20/07/2012
Parlons franchement
On l'a sans doute remarqué, souvent reproché, mais j'ai une âme de statisticien.
De plus, j'ai plein de bouquins de médecine, offerts par mon père qui aurait rêvé de faire le métier de son propre père, professeur de médecine, spécialiste des maladies infectieuses.
Bref, j'en arrive à penser, que je ne sais pas ce que je veux !!!
A la suite de l'hospitalisation de mon épouse, en mai dernier, ils me l'ont rendue dans un état épouvantable.
Déjà hyper-fatigué des aller-retours sous une chaleur accablante, ne voulant pas prendre ma voiture car le parking était à dache, et payant, j'ai tout fait en transports en commun.
Puis, afin de lui changer les idées, j'ai maintenu nos vacances en sud-Ardèche qui se sont révélées catastrophiques, du fait de la canicule de là-bas et de son état qui faisait penser à de l'ébriété.
Plus une grosse panne d'automobile qui n'a rien arrangé non plus.
C'est dans un état désespéré que je suis rentré de ces vacances le samedi 2 juin, devant une épouse avec laquelle plus aucune communication était possible.
En plus j'étais déprimé à mort, la preuve en était à l'importance exagérée que je donnais à un espace privé sur Facebook. Je n'y supportais plus la moindre remarque, surtout venant de gens que j'appréciais depuis longtemps.
Le lundi 4 je suis allé chercher le chat chez sa gardienne, et une fois de plus j'ai dû enlever des choses trop chères de son panier. Désormais nous n'avons droit qu'aux promotions, (y compris les hôtels *** Suisses et Autrichiens). Là encore j'ai mal réagi, en allant pleurer dans les WC du supermarché. Je trouvais profondément injuste de priver mon épouse, elle qui déjà n'avait plus droit à pas grand-chose.
Le mardi 5 ça allait de moins en moins, j'avais des envies de plus en plus noires, je me sentais incapable de supporter la cohabitation avec mon épouse si elle devait rester comme ça à vie.
Si vous ne voulez plus lire ces lignes, déjà maintes fois répétées, tapez sur la touche "dièse" la prochaine fois ;-)))..
Le déclic, car il y a toujours la fameuse "goutte d'eau", ce furent des mots amers de ce que je croyais une amie sur mon mur Facebook ("je constate que finalement tu n'as pas changé") mots qu'elle coucha juste avant de quitter l'espace privé dont je parlais peu avant.
Et là, une envie irrépressible de me fiche en l'air me vint, fruit d'une longue réflexion, comme le fut ma TS ratée de 2003. Un peu les mêmes causes : fatigué je n'en voyais pas le bout !
Réflexe de survie et non pas appel au-secours, je l'écrivis sur mon blog, et les mots de raison que j'y reçus me calmèrent, me firent entrevoir un espoir et surseoir à ma décision.
Parallèlement, et je ne le savais pas, un ami blogueur était aussi dans le même état que moi, et passera à l'acte le soir même...
Depuis, j'ai lutté à fond pour sortir de là. Pour d'abord sortir de la dépendance vis à vis de Facebook. J'y joue en revanche de plus en plus ! C'est moins "dangereux" !!!!
Avec l'accord du médecin nous avons baissé peu à peu le gardénal qui rendait mon épouse telle une ivrogne qui cherchait ses mots.
Nous avons été en Autriche passer quelques jours pour lui changer les idées.
Mais hélas, j'ai découvert un passé horrible chez elle : sa famille avait voulu l'interner en hôpital psychiatrique, et cela m'a fait un véritable choc.
Nous avons tous les deux remonté la pente, l'état de mon épouse s'est amélioré, elle est revenue au niveau d'avant son hospitalisation.
On pouvait donc souffler. Et pour fêter l'évènement, j'ai réservé deux nuits en Suisse voisine, du 16 au 18.
Mais, le dimanche 15, alors que je grimpais mon escalier, je fus d'un coup au bord de l'évanouissement.
Il s'avéra que c'était un pic de tension, qu'un médoc devait faire passer.
Hélas...
Si le médoc a bien fonctionné au début, depuis avant-hier ce n'est plus ça.
