04/12/2010
l'espérance folle (15 au 23 février 2003)
Le 15 février, je reçois une lettre chez moi. L'écriture ne trompe pas...
C'est ELLE.
Cher Patrick,
Je t’écris ce petit mot pour te dire que ne souhaite pas te revoir. Il y a 6 ans quand nous nous sommes séparés à Mende, tu m’as brisé le coeur. Tu avais alors fait le choix d’aller vivre en Bretagne avec ta famille et tu en avais le droit. Aujourd’hui rien ne sera plus jamais comme avant. Pour moi notre histoire fait partie du passé et je désire tourner cette page triste de ma vie. Je te demande de ne plus me contacter car ce que je souhaite avant tout, c’est t’oublier.
J’espère que les années à venir vous apporteront beaucoup de bonheur à tous les trois.
Nathalie.
Je suis sonné sur le coup, d'autant que ce n'est pas la première fois que je reçois des lettres (ou mails ou coups de fil) de ce genre.
Non, Nat n'est pas un être parfait. Elle est versatile et surtout très influençable. Et je me doute qu'une fois de plus "maman" est derrière tout ça.
Mon épouse veut savoir quelle est cette lettre qui me met dans un tel état. Je la lui tend (elle était adressée chez moi, c'était donc pour que "tout le monde" la lise), et sa réaction sera de dire :
"elle est vache quand même"... ! (sic)
Et puis il faut savoir extraire le positif de toutes choses. Certes si la première partie de la lettre est de très mauvaise foi (il y a 6 ans j'avais fait le choix d'aller en Bretagne... Mais c'était elle, qui sous la pression de tortionnaire, avait la première posé sa mutation !) mais lorsqu'elle écrit "ce que je souhaite surtout, c'est t'oublier", ça veut quand même dire qu'elle ne m'avait pas oublié....
Je réussis quand même à l'avoir au téléphone, pour lui dire que si vraiment elle le souhaite, elle peut couper les ponts, mais que ce n'est ni par mail, ni par lettre, ni par téléphone que cela doit se faire.
Je pense alors à la chanson de Lara Fabian , "tout" :
Parles, parles, dis-le moi sans trembler Que t'en a plus rien à cirer Parles, pleures et je comprendrai
Elle est surprise, et est d'accord pour que passe la voir en revenant de Besançon, où je dois aller chercher un appart'. Elle appellera ma fille pour fixer l'heure et le lieu.
Rien n'est perdu !
Mercredi 18. On couche à Auxerre chez une cousine de mon épouse. Et là se vérifie ce phénomène qui veut - pour moi - que l’éloignement, la distance, me fait souvent oublier un moment l’essentiel de mes ennuis. Vérifié maintes fois, et là encore.
Coup de fil de ma fille, je saute sur le téléphone, plein d'espoir.
Nat n'a pas appelé.
Le lendemain 19 direction Besançon. On quitte la grisaille de l'ouest et on se dirige vers le ciel bleu. Il ne nous quittera pas ! On pose nos bagages à l’hôtel et on prend une carte de bus journalière. Pour 3 euros, on peut faire ce qu’on veut (d’après la Vie du rail c’est la ville où les transports en commun sont les moins chers). Un arrêt se trouve juste à côté de l’hôtel, on commence par voir où se situe mon prochain lieu de travail.
Puis bus vers la ville où on épluche les agences immobilières. Pas donnés les logements, mais quand même relativement abordables, par rapport à Vannes.
Une idée me vient. Si on allait à Pontarlier ? Voir combien de temps il faut, sans se presser, pour rejoindre notre lieu de vacances des deux derniers étés ? Au passage on achètera de la liqueur de sapin à la distillerie, et pourquoi pas, on mangera une fondue dans notre resto préféré ?
Je m'aperçois alors qu’à à peine 20 km de Besançon le paysage change complètement. On arrive dans les « alpages », avec des petits villages dont les maisons comtoises s’enserrent autour de l’église. Tout ça sous un épais manteau de neige, c’est magique. On est complètement dépaysés.
