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05/11/2010

Le début de la maniaco (1999)

Résumons ma situation en ce début avril 1998 :

1) Nathalie s'est découragée.
2) ma mère vient de mourir.
3) mon épouse, inconsciente, s'est lancée dans des investissements (construction d'une maison) qui fort logiquement nous envoient droit dans le mur.
4) ma famille commence à s'éloigner et notamment
5) mon cousin/frère, à qui ont vient de suspendre le RMI est sur le départ. Canada le plus près, Tahiti autrement.
6) mon chef me prend pour un incapable. Ce que je suis, d'ailleurs, en ce début avril, tant j'ai perdu côté boulot.
7) la majorité de mes collègues ne peut plus voir en peinture le "boulet" que je sus.

A part ça, tout va très bien Madame la Marquise !

Je me stupéfie moi-même. Les effets des médicaments que je prends à double dose sont si importants que ma foi, je ne me désole pas tant que ça. Alors que, livré à moi-même, sans ces airbags chimiques, avec toutes ces "casseroles" je me serai jeté illico dans le port de Vannes, devant lequel je passe tous les jours où je bosse.

 

Fin 1998, c'est le déménagement pour la petite maison que nous sommes faits construire. 72 mètres carrés habitables, pour un remboursement de 5200 francs par mois. Soit le tiers de ma paye, l'équivalent de 1200 euros 2010 à sortir chaque mois. Pour commencer !

Nos pères respectifs, se retrouvant veufs, vont avoir autre chose à faire que de nous venir en aide.

Néanmoins, le mien, je continue à l'appeler tous les soirs à 19h.
Pas à 18h59, car il a encore la télé à fond et n'entendra pas la sonnerie, mais pas à 19h02 non plus, car après deux minutes, il pense que je l'ai oublié et remet sa télé à fond.

Mon père, qui commence à être "pris en main" par sa femme de ménage, et son voisin du dessus. Ensemble, ils vont réussir à lui voler 80% de ce qu'il possède :(

En janvier nous pendrons la crémaillère !

En avril, mon nouveau chef me donnera ma note 1998 : "élément médiocre, s'est fourvoyé en venant à Vannes, est plein de bonne volonté, fait ce qu'il peut, mais il laisse du travail à ses collègues."

En clair, pour lui - qui n'a même pas pris la peine de regarder mes notations précédentes - je suis un parfait incapable. En 4 ans je suis passé du summum au plus bas.

Et quand il me tend la note pour la signer, je n'ai alors aucun mouvement de protestation... Je suis d'accord avec lui, je ne vaux plus un clou.

Du reste, il me cantonnera désormais dans des emplois de bureau.

Mes collègues, devant ma "nonchalance", n'hésiteront pas à me traiter de "fainéant". Surtout un, qui a les mêmes doubles initiales que moi...

Et puis soudain, ma chance : ce chef est débarqué car il a harcelé sexuellement sa secrétaire. Les collègues ne veulent plus entendre parler de lui.
Il se retrouvera à Rennes, dans un poste subalterne.

Pour le remplacer, les règles ne seront pas respectées, car ce devrait être moi suivant le fameux règlement "plus ancien dans le grade le plus élévé".

C'est le collègue à doubles initiales qui prendra le relais. Et qui, contrairement à moi 5 ans plus tôt, se montrera nullissime à ce poste, criant "maman" au bout de deux mois. Il sera alors remplacé par un jeune venu de Rennes, qui ma foi ne sera guère meilleur. Pour diriger une équipe, il faut d'abord dialoguer avec cette équipe.

 

Et moi, devant cette chance qui m'est offerte, j'obéis à la Vox Populi qui me dit "d'arrêter toutes ces saloperies de médicaments qui me transforment en légume."

Je stoppe net tous mes médicaments. sauf le témesta, que je prends depuis 1973 à cause de mes foutus horaires décalés.

Et ma foi, au départ il me semble que ça ne se passe pas trop mal.
Peu à peu je "dézombize".

Et si je pense désormais que côté amour c'est à jamais fini, côté boulot j'enchaine les stages pour me remettre à niveau.
Côté voiture, je commence à faire quelques incursions en dehors de ma ligne droite qui mène au boulot.

Mais ma chère et tendre, elle, reste la même. En août 1999, elle se barre avec ma fille pour trois jours en Normandie. 50 ans de sa soeur.

Pendant ces trois jours, en dehors du travail, je resterai cloîtré dans la maison, ne mangeant pas une seule bouchée. A tel point que les voisins penseront que j'étais mort...

 

Mais, quand même, le moral va nettement mieux. Même si cela est assorti d'un mal de tête permanent, dont personne ne saura l'origine, malgré scanners et IRM.

Début septembre, vacances en Alsace. Nos dernières vacances remontent à 1996, également en Alsace.

Mais contrairement à la fois précédente, je participerai entièrement à ces vacances, en n'oubliant pas de me rendre tous les soirs à 19h dans l'unique cabine téléphonique du village, afin de prendre des nouvelles de mon père.

Mon père, qui voudrait que l'on vienne le voir pour Noël.
Ma foi, pourquoi pas ? Je me sens désormais la force de pénétrer dans cette "maison de la mort".

Et, mieux, sur le trajet, m'arrêter deux jours à Mende !

Départ fixé le 20 décembre.

(à suivre)

17:26 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : maniaco-dépression

Commentaires

Comme d'habitude tu nous allèches... j'ai hate d'avoir la suite!
Je t'embrasse!

Écrit par : CriCri | 05/11/2010

Tu l'auras demain matin, sans faute :)

bises

Écrit par : Cica pour cricri | 06/11/2010

Dans cette note on sent bien que desfois les médicaments peuvent servir un moment, mais qu'on est capable un jour de vivre "sans" malgré même que rien ne tourne vraiment rond dans nos vies ! c'est vraiment une force de caractère, c'est ce que je retiens chez toi :-) bises et bon dimanche à toi.

Écrit par : Christel | 07/11/2010

Hum... merci pour le compliment, mais tu verras au fil de mes prochaines notes "Elle" que je n'aurais pas dû arrêter si brutalement.
Cela dit, je concède avoir une certaine force de caractère, sans laquelle je ne serais pas en train d'écrire ces lignes (et en bas débit en plus !!)

Bises

Écrit par : Cica pour Christel | 07/11/2010

Les commentaires sont fermés.