troisième jour je reçus une lettre de Brigitte, qui me disait entre autres " je t'aime tu sais, bien plus que tu ne peux le croire"...

Y avait-il un rapport ou pas ? Je pense que oui si j'en juge de mes exploits au sprint.
Le 4 ème jour mon mal de dos avait disparu, et à partir de là je me mis à foncer comme un malade ! On me surnommait "la formule 1 du rang de vigne" (rien à voir avec les hôtels, qui n'existaient pas encore !), à tel point que je devins le chouchou des patrons, content d'avoir un "employé" si zélé, à 15 francs (l'équivalent de 20 euros actuels) par jour... En plus, je faisais le clown tous les soirs, avec quelques imitations. Notamment celle du fils de la maison !

Comme je leur avais dit d'entrée, je ne restai pas jusqu'au dernier jour, la fameuse "gerbebaude"...
Je partis le 6 au soir, afin de retrouver ma Brigitte pour sa fête, le surlendemain.
Toute la troupe au complet m'accompagna à la gare de Libourne pour prendre le train de nuit, je m'étais fait beaucoup d'amis pendant ces trois semaines, et certains le sont restés très longtemps.

1200 km de train plus tard, j'étais de retour dans le petit vilage, le coeur battant.

Mais elle n'était pas là. Ses parents l'avaient mise en pension, voyant d'un très mauvais oeil cette relation avec un "parisien"... Grâce à la fille de mes hôteliers, je parvins à la voir ...quelques minutes à travers une grille de son lycée. Elle pleurait, moi aussi.

Néanmoins je n'abandonnai pas. C'est De Gaulle qui vint à mon secours !
Plus exactement sa mort, ce qui occasionna un jour de deuil national. Si bien que j'avais un week-end de trois jours.  Ce qu'il fallait à mes voisins horticulteurs pour aller chercher des chardons. Et où ça donc ?  Oui, dans le Haut-Doubs.

Je sautai sur l'occasion pour leur demander s'il y aurait une place pour moi, la réponse fut oui, à condition que ça ne me dérange pas d'être serré et de voyager à bord d'une voiture d'avant-guerre !
Bien entendu je n'avais pas prévenu Brigitte. Je voulais lui faire la surprise. D'autant, m'avait-elle dit, qu'elle serait parée de ses plus beaux atours car elle était de mariage.

La Châtelaine Peugeot de 1938 roulait à fond, en ce samedi 14 novembre, sur l'autoroute en direction de ma bien-aimée. A fond, c'est à dire entre 65 et 70 km/h !!
Pouilly en Auxois, sortie pour Dijon, puis Dole, Salins, Levier et enfin Pontarlier. Ils me firent une fleur, celle de me déposer 10 km plus loin, dans le village de Brigitte où j'arrivai en pleine nuit.

Ses copains (copains version années 60/70) étaient surpris de me voir là, et admiratifs que j'aie accompli un tel exploit. Là-bas, tout était blanc, et le village en était transformé...
fourgs_1.jpg
Rien à voir avec l'été.
 

Le lendemain, alors que les cloches sonnaient, d'un pas hésitant je me dirigeai vers le cortège, dans lequel je vis ma Brigitte avec une belle robe et des fleurs dans les cheveux. Elle manqua de défaillir quand elle me vit, et me fit signe qu'on se verrait après.
Les minutes étaient longues, et quand enfin le cortège fut terminé, c'est non pas Brigitte que je vis, mais sa soeur.
Qui me dit "va-t'en, ma soeur ne veut pas te voir".
 
Le coeur arraché, je m'en allai vers ma pension où les hôteliers faisaient ce qu'ils pouvaient pour me consoler.
Le lendemain, départ pour Paris, et durant le trajet, je n'avais qu'une envie : qu'une voiture venant d'en face nous percute... Hélas le trajet se faisait en majorité sur la nouvelle autoroute A6 !
 
A Noël je lui envoyai une lettre, et par retour du courrier elle confirma qu'elle ne voulait plus me voir, en disant : "je ne veux pas m'engager si jeune".

Les années passèrent, 2 très exactement. Et en ce mois d'octobre 1972 j'étais avec une jeune fille, qui allait devenir ma femme. La première. Brigitte vint sur le tapis, et elle me demanda comment ça s'était passé.
Je lui racontai tout d'un bout à l'autre, et comme ma fiancée était très romantique, elle était très émue de mon récit.
Mais elle était également méfiante, et, carrément, écrivit à Brigitte pour lui demander des explications. Lui précisant qu'on allait se marier et qu'elle voulait savoir si je racontai ou non des bobards.
Brigitte lui répondit dans la semaine, disant que ses parents lui avaient bourré le mou, et qu'ils l'avaient persuadée que j'étais venu... pour l'espionner ! Qu'elle regrettait, et qu'elle avait de la chance d'être tombée sur quelqu'un d'aussi romantique que moi. Se taper les vendanges uniquement pour revoir une jeune fille, on devait être peu dans ce cas...


Le temps passa encore, chacun fit sa vie. Elle se maria, moi aussi.  Et, pendant 30 ans, j'évitai soigneusement ce petit village.
Ca me faisait mal. Les rares fois que j'avais à le traverser (il est situé sur une route internationale) c'était une véritable épreuve. S'ils avaient mis un radar, j'aurais eu mon permis de retiré depuis longtemps....

En 2002 j'étais très mal. Très très mal, et je sentais au fond de moi que j'avais atteint la fin de "mon voyage". Et je décidai alors de passer 8 jours là-bas. Juste avant de tirer ma révérence.
Ma femme et ma fille étaient contentes que j'accepte enfin de faire ce deuil. Sans trop savoir pourquoi.

Pendant cette semaine, malgré un soleil radieux, je n'étais pas très bien, j'avais une drôle de sensation...Toujours cette satanée hyperintuition !

Et le dernier jour, le vendredi, sur l'insistance de "mes nanas" (qui certainement voulaient en finir avec cette histoire), je me décidai quand même à me rendre chez elle.
J'y trouvai alors une dame, qui me déclara être sa belle-soeur. A l'évocation de Brigitte, je vis son visage se fermer.

