09/04/2011
Ma désintoxication
La France est un des plus gros consommateurs d'antidépresseurs et autres antianxiolytiques.
Moi-même, depuis près de 40 ans, je participe au mouvement, cause travail posté. J'ai fait des nuits jusqu'à l'âge de 57 ans, et le début des journées est fixé à 5h45...
Je passe sur ma période 1994/2000, où je prenais 14 comprimés par jour, mais pas n'importe quels comprimés. Par exemple un comprimé de médicament A dosé à 0.75 vaudra trois comprimés dosés à 0.25. Donc, c'est par dizaines qu'il faudrait compter...
Mai 99, j'arrête tout. y compris les somnifères.
Ne tarde pas à arriver une maniaco-dépression, durant laquelle je dois dormir environ 3 à 5 heures maxi par nuit !
Ce n'est qu'après ma TS (février 2003) que je reprends mes doses d'avant 93, mon médecin m'ayant assuré que s'il le fallait, il me mettrait en congé maladie jusqu'à mon départ pour Biarritz.
Biarritz où je suis bien accueilli, ce qui me fait prendre juste une dose de 2.50 de médicament A.
A comme antianxiloytiques.
En octobre 2004, je réussis même un prodige. Ayant fui femme et enfant pour aller me ressourcer dans ma ville natale (la femme était en cure, l'enfant s'était barrée étudier en Bretagne), je me mis à diminuer les doses de A. 2.50 le premier jour, puis 2, puis 1.50, puis 1, puis 0.50 puis...zéro !!!
Ce sera la seule fois de ma vie professionnelle où j'arriverai à cette victoire.
Que je comptais bien exploiter...
Hélas, au boulot la situation se dégrade. D'où un médicament B dosé à 100, en plus de mes 2.50 de A.
En 2005, je commence carrément à grincer des dents ! D'où second médicament B à 100 qui vient s'ajouter aux autres.
2006 : c'est
- la mort de mon père
- la trépanation de mon épouse
- le viol de mon blog au boulot
- l'obligation de partir du Pays Basque.
Là va s'ajouter 1 comprimé de somnifère C et un second A 2.50
Je résume.
A la veille de prendre ma retraite, j'avais
5 mg de A
200 de B
50 de C (somnifère).
A présent que le boulot est fini, je suis en train de redescendre.
Pour B, le plus facile, je suis passé à 175 de B début mars, puis à 150 début avril.
Si tout se passe bien, je devrais me sevrer ainsi :
mai : 125 de B + les autres
juin : 100 de B + les autres
Juillet : 75 de B + les autres
Août : 50 de B + les autres
Septembre : 25 de B + les autres
Fin septembre, ne resteraient que A et C.
octobre et novembre je passerais de 50 à 25 de C.
Puis avant la fin de l'année j'éliminerais le C
Reste le A, que 40 ans de travail posté m'ont obligé à prendre.
Mon but c'est de passer de 5.00 à 2.50. Peut-être moins mais ça serait inespéré
Donc, janvier 4.50
février 4
mars 3.50
avril 3
mai 2.50.
Cela est bien sûr un programme "idéal", qui verrait tout ces mois comme un long fleuve tranquille.
Une crise de mon épouse peut ralentir cette progression.
Mais pour l'instant je suis fier du début de progrès que j'ai fait.
Pour les éventuels médecins : A = Témesta, B = Atarax, C = Stilnox.
Je vous embrasse.
17:25 Publié dans psy | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : volonté
Commentaires
à nous deux ça fera une moyenne,je ne sais même pas le goût d'un cp d'aspirine.La seule fois où j'ai pris un cp hyportenseur,pour faire plaisir au cardiologue qui me trouvait 15/8,alors que chez moi je suis toujours entre 11,5 et 12,5,ça m'a fait tomber à 8 et je ne tenais plus debout. Ah si,j'oubliais, je prends depuis au moins 60 ans un cp de magnésium-B6 tous les matins, une manie?je t'embrasse
Écrit par : alain | 09/04/2011
Je ne suis pas médecin, mais je connais :)....200 mg de B ???? Tu faisais comment pour tenir debout, là ? (Ou ai je mal lu ?). Te sevrer de tout cela, est, effectivement, important mais ne le fais pas sans l'avis de ton médecin, sans suivre ses conseils. Des bisous
Écrit par : Sympho2 | 09/04/2011
Tu as une énorme chance.... J'ai connu un collègue à Biarritz qui se vantait n'avoir jamais pris de médicament ni d'avoir vu l'ombre d'un médecin.
Il a été emporté en quelques mois par un cancer de la langue, repéré bien trop tard !
Amitiés.
Écrit par : Cica pour Alain | 09/04/2011
Je ne m'en suis pas vanté, mais il m'arrivait par moments, quand j'étais mal, de charger encore plus la mule. Notamment quand je suis venu te voir la première fois, où j'avais été anéanti par la mort de mon meilleur ami.
Mais, parallèlement, lors de mes missions, il m'arrivait - quand j'étais seul - de diminuer un peu la dose.
