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02/10/2010

Sur notre nuage - 1

L'insouciance n'aura pas duré longtemps dans notre tout jeune couple, Nathalie et moi.


Car dès le lendemain, au boulot,  LA question inévitable arrive sur le tapis.

Nathalie, après avoir longtemps cru, longtemps nié que l'amour entre deux personnes puisse exister, vient à présent de le découvrir, et ayant su ce que c'était, ayant connu la félicité que cela pouvait procurer, ne compte pas en rester là.
Elle veut, ni plus ni moins qu'on se marie, et qu'on ait des "beaux bébés".

Que dire, sinon que je suis ravi ?
Ravi de pouvoir fonder une famille avec la femme que j'aime au plus fort de mon être, ravi de donner des frères et soeurs à ma fille, qui est à l'âge où on souffre le plus d'être enfant unique.

Mais en jetant un coup d'oeil sur mon annulaire gauche, j'y vois un cercle de métal qui compromet pas mal ces beaux projets. (J'ai bien écrit "ces", et non pas "ses", car ce sont NOS projets).

En fait il y a trois solutions :

1)  Continuer cet amour "clandestin", en profitant bien du fait que nous sommes collègues et voisins, sans remettre en cause pour autant mon "couple légitime".
C'est la solution "traditionnelle", dite "ménage à trois", celle où l'épouse "bafouée" (que de guillemets mon Dieu !) subit la situation de peur que son mari ne la largue. Très courant, mais...
Pas de ça chez moi. Nat ne mérite absolument pas ce rôle de "maîtresse cachée".

2) Carrément divorcer, puisque de toutes façons l'on ne s'entend plus mon épouse et moi.

Déjà envisagé ! Et bien avant de connaître Nat ! Depuis que chère et tendre a jeté mes parents dans la neige à Noël 1990.
Et là, je m'étais renseigné auprès d'un avocat pour savoir au bout de combien de temps je pourrais être divorcé.
La réponse avait été sans appel :
"Tout dépendra de votre épouse. Si elle veut faire traîner les choses, cela peut aller jusqu'à 5 ans...
Et sachez bien qu'une fois divorcé - à vos torts donc -, votre épouse obtiendra sans nul doute la garde de votre enfant...
- Malgré la maladie de sa mère ?
- Sa mère est-elle dans l'incapacité totale - je dis bien totale - de s'occuper de sa fille ?
- Non mais...
- Voilà... "

Nanti de cette réponse-là, je parcours ma collection - environ 500 numéros, que ma chère et tendre jettera au feu - du  Particulier, qui me confirmera bien la chose.

Sachant tout cela, et sachant aussi qu'à chaque scène à laquelle j'ai droit depuis nos 10 ans de mariage, sa réplique est invariablement "Puisque c'est comme ça, moi, j'fous l' camp en Normandie", ne la voyant pas trop rester à Mende si j'étais marié avec Nat, j'imagine sans peine qu'elle irait se réfugier chez ses parents.
Avec notre fille.
Notre fille qui est détestée de ces gens-là.

Donc, résumé des courses:
Divorce = perte de temps + le malheur de notre fille. Notre fille, qui a déjà pas mal "dégusté" avec la maladie de sa mère, apparue quand elle avait un an.

Reste la troisième solution,  un truc un peu fou...
Ce que je vais lui proposer.


Elle s'inspire un peu de la première mais pas dans le même sens.
C'est à dire qu'effectivement, nous continuons à nous "aimer clandestinement", mais pas de façon éternelle. C'est à dire nous fixer une date butoir, celle où ma fille pourra éviter de vivre là où elle ne veut pas - où que ce soit - c'est à dire jusqu'à sa majorité.

Oui, j'avais prévenu, c'est fou à première vue..
Ce serait - un peu à la manière de Bruel - se donner rendez-vous dans 9 ans. Mais se donner rendez-vous à la mairie.
Neuf ans ça peut paraître énorme, mais ce sera tout de même neuf années où nous continuerons d'être ensemble. Pendant lesquelles bien entendu j'expliquerai les choses à ma fille. Que par exemple, il n'y a pas de bouton "arrêt" pour les choses du coeur. Ces neuf années passeraient vite à côté de celle - éprouvante - que l'on vient de traverser...

