14/06/2011
Ma soupape
Quand j'ai construit la maison, j'avais prévu large : 3 niveaux, avec en haut 3 chambres et une salle de bains -WC, au milieu la cuisine, séparée de la "pièce à vivre" comme on appelle désormais la salle à manger salon, une autre chambre, une autre salle de bains, et un WC séparé.
Enfin en bas, le garage, une buanderie pour Madame, la cave et un "atelier".
Le constructeur avait eu l'air étonné lorsque je lui avais demandé d'y poser, dans cette pièce de sous-sol, une fenêtre avec volets roulants, plus une prise téléphone et deux prises électriques.
C'est que je savais ce que je faisais....
Il arrive souvent à "Madame", de se foutre en rogne pour un oui pour un non. Souvent le déclencheur est une mauvaise nuit, une mauvaise nouvelle, une discussion au téléphone avec sa soeur aînée (si !) voire un réveil en sursaut.
Depuis qu'elle n'a plus conduit, c'est comme si elle s'était arrêtée de fumer : elle est intenable.
Même sa copine Lulu a capitulé, préférant "aller voir ses petits-enfants" que de la supporter. Elle y était pourtant arrivée, mais je crains que ses forces ne soient en train de céder.
Alors, quand je sens que l'atmopshère est à l'orage, je descends dans mon "atelier" qui est devenu "mon domaine réservé"
Là où se trouve la croix.
On dit souvent que pour un couple, il est nécessaire d'avoir au moins une porte à claquer pour que les tensions s'apaisent. Ce qui explique pourquoi mes parents, tourtereaux pendant 15 ans, se sont transformés en ennemis irréductibles le jour où ils ont dû vivre dans une seule pièce (de 1949 à 1961).
Idem pour moi avec mon ex, malgré toute la vache enragée que nous avions dû bouffer, cette "vache-là" était surmontable dans la mesure où nous vivions dans un 85 mètres carrés. HLM, je le précise. Et du jour où, ayant par connerie demandé ma mutation, nous nous sommes retrouvés dans une petite bicoque deux fois plus petite, avec WC à la turque et sans soleil, le couple a pété.
Bref, quand avec "chère et tendre" ça commence à barder, je la laisse s'énerver et je descends dans mes "appartements" où je retrouve mon PC, ma chaîne HIFi, mes cassettes, mon internet....
Et ma paix !
J'embaume tout à l'huile essentielle d'estragon, dont l'odeur la rebute, mais qui me permet d'atténuer mon allergie au pollen.
Plus elle me les casse, plus je suis en bas. Après tout, si je dois être son garde-malade jusqu'à ma mort, je ne tiens pas à être son homme de compagnie quand elle commence à devenir horrible.
Ce midi, ça a commencé par "il faudra me changer ça de place". Je ne sais pas vous, mais ce me qui me rappelle l'armée et ses joies, a le don de me foutre en rogne.
Ensuite ce fut le grand classique, éprouvé depuis quand même 8 ans : "à qui tu parlais à l'ordinateur ?"
Donc, je suis en bas. Et très content de l'être même si je n'ai le soleil qu'entre 18h et son coucher (donc uniquement entre mai et août). Même s'il y fait un peu frisquet, même si mon mur est constitué en grande partie de parpaings et que de temps en temps j'y vois défiler quelques araignées.
Je suis dans mon domaine, et gare à ceux qui viennent m'y emmerder !
Je n'en sors que lorsque je me suis calmé, et si jamais je vois qu'à l'étage au-dessus c'est toujours la guerre, et bien je redescends !
Voilà l'histoire, je vous embrasse.
14:35 Publié dans moi, psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : soupape