Sinon, ne t'inquiète pas, c'est sous surveillance médicale, je n'ai pas envie de refaire le coup de 99 ! Là, une diminution de l'Atarax de 12,% le premier mois 14% le deuxième, 17% le troisième, 20% le 4ème, 25% le 5ème, 34% le 6ème, 50% le 7ème et enfin 100% le 8ème, c'est pas évident mais s'il le faut j'irai moins vite.
Bisous.
Écrit par : Cica pour Sympho 2 | 09/04/2011
Je ne suis pas médecin, mais je connais ces traitements, et je rejoins Sympho sur la nécessité d'un bon suivi médical pour ce genre de sevrage.
La difficulté, dans ce genre de troubles, c'est d'arriver à équilibrer le traitement. Et en diminuer l'un où l'autre risque fort de bouleverser tout ça! Enfin, j'ai confiance, tu sauras rester à l'écoute de tes propres sensations!
A bientôt, et bon courage!
Écrit par : CriCri | 09/04/2011
C'est l'ordre que mon médecin traitant a choisi, le témesta étant à diminuer en dernier.
Bises
Écrit par : Cica pour CriCri | 10/04/2011
ton collègue était sans doute un peu fumeur ou buveur ou les deux?
Écrit par : alain | 10/04/2011
Les deux.... mais sous l'effet d'un harcèlement intensif qui avait débuté en 2006. Je me souviens de ses paroles lorsqu'au téléphone il m'avait annoncé son cancer :"je crois que suis passé de l'autre côté de la barrière... mais au moins on me laissera tranquille".
Trois endroits successifs (Vannes, Biarritz, Lons), où j'ai vu la mort frapper. Enfin, presque, à Vannes elle n'avait pas voulu de moi !
Amitiés
Écrit par : Cica pour Alain | 10/04/2011
J'ai sauté cette note car je ne m'y connais absolument pas en médicament pour symptomes de ce style, non que je n'ai jamais eu à faire à une depression, dailleurs ma 1ère vrai depression devait être à 7ans, ...et oui je voulais mourir. Il y en a eu d'autres après des crises d'envie de mourir, bon j'ai jamais pris l'initiative, trop peur :-) ;-(et je ne sais pas pour quelle raison je n'ai jamais voulu me faire suivre médicalement, en fait je préfèrais mon état naturel, même triste, c'est peut être là mon erreur, de n'avoir jamais essayé de médoc, pour savoir qu'il existe un autre état de bien être que celui que je traîne depuis mes 7ans ....allez savoir ? en tout cas belle journée à tous, bises
Écrit par : Chris R | 12/04/2011
Tu sais, il ne faut pas confondre "dépression" et "coup de blues", même s'il est prononcé. J'ai eu, enfant, moi aussi l'envie de mourir à 12 ans quand on m'a interdit de revoir une petite fille que j'adorais et que parallèlement j'étais le souffre-douleur de la classe.
J'ai voulu mourir aussi à 17 ans quand j'ai été plaqué par une petite salope.
C'est presque "naturel" à cet âge où l'on est si entier, et hélas beaucoup passent à l'acte.
En fait l'envie de mourir a des racines très profondes. Non seulement on juge sa vie inutile, mais on estime qu'en restant en vie on fait du mal aux autres. On regarde les cimetières comme des endroits accueillants... On espère une grave maladie, un truc qui vous facilite les choses...
Du reste ce n'est pas trop la dépression qui occasionne le plus les suicides, mais la maniaco-dépression, ces alternances de domination absolue et de se trouver au fond du trou, alternances qui peuvent se faire en une demie-heure de temps...
Ah j'en aurais à dire là-dessus.
Mais je rends grâce à ces médocs, même s'ils m'ont transformé en zombie car ils ont atténué mon harcèlement (1994/1999), la déchirance avec Nathalie (1997) et la mort de ma maman (1998). Sans eux, j'ignore quelle aurait été ma réaction.
Bises.
Écrit par : Cica pour Chris | 12/04/2011
Oui effectivement là c'est plus clair, longtemps je pensais que ces coups de déprime très haut et très bas n'était guérissable uniquement par la force de volonté de soi même, ce n'est que depuis peu que j'ai appris par mon amie d'enfance qui est également "maniaco" à un degré sévère, que sans medoc elle ne se lèverait plus le matin. Suite à celà j'avais encore douté légèrement, pensant qu'elle devrait quand même y mettre un peu du "sien" -les medicaments ne faisant pas tout le travail. Mais ta note confirme donc qu'il y a des cas de forces majeures, ou le mal est trop profond et qu'il faut se médicamenter sous peine de faire une chose irrémédiable.
Cependant, concernant ton vécu à 17ans" une phrase m'a laissée un peu "sur ma faim" quand à la fille de 17ans qui t'avais quitté, je suis étonnée de lire ce mot "s..." qualifiant son attitude, venant de toi d'habitude si diplomate... Pour moi ça voudrait dire que cette fille qui t'a apparement marqué, aurait agi de manière conciente pour te faire du mal.....?
