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19/06/2012

J'aurai essayé !

Depuis quelques années, essentiellement à cause de mon travail (stress + horaires décalés) je prenais des tranquillisants.
Atarax et Témesta.
L'un (Atarax) Allergénique et tranquillisant. L'autre seulement tranquillisant.

Je m'étais fixé comme objectif de me sevrer peu à peu, jusqu'à, si possible, la dose zéro, en baissant d'un cran tous les mois.

Je partais de 200 mg d'Atarax et de 5 mg de Témesta.

Un après, cocorico j'avais réussi à éliminer totalement l'Atarax (au prix d'une piqûre de cortisone supplémentaire en juillet, la saison étant très pollinique).
J'étais également passé de 5 mg de Témesta à 3.

J'étais si content que j'en avais fait une note, avec une photo pour mieux illustrer mon propos :

médicaments.jpg

Dans ma candeur naïve, je me demandais pourquoi j'avais dû prendre ces trucs, vu que ça avait relativement facile de m'en sevrer.

Je continuai donc allègrement:

• début avril je passai à 2.5 mg de témesta
• début mai à 2 mg
• début juin à 1.5.

Toujours avec la même candeur, je me disais que le cadeau d'anniversaire de ma fille, en septembre prochain, serait de lui annoncer que, pour la première fois depuis 1973, j'étais arrivé à zéro médoc !!

Le toubib, à chaque renouvellement, me félicitait pour ma volonté. J'étais tout fier, mais honnêtement je ne sais pas si ce médecin a bien fait son travail.

Ca s'apprend à l'école, en CM2:
Si passer de 5 mg à 4.5 ne pose aucun problème, il en va autrement si l'on passe de 2 à 1.5.
D'un côté on baisse de 10% de l'autre de 33%....

J'aurais dû "étaler" ce sevrage...

Bref, ceux qui lisent mon blog, et surtout ce que j'écris dans Facebook ont pu facilement se rendre compte que depuis le mois de février j'allais de moins en moins bien.

Mon épouse a fait sa crise le 22 mai, et à ma grande surprise, j'ai supporté son hospitalisation beaucoup plus mal que les autres fois. J'ai mis ça sur le compte de la chaleur qui régnait à ce moment-là.

Le 29, elle sortait, très très abîmée...
D'abord elle parlait comme si elle avait 3 g d'alcool dans le sang.
Puis elle dormait tout le temps.
Elle trébuchait sans arrêt.
Elle avait mal partout.

Je ne suis pas médecin, j'avais vu qu'on lui avait rajouté une dose de gardénal à 150 mg, mais je ne faisais pas le rapport !
C'est Lucienne, notre copine, qui le fera, plus tard, bien plus tard, en nous montrant la notice. Elle avait tous les effets secondaires du gardénal !

Mais ça je ne le savais pas.... Et la voyant dans cet état-là, je fis la connerie de prendre sans attendre les vacances en Ardèche qui avaient été repoussées à cause de son hospitalisation.

Déjà là-bas, cagnard pas possible, chambre plein sud, avec 28 degrés quand même la nuit, même fenêtre grande ouverte.
En plus je voyais le regard des autres face à mon épouse qui pensaient (certains même à voix haute - et elle a dû l'entendre) qu'elle avait une bonne cuite.
Plus ce frein qui a lâché et qui a nécessité tout un trafic (attente dépanneuse- attente taxi - 1h30 de taxi aller plus 1h30 retour le lendemain matin) ce qui n'a pas arrangé mon épouse.
Et puis moi, la veille de cette panne, LA connerie :
On était le 1er du mois, je baissais ma dose de médocs ! Donc passage de 2 à 1.5...

Après un retour catastrophique, ne voyant aucun progrès chez mon épouse, pensant que ça serait définitif, j'étais complètement abattu.

