18/12/2011
Les 50 interprètes des années 63 à 74 selon SLC : Michel SARDOU - II
II - LES ANNEES 70
Michel Sardou, après des sixties qui auraient pu lui faire arrêter la chanson, va aborder la nouvelle décennie avec un disque qui fera date.
Sardou sera du reste le seul artiste a rester au sommet pendant plus de 20 ans, sans aucune (ne serait-ce que légère) traversée du désert. Il n'aura pas besoin de jouer l'animateur ou de s'afficher avec des vedettes féminines très connues pour remonter la pente, vu qu'il n'y en aura pas. De pente !
C'est son 9ème disque, sorti en février 70, qui va le faire connaître du grand public. Il y en a pour tous les goûts : pour l"ouvrier parisien", les bals populaires vont être une référence. Pour les jeunes de SLC, et mourir de plaisir sera son premier disque classé : 10 semaines sur le podium d'avril à juin, numéro 1 en mai. La carrière de Michel est enfin lancée !
On le voit, avec ses deux chansons, Michel hésite entre deux genres : la chanson populaire et la chanson d'amour. Il va alterner les deux genres en ajoutant de temps en temps la chanson engagée.
Pour l'automne, il choisit la chanson populaire, et si j'habite en France reste 5 semaines dans le podium avec une 2ème place à la clé.
1971. La chanson d amour Je t'aime je t'aime, sorti en mai sera 5ème à l'été, ce redoutable été qui verra exploser plein de vedettes.
La chanson populaire le rire du sergent sera elle furtivement classée n°1, fin décembre.
Nouvelle chanson populaire, en mai 1972, bonsoir Clara atteint les 5 premiers.
1ère chanson engagée, le surveillant général, sortie en novembre, sera 6ème en février 1973. Pas mal pour une face B !!!
Puis une chanson d'amour, très tendre, un enfant, sortie en février, qui ne se classera que 8ème.
En mai il sort l'artillerie lourde : La maladie d'amour sera une des très rares chansons de SLC (elles ne sont que 3) à se payer le luxe d'être en tête 3 mois consécutifs !
Il persiste sur sa lancée avec sa chanson commerciale les vieux mariés en novembre, laquelle se heurte à du beau monde ( Juvet, Hallyday, Vidal, Sheila, Delpech, Hardy, Vassiliu) et ne dépassera pas la 5ème place.
En 1974 on va voir de nouveau le Sardou engagé.
Pas tant avec le titre les villes de grandes solitude qui ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes, mais avec la face B du disque ce n'est pas tout à fait la même chose :
Tambour-major, vous m'entendez ? / Je vous ordonne de jouer
La marche en avant, la marche en avant. / Il faut vaincre ou il faut mourir
Mais plus question de réfléchir : / Jouez-moi la marche en avant,
La marche en avant.
Un mort pour un mètre carré : / Voilà le prix qu'il faut payer.
C'est l'ordre du gouvernement. / Ça permet de gagner du temps.
Jouez-moi la marche en avant, / La marche en avant.
Là-bas dans son Q.G. de toile, / Le grand patron ne cèd'ra pas.
Il est perdu dans ses étoiles. / Il a foi dans sa baraka.
Jouez-moi la marche en avant, la marche en avant,
Clairon, il faut les rassembler. / C'est le moment de bien donner
La marche en avant, la marche en avant. / Franchir cette putain de rivière,
C'est changer le sort de la terre. / Jouez-moi la marche en avant,
La marche en avant.
De toute façon, vous n'avez pas / Le choix de reculer d'un pas.
La gendarmerie est derrière, / Son artillerie en bandoulière.
Jouez-moi la marche en avant, La marche en avant.
Nous sommes le trois février. / Ce sera un beau jour férié.
Les fonctionnaires nous béniront. / Allez sonnez, clairons,
La marche en avant, la marche en avant,
Sachez qu'à l'autre bout du monde, / Dans une fabrique du nord,
On forge la médaille ronde / Avec deux palmes en plaqué or.
