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09/07/2012

Samedi, soirée avec Dick Rivers

Enfin, "devant" Dick Rivers, car lui, ce n'est pas comme Gérard Palaprat, je ne le connais pas personnellement.

C'était à Nuits St Georges, à 140 km de chez moi, j'avais entendu dire que le grand Dick, qui se faisait de plus en plus rare sur les scènes, passait dans le secteur.
Entre Tours voici un mois, puis Bénodet dans un mois, Florange (57) en novembre, Clamart (92) en avril 2013 et Lille en mai 2013, la région Dijonnaise était une occasion à saisir, notre Dick faisant donc en moyenne un tour de chant tous les deux mois !

En plus, le prix des places (18 euros) est incitatif, le problème étant que ça se passait... en plein air !!!

Depuis le début de la semaine je scrutais tous les modèles météo, sachant bien que si de la pluie torrentielle était prévue durant le concert, celui-ci serait annulé.
Dimanche dernier, je pensais que ce serait le cas. Tous les modèles donnaient Nuits St Georges sous la pluie.
Puis au fil des jours ça s'est affiné. Et dans le bon sens.

Quand, avant-hier, je suis parti d'ici, la dernière prévision donnait quelques ondées préorageuses l'après-midi et même le soir, tandis que le "gros" du truc passerait de 2h à 5 h du matin.

Direction l'hôtel au sud de Dijon, muni de mon mini-PC. Grâce auquel j'ai pu voir que la prévision était confirmée. je voyais des pipis de chat arriver sur nous, mais le "gros truc" était encore en Touraine.

A 18h nous étions garés devant la porte, laquelle ne devait s'ouvrir qu'à 20h, une demie-heure avant le début du spectacle.
A 19h, voyant que la queue devenait de plus en plus dense, nous nous y joignons.
Quelques gouttes tombent, les "pipis de chat" dont je parlais tout à l'heure.
Mais beaucoup sont prêts à plier bagage, ayant entendu "à la télé" qu'il allait pleuvoir ce soir.
Alors je commence à rassurer mon monde, faisant état de ma profession. Les gens semblent alors rassurés.
Effectivement, les gouttes cessent peu après. Et moi je fais le Kékou...

A 19h50, la porte s'ouvre, et les "fauves" (moyenne d'âge 70 ans) sont lâchés.
Nous aurions pu nous mettre au premier rang, mais l'expérience que je commence à avoir des spectacles en général et en plein air en particulier m'a fait opter pour le 5ème rang.

19h35, arrive la première partie. Un groupe de Rythm n Blues (ne pas confondre avec le R and B des Djeunns dont je n'ai jamais saisi de quoi il s'agissait !) assez doué, malgré un problème "à la technique", le mec aux manettes ne semblant visiblement pas trop s'en servir. Son saturé, bonjour les oreilles...

J'avoue que les 3 ou 4 premiers morceaux m'ont enchanté. C'était du bon Rythm and Blues, des années 61/67, bien interprété.

Mais au bout de 40 minutes je commençais - avec une partie grandissante du public - à me lasser.

Ils feront 1h10 d'horloge !!! Et ce ne sera, après un entr'acte interminable, qu'à 22h15 que Dick eentrera sur scène.

Et là, se produira ce que je redoutais.

On critique les jeunes et leur sans-gêne, je pense que ma génération et même celle du dessus n'a rien à leur envier !

Dès que Dick entonne son premier morceau, tout le premier rang se précipite au bas de la scène !
Si bien que le second rang, ne voyant plus rien, fait de même, jusq'au 4ème par effet de domino.

Nous, au 5ème, entre deux têtes dégarnies de papys septuagénaires de grande taille (décidément, les "grands" feront chier leur monde du début à la fin....) on arrivait à apercevoir le grand (pas en taille, il est plus petit que moi) Dick.

