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30/11/2010

la divine surprise (octobre 2002)

Pour la Toussaint, nous devions encore y aller tous les trois, dans le **** de Montmartre. Mais... plus de place, il faut se rabattre vers le Formule 1 de Noisy le Grand. Du coup mon épouse ne viendra pas.

Intéressant...

De plus nous avons un chat. Se poserait le problème de le faire garder.
En fait en Bretagne, il n'y aura jamais de problème, vu que PERSONNE ne voudra le garder, à commencer par la copine de ma fille qui nous l'a mis dans les pattes...

Mais il est si mignon !

Début octobre, stage obligatoire à Rennes. En deux parties. L'hostilité que je ressens autour de moi est vraiment palpable.
Sauf de la part de mon voisin de gauche. Qui lui arrive tout juste dans le "panier de crabes" Breton et n'a pas pu être au courant de ce que "biloute" (c'est le gentil surnom que mes collègues me donnaient, à présent que j'ai vu Bienvenue chez les Chtis, je rigole franchement car ils étaient complètement à côté de la plaque lol !) avait fait.

Il a l'air de patauger, et j'apprends qu'il est assez novice dans le métier (1995) et qu'auparavant il était ingénieur dans le privé.  On sympathise et systématiquement je serai souvent en face de lui au resto. On parle de choses et d’autres, et on (lui plus exactement) en vient à aborder le sujet du harcèlement moral. Il a été récemment victime d’un chef qui carrément lui sabotait son travail !

Moi bien entendu, j’embraye illico, toujours sans citer de nom, et je dis que moi aussi j’y ai eu droit, deux fois de suite en prime. Mais que le pompon a été celui de Mende. Un barbu - avec bien entendu une arrière-pensée - me demande à qui je fais allusion, je nomme sans hésiter E.B.
Il me répond « je le connais, c’est un bon copain, ». Je ne me démonte pas, je sais qu'avant d'être chef, ce type-là était "normal". C'est la casquette de boss qui lui a fait péter un plomb et qui a révélé sa véritable nature.
Je lui dis quand même « qu’il a quand même fait partir deux personnes de là-bas, moi et une jeune femme qui est à présent dans un placard alors que c’était le top dans le métier »

Mon « collègue » est alors très étonné, et, toujours sans la nommer, je lui dis que pour la jeune collègue, il a carrément envoyé un mot au chef de Région pour qu’elle dégage. Parce qu’elle ne voulait plus lui serrer la main, qu’elle était paraît-il « asociale », qu’elle s’emportait facilement, qu’elle ne s’entendait avec personne...
Et je fais remarquer que le destinataire, le chef de Région, n’a même pas pris la peine de les convoquer (séparément) afin d’en savoir un peu plus.... Dysfonctionnement total de la hiérarchie.
Résultat des courses, la jeune femme (toujours pas nommée) s’est finalement retrouvée dans un placard (que je ne nomme pas non plus, car là aussi ça pourrait donner des indices).
C’est le deuxième jour, on se quitte là-dessus.

Troisième jour, le jeudi. Mon collègue, qui se nomme Hervé, le bon vin aidant, finit par me dire.....qu’il vient de Trappes !

Non, je ne bondis pas. Et lui demande s’il avait l’occasion comme ça, de temps à autre, de fréquenter la bibliothèque.
« Oh oui, j’y allais souvent...
- Ah, et tu connais la fille qui s’en occupe ?
- Nathalie . Bien sûr, je la connais bien...Elle est adorable...J’ai très souvent mangé avec elle à la cantine...

( là je bois du petit lait ).

- Oui, je la connais aussi....(je brûle d’envie de tout cracher, mais le laisse parler en toute objectivité)
- Mais elle semble triste. J’aime bien discuter avec elle, et je sens qu’elle manque d’énergie, qu’elle est un peu molle et a toujours l’air de presque pleurer.... »

Là je me dis j’y vais ou j’y vais pas ?

J’y vais.

« Ben oui, pas étonnant, Nathalie est la jeune femme dont j’ai parlé au sujet du tortionnaire de Mende. C’est elle qui avec moi a été obligée de partir en catastrophe... »

Le mec est scié. Complètement KO.

