Le "hit de papa" : DECEMBRE 1963

1	9	BONNE NUIT LES PETITS	2
		Générique de l’émission – 94k ventes
2	6	LA MAMMA	2
		Charles Aznavour – 87k
3	3	ET NOUS AUSSI MON FRERE	4
		Sacha Distel – 58k
4	4	QUAND JULES EST AU VIOLON	3
		Gilbert Bécaud – 46k
5	1	LES VIEUX	4
		Jacques Brel - 44 k
6	11	LA MARIE-JOCONDE	2
		Alain Barrière – 42k
7	15	LA MAMMA	2
		Compagnons de la chanson – sup 36k
8	2	ELLE ETAIT SI JOLIE	7
		Alain Barrière – 27k
9	5	JE NE REGRETTE RIEN	X
ex		Edith Piaf -25k
9	12	LA GRANDE EVASION	2
		John William – 25k
11	e	DOUCE NUIT	1
		Compagnons de la chanson - > 20k
12	r	PETIT PAPA NOEL	33
		Tino Rossi - > 18K
13	e	SYRACUSE / COUNT BASIE / Le martien	1
		Henri salvador – > 13k
14	7	MILORD	X
		Edith Piaf - > 10k
15	8	DEMAIN TU TE MARIES	6
		Patricia Carli - > 10k

Autant la place en tête de Bonne nuit les petits ne me surprend pas, autant l'absence dans les radars de Thierry la fronde , sorti au même moment, m'étonne. Comme je l'ai dit, Aznavour prend tout son temps : 14 - 6 - 2, puis 1 en janvier 64 ! Sera-ce le cas de Et pourtant, déjà dans les bacs et "frissonnant" en cette fin 63 ? Mystère, et j'espère que ceux qui savent mes sources tiendront leur langue... Cela m'ennuierait d'effacer un com, voire pire - comme le font la plupart des blogueurs, de les soumettre à la censu "modération" avant approbation.
Sinon Distel toujours sur le podium alors qu'il lance, le 30 décembre l'émission télé Sacha show qui me suivra jusqu'aux bancs de la faculté ! Le générique sera la belle chanson un air de banjo, madeleine de Proust qui me renvoie à mes merveilleuses vacances de Noel. Barrière, 6ème, n'ira pas beaucoup plus loin. Terminus quai 9 pour John William.

3 entrées :
-  douce nuit des Compagnons qui devrait pas aller plus haut car sorti trop tard.
- le Tino annuel, qui ne vendra pas grand-chose cette année-là.
- le petit bijou de Salvador qui contient 3 tubes : deux vont marcher immédiatement :Count Basie pour les papas et le martien pour les gamins. Des années plus tard on s'intéressera à Syracuse.

3 sorties :
- les vendanges de l'amour
- dis-lui que je ne suis pas là
- la place vide.

Ça bouge chez les ados :
1) si j'avais un marteau (126k)
2) le sifflet des copains (120k)
3) pour moi la vie va commencer (97k)
4) et je m'en vais (77k)
5) ma biche (54k)

Mois très chargé en ce qui me concerne.  D'abord ma marraine vint nous rendre visite. Elle habitait Brest et devait y repartir pour les fêtes en passant par Lorient Elle vit tout de suite que je n’allais pas bien.
On  supprimait l'amour que je venais juste de découvrir, l’ambiance pourrie au lycée, avec un commencement de harcèlement et il faut le dire le boulot qui devenait costaud , tout ça faisait que je réagissais comme d’habitude quand j’avais un problème: je ne mangeais plus. Que faire ?
Ma marraine trouva la solution. Puisque elle partait pour Lorient, avec l’accord de ma tante et de mon parrain, on pourrait faire le voyage ensemble et moi je passerais les vacances de Noël chez eux, avec Jean-Yves et toute la famille. Mais il y avais un problème: le retour. Pourrai-je à même pas 13 ans faire le voyage Lorient-Paris ? Je répondis que ce n’était pas la mer à boire. Je monterais à Lorient et n’en descendrais qu’au terminus, Montparnasse. Pas de changement, ça devrait passer.Banco !
Et j’eus du baume au coeur avant ces vacances qui se promettaient belles. Et je commençai en ce mois de décembre une manie qui ne devait me quitter que trois ans plus tard: Aller voir les rayons jouets des Grands Magasins. Et je commençai par Le Bon Marché. Pour moi ces grands magasins étaient fabuleux, j’étais comme l’héroïne de Zola, je découvrais....
Mais j’ignorais alors que c’était du “ futur passé ”, que ces Grands Magasins vivaient leurs derniers moments. Les hypermarchés allaient tout balayer. Notamment un qui venait juste de s’ouvrir à 20 km de Paris, à Sainte Geneviève des Bois, sous le nom de “ Carrefour ”. Ils en avaient parlé à la télé, et les prix y étaient paraît-il divisés par deux. Mais il fallait, hélas, une voiture ! Ou se taper 6 km à pied...

Et je comptais les jours. J’apprenais par coeur les gares (pas celles où on s’arrêtait, toutes ) entre Paris et Lorient. Il y en avait une bonne centaine. Et les heures de passage ! C’est ainsi que j’ai pu faire la fierté de ma marraine quand j’annonçai négligemment: “ on n’est qu’à Champtoceaux, on a bien 25 minutes de retard..."
Ce qui devait s’avérer exact à l’arrivée. Mais 5 mn sur un trajet de dix heures (sic), c'était finalement pas grand-chose.

Il faisait un froid de canard quand j’arrivai à Lorient. Des traces de neige se trouvaient dans le jardin de ma tante Je couchai dans le canapé convertible, avec ma marraine et je m’amusai beaucoup avec Jean-Yves, même si on eut quelques “ coups de gueule ” parfois.
Sinon le soir on regardait la télé, dont la nouvelle émission de Distel, “ Sacha Show ” qui chantait sa toute dernière chanson un air de banjo. Elle me faisait pleurer. Je la trouverai quand même…en novembre 2001 !
Le réveillon fut génial. On avait fait la trêve avec Bernard, et j’étais bien, au milieu de cette famille. Ce qui me manquait tellement à Paris...ça me rappelait le Noël d’Epinay, 3 ans plus tôt, car je dormais dans la chambre de Jean-Yves. Et le lendemain matin on découvrait ce que le “ Père Noël ” avait apporté. Et c’était l ’émerveillement des petits et des grands. Le “ Père Noêl ” avait apporté aux deux grands un électrophone. Mon rêve ! Et deux disques; “ Jeannot Lapin ” et “  Thierry La Fronde ”..
Le réveillon du nouvel an se passa de la même façon, et quand les douze coups de minuit retentirent, on entendit les klaxons des voitures et les sirènes spéciales des sous-marins. L'année 63 prenait fin.
Moi j’avais vieilli de 10 ans depuis le précédent réveillon.

A dimanche prochain.