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22/07/2024

Mon blog a 14 ans

Et j'espère - n'y croyant pas trop - fêter la 15ème bougie !

Je vous embrasse.

16:04 Publié dans Blog, moi | Lien permanent | Commentaires (12)

17/06/2024

Aujourd'hui grande sortie (et sans fauteuil)

Ce n'est pas, loin s'en faut, la fameuse "lune de miel" mais je m'en suis senti, le soleil et une raisonnable chaleur aidant (29°) de bouger un peu.

D'abord direction le cimetière.
Pas pour me recueillir sur une tombe, mais pour découvrir... la mienne et celle de Chérie !

Commandée en septembre dernier (après la 4ème canicule qui a failli m'emporter), avec un acompte de la moitié du prix demandé, elle a été creusée... la semaine dernière ! C'est Chérie qui avait choisi le "modèle" à la boutique.

Elle est superbe.
Pour un prix qui laisseraient babas mes lecteurs parisiens.

Après cette visite physique (pas mal de dénivelé par rapport à la route) arrêt sur les quais de la gare aux fins de voir passer le "Cévenol" qui va à Nïmes.
Très beau train

REGIOLIS.JPG

qui change des "suppositoires" AURA.

Puis retour à la maison, au terme d'une belle sortie de plus d'une heure qui n'a pas eu comme destination un lieu médical.

Je vous embrasse.

 

16:27 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (4)

05/06/2024

Ma première vocation (pour Jean et Renaud....et les autres !)

Ma vocation pour la météo date très exactement du 10 janvier 1966. A 23 heures.

Non je ne raconte pas des salades, je me souviens être entré au cinéma ce soir-là sous une pluie battante, et quand j'en suis ressorti j'avais changé de pays : tout était blanc, de gros flocons tombaient, et le brouhaha parisien avait cédé la place à un doux murmure.

Oui, c'est cela qui marquera le plus, ce presque silence dans un décor de conte de fées. 

J'étais aux anges, et j'appris que la Météo Nationale l'avait prévu. Dès lors je vais être fasciné par ce métier, et ne raterai plus aucun bulletin, notamment ceux pour la marine. Ne voyez pas de jeu de mots à 4 jours des élections, le bulletin pour la marine était le plus élaboré de tous à l'époque. Il parlait surtout des vents, mais je savais qu'à Paris tel vent était associé à tel temps.

 

Mais avant ce 10 janvier, j'avais, depuis l'âge de 7 ans, une autre passion : la cartographie.

Je passais mon temps à dessiner des plans, des cartes, voire à en peindre.

La douzaine de déménagements et surtout celui de novembre 2013, ma "fuite sanitaire", a fait que j'ai perdu ces "trésors".

Sauf un, que je viens de retrouver hier : un plan que j'ai dessiné à douze ans, en fait un agrandissement de plan :

valréas.jpg

Il s'agit de Valréas, dans le Vaucluse, où il y était prévu des vacances en septembre. J'en parle dans une note qui m'est chère.

J'y reviendrai deux ans plus tard, en août 1965, où on m'y achètera le vélo promis pour mon obtention du BEPC et avec lequel les routes de la région n'auront plus de secret pour moi.

Je vous embrasse;

15:55 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (5)

01/06/2024

Les tubes de l'été 1993 (ventes CD singles)

Vous l'avez attendu, il est là, le top des tubes de l'été 1993. Je rappelle mes 3 règles d'or :
- avoir été classé durant l'été (entre le 21 juin et le 20 septembre)
- avoir son plus haut classement entre ces deux dates. TRES important pour cet été-là.
- pas de sketches ni de chansons enfantines.

1) DARLA DIRLADADA (G.O. Culture)
    > 400.000

2) WHAT IS LOVE (Haddaway)
    entre 300 et 400.000

3) ALL THAT SHE WANTS (Ace of base)
    entre 250 et 300.000

4) MISTER VAIN (Culture Beat)
    entre 250 et 300.000

5) FALLIN IN LOVE WITH YOU (UB40)
    entre 200 et 250.000

6) C'EST OKAY (les Visiteurs)
    entre 150 et 200.000

7) INFORMER (Snow)
    entre 150 et 200.000

8) YOUR LATEST TRICK (Dire Straits)
    entre 150 et 200.000

9) TRIBAL DANCE (2 unlimited)
    entre 150 et 200.000

10) SING ALLELUJAH (Dr Alban)
    entre 150 et 200.000

- de 100.000 à 150.000

11) CHRONOLOGIE (Jean-Michel Jarre)
12) PEOPLE EVERYDAY (Arrested Development)
13)
PARISIENNE WALKWAYS (Gary More)

