01/12/2018
QUE VEULENT LES GILETS JAUNES ?
Au début il n'était question que de carburant.
Mais peu à peu ça a dégénéré. Une brèche dans laquelle le mécontentement général s'est engouffré.
A mon sens, cela aurait pu être évité.
Depuis longtemps, la mobilisation du 17 novembre était annoncée, comme un appel au secours d'un peuple qui n'arrivait plus à boucler ses fins de mois à cause d'une pression fiscale de plus en plus forte, et qui n'était pas dans le programme de l'actuel président de la République.
Je pense sincèrement qu'il aurait suffi d'un geste d'apaisement de la part de l'exécutif, comme par exemple le gel de la taxe sur les carburants et le mouvement aurait cessé de lui-même.
Au lieu de ça le même exécutif non seulement n'a pas fait un seul geste, mais au contraire, très "Marie-Antoinette 89", a attisé les mécontentements. "Le cap sera maintenu" a été la seule réponse d'un premier ministre arrogant.
Au nom d'une taxe carbone alors "qu"en même temps", Macron a autorisé la destruction en Guyane de 1500 hectares de forêt Amazonienne pour... chercher de l'or !
Pire, le "coup de pouce" au SMIC traditionnellement octroyé chaque année n'aura pas lieu cette année.
En tant qu'ancien soixante-huitard, je sais comment ça se passe. Les vrais casseurs, qui se glissent dans les manifs pour faire leur sinistre besogne, ça existe.
Mais le problème c'est qu'il n'y a pas que des casseurs, il y a aussi des vrais gilets jaunes qui manifestent pour la première fois de leur vie et répliquent à l'agression parfois brutale des "forces de l'ordre", parfois en proportion. Et les télés, qui au fond n'ont pas trop changé vis à vis du pouvoir en pace depuis 50 ans, montrent uniquement ces images de violence parisienne, en "oubliant" ce qui se passe en dehors de Paris, en qualifiant les manifestants d' "extrêmes". Gauche ou droite selon la couleur des télés.
Alors, la solution ?
Chirac l'avait trouvée en son temps, après les grandes grèves de décembre 95 :
la dissolution de l' Assemblée.
De deux choses l'une : soit ce mouvement est superficiel, ou très minoritaire dans "la France profonde" (comme en 68) et la majorité actuelle sera reconduite.
Soit c'est vraiment profond et alors on rebat les cartes.
L'idéal aussi serait d'imiter les Américains, avec des élections de mi-mandat. Cela rendrait nos gouvernants moins arrogants entre la seconde et la quatrième année de leur septennat. Ah certes je les entends parler de leur "non-visibilité à long terme", mais à mon sens deux ans et demie pour faire des "réformes" (mot vidé désormais de son sens) c'est largement suffisant si les "réformes" sont justifiées.
En attendant, il faut calmer les esprits et arrêter cette arrogance de la part du pouvoir, surtout la surpression fiscale.
Avant qu'il ne soit trop tard.
Je vous embrasse.
13:34 Publié dans actualité, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Bonjour Patrick!
Très intéressante analyse de la situation assez surprenante où se trouve la France depuis quelque temps. J'ai regardé des résumés sur les chaînes d'info et c'est hallucinant. Indépendamment des violences en tout genre,ma sympathie va vers ce mouvement citoyen qui fait preuve d'un grand courage. L'attitude du gouvernement me déconcerte. Tout à l'heure j'ai vu Aurore Bergé sur BFM,complètement en dehors des clous tenir des propos de petite fille. Mais n'y connaissant rien,je m'arrête là. Je m'associe entièrement à ta conclusion. A bientôt. Cédric
Écrit par : cédric | 03/12/2018
C'est très bien analysé, bravo !
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Écrit par : celestine | 04/12/2018
Merci Célestine de votre com, qui me permet du coup de savoir que je ne suis pas lu que pour mes hit-parades, d'autant que ça m'a donné l'occasion de parcourir votre propre blog, qui est très agréable à lire.
A bientôt de vous lire dans mes modestes colonnes.
Patrick
Écrit par : Cica pour Célestine | 04/12/2018
Je viens discrètement te lire régulièrement... Ton analyse me parait bonne...Difficile de se faire une opinion avec cette violence qui entache ce mouvement...
Écrit par : manoudanslaforet | 04/12/2018
Mai 68 se répète. Du moins sur la forme : Télés aux ordres du pouvoir, exécutif sourd et même provocateur (des quartiers - partout en France - sont à feu et à sang, et ce que Jupiter retient de tout ça : on a sali l'Arc de Triomphe !!!!)
Mais le fond n'est pas le même : 68 c'était le monde étudiant et lycéen de Paris, loin des aspirations de la "France profonde" (qu'en pensait le charcutier de Brest ou le garagiste de Mende ?), cette fois ce mouvement est parti de cette même "France Profonde" et Paris n'en est que la "vitrine".
J'ai bien peur que l'état d'Urgence soit ressorti et les hommes en armes avec, ce qui risque de faire mal samedi prochain.
Amitiés
Écrit par : Cica pour Cédric | 04/12/2018
Ca me fait plaisir que tu me commentes, toi l'une de l'ex "rue des blogs", une des premières commentatrices de ce blog-ci.