Et oui. Evidemment je préfère éviter de parler « du reste ». De la partie immergée de l’Iceberg. Que mon manque d’elle ma précipite vers la mort de plus en plus vite.

Et on arrive à ce contraste saisissant: les autres stagiaires savent - plus ou moins - que je veux me fiche en l’air à cause d’une femme, qu’ils ne connaissent pas, et Hervé, le gars en question, pense que je suis «fort et plein d’énergie», ne sait pas où moralement j’en suis, mais en revanche lui connaît la femme en question !

De retour à Vannes (49 minutes !- record battu) je me hâte d’avancer mes mémoires, car je ne peux décemment m’en aller sans que tout ait été écrit.
Je vois alors ma fille arriver, et elle me dit qu’elle a acheté un jeu de tarot, et qu’elle...tire les cartes !

Là encore, bon sang ne saurait mentir.

Je lui demande de me les faire. Elle accepte. De son jeu il ressort nettement que « je ne peux plus rester dans la situation où je suis, et qu’il faut que je me prenne par la main pour m’en sortir ».

Elle frémit un peu en me disant ça, car c’est clair comme de l’eau de roche.
Il n’y a pas 36 solutions de me sortir de ma situation:

- soit Nat veut bien qu’on se voie, qu’on se contacte (à présent, je n’en demande pas plus ) et je suis sauvé.

- soit elle reste sur ses positions, et dans ce cas c’est le Grand Saut.

Ouh la la on va encore m’objecter ma femme, ma fille...
Bon. Ma femme devient folle. Elle fait des crises d’hystérie de plus en plus rapprochées. Depuis quelque temps je coche les dates sur un cahier, on en est à 2 par mois !
Je ne supporte plus, et j'ai tellement peur qu'elle fasse des bêtises avec mes médicaments que j'ai été porter une grande partie de ceux-ci à mon bureau, dans un placard fermé à clé.

Ma fille.
Elle  a peut-être, sans doute besoin de moi, mais elle ne m’aide pas. Elle n’est à présent plus du tout à la maison. Bien sûr elle fuit sa mère, mais me fuit par la même occasion. Fuit "mes histoires".
Tantôt elle va à la maison des jeunes,  tantôt elle va chez une copain, la semaine prochaine ce sera (je ne rigole pas) « l’anniversaire d’un copain d’une copine ».... Bref je ne la vois plus.

Elle ne me voit donc plus également. Et sincèrement, encore là si physiquement elle ne me voit pas tellement, quelle sera la grande différence si je ne suis plus de ce monde ? Qu’elle écoute Mon Vieux de Guichard et elle comprendra. Et encore je ne me trouve pas très ressemblant au prolo-alcoolo de la chanson !
Et sans le savoir elle m’enfonce.

 

Rennes II le retour.
Première des choses que je fais, je montre le papier de Tortionnaire à Hervé, qui n’en revient pas. Sauf pour «asociale» car depuis 2 à 3 ans elle ne mange plus à la cantine avec les autres.

En bref elle ne mange plus tout court le midi.

Le mercredi à la suite du cours, je me décide de tout dire à Hervé. Il n’y tient pas au début puis finit par accepter. « demain jeudi entre midi et deux  ». C’est donc le coeur léger que je me balade le soir dans Rennes. Voulant prendre le métro, c'est la panne, et je suis obligé de rentrer en bus !!


Pour en revenir à ma vie, je serais le premier à accepter de « rester » si ça m’était facilité par une épouse équilibrée. Mais je l’ai dit, elle tourne dingue. Déjà, lors de certaines vidéos on peut voir des amorces de crise d’hystérie. Comme je fais de la vidéo familiale , et que je ne bosse pas pour TF1, je coupe.

Mais des gens - complètement hors du coup, qui ne savent strictement rien de notre vie, craquent ce samedi 19 octobre. J’ignore totalement ce qu’a bien pu faire Sonia notre voisine d'en face mais ça devient de l’acharnement. Limite du harcélement. Mon épouse attend la moindre occasion de faire un esclandre. Et ça se produit donc, sous la forme d’une voiture qui vient se garer sur la pelouse devant chez nous. Redoutant le pire, je sors, alors que Mon épouse traite la voisine de « connasse » ni plus ni moins...