- de 75.000 à 100.000

14) JE SERAI LA (Johnny Hallyday)
15) TU TATUTA TULA TA (Pin-occhio)
16) WHEEL OF FORTUNE (Ace of base)
17) PEUT ETRE QU'EN SEPTEMBRE (Hélène Rollès)

- de 50 à 75.000

18) COSE DELLA VITA (Eros Ramazotti)
19)
DES HAUTS DES BAS (Stéphane Eicher)
20) THAT'S THE WAY LOVE GOES (Janet Jackson)

bonus 21) MR LOVERMAN (Shabba Ranks)   22) LES BOULES (Jordy)   23) AU BAR DE JESS (Sébastien Roch)   24) SOMEBODY TO LOVE (George Michael & Queen)   25) BREAK IT DOWN AGAIN (Tears for fears) 

2 remarques :
a) le prix du CD single est presque équivalent à celui de l'album, du coup - ça va faire plaisir à un Breton de ma connaissance - les gens préfèrent acheter l'album. Et les chiffres de vente des singles ne signifient désormais plus grand-chose. Canal plus l'a admis, cessant de diffuser le top 50 en juin.
Pour ma part, ce top d'été sera le dernier que je publierai.
b) les français sont rares, même si c'est une reprise de Dalida (1970) qui arrive en tête, on trouve un Johnny isolé au milieu d'une BO de film, d'un instrumental,  de musiques de feuilleton et d'un bébé ! 

TOP des (rares) chansons françaises :

1) C'EST OKAY (les Visiteurs)
2) CHRONOLOGIE (Jean-Michel Jarre)
3) JE SERAI LA (Johnny Hallyday)
4) PEUT ETRE QU'EN SEPTEMBRE (Hélène Rollès)

5)
DES HAUTS DES BAS (Stéphane Eicher)
6) LES BOULES (Jordy) 
7)
AU BAR DE JESS (Sébastien Roch) 

Je vous embrasse. 

 

21/05/2024

Sauvé pour cette année

Depuis "l'été meurtrier" de l'an passé avec pas moins de 58 jours où il a fait 30° et plus sous abri (certifié par 3 points de mesure - on est pro où on ne l'est pas), 23 jours à 35° et plus, avec comme acmé les 2 canicules du 10 au 25 août (37 de moyenne - vous avez bien lu) et du 4 au 10 septembre ("seulement" 34 sur la période), trois pointes à 40 (toujours sous abri) et où, malgré les murs épais de notre petite maison, disons-le tout net, j'ai failli crever. La chaleur arrivait par en haut, par les combles, non isolées. Et elle restait. 

Je sais, je sais que ce mois d'août 2023 est le plus chaud mesuré en Haute-Loire depuis que l'on relève des températures.  Plus encore que 2003. 
2022 étant aussi sur le podium, je ne voyais pas pourquoi 2024 ne serait pas dans la continuité...

ETES.JPG


Et comme pour me donner raison, dans la première quinzaine d'avril, à une époque où on peut encore faire du ski de fond dans certains coins du département (voir photo ci-dessous), le thermomètre a flirté avec les trente-trois degrés, la "normale" y étant de quinze...
Fort logiquement, mon pronostic vital serait probablement être engagé dans les mois à venir. Car je suis en moins bon état qu'en 2023.

On a beaucoup glosé sur eux, mais les Auvergnats sont de braves gens.
Notre voisin (nos maisons sont jumelles), ayant assisté depuis 4 ans à ma dégringolade, a été ému, et a réussi à nous avoir un prix auprès d'un entrepreneur de ses amis, spécialisé dans l'isolation thermique.
Je pense que me voir dans un fauteuil roulant l'a ébranlé. Mon voisin, pas l'entrepreneur ! J'en vois qui suivent pas :-))
Bref, 

Depuis ce matin, nos combles sont remplis de laine de coton. Paraît que c'est le dernier cri.

Et moi rempli d'espoir. D'autant plus que la maison est fraîche, 14 degrés.
On se tient au courant.

Je vous embrasse.