Hier matin, réveil à 4h, alors que me sentais pris comme dans un étau : 18/11 de tension...
Baisse dans la journée, grâce au médoc mais remontée à 17 l'après-midi.
Appel au toubib qui me dit de doubler la dose (un épicier je vous dis...) et si ça ne va pas mieux, RDV dans 8 jours, en vue de prendre encore RDV pour des examens qui n'auront sûrement pas lieu d'ici un mois...
En attendant encore un 18 ce matin...
On en revient au début de ma note. Statistiquement, mes pics deviennent de plus en plus rappochés, malgré des doses de médocs de plus en plus fortes.
J'ai discuté avec un copain toubib, qui m'a dit qu'avec le cholestérol que j'avais (entre 3 et 4), l'hypothèse d'une artère bouchée n'était pas à excure. L'effort de monter l'escalier aurait provoqué le phénomène, qui aurait pu m'être fatal si je n'étais pas hypotendu de nature.
Parlons franchement : le 5 juin je voulais mourir.
Aujourd'hui je ne suis plus en dépression, je ne veux plus mourir, mais je sais que je vais mourir. Comme tout le monde me dira-t'on, mais ce que je ressens chaque matin est indescriptible. Enfin si, il a été décrit par des gens qui ont eu des attaques. Si rien ne change, je ne passerai pas l'été.
Et ce serait dommage car j'ai réservé un charmant studio à Paris pour septembre...
Blague à part, je "sens" la mort arriver, mais je ne la souhaite pas. Je n'en ai pas peur, surtout a vu de mes croyances dont j'ai pas mal parlé dans mon blog, mais je ne la souhaite pas. Pas maintenant. Mon épouse a besoin de moi. Beaucoup plus que je n'aurai pu l'imaginer voici un mois...
Alors voilà ce que je ressens, bien que je ne me classe pas parmi les hypocondriaques mais déjà de voir la façon dont me regardent les gens, j'ai compris. Le même regard qu'à l'hôpital de Montpellier où à l'été 1981 j'avais une vilaine tuberculose.
Je vous tiendrai au courant, je vous embrasse.
11:54 Publié dans détripage, non politiquement correct | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Si tu sens tout ça et que tu as envie de vivre, bouge-toi pour les examens (et fais bouger les toubibs). Et puis c'est tout. (pardon, mais je supporte mal ton billet... Je n'aurais pas dû venir lire...)
Écrit par : captaine lili | 20/07/2012
J'ai longtemps hésité avant de l'écrire, mais je me devais de le faire par rapport aux lecteurs, si jamais...
Je sais à présent ce que c'est d'avoir l'habitude de lire quelqu'un sur son blog et soudain... plus rien ! Je me suis même autocensuré à un moment, voulant éviter de narrer une anecdote qui aurait je crois "fait trop"...
Cela dit, ayant choisi l'option "vie", bien sûr que je vais me bouger, et je n'attendrai pas 8 jours (dont quelques-uns pourront être de trop) pour aller voir mon toubib traitant et lui demander de passer d'urgence un doppler. Si pas d'amélioration lundi, je fonce !
Pardon de t'avoir froissée, je t'embrasse.
Écrit par : Cica pour Lili | 20/07/2012
Bon alors maintenant si je ne vois plus de billet de toi, je vais me dire que tu es mort alors que peut-être il n'y aura qu'une panne d'internet.
Écrit par : Cristophe | 21/07/2012
Avant d'en faire une note (je veux être sûr du coup) et de l'annoncer sur fb je crois que le médoc a été efficace à double dose et a "fait sauter" le bouchon. Depuis hier soir, je suis revenu à mes 11/8 habituels.
Cela dit, je me sens très très flageolant...
