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09/10/2010

L'acharnement - 2

Christel se demandait pourquoi ma chère et tendre nous faciliatait les choses. Comme je lui ai répondu, ça reste pour moi un mystère...

Et rebelote début décembre, elle repart en Normandie pour 10 jours. Sans notre fille, qui doit aller à l'école.

Et pendant ces 10 jours, nous serons tous les deux intégralement pris en charge par Nathalie.
Laquelle me semble bien plus résistante que moi.

Une anecdote : Tous les trois sommes allés voir le Roi Lion au ciné. Nous sommes ensuite revenus chez nous, moi ne desserrant pas les dents. J'envoie ma fille prendre un bain "en haut", alors que moi je reste avec Nat. Pour me jeter dans ses bras, et ... pleurer, pleurer, sans interruption pendant 20 bonnes minutes !

C'est depuis cette date que je suis incapable - encore aujourd'hui - de regarder un film au cinéma ou à la télé, sans me transformer en fontaine.

Décembre 1994 va aussi me faire découvrir quelque chose d'incroyable, de formidable dans le sens littéral du terme, c'est à dire proprement terrifiant.
Ma dépression va prendre une forme très aiguë.

Ca a duré dix jours, dont le réveillon chez mes parents.

Le matin je me réveillais complètement paniqué. Affolé. Je tremblais, je ne voulais pas sortir du lit. Je n’avais qu’une hâte: vite le soir pour que je puisse me recoucher. Cela se passait par «crises». Tout d’un coup je la sentais arriver, cette crise et j’étais alors obligé de m’allonger, d'attendre que ça passe. Non, impossible vraiment à décrire, ça dépasse l’imagination. Je ne savais pas que la nature avait prévu de tels supplices pour l'être humain.

J’ai dû prendre une semaine de congé-maladie. Ce sera la seule durant mes 10 années de dépression/maniaco-dépression, à l'exception de 4 semaines en février/mars 2003, mais là, ça sera vraiment "obligatoire" pour moi.

La réponse est simple, évidente même : Tout simplement parce qu'au boulot, pendant que j'étais malade, mon tortionnaire s'en donnait à coeur joie contre une Nathalie de plus en plus affaiblie. Allant même jusqu'à lui laisser des messages pour moi, style "si Patrick prolonge son arrêt, je me verrai dans l'obligation de le confiner dans un bureau"... Le placard, quoi.


Et là j'ai été voir un psy, entre deux crises
. Un psy qui était complètement à côté de la plaque, se bornant à me bourrer de médicaments.

Dans une certaine mesure ils ont été efficaces puisque ils ont réussi à calmer mes crises, à atténuer ma dépression. Mais bonjour les effets secondaires ! Envie de dormir permanente, transpiration abondante, regard hagard, démarche hésitante... Et surtout, surtout, diminution des facultés intellectuelles.
C'est à dire que peu à peu, je vais décrocher de mon boulot, ne pourrai plus "suivre".

Ce que ne manquera pas de souligner notre tortionnaire dans ses réunions mensuelles :
"On pourrait effectivement accomplir telle ou telle tâche, mais malheureusement tout le monde n'a pas les mêmes facultés dans l'équipe..."
Et de bien me regarder, de ses yeux noirs ébène.

Néanmoins, Nat et moi continuons de nous aimer. Peut-être même plus intensément.

Invité pour le réveillon du nouvel-an, mon meilleur ami nous dira que notre amour n'était pas discret, vu la façon dont nous nous parlons, dont nous nous regardons...
Notre amour se voyait encore de l'extérieur, il n'était pas mort...

Même si en tant que collègues nous étions souvent séparés, en tant que voisins nous pouvions nous voir à notre guise.

                         
Hélas, l'année 1995 va nous enlever ce dernier privilège.   


Début janvier, Nat reçoit une lettre recommandée stipulant qu'elle était mise à la porte de son appart à la fin de son bail, en septembre. Alors que sa proprio lui avait juré mordicus qu'elle était là pour longtemps...


Interdit de congés de maladie, il me reste les congés annuels pour essayer de me retaper. Mon cousin/frère Jean-Yves accepte que je vienne passer 10 jours chez lui, en Bretagne.

