Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2012

grand danger pour mon épouse

Mardi dernier c'était moi (et un ami du Net). Mon ami est hélas passé à l'acte, quand à moi, j'ai trouvé les raisons de mon état suicidaire (trop de sevrage de médicaments antianxyolitiques, et à un moment je ne m'étais pas senti de taille pour affronter tout ce qui arrivait) et j'ai pu remonter la pente en réaugmentant les doses. A présent, c'est OK.

Heureusement car il faut que je m'occupe de mon épouse, qui elle, plonge de jour en jour. Côté "assommage des médicaments", ça va un peu mieux, son élocution se rapproche de celle d'il y a deux semaines, avec la baisse graduelle du gardénal que les infirmières du CHU de Besançon lui avait administré pour qu'elle se tienne tranquille durant le long week-end de la Pentecôte.

Quand ils me l'ont rendue, avec ses 150 mg, elle semblait complètement bourrée et dormait sans arrêt.
A présent, je l'ai "descendue" à 120, elle parle de plus en plus normalement, dort de moins en moins, mais... est dans un état de dépression épouvantable.
Elle pleure sans arrêt, n'a plus goût à rien. Avant son "truc", nos disputes portaient sur le fait qu'avec elle il fallait toujours bouger, à présent, elle ne veut plus sortir de chez elle, et reste prostrée dans un coin du canapé en regardant la télé, la plupart du temps sans savoir ce qu'elle regarde...

Jusqu'à aujourd'hui, son amie Lucienne était là pour la protéger, l'encourager. Et c'est vrai que ça marchait, entre deux sanglots je voyais de temps en temps un sourire se dessiner sur les lèvres de ma femme.

Mais... chez Lucienne, c'est un enfer, depuis que son mari est en retraite, il s'enfile trois bouteilles de rouge par jour, se barre le matin de bonne heure et ne revient que le soir, pour engueuler copieusement sa bonne femme, comme tous les saoûlards qui se respectent. Du coup, comme l'année dernière, elle va se réfugier chez sa mère, qui campe à 70 km de là à partir des beaux jours.

Et là ça va être du "sans filet" pour mon épouse.

Certes, la famille, pour avoir bonne conscience, va la bombarder de coup de fil... Hier, par exemple, elle a pleuré pendant 20 mn lors du coup de fil hebdomadaire de son frère.
"pourquoi elle ne vient pas" ?
Elle parlait de sa grande soeur, à présent à la retraite, et qui a été bien contente de venir se ressourcer chez nous en 1995 quand son mari l'a plaquée.
"Je ne l'oublierai jamais", nous avait-elle dit....

Tu parles !

J'ai bien pensé à ce que nous allions en Bretagne, soit chez notre fille, soit chez notre ami de Quimper, mais l'épisode de l'Ardèche m'a dissuadé de prendre la voiture pour un si long trajet.
Si la voiture tombe encore en rade au milieu de la France, que se passerait-il ?
Rapatriement par l'assistance jusqu'à Ouhans, où nous serions donc.... sans voiture, le temps de la réparation où je devrais aller chercher le véhicule.
Bonjour le changement d'idées... On a déjà donné.

Le train ?

Vu la politique actuelle de la SNCF qui a abandonné les tarifs au kilomètre pour le "yeld management" (tu réserves 3 mois avant tu ne payes pas grand-chose, tu pars en catastrophe, tu payes un maximum)

Voilà, par exemple, ce qu'on me propose pour un départ demain :

243 euros, dont 81 pour moi (carte senior) 162 pour elle.

Et ça c'est que pour l'aller...

A l'heure où je suis obligé de me fournir au LIDL ou au NETTO, je me vois vraiment mal débourser pareille somme.

Il ne me reste plus qu'à veiller sur elle et à prier. Déjà je suis de moins en moins sur l'ordinateur, préférant regarder la télé avec elle.

Son amie Lucienne a parlé d'un mobilhome qui, la semaine prochaine, serait peut-être libre dans son camping pour une ou deux nuits... Espérons qu'elle tienne jusque-là !

Bien sûr je vous tiendrai au courant...

Je vous embrasse.

12:33 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (8)

09/06/2012

Pas gagné....

