Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/08/2010

Souvenirs d'enfance - j'ai failli mourir le jour de mes onze ans

 

30 janvier 1962, 19h30. Ce jour-là je fête mon onzième anniversaire. Enfin je "fête", pas tant que ça, car ce jour, que je redoutais depuis des semaines, a bien failli être mon dernier.

 

30 janvier 62, 17h20. Piscine Pontoise (Paris Vème).
Je viens d'être poussé à l'eau par le maître-nageur du lycée, Mr Lozac'h. Je ne sais pas nager. Et cela fait déjà 10 secondes que je ne suis pas remonté...

 

 

* * * * * *

 

 

Flash-back.
Je suis au lycée Montaigne de Paris, en classe de 6ème. Tous les mardis, c'est piscine obligatoire après les cours.
Quand on nous avait annoncé ça, à la rentrée de septembre, ma foi, j'étais plutôt ravi. Je ne savais pas ce qu'était une piscine, mais en revanche, j'adorais l'eau. Le moindre bassin me voyait, à la belle saison, plonger dedans, même si la température n'était pas des plus indiquées. Non, sincèrement, j'étais plutôt ravi de cet "intermède", après 6 heures de cours.

 

Mais j'ai assez vite déchanté quand j'ai vu ce qu'était une piscine en général, et la piscine Pontoise en particulier. Une odeur de javel à vous flanquer la nausée... Et le boucan ! Des "splatch", démultipliés par l'acoustique. Des cris aussi, beaucoup de cris.

 

Cependant au départ, je les trouvais bien ces cours. Nous étions flanqués de trois flotteurs autour de la taille, et nous disposions d'une tablette de liège qui faisaient office de gouvernail.
Oui, je trouvais ça sympa, de sauter dans le "petit bain" (0m85) et de remonter illico, de pouvoir "jouer au bateau" sans le moindre risque...

 

Mais M. Lozac'h, un prof de gym bombardé maître-nageur pour la circonstance, s'était fixé un planning. C'est à dire qu'à la fin de l'année, tous les élèves devaient savoir nager la brasse.
Et en janvier tous les élèves devaient donc déjà pouvoir se débrouiller sans les précieux auxiliaires qu'étaient les flotteurs et la planche. C'était pour lui un minimum.


Octobre : 2 flotteurs + la planche
Novembre : un flotteur + la planche
Décembre : Juste la planche
Janvier : sans filet.

Tel était le programme prévu.



Mais peu à peu, avec quelques camarades tout aussi chétifs que moi, je me laissai distancer.
Certes, je gravissais tous les "échelons" prévus, mais à ma cadence. Pas à celle du prof.
La première ceinture de flotteurs de moins, ce ne fut pour moi qu'en novembre, et c'est mi-janvier que, triomphalement, j'arrivai à faire une longueur - disons une largeur - avec une seule ceinture et la fameuse planche.

 

Très logiquement, si bien évidemment je n'entrais pas dans le planning de M. Lozac'h, je pense que j'aurais pu arriver à flotter tout seul avant les vacances de Pâques. Et qui sait, savoir nager avant l'été, c'était possible...

 

Je me souviens de cette piscine. Surtout de ces panneaux peints en rouge :

 

PETIT BAIN. PROFONDEUR 0m85.

 

MOYEN BAIN. PRONDEUR 1m70.

 

GRAND BAIN. PROFONDEUR 2m85.

 

Ce grand bain était synonyme de gouffre pour nous tous, et il n'était pas question de longer la piscine à cet endroit. 2m85, ça représente mine de rien plus d'un étage.

 

Donc, à mon rythme, je progressais. Je n'étais pas le seul "traînard", mais M. Lozac'h n'appréciait pas trop la bande de bras cassés que nous formions.
Et le mardi 9 janvier, juste après la rentrée, il annonça la couleur :


"dans trois semaines, tout le monde sautera du grand bain. Sans planche ni flotteurs".

