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27/08/2010

Destinée

Ma fille vient de décrocher un emploi. Elles étaient 200 à postuler, il y a eu une présélection de 15, puis de 3 (non ce n'est pas Miss France), et c'est elle qui a été prise.

C'est près de Dinard, si bien que pour avoir des trajets moins longs, elle et son copain ont décidé de s'établir à Dinan.
DSCN3101.JPGCertes on a vu pire comme lieu de villégiature, et pour ma part Dinan est la ville de Bretagne que je trouve la plus magnifique.

 

L'embêtant.... c'est que nous, nous sommes à Ouhans, à quelques 900 km de là.

Et cette fois, les situations risquent d'être figées, car quand elle parle de '"s'établir" ça veut dire acheter ou faire construire. Car son mec n'est pas con. Il sait que nous, les "beaux-parents" sommes ancrés en Franche-Comté, alors que notre fille n'a pas d'attaches en Bretagne, sauf sentimentales.
Là, il voit le CDI de sa nana, et du coup saute sur l'occasion pour établir un lien définitif entre notre fille et la Bretagne, quitte à faire lui-même un trajet de 40 km. Mais la situation est sauvée.

Mais, comme on dit dans certaines émissions de télé, comment en est-on arrivés là ?


La destinée. Les grands carrefours qui s'offrent à nous, dont on doit choisir une des routes, sans savoir où elles aboutissent.

Je peux dater de 1997 le fait que ma fille soit en Bretagne.

Et de 2004 celui que nous soyions dans le haut-Doubs.

Pour ce dernier lieu j'ai expliqué pourquoi dans une note récente (la chaleur excessive de l'été 2004 au Pays Basque, les vacances dans le Haut-Doubs en septembre, la quête d'un terrain en février, l'achat de ce terrain, la construction de la maison...)


En ce qui concerne ma fille à Dinan, cela vient donc de 1997. Mars 1997.

 

L'ambiance devenait irrespirable au boulot, et - pour des raisons que je vous donnerai dans quelque temps - je posai une mutation, après 11 ans de Lozère.

1er carrefour. J'avais le choix entre Lons Le Saunier (où je suis actuellement ) Briançon, Vannes, Belfort...

Ca a été Vannes. On m'avait dit qu'il y avait peu de chances que je l'aie, car cela dépendait... du succès d'un collègue de là-bas à un concours ! Qu'il tentait en pensant n'avoir aucune chance.

Il l'a eu.

Nous sommes allés en Bretagne.

Où ma fille s'est fait des connaissances, alors que moi je vivais un calvaire pas possible.

Bref, en 2003, nous sommes mutés à Biarritz.
Notre fille suit, mais de mauvaise grâce. Car parmi les connaissances qu'elle s'était faites se trouvait un certain Max. Avec qui elle "sortait" depuis 2 ans.

L'année scolaire 2003/2004 fut pourrie à cause de ça, notre fille ne parlant que de revenir en Bretagne.

Elle décroche son bac de justesse, puis s'inscrit - en douce - à la fac de Rennes.


Mais, second carrefour, en décembre 2004, alors que je suis avec elle pour quelques jours à Paris, elle nous annonce que :

1) les études, finalement c'est pas ça.
2) la Bretagne c'est bien mais nous lui manquons.
3) c'est fini avec Max.

Donc elle nous revient au bercail, un mois à Rennes pour faire illusion à la fac, un mois avec nous.

C'est tous les trois que nous craquons pour le petit village du haut-Doubs. Surtout elle.

Mais, troisième carrefour,  en mars elle tombe amoureuse d'un Rennais. Lequel ira à Lamballe, et notre fille le suivra.

Et enfin, quatrième carrefour, elle trouve un emploi stable. Si par exemple on lui aurait proposé un CDI à Paris voire à Lyon, je ne pense pas qu'elle l'ait refusée.

Voilà pourquoi les 900 km.

En fait, tout cela a dépendu non pas de nous, mais

1) de la réussite ou non à un concours pour un collègue.

2) de sa réussite dans les études supérieures.

3) de la rencontre de son copain actuel.

4) de son futur patron ( et donc de l'échec des postulantes).


Je pourrais faire un schéma de tout ça, mais dans un blog ce n'est pas très facile.

Mais plein de combinaisons sont possibles :

- échec du collègue -> nous mutés ailleurs -> notre fille ne connaîtra donc pas la Bretagne, et risquera fort de sortir avec un Briançonnais, ou un Jurassien, un Belfortain... Et donc de s'établir là où j'aurais été muté.

- réussite du collègue, échec des études de notre fille, mais pas de nouveau copain Breton, donc des chances qu'elle nous suive un peu plus ( sans jouer les Tanguy) et qu'elle arrive par atterrir ailleurs.

- Notre fille à Lamballe mais décrochant un super job ailleurs (ce qu'au fond de moi j'espérais).


Notre pouvoir décisionnaire - tant celui de notre fille que nous ses parents - est donc très limité..
CQFD !


Heureusement bientôt il y aura le TGV Rhin-Rhône !!