"Vous la connaissez" ?

Je répondis que j'avais été son premier amour.
Et là je vis son visage presque s'illuminer l'espace d'un instant puis, m'avoua alors que Brigitte avait depuis longtemps quitté le village.

Qu'elle avait habité la Vendée, à quelques deux heures de voiture de chez moi à l'époque.

Et elle m'apprit aussi... qu'elle était morte du cancer deux ans auparavant.

J'y passerai plein de fois, dans le petit cimetière de Saint Avaugourd des Landes, pour fleurir celle qui fut mon premier véritable amour. J'y ai déposé une plaque :"à mon amie". Cela par rapport à son mari et ses enfants, dont j'apprendrai plus tard qu'elle leur parlait de temps en temps de moi...

 

L'histoire aurait pu s'arrêter là.  Mais très récemment j'appris que dans son boulot, à la Roche sur Yon, elle avait côtoyé pendant quelques années le père du commentateur le plus prolifique de mon blog, qui l'avait trouvée gentille.


Une belle "synchronicité"....

Je vous embrasse.

7008z.JPG

 

15/10/2021

Anniversaire

Il y a 9 ans, le 15 octobre 2012, j'allais être "sauvé par le gong".
Comme souvent du reste, le fameux gong n'étant autre pour moi que mon ange gardien, même si cela prête à sourire.

J'avais pourtant tout prévu pour avoir une retraite heureuse : 8 ans auparavant je m'étais fait construire une belle maison dans un beau petit village du Haut-Doubs qui bénéficiait d'un climat me convenant parfaitement, et j'avais tout de suite remarqué la gentillesse des gens du lieu.

Je n'avais pas prévu la série d'erreurs médicales qui un an plus tard aboutirait à la trépanation en urgence (un dimanche) de mon épouse d'alors, la privant d'une grande partie de ses fonctions.
J'avais géré son épilepsie pendant 21 ans, au prix d'une vie sans cesse aux aguets, prenant même soin de ne jamais trop m'éloigner d'une structure médicale quand nous partions en vacances.

Mais là, c'était une autre dimension. Et ma retraite que j'avais rêvée paisible tournera vite au cauchemar. Tant que travaillais, je ne me doutais de rien, mais la cohabitation 24h sur 24 c'était une autre affaire.
J'avais épousé, trente ans plus tôt, une femme, certes très influencée par sa famille et quasiment sous les ordres de sa mère, mais avec un fond gentil et plutôt doux. 
La maladie la transformera en une mégère qui fera le vide autour d'elle. Et sa trépanation la privera aux deux tiers de sa parole, ce qui contribuera à l'enfermer.
Et je serai en première ligne.

Je ne tenais pas de journal intime, j'ai fait mieux : ce blog, où je m'épanchais en direct. Et dont les notes de l'époque sont encore là, avec des commentaires réconfortants.

Si j'avais passé sans trop de casse l'année 2011, il n'en sera pas de même pour 2012.
Les disputes et scènes de ménage devenaient quotidiennes, je me réfugiais de plus en plus dans le sous-sol que j'avais aménagé pour y caser mes affaires (qu'elle appelait "mon bordel") et pouvoir écouter de la musique à pleins tubes.
Les "vivement que tu f....s le camp" se multipliaient. 

J'avais fait une TS comme on dit en 2003, ma fille m'en voudra énormément d'avoir tenté de la laisser.
Et je tenais pour elle. 
Je reconnais que je me laissais aller de plus en plus, ce qui me vaudra de sa part une phrase cinglante, prononcée en public. C'était le 20 avril. On dit que les mots peuvent tuer, là j'ai vu un moment mon pronostic vital engagé.
Bref, à partir de là j'étais "sans filet" et je me mis à déprimer. Notamment en attachant une énorme importance aux "histoires de facebook", où je me réfugiais de plus en plus.

Le 15 juillet, mon corps commence à lâcher, j'entrai dans le club des hypertendus.
Un mois après une ième scène, qui se traduira par une hémorragie nasale.
Je reverrai toujours cette image, moi qui perdais mon sang à gros bouillons et mon ex qui avait un rictus de satisfaction en refusant d'appeler les secours. C'est une voisine qui le fera. 
Moi j'étais zen, mourir de cette façon, en m'enfonçant lentement dans les nimbes, sans souffrir, me convenait parfaitement.
Mais ce n'était pas encore mon jour.

Le lendemain, sûrement contrariée par ma survie, elle fera sa valise. "Je f...s le camp, j'en peux plus d'être avec toi, c'est toi qui me rend malade".

Fort logiquement j'en déduirai (et notre médecin traitant aussi) qu'une séparation était inévitable, surtout si je voulais rester en vie...


A l'automne, ma santé ne s'améliorait pas, tant physique que psychique, et j'en arrivai à écrire ceci, en public, sur Facebook:

POST.JPG

Il ne me trouva rien.... 

Trois jours plus tard, alors que mon moral continuait son étiage, je reçus un mail de Facebook m'annonçant la création d'un blind-test de chansons, Song Pop.

A quoi tient une vie !

24/04/2013

Prédiction....

C'était en août 1972.

Je venais tout juste de déclarer ma flamme à une jeune fille prénommée Mireille.

A l'époque, pas question de la voir au-delà de 18h, et je mangeais parfois au restaurant, seul.

Ce soir-là, Michel Sardou, qui ne dédaignait pas encore les petites salles, passait dans la petite sous-préfecture près de laquelle j'habitais.

Dans la salle, je m'attendais à y voir la vedette, mais autour de moi, seulement son équipe et aussi les "premières parties".

Dont une voyante, qui n'hésita pas à se mettre à ma table, en face de moi.

Et me déclara tout de go :

"Vous, vous habitez Voiron !"

Médusé, je répondis à cette dame que déjà j'ignorais où se situait cette ville, et que pour l'instant mon avenir proche c'était hélas plutôt Paris....