On arrive à temps à la distillerie, où j’ai un mal fou à marcher dans les rues verglacées avec mes bottines de ville ! On nous offre l’apéro. Chance aussi le resto « fondue » est ouvert.
Tout ça avec un bon vin d’Arbois en pichet, la vie serait presque belle. Mais il faut vite replonger dans la réalité, Ma fille appelle.
Toujours pas de Nathalie.
Vendredi 20, Direction la Suisse. Départ dès 11h, même route au début que sur Pontarlier. La neige au soleil, que c’est beau... On mange à Valdahon, dans une petite pizzéria qui ne paye de pas de mine mais où les spaghetti sont parfaits. Puis Morteau, dont on découvre la vallée enneigée dans la descente. Mon épouse en a le souffle coupé. Et la Suisse, proche finalement (70 km) que l’on atteint au Locle.
Quelques kilomètres encore, par la route touristique.
Là encore la transition est prodigieuse. D’une vallée industrielle, en quelques kilomètres on arrive à un col qui porte bien son nom, « la vue des Alpes ». A 1283 m d’altitude (il fait doux, dans les 6/7 degrés) la vue porte sur pas moins de 4 pays. De la Sivretta (Autriche) à 250 km sur l’extrême gauche - bizarre pour l’Autriche - au Mont Blanc à 130 km en passant par les grands sommets helvètes, comme le Cervin. J’ai dit 4 pays, car on distingue également le Mont Rose en Italie, droit devant, qui ne passe pas inaperçu avec ses 4634 mètres.
Mon épouse est KO devant tant de beauté. On remonte en voiture et dix minutes après on est à Neuchâtel...
Puis retour vers Pontarlier et Besançon.
J’appelle alors ma fille, qui n'a toujours pas reçu de coup de fil des Yvelines.
Là j’avoue je prends un coup de massue. Il me reste une dernière chance, c’est lundi matin, après le week-end.
Il fait froid quand nous redescendons. -4 à Pontarlier mais mon thermo par endroits descend vers les -11°... Besançon - 2°. Là on se balade dans la ville by night. Cette ville est également belle la nuit, éclairée comme il le faut. Momo regarde, ébahie, les maisons.
Départ le lendemain 21 après-midi. Direction Dijon puis Vézelay. Auxerre le soir. Longue balade dans cette superbe ville où j'ai bossé en 1974. Pendant laquelle notre fille nous appelle. Pas de nouvelles des Yvelines .
A la télé, à l’hôtel on parle d’un tremblement de terre. Rien ressenti !
Grand jour est le lendemain 22, direction le 78. Je ne vais pas vite, on dirait que j’appréhende, que je sais déjà ce qui va m’arriver. On pique-nique vers Nemours, sur une aire de l’A6 déjà saturée. On atteint l’hôtel à 15h30, et je me mets vite en quête d’aller voir où habite ma bien-aimée. Dans quel cadre elle vit. Muni d’un plan je n’ai pas de mal à trouver sa rue.
Ma fille m’a dit qu’elle habitait au deuxième, je regarde. Pas de R5, elle n’est pas là. Mais de toutes façons je n’y serais pas allé. Je lui ai promis de ne pas forcer sa porte...
Puis on décide d’aller à Paris. J’ai un bon plan pour ça. Se garer dans Versailles et prendre une carte journalière « 4 zones » à 55 francs. Ainsi on pourra d’une part se balader à notre guise et de l’autre choisir nos arrivées. Car je ne veux pas arriver à Montparnasse. C’est là qu’on s’est séparés, je ne veux pas revoir cet endroit pour le moment.
On arrive donc par St Lazare et avec mon épouse on fait la visite-express habituelle. Qui comprend quand même la butte Montmartre, la Madeleine, la Place Vendôme, le Louvre, le Pont-Neuf, les quais de la Seine et la Tour Eiffel. Mon épouse est une fois de plus subjuguée.
Mais pas moi.
C’est la première fois que ça me fait ça.
Paris me paraît fade ! Alors qu’il fait une température idéale, sans un souffle de vent, qu’il n’y a pour une fois pas trop de monde (les ricains nous boudent car on critique leur guerre à la con), je ne suis pas aussi bien que les autres fois. Je saisis à présent l’expression de Gilbert Bécaud dans Et Maintenant:
Même Paris crève d’ennui Toutes ces rues me tuent.
