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12/01/2025

Hit parade des "chansons" de papa pour JUILLET 1963

       
1 2 ELLE ETAIT SI JOLIE 3
    Alain Barrière – 40k ventes  
2 1 MINNIE PETITE SOURIS 5
    Henri Salvador – 27K  
3 3 MOURIR A MADRID 2
    Bande originale du film – 24k  
4 14 DIMANCHE A ORLY 2
    Gilbert Bécaud – 22k  
5 9 TOURNEZ MANEGES 2
    Rika Zarai – 20K  
6 e HEY PAULA 1
    Jean-Pierre et Nathalie – environ 18k  
7 e LES VENDANGES DE L’AMOUR 1
    Marie Laforêt – env 17k  
8 8 TROMPETTES DE LA RENOMMEE 3
    Georges Brassens – env 16k  
9 e J’AI LA MEMOIRE QUI FLANCHE 1
    Jeanne Moreau – env 14k  
10 5 LA MADRAGUE / L’APPAREIL A SOUS 4
    Brigitte Bardot – env 14k  
11 4 DONNE TES SEIZE ANS 5
    Charles Aznavour – sup à 10k  
12 e LES AMOURS D’ANTAN 1
    Georges Brassens  
13 e DEMAIN TU TE MARIES 1
    Patricia Carli  
14 6 CECILE MA FILLE 3
    Claude Nougaro  
15 10 FOR ME FORMIDABLE 5
    Charles Aznavour  

Pour des raisons autres que musicales ce mois de juillet marque le premier tournant de ma vie, mais c'est pareil pour la chanson.
Si côté "jeunes" certes les ventes étaient monstrueuses, c'était quasiment les 7 mêmes chanteurs qui se partageaient le top 5 depuis un an : Johnny, Sylvie, Françoise, Richard, Pétula, Sheila, Cloclo. 
Alors que pour les anciens (ceux nés avant la guerre) rien que ce seul mois de juillet 63 voit 10 (sur 15) chansons encore connues, 60 ans plus tard, de toutes les générations. Et qu'importe le classement de l'époque.
Parlons-en quand même ! Barrière est au sommet, et c'est mérité. Chez les papas (et surtout les mamans) Elle été si jolie sera même le tube de l'été et même recordman 63 en nombre de semaines en tête, 
En revanche Bécaud avec son dimanche à Orly qui est pourtant un de ses standards n'aura même pas droit au podium ! On verra pire en 64 : la chanson qui reste associée à Gilbert, une chanson dont les paroles pourraient expliquer une guerre qui fait rage depuis trois ans, cette chanson n'atteindra pas le top 10 chez les anciens et le top 20 général ! 
Top 5, la jeune Rika Zarai n'ira pas plus loin.

5 entrées, dont 4 passeront à la postérité : 
- Hey Paula sera cette exception, et cette 6ème place sera sans doute son meilleur classement.
- Marie Laforêt, qui fait partie du club très fermé de ceux qui cartonnent dès leur premier disque. Un podium lui est promis, au minimum.
- Jeanne Moreau, avec un tube qui traversera les décennies pour arriver jusqu'à nous. Mais qui n'ira pas très haut au moment de sa sortie. 4e, voire 5e, pas mieux.
- Brassens, dont j'ignorais sa présence dans les "charts", qui entre à la 12e place avec les amours d'antan, alors que ses trompettes occupent la n°8.
- Enfin demain tu te maries plus connu sous le titre arrête arrête ne me touche pas, de Patricia Carli, va monter très très haut, mais barrée par Barrière. Logique (lol)

Les 5 sorties :
A la gare Saint Lazare, par Colette Deréal, à l'affiche 5 mois, dont 2 sur le podium, ex n°2 avec + de 120.000 exemplaires vendus. Son plus grand (et dernier) succès.
A force de prier par Nana Mouskouri, ex n°5. Cette jeune femme ira loin ;-)
- Marcel Amont et sa Françoise aux bas bleus, également ex n°5, et qui ne marquera pas les esprits.
- Henri Tisot dont le filon commence à se tarir, quand même 6 mois de présence et ex n°1 mais 100/110.000 exemplaires, moins que les précédents. Le début de la fin pour le camarade de classe de Mireille Darc.
- Enfin les Compagnons et leur version (pas terrible) de Telstar, objet qui a mis fin à une époque, celle où on ne pouvait pas se téléphoner d'un continent à l'autre (mais oui  j'ai connu ça). La chanson est restée 6 mois dans le top, a été n°1 et vendu dans les 130.000 galettes.