Mais l'alerte fut chaude et si ma tension "habituelle" avait été de 14/9, comme la plupart des gens de mon âge, il est probable que tu n'aurais plus vu de note sur mon blog dès dimanche :)))
Écrit par : Cica pour Cristophe | 21/07/2012
Parlons franchement, comme tu dis : Est-ce que ta bonne femme, qui tient tout le monde par la barbichette à la limite du chantage avec son état médical, va enfin réaliser que tu as été jusqu'au bout de ta santé face à la sienne, et que désormais, si elle ne veut pas se retrouver toute seule à arroser les fleurs de ta tombe, il faudrait qu'elle arrive à se prendre en charge comme une grande ? Je vais être dure, mais tant pis t'efface ou pas, vu la nouvelle donne, vu que c'est toi qui est désormais le plus malade, un petit séjour à l'hôpital psy pendant une semaine ou deux ne lui ferait-il pas du bien ? Je suis sure qu'à son retour, c'est un agneau...Toi en attendant, EPARGNE-TOI LE PLUS POSSIBLE. Du moins si tu tiens à la vie!? Gros bisous.
Écrit par : Janine | 23/07/2012
Tu es dure ! Je viens de voir le toubib tout à l'heure (car mon com pour Cristophe est obsolète : je suis revenu aux 18/10 quasiment en permanence, en revanche, je ne le sens plus du tout...) qui m'a dit et fait comprendre à "chère et Dure" que c'était lié à une trop grande fatigue. Etant retraité, la fatigue au boulot est exclue, que reste-t'il sinon ces 6 ans et demie de face à face de plus en plus durs à supporter ? Dorénavant - et je lui ai dit - je ne cèderai plus aux caprices de mon épouse. Qui me manipule tant et plus (Nadine a vu juste). Hier soir, par exemple, d'un ton doucereux, elle m'a dit qu'elle avait oublié ses médocs du matin. (traduction : moi aussi je suis malade) .
Je lui ai répondu que de toutes façons, il m'était impossible d'aller refaire les expéditions-hôpital en cas de nouvelle crise. Message passé ??? j'espère.
Enfin, pas d'accord avec un "internement" éventuel. Mon épouse n'est pas folle, et la mettre au milieu des "cas lourds" pourraient la rendre vraiment folle. Non, en revanche, que moi je sois hospitalisé une semaine voire plus ne lui ferait pas de mal. Je me verrais bien faire un petit infarctus, tiens, histoire de remettre un peu partout les pendules à l'heure !
je t'embrasse.
Écrit par : Cica pour Janine | 23/07/2012
Je lis, relis... mais je me contenterai d'écrire que je t'envoie des pensées. Par contre, j'ai de la peine à cautionner cette phrase "Je me verrais bien faire un petit infactus, tiens, histoire de remettre un peu partout les pendules à l'heure!" Elle me heurte pour diverses raisons (qui m'appartiennent) mais aussi parce que la maladie et la souffrance ne sont pas une compétition! Je t'embrasse.
ps: magnifiques photos de ton séjour chez les Helvètes.
Écrit par : brigitte | 23/07/2012
Ma mère a fait un infarctus en 1984 et elle avait failli mourir. J'admets forcément que ma formule peut choquer, mais ce n'est pas une "compétition" de savoir qui est le plus malade. En termes de mise en danger, c'est elle et largement ; en termes d'espérance de vie, c'est bibi. Cela étant posé, je maintiens qu'un séjour à l'hôpital (sentence demain, avec prise de sang..) lui ferait prendre conscience que je ne suis pas immortel et qu'il faut qu'elle arrête de me mettre la pression (c'est le cas de le dire lol), voir ma note "la cohabitation devient impossible". Là elle est meilleure, mais jusqu'à quand ?
Bisous.
PS. Sur mes photos, la seconde doit se situer pile sur la frontière entre Champéry et Avoriaz, la troisième n'est pas de moi, c'est une photo où j'ai mis des annotations pour faire un gag (pic de tension !)
La dernière, c'est un coup de bol incroyable.... Alors que j'étais dans les bouchons de Genève, longeant le lac pour récupérer l'autoroute, je vois ce paysage : le Mont Blanc, sans un nuage. Rare en cette saison. Et là, pile devant moi, une place qui se libère!!! J'ai saisi l'occasion, et j'ai pu faire plein de photos, dont celle-là.
Écrit par : Cica pour Brigitte | 23/07/2012
PS : Bonne fête !!
(j'en suis resté au 8 octobre, comme c'était le cas voici 42 ans !)
Écrit par : Cica pour Brigitte (2) | 23/07/2012
Les commentaires sont fermés.