Nat me manque. Ce n’est pas l’appréhension du lendemain mais je reste sur l’impression de la Toussaint où j’avais eu l’impression de rêver en parcourant les rues de Paris avec elle. Là je ne vois que Mon épouse à mes côtés.
A 23h30 on est à Versailles, à minuit on est à l'hôtel .
Lundi 23 au matin. Coup de fil de ma fille. Nat est au boulot. Elle avait pris sa semaine. Elle va nous appeler « dans l’après-midi ».
Merci Seigneur. Mais c’est loin et vaste «l’après-midi». Alors on va tuer le temps. On commence par aller devant chez elle. Tremblant comme une feuille, je pénètre dans son entrée. Je vois son nom. Je vois sa fenêtre...
Midi, on décide de casser la graine à Leclerc, juste à côté de mon école supérieure où j'ai traîné mes guêtres de 71 à 72, il s'appelait alors "super M". De quoi me bouleverser...
Non. Ce que je regarde avant toute chose, ce vers quoi mes yeux sont désespérément tournés, c’est le portable de mon épouse. Qui reste inexorablement silencieux.
L’après-midi on va vers les étangs de la Bièvre. Je suis de plus en plus excité, j’attends fébrilement. Je commence à conduire nerveusement. 15h30. Direction le parc du château de Versailles. On y entre par une porte donnant sur la nationale, à 2 bornes du château. Mais Mon épouse au bout de 500m dit «qu’elle en a marre». J’ai l’idée alors d’aller à France-Miniature.
Fermé jusqu’à fin mars.
Je tourne de plus en plus en rond.
16h30, je demande à ma fille de l’appeler. Personne. Elle ne bosse pas cet après-midi-là !
Alors elle doit être chez elle. On s’y rend, on voit la R5. Je me gare dans le secteur, hors de sa vue. Et on attend l’appel. Un moment donné Mon épouse n’y tient plus et va chez elle. Je suis tellement tendu que je ne l’empêche même pas !!! Le temps passe, l’espoir renaît. Mais au bout de 10 minutes elle revient. « Elle ne répond pas ».
Ecoeuré, désespéré, je mets le moteur en marche. Le type devant chez qui nous étions garés commençait du reste à nous regarder d’un air bizarre.
Je décide de rouler mollo au début, au cas où elle appellerait. On quitte sa rue à 17h15, et sur la deux fois deux voies jusqu’à Dreux je ne dépasse pas le 110. Après je réalise que les chances sont de plus en plus minces , et dès que les portions reviennent à 4 voies je vais de plus en plus vite. Dans les villages ou dans les « deux voies » je ne fais pas de folies, mais dès que je peux je bourre. Après Mayenne, je suis à 160 sur la voie rapide, puis sur l’autoroute à fond jusqu’au péage. Mon compteur ne bouge pas du cran « 170 » dans un bruit d’enfer, car - une grande première depuis 27 ans que j’ai mon permis - je n’ai pas mis la radio. Silence total dans la voiture. Puis 150/160 jusqu’à Rennes. Le périph, que je crains tant, je le parcours à 120/130 dans un état presque second. Puis je m’engage vers Vannes. Il fait nuit, et je sens bien qu’à ce rythme je vais finir par avoir un accident. Mon épouse ne dit rien, elle comprend. A l’aire de Paimpont Brocéliande je lui passe le volant.
4 h pile pour les 426 km que marque le compteur. 107 de moyenne sur une nationale, 17 km d’autoroute et des traversées de villes et de villages - sans dépasser ce qui y est autorisé - , pas mal...
Ma fille réagit mal « Pour qui elle se prend celle-là.. Madame DE ! Je vais lui écrire une lettre dont elle se souviendra ».
Ca me fait encore plus mal qu’on parle comme ça de ma Nathalie. Même si elle a été vache cet après-midi, en me laissant espérer un coup de fil.
Et si elle m’avait laissé un mail au boulot ?
Encore une chance...
Boulot. Ordinateur. Réception des messages.