Je suis alors resté là, hébété, et j'ai eu le temps de voir que mon cher professeur avait un air jouissif en disant cela.

Et à partir de là, je paniquai. Je rêvais de piscine, je ne mangeai plus rien, et mes parents commencèrent à s'inquiéter.


"Tu as quelque chose qui te tracasse, mon poulet ? " me demanda ma mère.
"non, rien..."

On a sa fierté, même à onze ans.

 

Le mardi 23, Lozac'h nous aligna devant le "moyen bain" - 1m70, nous n'avions pas pied - munis de la seule planche.
Et chacun de devoir sauter...

 

J'ignore ce que ça fait de passer devant un peloton d'éxécution, et de voir la mort peu à peu se rapprocher avec les camarades abattus, mais j'avoue que je n'en menais pas large en voyant le nombre de camarades à ma gauche diminuer de plus en plus.

 

Puis ce fut mon tour.
Crânement, je plongeai de moi-même, en ne pensant qu'à une chose : surtout ne pas lâcher la planche. La planche de salut, je comprends mieux l'expression.

 

D'habitude, je remontais assez vite, au bout de 3-4 secondes. Mais là c'était une autre affaire. Plus de bouée, juste ce truc en liège pour me permettre de remonter.
Après avoir bu une sacrée tasse, tant bien que mal j'arrivai à la surface. Complètement cramoisi, toussant, expectorant, crachant mes poumons.

 

Lozac'h me regardait, et d'un air que je n'oublierai jamais me lança : "Monsieur c..., vous êtes mal parti pour la semaine prochaine, quand vous n'aurez plus de planche..."
Et moi de fondre en larmes, de lui dire "non... s'il vous plaît... je ne pourrai pas...
- Si, vous pourrez.."


Ce vouvoiement - typique de l'Education Nationale des années 10 à 60  - rendaient ces paroles encore plus effrayantes.

 

Ma mère m'attendait à la sortie. Tout de suite elle remarqua que quelque chose s'était passé. Je lui racontai tout, d'une traite.
"on va te faire dispenser, c'est vraiment une bande de sauvages..."

Chose incroyable, mon père, le Marin avec un grand M, fut d'accord avec ma mère et envoya le mot de dispense.
Tout était bien qui finissait bien, aurions-nous pu dire tous les trois.

 

Mais non. Le lundi matin, une lettre du lycée, stipulant que seul un certificat médical pouvait me faire dispenser de piscine.
Trop tard, donc...

 

Pendant 24 heures j'en fus malade, à l'idée de me retrouver à sauter dans le grand bain.
"Mais voyons mon poulet, ton prof a bien vu que tu n'y arriverais pas, il ne te fera pas sauter...il ne veut pas ta mort, tout de même...
- il me l'a dit maman.

" Mais non, rassure-toi, tout va bien se passer".


Ces paroles apaisantes ne réussirent pas à faire taire ma terreur. La nuit je ne dormis pas bien entendu, et chaque heure de cours marquait le compte à rebours :
Noyade dans 7 heures, noyade dans 5 heures, noyade dans 2 heures...

 

Je le revois encore ce trajet. Jardin du Luxembourg, Gare du Luxembourg, Rue Soufflot, le Panthéon, La rue de la Montagne Ste Geneviève, le boulevard St Germain.
Un itinéraire de touriste, jonchés de belles merveilles, que moi je ne regardais pas. Je regardais par terre, persuadé de vivre mes tout derniers instants.
Et c'est en tremblant que j'entrai dans la cathédrale javellisée.


Lozac'h était un sadique
.
Car pendant les trois premiers quarts d'heure, il fit comme si rien n'était prévu, il faisait ses cours avec les "as" et laissait se débrouiller comme il pouvait notre petit club des "une bouée une planche".

 

Puis ce fut le coup de sifflet.

"Tout le monde devant le grand bain. Posez vos planches et enlevez vos bouées"

On m'aurait dit sur le moment que 48 ans après je garderais intacts ces souvenirs, je l'aurais pas cru...

