08/11/2010
L'énergie du désespoir (début 2000)
Finie ce que j'appelerai "l'embellie inconsciente". A partir de là, je vais crever d'amour pour Nathalie. L'aimer, l'espérer de façon inimaginable. Je dirai même l'idolâtrer, la vénérer comme s'il s'était agi d'une sainte.
Je me sais dès lors en sursis. Je ne vis que sur l'espoir que Nat me revienne. Et si jamais cet espoir vient à disparaître, je sais que j'en mourrai.
La mort, désormais, je ne vais parler que de ça. Elle ne me fait plus peur, la Grande Faucheuse, je la regarde à présent bien en face.
Il reste, ne l'oublions pas, l'étape chez mon père. Qui est heureux de nous voir.
Mais je constate qu'il fonctionne comme moi, vis à vis de ma mère. Des portraits d'elle sont accrochés partout, l'urne contenant ses cendres trône toujours sur la cheminée. Lui aussi la vénère, comme je vénère Nathalie, sauf que lui, de son vivant, avait toujours été infect avec elle, allant - devant les yeux de ma fille - jusqu'à la battre !
Nous irons - et cela deviendra un rite - dans le resto le plus renommé de la région pour le soir du réveillon. Et je frémirai quand je verrai le montant de l'addition : environ notre budget nourriture pour un mois. Mais, c'est son seul plaisir, alors je ne vais pas faire la fine bouche.
Il redécouvre sa petite-fille. Jusqu'à notre départ pour la Bretagne, les relations entre eux n'avaient jamais été brillantes. Oui, je sais, mon père était misanthrope et détestait la Terre entière.
Sauf une personne : Nathalie. Va savoir pourquoi ?
Du coup, voyant cette jeune fille qui a cédé la place au bébé vagissant, à la fillette turbulente, à l'ado espiègle, il... la vouvoie ! Mon père qui vouvoie sa petite-fille !!
Le lendemain jour de Noël, après avoir déjeuné dans le même restaurant aux additions pharaoniques, on ira au bord de la mer. A Palavas les flots. Je filmerai la scène avec mon camescope, comme du reste je vais désormais tout filmer.
Le trajet du retour sera très "rock n roll" ! Car si nous avons échappé à l'ouragan "Lothar", nous allons nous trouver en plein dans le second, "Martin". En Vendée surtout, où les bourrasques dépassent les 120 km/h sur l'autoroute. Chère et tendre, malgré les supplications de notre fille, continue malgré les embardées que fait la voiture. Je n'en mène pas large non plus car si, c'est vrai, je ne rêve désormais que de mort, je n'ai pas trop envie de finir en fauteuil...
Et c'est le passage en l'an 2000. Pas de bug informatique, mais pour moi un réel changement d'attitude.
Désormais je vais manger du lion. Faire des courriers à tout le monde, pour n'importe quelle raison. Un livre me plaît ? Hop, j'écris à l'auteur pour lui en faire part. Un problème dans la vie quotidienne ? Je me répands alors dans la presse locale, et aussi dans "Marianne". Courriers aussi à "la vie du rail", quand un article me semble mal - ou très bien - écrit.
Surprise : je serai souvent publié ! Tant dans "Ouest-France" que dans "Marianne" que dans "la vie du Rail" !
Je vais également briguer des mandats. Ainsi je vais être vice-président de la FCPE du Morbihan (j'arriverai même à être administrateur du lycée de ma fille, plus tard), membre du bureau de l'association syndicale de mon lotissement...
Pour réaliser tout cela il me faudrait des journées de 36 heures. Bon, déjà, je ne dors plus. Je me couche souvent après minuit, et tous les jours, même si je ne bosse pas, je suis debout à 5 heures.
Il est loin le zombie qui passait jusqu'à 20 heures par jour dans son lit !!!
Côté boulot, je vais accomplir stage sur stage afin de me remettre à niveau. J'arriverai même à le dépasser, ce fameux niveau. Je veux que Nat soit fière de moi si un jour elle me revient.
Et du coup, je parle même de revenir à Mende l'été d'après, juste avant que le Tortionnaire ne s'éclipse pour l'outre-mer.
Et un jour je vais recevoir une lettre, de sa main :
"Tu veux passer cet été à Mende ? Tu ne seras pas le bienvenu. Je garderai inexorablement de toi le souvenir d'un fumiste, mesquin et semeur d'embrouilles".
A jamais."
Là, c'en est trop. Lui aussi va avoir droit à une petite lettre, et pas piquée des vers.
La voici, presque en intégralité, avec la même police. Le comic sans ms était très couru à la fin des années 90- début 2000.