Chez les jeunes on a
1) l'école est finie (130.000 ventes
2) marche tout droit (82k)
3) les bras en croix (53k)
4) première surprise-partie (49k, une face B)
ex) pauvre petite fille riche. 
Podium inchangé, Sheila, Cloclo et Johnny. 

Et moi dans tout ça ? Tournant dans ma vie donc. En trois actes, juillet étant le 1er. Je devais partir en camp scout durant 3 semaines, descendre en radeau la rivière la Loue dans le Haut-Doubs. Mais au dernier moment, prétextant une grippe, je me dégonflai. Ce qui signifiait un mois à Paname. Déjà assez rachitique, je perdis complètement mon appétit, ce qui inquiéta mes parents. Mon père eut alors une idée. Il connaissait une «ancienne collègue» à lui qui habitait Toulon, et lui demanda si je pouvais passer le restant de juillet là-bas. Elle accepta, moi je trépignais de joie ! Déjà quitter cette grisaille parisienne, c’était génial, mais en plus sur la côte d’Azur…
Et, vers le 10, me voilà là-bas.
Au début ça se passe mal, je ne m’entends pas du tout avec le gamin de la famille – un Patrick aussi – et j’en suis carrément à regretter mon pigeonnier. En plus la mère de la dame est avec nous, et c'est visible, elle ne peut pas m'encaisser...
Et puis, la fameuse dame me dit qu’elle va faire venir sa fille de 8 ans, Marité.
Là encore je ne vois pas ça d’un très bon œil, les filles c’est pas trop mon truc, elles ne savent même pas qui est Bob Morane et elles sautent à la corde pendant des heures…
Mais bon, on verra bien !

Pour voir, je vois ! Je suis scotché, littéralement scotché quand je l’aperçois. Petite blonde avec un accent Toulonnais qui achève de me faire craquer. Apparemment de son côté je n’ai pas l’air de lui déplaire non plus. Les bruns aux yeux verts semblent être sa tasse de thé…
Et  pendant les deux semaines qui vont suivre, je vais me sentir « bien », vraiment « bien ». Jamais eu cette sensation !
On ne se quittera plus, dormirons dans le même lit, serons lavés ensemble par sa mère, jouerons des parties de «menteur» interminables…
Je lui ferai même participer à des jeux de quartier, et souvent  on bravera l’interdiction de ne pas dépasser le pont de chemin de fer, la ligne de Marseille à Nice où filent à toute allure les trains à vapeur. 
Mais quand même, je lui trouve des attitudes «bizarres». Comme celle par exemple de me faire sans cesse des petits bisous, et souvent sur la bouche. Elle me dit aussi «quand on sera grands on se mariera ensemble»…
Je le rappelle, j’ai 12 ans, avec de surcroît une maturité sentimentale de 6 ou 7, et je suis presque affolé devant ses démonstrations, même si je sens - j'ignore pourquoi - une sorte de miel me couler dans la gorge…
Et finit par arriver le jour de la séparation. Elle doit partir en colo vers Perpignan, moi en Ardèche. On prend le même train jusqu’à Nîmes, et elle n’arrête pas de pleurer. Impossible de lui faire dire pourquoi.
A Nîmes (cette ville allait me poursuivre toute mon existence), très décontracté, je lui dis au-revoir en lui promettant de lui écrire. Elle sanglote de plus en plus fort en m’envoyant un bisou. Le dernier. Je grimpe alors dans le « Cévenol » bondé, et en gare d’Alès je peux enfin me hisser sur le wagon panoramique. Marité est déjà loin…

Et je me souviens d'une petite fille
Qui aimait bien se balancer
Serrée contre moi
Quand je suis parti, elle a pleuré
Mais je n'avais rien remarqué
J'étais insouciant...
 
A dimanche prochain pour août.
 
je vous embrasse.

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