 

Je vous embrasse.

18:20 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : destinée

Commentaires

Le problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent et qu'ils vont vouloir vivre leur vie, sans forcément se demander si ça nous convient ou non:-)))

Mon père, dans sa jeunesse, a eu l'occasion de partir s'installer à Rio de Janeiro. Il ne l'a pas fait, je n'ai pas trop su pourquoi, mais peut-être pour ses parents qui avaient eu leurs enfants tard... moi, à 20 ans, j'ai eu l'occasion de partir m'installer en Australie (mon frère l'avait fait avant moi), mais devant le désespoir de mon père, qui m'a eu lui aussi tard, j'ai renoncé.

Du coup, je fiche la paix à mes enfants (l'ainée est partie vivre à 300 km tout de même) et je souffre (un peu) en silence ;-)

Bisous

Écrit par : Fiamella | 27/08/2010

Et puis aujourd'hui, avec internet, les distances semblent raccourcies! On peut échanger quelques mots, facilement, sans déranger l'autre, sans entrer trop dans sa vie à des moments parfois peu opportuns, mais faire savoir doucement que oui, on est là.
Le mail pour ça, c'est magique! Ca ne remplace pas de serrer la personne dans ses bras, où d'entendre sa voix, c'est certain, mais tout de même, ça crée un lien supplémentaire (tout comme le sms, d'ailleurs).

Allez, l'essentiel, c'est que chacun de vous parvienne à trouver son équilibre et à ne pas souffrir de la situation... et puis elle n'en sera que plus ravie de revenir vous voir dans ce village qu'elle aime tant! Et vous deux, ça vous donnera l'occasion de voyager, pour aller la retrouver... ça ne peut que rompre la routine! Comme tu dis, vivement le TGV Rhin/Rhône! (moi aussi, je l'attends, mais pour d'autres raisons)

Écrit par : CriCri | 27/08/2010

Le problème, c'est que - because l'épilepsie de mon épouse - nous n'avons qu'un enfant. Et quand je vois la mère de mon filleul, qui gémit parce sa grande fille est à 4 heures de route, et qu'elle a 4 autres enfants, ça me fait bouillir !

Bises

Écrit par : Cica pour Fiam | 27/08/2010

C'est vrai que je fais partie d'une génération pour laquelle les distances ne se comptaient pas en kilomètres, mais en heures. En train, Toulon-Marseille en 1960 c'était 40 minutes. Le TGV de 2010 met 39 minutes !! Mais en revanche, de Paris à Brest, distance parcourue actuellement en 4h et quelque, demandait la journée entière quand je passais mes vacances là-bas.
Donc tout ça pour te dire que c'est vrai, il y a 900 km mais avec le TGV Besançon-Rennes se fera bientôt en quatre heures 30. (Je ne travaille pas à la SNCF ;-)
Quand à Internet, je vais te dire, ma fille préfère le bon vieux téléphone ! Et elle n'a pas tort car avec l'intonation des voix on peut savoir beaucoup de choses.
Bises

Écrit par : cica pour Cricri | 27/08/2010

Dis donc... On devrait faire du covoiturage ;) Bises

Écrit par : Son'di | 27/08/2010

Mince ! J'avais mis un grand commentaire et apparemment, il n'est pas passé... Comme quoi, ça merdouille partout... J'ai la flemme de le retaper... on verra s'il reparaît ou pas...

Écrit par : captaine lili | 27/08/2010

Je comprends que ça puisse te faire bouillir, mais un enfant ne remplace pas un autre et les cinq enfants ne sont pas un groupe indissociable mais cinq individualités avec lesquelles elle a sans doute des rapports différents.
Elle manque peut-être juste d'empathie si elle se plaint de l'absence de sa fille devant toi, vu que toi c'est à l'absence totale d'enfant (quand ta fille est absente) que tu te trouves confronté...

Écrit par : Fiamella | 28/08/2010

Je ne comprends pas non plus. Sur ce blog-là, je n'ai rien "modéré", en dehors de mon nom de famille. Mais cela arrive de temps en temps. Une astuce : tu copies-colles ton com avant de le publier. Et si ça plante, tu peux toujours récupérer ton com :)

Bises

Écrit par : Cica pour captainelili | 28/08/2010

Tu te souviens des films "smoging" (je doute de l'ortographe) "no smoging"? C'était justement deux histoires avec les mêmes personnages (entre autre Sabine Azéma, comme actrice), le même décors, mais avec les "si"... j'avais beaucoup aimé. Malgré la distance, le lien avec ta fille existe. En écrivant ce commentaire, me venait à l'idée ce que certains parents vivaient lorsque leurs enfants décidaient de partir "pour les Amériques" en bateau...
Je t'embrasse

Écrit par : Symphonie1 | 28/08/2010

Pas seulement en bateau, et pas seulement avant ! Souvent pour leur boulot, beaucoup de jeunes doivent franchir l' Atlantique, et je te dis pas le déchirement pour les parents. Parce que là, ce ne sont plus ni les kilomètres ni les heures qui les séparent, mais aussi l'argent. Et aussi le décalage horaire.
J'ai vécu ça avec un cousin que j'ai toujours considéré comme mon frère (cf ma note "mes noëls magiques") et qui, en 1998 est parti à Tahiti, alors que moi j'arrivais chez lui !
On vit à l'envers, et rares sont les moments où l'on peut communiquer. En ce moment, il est chez lui samedi matin 11h17 !
Je t'embrasse.