 

Photo de mon village, le 13 MAI (!) 2018 :

neige mai 2018.png

 

08/05/2024

adieu windows !

Mes cousins viennent de partir. Je reprends donc mon blog.
Marrant, ça fait juste 30 ans que j'entrais en dépression. Laquelle - avec la maniaco - allait durer onze ans.
Le déclencheur a été de passer brutalement du statut de directeur départemental à celui de subordonné "bousculé" par un tortionnaire jaloux.
il a procédé en trois temps :
- critiquer ma gestion en me traitant de "petit con" et autres joyeusetés du même acabit;
- introduire windows dans le boulot, sans avoir eu de formation;
- faire des réunions mensuelles où il parlait ouvertement de mes compétences limitées sur les logiciels maison élaborés avec le fameux windows.

Je mettrai cinq ans pour retrouver mon niveau, à force de stages et de volonté et onze ans pour sortir de la dépression.
Mais aussi bien chez moi avec internet qu'au boulot, je devrai composer avec le windows...
Le XP, puis le 7, l'horrible vista, le 8, le 8.1, le 10 et le 11.

Mon cousin/frère m'a viré tout ça;

Adieu windows...

12:42 Publié dans Blog, moi | Lien permanent | Commentaires (4)

02/05/2024

Interruption temporaire

Non, rien de grave !

Mes cousins bretons me font la surprise d'arriver (mon cousin/frère, son épouse et sa mère, ma cousine germaine qui va sur ses 94 ans) pour quelques jours, je serai donc avec eux;

A très bientôt.

Je vous embrasse.

30/04/2024

les mots pour le dire

On croit avoir tout dit quand on dit frileusement "la maladie". Quelle erreur ! la maladie, bon, elle est la circonstance, l'occasion, le terrain sur lequel vont pouvoir se construire des choses.
Mais voici que tu te mets à penser à toi-même de façon toute différente, toute nouvelle. Tu t'aperçois avec effarement, peut-être en pleine panique, que tu penses à toi de l'extérieur. Tu prends conscience de ton corps, de tes organes, par la souffrance toute nouvelle qui te les révèle. 
Jusque là tu les ignorais. Tu t'ignorais. Tout fonctionnait dans l'huile. Si de temps à autre, l'un manquait soudain à sa fonction, ses copains, unis, contribuaient à y remédier. 
La maladie détruit ce bel accord.
Peut-être suis-je trop général en disant "la maladie". Peut-être suis-je à ce point perturbé par la brutale incursion dans ma vie de la Parkinson sinistre que j'ai tendance à tout ramener à cette fille de pute.
C'est qu'aussi elle aime morbidement vous faire prendre conscience de son pouvoir et de la méchanceté de ses caprices. Au maux variés dont elle m'accable en permanence - le pire étant de ne plus faire cent mètres en marchant - elle en ajoute d'autres, furtifs ou tenaces, qui vous montrent que, s'il lui plaît, elle peut faire encore plus mal.
Et puis il y a les médicaments.
Presque tous les parkisoniens en conviennent, les remèdes sont plus astreignants que le mal lui-même. C'est entre 3 et 6 fois par jour qu'il faut ingérer une demi-douzaine de produits différents, dosés avec précision. Ajoutons à cela les maux accessoires qui, au fur et à mesure de la détérioration de vos organes, naissent sous vos pas comme pâquerettes en avril, et qu'il faut bien soigner aussi.
La maladie de Parkinson s'attaque à la matière même du cerveau. On la soigne donc avec des produits agissant sur ces régions, avec des résultats pas forcément concluants, mais souvent bizarres...

 

François CAVANNA*, in "crève Ducon", Editions Gallimard.

* fondateur de "hara-kiri" en 1960, puis de "Charlie-hebdo" en 1970. Mort des suites du Parkinson en 2014. 


 

30/01/2024

Quand j'étais chauffeur

J'ai mon parkinsonQui devient tuantEh Marie-CécileJ'ai soixante-treize ansJe passe mon temps couchéEt j'ai une baby-sitterJe traînais moins la jambeQuand j'étais chauffeur
Les gens d'la policeMe reconnaissaientLes excès de vitesse
Je les collectionnais
Du côté d'IssoireA 120 à l'heureJe me suis pris un radarQuand j'étais chauffeur
 
Oh Marie-CécileJ'ai soixante-treize ansJ'ai appris que Dick RiversEst mort dernièrement
 
Pour moi, il y a longtemps qu'c'est finiJ'comprends plus grand' chose, aujourd'huiMais je fais des choses que j'aimeEt ça distrait ma vie
Pour moi, il y a longtemps qu'c'est finiJ'comprends plus grand'chose, aujourd'huiMais j'ai quand même une femme qui m'aime
Et qui comble ma vie...