 

On est à présent tous alignés devant le Grand Bain.


PROFONDEUR 2m85.


Et à chaque coup de sifflet, un mec sautait. Et remontait, triomphant.

 

"A vous".
Lozac'h me regarde.
"Non, je ne veux pas, je ne sais pas nager..."
Je pense même avoir prononcé "pitié".


Mais de pitié il n'en avait pas, et d'une bonne claque il m'envoya dans l'eau profonde.

Et là je coule à pic. C'est le seul souvenir que j'ai, avant de m'évanouir.

 

Quand je reviendrai à moi, je les verrai tous accroupis.
"Il respire", sera la première phrase que j'entendrai.

 

Bien entendu , il ne fut pas question d'appeler les pompiers ou quelque chose de ce genre. Pas de vagues. Surtout dans une piscine.
Bien entendu , Lozac'h était déjà parti...
Bien entendu, on dissuada mes parents de porter plainte contre le lycée, "pour mon propre intérêt".

 

* * * *

 

Depuis, j'ai la phobie de l'eau. Avec de très graves séquelles, inimaginables, pas racontables.
Phobie que je n''arriverai à atténuer que... 42 ans plus tard. Grâce à une déception amoureuse ! Oh, petite, mais quand même…
Quand en juin 2004, quand j'achèterai une piscine gonflable à Biarritz.

 

Mais la Cicatrice est toujours là, et à chaque fois que je souffle mes bougies, je pense à ce jour de 1962 qui a vraiment failli être pour moi le dernier.

 

M. Lozac’h, j’espère que vous êtes toujours en vie, et que quelqu’un vous indiquera ce billet. Que vous compreniez que, voici presque un demi-siècle, vous vous êtes rendu coupable - et je pèse mes mots - de tentative de meurtre.

18:10 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : piscine, noyade

Commentaires

Tu m'épateras toujours avec ta précision des souvenirs... j'ai la phobie de l'eau, mais je ne sais d'où elle vient. J'ai si peu de souvenirs précis de mon enfance.
J'espère que tout va au mieux.
Bises

Écrit par : Symphonie1 | 17/08/2010

Oh comme je te comprends! J'aurais peut-être l'occasion, sur mon blog, de raconter les raisons de ma phobie à moi, aquaphobie également, et qui a été renforcée, si ce n'est provoquée par les mêmes attrocités... quelques 40 ans après toi... Comme quoi, rien n'a changé à l'éducation nationale!
J'en reparlerais...
En tout cas, autre point commun, j'apprends avec étonnement que nous sommes nés le même jour... à quelques années près!

Écrit par : CriCri | 17/08/2010

Des înstits et des profs comme ça, il n'y en a eu que trop par le passé et je crois malheureusement qu'il en reste encore quelques uns (apparemment cela se transmet, comme pour une course de relais) j'en ai eu la preuve avec un de mes enfants

Sinon, pour l'apprentissage de la nage, la mienne d'expérience n'a pas été piquée des vers non plus, en Corse et en mer pour moi. Je raconterai en détail quand j'ouvrirai mon nouveau blog "écriture", bientôt je pense.

N'empêche que les traumatismes de l'enfance nous collent à la peau comme des arapèdes à la coque d'un bateau...

Bisous

Écrit par : fiamella | 18/08/2010

Il m'est IMPOSSIBLE d'oublier cette date-là, elle restera gravée à jamais dans ma mémoire.

Comment tu vas toi ?

Je t'embrasse

Écrit par : Cica pour Sympho 1 | 18/08/2010

Tu sais pas ? On devrait créer un club "30 janvier" ! Avec comme bloggueurs ma pomme, toi et Roberta (dont je n'ai plus de nouvelles) et aussi Jean Tibéri, Franklin D. Roosevelt, Félix Faure, Phil Collins (lui c'est carrément le même jour que moi, à 6heures près...!) Dick Cheney (beuh !) la chanteuse de mon enfance Jacqueline François, Max Meynier (les routiers sont sympa)....

