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11/01/2012

Pourquoi Ouhans ???

La genèse de l'histoire est ancienne, car lors de nos vacances 1970, mes parents avaient envisagé, pour leur retraite qui arrivait deux ans plus tard (mon père avait fait la guerre et gagné plein d'annuités) d'ouvrir un petit commerce en Suisse. Un commerce précurseur des Doner Kebab, puisqu'il s'agissait d'y préparer des plats de Tunisie. Ma mère n'avait pas oublié la réflexion de Georges Moustaki (oui !) alors qu'elle travaillait à l'époque - 1968/1969 - chez Françoise Arnoul : "Yvonne, votre couscous est le meilleur du monde".
Venant d'un Grec qui avait énormément voyagé de par sa notoriété, c'était une sorte de "César"...

Ils feraient leur commerce à Yverdon, et se logeraient plus haut, toujours en Suisse, vers Ste Croix ou l'Auberson, dont les paysages sont ceux du Haut-Doubs, la frontière à 1 ou 2 km ne changeant pas grand-chose, sauf bien sûr pour les nuages radioactifs...
Je rappelle quand même qu'à cette époque, le franc Suisse et le franc Français valaient la même chose, et les prix étaient même plus bas en Suisse ! Ce n'était donc pas du tout pour faire les "Frontaliers" comme le font actuellement 50% du village et la plupart des tennismen et chanteurs connus qu'ils avaient eu cette optique de venir finir dans le secteur. Rien à gagner de plus qu'en France, mais il était nécessaire pour eux de quitter leur mini-appartement, et de pouvoir vivre enfin "comme les autres", c'est à dire avec un WC, une salle de bains et un frigo.

Hélas, mon père est vélléitaire et non pas volontaire. Il fonce d'abord tête baissée, puis au premier obstacle stoppe net. C'est ce qui s'était passé pour sa vie sentimentale quelques 4 ans avant, il avait eu le quitus de ma mère et de moi, mais ma mère exigeait le divorce "officiel" avec tout ce qui allait avec. Il a alors abandonné. 

Là c'est pareil. Il s'était renseigné sur la Sécurité Sociale et on lui avait dit qu'elle été plus chère en Suisse qu'en France et du coup ça l'avait fait hésiter, puis renoncer.

On saute quelques années. Ma première épouse et moi avions décidé de faire notre voyage de noces en solex. En train jusqu'à Innsbrûck, puis retour en Solex jusqu'au Vigan, soit dans les 2000 km, avec des étapes variant de 0 (jours de pluie battante) à 200 km. Nous avions deux semaines.
Mais déjà, les vacances dans certains pays de l'étranger devenaient inabordables.
En France, par exemple, à cette époque on pouvait (bien) manger pour moins de 10 francs (7 euros 2012) , et dormir convenablement pour moins de 15 (11 euros 2012). Notre budget était donc fixé en fonction des prix français.

Le premier jour, un repas à Gênes, où le restaurateur, voyant deux petits tourtereaux paraissant 17 ans chacun, nous avait dit "ayez confiance, nous nous occuperons de vous comme de nos propres enfants".
En fait, notre repas - très correct - se montera à quelques 70 francs... Soit plus du double de la somme allouée pour la journée entière. Nous avions un carnet, sur lequel nous faisions un certaine comptabilité, avec à chaque fois, "la" division : la somme qui nous restait divisée par le nombre de jours.
Je saute des étapes, et 5 jours avant la fin, nous étions presque à sec et la rentrée en France était inévitable. Ce que nous fîmes, d'abord par les Rousses mais vu le prix des hôtels là-bas, c'est dans le Haut-Doubs que nous finîmes. Un sympathique hôtelier nous prit en amitié et nous fit la demi-pension à quelques 20 francs pour deux... Ce qui rallongeait le voyage de noces de 2 jours !!
336000475_listing.jpgL'hôtel existe toujours, mais je n'ai pas osé regarder les prix 2012 !

Bref c'est dans cet hôtel que nous resterons 4 jours pleins, sous un super soleil et une bonne fraîcheur, avant de redescendre... par le train, nos engins en bagages accompagnés, chose qui ne coûtait que presque rien à l'époque.


Puis, de nouveau les années passent. Et je supporte de moins en moins la chaleur.

A l'été 2001, voilà onze ans, c'est à la Planée, à 950 m d'altitude que nous décidons de passer une semaine. Bien que moralement complètement en berne, j'apprécie de pouvoir méditer, seul, en faisant du pédalo sur le Lac de St Point. je me sens "bien"...

En 2002, c'est autre chose. Après avoir lutté pendant des mois et des mois contre mes pensées suicidaires, je savais que je ne gagnerais pas la partie, et que je me devais de revoir toutes les femmes qui avaient partagé ma vie afin de leur dire que je ne leur en voulais pas. Je voulus commencer par mon ex, en janvier, tandis que je cherchais désespérément du secours sans succès auprès des assistantes sociales qui au Vigan avaient l'ait de trouver tout à fait normal qu'un homme âgé de 90 ans, presque aveugle, soit tout seul dans son premier étage, sans ascenseur.

