14/12/2012
Cassures
La vie n'est pas un long fleuve tranquille...
Et tant mieux !
Une existence est loin d'être homogène, et se compose de "bouts de vie", séparés chacun par une cassure. Cassure qui peut être petite ou grande, bonne ou mauvaise.
Par exemple, se retrouver au chômage est une grande cassure négative. A contrario, gagner au loto est une grosse cassure positive.
Les deux engendrent du stress, négatif ou positif mais hélas le tensiomètre se fout de ces considérations psychologiques...
Comment reconnaître une cassure ?
Simple.
Après la cassure, on se remémore sans cesse la période d'avant.
"quand je pense, il y a seulement 3 jours, j'étais encore comme ça.... "
Quand la cassure est négative, on se dit que ce serait parfait si la vie était comme un traitement de texte, qu'on puisse cliquer sur la petite flèche bleue pour revenir en arrière... On voudrait remonter le temps et éviter la cassure.
Au contraire, quand elle est positive, on ne voit que ce qui s'est passé depuis la cassure, on n'ose même pas songer à l'"avant", cet avant qui finalement était gris et terne. Mais ça on ne le savait pas... On n'osait même pas l'imaginer.
Je reprends mes deux exemples : celui qui perd son boulot pense sans cesse au temps où il en avait, ressasse et ressasse, voire culpabilise et voudrait bien revenir dans le temps pour essayer d'en trouver l'origine et si possible éviter la cassure.
Celui gagne au loto ne veut plus rien savoir du temps d'avant, ce temps où - souvent sans le savoir - il menait une vie vraiment pas terrible. Il ne pense qu'au trésor qu'il a gagné, et son plus gros "souci" est de savoir à présent comment il va le gérer...
Voilà, c'était mon petit cours du soir !
A bientôt.
17:28 Publié dans psy | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
Tu généralises comme si tout le monde vivait ça mais d'après mon expérience, il n'y a qu'une suite d''évènements - blessures ou joies - qui forment un même chemin. Ce qui m'a sauvée, c'est de réussir à faire le lien (au bout de longues années, certes) entre ma vie d'avant l'opération et ma vie d'après. Vouloir effacer le passé ou bien y revenir ne rend pas heureux. Ce qui rend heureux, c'est d'intégrer ce que tu appelles "cassure" dans sa vie.
Enfin, ça c'est mon avis. :-)
Écrit par : captaine lili | 14/12/2012
Je voulais écrire... mais lisant le commentaire de Captaine lili... je n'ai rien à ajouter quoique? !Je pense exactement pareil. Est-ce qu'une personne mise en invalidité ne pense qu'au passé? Je ne sais pas. Est-ce qu'une personne qui gagne des millions au Loto est plus heureuse? Je ne sais pas. Dans cette société de consommation et de compétition (où même le jeu n'est limite plus ludique puisqu'on en arrive à y prendre un goût qui peut devenir amer) , j'ai parfois l'impression que l'on passe à côté de l'essentiel. Ce que je pense n'a aucune importance. Mes cicatrices sont présentes, mais elles m'appartiennent. Mais ceci ne regarde que moi... Des bises. Ps: j'attend la chute de la neige du toit....
Écrit par : Brigitte | 14/12/2012
J'ai sans doute généralisé, car effectivement je ne pense pas du tout la même chose que vous. Lili, par exemple son idée du bonheur. Pour moi, intégrer une cassure négative, ce n'est pas du bonheur, c'est de la résilience. Brigitte, tous les infirmes que je connais pensent sans cesse à leur vie d'avant, à commencer par mon épouse...
Mais effectivement pour un statisticien ça la fout mal !!!
Quand au jeu, je vois ce dont parle Brigitte mais un jeu peut servir à combler un manque. Tant qu'il n'y a pas de mise d'argent, cette attitude pour moi n'a rien d'anormale. Et de toutes façons, quand le vide se comble, l'addiction s'éteint d'elle-même.
Enfin, pour le toit, moi c'est (enfin) fait depuis tout à l'heure !
Écrit par : Cica pour Capitaine Lili et Brigitte | 14/12/2012
Je ne devrais donc pas être heureuse ? Pourtant je le suis, avec toutes les blessures que j'ai. Pas toujours, pas tout le temps, c'est tout. Oui, c'est de la résilience. Mais à quoi sert la résilience si ce n'est à être heureux avec tout ce qui nous a fait ? Je suis en invalidité et je ne pense pas à ma vie d'avant. Parce que ma vie d'avant, ça ne veut absolument rien dire. Il n'y a que la vie maintenant qui a du sens. Oh, je peux me demander ce que je serai devenue sans tout ça mais comment avoir la réponse ? Serai-je en couple ? Heureuse ? Rien ne peut l'affirmer. Là, je sais que j'écris et que ça me remplit de joie. Que je viens de trouver un boulot bénévole qui me permet de me rendre utilise socialement malgré mes contraintes de santé, et franchement, ce n'était pas gagné...