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Salut, Monsieur le Directeur
Je réponds à ta gentille lettre.
Le jour où je l’ai reçue j’avoue qu’ après avoir bien rigolé d’un tel tissu de conneries, ma première pensée a été de la mettre au panier. Puis je me suis dit qu’après tout je devais y répondre, mon silence pouvant passer pour un accusé de réception.
Ainsi serais-je « fumiste, mesquin et semeur d’embrouilles ». Rien que cela. En tout cas c’est un avis d’expert...
En attendant moi au moins je ne suis ni méchant, ni bête ni sadique. C’est déjà ça.
C’est marrant, en lisant ta lettre je me suis revu ce fameux 8 juillet 94 (« va chialer, petit con.. ») où tu avais employé quasiment les mêmes termes, à ma grande surprise, ce qui a déclenché le fameux processus que tu connais et qui a duré 5 ans.
Je précise 5 ans car à présent c’est bien fini et tes pantalonnades ne font plus rire personne. En plus tu n’as plus d’auditoire...
Moralement je ne me sens pas trop mal, professionnellement aussi, malgré tous tes efforts. Je parle -entre autres- de la petite lettre écrite derrière mon dos à mon ex-chef et qui a été expédiée au directeur régional. (je dis l’ex-chef car il a eu quelques « problèmes » (sic) et a été « muté à Rennes à sa demande » (re-sic) il y a un an. Je ne peux pas en dire plus car il va prochainement passer en justice. Ce qui prouve au moins que dans l'ouest, ils ont su, eux, prendre leurs responsabilités.
Avant de passer aux choses sérieuses, je voudrais analyser les qualificatifs de ta lettre.
« Fumiste », ce n’est pas tout à fait l’avis d’un certain chef de centre, mon notateur en 1994. (ci-joint la photocopie du document). Ne me dis pas que tu n’avais pas cerné ma personnalité à l’époque, ta petite « sortie » date de trois mois avant... Ce n’est pas l’avis non plus des 2 autres qui t’ont précédé (je peux également te faire parvenir les relevés).
« Mesquin et semeur d’embrouilles ». Je te signale entre parenthèses que depuis 1975, que ce soit à Grenoble, Millau, Embrun, et Mende avant ton arrivée, je me suis entendu avec 95% de mes collègues (on ne peut bien sûr pas plaire à tout le monde). Je n’ai pas à me justifier mais un petit rappel ne fait pas de mal.
Par contre le souvenir que tu as laissé aux Lozériens n’est pas triste, j’ai pu m’en rendre compte. Fais un petit sondage autour de toi et tu verras ce que pensent les gens, du moins ceux qui n’ont pas peur.
Mais il y a plus grave.
Ton attitude a abouti à deux résultats:
D’ une part tu m’as plongé au fond du trou, et bien maintenu. A chaque fois que j’avais la velléité de mettre la tête hors de l’eau, je recevais de ta part un coup de marteau. Sans compter les « petites réunions » mensuelles qui n’étaient en fait que prétextes à des sordides règlements de comptes.
(Tiens au fait, j’ai oublié de te dire, j’arrive à l’heure au travail... Et frais et dispos. Et toi, ça va mieux de ce côté-là? ) .
Bref ceci a abouti à bousiller la vie de mes proches (ma mère en est morte, ma fille a eu pendant ces années une scolarité horrible, double redoublement alors qu’elle était une parfaite élève de primaire- elle est très disposée à t’en parler et est à ta disposition).
Tu ne t’es pas contenté de ça, tu m’as poursuivi jusqu’ici et ne m’a laissé aucune chance de m’en sortir. Je suis arrivé à Vannes dans le même état qu’à Mende (ce n’est pas le changement de département qui aurait pu subitement me guérir) et j’ai eu le malheur de tomber sur un chef du même acabit que toi. Avec ton aide, il a essayé de monter mes collègues contre moi, c’était facile dans l’état où j’étais.
Mais Dieu a voulu que je puisse remonter la pente. A présent je vais bien. Professionnellement je me débrouille avec Windows ( le 3.1, le 3.11, le NT et le 98 ), les Word, 6 ou 97 (je possède même un PC perso, c’est avec celui-ci que j’ai l’honneur de t’écrire) . A propos j’ai vu que vous n’aviez pas d’adresse e-mail nominative chez vous? comment se fait-ce?...)
Voilà pour mon humble personne.
Il y a pire, et ça je ne te le pardonnerai jamais.
Je veux parler de Nathalie.