Bises

Écrit par : cica pour Cricri | 18/08/2010

Ironie de l'histoire, ce prof-là je l'avais aussi en Education Physique, il s'obstinait à me faire courir le 60m. Et du coup la moitié du lycée se pressait pour voir le spectacle, tant j'étais ridicule !

Les années ont passé, j'ai assisté en direct à la victoire de Colette Besson aux JO de Mexico. Le lendemain matin, "composition" de 60m. Record de la classe battu ! Le prof (un sympa celui-là) me fera re-courir pour voir si ça ne venait pas de son chrono ! Ensuite il m'a pris sous son aile, avec deux objectifs : le bac (j'ai été "hors-barême, mon temps n'étant pas prévu dans les tablettes) et les JO de Munich car je me perfectionnais de jour en jour. Je suis arrivé à 10'8"" et ensuite j'ai arrêté. Tu verras pourquoi dans ma future note "premier baiser".

Bises

Écrit par : Cica pour Fiam | 18/08/2010

Ah je ne connais pas Roberta, mais je suppose qu'il doit y en avoir plein d'autres! J'ai trouvé la coincidence marrante, en tout cas!

Quand j'étais petite, mes parents se sont retrouvés à fêter mon anniversaire (mes deux ans je crois) au restaurant. Et une autre famille fêtait aussi un anniversaire, pour un enfant du même âge. Quelques mots échangés après, il s'avère que nous étions nés non seulement le même jour, mais aussi dans la même maternité et... à quelques minutes près à la même heure. Soit en fait dans la salle d'à côté... Troublant, tout de même: Lyon est une grande ville!

Écrit par : CriCri | 18/08/2010

Il y a vraiment des sadiques,on dirait que tu vas lentement à la guillotine ce matin là.Le 30janvier c'est le jour de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933,et en 1948 celui de l'assassinat de Ghandi,donc un jour pas sympa on dirait,si on ajoute en plus ce qui t'est arrivé.

Écrit par : thierry | 18/08/2010

Je répondrai à la question "comment tu vas?", quand je verrai le bout du tunnel. Disons que je suis juste à la limite de l'épuisement et que je sature. No comment de plus. D'ici quelques semaines, j'espère avoir le détachement nécessaire pour être en auto-dérision!
Je repensais à cette date fatidique pour toi et un souvenir lointain de mes 3 ans est remonté. Pas en rapport avec l'eau... mais avec la mort.
Je t'embrasse en souhaitant vraiment, vraiment que tout aille au mieux.

Écrit par : Symphonie1 | 19/08/2010

Tu sais, en vieillissant, on devient plus serein. Ou plus détaché ? Je m'en aperçois quand je constate que, en venant ici, j'ai perdu pas mal de lectrices. Il fut un temps - pas si lointain - je serais revenu ventre à terre "là-bas".
Et bien non... J'ai fait un choix, je m'y maintiens !

Prends soin de toi ma belle, et sache que je n'ai pas renoncé à une rencontre à trois quand nous serons dans le Odou :)

je t'embrasse

Écrit par : cica pour Sympho 1 | 19/08/2010

Mais c’est qu’il était sadique, çui-là! Plus sérieusement, quel prof voudrait tuer ses élèves?

Écrit par : Foxo | 04/10/2020

Constatant que mes deux dernières notes qui m'ont valu un mois de travail ne suscitent guère d'enthousiasme, je reviens de nouveau en 2010.
48 ans après je n'avais pas oublié, 12 ans après c'est toujours ancré.
Oui Foxo il est des gens qui, sous couvert d'autorité, veulent écraser leurs semblables...

