09/01/2012
Le tobbogan de la mort à Lons le Saunier
Je suis vraiment pour, en matière de sécurité routière, le contrôle d'alcoolémie.
Mais je crois quand même qu'on devrait commencer en priorité par les crânes d'oeuf des Ponts et Chaussées, ceux qui nous construisent nos routes et aussi nos ronds-points.
Nos amis Suisses qui viennent de Genève, en empruntant la Nationale 78, voire ceux qui viennent de St Claude ou d'Oyonnax, doivent se souvenir longtemps de leur première arrivée sur Lons le Saunier.
Surtout quand la route est verglacée.
Voici quelques années, la N78 arrivait à Lons par le plateau côté sud, situé à une altitude de 500 à 600m. Puis, 9 km avant Lons (situé 300m plus bas) elle empruntait la vallée de la Vallière, pour arriver en pente douce dans les faubourgs de Lons.
Mais dans les années 70, à l'époque du "tout-auto", la DDE trouva que 9 km, avec des virages, et deux villages (de 100 habitants chacun) même si la route était très large, ça ne collait pas.
Aussi a-t'elle sorti de ses cartons un projet de "route directe". Laquelle ne suivrait plus la vallée, mais irait tout droit... !
La route continue donc sur le plateau, toujours à plus de 500m d'altitude, et ce jusqu'au dernier moment !
La descente commence bien plus tard, à seulement 3 km de l'entrée de la ville.
Ma foi, 3 km pour un dénivelé de 230 m, c'est déjà beaucoup. Ca fait du
8 %.
Il faut cependant savoir que les autoroutes sont limitées à 4%, et que la quasi-totalité des grandes routes internationales ne dépassent pas 5%. Y compris pour escalader des grands cols. En France tout du moins.
Mais enfin, c'est acceptable.
Seulement la "vraie" descente, elle, se situe seulement à 1km 400 de l'entrée de la ville, à 420 m d'altitude.
170 m de descente en seulement 1km300. Soit du 13%, sur une route internationale à 3 voies !
Les camions ne sont bien sûr pas autorisés à passer par ce qu'il faut bien appeler un "tobbogan". Ils sont déviés par l'ancienne route.
Alors la question : pourquoi avoir construit cette aberration sans nom ?
Pas pour des questions de nuisance dans les villages traversés, au contraire les poids-lourds s'y donnent à coeur joie avec la diminution des voitures et ils y bourrent encore plus.
En montée, les petites cylindrées - ou vieilles voitures, comme bien souvent nos jeunes en ont - ne peuvent pas la monter, et quand leurs conducteurs s'aperçoivent qu'ils se trouvent dans ce piège, c'est déjà trop tard. Seconde, voire première obligatoire, avec des fous en BM ou assimilées qui arrivent derrière à fond de train !
Pour la descente, surtout quand elle est verglacée, ça ressemble carrément à un tremplin olympique.
La preuve, voici une photo que j'ai prise l'an passé, quand j'y travaillais encore. Du haut du pont, plus de 170 mètres nous contemplent :
Et pour vous prouver ma bonne foi, j'appelle l'IGN à la rescousse :
J'ai fait (l'été je ne suis pas fou) les deux trajets, l'un par le tobbogan, l'autre par la vallée. La différence de temps est de l'ordre de 4 à 6 minutes...
Pour les conducteurs l'ayant déjà empruntée, ma foi, c'est un choix !
Je vous embrasse.
17:58 Publié dans arnaques | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Il faut le savoir, surtout... Comme tu dis, le piège est que lorsqu'on s'y retrouve: on est pas franchement au courant!
Écrit par : CriCri | 15/01/2012
Il est vrai que les gens sont prévenus longtemps à l'avance sur la route. Mais il est vrai aussi que la plupart n'y font pas attention, ne réalisent pas ce que signifie "pente à 13%". Il faut avoir fait du vélo pour le savoir !
Quand à ceux qui montent, là c'est encore pire, car le début de la montée est assez doux, et quand ça commence vraiment à grimper, là il n'y a plus d'échappatoire possible.
Je te dis pas le nombre de gens massés sur le pont que tu vois en haut sur la photo, "officiellement" pour jouir de la belle vue sur la ville, mais surtout pour regarder comment font les bagnoles !
Rien à dire, je l'avoue : j'en ai fait partie !
Je t'embrasse
Écrit par : cicatrice pour Cricri | 15/01/2012
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