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23/09/2010

Vers les étoiles - 7

Nat, écartelée, replonge de plus belle dans la dépression.

Triplement écartelée, puis-je avancer avec le recul que j'ai. D'abord, elle est amoureuse (enfin ressent quelque chose pour moi, elle ne sait pas ce qu'est être amoureuse) mais en est-il de même pour moi ?
Car sa chère maman lui a bien dit que les hommes faisaient la cour aux dames pendant un certain temps puis allaient directement à l'essentiel. Or moi, cela fait déjà plus de 8 mois que l'on se connaît, que l'on s'apprécie, mais je n'ai rien tenté. Alors je ne l'aimerais pas ??

Ensuite, sa chère maman toujours, qui me déteste cordialement. Et ça, Nat ne peut le supporter.

Enfin mon épouse, qui lui témoigne de plus en plus d'affection. Du coup Nat est de moins en moins à l'aise.
Elle parle sans cesse de mourir, et me fait même une brillante démonstration un jour où nous partons en tournée d'inspection. Les virages pris à gauche, sans visibilité, les dépassement très limite, et j'en passe.

On se tourne autour tous les deux, sans s'avouer quoi que ce soit. Parce que ce n'est pas bien. Parce qu'on ne doit pas. Verbotten !!

Pour toutes ces raisons, elle "balançait" pour venir ou pas à la communion de ma fille, le 27, et ce sera finalement oui.

Ce jour-là sera hyper-important dans notre relation (c'est elle qui emploie sans arrêt ce mot) car à partir de là ma mémoire défaillante sera aidée par des traces audio-visuelles...

Déjà pour un père c'est une date historique de voir sa fille communier. Certes, ce n'est pas St Germain des Prés comme pour moi, mais quand même la majestueuse Cathédrale de Mende.

Alors, pendant la messe, je mitraille. Ma fille par devant, ma fille sur le côté, ma fille par en-haut...
Le parrain de ma fille, qui est -aussi- photographe professionnel, prend beaucoup de clichés noir et blanc.
Il mitraille ma fille, mais aussi mes parents et moi, assis dans la même travée. Sans se rendre compte qu'entre mes parents et moi se trouvait une certaine jeune fille habillée comme dans l'ancien temps...
Avec une mantille sur son visage.

Fin de la cérémonie. Mes parents, moi et Nathalie sommes les derniers à sortir.
Le hasard nous fait passer le porche en même temps elle et moi, sous les yeux émerveillés de mon père, qui ne pourra s'empêcher de dire :
"On dirait deux jeunes mariés."

Nathalie ne s'offusque pas. Elle sourit...

C'est à cet instant précis que je réalise qu'il faut que je "force la porte".
10 mois qu'on se connaît à présent, qu'on s'apprécie, qu'on s'aime puisqu'il faut appeler les choses par leur nom, il faut que je crève l'abcès. Absolument.
Reste à trouver le moment propice...


J'ai assez souvent critiqué ma belle-famille que je peux, là, m'autoriser à leur dire merci.
Pourquoi ? Parce qu'ils ont amené un camescope. Avec lequel je suis chargé de filmer ce dimanche.
Je me suis doté de deux cassettes de 45 mn chacune, et j'ai bien l'intention de faire "the" film.

Effectivement, les deux cassettes y passeront. Je vais filmer "au feeling", mettant en boîte les plans qui me paraîtront les plus importants. Ainsi, j'insiste 5 bonnes minutes sur la découverte par ma fille de son gâteau de communion. Un plan qui vaut son pesant d'or...
Je filmerai partout : dans l'église, à la maison, dehors, en balade à Sainte Enimie l'après-midi...
Sincèrement, vraiment sincèrement, je suis content de mon "oeuvre" que je fait visionner dès le lendemain par le "conseil de famille" réuni chez moi.

A vrai dire, ils ne seront que modérément contents. Une tante à mon épouse dira "mais dis donc, la voit pas beaucoup la petite communiante".. alors que j'ai filmé ma merveille de fille pendant quelques 35 minutes.