12:06 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (9)

19/01/2024

Mes années-radio, chapitre 6 : le joker (fin 1982)

Moi le joker ! P.... c’est pas vrai.... Pour un peu je me choperais un malaise ! Moi qui pensais au coup de pied au c... ou au mieux à un placard !  Et il annonce mon programme :
Mes flash-backs sont raccourcis de moitié (ce qui m’arrange) et ne sont plus programmés que les lundis mercredis et vendredis. De 1530 à 17h, heure royale. Mais aussi...
- le dimanche de 14 à 20h, avec carte blanche. Il a fait une enquête sommaire qui a révélé que le dimanche après-midi l’audience avait été multipliée par 5 depuis mon arrivée début septembre.
- plus...tous les jours (quand je pourrai me libérer) du lundi au samedi, une émission de rencontre avec les auditeurs, co-présentée avec Cathy et qui s’intitulera Studio 104, clin d’oeil à la fréquence de la station. Y viendront aussi des artistes, et pas des moindres 
- Plus ce dont j’avais tant parlé, l’émission que je voulais tant réaliser, la Coupe des Hautes-Alpes de la chanson, les samedis de 15h30 à 17h. Emission qui deviendra plus tard la référence de la radio, même après mon départ , et qui sera reprise un peu partout plus ou moins bien. Le principe est enfantin: Exactement comme la Coupe de la Ligue. On prend 32 chanteurs, chanteuses ou groupes, français ou étrangers, et on les départage en 16èmes, 8èmes, quarts, demi-finales et finale. 31 émissions qui doivent nous emmener en juin. On en reparlera car si le principe est simple la réalisation (du moins telle que je la veux) ne l’est pas !
- Et puis...(c’est pas vrai il en reste !)  quand une radio a la chance de posséder une voix comme celle de Patrick on en profite ! Les infos avec Cathy de 18h45 à 19h15. 
Quoi ma voix ! Qu'est-ce qu'elle a ma voix ? Blague à part, si j’ai bien compris Radio 5 va reposer pas mal sur moi. Je serai presque l’ossature de la station, présent si je veux toutes les après-midi.

Cathy sans le vouloir va me faire un beau cadeau. 
Muzol, le samedi je ne pourrai pas..
Muzol qui est alors très embêté, car que mettre ? Une bande entre André et les infos ? Infos que je ferai donc seul ce jour-là ! Là je demande alors timidement :
-  Mon rêve serait de faire un palmarès hebdomadaire des chansons, je pourrais le faire dans cette tranche-là ?
Je n’ose pas employer le terme hit-parade, pour ne pas le brusquer. Mais lui n’est pas dupe.
- une sorte de hit-parade ? Je vais y réfléchir... 

Le lendemain de ma "nomination", je file chez France Télécom pour avoir le téléphone. A presque 32 ans quand même ! Mes parents sont soulagés qu'enfin je le fasse moi qui avais toujours refusé. Bien entendu je ne leur parlerai pas de la radio, qui implique 2000 km de voiture tous les mois, par tous les temps (Embrun est à 900m d'altitude). Ils le sauraient bien assez tôt.
En attendant j’ai la tête dans les étoiles. Et je m’attends à un peu d’envie, de jalousie de la part des «anciens ». Non. Tous me diront que c’est mérité. Qu’ils m’ont observé pendant ces deux mois, qu’ils ont vu ce que je valais, que j’avais encore évidemment des progrès à faire, mais que j’étais un atout pour la radio. En revanche ils ne digèrent pas du tout ce Victoor parachuté d’on ne sait où. Et moi non plus.
Et j’aurai tort.
Car André Victoor sera ma référence en matière de radio.
Un maître. On a tous des maîtres à penser, dans presque tous les domaines. Ceux qui prétendent ne pas en avoir ne sont que des vaniteux. Sur un seul sujet j’estime être le meilleur dans ce domaine: la discographie. Là oui, effectivement je connais - grâce à ma mémoire - pratiquement 90% des chansons des 38 années de 1965 à 1987 et de 1992 à 1997. 