Le lundi 4 on alla chercher notre chat en compagnie de Lucienne, et nous nous arrêtâmes pour faire des courses.
Comme à chaque fois, je "fis le tri du caddie". C'est à dire que j'enlevai du chariot les articles présentant un rapport qualité/prix mauvais. Par exemple du roquefort bas de gamme plus cher que le Société. C'est qu'il faut faire attention à présent que je suis en retraite !

Mais cette fois, je sentis les larmes me monter, et je me précipitai vers les toilettes de l'hypermarché pour les faire couler. Je me sentais coupable d'avoir fait ce geste...

Bon Dieu, mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Je n'avais pas versé de larme depuis des années ! En dehors des salles de cinéma bien sûr...

Le lendemain mardi 5 juin a bien failli être mon dernier jour.
J'étais complètement abattu... Avec des sentiments mélangés : Le premier, pensant à mon épouse qui n'avait pas mérité ça.  Le second, pensant à mon incapacité de devoir la "gérer" ainsi à vie. Le troisième, ce sentiment de culpabilité d'avoir désormais à devoir lui refuser les petits plaisirs qu"elle voulait s'offrir, et ce pendant 5 ans, le temps d'attendre qu'elle touche sa retraite.

Plus des calculs morbides : Je savais qu'elle était malheureuse, et je pensais dans ma détresse que s'il m'arrivait quelque chose, elle aurait droit à ma pension de réversion, plus sa pension d'invalidité.  La maison étant payée, elle l'aurait vendue et aurait pu s'offrir deux petits appartements, l'un près de sa famille en Normandie, l'autre près de notre fille. Je ne la laissais pas financièrement sans rien.
Donc je m'imaginais dans mon délire que j'étais un obstacle à son bonheur. Déjà que j'étais le méchant qui lui interdisais la moindre goutte d'alcool, que j'étais le méchant qui lui interdisais (non qui lui déconseillais) de conduire, j'étais également le méchant qui lui refusait finalement tout...

Cela je ne pouvais plus le supporter.
Je voyais la boîte de gardénal qui me faisait de l'oeil, et je pensais que cette fois, ça ne ferait pas de pli...
J'attendrais bien sûr qu'elle soit couchée.

Mais, quand même, je me devais de m'expliquer. On ne "part" pas comme ça....
Quoique... dirait (avec raison) mon amie Odile...

Aussi, j'écrivis une longue note intitulée "je crois que la bête revient", postée à 16h24.

Ce n'étais pas du tout, mais vraiment pas du tout un appel au-secours ! Car quand on lance un appel au-secours, on attend du secours, CQFD. Mais là qui pouvait me porter secours ? Personne ne pourrait rendre sa santé à mon épouse, personne ne lui permettrait de revivre comme avant....

Je n'eus donc pas de secours, mais en revanche j'eus des témoignages d'amitié. De fraternité.

Et surtout "LE" com. Je ne dirai pas de qui il était (elle se reconnaîtra) mais ce com disait en substance :
"c'est le stress, la fatigue accumulée ces jours derniers qui se font ressentir là pour toi. "

Et là je fis un lien entre mon sevrage et mon état. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Je n'étais plus "protégé" suffisamment. Quand mon épouse prend la moitié de ses médocs, elle fait une crise c'est inévitable. Moi c'est de deux tiers que j'avais baissé ma dose ! Il était logique que je fasse aussi ma crise !

Et aussitôt, je repassai de 1.5 mg à 2.5, en voyant comment je réagissais. Si ce n'était pas suffisant, je monterais, jusqu'où il fallait monter.

En revanche, pour mon épouse, une fois le "diagnostic" établi, en accord avec le médecin, on allait la sevrer. Mon médecin - pas doué en calcul - avait prévu une semaine à 140 mg, puis une semaine à 130, etc etc...
Je pris sur mon bonnet de planifier 5 jours à 140mg, puis 6 à 130, puis 7 à 120, puis 8 à 110, etc...