Non, le problème est que...Nathalie sera présente sur l'écran
...durant près d'une heure !

Tout le monde rouspète, bien évidemment, sauf... ma fille. Ma fille, la principale intéressée,  qui s'estimera satisfaite de la grosse demie-heure que je lui ai consacrée.
Un plan est décisif, très révélateur de ce Nathalie pouvait souffrir à cette époque-là. : celui où je fais semblant de faire un jeu radiophonique et où j'interwieve Nat. Je lui pose - sans le savoir - une question qui la touche et je la vois grimacer, puis pleurer.
Ce plan, entre 2000 et 2003, j'ai dû me le passer environ 200 fois.

Oui, je crois qu'il n'y a pas de temps à perdre, si je ne tiens pas à déclarer ma flamme à une pierre tombale.
Ca tombe bien, une tournée est prévue pour le mardi. Ce sera le moment idéal.

Tournée qui a bien failli ne jamais arriver. Car Nat a de plus en plus l'impression que la fais marcher. Et si, finalement elle avait tout faux ? Et si je ne faisais que m'amuser avec elle ?
Pas de doute, ma déclaration se fera aujourd'hui.

La tournée commence - encore - mal. Nat ne desserre pas les dents. Silence pendant les 50 premiers kilomètres.

On arrive dans un village nommé Grandrieu. Les personnes que l'on va voir sont lees parents de nos voisins.
C'est à dire qu'ils se situent entre nos deux appartements à Nathalie et à moi.


Je stoppe la fourgonnette, la regarde droit dans les yeux. 
" Nathalie, si je n’étais pas marié et si j’avais 10 ou 15 ans de moins, pourrais-tu alors envisager de faire ta vie avec moi ?  ”

Elle ne répond pas, détourne les yeux, gênée.
Et on rentre chez les gens qui nous attendent.

Qui nous servent, à 10 h du mat, un verre de gnôle titrant un nombre impressionnant de degrés...

C'est un peu un mélange de " quand harry rencontre Sally" et "les Bronzés font du ski"...

Je regrette vite mon audace. C’était tout ou rien, et bien ce sera donc rien. Encore heureux si elle veut encore de moi comme "meilleur ami" !

Je sors - elle aussi -  en titubant. J’ai un peu abusé de l’alcool pour “oublier” ma connerie, ma question. Et je démarre, me fichant comme d’une guigne d’un éventuel ballon gendarmesque ! 

On ne fait pas 10 mètres que Nathalie me lance: “tu m’as bien posé une question tout à l’heure ?»

Je manque de dire, comme Barthez, «laisse tomber, c’est une cônnerie». Mais quand même, je tiens à assumer, et  lui réponds «ben oui…».

Elle me fixe alors de ses yeux bleus magnifiques, et me dit :
«Bon».

Un temps, interminable pour moi, mais qui n’a pas dû dépasser les deux secondes.

«Alors la réponse est oui..”

 

 

                                                  ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 

 

FIN DE LA PREMIERE PARTIE. La suite dans une semaine, car je pars demain matin très tôt en stage. Dernier stage de ma carrière, un stage de "préparation à la retraite".

Si vous voulez savoir comment, au bout d'un an pile, j'ai réussi à l'embrasser, puis mieux encore.
Si vous voulez savoir comment j'ai géré les quelques mois où j'ai atteint mon bâton de maréchal.
Si vous voulez savoir comment on essaie de détruire un couple en le harcelant.
Si vous voulez savoir ce qu'est vraiment une dépression, une vraie, celle qui te transforme en zombie.
Si vous voulez savoir ce qu'est un "vrai" couple, qui arrive à survivre pendant 3 années malgré tous les coups qui lui sont portés..

Alors rendez-vous à partir de la semaine prochaine, sur cette même antenne !

Je vous embrasse.

 

 

 

Commentaires

J'attendrais la suite avec impatience, et très certainement avec beaucoup de questions également. Des questions que je n'arriverais pas forcément à exprimer, ne nous leurrons pas: en ce moment j'ai à peine l'énergie d'utiliser assez de cerveau pour effectuer les tâches quotidiennes alors...
Simplement, je suis impressionnée, éberluée... et sans voix!