Mais ces papys ont horreur de la pluie, et tout d'un coup une bonne saucée fait fuir une grande partie du public, chercher leurs parapluies. Alors là, si l'averse avait duré, je pense qu'il était inutile de rester.
Parce qu'on arrive à voir entre les crânes des vieux de grande taille, mais face à une armée de pépins, inutile d'insister.

Bien sûr, mes voisins immédiats se gaussaient de mes prévisions, moi qui savais que c'était juste un petit hors d'oeuvre mais qu'il est des hors d'oeuvre qui vous font un repas...

Là ce ne fut pas le cas, 5 mn après il ne tombait plus rien, les parapluies se rangèrent.

Dick Rivers, comme tous les "anciens" (de Johnny à Palaprat en passant par Sardou) ont la fâcheuse habitude de vouloir se faire plaisir au lieu de faire plaisir à leur public.
C'est à dire de chanter presque exclusivement des chansons - pour la plupart inconnues - de leur dernier album que de celles connues de leur auditoire.
Nous étions tous là espérant écouter Twist à St Tropez, Va t'en va t'en, j'en suis fou, tout se passe dans les yeux. Plus que "la balade de l'échographié"... (mais si, ça existe)
Mais non. Sur 15 chansons, moi qui connais mon Rivers par coeur, au moins 5 étaient pour moi des nouveautés.

Mais quand même trois morceaux de bravoure.

D'abord son tube de 63, tu n'es plus là.

Tous les oiseaux des jours d´été s´en vont
Ils vont courir d´autres joies
Mais moi ici, je tourne en rond
Tu n´es plus là
Hier encore, tu m´embrassais
Tu riais, serrée contre moi
Tu n´es plus là

Sans toi tout m´est égal, j´ai si mal
Tu n´es plus là
Je voudrais dormir, je voudrais mourir
Tu n´es plus là
Mais je t´aime encore
Je le crie si fort
Que le silence a peur
Je m´accroche à des riens
Tes yeux et tes mains
A l´espoir qui meurt

Peut-être un jour, je serai fort
J´oublierai tes lèvres et tes bras
Mais ce soir, je suis faible encore
Tu n´es plus là

Sans toi tout m´est égal, j´ai si mal
Tu n´es plus là
Je voudrais dormir, je voudrais mourir
Tu n´es plus là
Et les yeux fermés, insensé
Je lutte avec ma peur
T´arracher de moi ou courir vers toi
Je ne sais plus
Ton ombre me suit le jour et la nuit
Tu n´es plus là...

Et là, ce que je craignais arrive. La pluie. Mais pas dehors, dans mes yeux...
Toujours pas guéri 15 ans après mon vieux, c'est quand même grave...

D'autant qu'ensuite il reprend une autre chanson du même style, faire un pont, cette fois c'est les deux yeux qui coulent.
Alors j'ai l'idée, pour mieux masquer la chose, de filmer avec mon Nikon Coolpix 14 mégapixels.

Ca donne ça, et l'on peut très bien voir le crâne du vieux papy devant :
(cliquez sur le lien)

dick rivers.wmv

Enfin, il rappelle qu'en 1968, alors qu'il commençait à être en perte de vitesse, il avait enregistré sur un album une adaptation de Neil Diamond que personne ne connaissait. Ni la chanson (viens tout connaître) ni Neil Diamond.
Et par la grâce d'un film de 1994, la chanson est devenue mondialement connue, interprétée par un groupe obscur, Urge Overkill. Vous connaissez ? Moi non plus !
Mais quand on écoute la chanson, créée en France par Dick Rivers voici...44 ans, là ça fait tilt !


A 23h45, le concert est fini, nous repartons tous, heureux d'avoir pu entendre l'idole de notre enfance, j'oserai dire de toute une vie, de Baby John qui me rappelle ma première colo à 11 ans jusqu'à Amoureux de vous, sorti à l'aube de ce siècle.