Si de mon côté je continue de remonter la pente, petit à petit (c'était une folie que de vouloir supprimer TOUS les médocs, même de façon très espacée, qui me protègaient ) il n'en est pas de même pour mon épouse.
C'est à présent elle qui n'est pas loin de "sauter le pas".

Oh, en dehors de quelques phrases rituelles que nous proférons tous un jour de déprime, du style "mais qu'est-ce que je fous sur cette Terre ?" (ma mère la prononçait dès les années 60 alors qu'elle ne s'est suicidée qu'en 1998...), je n'entends ici rien d'autre.

En revanche, son orthophoniste où elle s'est rendue hier matin, pour le première fois depuis son hospitalisation, m'a appelé juste après son départ (elle est à 17 km, le taxi met au moins 20 mn, j'avais le temps avant qu'elle n'arrive) pour me faire part de son inquiétude.

Elle a pleuré durant toute la séance, en disant des phrases terribles, comme "je ne suis plus rien, je ne sers à rien, je suis un boulet, je n'en peux plus, si vous saviez..."

Cette dame est du métier et sait que les gens qui parlent comme ça sont à deux doigts de se foutre en l'air.

Par chance, une amie très chère arrive cet après-midi, j'espère qu'elles vont pourvoir discuter. L'idéal serait.... non, je n'en parle pas ici, cette dame lit très souvent mon blog.

Mais cette thérapie-là, la thérapie de l'amitié, entreprise avec grand succès voici 6 ans avait porté ses fruits...

Quoi qu'il en soit, je la surveille, je suis de moins en moins sur mon ordi, dans ma cave. En priant Dieu que cette semaine maudite ne soit pas ponctuée d'autres drames.

Je vous embrasse.

10:31 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (8)

07/06/2012

Suicides....

 

Rassurez-vous, en ce qui me concerne, je remonte doucement la pente. Je dirai même que si j'ai failli passer à l'acte avant-hier, c'est uniquement une question... chimique !

De mon côté j'avais, depuis le début de ma retraite, crânement décidé de me passer progressivement de mes antianxyolitiques et tranquillisants, certes sous surveillance médicale, mais hélas je dois avouer que notre bon docteur de campagne n'est pas très efficace.
Car si baisser les doses de Témesta de 5 à 4.50 au début, la "marche" n'était que de 10%, mais la passer comme je l'ai fait le 1er juin, de 2 à 1.50, la marche était 3 fois plus forte !!!

Et c'est vrai que tous les débuts de mois j'avais de plus en plus de mal. En mars, j'avais "fait ma crise" sur un espace de Facebook.
Donc, maintien à la même dose pour avril.

La dernière fois était "amortie" par les vacances, et ça s'est relativement bien passé mais cette fois en guise de vacances, j'avais eu droit :
• à l'hospitalisation de mon épouse, qui impliquait de la voir d'abord trois jours en réanimation, puis transformée en femme saoûle à cause des drogues qu'ils lui avaient mis là-bas pour la faire tenir tranquille durant le long WE de Pentecôte.
• à l'erreur de l'Ardèche où elle s'est traînée à cause de la chaleur et où en plus nos freins ont lâché, ce qui l'a profondément choquée.
• au retour en catastrophe (500 km) sous un cagnard épouvantable.

Bref, en ce samedi soir, j'étais déjà très mal et elle complètement épuisée et revenue 6 ans en arrière:(
Le lundi nous sommes allés récupérer le chat, et fait quelques courses, où je voyais bien que les gens prenaient mon épouse, dont l'état n'avait pas évolué, pour une pochtronne, et dont j'imaginais que ce serait pour la vie.

Je ne me sentais plus la force de la voir si mal, la force de l'accompagner, et lâchement j'ai failli passer à l'acte avant-hier après-midi.

Par chance, de 16h24 à 18h, j'ai écrit une note afin de prévenir ceux qui pourraient s'inquiéter d'une page blanche qui s'éterniserait dans mon blog. Puis j'ai été voir le médecin, qui a décidé de baisser progressivement les doses de barbituriques de mon épouse.

Moi, de mon côté, déjà rasséréné par les soutiens de mes amis du Net, j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et revenir aux doses de mars. Voire plus si affinités.
Et du coup, moi commençant a être plus protégé, et mon épouse moins "ensuquée", l'idée de me fiche en l'air s'écarte peu à peu...