Je suis là, le coeur battant.
Message, oui, mais pas de Nat. Mais un de Jean-Paul : « Game is over ». Il me raconte en substance que « les collègues » lui auraient dit que je cassais du sucre sur son dos. Et que la belle période d’embellie qui a duré plus d’un an se termine. En clair le harcèlement va reprendre de plus belle... jusqu'à ma mutation pour Besançon.
Second mail, de la DRH qui me dit "désolé pour Besançon mais un emploi réservé est passé devant vous..."
Et là, d'un coup, je deviens très calme.
C'est maintenant. C'est là que mon calvaire va enfin se terminer.. Je vais enfin m'autoriser à me reposer, une chose que je refusais depuis plus de trois ans.
Toujours calme, presque souriant, je sors de mon placard une boîte de Rohypnol.
Je commence par avaler 10 comprimés.
Puis je rentre chez moi, l'air de rien, et vais me coucher, comme si de rien n'était.
Petit passage par la salle de bains, où là je m'enfile une nouvelle dose de 15 pilules magiques.
Puis je me glisse dans mon lit, auprès de mon épouse.
Et là, j'attends, calmement.
Calmement au début, puis de moins en moins calmement, constatant que "ça ne venait pas".
D'habitude, 2 de ces petits comprimés m'assomment en un rien de temps, mais là, non !
Lutte féroce entre la partie de moi qui veut en finir, et celle qui ne veut pas mourir.
Alors, au bout d'une petite heure, je finis par me lever. Je titube un peu - quand même - et je retourne dans la salle de bains reprendre une nouvelle dose de 10 comprimés, assortis cette fois d'une demie-bouteille d'après-rasage.
Je pense que l'envie de mourir est proportionnelle au fardeau que l'on porte.
Puis, je me rallonge.
Et je plonge.
Rideau.
15:30 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : suicide
Commentaires
que dire... souvent on se dit que ça n'arrive qu'aux autres, jusqu'au jour ou les autres c'est toi, c'est triste, les TS, les puits sans fonds, et toute cette sâle souffrance qu'on a pas choisie, mais qui te tombe dessus. Je me dis qu'avec la force que tu as, je ne pense plus que la question est la force, je me dis que la souffrance est plus forte que le souffle de vie, la souffrance t'etouffe sans même que tu te TS. J'ai connu des moments ou j'y ai pensé, et j'en connais encore, mais je n'ai pas le courage de mes actes, simplement l'envie de crever de ne plus "ressentir" ce que "je ressens". Mais peut être qu'un jour.....
Je ne sais pas comment tu le vis de ton côté, jme dis qu'après cette action, râtée heureusement, la vie n'est plus jamais comme avant, mon avis est que je me sentirais encore pluss minable qu'avant, je culpabiliserais à fond en me disant que même ça j'ai raté - ou enfin quelque chose que j'ai réussi. VDM.
Dans tes dernières notes visiblement suite à ça il me semble tu as rebondi de plus fort de plus belle, c'est drôle oui. Et surtout une fois de pluss j'admire ta force. Bises et joli samedi soir blanc.
Écrit par : Christel | 04/12/2010
lu...
Écrit par : Teb | 05/12/2010
Disons que j'en avais marre, de ce yo-yo infernal, un jour sur les cimes, un jour dans le trou.
Cela faisait plus de trois ans que je savais que j'allais essayer de me supprimer, mais je retardais toujours l'échéance, en pensant aux gens autour de moi.. Mais d'une part, ces personnes s'éloignaient de plus en plus, et d'autre part, arrive un moment où on fait abstraction de tout, tant la souffrance est grande.
Mais il fallait un déclic, et ce déclic est arrivé au moment même où mes trois principaux "tourments" revenaient d'un coup à la surface. Et je t'assure qu'une fois la décision prise, là-bas, dans mon bureau, je me suis réellement senti bien, comme "délivré". je m'accordais enfin cette autorisation que je m'étais toujours refusée.