Perdu dans mes pensées je descends chez Jacqueline, qui a obtenu un créneau pour son fils :
« Sport et Musique » une émission qui alternera résultats sportifs et chansons, le lundi après-midi, juste avant moi. Pour lui aussi c’est la grande aventure !
Elle me dit « que pour moi elle savait, évidemment » Que toujours selon Muzol, j’exerçais une sorte de fascination sur les gens avec (sic) ma voix chaleureuse. Que ma musique leur plaisait, que ma spontanéité aussi.... Bref, j’étais le « bon cheval ».
Je réagis.
-  Quand même Jacqueline vous vous rendez compte ? Si je veux je peux faire 22 h d’antenne par semaine ! J’ai quand même 16 émissions, dont 7 différentes !  
- Vous ne vous en sentez pas capable ?
- Oh, si, mais quelle responsabilité ! 
A un moment donné j’irai même jusqu’à 38 h pour une semaine, mais ça je ne le sais pas encore. 

Quand je rentre à Embrun, je me dis que pendant ce temps-là je ne suis même pas reconnu dans mon métier, que j’ai pourtant dans la peau... Alors que là, au bout de deux mois je suis quasiment incontournable pour une radio qui a quand même investi des dizaines de millions !

La plus belle voix de radio 5 ne va pas le rester longtemps ! Car dès que j’entends celle d’André, j’ai vite compris. Sur ce sujet au moins, à côté de lui je ne suis qu’une merde ! Impression renforcée dans la voiture, à l’écoute, où là on se crée l’animateur dans sa tête. Car André n’est pas beau. Il a comme on dit méchamment « un physique de radio ». Je ne détaillerai pas, mais pour qu’on puisse juger, il est... plus moche que moi ! En plus il se la joue. Nous regarde tous avec un certain dédain.
C’est un pro. Il a été à RMC . J’apprendrai plus tard par lui qu’il s’en est fait jeter à cause de sa grande gueule. Dans ce métier il me le dira souvent il faut faire la p... Il a donc connu tous les « grands », Foucault, Roy, Lepers. Qu’ils méprise assez profondément. Surtout Roy qui ne se prenait pas pour de la caca de pigeon du temps où il n’était qu’un petit grouillot. Foucault, un élève bien sage, qui est peu à peu monté en grade. Lepers ? Il s’en tapait un peu, vu qu’il est aussi compositeur.  « pour le plaisir » c’est lui.

Comme j’en prends l’habitude je vais passer l’heure de « 17-18 » chez Jacqueline. Puis je reviens à 17h55 pour le premier Studio 104. En ce 23 septembre je n’en reviens pas d’être à l’antenne avec Cathy elle-même, la Cathy de la radio ! 8211.jpg

Elle qui (je ne le sais pas avant l’émission) voit en moi un rival potentiel. Jusque là Radio 5 c’était la famille Muzol élargie : lui, son fils et la nana de son fils. Quand on disait Radio 5 la réponse était inexorablement : Cathy et Régis. Mais là se pointent deux outsiders, André et moi. Qui ai quand même une circonstance atténuante : j’ai été « élevé » à radio 5. Je suis un pur produit Radio 5, et même quand des années après je ferai les samedis après-midi sur Nostalgie, je ne l’oublierai pas.

Donc premier Studio 104. Au départ on n’avait pas d’ambition. Jamais on n’aurait osé imaginer qu’une vedette puisse se pointer devant nous ! Des gens comme Memphis Slim, Nazaré Péreira, Dick Annegarn, les Forbans, Christian Barbier et bien d’autres n’étaient pas du tout prévus...
Studio 104 est aussi une émission de dialogue où les auditeurs ont la parole. Ils viennent dire franchement ce qu’ils pensent de la radio, des animateurs, des programmes. C’est Cathy qui prend les rendez-vous, puis logiquement on doit s’entretenir 20 minutes avant l’émission avec l’invité, puis direct ! Que va donner le duo radiophonique Patrick - Cathy ?

Générique. Choisi là sans qu’on me demande quoi que ce soit. Là encore ils étaient précurseurs, c’est du Goude ! Toutes les émissions - en dehors des miennes en solo - auront un générique signé Jean-Paul Goude, bien avant qu’il ne soit célèbre par ses pubs. Au départ je n’aime pas  et c’est embêtant dans la mesure où on va l’entendre - tout au moins au début - pendant toute l’émission en fond sonore.