Écrit par : Cica | 07/06/2023

Cica : J'ai lu ta note, et j'espère que cela te défoule, te fait du bien d'écrire ce que tu as ressenti vis-à-vis de ce Monsieur Lozach'. Comme j'écris ici régulièrement depuis longtemps, je sais que tu es quelqu'un de bien, et parfois moi aussi, j'ai du mal à pardonner aux gens qui m'ont fait du mal et surtout à le leur dire en face. C'est pour cela que j'écris sur Google Maps, et que l'on m'a déjà hélas fait comprendre (via une coiffeuse et une secrétaire de dentiste) qu'il valait mieux ne pas le faire. En même temps, c'est vrai que j'ai envie de savoir si je suis la seule personne à avoir été déçue par elles, mais aussi parce que j'ai du mal à exprimer mes sentiments, surtout quand il s'agit de la colère, par peur de blesser en disant les choses en face.

Tu fais bien d'écrire ce genre de notes si ça te soulage. En tout cas, si tu as toujours peur de l'eau (Comme un de mes amis), si, de mon beaucoup plus jeune âge que toi, je pouvais te donner un conseil, ce serait de te rendre dans une piscine. Je vais voir une psychologue comportementaliste, et me concernant, c'est plutôt une peur de faire des malaises en supermarchés que j'ai (Peur justement de rencontrer des gens qui m'ont fait du mal), une peur que je trimballe depuis 1999, mais que j'ai plusieurs fois réussi à combattre, justement en 2005 / 2006, quand j'étais, malheureusement, dans ce fichu hôpital psychiatrique de jour, mais où je participais avec deux infirmières et plusieurs patients, à un atelier cuisine.

Nous nous réunissions tous les jeudis matins pour décider du repas qu'on allait faire, ensuite, on allait au supermarché le plus proche pour acheter ce qu'il fallait, et ensuite on revenait et préparait le repas dans un local de l'H.P. et on le mangeait. Au début, j'avais toujours peur d'aller dans le supermarché. Mais je m'y rendais parallèlement tous les autres jours avec ma mère, et à la fin de l'atelier, j'avais surmonté ma peur, et j'ai même été un peu déçu quand, en septembre 2006, l'atelier cuisine a repris après les vacances d'été, et qu'on ne me l'a pas proposé parce que je l'avais fait entre octobre 2005 et juin 2006.

C'est vrai qu'aujourd'hui, je vais toujours faire mes courses dans de petits magasins (Le petit Casino, Carrefour City). Mais à La Roche-Sur-Yon, à l'entrée de la ville, il y a un supermarché Carrefour dans le prolongement duquel se trouve une pharmacie dans laquelle je me rends régulièrement pour acheter mes médicaments. En décembre dernier, alors que j'étais allé dans cette pharmacie pour offrir à ma mère pour Noël une sorte de parfum qui se vend là-bas, j'en ai profité pour marcher dans la galerie marchande du supermarché Carrefour. Et j'étais content de l'avoir fait.

Mon prochain défi, c'est d'aller en Alsace avec mes parents pour une fête familiale (Les Noces d'or d'un oncle) début juillet prochain. J'appréhende, mais en même temps je sais que j'appréhendais aussi d'aller en Meuse en début d'année et que j'y suis allé et cela s'est très bien passé. Hormis mes horaires (J'ai toujours cette tendance à vivre davantage la nuit que le jour), j'appréhende aussi de voir deux personnes : Une tante (La femme de mon oncle) et la femme d'un cousin de ma mère.

Il y a des personnes avec lesquelles il faut avoir de la répartie. Je suis Poissons ascendant Scorpion, deux signes qui sont tous deux assez mélancoliques et profonds, je le sais. Mais en général, mon côté Poissons me donne plutôt un côté calme et sensible, un peu artiste, mais aussi un peu plus anxieux (J'ai les bons côtés et les mauvais du Poissons) mais mon ascendant Scorpion peut parfois me donner une agressivité qu'on peut ne pas suspecter, et qui peut surprendre en mal. Donc du coup, quand il m'arrive de me défendre parce que quelqu'un m'a blessé, cela se retourne souvent contre moi pour cette raison.