Je ne veux pas parler à sa place. Tout ce que je peux apporter, c’est mon témoignage. J’ai vu dans quel état elle est arrivée à Mende et comment elle était avant ce 1er mars 94 fatidique. Je peux te dire que professionnellement elle était « au Top » (comme tu dis si bien). Outre que tu l’as détruite moralement tu as réussi le prodige de la dégoûter à jamais du métier. Quelqu’un de compétent dans tous les domaines comme elle croupit à présent dans une bibliothèque de la région parisienne. Je ne sais pas si elle en souffre, ne l’ayant plus revue depuis Mende et parlée depuis à peu près la même époque.
Je pense qu’elle ne veut plus entendre parler de tout ça. Mais pour la Maison, c’est ce qu’on peut appeler une grande perte. Beau résultat...
Petite anecdote pour en finir avec le sujet, un jour je l’ai empêchée in extremis de se foutre en l’air. C’était au début de ton règne, avant ce fameux 8 juillet. Tu lui avais parlé en termes choisis de sa façon d’articuler, et comme elle pleurait, tu te régalais et tu en remettais une couche.
Je pense qu’elle n’a pas dû apprécier non plus à sa juste valeur le petit rapport que tu as mis 4 heures à taper pour envoyer à M. Le Directeur Régional (le 12 mars 1997) tout simplement parce qu’elle avait eu le courage (que moi je n’ai pas eu) de ne plus te serrer la main. (qui a parlé de « mesquinerie? »)
A la réflexion elle aurait dû te l’envoyer plutôt dans la figure...
Savent-ils tout ça tous ceux qui se sont succédé chez toi depuis 2 ans et demi? Ils doivent avoir une version « adaptée » avec en vedettes le mesquin-fumiste Patrick et l’asociale Nathalie....
Elle et moi étions très bien implantés à Mende. J’y compte 3 ans après de nombreux amis, j’ai pu le vérifier en y venant en décembre dernier. Tu nous a obligés à nous exiler. C’est du beau travail.
3 ans après je n’ai toujours pas compris les raisons de cette persécution et de cet acharnement à vouloir nous faire partir. Jalousie? Méchanceté ? ou simple bêtise ? Je ne sais pas.
Pourtant lorsque tu es venu nous voir à l’hiver 93/94 nous t’avions accueilli les bras ouverts et t’avions (surtout
moi ) encouragé à postuler pour Mende. Je te trouvais dynamique et sympa.
Tu dis que tu as eu la « haine » parce que tu as dû tourner quelques journées tout seul ? Nathalie et moi étions épuisés après 4 mois d’efforts intensifs et je pense que nous méritions un peu de vacances.
Pour finir je voudrais te dire deux choses:
Primo: je n’ai nulle besoin de ton autorisation pour venir au centre de Mende. C’est un lieu public et si je veux y passer, j’y passerai . Que ça te plaise ou non. Tu pourras toujours appeler les gendarmes (je sais que tu es un fana) si ça te fait plaisir. Mais ne t’inquiète surtout pas, j’éviterai d’y venir tant que tu y seras chef, ce n’est pas que j’aie peur de toi mais je n’ai pas envie de faire des cauchemars par la suite.
Selon ton procédé habituel tu pourras toujours « préparer » ton remplaçant à ma venue. je n’en doute pas un seul instant A moins qu’il m’ait connu avant...
Secondo: Tu m’as dit « à jamais » à la fin de ta lettre. C’est ce que tu m’avais dit la dernière fois que l’on s’est vus. Je ne demandais pas mieux. Mais cela ne t’a pas empêché d’envoyer 2 mois après ton mot rempli de fiel à l’ex-DDM 56, et également ton billet doux du 13 juin.
Alors maintenant je te dis calmement « lâche-moi ». Je sais que tu es quelqu’un de très dangereux mais tu ne me fais plus peur. Qu’on en reste là. J’ai vu ce que tu pensais sur mon compte, moi je n’ose pas en faire de même car tu m’attaquerais en diffamation... Je ne suis plus le Patrick « apathique et larmoyant » que tu as connu, et si tu continues à me faire ch...d’une manière ou d’une autre, je te préviens que je saurai me défendre.
Pas mal se sont déjà cassé les dents ces temps-ci. Je ne sais pas si tu as vu le film « le mouton enragé », mais si tu en as l’occasion tu pourras comprendre mon état d’esprit actuel. J’ai 5 ans de vie à rattraper (sans compter ce que je ne peux plus rattraper) alors va voir tes cocotiers et fous-moi la paix.
Patrick.
P.S. J’ai une adresse, ça n’est pas la peine de venir perturber mon travail au centre. Tu la verras sur le tampon au dos de l’enveloppe. Et puis MOI je ne suis pas dans la liste rouge....