Samedi prochain ce sera qui qui prendra ?

Alors Pascal, le mari de Sonia sort tandis que je dis à mon épouse de dégager. Au début presque style western pour « régler ça entre hommes »...
Mais à sa grande surprise il voit que je suis d’accord avec Sonia. Sonia qui me dit même « Franchement Monsieur, je ne sais pas comment vous pouvez supporter une femme pareille... ». Et moi je ne réponds pas. Que répondre ? Si, mes yeux répondent. Et là ils ont la révélation, au point que Pascal viendra me tendre la main en me disant « sans rancune »....

Comme le policier, au commissariat de Mende, 6 ans auparavant. Elle avait alors, devant le flic abasourdi, déchiré le PV qui lui avait été - à juste titre - donné.

 

C'est clair, si je reviens bredouille de ces vacances de la Toussaint, la partie est terminée.

Bien entendu, c'est délicat car je ne dois pas forcer ma fille, tout au plus dois-je lui rappeler qu'elles devaient faire une bonne bouffe ensemble. C'est tout. Surtout pas de pression.


31 octobre.
Elles ont rendez-vous à la gare de Trappes à 13h30. Je l'accompagne jusqu'à la gare d'avant, St Quentin en Yvelines, car c'est un coin qui craint un max. J'ai mon portable (un gros machin des années 90 avec une antenne au bout !) et c'est elle qui m'appellera pour me dire quand je dois venir la chercher.
Mais, dans le train du retour, surprise ! Appel sur mon portable de... mon épouse qui me dit texto :

« Je viens d’appeler notre fille, qui m’a dit qu’elle était à Trappes et qu’elle attendait Nathalie. Puis celle-ci est arrivée, et je lui ai demandé si je pouvais lui parler. Elle a bien voulu et la conversation a été très cordiale »

Bon point.

Je passerai la journée à me balader, le coeur battant, dans Paris, guide du Routard à la main.
Et je regarde les heures tourner, le temps joue pour moi. Si elles entament une conversation poussée, elles ne peuvent pas ne pas parler de moi...

Vers 18h, coup de fil de ma fille : elle est invitée à manger par Nathalie. Elle me téléphonera pour que je puisse la récupérer.

Hum, que c'est bon tout ça...

20h, nouveau coup de fil. Elle m'attend à la gare de St Quentin à 21h44.
C'est très juste, parce que Montmartre-St Quentin à cette heure-là, c'est pire que Paris-Le Mans en TGV...

J'y suis quand même. Et là je vois ma fille rayonnante.
"O s'est baladées toute l'après-midi, on a même fait des photos.

Et sa dernière phrase :

- Elle est d'accord pour une nouvelle après-midi demain, et tous les trois "

(à suivre)

18:15 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : miracle, amour

Commentaires

Ta fille s'est protégée, elle a eu raison, ce n'était pas à elle de te sauver... Et puis elle t'a aidé puisqu'elle t'a fait comprendre qu'il fallait que tu fasses quelque chose et a refait le "lien" avec Nathalie...

Écrit par : captaine lili | 30/11/2010

Ohlala ohlala ohlala!!!
(oui je ne peux dire que ça, là)(je reviens)

Écrit par : CriCri | 30/11/2010

oh p......... enfin enfin enfin une chose positive dans ce chamboulement du tonnerre, c'est vraiment super /// à 3 !!!!! c'est déja ça non ?/// je kifffff la bonne nouvelle, même si évidemment je ne m'emballe pas pour la suite, j'ai toujours la boule au ventre quand j'attends la suite, ne me demande pas pourquoi :-( :-)............. gros bisous Cica

Écrit par : Christel | 30/11/2010

Je te dis.... je m'interroge depuis 8 ans. Ma fille était-elle d'accord pour que je ne revoie Nathalie pensant que celle-ci allait me jeter ? Et voyant que ça n'arrivait pas, le prendre mal ?
Je n'ose pas le croire. Je pense plutôt qu'elle a été dépassée.