En fait, j'ai un côté calme et gentil, mais quand cela va trop loin, comme j'ai du mal à justement communiquer mon sentiment de colère, il m'arrive d'exploser. Pour parler de cette tante et de cette femme de cousin, que je vais peut-être voir en juillet, j'écrirais seulement qu'il y a des personnes qui, en 2003, étaient restées sur le fait que, même avec difficultés, j'avais obtenu mon Bac, et qui ne voulais pas chercher plus loin concernant ma dépression de 2004 / 2005. Ma mère s'est beaucoup plainte de moi par téléphone à des personnes de la famille comme quoi l'ambiance était tendue à la maison, et elle a eu tort.

On parle beaucoup de harcèlement moral scolaire en ce moment, et c'est très bien. Mais c'est un peu tard me concernant. De 1995 à 1998, quand j'étais au collège de la 5ème à la 3ème, puis de 2003 à 2005, quand j'étais en 1ère année de LEA à la fac, on n'en parlait pas encore. C'était tabou.

Mais avoir le Bac en 2003 à 21 ans, être à la fac après avoir quitté des élèves que j'appréciais (J'ai un peu retrouvé par hasard une de mes anciennes camarades de classe l'an dernier qui, maintenant, écrit des livres) en Terminales L (Dont une fille dont j'étais secrètement amoureux et avec laquelle je rêvais de tenter d'avoir une "Première fois voire plus si affinités" mais trop timide pour le lui dire !) et me retrouver avec des élèves qui se moquaient de moi comme au collège, c'était très dur. Et bien sûr, certaines personnes de la famille ont fait comprendre que je faisais chier mes parents qui pourtant se démenaient pour moi, et ces mêmes personnes ont ensuite été les premières à me dire de quitter l'H.P. quand j'y étais !!

Voir plus loin la raison pour laquelle je déprimais (Je m'ennuyais en LEA, avais dû quitter des camarades que j'appréciais, et me faisais foutre de moi comme au collège) était trop difficile ! Surtout que j'ai tendance à être taiseux sur mes problèmes (Dans la famille de mon père, il fallait cacher les problèmes à mes grands-parents. Je suis certain qu'il y a des secrets que je ne connais pas dans la famille de mon père. Une grande tante, qui n'a justement pas été très sympa avec moi en 2004 / 2005 a écrit un livre sur la famille, que j'ai lu, et j'ai découvert des choses que j'ignorais concernant mon grand-père paternel.)

Christophe Dechavanne a donné, dans l'émission "Quelle époque !" samedi dernier un numéro à composer pour le harcèlement moral scolaire. Je me demande ce qu'on pourrait me répondre si je le composais à propos de ce que j'ai vécu il y a maintenant 20 ans et plus.

Concernant la piscine, j'ai plusieurs choses à écrire. J'ai appris en réalité à nager assez jeune, l'été. On allait souvent en Alsace en juillet chez mes grands-parents, et en août on restait en Vendée, et mon grand-père paternel louait toujours une cabine sur la grande plage des Sables d'Olonne. Mes parents, eux, louaient une tente. Donc j'ai appris la brasse vers 7 / 8 ans dans l'eau de mer de la plage des Sables d'Olonne.

Ton histoire de piscine me fait penser à une que j'ai vécue. En novembre 1992, j'avais 10 ans et j'avais perdu ma grand-mère maternelle au mois d'avril précédent. En écrivant sur l'Alsace il y a quelques heures, j'ai pensé à elle, et j'ai failli pleurer. Ma petite mamie Antoinette a quitté ce monde à 62 ans d'un cancer du sein, et je pense n'avoir fait mon deuil la concernant qu'en 2009, après le décès de mon grand-père paternel. Entre-temps, mon grand-père maternel, avec lequel je ne me suis pas bien entendu à mon regret après le décès de ma grand-mère maternelle, nous a quittés en 2000. A vrai dire, après le décès de ma grand-mère maternelle, aller en Alsace n'avait plus le même goût. Je pense que c'est de là qu'est venue mon appréhension des voyages. Mais bon, je suis sûr que cela va bien se passer en Alsace en juillet, car j'aime les paysages alsaciens et l'accueil des alsaciens en général. Je m'y sens autant chez moi qu'en Vendée.