Vexée, elle me fixa en me disant :

"C'est une question d'espace-temps... Vous n'habitez peut-être pas Voiron, mais vous y habiterez d'ici peu de temps..."

Puis elle continua :

" Je peux même vous dire que vous ferez trois mariages.
Et que le prénom de vos trois épouses commencera par la même lettre, la lettre M...."


Quand je rapportai ces propos à ma jeune conquête, celle-ci sauta de joie ! La voyante avait vu notre mariage !!!
Mais je la tempérai un peu avec ce Voiron dont je ne situais même pas l'emplacement....

 

Une année passa. Je m'étais fiancé avec Mireille. Et à la demande de mon chef, j'avais rempli une demande de mutation pour rester au Mont-Aigoual, bien qu'affectation provisoire, afin déviter Paris-Nord, le grand aéroport parisien en construction qu'on allait appeler Roissy.

Je couchai sur le papier environ 25 noms. Mon critère était délimité par un cercle d'environ 400 km autour de la ville de ma fiancée. Au sud d'une ligne Biarritz - Bordeaux - Limoges - Vichy - Besançon.

6 mois après, j'eus la réponse : Grenoble.
Mais Grenoble-aéroport, dans un petit village de 1100 habitants à 48 km de la ville Olympique.

Mieux que Paris, où je dus encore faire 18 mois...

Marié avec Mireille, je rejoignis cette affectation le coeur léger. Mais l'endroit était isolé de tout, il fallait faire 18 km pour joindre la ville la plus proche disposant de toutes les commodités (grande surface alimentaire, gare, banque...).  Et ce sera dans cette ville que j'apprendrai à conduire, et que j'obtiendrai mon permis en 1975.

Quelle ville ?

Voiron....!


Certes la voyante s'était trompée de 18 km, n'empêche que j'habitais tout près et que j'étais marié avec une jeune femme dont le prénom commençait par M !!!

Et là je pensais fortement à la suite de la prédiction...

Selon la voyante, je n'étais pas marié à Mireille "pour la vie" et je devais divorcer deux fois.

Effectivement, les années 80 virent mon divorce, puis mon remariage-express avec une dénommée Mauricette !!!

Pour les années 90, la prédiction ne m'arrangeait pas ! Je me disais que si la voyante avait fait une erreur de 18 km, elle pouvait également avoir fait l'erreur d'une lettre....

Mais non, les années 2000 confirmèrent les propos de la voyante.


Statistiquement il me reste encore 20 bonnes années à vivre, on verra si la voyante avait vu juste !!!

Je vous embrasse.

04/03/2012

15 ans et demi de radio

C'est en décembre 1970 que, la toute première fois, à l'aide du magnétophone que mon cousin/frère Jean-Yves avait eu à Noël, j'avais eu l'idée de faire un programme dans lequel j'étais à la fois l'animateur et l'auditeur au téléphone (grâce à un certain talent d'imitateur à l'époque l'auditeur était le Général de Gaulle lui-même, Jacques Chaban-Delmas, Albert Simon ou... le père de mon frère/cousin !) avec bien sûr des chansons intercalées, et même... des fausses publicités ! Cette cassette, je l'ai toujours et tous les 10 ans je la "réenregistre" pour qu'elle puisse toujours être audible.

Mais ce n'est que onze ans plus tard que mon rêve d'enfant et d'ado aura une chance de se réaliser, avec l'arrivée des radios libres. Ce que j'entendais un peu partout était disons très "moyen" et je me disais qu'après tout ma cassette de 1970 n'était pas pire !

Fin 1981 une radio s'établit à Gap, du nom de Radio 5. Celle-là avait le double avantage d'être de très bonne qualité, et surtout audible de chez moi, à 38 km. Je me mis à les écouter religieusement, en rêvant qu'un jour je serais des leurs...
Je l'étais un peu d'ailleurs car je possédais déjà à l'époque une impressionnante série de disques que je me fis un plaisir de leur prêter, et souvent ils citaient mon prénom à l'antenne pour me remercier.

C'est là que le "Destin" va intervenir ! J'avais fait, quelques mois auparavant, la connaissance d'une dame. Dame bien plus âgée que moi, et cette relation n'avait rien d'équivoque. Nous étions vraiment amis, nous nous sommes toujours vouvoyés, et jamais aucune arrière-pensée n'est venue nous chatouiller. Je lui confiais mes problèmes, elle me confiait les siens. 
Un jour le lui parlai de la radio, et la lui fis écouter.
Là elle tomba à la renverse, car l'animateur en chef, le patron de la radio, n'était autre que.... son premier amour, 30 ans auparavant ! Alors je lui suggérai de prendre contact  avec lui, par le biais d'une émission de dédicaces.

Cela marcha mieux qu'espéré, car ils retombèrent illico dans les bras l'un de l'autre ! leur amour, 30 ans après, n'avait pas changé... Sauf que lui avait une bague au doigt...!
Ce ne sera que 10 ans plus tard que je saurai ce que cet homme devait endurer, avec une épouse que toute la radio - et les auditeurs - connaissaient, et la femme de sa vie que bien sûr il devait cacher.
Et moi j'étais au milieu....

Jacqueline (c'est le prénom de la dame) savait que je mourais d'envie de faire de la radio, et en toucha un mot à René (le prénom du monsieur). D'autant que, en mars précédent j'avais - hasard encore - "appris le métier" lors d'un bal organisé en Bretagne chez une cousine, laquelle m'avait mis aux platines vu que je connaissais personne.

Je refusai d'abord, puis ils me le demandèrent comme un service, afin de "boucher le trou de midi". C'était moi ou une bande magnétique !

Alors, en juin 1982, je me lançai dans ma première émission. Que j'enregistrai de chez moi grâce à un programmateur électrique. Quand je l'écoutai le soir, je me dis que décidément, il valait mieux en rester au stade d'auditeur ! Des hésitations, des fausses manoeuvres, bref on a sa fierté !

