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06/10/2010

Premier coup de tabac (mars à mai 94)

Ce fut plus que Kiss-cool, car non pas un double effet mais un triple.

a) Je m'explique. Si ma situation de directeur est honorifique et commode, en revanche elle est fatigante - pour elle aussi - et me met dans une situation que je n'aime pas, à savoir être "son" supérieur.
Les rares fois où je "favorise" Nathalie, mon autre collègue me saute alors dessus, me faisant alors des allusions à la limite du chantage. Si c'est l'inverse, alors Nat me dit que je fais passer mon rôle de chef avant notre amour.
La situation n'est donc pas tenable, alors j'accepte qu'un chef soit nommé afin d'une part qu'on "souffle" un peu - on sera donc un de plus - et d'autre part pour que cesse cette hiérarchie entre nous que je ne supporte plus.

C'est un "jeune" qui viendra me relever.
Un jeune de 31 ans, très fort en maths, et qui du coup a pu, à cet âge-là, arriver à ce grade grâce à un concours.

b) Le jour même de son entrée en fonctions, alors que je ne bosse pas, Mon épouse pique une grave crise d'épilepsie. Hôpital, Samu, tout le bastringue.
La dernière fois, c'était 3 ans et demie auparavant, dans un tram à Genève. 3 ans 1/2 où notre fille et moi nous avons pu respirer...

Puis la rencontre entre le jeune chef et nous deux, le 2 mars.

Plus rien à voir avec celui qui, en janvier, était venu se renseigner, flanqué de sa femme et de son petit garçon. Ce jeune sympathique barbu a cédé la place à un type froid, qui se met à inspecter le bureau de fond en comble.
Il finit par nous lâcher : "j'ai l'impression que votre devise ici était "pour vivre heureux vivons cachés".
A présent, je vous préviens, ça ne va plus être la même musique, il va falloir bosser..."

Alors que durant les quatre mois de ma "gérance", jamais le boulot au niveau du département n'avait jamais autant progressé !!! En 1993 nous étions dans les années 60 et là, prêts pour l'an 2000.
Une seule chose nous manquait : le niveau en informatique.

Et pourtant, elle était bien partie Nathalie... Sans pour autant couper les ponts, elle décide en ce mois de mars de récupérer les affaires qu'elle avait laissées à Nîmes chez sa mère.
Un geste d'amour, que j'apprécierai beaucoup.


Avril voit la dégradation progressive au boulot. Notre autre collègue, Christine, qui devait avoir entendu parler de l'individu qui allait nous commander pose illico sa mutation.

Le nouveau chef commence à supprimer toutes les initiatives que j'avais prises, sans même se justifier. Il sait très bien que Nat et moi fonctionnons de la même façon, et que nous n'aimons pas trop le changement brutal. C'est pourtant ce qu'il se hâte de faire.

"Ici, c'est moi qui commande"  sera désormais son credo.
Et pendant ce mois d'avril, sans nous le dire, Nat et moi allons pas mal gamberger.



Vacances de Pâques. Que nous avons réussi à prendre elle et moi en même temps, grâce à l'appoint des "polyvalents", ces sauveurs de congés - dont je fais désormais partie :)
Pour elle c'est l'Aude, pour moi le Pays Basque.
Tant pour elle que pour moi, ces vacances seront un calvaire. Désormais, 8 jours, 8 petits jours l'un sans l'autre, c'est devenu mission impossible.

Une semaine plus tard, nous irons assister à un spectacle de Demis Roussos à Marvejols (30 km).
Nous ne sommes qu'une centaine, groupés dans l'église. Pendant tout le concert nous serons - en douce - main dans la main, à écouter. Comme nous le ferons désormais à tous les spectacles où nous irons - et il y en aura pas mal...
Demis ne cessera pas, au cours de son spectacle, à se balader entre les travées, et je le verrai à plusieurs reprises poser un regard bienveillant sur nous deux. Du reste Demis Roussos sera une des très rares personnes à nous avoir vus main dans la main !

