08/10/2010
Le début des médocs (septembre 1994)
Nous digérons peu à peu le choc du 8. Enfin nous croyons digérer.
Nous nous baladerons beaucoup, essentiellement en Auvergne et surtout le Cantal.
Nous avons une prédilection pour les pédalos, grâce auxquels nous pourrons nous embrasser longuement à l'abri des regards. Du coup, nous connaissons tous les lacs de la région !
Pendant ce mois, nous avons bien sûr été danser. Le Déclic nous verra par deux fois. J'ai un tendre souvenir de la seconde fois : C'est la "série-tendresse", et nous dansons un slow, essayant de ne pas trop nous serrer. Passe alors "Il me dit que je suis belle", de Patricia Kaas. Version longue, près de 6 minutes.
Minutes pendant lesquelles nos défenses vont tomber, nos corps se laisser aller. Et nous entendrons distinctement une voix de femme - pas une Mendoise, une touriste, vu son accent - s'exclamer "mais regarde-moi ces deux-là, on dirait qu'ils font l'amour sur la piste..." !
Bref, en cette fin juillet, au vu des semaines passées, il semble évident que nous finirons notre vie ensemble... L'attente vaudra le coup.
Août est le mois des vacances. Pour mon épouse et moi un combiné Pays-Bas/Lille/Alsace/Lons le Saunier/Briançon, et pour elle... Briançon tout court. Dans un appartement qui m'appartient.
Mais ce mois d'août 1994 nous montrera à quel point nous sommes fragiles l'un sans l'autre. Nous nous téléphonerons presque chaque jour - d'une cabine, nous sommes en 1994 - pour nous remonter le moral.
Pour ma part, je me surprendrai en laissant ma fille à sa colo, comme les 4 années précédentes. Car aussitôt après l'avoir laissée, je vais pleurer sans interruption sur le trajet...
Ce jour-là marque pour moi très précisément le début de ma dépression. Laquelle, en ajoutant la maniaco qui allait suivre, ne durerait pas moins de 11 ans...
Dépression certes déclenchée par notre tortionnaire, mais le terrain était déjà bien préparé, par cet amour incroyable que je n'avais pas le droit de vivre encore. Par ces mensonges éhontés qu'il me fallait faire.
Septembre 1994, c'est le début des comprimés pour moi.
Car Nat, prétextant l'arrivée d'une vague cousine qu'elle n'avait jamais encore vue de sa vie, restera cloîtrée chez elle pendant 5 jours..
Du coup, crise de larmes, arrivée du toubib qui d'entrée me prescrit un traitement de cheval. Début de la spirale infernale...
Supplice inimaginable de la savoir juste en-dessous mais de ne pas pouvoir la voir.
En fait, elle aussi était entrée en dépression. En même temps que moi. Mais elle refusera les médocs, préférant le psy. Et cette fameuse semaine était en fait destinée à me cacher son état.
Deux ans qu'on se connaît, un an qu'on s'est déclarés, reste 8 pour la bague au doigt...
(à suivre)
11:50 Publié dans Merci | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : harcèlement, dépression
Commentaires
j'aime ta façon de raconter.... pas facile l'amour chez toi... tendres bises
Écrit par : manoudanslaforet | 08/10/2010
Comme je l'ai dit à Christel, ma façon de raconter évolue avec le temps, je ne garde ce que, 16 ans après, j'estime essentiel. Droit au but, comme on dit à l'OM !
Sinon, Manou, des amours, tu en connais qui soient à la fois fusionnelles et faciles ? J'avoue que je m'étais lancé là dans un drôle de challenge. Mais je pensais avoir fait l'essentiel en apprivoisant Nathalie, en lui faisant réaliser que l'amour n'était pas ce qu'elle croyait. Je n'imaginais pas la suite, et heureusement !
Tendres bises.
Écrit par : Cica pour Manou | 08/10/2010
Chapeau bas pour l'apprivoisement :-) je t'envie un peu...
Écrit par : Christel | 08/10/2010
J'avoue que ça n'a pas été facile, cette première année.
Mais la récompense était au bout :)
je t'embrasse
Écrit par : Cica pour Christel | 08/10/2010
Hallucinant ce que vous avez pu vivre "en même temps"... autant la maladie d'il y a quelques notes que le début de la dépression. Je trouve ça fort, vraiment.
Écrit par : CriCri | 11/10/2010
Oui, comme deux jumeaux, c'est aussi mon impression :)
Bises
Écrit par : Cica pour Cricri | 11/10/2010
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