Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/11/2020

Anniversaires

Deux anniversaires en ce 15 novembre.

D'abord voilà 50 ans mon premier chagrin d'amour.
Pour rester dans l'année 67, je donne raison à Cat Stevens qui chantait First cut is the deepest ....
J'avais 19 ans, elle 15. Première fois pour tous les deux.
Attention ! C'était il y a un demi-siècle, donc on n'avait pas dépassé le stade des baisers enflammés. Mais que c'était doux, que c'était beau. Je la revois me caressant les cheveux...

Une parenthèse inoubliable que cette "amourette de vacances" (dixit mon père) qui nous avait fait faire de beau serments. On va se marier disait-elle, ignorant comme moi que les jeunes filles de la montagne n'épousaient que très rarement des parisiens promis à être fonctionnaires. Et inversement.
Sa famille fit des pieds et des mains pour qu'on ne se revoie plus, après ces merveilleuses vacances. Pourtant, après avoir accompli des exploits surhumains pour la revoir quelques jours, je voulus lui en faire la surprise.
Elle était de mariage, avec une robe qui mettait en valeur sa beauté. Avec un paysage de neige comme décor, normal dans ces montagnes du haut Doubs. Quand elle me vit, elle me tourna le dos. Je me retrouvais comme une pomme avec mon bouquet de roses. Un gentil membre de sa famille l'avait mise au courant de ma venue, parce que j'étais jaloux...

Je porterai la blessure en mois pendant longtemps. Blessure qui se traduira par un tic, qui me durera 30 ans : me passer ma main droite dans les cheveux...
Et toujours pour rester dans l'année 67, j'écouterai à en pleurer cette chanson de Hugues Aufray.

Le temps va passer...

CALENDRIER.JPG



Ma vie sera riche et exceptionnelle. Trouver de nouveau l'amour dans un observatoire perdu dans les nuages, devenir l'animateur radio le plus écouté d'un département entier, vivre une passion impossible sous les coups de hache d'un tyran pas tout à fait fini, faire le tour d'Europe en solex avec mon père âgé de 60 ans, tout cela je le raconte au début de ce blog, qu'au départ j'avais créé pour ça : me raconter. La musique est venue après, bien après..

On saute ainsi 43 ans.
Le 15 novembre 2013 "je m'évade". Je quitte un foyer où ma vie était en péril, en emportant une valisette et un sac à dos. Maison, voiture, souvenirs, disques (!), je laisse tout le reste.
En péril, je le savais depuis août 2012 où la mère de ma fille m'a vu me vider de mon sang sans prévenir les secours (c'est une voisine qui le fera) avec le sourire aux lèvres.
C'était une question de vie ou de mort, j'ai fini par choisir la vie.
Malgré les pressions de ma fille qui m'avait menacé "de ne jamais voir mes futurs petits-enfants".
C'est une femme de parole, elle l'a fait.

C'est par internet que j'ai appris l'existence de Margot (5 ans) et Raphael (2 ans).

Pas question pour moi d'aller troubler l'existence de ces deux bouts de chou. Alors que ce serait si facile...
2 heures 10 de train depuis Paris, leur maison est à 600 m de la gare.
Pas question de menacer leur équilibre, à partir du moment où j'ai été gommé de leur existence par leurs parents. Dieu sait si j'aimerais les serrer dans mes bras... Mais à bientôt 70 ans il me faut agir en adulte responsable.
D'autant que la vie m'a fait un beau cadeau pour le "dernier acte", une femme aimante, courageuse, dévouée auprès de qui je coule des jours paisibles, dans une ville magique. Puisse le Ciel nous accorder encore quelques années de bonheur.

Je vous embrasse.

 

Commentaires

J'ai n'ai pas tellement l’habitude de commenter les billets du domaine de l’intime.
Enfin là il s’agit plus d’extime, puisque vous rendez volontairement public cette part de l’intime.

Mais je pense à cet album de Cali "Verney les bains" (2012) qui pose un regard sur sa vie.

Et beaucoup de titres semblent s'adapter parfaitement à votre récit." La Grotte des amoureux"," Est-ce que tu te souviens de ton premier baiser" (apparemment oui ! et bon anniversaire)

Puis "l’amour m’a tuer" et "Mon ami" pour la partie plus difficile de votre vie.
et enfin le dernier morceau "Happy end" comme une pirouette puisque Cali finit rarement sur une note joyeuse.

Ecoutez le, cet album , vous serez surpris de voir comme ses mots collent aux votres !

Écrit par : Hypothetique | 16/11/2020

Je sais que les notes disons "intimistes" sont difficiles à commenter, même si elles sont assez lues. Et je vous remercie de le faire. J'écouterai l'album de Cali.
Amitiés.

Écrit par : Cica pour Hypothétique | 16/11/2020

concernant le récit de ton premier chagrin d'amour et la blessure qui t'a fortement affecté durant des années, je pense que même si l'on peut s'en remettre au bout d'un certain nombre d'années cela reste comme une marque indélébile qui ne pourra jamais s'effacer, la chanson d'Hugues Aufray que tu évoques Patrick l'illustre bien avec des paroles fortes et émouvantes. Les déceptions amoureuses et les ruptures conjugales sont toujours vécues douloureusement et comme le relève Hypothétique on les retrouve fréquemment développées dans les chansons, ainsi personnellement la chanson " ce lundi là " de Michel Delpech m'a toujours beaucoup ému:
https://youtu.be/qtQ0r5N9qX4 .
Amitiés à tous, Renaud.

