04/08/2021
Mes olympiades à moi
Pour ceux qui s'intéressent uniquement au côté sportif, j'avais pondu voilà 5 ans une note sur ce seul sujet.
Mais là je voudrais expliquer (et illustrer en chansons) comment j'avais vécu ces épreuves en leur temps.
- TOKYO 64. Paris. J'étais en 3ème, "petit chose" de 13 ans, malmené par des mastards d'une tête de plus que moi. Nous avions reçu durant quelque temps un cousin Toulousain, qui m'offrira mon premier Teppaz, sur lequel j'écouterai en boucle Romuald, Alain Barrière, les Beatles et Johnny Hallyday.
La chanson qui, en ces deux semaines d'octobre, était en tête des ventes était celle-ci
- MEXICO 68. Paris. Côté harcèlement plus de problème puisque je redoublerai ma 3ème (volontairement) et ma seconde (la marche entre la 3ème classique à Montaigne et la seconde C à Louis-le-Grand était vraiment très haute). Donc première D pour moi, cette fois très à l'aise avec 13 de moyenne.
A l'époque les épreuves d'athlétisme se passaient l'après-midi, donc la nuit pour les français cause décalage horaire. Nous n'aurons qu'une médaille d'or, mais pas n'importe laquelle, celle du 400 m féminin où une jeune prof bordelaise inconnue, Colette Besson, remontera une à une ses concurrentes... J'étais là, à 3h du matin, pleurant en écoutant la Marseillaise, hymne qui en cette année secouée, était pourtant pour moi le symbole de la répression !
Pendant cette quinzaine, la chanson en tête des ventes était un slow d'enfer !
MUNICH 1972. Mont-Aigoual. Enfin dans la vie active. Après avoir eu mon bac sans problème en 1970, après un an de tourisme à Jussieu, j'ai intégré l'école de la Météorologie. A ma demande expresse et avec le piston de mon père, je bosse dans un endroit magique : le Mont-Aigoual. Mais là-bas voilà 49 ans pas de télé, et c'est à la radio que je suis ces JO marqué par la boucherie palestinienne.
Radio qui passait en boucle ceci je ne vous apprendrai rien !
MONTREAL 1976. Saint Etienne de Saint Geoirs, petit village de l'Isère où se situe l'aéroport de Grenoble, après avoir essuyé les platres de celui de Roissy en 1974/75. Je suis marié et enfin, j'ai les toilettes chez moi, et même une salle de bains dans mon HLM que je considère comme un petit palais. Côté chanson, là encore pas de discussion !
MOSCOU 1980. Millau. Ces jeux-là je les regarderai en couleur, via un poste de location. Médaille d'argent des JO les plus tristes de mon existence, car ma jeune épouse m'a quitté. 30 kilos de moins depuis son départ, donc adieu mes cheveux (qui repousseront) et mes défenses immunitaires. Cela va commencer par une grippe carabinée qui me clouera au lit, et du coup je ne louperai aucune épreuve. Côté chanson, celle-ci en tête des hit-parades.
LOS ANGELES 1984. Châteauroux les Alpes. Toujours malade, mais d'une mononucléose. JO roses en revanche car je m'apprête à être papa. Sinon la musique commençait à être pauvre...
SEOUL 1988. Mende. RAS, existence "pépère" sans grand relief en dehors de visites aux urgences tous les mois pour mon épouse qui a une saloperie de maladie. Pas d'amélioration côté musique ....
BARCELONE 1992. Mende. Existence toujours aussi "pépère", au point que j'ai failli repartir à St Etienne de St Geoirs, mais cette fois en tant que chef. J'ignore encore que ma vie s'apprête à bouger grave. En attendant je me passionne pour les exploits de Marie-Josée Pérec, double médaillée d'or, alors que côté chanson ça a l'air de s'améliorer...
