Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/03/2012

Tragédies et politique

Devant l'horreur qui s'est produite à Toulouse les français ont été vitrifiés. Personne ne pouvait s'imaginer qu'une telle abomination puisse se produire.

Au point qu'il a été décidé, lundi dernier, d'instaurer une "trève" de la campagne présidentielle, de peur que cette tragédie pousse les candidats à là récupérer bassement, à la manière de pillards.

Mais l'histoire nous montre que c'est ce genre de tragédie qui fait basculer les opinions.

Deux (grands) exemples :

En 2001, George W Bush, après une élection assez aisée était retombé au plus bas dans les sondages.
Les attentats du 11 septembre ont vu alors l'Amérique se souder autour de son président. Président qui après une très sincère émotion s'est engagé dans un processus de guerre contre l'Afghanistan, profitant du désir de vengeance de la population des Etats-Unis.
En 2004 il a été réélu...
Sans le 11 septembre l'aurait-il été ?

Plus grave - et j'en suis le témoin - les attentats de Madrid en 2004.
Tout de suite, le Premier Ministre de droite José Maria Aznar a mis ça, sans aucune preuve, sur le dos des indépendantistes basques.
Mais, très vite, on se rendait compte qu'il n'en était rien.
Habitant à Biarritz, je captais les télés Espagnoles, et le peu de connaissance que j'ai de la langue de Cervantes me faisait cependant comprendre que les journaux de la TVE avaient assez rapidement établi la preuve que les Basques n'y étaient pour rien.
A ce moment, Aznar pouvait encore s'en sortir, avouer que tout simplement il s'était trompé. Mais non, il persistera dans cette attitude, alors que les preuves de l'implication d'Al Quaida commençaient à s'amonceler.

Le peuple ne lui pardonnera pas ce mensonge, et à la surprise générale, élira Zapatero - de gauche - quelques jours plus tard à la tête du pays.

Donc il a été décrété une trève durant la campagne. C'est à dire qu'aucun candidat ne devait évoquer, pendant quelques jours, cette abomination.
Quand je dis aucun candidat, c'est aucun candidat.

Hélas, cette trève a été rompue hier.

L'un d'entre eux s'est souvenu qu'il avait un "double job" et a alors revêtu ses habits de "protecteur de la Nation" pour faire passer un très émouvant discours (Guaino écrit très bien), qui sans nul doute, aura des répercussions sur le premier tour.

On se souvient que "Télé-Chirac", TF1, avait exploité un fait divers .

Le 18 avril 2002, Paul Voise, un retraité apparemment sans histoires, apprécié par tous ses voisins, est agressé dans la masure qui lui sert d'habitation à Orléans. Deux jeunes individus non identifiés auraient tenté de le rançonner, puis roué de coups, et incendié sa maison avant de prendre la fuite.

Le lendemain 19 avril le journal de 20 h de TF1 accorde une grande importance à la couverture de ce fait divers. Les images du visage tuméfié et les pleurs de Paul Voise bouleversent la France entière et provoquent une vague d'indignation face à la délinquance. La chaîne LCI (filiale deTF1) repasse 19 fois le sujet pendant la journée.
Les propositions d'aide à la reconstruction du pavillon du vieil homme sont lancées en grand nombre.

Le 20 avril TF1 reviendra très longuement dans ses journaux télévisés sur cette histoire.

Le 22, Jean-Marie Le Pen passe devant Jospin au premier tour...

Pillards, oui, je maintiens.

Je vous embrasse.

Commentaires

J'ai peur en effet que ça fasse la part belle au Front National et que le pire soit qu'elle n'ait même pas besoin de récupérer cette tragédie, que les événements en soi soient suffisants pour cela. Belle journée Cica et des bises

Écrit par : Impsony | 23/03/2012

En fait, 2 candidats peuvent instrumentaliser l'affaire :
• Marine Le Pen, comme tu dis, surtout après que le "Canard" de cette semaine ait fait comme Aznar en 2004, parlant tout de suite de "piste néonazie". Or des néonazis tirant sur des militaires, je n'en ai pas encore vu !
• Le candidat sortant, en ayant rompu la trève et ayant à Toulouse dans un collège revêtu ses habits de "sauveur du peuple". Jospin a perdu la présidentielle sur les peurs, Hollande devra cravacher s'il veut combler le handicap.

Bisous ensoleillés.

Écrit par : Cica pour Impsony | 23/03/2012

Je vais vous dire... pour moi, il n'y a eu aucune trêve ! Et les journalistes sont restés à l'affût des réactions diverses et (a)variées des candidats...

Écrit par : Odile | 23/03/2012

Je suis d'accord :) Il y avait une trêve pour les gogos !

Écrit par : Cica pour Odile | 24/03/2012

Les commentaires sont fermés.