En fait, ton histoire va à l'encontre de mes "principes", où du moins de ceux qu'on m'a appris durant toute mon enfance. Pour moi, tromper sa femme, son mari, etc. a toujours été de l'ordre de l'inacceptable. Evidemment, je ne suis pas idiote (enfin pas trop, du moins) et je sais bien que tout n'est pas tout blanc où tout noir. L'an dernier, j'ai eu l'occasion d'apprendre que ce petit couple si adorable que formait ma collègue avec son compagnon était un couple recomposé. Pire, que tous les deux avaient quitté leur conjoint précédent pour l'autre. Les choses se sont faites "dans les rêgles de l'art", avec divorce etc, mais la question qui me reste toujours est: s'ils l'ont fait une fois, pourquoi pas deux?
Bref, c'est une autre vie, une autre histoire, et je dois bien avouer que tous les deux, c'est juste une évidence.

Et ça m'a fait réfléchir. Beaucoup.
Et tu me fais réfléchir. Beaucoup.

Je sais que l'amour, c'est loin d'être simple. Que parfois on aime en se déchirant, que d'autres fois on s'accroche sans aimer. Je ne peux qu'imaginer que lorsque de vrais sentiments s'invitent, il est plus que difficile d'y renoncer, et même pratiquement impossible de les refuser. Je sais qu'en rencontrant mon lui, j'étais loin d'être enthousiaste pour une relation, ni prète pour ça. Et je lui en avais parlé, dès la rencontre: ce n'est pas ce que je recherche. Quand nous nous étions vus, nous étions donc sur la même longueur d'onde: nous étions là pour se faire un contact de plus, parce que le feeling passait bien, qu'on discutait beaucoup sans se forcer. J'étais loin d'imaginer la suite. Et encore plus loin de me dire qu'à peine quinze jours après, nous nous embrasserions. Mais c'était finalement déjà fort, et même si nous avons essayé de résister (nous avons passé la soirée à ne surtout pas nous approcher), nous avons fini par céder.

Du coup, tu vois... je ne sais pas trop quoi dire. Parce que ça me perturbe, tout ça, finalement!
Je te souhaite une bonne semaine, un bon stage, et beaucoup de courage!
A bientôt, et des bises sincères.

Écrit par : CriCri | 25/09/2010

Bon, je crois qu'il va me falloir un blog entier pour te répondre, en définitive! Voilà une deuxième réponse presque digne d'une note de blog...

Écrit par : CriCri | 25/09/2010

Tu vois, on dit "un seul être vous manque et tout est dépeuplé.."
Là je dirai "une seule personne vous lit, et ça me suffit".

Si j'ai entrepris de créer ce blog pour - après m'y être longtemps présenté - raconter cette histoire, c'est justement pour voir ce que des gens comme toi (et comme moi jusqu'à mes 41 ans) pouvaient réagir à ce que j'appelle moi une histoire merveilleuse qui pourrait passer pour "un adultère édulcoré".