C'est vrai je sature à devenir uniquement qu'un "pourvoyeur de classements", surtout ces années 80 où on n'avait pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Je pense que je vais de plus en plus "aérer" ce blog, des coms comme le tien ou celui de Célestine m'y encouragent.
A bientôt !
Écrit par : Cica pour Manoudanslaforêt | 04/12/2018
Si les Gilets Jaunes pouvaient se rebeller contre l'accueil, le mépris que certains infirmiers, certaines personnes (Secrétaires, agents d'entretien), psychologues, psychiatres, réservent aux patients d'hôpitaux psychiatriques comme cela a été mon cas, je serais pour le mouvement à fond !
Plus que tout, je crois que ce mouvement au fond veut signifier qu'il y en a ras-le-bol qu'en France certains grands patrons gagnent du fric et maltraitent leurs employés, ras-le-bol des inégalités sociales et des gens qui se la pètent au détriment d'autres ! Et en ce sens, je suis d'accord : Révoltons-nous ! Ce qui me fait de la peine, c'est que cette colère des français, légitime selon moi, soit récupérée par le Front National.
Ce mouvement est malheureusement, pour moi, de façon à peine voilée, ce qu'avait été le mouvement "Famille Pour tous" contre la loi Taubira, une tentative pour l'extrême-droite qui n'a pas digéré sa défaite de 2017, de se faire à nouveau entendre. Et c'est en cela que ce mouvement est dangereux.
Comme le mouvement "Famille Pour Tous" avait surtout été récupéré par l'UMP fin 2012 / Début 2013 car il n'avait pas digéré sa défaite et la victoire de Hollande en mai 2012. Faut dire qu'avec un tel c.. comme Sarkozy, imbu de sa personne et qui m'a toujours insupporté, cette victoire de Hollande en 2012 était plus que logique.
En fait, pour moi Sarkozy est le premier président qui a décrédibilisé la fonction présidentielle et affiché ouvertement son mépris des français, même de ceux qui avaient voté pour lui, qui, pour certains, ont préféré voté Hollande en 2012. Me concernant, depuis mes 18 ans (en 2000), j'ai toujours voté à gauche, sauf évidemment au deuxième tour des présidentielles de 2002 et à celui des présidentielles de 2017 où j'ai voté En Marche, mais, même si je ne partageais pas les mêmes opinions que lui, j'appréciais pourtant Jacques Chirac. Je trouvais qu'il avait l'air d'être quelqu'un de foncièrement humain et proche des gens. Ce qui était tout le contraire de Nicolas Sarkozy !
Imaginez : J'ai dû encore une fois de plus, célébrer sa fête, hier soir (La Saint Nicolas) avec ma famille, ma mère étant alsacienne. Autant dire que depuis 2007, je n'aime plus tellement cette tradition. Je vous conseille d'ailleurs le livre de Catherine, Cabu, Charb, Jul, Luz, Riss, Tignous, Wolinski "Bonne fête Nicolas" paru chez Vent des Savanes en 2007. Dommage qu'il s'arrête avant la rencontre de Sarkozy et Carla Bruni, une Carla Bruni que j'aimais bien, avant cette date.
Pour moi, plus que la politique de Macron, ce ras-le-bol général qui s'exprime avec Les Gilets Jaunes est en fait la résultante d'une perte de confiance des français envers leurs chefs de l'état successifs qui date de l'ère Sarkozy !
Écrit par : Hug | 07/12/2018
Très bonne analyse de votre part Cica et Hug à mon avis bien sur...
Je le pense vraiment pour le parallèle avec 68, vraiment parallèle parce ces lignes ne rejoindront qu'à l'infini !
En 68, 23 ans après la fin de la seconde cata mondialisée, la vie en France ne pouvait pas à mon avis être considérée comme très pénible pour ceux qui avaient la santé et n'hésitaient pas à bosser avec les horaires de l'époque et même plus, démocratisation de l'automobile, les vacances au camping, la TV...
Alors que les 4 dernières décennies ont été catastrophiques, avec la mondialisation qui n'est pas un phénomène naturel, mais une étape du "programme" des puissants internationaux.
Démantèlement de nos industries, immigration plus qu'incontrôlée mais provoquée, ventes de biens nationaux, autoroutes, parkings, aéroports,etc. vignettes pour ceci-cela, désinformation permanente, bourrage de crâne, milices, SAC, suicides et accidents douteux de ministres, hommes politiques ou du show-biz, repentances et insultes envers la France et les français... (trop long de tout citer)
La répartition presque homogène des manifestants Gilets Jaunes, même et surtout dans les fiefs un peu coincés dans le rouge ou le bleu depuis des décennies montre que le mal-être est important !
Après, on ne s'entendra pas sur la condamnation, que dis-je la damnation d'un parti qui n'est absolument pas responsable de cette situation et au contraire sonne le tocsin depuis Giscard et même avant.
Il faut toujours écouter les différents points de vue et parfois même en tenir compte, pour mériter d'être appelée "Démocratie".
Perso je pense que ce gouvernement a déclenché des haines, une violence entre les forces de l'ordre et une partie de la population et que le minimum pour s'en sortir sera une démission du "président", donc du gouvernement, et une réforme importante du mode de scrutin.
Moins d'élus, mais pas une proportionnelle intégrale, pour ne pas retourner à la quatrième république. Un seul tour, sans découpage géographique sur listes nationales et une prime à la liste arrivée en tête.
Écrit par : Claude | 02/02/2019
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