 9912a.JPG
Du reste, ce jour-là, je pris en photo son escalier....

Si je ne trouvai pas Mireille en montant chez eux (je ne l'avais jamais fait depuis 23 ans...) je trouvai mon ex- belle-mère qui me parla d'un "beau gâchis", car d'après elle j'étais le seul à pouvoir "calmer" sa fille, très très nerveuse .

Je me promis de revenir.

A l'été, je passai aux choses plus sérieuses : Brigitte.
Je le raconte là :

http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/09/01/premie...

Mais, quand même, pendant cette semaine où il avait fait un temps superbe, je me trouvais encore une fois super-bien dans ces "Juralpages"...

L'année suivante, en 2003, on me fit miroiter une mutation à Besançon. J'avais la ferme intention (puisque c'était un poste 100% itinérant) de me fixer dans le Haut-Doubs, et en février je m'émerveillais de ces beaux villages sous la neige...

Et j'arrive un an et demie plus tard, alors que j'habite Biarritz.. Rien à voir me direz vous !

Biarritz est un endroit de rêve mais insupportable l'été. Un vacarme épouvantable, une circulation monstrueuse, un climat affreux (certaines nuits, 35 degrés vers 1 h du mat, certains jours, les mêmes 35 degrés sur une plage bondée laissaient place, en quelques minutes à une tempête de brouillard où la température plongeait à 15 !) des prix horribles, des bestioles tropicales qui glissaient le long des murs...

Si bien qu'en septembre décision fut prise de passer une nouvelle fois nos vacances dans le Haut-Doubs. Aux Gras, près de Morteau.
Cette semaine-là me fit revivre, épuisé que j'étais de l'été basque.

Et d'un commun accord (bien qu'à présent elle s'en défende - c'était avant sa terrible opération) mon épouse et moi décidâmes que nous passerions là notre retraite.  Nous ne serions pas excentrés, puisque Morteau se trouvait à 4 h de train de Paris, et bientôt (7 ans plus tard) à 3h30. Nous étions alors persuadés que c'est à Paris que notre fille finirait, comme 95% de ses copines et cousines Bretonnes.

En janvier 2005, retour au même endroit, cette fois sous la neige et le froid, ce qui ma femme et moi ne nous gênera pas plus que ça. J'avais vécu 25 ans en montagne (1972/1973 et 1975/1997) dont près de 4 ans avec elle dans un village de 600 habitants à 1000 m d'altitude. Ma fille est née à 1350 m...

Nous pensions Morteau, mais ce fut aux environs de Pontarlier où le 1er février 2005, toujours d'un commun accord, nous signâmes pour l'achat du terrain...

Voilà....

Je vous embrasse.

14:55 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

C'est une région que je ne connais pas...
Quand j'ai pris ma retraite, j'avais en tête d'y faire le tour des lacs et cascades :-)
J'attends encore !
Une bise

Écrit par : Teb | 11/01/2012

Tu viens quand tu veux ! 145 km ce n'est pas le bout du monde !
Bisous

Écrit par : cicatrice pour Teb | 11/01/2012

Oh, ce ne serait sans doute pas l'envie qui manque... mais les obligations sont légion ici, et la bourse est encore plate, en attendant que la dernière étudiante bosse !!!
Alors.. j'attends ;-)

Écrit par : Teb | 11/01/2012

Tu n'aurais pas fait une erreur dans la conversion francs/euros ? :) Des bisous

Écrit par : Sympho2 | 12/01/2012

http://www.insee.fr/fr/themes/indicateur.asp?id=29&page=achatfranc.htm

Sur ce site, tu pourras voir que pour avoir l'équivalent en euros 2011, tu multiplies tes 10 F de 74 par 0.72407. Idem pour les 15.

Oui, je sais, durant ces presque 40 ans, en monnaie "courante", si les restos ont doublé leurs prix, les hôtels eux, l'ont triplé ! La chanson de Sardou "les vieux mariés" est caduque, car "on pourrait se prendre une chambre à l'hôtel dans un joli coin du midi", en comptant les repas (sans boisson) on arriverait à 750 euros par semaine, ce qui pour des retraités serait un peu beaucoup...
A l'époque de la chanson c'était l'équivalent de 300, et les retraites étaient plus fortes !

Des bisous.

Écrit par : cicatrice pour Sympho 2 | 12/01/2012

Merci pour le renseignement :) C'est vrai que je viens de moins en moins souvent sur les blogs... Mais bon, plus grand chose à y écrire non plus :( Je viens faire un petit tour de temps en temps...
J'ai eu la chance de ne pas perdre mes notes de psycho, puisque je les sauvegardais avant de les supprimer, celles qui étaient restées en ligne ont bien toutes été transférées. Pas de souci pour moi, pour nous :) Ce n'est effectivement pas le cas pour tout le monde, et beaucoup ont déménagé et j'ai perdu beaucoup de liens... Des bisous

Écrit par : Sympho2 | 16/01/2012

Les commentaires sont fermés.