PS : "Sympho 1" me gêne ici. Ne pourrait-on pas se commenter par nos prénoms ? Et le tien est joli en plus ;-) C'est comme tu le sens !

Écrit par : cica pour Sympho 1 | 28/08/2010

Tu sais Cica,c'est la vie.Comme dit le poète:nous sommes l'arc ,ils sont les flèches...
notre fille a quitté la maison à 18 ans reçue dans les premières à l'ESSEC,puis elle a bossé aux USA et est depuis qqs annés sur Paris.Notre fils pharmacien-ESSEC a bossé 2 ans aux USA,4ans à Manille,4 ans à Istambul et est revenu au siège sur LYON,mais passe 10 jours par mois en CHINE?,JAPON OU INDE.

Écrit par : alain | 29/08/2010

C'est ce que je disais à ma commentatrice précédente, être séparés par des océans, ça doit faire mal...
Jolie ton expression : nous sommes l'arc, ils sont les flèches. Je note !

Amitiés

Écrit par : cica pour Alain | 29/08/2010

Bonjour Patrick,
Jolie photo de la ville de Dinan.
Les distances ne sont pas simples à gérer pour les enfants ni pour leurs parents puisque tout le monde a sa vie à mener. Plus les liens familiaux sont forts, plus les distances sont plus faciles à parcourir, les solutions arrivent en abondance. Et puis il y a un temps pour tout, ta fille se rapprochera de toi au moment où tu ne t'y attendras pas ou plus. Je vis ce genre de situation avec mes parents, je me suis rapprochée après 23 ans hors de ma région mais j'avais toujours des solutions de vacances avec eux.
Je suis proche de mes deux enfants et je sais à l'avance que ce sera dur quand ils s'en iront.
Pour l'instant je profite.
Fais confiance à ta fille, je pense qu'elle adore son papa.
bisous

Écrit par : Roberta | 30/08/2010

"Le problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent et qu'ils vont vouloir vivre leur vie, sans forcément se demander si ça nous convient ou non:-)))" écrit Fiamella dans son commentaire.
Eh bien je rajouterais bien "heureusement !"
S'il est vrai qu'il est parfois difficile de vivre des séparations de longue durée et de longue distance, il en va quand même du bonheur et surtout de la vie de nos enfants. ET je ne crois pas que nous parents, ayons quelque droit de regard là-dessus.
Ta et votre fille n'est pas partie "contre" vous, mais "pour" elle...

Quand aux hasards qui font "qu'on en est arrivé là", tu sais comme moi que c'est la vie qui est pleine de hasards... et comme dirait l'une des mes amies "sinon ce ne serait pas drôle".

Écrit par : psyblog | 30/08/2010

Tu sais, je trimbale un fardeau terrible sur ce sujet. Mes parents m'ont eu très tard, et ils ont "merdé" dès le départ, à savoir déménager lors de la retraite pour l'endroit où j'étais en affectation....
provisoire !
Les distances ont varié au fil des ans, allant jusqu'à 900 km. Puis peu à peu nous nous sommes rapprochés, et sommes en 1987 arrivés à Mende, à 110 km de chez eux (par la montagne). Ma mère - 75 ans - était en joie de me savoir tout près, et dans la même zone télécom en plus ! Ce qui fait que nous pouvions nous parler longtemps pour pas trop cher.
Puis ce fut mon départ forcé, cette fameuse mutation pour Vannes dix ans après. Le dernier dimanche où nous sommes allés la voir, elle m'a dit "je ne te reverrai plus". Je lui ai dit, "si pour les vacances de février". Car c'est vrai, Il fallait quatre jours de voiture pour faire la distance, à travers tout le massif Central. On était loin des deux heures de route !
Elle est morte une semaine avant...

Écrit par : Cica pour Roberta | 30/08/2010

En 2004 elle est bel et bien partie "contre nous", hélas ; elle a fui un foyer qui devenait de moins en moins supportable pour elle. Les crises d'épilepsie de sa mère de 2 à 10 ans, puis, prenant la relève, je suis arrivé avec ma grosse dépression, jusqu'à ses 15 ans, et ma maniaco ensuite. En juin 2004, quand elle s'est inscrite à la fac de Rennes sans nous le dire (elle était majeure), je dois reconnaître que je ne lui offrais pas un spectacle très réjouissant, en pleurs un jour sur deux...

Mais à présent, oui, je suis d'accord : elle est là-bas "pour" elle. Mais je persiste à croire que si nous avions été mutés à Lons le Saunier en 1997....

Amitiés Psy

Écrit par : Cica pour Psyblog | 30/08/2010

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