Mais le couple reformé par mes soins m'encouragèrent à recommencer. Devant mes dénégations, ils insistèrent. Les hésitations, c'était normal pour une première, et ça se corrigerait, idem pour la technique. Mais en revanche pour eux j'avais "une voix d'or", ce qui était rare, et surtout de solides connaissances musicales.

animateur


La suite, je l'ai racontée par ailleurs, mais pour résumer :
• août 82, premier dialogue avec un auditeur au téléphone. Prénom de l'aditeur : Nathalie.
• septembre 82, le boss, qu'on appelait "Papy Muzol", me confiait 34 heures de programmes pour la saison 82/83 !
• novembre 82, le sondage annuel d'audience me donne comme animateur le plus écouté de Gap ! Devant Foucault lui-même...
Ce sondage me sera bien sûr caché, c'est grâce à Jacqueline que je le saurai.
• janvier 83, "Papy Muzol" me propose un contrat. Un CDI où je toucherais deux fois ma paye de météorologue !! Là j'hésiterai un bon bout de temps (entre la radio et le boulot je menais une vie de fou), avant de prendre un congé sans solde. Puis finalement je déclinerai la proposition.

Dès lors mes jours de vedette seront comptés. Je représentais un double danger pour le boss, d'abord au boulot car sa grille dépendait  - outre les permanents, payés - de deux bénévoles totalisant à eux deux 70% de l'audience (le second était un pro, un ancien de RMC, mon maître à penser en matière de radio), et qui pouvaient partir du jour au lendemain, donc couler la radio.
Et côté sentimental, je connaissais sa double vie.

Mon sort sera réglé à l'automne 83.

                                                           

Poussé par mon épouse, je franchirai humblement trois mois après la porte d'une petite radio qui venait de s'ouvrir dans ma petite ville, la RAM. Et là, j'y ferai d'abord une émission par semaine. Puis deux, et enfin 3.
Là encore on me poussait à faire d'autres émissions (d'autant que j'étais polyvalent, je faisais également les infos et des émissions style France-Culture) mais j'avais une famille à présent, je n'étais plus célibataire, et aussi je ne tenais pas à renouveler l'expérience de 1983.

Je serai administrateur de la radio en 1985, membre du bureau en 1986.
Quand je partirai en février 87 pour cause de mutation, ils organiseront un pot géant pour mon départ..


Je ne mettrai pas longtemps à trouver une radio à Mende, où je venais d'arriver en ce printemps 1987.
Ce sera Mende-Radio où j'aurai une heure par semaine.
Puis l'équipe dirigeante changera et je serai "au chômage" en avril 1988.

Tout de suite je serai récupéré par Radio-Nostalgie Lozère qui se montait. J'animerai une émission de deux heures le samedi après-midi. Mais... financièrement, la station coulera quelques mois plus tard :(

En 1989, avec une bande de copains, nous monterons, chez un collègue, une radio-pirate, Fréquence Punch. Nous émettons à peu près sur un rayon de 150 m, la fréquence changera à chaque fois que le rideau du salon bougera (l'émetteur était fixé dessus !) mais qu'importe, je refaisais de la radio ! Même si je n'avais que mes collègues d'antenne comme auditeurs !
D'autant que je n'aurai qu'un étage à descendre pour aller dans le "studio", le domicile de mon collègue Frédéric.

Mais mon collègue fait la connaissance d'une nana, et du coup, fin de la radio. Il faut dire aussi que le collègue était du genre minable à l'antenne, et s'en était vite rendu compte.

En 1990 Mende-Radio re-change d'équipe et j'y reviens. Mais un autre Patrick y étant arrivé entre-temps je m'y ferai appeler "Docteur Pat" !
Hélas fin 1991 cette radio se fait racheter par le réseau FUN, et me voilà de nouveau au chômage...

Je suis assez mal à l'aise à cette époque, la proprio parle de nous virer, l'ambiance n'est pas top au taf, et je suis à deux doigts de poser une mutation. La feuille a été pendant une journée entière à la signature sur le bureau du chef....! Qui - hasard encore - ne sera pas là ce jour-là....
Un mercredi où je participerai au loto des Jeannettes, et où l'aumônier me proposera... de faire partie de la nouvelle radio Chrétienne qui allait s'ouvrir ! Radio Eaux-Vives.

Ce sera ma dernière radio, là où je resterai le plus longtemps, 5 ans et demie.

Quand j'ai dû quitter Mende, j'ai bien sûr stoppé la radio.

Depuis, malgré de nombreuses sollicitations, je n'ai plus jamais touché à une table de mixage

Je vous embrasse.

23/02/2012

9 ans de "rab".... déjà !!

A cette heure-là, voici 9 ans, j'étais entre la vie et la mort.

 

 

Extrait de ma note "l'espérance folle"
http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/12/04/l-espe...
pour ceux qui ne connaîtraient pas mon histoire :

Et si elle m’avait laissé un mail au boulot ?
Encore une chance...
Boulot. Ordinateur. Réception des messages.

Je suis là, le coeur battant.

Message, oui, mais pas d'elle. Un de Jean-Paul en revanche : « Game is over ».  Il me raconte en substance que « les collègues » lui auraient dit que je cassais du sucre sur son dos. Et que la belle période d’embellie qui a duré plus d’un an se termine. En clair le harcèlement va reprendre de plus belle... jusqu'à ma mutation pour Besançon.

Second mail, de la DRH qui me dit "désolé pour Besançon mais un emploi réservé est passé devant vous..."

Et là, d'un coup, je deviens très calme.
C'est maintenant. C'est là que mon calvaire va enfin se terminer.. Je vais enfin m'autoriser à me reposer, une chose que je refusais depuis plus de trois ans.

Toujours calme, presque souriant, je sors de mon placard une boîte de rohypnol.
Je commence par avaler 10 comprimés.
Puis je rentre chez moi, l'air de rien, et vais me coucher, comme si de rien n'était.
Petit passage par la salle de bains, où là je m'enfile une nouvelle dose de 15 pilules magiques.
Puis je me glisse dans mon lit, auprès de ma femme.