J’ignore encore ce que ça peut donner à l’antenne, mais pour moi c’est clair, «on» passe bien tous les deux. Rien à voir avec le dialogue mignon des deux amoureux, Cathy/Patrick c'est un ton plus professionnel avec complicité, humour, voix bien placées. Je n’en reviens pas moi-même. Moi qui ai (je les possède toujours)  enregistré des heures de « Cathy/Régis » depuis septembre 81, je trouve sincèrement que nous deux passons mieux...
La vie vous réserve parfois de ces trucs !
Je m’étais toujours demandé pourquoi on nous avait mis ensemble Cathy et moi. Muzol l’avait dit à Jacqueline: 
- ce sont les deux plus belles voix de radio 5 (par chance il n’avait pas encore entendu André !) et des voix sensuelles en plus. Leur couple marchera fort à l'antenne, comme Foucault et Carole Chabrier, mieux même.
Et de fait, d’émission en émission ça va aller de mieux en mieux. Régis, omniprésent à l’antenne dans les premières émissions, s’effacera peu à peu sauf si le sujet l’intéresse énormément. Surtout quand il réalisera enfin que je n’ai aucune visée sur sa nana. 

Samedi 25, première coupe des Hautes-Alpes de la Chanson. Revanche sur l’infortune, je prends comme générique...Stars , l’ émission de Drucker devant laquelle, à la station, je pleurais à chaudes larmes un samedi soir d’avril 81, une petite allumeuse venant de me plaquer comme un kleenex usé.
Je ne sais pas qui j’ai mis face à face pour cette première, mais certainement des styles tout à fait opposés pour donner du piquant.. Mon pari est le suivant : Ce sont les gens qui votent, un point hors antenne et 3 points à l’antenne. Ca donnera parfois lieu à des engueulades entre auditeurs ! Il est évident que plus les téléphones sonnent, plus c’est bon, plus l’émission est écoutée. Je me suis fixé un seuil minimal de 5 appels au-dessous duquel je supprimerai l’émission. Ce jour-là ils seront 6 ! Ouf.....

Dimanche 26. J’ai trouvé une compil de Guichard au studio, et aidé de mes propres disques fais un « gros plan » sur lui. J’adore ce type, trop vite délaissé à mon goût. De lui on ne connaît au fond que 3 chansons « la tendresse », « faut pas pleurer comme ça » et « mon vieux ». Guichard c’est autre chose, et déjà, en 82 je le savais.

Même dans le 05, la radio c'est du show-biz, et je constate qu'André carbure au scotch ! Il me propose des mignonnettes" mais c'est niet ! Il me faut toutes mes facultés pour jongler avec mes curseurs.
Entre lui et moi la glace va vite fondre. On s’admire mutuellement. Je l’ai dit je suis subjugué par son talent mais lui aussi par mes connaissances. Il fait des jeux où par exemple il passe une intro. On doit donner le titre, l’interprète et l’année de sortie ! A chaque fois je lui fais le coup, je téléphone pour lui dire tout ça en un temps record ! Parfois même je le rectifierai... 

Au fil des semaines je me sens de mieux en mieux dans cette radio où je n'ai finalement que des copains. En fait je le découvre, cette radio, c’est ma famille. Et je suis beaucoup plus souvent à Gap, avec Jacqueline, Cathy, Régis, André et tous les autres qu’à Embrun que je considère désormais comme ma cité-dortoir ! Embrun où je ne fais plus que mon taf et dormir. Pour la météo, vu que dans les périodes sans congés on est 7, dont 6 qui veulent bien faire les nuits, à coups de remplacements je ne m’arrange pour ne plus faire que des nuits. En moyenne une sur 4. Mais pratiquement plus de journées. Le chef ferme les yeux, préférant que ce soit « les jeunes » comme moi qui se tapent les nuits. A une époque où l’espérance de vie d’un météorologiste est de...
57 ans ! (le passage à 60 ans de l'âge de la retraite allait l'améliorer de près de 10 ans).

Un soir, à l'issue d'une émission que Cathy et moi avons bien réussie, Muzol, en clignant de l’oeil me dit « OK pour ton hit parade mais QUE de la chanson française ».