Alors qui a tué Davy Moore ? Qui aurait été responsable de mon décès ? 7 ans et demie que je me pose la question, et je pense que tout a commencé le jour où le tortionnaire est arrivé. Lequel a fait partir Nat, m'a fait partir moi, donc éloigné de ma mère qui en est morte, puis rendu zombie, et piétiné par mes nouveaux collègues bretons. Je pouvais m'en sortir en allant à Besançon, mais un "emploi réservé" m'est passé devant.
Bref, pour moi, sans aucun doute, la plus grande part de responsabilité revient à mon travail. Plus que Nathalie (qui aurait porté une petite part de responsabilité) et les autres (dont mon épouse, que j'arrivais de moins en moins à supporter).
Voilà.
Et ma première réaction, dès que j'ai pu émerger, voyant toutes les réactions minables autour de moi ("tu devrais avoir honte" d'après mes proches ou "ton truc c'est du bidon pour prendre des vacances" d'après mes collègues), c'est.... de recommencer, et cette fois, plus radicalement.
Non seulement je ne regrettais RIEN mais je voulais une "seconde chance" de partir.
Un miracle pouvait alors me sauver, et ce miracle est arrivé... Mais on verra ça dans mes prochaines notes.
Je t'embrasse.
Écrit par : Cica pour Christel | 05/12/2010
Bonjour Pat )
Je passe très souvent mais tu le sais je ne laisse pas tjrs de com..ne t'inquiètes pas !
alors juste une question qui m'est venue comme ça ..comme le font d'ailleurs souvent les questions
si Nat revenait maintenant.. est-ce que tu plaquerais tt pour elle ?
je te souhaite un bon dimanche probablement plus enneigé chez toi qu'ici à Paris
Bisous
Écrit par : siams | 05/12/2010
J'en ai souvent parlé, et j'aurais tout plaqué pour Nat si elle était revenue avant ce foutu mois de mars 2006, date de la trépanation de mon épouse qui l'a laissée invalide.
Mais plus question pour moi de laisser tomber quelqu'un d'handicapé à vie, et de plus dépendante.
Nat avait, entre décembre 2001 et février 2006, plus de cinq ans durant lesquels ma porte était ouverte. Et elle le savait. A présent, c'est trop tard.
Mais ne t'inquiète pas, de jour en jour non pas je l'oublie (bien au contraire - tu verras pourquoi dans une prochaine note) mais je réussis, peu à peu, à admettre que la (sur)vie sans elle est possible.
Bisous.
Écrit par : Cica pour Siam's | 05/12/2010
Je viens de lire ta réponse à Siam's
Je suis dure, peut être, mais je me dis que personne n'est indispensable ....
Le bisou du dimanche soir
Écrit par : Teb | 05/12/2010
C'est étrange, les "rôles" de chacun (toi, Nat, ta femme, ta fille) dans cette histoire...
Je ne suis pas sûre que même si la situation au boulot ne vous avait pas éloignés, l'histoire aurait pu se vivre... Il y a des choix qui n'ont pas été faits. On n'est pas toujours prêts au bon moment... et c'est triste.
Écrit par : captaine lili | 06/12/2010
Je ne sais pas quoi dire. Sans mots. Et ça ne m'arrive pas souvent! J'y reviendrais...
Écrit par : CriCri | 06/12/2010
Pardonne-moi mais tu as dû zapper quelques notes pour écrire cela.
Il nous a fallu une année pour s'avouer notre amour et une autre année pour l' "expérimenter". Après le mois de juillet 94 entièrement passé ensemble, non stop, sous les bombes, il ne faisait plus guère de doute à notre sens que nous finirions nos jours ensemble. Tu oublies, Lili, une chose ESSENTIELLE : nos poèmes. Ce journal à 4 mains rédigé en 93/94, où j'ai pu retrouver tout ce que nous avons ressenti pendant des mois.
Nat avait accepté ma déchéance, avec je le concède un moment de doute - que je n'ai pas caché - en 1996. Mais ensuite, alors pourtant que je "zombizais" de plus en plus, Nat s'était adaptée à la situation et quelque part notre couple avait retrouvé un certain équilibre.
Je vais te dire, moi, ce qui aurait très bien pu se passer si on avait pas été arrachés l'un à l'autre: Statu quo pendant deux ans, jusqu'au départ de Tortionnaire pour l'outre-mer.