Serions-nous donc "présentables" ?
Pour l'interprète de "quand je t'aime", la réponse a l'air d'être positive...

Mais le lent travail de sape de notre "chef adoré" (c'est du reste comme ça qu'il se nommera lui-même !) commence à faire son oeuvre dans nos esprits.

le 12 mai 1994 allait être un jour noir pour nous deux, peut-être le plus noir que l'on n'ait jamais connu.

Ca commence au taf, où Chef adoré attaque sauvagement Nathalie, lui reprochant... de ne pas savoir parler. Puis lui dit carrément que son travail... c'est de la M..

Il sait TRES BIEN que Nat a un gros complexe vis-à-vis de son élocution, et bien entendu, appuie où ça fait mal. Il sait très bien aussi que c'est une bosseuse hors pair, et surtout qu'elle est hyper douée. Nos clients habituels le savent aussi d'ailleurs, qui sont de plus en plus nombreux au fil des mois.

Nat écrira le soir même, dans nos poèmes :

Le cauchemar va-t-il bientôt s'arrêter?
Quand pourrons-nous nous marier?
Je continue chaque jour de m'interroger
En suppliant le Ciel de venir m'aider
A cette terrible épreuve supporter.

Ce seront ses tout derniers vers, d'une oeuvre qu'elle et moi avions tissé au fil des semaines.  Un long poème intime, plein d'amour...

De mon côté, ce 12 mai ne sera pas triste non plus.

Et ce sera le c).

A la pause de midi, déjà ébranlé par ce qui vient de se passer au boulot, j'avise chez moi une feuille chiffonnée dans la corbeille à papiers. Ja la déchiffonne et en prends connaissance.

C'est un rapport de l'orthophoniste concernant ma fille, son école ayant estimé que cette visite était nécessaire. Ils ne sauront jamais ce qu''a écrit la praticienne, dont j'extrais ces lignes, qui me claquent en pleine figure :

_______________________________________________________________

“ Mme C... a un caractère abrupt et des jugements tranchés et sans appel qui perturbent les relations amicales. Elle entraîne sa fille dans cette façon de faire.... (notre fille) ne peut s’épanouir psycho-affectivement ni psycho-intellectuellement, les troubles (...) sont à rapprocher de ce contexte...  Dans un premier temps il serait préférable d’envisager quelques entretiens avec un psychiatre. Mme C... ne paraît pas prête à accepter une structure telle que le centre de guidance infantile alors qu’elle pourrait profiter elle-même d’entretiens individuels...” .
_______________________________________________________________

Traduction littérale : mon épouse est en train de bouffer notre fille.

Bien entendu, une des premières sauvegardes que je ferai en 2001 quand j'aurai un ordi, c'est cette double feuille, qui désormais ne me quittera pas.

Tout de suite j'en fais part à Nat, qui me dit "t'inquiète pas mon chéri, on tiendra face à tout ça..."

Je n'avais pas encore lu ses derniers vers...

(à suivre)



19:04 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : harcèlement

Commentaires

Je lis ton histoire avec Nat.
C'est fou de se donner rdv dans neuf ans, chacun a son histoire et la vit à sa manière.
bisous

Écrit par : Roberta | 07/10/2010

Tu sais pas..... Après des années-galères, des années-zombies- des années pourries, j'y étais moi à ce rendez-vous. Elle n'a alors pas eu confiance (j'étais maniaco-dépressif) ce qui conduira au point final (???) logique du 23 février 2003.
Mais on n'en est pas encore là !

Bises

Écrit par : Cica pour Roberta | 07/10/2010

Juste un passage.... je lis. Je passe souvent. Juste des pensées je ne peux que déposer.
Prends soin de toi. A+, mille bises.

Écrit par : Brigitte | 07/10/2010

C'est déjà énorme :)))

Je t'embrasse

Écrit par : Cica pour Brigitte | 07/10/2010

Les commentaires sont fermés.