Ma "Nathalite aiguë" va aller en empirant . J'aime bien ce terme Nathalite aiguë, car pour moi c'est bien une maladie. J'appelle ça aussi "le régime sans elle".
A présent, je rêve d'elle pratiquement tous les jours. Et des rêves hyperprécis, des vrais films de cinéma !
Je vais aller de plus en plus loin dans les "défis". Par exemple, mon père a oublié de remplir sa déclaration d'impôts. Et c'est mon ex, Mireille, qui a arrangé la situation, arguant qu'il était "un parfait honnête homme". Elle a jeté la rancune à la rivière car c'est bien nos paternels qui ont fait tout ce qu'ils ont pu pour que notre couple explose.
19 ans après l'avoir vue - et entendue - pour la dernière fois, je me décide à l'appeler !
"Bonjour, je crois qu'on se connaît, on a été mariés il y a 26 ans... "
Elle a l'air suffoquée. Je lui dis que je viens la remercier pour ce qu'elle a fait pour mon père, elle me répond sèchement "qu'elle n'a fait que son travail."
Elle a peut-être peur d’un retour de flamme ? La pauvre, si elle savait....
Sinon, je suis toujours harcelé par les collègues, qui voient bien à présent que je suis loin d'être un feignant, vu les immenses progrès que je fais côté boulot.
Il en est surtout un qui me harcèle.
C'est le plus vieux de la bande, il a 55 ans. Il me laisse régulièrement des petits messages sur l'écran en guise d'écran de veille. De temps en temps je vois défiler des trucs comme "alors le gros, on va bouger son cul aujourd'hui ?". Bien sûr, je marche dans son jeu, et lui réponds, genre "mais oui papy, n'oublie pas ton Viagra" !
Le point d'orgue arrivera un jour de printemps, où une engueulade plus forte que les habituelles aboutira à ce qu’on en vienne presque aux mains ! Il me dira carrément « enlève tes lunettes et sors dehors qu’on s’explique une fois pour toutes » !!!
Je vais également perdre un bon copain.
Un gars que j’avais connu en 1965, avec qui j’avais fait les 400 coups les 3 étés suivants. On s’était perdus de vue puis avions renoué le contact en 1990. Et ma foi, en dehors de quelques petites fâcheries de ci de là, nous allions environ une fois tous les deux mois chez lui, à Quimper et lui faisait de même.
On passait nos soirées en jouant à la belote. Moi (je sais, c’est nullissime) je me régalais à chaque fois que quelqu’un disait « j’ai un atout ».
Et oui, les liaisons dangereuses…
Mais cette fois, le hasard ayant voulu qu’on se paye une nouvelle voiture en même temps (durant les promotions) lui avait acheté une Opel Astra d’occasion (vu le genre de gars c’était la voiture qui lui allait comme un gant) et moi un break Fiat neuf (que j’ai toujours… et qui marche mieux que ma Seat Diesel beaucoup plus récente)
Il avait dû sans doute qu’il y avait là une relation de cause à effet et avait coupé les ponts, me disant « que je ne fonctionnais que par rapport à l’argent ».
Fâcherie qui durera pendant 10 ans, jusqu’à ce printemps où il me demandera à être son ami sur 'Coapins d'avant" . Il était même prévu, avant que l’on déménage précipitamment, d’aller le voir en septembre, ainsi qu’un autre ami du même endroit.
a partir de la fin mai je vais également me raconter, écrivant ce que j'appellerai "mes mémoires", afin de laisser une trace, que l'on sache pourquoi - si jamais ça arrive - j'ai voulu en finir. C'est grâce à ces "mémoires" que je peux écrire mes notes avec une précision incroyable.
En juin, c’est mon (unique) cousin germain qui m’appelle. C’est un type que l’on aurait du mal à s’imaginer comme pouvoir devenir un confident, un lieutenant-colonel en retraite, droit dans ses bottes ! Et pourtant, ce sera la première personne à qui j’expliquerai que je ne vais pas bien du tout, et que je suis à deux doigts d’en finir.
Et il sera suffoqué d’apprendre pourquoi ! Lui pensait – comme le reste de la famille – que Nathalie me faisait marcher, et que c’était un amour à sens unique. Quand je lui parle « du mariage et des beaux bébés » alors là il me dit « mon pauvre vieux, tu dois souffrir atrocement… »
Sinon côté boulot, malgré l’arrivée d’un nouveau chef, les réunions mensuelles continuent, demandées par les collègues. Et je suis toujours mis sur la sellette d’une façon ou d’une autre dans les « questions diverses…. »
Pour me consoler, j’achète une superbe chaîne hifi, qui peut jouer des disques, des cassettes, des CD et qui possède un tuner. Elle aussi m’a bien aidé pendant ces années-là…
Grande première (je viens de le voir dans mes « mémoires » ) le 22 juillet j’écris mon premier mail ! Mon pseudo est inspiré de celui des années-minitel où je m’appelais Gévaudan. Pas bête, non ?