Et là, j'attends, calmement.
Calmement au début,
puis de moins en moins calmement, constatant que "ça ne venait pas".

D'habitude, 2 de ces petits comprimés m'assomment en un rien de temps, mais là, non !
Lutte féroce entre la partie de moi qui veut en finir, et celle qui ne veut pas mourir.

Alors, au bout d'une petite heure, je finis par me lever. Je titube un peu - quand même - et je retourne dans la salle de bains reprendre une nouvelle dose de 10 comprimés, assortis cette fois d'une demie-bouteille d'après-rasage.

Je pense que l'envie de mourir est proportionnelle au fardeau que l'on porte.

Puis, je me rallonge.
Et je plonge.

Rideau.

Le rideau ne s'est pas refermé...

Pendant longtemps, très longtemps, j'ai pensé que c'était regrettable. Au tout début (de mars à juillet) j'ai pensé recommencer, avec cette fois le train qui me passerait dessus, imparable.

Puis ce fut la période ou certes j'abandonnais plus ou moins mon projet funeste, mais où aussi, pour la moindre contrariété, j'envisageais à nouveau de passer à l'acte. Alors je vous dis pas pour des atroces déceptions...
Comme celle de ce mois de juin 2004 - soit 16 mois après - où ma vie fut suspendue, pendant une heure, à un fil de téléphone. A une voix amie, qui se reconnaîtra si elle vient me lire.

Puis cela se tassa. Début 2005 nous achetions le terrain, je recommençais, en parlant d'une maison pour ma retraite, à faire des projets. Oui j'avais encore quelques petits "accès" mais ça ne durait plus guère de temps dans la plupart des cas.

En février 2006, la double épreuve trépanation de mon épouse/mort de mon père n'arrangea pas les choses. La cohabitation avec une épouse qui n'arrivait plus à aligner deux mots à la suite me semblait insurmontable. Mais je me devais de tenir, car si je disparaissais, c'est sur ma fille que tout reposerait, ma fille qui avait - enfin - pris un bon départ dans la vie, et qui avait assez morflé pendant son enfance et son adolescence entre la maladie de sa mère et celles de son père. Les médecins m'avaient assuré que mon épouse retrouverait une grande partie de son vocabulaire.
Et heureusement pour moi ils eurent raison. Mais ils m'aura fallu attendre des années...

Mais de nouveau, en octobre 2006, je fus à deux doigts de plonger. Plonger dans l'Adour, la rivière qui coupe Bayonne en deux. La raison ? Un collègue avait violé mon blog, et avait passé le "filon" à d'autres collègues, qui du coup connaissaient tout mon passé. Mais en plus, vu que racontais des choses qui n'honoraient pas la maison qui m'employait (harcèlement, débarquement de Nathalie par le petit chef Lozérien) ma hiérarchie m'avait imposé un choix : soit le conseil de discipline et éventuellement la révocation, soit une mutation.

C'est comme ça que j'ai quitté le Pays Basque, un endroit qui au contraire de la Bretagne m'avait adopté et aidé à panser mes plaies.

Mais - coup de pouce du destin ? - c'est ma nouvelle affectation à Lons le Saunier qui me guérira de la maniaco-dépression. Restait l'autre maladie, cette fameuse Nathalie Aigue... Qui elle ne se guérit pas par des cachets, mais par de l'Amour. Et là, moins évident.
Lons est une ville où je rêvais déjà de poser mes bagages en... 1985 ! Une affectation qui me permettra d'être polyvalent et faire tous les boulots que comportent ma profession. J'irai ainsi énormément en Franche-Comté et en Alsace, mais aussi dans le Limousin, le Nord Pas de Calais, la Normandie, la Champagne-Ardenne, la Lorraine...

Je peux dater le jour où j'ai "basculé". Où je me suis dit que finalement il avait mieux valu que cette nuit du 23 au 24 février, au contraire de Bernard Loiseau je me rate.

C'est le 10 août 2007.

Ce jour-là, je suis en mission à Guéret.
Extrait de mon blog de l'époque :

Puis, le taf ce matin.
C'était donc un ancien collègue de Mende avec qui je tournais "en double".
Ce collègue qui était arrivé à me mépriser tant mon boulot était ni fait ni à faire, aujourd'hui je pense l'avoir épaté. Je lui ai montré un florilège de tout ce que je savais faire, et j'avoue que voir son regard surpris, étonné, époustouflé même, m'a procuré une immense satisfaction personnelle.
Je crois qu'il était content pour moi...
Et c'est vrai que je n'aurais pas parié un centième de roupie sur une telle résurrection il y a 10 ans.

Côté boulot, j'étais donc revenu à niveau, à mon niveau de 1993. Conjointement, j'ai cessé de rêver à Nathalie. Ces rêves à la limite du film qui me laissaient désespéré à mon réveil, ces rêves qui étaient fréquents et qui m'ont poursuivi pendant des années.

Et depuis cet été-là, j'ai cessé de pencher du mauvais côté. Et la Vie m'a remercié l'an passé, avec le retour de celui que j'appelle mon "cousin-frère" après 13 ans d'exil à l'autre bout de la planète. Il a beaucoup de choses à rattraper, moi aussi.

Des amitiés renouées aussi, comme celle de mes amis de Lons et Quimper qui, en 2000, n'avaient pas digéré ma maniaco-dépression. 7 ans de fâcherie pour l'un, 11 ans pour l'autre.

Et puis vous, vous qui depuis - pour certains - juillet 2003, m'avez porté à bout de bras par vos mails, vos coups de fil, vos commentaires, votre présence, quoi !

Je vous embrasse.

 

10/02/2012

Les deux faces de Patrick Sébastien

J'ai déjà parlé (sur mon ancien site) de Patrick Sébastien.

Un mec que voici quelques années que je n'appréciais pas, pensant comme beaucoup de gens que c'était un gros beauf de droite, imitateur moyen (pour certaines imitations - comme De Gaulle - je lui suis supérieur), un peu Caliméro, dont les spectacles et chansons pour noces et banquets étaient loin de mon univers.
Le petit bonhomme en mousse et autres viens boire un ptit coup à la maison ne sont pas trop ma tasse de thé.