ATLANTA 1996. Mende toujours. Après avoir été chef (la gloire !) je demanderai à être relevé n'aimant pas trop le travail de bureau. Arrivera un jeune c... bête méchant et sadique. je serai l'objet d'une persécution de sa part, qui me fera tomber en grave dépression. C'est dans la brume occasionnée par les anti-dépresseurs et antianxyolitiques que je verrai - de loin - ces jeux. La chanson de ces jeux, c'est sans surprise celle-là.
SYDNEY 2000. Séné. J'ai fini par demander ma mutation pour la Bretagne, où je pourrai retrouver mon cousin/frère Jean-Yves. Qui filera aussitôt à Tahiti, car pas de travail. Ma mère est morte deux ans auparavant, et ma fille, méprisée par sa mère, commence à mal tourner. Je prie le Ciel de ne pas connaître les jeux de 2004... Seule chose positive : la musique !
ATHENES 2004. Biarritz. J'ai failli ne pas les voir, et une nouvelle mutation me remet provisoirement d'aplomb, avec des collègues "normaux". Ca change ! Provisoirement car ma fille quitte notre foyer, ce qui va me destabiliser grave entre avril et décembre. Mais la chanson qui ponctue ces jeux est plaisante.
PEKIN 2008. Lons le Saunier. Enfin une belle année olympique pour moi ! J'ai fait construire une maison dans le Haut-Doubs pour ma retraite, en attendant je finis ma carrière au bas des montagnes, avec un poste d'itinérant" qui flattera mon égo et mon compte en banque ! C'est moi le Gérard Klein de la maison Grenouille..
Avec une chanson assez ensoleillée.
LONDRES 2012. Ouhans. Ma retraite commence mal. On a trépané mon épouse six ans auparavant pour essayer de lui enlever sa sale maladie, mais ça a foiré et elle est devenue méchante, envers moi et aussi les voisins. Pire, le 14 août, je découvrirai qu'elle ne rêve que de me voir disparaître. Notre médecin traitant aussi le découvrira, m'enjoignant de mettre les bouts le plus vite possible !
C'est à l'hôpital que je regarderai ces jeux, où je me retrouverai après ce que j'ose qualifier de tentative de meurtre par conjoint. La musique aussi se portait mal.
RIO 2016. Sanary. J'ai suivi les conseils du docteur et j'ai refait ma vie avec une femme aimante et dévouée. Le divorce m'aura coûté 170.000 euros, les ponts coupés avec ma fille et des petits-enfants que je ne connaîtrai jamais. Mais en cette année 2016 je suis en forme... olympique, et me sens plus jeune que jamais.
Mais de pire en pire côté musique.
TOKYO 2021. Le Puy. Encore un déménagement ! Le dernier j'en ai bien peur. A mon tour d'avoir la santé en compote, entre deux hernies discales, un diabète, une tachycardie et parkinson. J'ai épousé celle qui a bien voulu finir sa vie avec le vieux ronchon ne tenant plus debout que je suis devenu. Elle m'aide à m'habiller, me coupe ma viande, est aux petits soins pour moi, dont elle devine que je ne ferai pas de vieux os.
Moi qui voulais mourir en 2003 et ai tout fait pour ça, là je veux vivre, mais quand je compare 2016 à 2021, je suis lucide et réalise que je n'aurai que très peu de chances d'être là pour PARIS 2024, que j'attendais depuis des années...
Je vous embrasse.
17:13 Publié dans Cica-chansons, moi, Sport | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
Patrick , je ne sais quoi dire sur ce sujet vu que je me suis jamais intéressé aux jeux Olympiques , donc pas de souvenirs des jeux avec des chansons .Par contre quel courage pour toutes tes épreuves que tu as enduré pendant de si longues années . J'espère néanmoins une amélioration prochaine de ta santé . Amitiés à vous deux . Jean
Écrit par : jean | 05/08/2021
quelle mémoire Patrick tu fais preuve avec tant de détails sur chaque olympiade, personnellement j'ai peu de souvenirs qui me reviennent même si j'ai toujours été intéressé par les épreuves d'athlétisme. Je te souhaite en tous cas de bien te rétablir et pouvoir suivre les prochains jeux à Paris.