Sardou, d'extrême-droite ? Oui, comme tout le monde. Il sera aussi d'extrême-gauche en 1975, raciste en 1976, intégriste catho en 1984, et Sarkozyste en 2007. Comme tout le monde.
Sardou en fait chantera avec ses tripes, tout simplement.
Je veux l'épouser pour un soir, sortie facétieusement pendant la campagne des présidentielles de 1974, aura droit au "label numéro 1".
Enfin il termine bien l'année avec la fille aux yeux clairs, chanson pas du tout autobiographique pour qui a déjà vu Jackie Sardou ! Avec qui il va faire quelques sketches.
A la même époque, Roger Giquel l'a dit : "la France a peur."
C'est pile au moment où je passe mon permis de conduire qu'il sort la chanson réaliste l'accident.
Qui ne sera que n°2 début août. Il faut quand même savoir que, toutes proportions gardées, avec le même nombre de voitures sur la route, il y avait à peu près 4 fois plus de morts qu'aujourd'hui...
Sardou ensuite vole à la fois au-secours des ouvriers CGT et à l'industrie du luxe avec son France.
Directement n°1 en novembre !!! Puis, comme le France, la chanson s'enlisera peu à peu, 2ème, 5ème, 20ème... Mais cette chanson restera dans les mémoires.
Puis de nouveau la chanson d'amour avec je vais t'aimer, qui a fait se pâmer ces dames, sortie 1 an plus tard, et arrivera aussi très vite n°1.
La vieille, qui sortira en septembre, atteindra elle aussi le sommet.
Sardou raciste ? On ne saura jamais mais provocateur oui. Car le temps béni des colonies a fait couler beaucoup d'encre, à tel point que.... le disque n'a failli ne jamais sortir ! Il était pourtant bien antérieur aux deux précédents (label 410.027), de nouveau dans les bacs début 1976 (label 410.044), et seulement classée en décembre, avec un autre numéro 1 à la clé.
Le disque suivant est celui qui, aura eu le plus de longévité. 26 semaines de mars à septembre 1977 pour dix ans plus tôt, avec aussi une furtive première place. Je préfère nettement la face B : C'est ma vie.
Grand standard pour la rentrée, avec la java de Broadway, qui sera aussi numéro 1 en décembre 1977.
Début 1978, Sardou prend le risque de ré-enregistrer Comme d'habitude, qui est depuis devenue la plus grande chanson mondiale de cette fin de siècle. Mais il se plante, heureusement rattrapé par sa face B, manie manie, n°2 début mars, qui est en fait une belle revue de presse de cette année 78, un peu comme Inventaire 66 de Delpech !
Il se paye un nouveau tube de l'été (après 1970, 1973, 1974) avec en chantant. N°1 en juillet et août !
Pas d'interruption pour Sardou, je vous l'ai dit...
Il va créer une des plus belles chansons sur le suicide avec Je vole, à l'automne 1978. Lui aussi numéro 1 !
Enfin 1979 va voir - enfin - un doublé avec le disque dans la même année / Déborah ! 1er en juin pour la première, 2ème en août pour la seconde.
En septembre, tollé général pour ils ont le pétrole et c'est tout, rapport au second choc pétrolier. mais la face B, Verdun, qui n'était destinée qu'à être une face B, se classera honorablement à la 3ème place.
Voilà pour les années 70 de Michel Sardou. Vous aurez tous compris qu'avec 14 numéros 1, il est largement en tête des chanteurs et chanteuses hexagonaux !
Et ça va continuer pour les années 80...
Pour ça rendez-vous la semaine prochaine.
Je vous embrasse.
16:20 Publié dans ceux que j'aime, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
1) je ne comprends pas tes "comme tout le monde".
2) Je ne serais pas étonné si j'apprenais qu'en 2011 Sardou a signé le pacte pour la justice, je le vois bien faire ça.
Écrit par : Cristophe | 20/12/2011
1) "comme tout le monde" signifie qu'une majorité des français - je n'étais pas spécialement avec toutes - a soutenu, un jour, ces idées-là.
2) Pourquoi tu le verrais bien faire ça ?
Écrit par : cicatrice pour Cristophe | 20/12/2011
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