Pour revenir en novembre 1992, le 5 novembre précisément, peu après le retour des vacances de Toussaint, ma prof de CM2 ne voulait pas m'avoir car elle avait eu ma soeur trois ans avant et cela ne s'était pas bien passé. De plus, mon père était allé avec elle en voyage de découverte dans le Sud (Saint Bertrand de Comminges) et elle interdisait aux enfants de parler à table, même à ceux qui étaient dans une classe d'une autre école qui était également du voyage !

Donc à la rentrée de CM2, j'étais déjà triste, car je n'étais pas dans la même classe que mes deux seuls copains, et ma mère s'était débrouillée pour que j'y sois. Donc, dans la classe de cette harpie qui a été très dure avec moi, me faisant faire des pages d'écriture pendant que les autres faisaient du ping-pong en me disant que si je n'écrivais pas mieux j'allais retourner en C.P., en me notant 4,5 / 5 en histoire-géo avec pour seule annotation "Feuille mal collée" ! Mais surtout, et cela a joué en ma faveur, en me faisant faire un cercle au tableau, alors que je suis toujours aussi nul en géométrie aujourd'hui, ayant un problème de psychomotricité fine, le jour où elle s'est fait inspecter !

Problème de psychomotricité fine, donc à 10 ans je savais juste faire mes lacets de chaussures. Le 5 novembre (Jour des 10 ans de mon meilleur ami, un certain Benoît Garcia que j'ai perdu de vue, même si je ne me suis jamais fâché avec lui, mais dont je sais qu'il est ostéopathe au Canada), à la piscine Arago de ma ville, après la séance de piscine, dans les vestiaires avec mes camarades, j'avais du mal à lasser mes lacets de chaussures, et cette harpie est allée chercher tous les autres garçons dans les vestiaires sans m'aider à faire mes lacets, bien sûr, et les a entraînés dans le car. C'est sa collègue qui est allée me chercher, et quand je suis monté dans le car, ma prof m'a dit : "Heureusement que Mme Potier (Sa collègue) est venue te chercher... !".

Au retour à l'école, comme je mangeais chez mes parents, j'ai attendu, avec ma petite soeur, ma mère en étant en pleurs. Heureusement, l'après-midi, on a appelé la mère d'une élève qui était dans ma classe les années précédentes et ne l'était plus depuis septembre. Comme elle avait des dents de lapins et qu'elle se faisait moquer d'elle là-dessus, je pensais que c'était pour cela que ses parents l'avaient changée d'école. En réalité, c'était surtout parce que son père était gendarme et que la gendarmerie de la ville qui était au centre-ville (Là où se trouvait, et se trouve toujours l'école, où cette harpie me faisait chier !) était sur le point d'être détruite pour être reconstruite près de la gare, ainsi pas loin d'un quartier de l'entrée de la ville qui s'appelle Saint-André d'Ornay où elle venait donc d'emménager avec ses parents.

Et elle venait donc d'être inscrite en CM 2 dans l'école de ce quartier Saint-André d'Ornay où ma mère a téléphoné ensuite et où le directeur était un jeune monsieur très sympathique !! Heureusement !

Moi ce n'est pas des piscines dont j'ai la phobie mais de l'eau de mer. Autre anecdote : Comme je l'ai déjà écrit, tous les étés j'allais sur la plage des Sables d'Olonne. Durant l'été 1996, alors que je venais de quitter la 5ème où j'avais résisté aux premières moqueries d'importance de mes camarades en ayant toujours de bonnes notes en classe, ma mère était partie avec ma petite soeur en Alsace en juillet alors que j'étais resté à la maison, avec ma grande soeur. Mon père prenait toujours ses vacances en juillet.