Jean, depuis notre arrivée dans la Drôme le 28 juillet le temps a été instable,orages, éclaircies, averses,jamais connu une telle météo, ça devrait aller beaucoup mieux à partir de demain.
Amitiés à tous, Renaud
Écrit par : Renaud | 05/08/2021
Renaud , à mon tour de te souhaiter de bonnes vacances dans la Drôme malgré le temps incertain de cette semaine mais cela va s'arranger prochainement . C'est vrai que mes connaissances de la Drôme qui me téléphonent sont surpris de cet été pas ordinaire pour eux . J'avais choisi à cheval Mai/Juin j'ai bien fait , que du grand soleil . Amicalement . Jean
Écrit par : jean | 05/08/2021
Wow, c'est fabuleux, Patrick, toutes ces olympiades! Moi, je ne me souviens de rien ( comme l'a chanté Julien dans sa chanson éponyme) et je suis admiratif.
Henri Salvador l'a répété maintes fois, il ne voulait pas chanter Zorro mais son épouse Jacqueline l'avait convaincu, finalement. Et aujourd'hui, tout à fait par hasard, j'ai retrouvé Zorro, en bd noir/blanc, bimestriel, nouvelle série, dépôt légal janvier 1979. Numéro 18, ce magazine coûtait 4 f.
Cordialement. Cédric
Écrit par : Cédric | 06/08/2021
Patrick, je te souhaite d'être là pour les J.O. de 2024 avec un morceau musical illustrant cet événement.,Par contre, j'ai un peu peur en ce qui concerne la qualité musicale...
Amitiés,
Écrit par : Leroy | 06/08/2021
Jean, merci de ton com. Pas mal d'épreuves en effet, dont une importante à l'époque passée ici sous silence par souci d'apaisement, mes plus vieux lecteurs verront de quoi il s'agit. Sidney, je m'en souviens comme d'une année très noire, où je considérais les cimetières comme des pavillons-témoin !
Comme quoi, rien n'est jamais perdu !
Amitiés.
Écrit par : Cica pour Jean | 06/08/2021
Fan de chansons, et même avant d'être animateur radio, et d'athlétisme, avant de devenir (brièvement) champion au 100 mètres. Côté temps, il faut remonter à 2014 pour voir un été aussi pourri. Amitiés.
Écrit par : Cica pour Renaud | 06/08/2021
Lenorman aussi a chanté "je m'rappelle plus de rien".
Sinon, vu que mon blog est public, j'éviterai de dire ici ce que je pense de Salvador pour éviter des poursuites judiciaires !
Amitiés
Écrit par : Cica pour Cédric | 06/08/2021
Moi aussi je me souhaite de pouvoir assister (en bon état) aux JO de 2024, mais statistiquement mes chances sont minces.... Je te remercie néanmoins de ta sollicitude, reçois mes amitiés.
Écrit par : Cica pour Leroy | 06/08/2021
Par le biais de ces olympiades tu nous contes des tranches de ta vie depuis 1964. J'aime bien ta note.
Par contre avec le dernier paragraphe tu nous fous un peu le bourdon. Plus jeune que jamais en 2016 pour arriver, quand même, à pas mal de soucis en 2021.
Mais comme tu le dis "tu veux vivre" et, là est l'essentiel. Les olympiades de Paris tu les verras et les suivantes également.
Amitiés à tous les deux.
Marc
Écrit par : Marc | 07/08/2021
Ca serait d'autant plus bête de les rater qu'on vient de se payer une télé 55 pouces ! Ma foi qui vivra verra. Superbe après-midi olympique avec les médailles d'or au handball (notre point fort il est vrai) et au volley, face à des russes (qui se font appeler ROC, après URSS et CEI) très forts mais mauvais joueurs (ils ont réclamé la vidéo sur le point gagnant des français !).
Cela dit, ROC, on reste dans la musique !
Amitiés.
Écrit par : Cica pour Marc | 07/08/2021
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