Par curiosité plus qu'autre chose, j'ai quand même, en 2001, regardé son film t'aime, et là je suis tombé sur le cul.

Pour moi, un des meilleurs films des 20 dernières années. Emouvant au possible, on découvre là un Sébastien inattendu, sensible à fleur de peau, profondément humain. Il parle du handicap de façon très pudique et très efficace. On est loin du burlesque de Intouchables. Le contraire de sa facette "télé".

Puis je l'ai lu.

• D'abord Putain d'audience, en 2006. Dialogue imaginaire avec une petite fille qu'il est sur le point d'adopter. Il lui parle de sa vie, de la télé et de ses travers, et surtout n'hésite pas à dire tout haut qui lui a mis des bâtons dans les roues.
Que ce soit à la télé ou sur le plan politique. Personne n'est épargné, de Sarkozy à certaines pratiques des Restos du coeur.

• Puis en 2009 Tu m'appelles en arrivant .
Pas étonnant que son émission la plus célèbre - et qui n'a été jamais été égalée en audimat - s'intitule le grand bluff, car il m'a vraiment bluffé sur ce coup.
D'abord cet autodidace manie la langue française avec du génie. Il trouve des néologismes à la pelle, comme "synchronicité", un mot qui signifie "coïncidence peut-être pas si hasardeuse que ça..."

C'est un dialogue - réel- entre lui et sa mère qui est en train de mourir. Poignant...
On sent que cet homme est une plaie vivante, tiraillé entre la mort de son fils (en 1990, il n'avait que 20 ans) et celle, programmée, de sa mère, les deux seuls êtres - en dehors de sa femme Nathalie - qui furent ses piliers à des périodes différentes de sa vie. Pilier, joli mot pour celui qui fut le président du club de Rugby de Brive, qu'il a emmené vers la victoire en coupe d'Europe en 1996.

• Et enfin, acheté hier, dehors il fait beau hélas. Pas fini, car commencé... à 23h30, et ce n'est qu'à une heure du mat que j'ai dû lâcher prise. Là aussi c'est du beau Sébastien, dans un dialogue à la Don Camillo, sauf que son Dieu à lui n'est pas celui de Fernandel : c'est sa maman.

J'ai emmené mon épouse le voir en 2010 à Lons le Saunier, elle qui encore deux ans avant était une anti-Sébastien primaire !

Certes, je ne suis pas d'accord avec lui sur tout.

Sur sa façon de vivre dans ses jeunes années. Bringueur et trousseur de jupons.
Sur ses convictions politiques. Il a toujours été Chiraquien, y compris dans la période "carnassier" du second Grand Jacques (jusqu'à 2002 en gros).
Sur Internet, dont il partage le très négatif point de vue que Nathalie, qui n'y ira jamais en dehors du travail. Pour Sébastien, certains commentaires de blogs sont dignes de ce qui se passait pendant la France occupée...
Il n'a rien écrit sur Sheila pourtant lol !

Sinon, que de points communs !

• Le prénom, d'abord.

• Celui, commun, des femmes de notre vie (bon, les statistiques jouent pour nous, ce sont largement les plus nombreuses en France).

• Il adorait San-Antonio. Comme moi entre 1966 et 1985. Je les ai tous lus, pour la moitié relus, et pour une bonne partie presque appris par coeur.

• On partage les mêmes opinions sur les injustices et aussi ... Sarkozy. Sa chanson "ah si tu pouvais fermer un peu ta gueule" résume toute la chose.

Et surtout, surtout, nous avons la même vision du Destin. Que rien, absolument rien, n'arrive par "hasard". Que la vie est jonchée de ces "synchronicités" qui permettent de faire au mieux si on sait les repérer et les comprendre.

Bref, Patrick Sébastien fait partie de mes idoles, même si je sais que cet aveu va me priver de quelques-uns de mes lecteurs. Auxquels je n'en voudrais pas, j'ai arrêté moi-même de lire sur FB une jeune ex-bloggueuse de Psycho avec qui pourtant j'avais eu de beaux échanges, quand j'ai su qu'elle était fan du président sortant...

Voilà, vous en faites ce que vous en voulez, j'espère qu'il n'y aura pas cette fois une secte d'adorateurs de Sébastien qui viendront me dire que tel bouquin est paru en 2006 et pas en 2007 ou l'inverse, ou autres billevesées du même tonneau.
A présent je me méfie !

Je vous embrasse.

16/11/2011

Je commence à y voir plus clair

J'avais, depuis quelques mois déjà de gros problèmes de vue.

Visiblement mes lunettes n'étaient plus adaptées à ma vue. Et, de plus en plus, en dehors de la conduite, je les enlevais. La dernière : en septembre dernier, j'ai participé, chez ma fille, à un jeu sur internet - branché sur sa télé -, et bien j'avais carrément enlevé mes lunettes, j'y voyais mieux !

Quand je conduisais, je n'arrivais pas à lire l'heure ! C'était ou de près ou de loin.
Du reste j'avais de plus en plus de mal à conduire...
Quand je parlais à quelqu'un, si celui-ci était à moins d'un mètre, je faisais des grimaces pas possibles !

Bien entendu, depuis que je suis en retraire (mars) j'ai pris rendez-vous chez l'ophtalmo. Je ne suis pas inconscient. C'est prévu pour.... février 2012 !!!

 

Et voilà-t'y pas que, vendredi dernier, je cherche mes lunettes.

Ce n'est pas du tout la première fois que ça m'arrive, c'est environ tous les deux jours. Parfois c'est dans les WC, parfois sur ma table de nuit, souvent près de mon ordinateur, parfois sur le buffet du salon, parfois même... dehors !
A Biarritz il m'est arrivé par exemple de les chercher en sortant du boulot pendant une bonne demie-heure !

