01/09/2019
mon "Parkinson-mètre"
Ou la bonne occasion de mesurer mon Parkinson.
C'est sur le chemin du retour, entre l'Auvergne et Sanary, que je peux mieux le faire.
C'était hier.
Départ de Pont d'Alleyras par 6 km de montée en virages serrés. Dès le départ je suis dans l'ambiance.
Mais ce genre de route me convient parfaitement, ayant souvent vécu en montagne. Même si la route est devenue sous-dimensionnée (enfin, que les bagnoles sont devenues des masodontes ! Les Renault 4 ou autres 2CV mesurent 1,48 m de large, la moindre Dacia
1,90 m...)
Puis je suis sur le plateau, ça tourne moins mais ça monte toujours. Je me trouve à 1100 m d'altitude, et je vais rester à ce niveau durant près de 50 bornes.
Tout va bien jusque-là. Heureusement...
Km 21. Costaros. Là je vais prendre une nationale que je connais bien, la 88. Une route que j'ai prise très souvent entre 1987 et 1995, celle qui relie Mende au Puy et aussi à Clermont-Ferrand. Je vais la longer sur 13 km.
Km 34. Embranchement. Entre la route qu'affectionne chérie - que je vais prendre - et ma préférée, la "Régordane", route large et peu fréquentée qui c'est vrai tournicote pas mal et qui peut être inconfortable pour un passager.
Je continue, tout droit, entre 1200 et 1350 m d'altitude. Entrée en Ardèche, département qui me verra faire le tiers de mon parcours.
Je passe devant la célèbre Auberge Rouge immortalisée dans un film de Fernandel.
Km 53. Col de la Chavade, 1268m, limite de partage des eaux océan-Méditerranée, et aussi limite de partage des chauffeurs, entre les "normaux" et les "dingos". Là fini de rire car commence "la descente de la mort", à savoir 700 m de dénivelé sur 9 km avec des épingles à cheveux tout le long. Oui je sais, j'ai déjà écrit plus haut que ce genre de route ne me déplaisait pas.
Sauf que là, c'est la nationale à 3 voies, le seul chemin qui permet aux camions de relier Marseille (et au-delà vers Toulon et Nice) à Clermont-Ferrand (et le centre de la France). Dix mille véhicules par jour y passent ! Je n'oublie pas qu'en juin 2012 j'y ai laissé tout mon système de freinage...
Km 63, Mayres, véritable bas de la descente.
Ma main commence à trembloter sur le levier de vitesse, mais je tiens toujours.
Là commence "la route des villages". A savoir que sur 22 km, les deux tiers seront en agglomération. Avec feux rouges, rond-points, priorités et ralentisseurs. La joie !
A la fin de ces villages, place aux longs tunnels non éclairés du secteur d'Aubenas ! Avec les lunettes de soleil, le pied quand on passe de la lumière aux ténèbres...
Km 93, Aubenas.
Je tremble toujours, mais je peux continuer.
D'autant que la route devient plus cool. Je me refais une santé sur les 50 km qui m'amènent jusque dans la vallée du Rhône.
Km 145, Pierrelatte. Je ne tremble presque plus. Dehors 36 degrés à l'ombre. Ombre que je cherche pour garer la voiture, car notre minou est dedans ! On trouve la place finalement assez vite, et le resto pas trop loin. Les 36 degrés me tombent alors dessus, et je sais alors que je ne conduirai pas beaucoup plus loin...
Repas vite expédié, direction l'autoroute à 28 km de là, Orange-Nord.
Mais je n'y parviendrai pas. Du côté de Mornas, tremblotant comme une feuille et voyant tourner le paysage, je m'arrête sur un parking et cède la place du conducteur à mon épouse.
Laquelle, en bonne méridionale, sera loin de paniquer devant la conduite sur autoroute de ses compatriotes, retrouvant vite ses "marques" qu'elle avait laissées le 7 juillet dernier.
Je l'ai déjà dit ici, la conduite à l'Italienne je laisse ça aux autres, de préférence à ceux qui ont plus de chevaux que nous sous le capot.
Donc, le résultat du test.
Au-delà de ce qu'espérais. J'ai résisté à la descente de la mort, à l'enfilade des villages-rues Ardéchois, aux tunnels, et au bout de presque 3 heures de conduite non stop j'étais presque frais et dispos.
Ce qui m'a tué, c'est les 36 degrés subis pendant près d'une heure (le resto était ouvert à tous les vents. Comme le font les gens du sud qui ont chaud dans une pièce fermée à 25 degrés mais qui respirent avec 10 degrés de plus avec "de l'air")...