Écrit par : Renaud | 16/11/2020

Oui Renaud, à présent la palette des chansons est assez large pour que chacun puisse y retrouver un morceau de sa vie. J'ai deux exemples vraiment frappants, concernant une petite fille de Toulon qui sera toujours un mystère pour moi. C'était en 1963, un mois de juillet incroyable, et brusquement, brutalement même, mon père m'interdira de lui écrire. Et je pense qu'il a dû bloquer ses lettres.

Le temps passe, et en 1967, mon oncle m'invite pour les vacances de Pâques. Il habite à 2 km de l'endroit où j'ai passé ces vacances avec elle (et à 150 m de l'endroit où je commencerai ma vie avec chérie !) Mon intention est de retourner là-bas, savoir ce qu'elle est devenue.
Juste avant, Monty sortait sa chanson "mes rêves d'enfant". Que j'aurais pu écrire...

Le temps passe encore, et en 1978, après des années d'hésitation, je me résous à aller sur "notre" plage, celles des Bonettes.
Et Mort Shuman sort "un été de porcelaine" !!!! Aucun mot à changer...

Quand à "ce lundi-là" j'aime bien cette chanson mais qui a pour moi un goût d'inachevé. Cet homme, trentenaire, apparemment bien en couple, a une situation aisée, et s'enfuit parce qu'il a réalisé qu'il passait à côté de ses rêves. Mais ensuite, que va-t'il faire ?

Sinon, je m'aperçois que ce n'est pas le côté "politique" qui fait fuir mes notes non musicales, mais sans doute une certaine gêne. Et je te remercie Renaud d'y avoir répondu, car le mien est fait pour ça, échanger, se livrer, au milieu des notes musicales. Et c'est d'ailleurs pour ça que je ne m'offusque pas quand certains commentateurs font des coms de deux pages pour exprimer leur mal-être. Et je suis content de voir d'autres commentateurs répondre.
Ce qui me gêne c'est le silence assourdissant des mêmes quand c'est moi qui me livre.
Peut-être pensent-ils que c'est incongru, que "le taulier" n'a pas à se laisser aller ?
En tout cas je te remercie Renaud.

Écrit par : Cica pour Renaud | 17/11/2020

Bonsoir Patrick et à tous.

Comme je te comprend Patrick. Moi aussi, c'était 1967. Un camping, une plage (la plage des Chevrets en la Guimorais à St Coulomb près de ST MALO) .

Un camping donc, une plage et une chanson "NIGHT IN WHITE SATIN" et une fille. J'allais sur mes 15 ans, elle aussi, et c'est une sensation indescriptible, très difficile aujourd'hui à analyser.

De retour à Paris, je l'avais dessinée avec son maillot de bain, j'avais mis lesvraies couleurs et j'avais affiché les dessins sur les murs de ma chambre...

Cinq ans plus tard, en 1972, encore une fille, au même endroit, "ET ST MALO CHANTAIT " de Voulzy, mais ce n'était plus pareil au niveau souvenir.

Enfin, chose extraordinaire, l'escalier en bois qui menait à la plage est toujours là, 53 ans après...Mais elle, non..........

Je vous embrasse.

Écrit par : boixiere | 17/11/2020

c'est vrai que la palette des chansons est large pour que chacun puisse y retrouver un morceau de sa vie d'ailleurs cela est fait dans ce sens , je trouve cela fantastique , une chanson un souvenir . d'ailleurs moi aussi j'en ai un paquet qui me correspond , merveilleux souvenirs . amitiés à tous . Jean

Écrit par : jean | 17/11/2020

Vous devez déjà la connaître, mais pour vous dire qu'après un grand vécu de 42 ans, et de merveilleuses choses (avec en point d'orgue la naissance de ma fille) j'avais toujours ce petit pincement au coeur. Note écrite voilà pile 8 ans :

http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2012/10/25/nostalgie.html

Note qui a failli passer à la trappe car, amer et résigné, j'avais écrit "il croyait en avoir encore l'âge, des histoires d'amour".
Dans la semaine je m'inscrirai au blind-test "song pop". Où de par mes connaissances musicales - et aussi au débit de 14 méga ! - je deviendrai un des meilleurs du jeu. Beaucoup d'adversaires très pointu(e) seront en rage de perdre contre moi, et certain(e)s disputeront des dizaines de parties par jour pour essayer d'en découdre.
La plus douée et la plus acharnée, je l'épouserai 6 ans plus tard...

Il ne faut jamais dire "fontaine" !!!

Écrit par : Cica pour Hypothétique, Renaud et Boixière | 18/11/2020

J'aime bien les lapsus qu'on pourrait dire révélateurs. Ainsi "Je porterai la blessure en mois" indique bien qu'il faudra longtemps : des mois et des mois. Cela ne peut se compter en jours. d:-)

Écrit par : Cristophe | 19/11/2020

Hélas Cristophe, comme je l'écrivais au jeune Foxo, si mon traitement marche un peu mieux, il n'en reste pas moins vrai qu'au lieu de revenir trois fois sur un mot, j'y reviens quand même encore deux fois...
Donc ce "lapsus" révèle surtout que je ne devrais pas brûler les étapes ;-))
Amitiés

Écrit par : Cica pour Foxo | 19/11/2020

Écrire un commentaire