Là, ce sera gevaudan@netcourrier.com. Premier mail, qui sera suivi de dizaines de milliers d’autres.
Juillet toujours, je me fais draguer. Invités chez une amie de mon épouse, on y rencontre Véronique, la quarantaine raffinée, qui me fait du rentre-dedans pas possible. Mais moi, je suis toujours dans mon trip, mon cœur est fermé à double tour.
Juillet encore. Mon second confident sera un collègue qui était devenu un ami. Il souffrait énormément de sa solitude affective, il aurait donné n’importe quoi pour se mettre en couple. Moi je lui disais toujours « ça viendra quand tu t’y attendras le moins ».
Et là, je n’en peux tellement plus que je lui demande de venir à la maison ! Depuis Grenoble !
Un ami c’est un ami, il accourt aussitôt.
Bien lui en fera car du coup il ira au festival Interceltique de Lorient, où… il fera une galante connaissance !
Suivront pour lui sept ans de bonheur. A distance, mais de bonheur. Pas plus car il mourra brutalement à l’été 2007. Et ça, ça me secouera énormément…
Nos vacances sont prévues encore en Alsace, où je vais faire quelque chose d’extraordinaire.
De VRAIMENT extraordinaire.
(à suivre)
18:16 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : maniaco-dépression
Commentaires
Remontée impressionnante, grandement aidée par la maniaco... C'est aussi, sans doute, son début, qui a pu te permettre à l'époque d'arrêter tes anti-dépresseurs.
J'aime beaucoup le ton de ta lettre, et je t'embrasse!
Écrit par : CriCri | 08/11/2010
Oui, mais dans maniaco/dépression, il n'y a pas hélas que le mot "maniaco". Je vais aussi passer dans de ces trous dont j'ai le secret !
Je daterai la fin de cette maladie- grâce à mon blog - en février 2006 :
http://cicatrice.blogs.psychologies.com/cicatrice/2006/02/je_vous_dis_aur.html
Plus de 6 ans quand même avant de retrouver mon équilibre...
Je t'embrasse
Écrit par : Cica pour Cri-Cri | 09/11/2010
Chapeau bas pour tout, et aussi ta lettre réponse, sincère, juste, poignante pour lui -je l'éspère.
Ce que tu as subi, je sais "oh combien" il est difficile même quand on n'a plus cette personne dans les parages, d'écrire une vérité et de l'envoyer tel que tu l'as fait, un acte qui vide de toute énergie, même si ça rempli en même temps :-))) moi je dis Bravo, Respect, Cica. Bises
Écrit par : Christel | 09/11/2010
Bon. Je me dois de me dire que cette lettre (reproduite ici à 99%) a été pas mal relue, soupesée, et soumise à l'appéciation d'un avocat de mes connaissances, afin de ne pas, en plus, me faire poursuivre pour diffamation.
Mais je dois dire que ça soulage, d'avoir envoyé une telle lettre, réponse 3 ans après à celle qui a fait partir Nathalie - puis moi du Paradis Terrestre.
Bises
Écrit par : Cica pour Christel | 10/11/2010
Je sais que justement, le propre de la maniaco-dépression ce sont ces hauts et ces bas qui s'enchainent, que cela soit rapide où pas, en lien avec les saisons où non, etc. Mais justement, les cycles sont propres à chacun, et souvent "réguliers".
Le début de la maniaco a donc pu t'aider à "reprendre du poil de la bête", avant qu'une nouvelle phase dépressive vienne s'inscrire, pas forcément aussi longue ni aussi difficile que celle que tu avais connue précédemment.
Belle idée en tout cas que celle d'avoir fait relire ton courrier par un avocat, un mot mal placé aurait effectivement pu donner du "poids" à une éventuelle attaque de ton ex-chef...
Je t'embrasse!
Écrit par : CriCri | 11/11/2010
Tout à fait. L'énergie du début m'a aidé à me remettre à niveau, mais j'ignorais les creux que j'aurais à affronter. Des creux de plus en plus creux au fil des mois, des années.
Jusqu'à 2006, où depuis je m'estime guéri (avoir pu subir le même mois la mort de mon père et la trépanation de mon épouse sans trop de dégât me conforte dans cette opinion !)
Je t'embrasse
Écrit par : Cica pour Cricri | 12/11/2010
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