Écrit par : captaine lili | 14/12/2012
La vie est faite de multiples cassures, petites ou grandes...
Elles nous font grandir parce qu'elles nous obligent à trouver des stratégies pour les contourner, les intégrer, s'en servir pour construire la suite...
Certains peuvent avoir la chance d'une vie sans (trop de) cassures... Mais sont-ils plus heureux pour autant ?
Écrit par : Teb | 14/12/2012
J'ai une amie qui se plaint toujours de tout et de rien,pourtant elle est en bonne santé,ses enfants et son mari aussi,elle a un boulot et une belle maison!Je lui répéte souvent:Mais de quoi tu te plains?Je pense qu'il faudrait une "petite" cassure(pas trop dur quand meme),pour qu'elle réalise enfin qu'elle a tout pour etre heureuse!
Écrit par : lynda | 15/12/2012
Non, pas trop grande la cassure ! Ma devise, affichée depuis longtemps au fronton de Facebook est "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort".... Donc pour arriver au stade 2) il faut passer le stade 1) et parfois ce n'est pas du tout mais alors pas du tout évident ! Ce pauvre Psyblog ne l'a pas dépassé, et à présent j'ai une petite idée sur ce qui s'est passé :(
Écrit par : Cica pour Lynda | 15/12/2012
Je peux te donner mon avis sur le sujet : une vie monacale ne me rendrait pas "heureux". La vie doit être à l'image de tes montagnes Vosgiennes, ou des miennes Jurassiennes, avec des montées, assez douces et régulière, d'où on découvre au sommet des paysages fabuleux. En plaine pas de montée, pas de paysage fabuleux...
Certes ensuite il y a la descente, mais chez toi comme chez moi en général est elle ne dure jamais longtemps et elle n'est pas trop dure à gérer.
En revanche les Alpes !!!!
Bises :)
Écrit par : Cica pour Teb | 15/12/2012
Je venais aux nouvelles... Tout plein de bises tendres.
Écrit par : sympho2 | 15/12/2012
Comment ça aux nouvelles ?
Bises quand même !
Écrit par : Cica pour Sympho 2 | 15/12/2012
Pas si vite !!! Ses petites plaintes répétées sont peut-être un appel au-secours au sujet de quelque chose de grave dont elle n'ose pas parler... Si ça se trouve sa "cassure" a eu lieu, sans que l'entourage le sache.... Il y a des gens qui sont assez forts pour ne rien laisser paraître. Tu devrais discuter plus profondément avec elle, tu apprendrais peut-être des choses !
Bises.
Écrit par : Cica pour Lynda | 15/12/2012
Mais justement, la résilience n'est-elle pas la façon de trouver des joies dans le plus obscur? Tous les "infirmes" que je connais, sont plus dans le présent que dans le passé. Tout ceci dépend sûrement du fait d'appréhender la vie. Quant au jeu: je ne t'ai pas "engueulé" :-), je suis juste dubitative sur le fait que tu publies ceux qui t'éjectent... des mauvais joueurs il en existera toujours... tant dans la vie réelle que dans le virtuel! Celui qui n'accepte pas la défaite, ben on s'en fout, non? En fait n'étant pas joueuse, je ne peux me mettre à la place des autres. C'est juste l'esprit de compétition qui me dérange... car la compétition devient le moteur de notre société. La télévision - sociologiquement parlant - en fait usage à l'excès!
Quelques réflexions de ce dimanche pluvieux... je t'embrasse.
Écrit par : brigitte | 16/12/2012
Oui, la résilience peut faire trouver des joies, comme tu dis, mais sincèrement (du moins pour moi) le bonheur c'est quand même autre chose ! La dimension n'est pas la même ! Sinon, on ne doit pas fréquenter les mêmes infirmes, parce que les "miens" ne cessent de parler du temps où ils étaient valides... Pour le jeu, tu m'as dit que j'étais addict (faux - je peux cesser du jour au lendemain sans pb) et reproché de clouer au pilori ceux qui quittent la partie en rase campagne pour permettre d'avoir un bon "tableau de chasse". Oui je les publie, et je continuerai à les publier. Je l'ai écrit sur ma réponse sur FB, s'ils font ça dans un jeu, ils doivent le faire aussi dans la vie. Quand à la compétition, tant qu'elle n'est pas malsaine, je crois qu'elle est émulatrice. C'est à dire que je suis contre les jeux qui "éliminent" (comme les 1.000 bornes, Que le meilleur gagne - où j'ai pourtant triomphé ! -), ou la télé réalité. Mais pour les jeux qui enrichissent.
Sinon, oui, la neige a rapidement fondu, c'est dommage, j'aimais bien ce décor qui me faisait penser à Walt Disney :)
je t'embrasse.
Écrit par : Cica pour Brigitte | 16/12/2012
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