Là j'aurais fait ce que j'ai fait à Vannes, stopper les médocs. Je pense que je n'aurais pas échappé à la maniaco, mais la donne n'aurait pas été la même : ma mère aurait - je pense - encore été vivante et Nat - donc - près de moi. Cette maladie - toujours selon moi - n'aurait pas duré des années, et, en 2001, ma fille volant de ses propres ailes et mon épouse quasiment en permanence en Normandie, c'est à cette période que nous aurions alors "choisi" de nous mettre ensemble.
Je reste, des années après, convaincu que si cette conjonction "tortionnaire - rapport de la psy sur les rapports entre mon épouse et notre fille - reprise de ses crises" n'avait pas eu lieu, l'avenir aurait été très différent.
La preuve par notre après-midi Parisienne, 5 ans après avoir été séparés.
Mais avec des si....
Écrit par : Cica pour Lili | 07/12/2010
Je t'attends, ainsi tous ceux qui ne connaissaient pas mon Histoire.
Plein de bises.
Écrit par : Cica pour CriCri | 07/12/2010
Je t'attends, ainsi que tous ceux qui ne connaissaient pas mon Histoire.
Plein de bises.
Écrit par : Cica pour CriCri | 07/12/2010
Heu... je parlais bien sûr de Nathalie dans ta vie... et pas de toi ....
Pour moi c'était sans équivoque, mais cela va peut être mieux en le disant ;-))
Écrit par : Teb | 07/12/2010
Pardon Cica, mon commentaire a été un peu trop spontané (c'est pour éviter cela que je ne commentais pas ces billets-là jusqu'à présent). Je ne peux pas prédire ce qu'il se serait passé, ou non. Personne ne le peut. Et de toutes manières, ça s'est passé comme ça, point. Les histoires existent en fonction des situations, quoi qu'on fasse. Je ne doute pas de votre amour (je me demande bien qui en aurait le droit !). Mais je suis surprise de la manière dont il a été vécu... avec l'extérieur (ta femme, ta fille, la réalité de vos vies éloignées ensuite, etc.) on va dire. Je ne sais pas si je me fais comprendre... Je suis toujours surprise de l'impact que nous avons sur nos vies sans le savoir. D'autres personnes auraient vécu la même situation différemment... Mais nous avons tous nos possibles et nos impossibles, en fonction de notre vécu, de notre caractère...
Écrit par : captaine lili | 08/12/2010
Je sais, et c'était la réponse du berger à la bergère !
Pour moi il ne fait guère de doute que Nat est absolument indispensable, et pas qu'à moi, alors que moi, sincèrement, j'ai largement fait mon temps et ne sers plus à grand-chose.
De toutes façons, si j'avais eu le droit d'aller sur mon blog à l'heure où j'ai lu ton com, ce que j'aurais écrit - sous le coup de la colère - aurait été assez "hard", et finalement, pour nos relations, il valait mieux que j'aie 24h de réflexion !
Écrit par : CICA ¨POUR TEB | 08/12/2010
Je sais Lili, et c'est sans doute pour cela que mes notes sur Nathalie ne sont que très peu commentées, si en revanche elles sont très lues. Les gens savent que dans ces cas-là, il faut être positif, et ce n'est pas évident d'y arriver. Donc les gens s'abstiennent .Pareil sans doute "là-bas"...
Je t'embrasse.
Écrit par : Cica pour captainelili | 08/12/2010
Heu... je réagissais juste à cette phrase là : "mais je réussis, peu à peu, à admettre que la (sur)vie sans elle est possible" et pas sur la TS sur laquelle je me garderai toujours de donner mon opinion ...
Je crois que mes prochains coms seront plus "pesés" et retournés dans tous les sens pour voir s'ils sont clairs !!
Écrit par : Teb | 10/12/2010
Je reste toujours étonnée, malgré tout, par la compréhension de ton épouse, qui après t'avoir "autorisé" des plages horaires avec Nat, semble comprendre ce que tu ressens, etc...
Écrit par : CriCri | 11/12/2010
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