Mais là c'était plus sérieux. J'ai cherché minutieusement pendant toute la journée, mon épouse aussi. Il fallait se rendre à l'évidence, elles avaient disparu. Je n'accuserai cette fois pas ici mon épouse, comme je l'avais fait pour Internet, mais enfin, il n'y a pas 36 solutions possibles !

Direction alors les lunettes "de secours" dans la voiture.

Lunettes "ray-ban", datant quand même de 1993. Pas évident de les mettre d'ailleurs car c'est elles que j'avais quand j'étais avec Nathalie...

Bref, une fois chaussées, surprise ! J'y voyais nettement mieux....

J'arrivais à parler aux gens sans tordre le nez. J'arrivais à conduire en lisant l'heure !!! Bref, ces lunettes de 1993 étaient tout à fait adaptées à ma vue 2011.

Le samedi, je fonce chez l'opticien et lui commande une nouvelle paire de lunettes avec les mêmes verres que mes Ray-Ban. L'opticienne était sceptique, mais quand je lui ai récité son tableau de lettres dès la première ligne, elle a capitulé.

Bref, je n'ai plus du tout besoin de visite chez l'ophtalmo (je garde quand même le rendez-vous, on se les repasse entre voisins ! Si, si, je n'invente rien !) et il a fallu "ce coup du sort" pour que finalement je commence à y voir nettement plus clair !

Je vous embrasse

 

21/04/2011

La prophétie

Ceux qui m'ont lu le savent, j'ai habité Mende (Lozère) pendant 11 ans, de 1987 à 1997.

Ceux qui m'ont lu le savent, est arrivé au boulot en mars 1994 un sinistre individu qui nous a fait tomber "elle" et moi en grave dépression, puis nous faire partir.

Ceci pour fixer les idées.

J'adorais ma ville d'adoption, et tout comme je le fais ici à Ouhans je me suis précipité à la bibliothèque afin de glaner le plus d'informations possibles sur la capitale du Gévaudan.

Et j'ai lu à peu près ceci : "Quand le démon se déchaînera, Marvejols périra par les flammes et Mende périra par l'eau".

Hou la la ! Par l'eau ? Je m'enquis tout de suite auprès des vieux Mendois, qui me répondirent qu'en effet de l'eau souterraine coulait sous le massif de calcaire qui surplombait Mende, et il suffisait d'une petite secousse tellurique pour que les premières hauteurs de Mende ressemblent (normalement  j'aurais dû, comme Bouvard, écrire "ressemblassent" mais bon, faut pas pousser) à la source de la Loue, et que l'eau dévale ensuite à travers toute la ville. En outre plusieurs ouvrages "sérieux" décrivaient cette possibilité.

Et moi, ingénu : Et le Lot ? Il ne peut pas déborder ?

Là je voyais quelques ricanements. Le Lot était en effet proche de sa source à Mende, et par conséquent les crues ne pouvaient pas être spectaculaires. Aucune personne âgée (qui pourtant ont toujours tout vu, tout entendu) ne m'a parlé d'une quelconque inondation qu'il aurait connue.

Là encore je me plongeai dans les bouquins, et je vis en effet que la dernière "grosse" crue datait d'un siècle, de 1890, et que de toutes façon elle n'avait pas dépassé 2m40. Les maisons qui bordaient la rivière avaient été touchées, mais même pas un hectare n'avait été sous l'eau.

Et pourtant...

Un jour de 1989, je vis le Lot se gonfler dangereusement. Il montait environ de dix centimètres par heure. Et je me précipitai vers le Pont Notre-Dame, vieux de 8 siècles, qui avait dû en voir passer des crues. Je n'étais pas le seul, beaucoup de monde était rassemblé, nous étions tous des badauds voyeurs...
L'eau avait commencé à envahir les berges, la route qui longeait le Lot sur sa rive droite, une maison avait déjà les pieds dans l'eau.

Et ce fut tout.

Crue d'1m90, qui marqua quand même l'esprit des gens.

J'aime bien l'hydrologie, et muni de ma carte IGN je calculai combien de pluie il fallait en amont de Mende pour qu'une crue comme celle de 1890 se produise.
Je tombai sur un chiffre astronomique. Effectivement, il n'y avait pas de danger de ce côté-là...


Et les années passèrent.

89,90,91,92,93...

Le 24 septembre 1994, rebelote. Le Lot montait, et cette fois plus rapidement qu'en 89. De nouveau tout le monde était sur le pont pour assister au "spectacle", quand les policiers arrivèrent et nous demandèrent de déguerpir, d'aller vers le haut de la ville.

Cette fois ça ne rigolait pas. 89 était dépassée, et 1890 ne tarda pas à l'être. L'eau montait, montait, envahissant des quartiers entiers. Le Super U était sous un mètre d'eau... Le spectacle était dantesque. Au total l'eau avait atteint 3m10, une crue "bicentennale".
Quand l'eau se retira, c'était un spectacle de désolation.

Une "chance" tous les deux cents ans, et ça s'était produit quand j'y étais....

 

La préfecture, avec "les services concernés" mit alors au point un système de prévention, au cas où une inondation recommencerait.
Le service des crues avait remarqué deux choses :

- que dans une station thermale située à 25 km plus en amont, la crue s'était produite pile une heure avant.
- et que la crue y avait été également supérieure à celle de 1890.

J'ignore par quels calculs ils arrivèrent à trouver ça, mais il était désormais facile de prévoir une nouvelle montée des eaux à Mende. Côté timing, une heure après le passage à la station thermale, et côté hauteur, un coefficient la donnerait à partir des infos de ladite station.
Au cas - fort improbable - où Mende devait à nouveau se trouver sous les eaux, la sirène retentirait de façon continue, tandis que les pompiers, munis de porte-voix, avertiraient les gens dans la rue. Et la radio où je faisais quelques émissions était "réquisitionnée", ordre était donné par les autorités si la sirène retentissait de se brancher sur Eaux-Vives FM.

Comme on dit, c'est toujours après qu'on trouve des remèdes. C'est toujours après une dizaine de morts sur un méchant virage qu'on pense à rectifier le virage. Là c'était pareil..
Mais statistiquement, on n'était pas près de revoir ça...