A ce moment là, j'avais un corset pour scoliose, ce qui faisait que dès que je mangeais trop, j'avais des diarrhées, voire plus. Durant tous le mois de juillet, on s'ennuyait un peu avec ma soeur, et on s'est bourré de glaces miel nougat (Une glace parfaitement indigeste, même dans la marque Carte d'Or) et ma soeur avait fait du caramel. Ma mère est revenu fin juillet et le 1er août, mon père tenait à ce qu'on aille pique-niquer sur la grande plage des Sables. Je lui dis que non, je ne me sentais pas assez en forme pour y aller. Mon père insiste, je monte dans la voiture. Arrivé là-bas, je vais mettre mes pieds dans l'eau, mais je la trouve froide. Je ne me baignerai pas aujourd'hui.

Je reste devant la tente à me faire bronzer sur ma serviette en attendant que mes proches aillent tous se baigner. Bizarrement, même si le soleil est sur moi, je ressens comme des frissons.
Mon père insiste pour que j'aille me baigner avec lui et ma grande soeur. Je les suis mais souhaite uniquement avoir les pieds dans l'eau. Il me demande de plonger. Je finis par le faire, mais je deviens tout blanc, mon père me sort la tête de l'eau. Mais ensuite, je me sens tout de même assez en forme pour aller moi-même au poste de secours, où le CRS dit à mes parents que j'ai fait un "début d'hydrocution", on se rhabille tous, mais je ne sais plus pourquoi mon père m'a filé une paire de baffes devant des gens qu'on connaissait.

Illico chez le médecin à La Roche-Sur-Yon qui constate effectivement une grippe intestinale ! L'année suivante, mon père a fait construire la piscine. Je ne suis plus allé que très peu me baigner en eau de mer, la dernière fois c'était en juillet 2010 sur une autre plage. Comme toi, Cica, j'ai une phobie mais de l'eau de mer uniquement. J'adore me baigner dans la piscine de mes parents, et j'en ai déjà profité pas mal, me baignant presque tous les jours depuis le début de la semaine dernière !


Je dois revenir deux ans plus tôt avant de conclure ce long commentaire : Après avoir donc appris à nager sur la plage des Sables d'Olonne en 1989 / 1990 à peu près, j'ai pris ensuite des cours de natation à la piscine Arago de ma ville La Roche-Sur-Yon en 1993 / 1994. Et cela m'a servi ! Durant l'été 1994, en revenant d'Alsace avec mes parents et mes deux soeurs, je suis allé camper en Suisse Italienne puis dans les Alpes, au Fresnay d'Oisans.

En Suisse Italienne, je me suis baigné dans le lac Majeur ! Et heureusement qu'à 12 ans, je savais nager, car sur une plage où nous étions, il y avait, au large, un creux, un courant très soudain, et je me suis retrouvé à ne plus avoir pied ! Après un très court instant de surprise en me rendant compte que j'étais allé trop loin, j'ai bien sûr, et heureusement, revenir sur mes pas en faisant demi-tour ! Excuse-moi pour ce long commentaire. Mais ton sujet, ta note que j'ai lue en entier m'ont inspirés !

Écrit par : Hug | 09/06/2023

Merci pour ce com. Heureusement, l'année d'après, je serai pris en main par un autre prof de gym, M. Grimbert. Il me donnera des cours particuliers dans une autre piscine, la plus proche de chez moi, la piscine Lutetia, qui n'avait rien à voir avec Pontoise. Mais si je ferai quelques progrès, je ne saurai pas nager pour autant.
Pendant ses cours au lycée (on ne disait pas encore "collège"), quand on courait le 60m, j'étais la risée de la classe. Il faut savoir que je n'avais que 11 ans, et que j'étais tout petit. Plus que la risée j'étais l'attraction à laquelle il fallait assister. Nous étions en 1963.

5 ans plus tard, avec un temps de 7'8" j'étais le plus rapide de la classe. L'année d'après je battrai le record du lycée, et au bac je ferai un temps canon : 9 secondes au 80m !!! La force du mental..

Écrit par : Cica pour Hug | 09/06/2023

Les commentaires sont fermés.