 

 

Mais quand vous voyez quelqu'un qui va mal, et qui le dit, il ne faut pas le prendre à la légère.
Nous vivons dans un monde de plus en plus dur, et pour beaucoup, la seule façon de fuir ce monde impitoyable, c'est de le quitter.

Ainsi je viens d'apprendre le suicide d'un ami, un de ces amis du Net.
On avait vite sympathisé tous les deux, et il était rapidement me voir à Lons le Saunier.

Puis j'avais été le voir chez lui où l'on avait été super-bien reçus par son épouse.
Je suis également retourné le voir il y a deux ans.

Les trois fois il m'avait paru enjoué, mais... (on se reconnaît !) je voyais parfois dans son regard que lui aussi avait eu une énorme "Cicatrice" dans sa vie, même s'il ne m'en a jamais parlé.

J'ai mal, j'ai très mal de cette nouvelle, mais au vu de notre dernière conversation par mail, je savais que cette issue n'était pas à écarter.

Malgré sa souffrance, il avait quand même trouvé le moyen de me réconforter quand mon épouse était hospitalisée...

Ami, je te rends la pareille, plein de pensées pour ton épouse, et bien sûr pour toi, qui nous a fait le mauvais tour de nous quitter.
Mais, encore une fois, je peux comprendre ton geste.

 

(les photos en place depuis ce matin, les noms et les lieux ont été enlevés à la demande de la famille)

06/06/2012

la bête (suite)

Hier, les plus fidèles de mes lecteurs ont pu lire, entre 16h24 et 17h59, une note que je n'aurais peut-être pas dû écrire ici. Car s'il est vrai que ce blog est lu par beaucoup d'amis de mon site précédent, il est également pas mal lu par des proches, notamment le soir.

Comment ça va aujourd'hui ?
C'est une des premières chansons de Patrick Bruel, mais aussi je pense l'interrogation de beaucoup parmi ceux qui m'ont lu hier

Je leur répondrai d'abord merci. Merci d'avoir répondu présent hier.Et de m'avoir, un temps, un peu rassénéré. Un temps...

Car ce genre de note-là n'a hélas rien à voir avec celles que je pouvais pondre assez régulièrement vers 2005/2006.
A cette époque j'étais maniaco-dépressif, et je naviguais entre gouffres profonds et sommets.

Là, je ne suis plus malade, et je suis conscient de naviguer entre gouffres profonds et... gouffres moins profonds. Parfois se présente un plateau (je n'oserai pas dire une colline) comme les vacances de fin avril en Bretagne et à Paris (où j'ai quand même trouvé le moyen de perdre la clé de notre adorable logeuse. Elle en avait un double, mais je pense que nos vacances parisiennes sont désormais finies chez elle)

Bref, à force de tirer sur la corde, elle finit par s'user et par casser. Comme mes freins de voiture en Ardèche. Etait-ce un signe ? Ces freins ne me disaient-ils pas de les ménager, comme je dois me ménager ?

Me ménager comment ?

Cela fait à présent 15 mois que je vis 24h/24 avec l'aphasie et la dépression de mon épouse.
Avec la vache enragée financière qui se terminera quand mon épouse aura sa retraite (oh, pas grand-chose ), mais qui nous fera sortir de ce fameux "seuil de pauvreté" qui prive mon épouse de beaucoup de petits plaisirs qui compenseraient son handicap.
Depuis 8 jours, c'est la totale, avec la surdose de barbituriques que ces braves infirmières du CHU de Besançon lui ont infligée, afin de pouvoir passer leur long week-end tranquilles.
Ah, ces barbituriques vers lesquels je lorgne... Le loup dans la bergerie !

Avec l'accord du médecin, je vais lui baisser progressivement la dose, en priant Dieu qu'elle revienne non pas à son état "normal", mais au moins à son état d'il y a 10 jours.

Sans l'accord du médecin, je vais cesser de mon côté le sevrage des miens (j'ai des réserves), et de nouveau me replonger dans les délices du Témesta et de l'Atarax. En espérant ne pas passer à autre chose...

J'espère que "le gong" qui m'a toujours sauvé jusque-là (on peut appeler ça aussi un ange gardien) va arriver, car vraiment, vraiment, je suis fatigué.

