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21/09/2010

Vers les étoiles - 4

Les semaines passent.

Un truc que j'ai du mal à comprendre, moi le statisticien, c'est la fréquence à laquelle nous nous rencontrons dans la rue. Dieu sait pourtant qu'on ne sort pas souvent, aussi bien elle que moi. Juste à Super U ou Inter faire les courses, une heure maxi dans la journée et basta.
Et bien pourtant, quelque que soit l'heure où je suis dehors, je la croise !

Un jour elle me demande si elle peut venir assister à mes émissions. On imagine ma réponse !
Dans le studio, je la regarde. Une petite fille d'un autre siècle, émerveillée par tout ce qu'elle découvre. Un sourire candide qui ne la quitte presque jamais, de temps en temps interrompu par une crise de fou-rire ou bien de larmes.

Ses larmes, il faudra que j'attende encore quelques mois pour les comprendre. Des trucs trop subtils pour le mec basique que j'étais encore.

Arrive Noël. Il est prévu que mes parents viennent passer ces fêtes avec nous.

Cette fois, les conditions ne sont plus les mêmes. Je suis tellement transcendé par mon amour que je sais que je ne me laisserai plus faire, que je ne laisserai plus faire de pareilles choses.

Mon épouse, justement, me pose problème. Car elle aussi est tombée sous le charme de ma petite collègue, et l'invite très souvent à dîner. Sans se douter qu'elle amène le loup dans la bergerie...
D'un côté ça me met énormément mal à l'aise, mais de l'autre je me dis que je ne vais pas refuser ces moments magiques, ces moments où je vois l' "autre" Nathalie, celle qui adore les enfants et qui va rapidement devenir la meilleure amie de ma fille.

Oui, vraiment, au milieu de tout cela, je me sens mal à l'aise.

Arrivent donc les fêtes.
Je vais chercher mes parents dans les Cévennes, et ma foi les premiers jours de "cohabitation", contrairement à la dernière fois, se passent bien. Ma chère et tendre sent bien qu'elle n'a pas trop le choix...

Le 24 au soir va être une sorte de révélation.
Nathalie a décidé de nous présenter sa mère, qui passe les fêtes chez elle.

Je me souviendrai longtemps de cette entrevue à 6, qui finalement allait présager de tout ce qui arriverait par la suite.

Entre Nathalie et mon père, c'est pratiquement le coup de foudre. Mon père, qui n'est pas du genre démonstratif, se lèvera de son fauteuil pour aller embrasser ma jeune collègue.

En revanche, ma mère ne semble pas l'apprécier. En bonne mère, elle doit sentir mes sentiments, et doit penser que cet amour par définition impossible va me faire souffrir.

Et entre "Mme Mère" et moi, ce sera encore plus glacial. Elle ira même jusqu'à interrompre l''apéritif que nous étions en train de déguster.
"Viens Nathalie, on a encore plein de choses à faire"...

Et devant notre air déçu, elle me lancera, sèchement :

"Vous aurez, j'en suis certaine, bien d'autres occasions de vous revoir..."

Le décor est planté. En admettant qu'un jour Nat arrive à avoir les mêmes sentiments que j'ai pour elle, nos deux mères seront en travers. Or cette expérience, je l'ai déjà faite 20 ans plus tôt avec les deux pères, et je ne sais que trop où elle peut aboutir.

En attendant, je suis de plus en plus torturé, et pour la première fois, c'est avec satisfaction que j'accepte de passer le réveillon du nouvel an chez mes beaux-parents, en Normandie.

Cette fois, je ne suis plus si pressé de rentrer à la maison..

Je suis écartelé entre deux sentiments contradictoires : D'un côté une indescriptible envie de la revoir, de lui parler, de l'entendre. Mais de l'autre même si je pressens de plus en plus que cet amour n'est peut-être pas si à sens unique que ça, il m'est rigoureusement interdit, et les barrières sont nombreuses pour me le rappeler. C'est donc la veille de la rentrée scolaire que nous rentrons, après être passés par le Mont-Dore.

Nous rentrons juste avant la tombée de la nuit, vers les 17h, et juste après Nat frappe à la porte.
C'est pour nous donner des cadeaux, cadeaux de nouvel-an !!

On n'en revient pas mon épouse et moi, et c'est l'occasion d'un long repas.
Au cours de ce repas Nathalie se livre complètement. On sent qu'elle a un besoin de parler, je me doute qu'elle vient de passer une sale semaine avec sa mère. Elle révèle à mes deux nanas une bonne partie de ce qu'elle m'avait confié, quand nous étions seuls au boulot.

Mon épouse est vraiment touchée par ce qu'elle nous raconte.

Nathalie commence à déprimer, c'est évident. Elle nous donne des tas de raisons, toutes aussi valables les unes que les autres, mais ayant pu me rendre compte de la force de caractère de ma jeune collègue, je pense que sans un "terrain" favorable, aucune de ces raisons ne pourrait la mettre dans cet état.

Et si le terrain s'appelait l'amour ?

Mais cela, elle ne peut le savoir, n'ayant jamais connu ce sentiment de toute sa jeune vie. Elle est comme moi en 1963, elle ressent plein de choses, qui tantôt la fait monter jusqu'aux étoiles, et qui tantôt la plonge au 36ème dessous. Elle ressent plein de choses, mais ne peut mettre un nom sur cette sensation.
Plutôt ne veut pas.

(à suivre)

22:46 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Cicatrice toujours pas refermée, n'est-ce pas ?

Écrit par : psyblog | 22/09/2010

Comment pourrait-elle l'être ? Tout ce je souhaite c'est qu'elle ne me fasse (la cicatrice) plus mal...
Amitiés, Psy.

Écrit par : Cica pour Psyblog | 22/09/2010

Les commentaires sont fermés.