Depuis sept ans que je raconte cette histoire sur le net (de mieux en mieux, car avec le recul, de plus en plus objectivement) il s'est trouvé très peu de gens qui, l'ayant lue jusqu'au bout, m'ait parlé d'adultère.
Mieux : trois personnes écriront à Nathalie, pensant voir connaître ses coordonnées avec les quelques indices que je donnais !
Par "chance", ce courrier n'est jamais arrivé, preuve que dans mon blog, j'avais été suffisamment vague pour la préserver. Ce que je voulais.
Ecrire tout ça, de 2003 à aujourd'hui, n'a jamais été fait dans le but qu'elle lise et qu'elle me revienne. J'ai son numéro de téléphone pro, et je sais qu'il me suffit de composer le numéro pour de nouveau entendre sa voix. Et donc réouvrir ma cicatrice...
Mais ces trois personnes m'ont prouvé que cette histoire-là les avait émus, et c'est ça que je retiendrai.
Le but de raconter tout ça, c'est montrer que derrière des vilains mots "il trompe sa femme, elle fait cocu son mari" peuvent se trouver de superbes histoires d'amour, sublimées justement par l'interdit, qui les ronge jusqu'à l'os.
La particularité de notre histoire, c'est qu'elle reste sur un point d'interrogation. Personne des deux n'a quitté l'autre. On a été arrachés l'un à l'autre, alors qu'on était complètement dépressifs. Sa chère maman a repris les rênes de sa fille et ma chère épouse a fait en sorte que j'aille le plus loin possible. D'elle et de mes parents.
Cette histoire, aussi, pour montrer qu'il existe dans ce monde de véritables ordures, des gens dont le seul plaisir est de casser et faire souffrir les autres. Et pour finir, de les séparer.
Jusqu'à mes 43 ans (1994) j'ignorais que ce genre de personne puisse exister. Et pourtant...!
Bon je vois que je suis en train de déflorer mon sujet là !
Je sors !

Je t'embrasse.

Écrit par : Cica pour Cricri | 25/09/2010

Ce qui est "marrant", c'est que malgré tout cette histoire, j'ai l'impression de la connaître. Je veux dire, je te l'ai déjà dit mais j'ai parcourru quelques billets de ton ancien blog. Pas plus d'une dizaine, et certainement pas de moments "critiques". Mais quoi qu'il arrive j'ai un "fil conducteur" dans la tête. Sans raison. C'est à dire que tout ce que tu viens d'écrire là, et que je n'ai pas pu lire avant (je n'ai pas parcourru suffisemment de billets sur ton ancien blog et, à ma connaissance, tu n'en a pas déjà parlé ici), j'ai l'impression de l'avoir déjà lu. De le savoir en fait.
Sensation étrange...

Écrit par : CriCri | 25/09/2010

Mon ancien blog, je l'ai tenu d'avril 2005 à janvier 2010. Soit 57 mois.
Le moment où j'y ai "raconté' Nathalie a duré un mois et demie, de mi-août à fin septembre 2007. Soit 1 mois et demie sur 57, 1 chance sur 40 d'être tombée dessus.

En revanche j'avoue piteusement que de janvier à mars 2010, sentant que mes jours sur P... étaient comptés, je suis venu ici, sous le pseudo de Lionel, avec un blog que j'avais appelé "tomber 7 fois se relever 8".
Peut-être est-ce là que tu as lu mon histoire, dont je n'avais fait à l'époque qu'un bref résumé, me concentrant sur les "années-dépression et maniaco", avec ma TS de février 2003 en point d'orgue ?

Bises

Écrit par : Cica pour Cricri | 25/09/2010

Non, je savais que tu avais eu un autre blog, passager, ici, mais je n'en ai jamais rien lu... De plus je suis arrivée vraiment "à la fin" de ton blog (je ne sais même plus par quel biais, qui plus est) j'ai donc lu les billets qui se trouvaient sur la dernière page... et c'est tout! Le reste du contenu n'était plus accessible quelques jours après, si j'ai eu le temps de remonter un peu, c'est, comme je l'ai toujours fait aux premiers billets du blog (je lis "dans l'ordre" même si c'est fastidieux), et je ne pense pas que tu parles de ça à ce moment là! (sous forme de résumé, j'entends)
Donc je ne sais pas...

Écrit par : CriCri | 26/09/2010

J'associe maintenant le prénom de Nathalie au tien.
C'est ton histoire et elle est très émouvante, je dirai même plus romantique.
J'attends la suite bien sûr.
bisous

Écrit par : Roberta | 29/09/2010

Bizarre ! Peut-être que quelqu'un s'est servi de mon histoire pour la plagier, mais j'en doute.
Encore un mystère à découvrir !

Bises

Écrit par : Cica pour Cricri | 02/10/2010

Tu ne vas pas être déçue, car l'histoire est édifiante. Révoltante même.
Mais belle...

Bises

Écrit par : Cica pour Roberta | 02/10/2010

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