Je finirai en remerciant ceux qui m'ont soutenu hier, et qui m'ont lu (un nombre incroyable !!!) et en m'excusant des délires que cet état provoquent chez moi, qui font parfois des dégâts..

A bientôt j'espère :)

07:12 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (11)

05/04/2012

Retour aux réalités :(

J'a parlé trop tôt !!

C'est ça mon optimisme exacerbé, il me suffit de quelques semaines paisibles , et ça y est, je me dis que finalement, mon "réel" devient super, que finalement j'ai moins besoin du "virtuel" , et peut-être même ce que "virtuel", qui a toujours été là quand j'avais besoin de lui, pourrait, par certains côtés, me faire replonger !!

N'importe quoi...

Alors qu'"en vrai" je viens de passer 3 mois superbes, avec beaucoup de monde chez moi, de tous âges, avec des escapades Parisiennes ou Azuréennes, je fais de plus en plus de pauses ici.

J'ai écrit ça le 24 mars....

Je m'y voyais déjà...
Comme le chantait le Père Charles (Aznavour).

La dernière grosse crise d'hystérie de ma Chère et Dure remontait à l'année dernière. Au 14 juillet très exactement. Certes il y en a eu depuis quelques-unes, mais de moins sévères.

J'avais eu tendance à oublier comment ça faisait.

Aujourd'hui, elle a décidé de me faire ranger un à un des cartons sagement entreposés dans la cage d'escalier depuis bientôt deux ans.

Alors elle a pris un carton, où sont disséminés des trucs qui datent d'entre 2 et 20 ans, et m'a sommé de le dispatcher! Là, tout de suite... Minimum deux jours de boulot...

Je revois les scènes d'août 2003, qui peut-être se justifiaient un peu plus : nous étions en train de déménager, et le temps nous était compté.

Actuellement, nous emménageons, et nous avons tout le temps de le faire.
Je sais par quoi j'ai commencé et par quoi je vais continuer. Priorité pour l'instant à ma "cave", là où j'ai installé mon coin perso, aec Ordi, Chaîne Hi-fi, disques, Cd, cassettes de mes émissions, journaux à trier, DVD.

Quand je suis arrivé, c'était comme ça :

DSCN7125.JPG

aujourd'hui c'est comme ça :

DSCN1053.JPG

Certes il y a encore un boulot, mais tout ne s'est pas fait en un jour. D'autant que c'est "ce qui se voit" qui est pris en photo, dans les cartons, j'avais plein de trucs à ranger soigneusement, comme mes émissions de radio (quand même un millier de cassettes) qu'il m'a fallu en partie réécouter pour les dater, et les ranger dans un meuble ad hoc.

J'estime que, pour cette pièce, j'en ai encore pour environ 6 mois.

Après on s'attaquera au reste.

Mais "chère et dure" me connaît, elle sait que me suprendre pendant que je me sens bien est presque un traumatisme.

Et je sais pourquoi cette hystérie revenue (en attendant "mieux") : parce que notre fille se fait de plus en plus harceler dans son travail, et qu'elle a décidé de quitter l'entreprise où elle travaille, avant que ça ne prenne de trop grosses proportions.
Elle a raison.

Mais elle a eu tort d'en parler à sa mère, qui, depuis, a changé du tout au tout : pour chère et dure, tout le monde est "con", de la femme du cousin de Toulon à notre voisine en passant par un autre voisin grâce à qui notre tondeuse flambant neuve est encore en état de marche...

Bref elle ne supporte plus personne. Et moi, comme elle est obligée de me supporter, elle m'en fait voir de toutes les couleurs.

Finalement, je pense qu'avant de m'éloigner du Virtuel, il faudrait peut-être que j'analyse correctement ce qui se passe dans ma "vraie vie". C'est bien de "décortiquer" les pailles de mon virtuel, faut-il encore que j'arrive à ne pas oublier les poutres que je reçois de temps en temps dans ma "vraie" vie !

Merci à vous d'être là.

Je vous embrasse

14:31 Publié dans détresse, moi | Lien permanent | Commentaires (6)

08/08/2011

Nous ne finirons peut-être pas nos jours à Ouhans

Note certainement écrite sous le coup de la colère, que peut-être j'effacerai, mais ce soir, vu le peu de sollicitude apporté par le voisinage, je pense que la messe est dite.