Tu sais moi aussi à 17ans j'ai fais souffrir mon 1er amour, car je le voyais draguer ouvertement une autre fille a chaque fois qu'il la voyait, et celà devant mes yeux. Un jour j'étais tellement folle de jalousie, j'avais eu tellement mal de cette scène répétée, que je l'ai "désaimé" l'amour passioné que j'éprouvais jusqu'à lors c'est éffondré sans que je n'y puisse quoi que se soit, je l'ai quitté. Dans ce temps de désamour j'étais tombée amoureuse du plus beau garçon de notre bande, qui m'a à son tour bien fait morfler !!! je te raconte pas le final de l'histoire, allez si... j'avais jamais réussi à oublier ce 1er qui me rendait si jaloux, que je suis retournée avec 7ans après (en ces 7ans lui s'était marié a eu un fils puis a divorcé), on a donc re-été ensemble pendant 2ans, et là un soir il me trompe sous le même toit avec sa demi soeur. Moralité: Flop à tous les coups - ça me rappelle un ami qui me disait, "on est tous coupable et on est tous victime." Bon bin la c'était "confession intime" Bisous.
Écrit par : Chris | 12/04/2011
La phrase que j'ai le plus souvent entendu lors de ma dépression fut "secoue-toi..." c'est un peu comme si on demandait à un tétraplégique de courir un 100 m ! Je sais avec le recul qu'avec les médocs j'étais un zombie mais qu'aurais-je été sans ?
Sinon, concernant la seconde partie de ton com, je n'ai aucun respect à avoir pour cette petite garce qui savait qu'elle était belle, et faisait tourner les mecs en bourrique. Pour te situer le niveau, elle était la seule fille dans une bande de garçons, et tous les soirs lisait son "hit-parade" de garçons préférés, et le "numéro un" avait droit à un baiser sur la bouche... Pour "grimper" dans le classement elle nous faisait subir toutes sortes d'épreuves, dont - par exemple - traverser la rade de Brest sur un canot "Fina"... Ou alors grimper une falaise.
C'est d'elle que je tiens cette manie des classements !
J'ai bien trop le respect des femmes pour employer ce mot à la légère. J'ai connu beaucoup de dames, tu t'en doutes, pas mal m'ont "largué", mais ce mot de "salope" va comme un gant à deux d'entre elles, dont celle-là dont je parle dans cette note
http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/08/23/comment-mon-pere-m-a-monte-un-bateau-1964-65.html#more (lire les caractères en ocre).
Tu vois, par exemple, je n'ai pas de ressentiment contre mon ex-épouse qui m'a pourtant plaqué sans prévenir après l'avoir épaulée pendant un mois suite à une dépression. Et qui par la suite m'a fait perdre le tiers de mon poids en 6 mois. Je sais qu'elle était plus victime qu'autre chose.
Mais je crois qu'il faut toujours appeler un chat un chat, ne crois-tu pas ?
Je t'embrasse.
Écrit par : Cica pour Chris | 12/04/2011
Bonjour :-)
Comme il doit être difficile, ce sevrage... J'ai la chance de ne prendre aucun médicament (Dans mon armoire à pharmacie, on trouve uniquement de l'Aspirine à croquer et du Smecta !)
Parfois je dors bien, d'autres fois très mal. Quant au moral, il subit des hauts et des bas mais même si, comme tout le monde, j'ai parfois envie que tout s'arrête, j'ai toujours pu remonter la pente ;-)
J'ai conscience d'être assez privilégiée car, ayant été gravement malade dans mon enfance, je connais les traitements longs et leurs effets secondaires.
Bref, je te souhaite bon courage :-)
Sinon, juste mon humble avis sur cette fille que tu qualifies de s...
Tu dis :
Tous les soirs, elle lisait son "hit-parade" de garçons préférés, et le "numéro un" avait droit à un baiser sur la bouche... Pour "grimper" dans le classement elle nous faisait subir toutes sortes d'épreuves, dont - par exemple - traverser la rade de Brest sur un canot "Fina"... Ou alors grimper une falaise.
Pourquoi, diantre, rentriez-vous (les garçons) dans son jeu ?
Doit-on en conclure que les garçons sont bêtes et perdent toute notion de dignité devant une "belle" fille ?
Excuse-moi mais, en l'occurrence, je n'éprouve pas plus de respect pour eux que pour cette nana ! :-))
Bises
Écrit par : Sylvie | 18/04/2011
Il n'y a rien de plus bête qu'un(e) ado ! Cela se traduit différemment selon les sexes mais entre 12/15 ans et 17/20 ans, bonjour ! Donc nous étions c.., c'est vrai, mais cette demoiselle était vraiment - je le réitère - une s.... pour profiter de notre bêtise et nous faire participer à des trucs dangereux.
En ce qui concerne les médocs, ce sevrage n'est pas facile, car il se traduit soit par des difficultés à s'endormir, soit des cauchemars, soit les deux. Mais il faut que j'arrive à me passer de ces trucs. Si Dieu veut...:)
Bises
Écrit par : Cica pour Sylvie | 18/04/2011
Les commentaires sont fermés.