5 semaines.

5 semaines plus tard, hurlement des sirènes. Branle-bas de combat. J'étais chez moi, et je me branchai sur ma radio.

Une nouvelle vague arrivait. Plus forte que celle de septembre. On attendait plus de 3m50...

De ma fenêtre je voyais les gens courir, affolés. Moi je pensais à Nathalie, qui travaillait ce jour-là, le bureau étant situé non loin du Lot. Intouchable à priori, car il aurait fallu une crue de quatre mètres pour que l'eau arrive dans notre centre.   

3m90.

crue mende l.jpg

 

crue mende m.jpg

3m90, une valeur qui était impensable. On a estimé que 30% de la superficie de la ville a été noyée. Environ 500 maisons se sont retrouvées inhabitables.

Mais heureusement, aucun mort "direct" * n'a été déploré.

La prophétie s'était réalisée.

Je vous embrasse.

 

* "direct" car une personne s'est suicidée en voyant son commerce anéanti.

25/03/2011

la notion d'"avenir" selon Alain Rémond

Alain Rémond. Après des études de philosophie, il devient professeur d’audiovisuel, puis critique de cinéma. Alain Rémond entre en 1973 comme journaliste à Télérama. Rédacteur en chef adjoint à Paris-Hebdo en 1979, il rejoint Les Nouvelles Littéraires en 1980. C’est à lui que l’on doit la création, en 1981, de la rubrique "Mon Œil" de Télérama, dont il deviendra rédacteur en chef jusqu'en 2002.Alain Rémond a par ailleurs participé pendant six ans à l'émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5.Actuellement, il rédige toutes les semaines une chronique dans Marianne et un billet chaque jour dans La Croix.

Comme vous le voyez, ce n'est pas n'importe qui...
Beaucoup de lecteurs de "Marianne" se précipitent en premier sur sa dernière page, pour lire Rémond.

Au sujet de l'"avenir", je me suis longtemps étripé, fâché avec ceux et celles qui prétendaient que notre avenir ne dépendait que de nous-mêmes, que le "Destin" n'existait pas, et que ceux qui prétendaient le contraire étaient des peureux fatalistes.

Moi je prétends le contraire. Si certes nous avons une petite marge de manoeuvre (pas si petite que ça d'ailleurs), le reste de notre avenir nous est dicté par ce que j'appelle le Destin - pour ne pas fâcher personne.

L'exemple de mes vacances à Lisbonne l'an passé peut illustrer mon propos.
Nous avions les billets depuis longtemps à l'avance. Nous avions réservé l'hôtel depuis longtemps également. A part la maladie, rien ne pouvait nous empêcher de passer nos huit jours au soleil.

Patatras ! La grève des trains !
C'est là qu'intervient "la marge de manoeuvre" dont je parlais plus haut. Soit j'annulais tout, soit je prenais ma voiture pour rejoindre Lyon. Ce qui ne m'arrangeait pas du tout, vu comment conduisent nos amis du Rhône, et le problème du stationnement.

J'ai choisi la seconde solution. Mais, entre-temps, il y avait ce fameux problème du volcan Islandais qui clouait au sol de plus en plus d'appareils. Belle intox, cette affaire d'ailleurs, on en reparlera.
Et là je ne pouvais rien faire, sinon prier pour que l'aéroport de Lyon soit ouvert (il avait déjà fermé) et que celui de Lisbonne ne soit pas touché.

Il s'en est fallu d'un cheveu, mais nous avons pu faire le voyage sans encombre. Une place de parking s'est libérée "comme par magie" lors de notre arrivée à l'hôtel...
Mais je le répète, cela ne dépendait en aucun cas de nous et de notre volonté, aussi grande fût-elle.

Jusqu'à présent je n'avais guère trouvé de partisans de ma notion d'avenir guidée plus ou moins par le destin, mais cette semaine, c'est M. Rémond en personne qui en parle, mieux que je ne pourrais le faire moi-même :

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rémond.jpg

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A méditer, pour les "destino-sceptiques" !

Je vous embrasse.

15/03/2011

Japon : Big one ?

Je m'étais juré, depuis le début, non pas de la, mais DES catastrophes, de ne pas faire de note-bateau sur le Japon.

Que pouvait-on dire, que pouvait-on écrire sur ce sujet ? Mère Nature est la plus forte, et personne ne peut, sur cette planète, se croire à l'abri.

Je pense qu'environ un bon quart des blogueurs de toute la planète ont consacré une note au Japon et à ses deux catastrophes certes naturelles mais O combien meurtrières.
Je ne voyais donc pas l'utilité d'en rajouter une couche.

Mais aujourd'hui, on apprend qu'en plus des tremblements de terre et du Tsunami, le Japon est désormais victime de la plus grosse catastrophe nucléaire de tous les temps. Pire que Tchernobyl.

Je plains sincèrement ceux qui ont instrumentalisé politiquement la chose, ceux qui sont allés manifester contre les centrales en France.
Comme si le système était le même dans des pays si différents.
Comme si nous avions le choix (1 dictateur balayé = le pétrole à 100 euros le baril, soit l'obligation pour certains ménages pauvres, de ne plus se chauffer) une fois engagés (sans doute à tort) dans cette voie.

Mais au-delà des ces intrumentalisations, je vois se profiler, mine de rien... le big One, la fin du Monde.

Comment pouvoir qualifier autrement ces trois phénomènes conjugués, chacun pouvant se permettre de ruiner un pays tout entier ?

Oui, je sais, je délire.
Ce que devaient penser (s'ils pouvaient penser !) les dinosaures voici quelques dizaines de millions d'années, avant que le ciel leur tombe sur la tête sous la forme d'un météore.

Mais je ne peux m'empêcher de penser que l'Homme ne réchappera pas si facilement des saloperies qu'il inflige à la Nature depuis des décennies.

Et que ladite Nature, un jour, en aura marre de tout ce bordel, et qu'elle réagira violemment ?

Et si ce jour-là était arrivé ?