Et là encore, on verrait comment elle réagirait. Et jusqu'où il fallait qu'elle descende.

Au jour d'aujourd'hui, je peux vous dire que tous les deux allons bien.

Je suis à 2.5 mg de témesta et j'y resterai.
Elle est à 110 mg de gardénal et je pense que 100 sera une très bonne dose.

Mais.... pour moi ce n'était pas fini !!!

Car voici 4 jours, une tempête de sud a ramené un pollen monstre dans la nature, et ne pouvant pas me faire "cortisoner" (Week-end), je me suis rabattu sur ce que j'avais à savoir.... l'Atarax.

Idem, j'ai commencé par 0.25, ce n'était pas encore ça, puis 0.50 un léger mieux, puis 0.75, ah, je touche au but, et la dose de 100 me semble finalement la bonne.

Si bien que j'ai quand même régressé jusqu'à octobre dernier en ce qui concerne l'Atarax et à avril en ce qui concerne le Témesta.

J'aurai essayé !

Je vous embrasse.



18:49 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Comme quoi,les médecins doivent etre fort aussi en calcul!J'ai remarqué que sur leur bureau mainant,ils avaient tous une calculatrice pour ne pas se tromper dans les doses,non?Cica,j'aime ta phrase écrite en vert:Au jour d'aujourd'hui,je peux vous dire que nous allons bien tous les deux !Meme si le pollen t'embete,lessentiel,c'est que tes idées noires soient loin derriere!!!!!!!!Je t'embrasse.

Écrit par : lynda | 19/06/2012

Non seulement ils ont une calculatrice, mais ils consultent souvent frénétiquement leur "VIDAL"...
Mon toubib (que j'aime bien par ailleurs) me l'a confié récemment "nous ne sommes plus que des épiciers"...
OK, à quand le bac +10 pour les épiciers ???
Je t'embrasse.

Écrit par : Cica pour Lynda | 19/06/2012

"au jour d'aujourd'hui, je peux dire que tout va bien".
OK. Je veux bien te croire. Mais pourquoi alors t'es-tu précipité, comme tu m'as dit, pour rembourser par anticipation le crédit qui te restait, malgré les pénalités? pourquoi depuis 6 mois as-tu pris une assurance obsèques au nom de ta femme (j'en sais des choses hein ?) et pourquoi commences-tu à vendre tous tes disques rares sur le site Priceminister?

Écrit par : Une de tes copines du Net | 20/06/2012

Ne mélangeons pas tout....
1) Il est vrai que j'ai fait ce geste en pleine "crise", ne voulant pas que ceux qui restent soient obligés de se dépatouiller avec ce truc-là...
2) L'assurance obsèques était une "promotion" sur laquelle j'ai sauté. A cette époque j'allais tout à fait bien.
3) Parce que tout bonnement... j'ai besoin d'argent ! J'ai honte à faire bouffer des pâtes 4 fois par semaine à mon épouse alors que j'ai des disques qui valent pour certains plus de 1000 euros...
Je te réponds plus précisément en mail. Bisous :)

Écrit par : Cica pour "une de mes copines" | 20/06/2012

Parfois les béquilles sont nécessaires! Si tu t'étais cassé la jambe, tu n'aurais aucun souci à accepter un plâtre et des béquilles, non? Pour tout le reste, ce qui concerne l'argent, je ne dirai rien, vivant dans un pays riche! :-) Je t'embrasse.

Écrit par : Brigitte | 20/06/2012

Réflexe de mec, qui ne veut pas "dépendre de médicaments" :(
N'empêche que j'ai eu chaud ce fameux mardi... Si je n'avais pas eu ce com qui parlait de stress accumulé je n'aurais peut-être pas fait le rapprochement ! Toujours sauvé par le Gong !
Enfin, toi et moi savons comment Il s'appelle, "le Gong" ;-))
Je t'embrasse.

Écrit par : Cica Brigitte | 20/06/2012

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