Ce ne sera qu'à 1h30 du matin que nous fermerons la lumière dans notre hôtel Dijonnais, tandis que, dehors, elle a tendance a s'allumer. Ce sera un des plus beaux orages que j'aurais eu l'occasion de voir.

A 3 heures près, je me dis qu'on a eu chaud !

Je vous embrasse.

Commentaires

Moi si un artiste interprète principalement des vieilles chansons, ça me fait pitié, pitié de voir qu'il en est resté là et ne fait pas grand chose de nouveau, genre "has been".

Écrit par : Cristophe | 09/07/2012

J'ai été amené, entre les années 1982 et 1988, à préparer des tours de chant, et notamment pour des interprètes à carrière longue. Pour l'époque ! Le bon dosage était 50/50. Avec en lever de rideau un gros succès pour situer la star, puis un gros tiers de chansons nouvelles entrecoupées de quelques anciens tubes. Après l'entracte (s'il y a) quelques chansons nouvelles, puis un tiers de tubes connus pour la dernière partie, avec des mégatubes pour les rappels.
Je serais d'accord pour le côté "has been" pour des gens qui n'ont plus rien sorti depuis des années et des années et qui reviennent sur scène, genre l'hospice "âge tendre et tête de bois". Mais Dick Rivers sort de nouveau des albums depuis 1995, et Sardou n'a pas arrêté.

J'aurais été heureux que Dick chante "Baby John" et que Sardou interprète "la maladie d'amour"....

Écrit par : Cica pour Cristophe | 10/07/2012

sympa cher Cica ton reportage sur le concert de Dick Rivers, je reconnais que le débat "faut-il qu'ils chantent encore nos idoles des sixties" n'est pas facile à trancher, d'une part on est content de les revoir sur scéne car ça nous rappelle tellement ces belles années, mais d'un autre côté j'avoue que je préfére écouter les enregistrements originaux (qui vieilissent d'ailleurs souvent trés bien) plutôt que ces mêmes titres réenregistrés avec des arrangements pas toujours trés heureux. Quant à la tournée "age tendre", là aussi débat, on voit souvent les mêmes (et en plus certains ne sont même pas des artistes des années 60) et parfois dans un triste état, par contre j'ai appris que pour la prochaine saison (on dit que ce sera la derniére ?) sont programmés Danyel Gérard et Monty et eux comme ils se font rares, j'irai sans doute les voir.

Écrit par : Renaud | 11/07/2012

Tout dépend du chanteur. Pour Sardou, il vaut mieux pour lui qu'il fasse du play-back. Gérard Palaprat, lui, est tellement perfectionniste que tu as l'impression que c'est le cas alors... qu'il chante en live. Voix miraculeusement préservée depuis toutes ces années. Sauf que tu as le bonheur de le voir en chair et en os. Le pied... Dick Rivers en revanche a été "bouffé" durant son concert par ses musiciens (aux dents longues...), on l'entend pendant le bout de film que j'ai fait. Mais j'ai découvert une présence et un charisme extraordinaire, ce qu'il avait déjà montré par son talent d'animateur radio (et là, c'est ma partie, je peux donc en parler).

Quand à aller voir systématiquement "nos" vieux chanteurs avant que ce ne soit trop tard (pour eux et... surtout pour moi), je dirai non pour ma part. Feu Eric Charden était de plus en plus pitoyable vers la fin. Monty fut un de mes chanteurs préférés quand j'étais ado, mais je serais trop déçu si jamais, comme Sardou, il avait perdu sa voix. Je veux rester sur le Jacques de "vivre d'amour", chanson qu'il ne pourrait plus - j'imagine - chanter actuellement... Idem pour Michel Delpech, que j'ai vénéré dans les années 70 (après l'insipide "pour un flirt"...!).

Restent ceux qui n'ont jamais abandonné, et ils sont rares : Hugues Aufray, Julien Clerc... Mais là c'est une question de budget !

Amitiés.

Écrit par : Cica pour Renaud | 11/07/2012

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