Quand à se protéger et à me sauver, toi Lili qui connait mon histoire jusqu'au bout, ne crois-tu pas qu'au contraire il fallait qu'elle termine ce qu'elle avait commencé ? Ses propos de St Dié étaient clairs, pourtant...

Bises (j'espère que cette fois ça va marcher)

Écrit par : cica pour Captaine | 01/12/2010

J'espère que la suite aura été à la hauteur de tes espérances !

Je t'embrasse.

Écrit par : cica pour Christel | 01/12/2010

Je ne referais pas mon commentaire: c'est toujours ce que je pense!

Écrit par : CriCri | 01/12/2010

Je pense que ta fille n'est pas responsable de ton histoire... même si toi tu as décidé d'attendre qu'elle soit grande (et tu as la preuve que même grande et sachant que tu étais malheureux, c'était compliqué pour elle à vivre et à gérer "toi et Nath"... ) et si Nath a trouvé là le moyen de verbaliser sa peur (ça ne marchera jamais). Elle n'aurait jamais dû avoir une telle place, un tel rôle, ça ne la concernait pas directement. Je sais, c'est facile à dire. Mais je te fais une confidence : j'aime un homme qui fera peut-être ce choix-là : ne pas bousculer sa vie pour ne pas faire de mal autour, même si son bonheur est ailleurs. Alors je comprends. Ce sont des histoires compliquées.
Mais vous n'auriez pas dû demander l'accord de ta fille... comment pouvait-elle te le donner sans trahir sa mère ? Vous auriez dû lui dire "c'est comme ça, tu verras notre bonheur vaut cette peine, tu t'habitueras"... Mais vous avez fait ce que vous avez pu... et il doit y avoir plein de raisons à ça...
Pardon, si je suis un peu rude...

Écrit par : captaine lili | 02/12/2010

Suite au com de Lili
J'ai fait ce choix de ne pas faire de mal...
et là, je me retrouve avec, certes, la tendresse des enfants, mais aucune tendresse masculine...
Et je me dis "le jeu en vaut-il la chandelle ? " ...
Mais c'est vrai... plein de raisons à ça... et sans jamais savoir si une décision sera la bonne...

Écrit par : Teb | 02/12/2010

Je n'ai pas demandé son accord. Je lui ai simplement "avoué" que j'aimais Nat à la folie. C'est elle-même, à St Dié, voyant l'attitude pourrie de sa mère, qui m'a en quelque sorte "autorisé" à vivre ma vie. Mais jamais je ne lui aurais demandé.
Je serais d'accord avec toi si je l'avais - plus ou moins consciemment - manipulée. Mais ce n'est pas du tout le cas, la preuve, c'est qu'au mois d'août, je l'avais laissée voir Nat toute seule.

Sinon, à ton sujet, je suis ravi de la façon dont tu présentes les choses :
"j'aime un homme qui fera peut-être ce choix-là : ne pas bousculer sa vie pour ne pas faire de mal autour, même si son bonheur est ailleurs". C'est exactement ce qui s'est passé pour moi et qui justifiait la décision d'attendre la majorité de ma fille. Il est évident que si, en 1993, je ne m'étais pas posé de question, ma destinée aurait peut-être été toute autre.... Mais je voulais, moi aussi "ne pas bousculer" ma fille.

Bises

Écrit par : cica pour Lili | 02/12/2010

Moi je n'ai même pas la tendresse de ma fille, qui a quitté la maison en 2004, et je la comprends vu l'ambiance qui régnait à la maison. Surtout au printemps de cette année-là....
Ma fille est à l'autre bout de la France, et même si aujourd'hui elle m'a envoyé un tas de mails vu qu'on parlait de sa ville à la télé (les gens bloqués dans la neige), même si je sais que je compte pour elle, on ne vit plus ensemble, et à chaque fois qu'on se voit, on s'engueule !
Donc aucune tendresse de ce côté là, et pas de présence féminine non plus.

Bises

Écrit par : cica pour Teb | 02/12/2010

Ben voui... je crois que la Vie, c'est comme ça pour beaucoup d'entre nous... Plus qu'on ne pense, d'ailleurs !!!
Allez, bisous

Écrit par : Teb | 02/12/2010

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