En tout cas je suis bien content que ce soit la dernière fois que l'on fasse ce trajet !
Je vous embrasse.
15:37 Publié dans détripage, les délires de Cica, moi | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
et moi marre des 37 degrés sur Avignon, j'ai fait avec mon épouse le chemin inverse jusqu'à Mende pour une semaine : quel bonheur, je retrouve l'appétît !sinon,; bravo pour ta conduite, je préfère b
sûlr la régordane, tu l'auras deviné !
Écrit par : jmp | 01/09/2019
L'avantage de la Régordane, outre l'absence de camions, c'est de ne trouver les fortes chaleurs que plus loin, à Alès. Alors que là, dès le bas de la descente (Mayres) c'était déjà plus de 30° ! Et il me restait encore plus de 300 bornes...
Écrit par : Cica pour JMP | 01/09/2019
Cher Patrick et à tous.
Quelque soit le sujet, tu es un formidable narrateur. On est dans la voiture, à tes côtés.
Demain, je prendrais le temps d'écouter ton hit parade.... " trafiqué " si j'ai bien compris, mais nous le faisions tous!
En toute bonne fois.
Écrit par : boixiere | 01/09/2019
en toute bonne foi, c'est mieux au niveau orthographe.
A ce propos, certains forums sont une catastrophe au niveau texte, ce n'est pas le cas ici.
Par contre, il n'y a pas ici la possibilité de revenir sur le texte pour corriger une faute.
Écrit par : boixiere | 01/09/2019
Je reconnais certains lieux notamment en Ardèche dans ton parcours entre l'Auvergne et Sanary et c'est vrai que cette route est loin d'être facile avec en plus la chaleur, je dois dire en lisant ton récit que tu tiens toujours bien le volant. En ce qui me concerne ce que je crains le plus ce sont les petites routes de col mentionnées en rouge et blanc sur les cartes Michelin (libellées parcours difficile et dangereux), je me souviens d'avoir eu très peur un jour d'été en 1993 en Lozère où depuis le village montagneux de St Pierre des Tripiers (lieu de notre gîte en location) j'ai voulu prendre un raccourci pour rejoindre Le Rozier, route en descente traversant les corniches du Causse Méjean, au bout de quelques centaines de mètres en apercevant au loin les virages dangereux sans protection j'ai réussi non sans mal à manoeuvrer pour faire demi-tour. Amitiés à tous, Renaud.
Écrit par : Renaud | 02/09/2019
hit-parade "trafiqué" avec le dosage suivant : mes goûts 50% / les auditeurs 30% / Le hit RMC 20% ! C'est grâce à cette formule qu'Indo est arrivé en tête. Je mettrai aussi numéro un Jean-Paul Césari, et par deux fois, mais il ne marchera que dans les Hautes-Alpes. Je le reverrai, 4 ans plus tard, en lever de rideau à Mende. Il se fera un petit nom par la suite grâce à "Nicky Larson".
Mais il doit avoir des trous de mémoire car je l'ai, voilà plus de 10 ans, demandé en ami sur Facebook et j'attends toujours !
Amitiés
Écrit par : Cica pour Boixière | 02/09/2019
St Pierre des Tripiers ! La 3ème station automatique météo de Lozère, mise en service en 1989...
A La Viale très précisément.
On s'est peut-être croisés là-bas à l'été 1993 car elle tombait souvent en panne (!). Si tu as vu une 4L fourgonnette blanche, c'était moi !
Tu as donc pris la route du Truel.... Ton gîteur ne t'avait pas prévenu au sujet de cette route ? Certes ça coupe mais vaut mieux éviter... Je l'ai faite, une fois et je priais pour ne pas croiser quelqu'un...
Amitiés
Écrit par : Cica pour Renaud | 02/09/2019
comme Renaud , je connais pas mal l'Ardèche , limitrophe avec la Drôme . beaux paysages aussi mais l'hiver est rude dans les montagnes du côté du Cheylard . l'été j'allais à Entraigues voir si je voyais Jean Ferrat par hasard ( je ne l'ai jamais vu et pourtant beaucoup d'amis l'ont vu ) , Privas (et sa crème de marron ) et Aubenas voir des connaissances . bref encore un beau département français ! amitiés à tous . Jean
Écrit par : jean | 02/09/2019
oui Patrick j'ai dû certainement croiser ta 4L dans le village cet été là, notre gîte était situé dans un hameau du village,en pleine nature puisqu'en fin de journée on aimait rencontrer souvent le berger avec son troupeau de brebis.Amitiés,renaud.
Écrit par : Renaud | 04/09/2019
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