Et puis cela, surtout, atténuerait notre différence d'âge. Je le verrai dans les semaines à venir, en l'an de grâce mil neuf cent quatre vingt treize, il est très mal vu de voir une jeune femme de 25 ans donner la main à un mec de 42.
Mais un homme de 51 et une femme de 34, ça passe nettement mieux, c'est même courant (à tel point que depuis dix ans Leclerc a basé sa pub radio sur ça, sur le couple à différence d'âge).

Bien entendu, Nathalie est libre de "quitter le jeu" à tout moment, je m'impose cette épée de Damoclès, ne voulant pas hypothéquer sa jeunesse.

Et tout cela, je lui écris dans une lettre, que je dépose dans sa boîte. Qu'elle lise tout mot par mot, qu'elle ait le temps de réfléchir.

J'aurai la réponse "par retour du courrier", à savoir le lendemain.


                                                            ♥♥♥♥♥♥♥♥♥



Elle me dit qu'elle est d'accord, qu'elle saura attendre ces neuf années, si c'est pour pouvoir nous aimer au grand jour et avoir nos "beaux bébés".
Mais elle pose une condition :

Qu'elle arrive vierge au mariage.

Pas de souci... Je saurai attendre.

En ce début septembre, après une année de tourments, la situation est enfin claire, limpide pour nous deux.
Il ne nous reste plus qu'à attendre, attendre ce 17 septembre 2002 qui sera pour nous la Porte du Bonheur.

Si, bien sûr, le Destin en est d'accord...

 

(à suivre)

 

15:19 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Ca parait être une bonne solution... mais j'imagine que tout ne s'est pas passé comme "prévu"... Il faut dire que 9 ans, c'est quand même très long... et que j'ai cru comprendre que c'est ce boulot qui vous rapprochait qui vous a éloignés...
Comme d'habitude, j'attends la suite!
(Oui je ne devais pas passer, mais il y a le wifi à l'hôtel, ma collègue est formidable)

Écrit par : CriCri | 04/10/2010

On ne peut rien te cacher, cela ne s'est pas passé comme prévu. Mais, comme dit Brassens, le temps ne fait rien à l'affaire, car nous discutions encore en tête à tête en.... novembre 2002 !
Mais il est des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter, des choses et des êtres...
Bises

Écrit par : Cica pour Cricri | 04/10/2010

9 années .... quand je lis votre histoire avec Nat, j'avais; au début "des épisodes étoiles" tellement envie que ça se passe comme prévu, que ça finisse bien pour vous 2, d'après ce que j'ai cru comprendre il y a eu beaucoup d'imprévus, et même à ce jour, vous n'êtes plus ensemble, franchement c'est cccctrrrisssste........je sais pas vous, mais moi les amours impossibles ça me brise le coeur, toutes ces galère ça me plombe/jusqu'à ma soirée/ brrrr/ pardon mais c'est sûrement mon vécu perso qui remonte aussi :-(, celà dit quel bel amour entre vous 2, c'est rarissime et siiiiiiiii...........y a pas de mot....... j'ai presque pas le courage de lire la suite tellement je vous comprends et vis cette histoire à travers vos mots, bise Cica.

Écrit par : Christel | 04/10/2010

Je pense que c'est justement pour ça que je me suis lancé sur la Toile. Pour partager quelque chose qu'à l'âge de 41 ans je pensais être du domaine des films Hollywoodiens à gros budget. Mais non, c'est DANS la vie de tous les jours, et ça peut arriver à chacun de nous !!!

Certes, ça finit mal (mais est-ce encore fini...?) cependant je suis riche de cette expérience, je suis riche d' "Elle", et de notre passion. Encore une fois ce qui est édifiant dans notre histoire, c'est qu'aucun des deux n'a rompu. On nous a d'abord réduit à l'état de légume, puis on nous a arrachés l'un à l'autre et nos "attaches" (mon épouse, sa mère) nous ont vite récupérés.

Et depuis, on se traîne. J'avais non pas espéré mais au moins pensé qu'elle avait essayé de refaire sa vie, mais j'ai appris il y a pile une semaine que ce n'était pas le cas.
Continue à me lire, tu vas aller de surprise en surprise.

Je t'embrasse.

Écrit par : Cica pour Christel | 04/10/2010

Les commentaires sont fermés.