Youpi !!!
Et dès le lendemain j’attaque mon hit. Bidon, évidemment., faute de « billes ». Je vais quand même demander aux auditeurs de m’envoyer du courrier, mais je n’aurai pas de réponse ou presque. Alors pour tenir compte quand même du goût des dits auditeurs, je vais demander à Cathy et Régis de me donner les chansons choisies par ceux-ci dans leur émission de dédicaces du matin. Je prendrai les récentes qui me serviront de base. Bien sûr je vais aussi largement m’inspirer du Hit parade de RMC, que je passerai prendre toutes les semaines à Prisunic, après avoir dit qui j'étais à la disquaire, laquelle à chaque fois "votera" pour une chanson. 

Le mémorable studio 104 du 21 octobre verra arriver notre première vedette. Une immense vedette, qui a vendu plus de disques à l’époque que Johnny lui-même. Un jazzman international que même moi je connaissais de réputation ! Memphis Slim. Que Muzol a persuadé de venir participer à notre émission. Memphis Slim à Radio 5, ça équivaut à peu près aux Rolling Stones venant faire un concert de deux heures dans un chef-lieu de canton... Emission mémorable, Monsieur Slim ne daignant ne parler qu’anglais et en plus pour déstabiliser l’interwiever, montre avec ses doigts les minutes qu’il consent encore à nous accorder. Ce qui doit paniquer les pros, mais qui à Cathy et moi nous amuse plutôt ! Mais personne ne parle anglais couramment, Cathy et moi faisons ce que nous pouvons avec nos restes du lycée.
Exemple. « Memphis Slim, que pensez vous de notre département ? » demande Cathy. Il répond qu’il a vu que c’était beau dès qu’il est arrivé à bord de son avion. Ce que moi je traduis « C’est beau, du haut des montagnes on a l’impression d’être en avion ! » J'avais vaguement entendu plane...

Malgré tout ça, malgré le décompte de l’invité qui ne restera que 20 minutes, à partir de là notre radio va prendre une autre dimension. Et les animateurs de Studio 104 en particulier. Muzol me félicitera chaudement pour ma prestation, de n’avoir pas paniqué devant une telle vedette. Soyons juste. Je m’en fichais un peu du grand jazzman, cette musique n’étant pas ma tasse de thé. Mais je me serais retrouvé devant Sardou ou Johnny, là je pense que j’aurais chevroté grave, voire paniqué...

Un samedi soir sur 2 Gap est en effervescence ! C'est soir de hockey sur glace. Et dans ces pays de neige, ce sport et comme le foot pour les Marseillais. Le samedi 30 octobre c'est le premier match de la saison, que Radio 5 retransmet via deux gamins talentueux qui n'ont rien à envier aux pros de RMC, "les deux Eric". L'entrée est gratuite pour les autres animateurs. Je découvre ce qu’est d’abord une patinoire, endroit où jamais je n’avais mis les pieds, et aussi ce que peut-être un match de hockey dans les Hautes-Alpes. C’est à dire la folie ! Ces gens savent s’amuser. Le spectacle est plus dans le public que sur la glace... Il y a sans cesse de la musique, très « alpine ». Et les quelques 1000 ou 2000 spectateurs font plus de bruit que 15000 supporteurs d’une équipe de foot !
Là c’est Gap-Epinal. Gap qui est second de la première division, derrière Chamonix, et qui aimerait bien être champion de France.
Je me trouve pendant le premier tiers-temps avec les deux gamins dans « la cabine son ». Grâce au téléphone, et surtout à la tarification en vigueur à l’époque, le match peut être diffusé en direct. L’insert est directement branché sur l’antenne, et de temps en temps, pendant les pauses, un de nous passe de la musique depuis le studio. Je parle de la tarification en vigueur à l'époque. En 82, la communication locale était illimitée tandis que la nationale coûtait elle la peau des fesses.

Arrivent les fêtes. Je vais passer Noël chez mes parents, vite de retour vu l'ambiance, et comptant faire un "coup" à la radio pour le réveillon de la Saint Sylvestre : Prendre l'antenne à 20h30 et y rester 5 heures d'affilée.
Durant lesquelles je donnerai la parole aux auditeurs, en espérant qu'il y en ait.

Il y en aura, au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. Et quelque chose d'inouï va se produire, à tel point que le Dauphiné Libéré en parlera !

(à suivre)