Mais la veille de mon départ, Pompon (le cochon d'Inde de Nat, l'être sur qui elle a toujours reporté tout son - immense - trop plein d'amour) tombe malade.

nat et pompon.pngLe véto consulté ne veut pas se prononcer, et moi je ne sais plus quoi faire. Partir malgré tout, ou rester auprès d'elle, en cas de "pépin" ?

Je choisis de partir, tandis que Pompon choisira de mourir.

Là encore, un grand coup de chapeau à mon épouse, car c'est elle qui soutiendra Nat pendant cette terrible épreuve.

Mais pourquoi ???????

Nat au départ elle m'en voudra, mais peu à peu elle comprendra, et me pardonnera.

C'est pendant ces 10 jours épiques, où je dormirai dans le salon au milieu des cris des enfants, que mon cousin/frère me fera partager une de ses dernières découvertes : internet.

(à suivre)

 

 

14:48 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : harcèlement

Commentaires

Terrible, déja que tu étais au plus bas, il y avait des moments ou c'était la cata, si j'ai bien compris, c'est parce que tu sentais ce qui se passait pour Nat au travail ? (si c'est ça- j'ai la même chose avec mon amoureux impossible, je sens même quand il a mal quelque part.)

Bon sang, comme c'est affreux car je crois vraiment que tu as rampé encore pluss que moi pour survivre....

Heureusement qu'il y avait déja Nat dans ta vie......

Bises

Écrit par : Christel | 10/10/2010

Oui mais Nat va douter, tu vas le voir dans une prochaine note. Ca ne sera que passager, mais elle aussi, pendant quelques mois, se demandera quel est ce "zombie" qui compte bientôt l'épouser.
Bises.

Écrit par : Cica pour Christel | 10/10/2010

J'aimerais bien te demander un conseil- si tu veux seulement, tu peux te servir du Jocker aussi bienssûre.
En fait par rapport à ce que je te racontais sur mon amour impossible, penses tu qu'il ai pu me cacher ses sentiments de peur que je l'agace pour qu'il divorce ? (chose que je n'aurais jamais faite)
Parce que moi je ne me suis jamais attachée a quelqu'un qui me dit qu'il ne m'aime pas.

La 1ère chose à laquelle je me fie est en fait qu'il a insisté pendant 1an et demi sans relâche pour que l'on est une relation, et la 2ème est qu'il m'a aussi recontacté pendant 4ans quand je ne donnais plus de nouvelles, comme s'il ne m'avait jamais oublié.

Bien que notre histoire soit finie, et que ma psy m'envoie promener radicalement avec ça, je n'ai personne a qui me confier quand à cet amour incroyable que j'éprouvais, pourrais tu me donner ton Avis ?

Écrit par : Christel | 10/10/2010

Normal que le psy t'envoie balader sur ce sujet, c'est un homme (ou une femme) comme un autre, et côté amour, ils ne sont pas "formés" pour. Ils sont aussi coincés que leurs "patients" sur ce sujet, et ne prêchent que par la petite enfance.

Sinon, pour répondre à tes autres questions, s'il t'a recontactée pendant 4 ans, je pense que son sentiment était fort.

Quand à ta première question, c'est possible car Nat, après un "battement" de quelques jours a tout de suite parlé mariage -donc divorce pour moi - et beaux bébés. Il a peut-être eu peur que tu demandes la même chose ?

Bises, une nouvelle note arrive (le temps presse, je pars en vacances dans 3 jours)

Écrit par : Cica pour Christel (avant dodo) | 10/10/2010

Merci infiniment pour ta réponse, tu ne t'imagines pas comment ça fait du bien de se sentir "entendue" ♥ coeur bloguiens pour toi ♥ Bonne Nuit Cica. Bises.

Écrit par : Christel | 10/10/2010

Pour ton épouse... je ne sais pas, mais elle avait peut-être aussi peur de te perdre, pas au sens divorce, mais au sens suicide, si tu perdais ta seule raison de vivre, qu'elle sentais sans doute confusément... tu dis toi-même qu'elle est très sensitive!
Je ne sais pas, juste une idée. Pour votre fille peut-être!
Bisous!

Écrit par : CriCri | 11/10/2010

J'y ai pensé, mais quand tu vas lire les prochains "épisodes", tu verras qu'elle se montrer odieuse au plus haut degré. Et avec moi, et avec notre fille.
J'avoue que là je sèche !
Bisous.

Écrit par : Cica pour Cricri | 11/10/2010

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