Certes, les premiers jours, sous le coup de l'émotion, c'était presque le défilé. Les voisins, ayant vu le samu, les pompiers et l'hélicoptère, sont venus poliment m'assurer de leur soutien.

Mais depuis deux jours, rien.

Enfin si. Un seul. Quelqu'un qui ne nous adressait que rarement la parole quand tout allait bien, et qui, régulièrement (il est encore venu tout à l'heure) vient prendre des nouvelles.

Sinon, rien.
La "grande amie" de mon épouse ne donne pas signe de vie.
Le voisin serviable d'à côté (il nous a pas mal de fois dépannés) est invisible, alors que d'habitude on le voit avec son épouse devant sa maison.
Les voisins de l'autre côté, qui pourtant nous avaient fait passer la soirée avec eux il y a à peine 10 jours, silence radio.

Etc etc....

Je ne pense pas que ce soit dirigé contre nous. C'est dirigé "contre la maladie", un truc qui est hors normes dans les petits villages. Jadis, les épileptiques étaient brûlés, là ils ne le sont plus mais ignorés, redoutés.

Je me souviens de là où nous avons vécu "avant".

Lons le Saunier, je n'avais pas une minute à moi quand mon épouse était à l'hôpital, tant mes voisins venaient demander des nouvelles. Et aussi des collègues.

Biarritz, ou plutôt Boucau. Nos voisins immédiats - avec lesquels nous correspondons toujours - étaient aux petits soins pour moi , et pour elle quand elle revenait.

Vannes ? RAS, pas de crise.

Mende. Là aussi, on voyait le "réseau" se créer autour de cette sale maladie. Et j'avoue que je n'ai pas honte de dire que c'est notre voisine du dessous, côté gauche, qui rendait le plus souvent visite à mon épouse malgré sa hantise des hôpitaux. Comment s'appelait-elle déjà ? Ah oui, Nathalie...

Bref, cet "épisode" surgissant alors que nos sommes des "jeunes" retraités me fait trop souvent penser à l'égoïsme des gens du Sud, qui savent ouvrir les bras mais pas les refermer.
2 personnes à l'enterrement de ma mère, 0 à celui de mon père.


Si la même chose arrivait dans 20 ans, c'est à dire à un moment où je ne pourrai plus (raisonnablement, certains dangers publics octogénaires voire + me font préciser la chose) conduire et donc aller voir mon épouse quand elle sera hospitalisée, me font dire qu'à cette date-là, si nous sommes encore en vie, nous aurons quitté le village, sauf miracle.

Oui, il peut y avoir un miracle, comme celui, demain, d'une fraternité retrouvée. mais au fond de moi je n'y crois plus. Nous ne sommes pas d'ici, nous sommes de nulle part finalement.

Si, mon épouse est Normande, mais je ne la vois pas revenir dans un endroit où, par deux fois, en 1982 et 2004 on l'a fichue dehors.

Moi je puis parisien, mais comme je l'ai écrit voilà peu, je ne reconnais plus ma ville.

Voilà ce que je ressens profondément en ce 8 août 2011 où je suis tout seul dans ma cave, où personne - sauf l'ami Claude dont je parle un peu plus haut - n'est venu prendre de nouvelles.

Je sais très bien qu'à son retour, les grands fla-flas reviendront, tout le monde sera autour de mon épouse, lui disant "on a beaucoup pensé à toi, tu sais..."

Oui, mais peu sont venus faire les 180 km de Dole pour voir quelqu'un dans le coma.
Peu sont venus à Besançon pour voir la résurrection de mon épouse.

Un seul : moi. Et c'était mon devoir.

Mes soutiens ? Ils sont venus, comme depuis 8 ans, du Net. De ce fameux "ordinateur" qui est la hantise de mon épouse et qui pourtant nous a bien des fois sauvé la mise.
Même Caroline Moireaux, la jeune Jurassienne qui a entrepris de faire le tour du monde à pied en 10 ans nous a soutenus !!!
http://www.facebook.com/patrick.cicatrice#!/caroline.moir...

Je pense qu'en revanche, pour préserver l'avenir, ils seront quelques-uns à venir la voir à Pontarlier. Ma foi, passer à l'hosto après les courses chez Leclerc, ça ne mange pas de pain...

Je vais me coucher, je suis fatigué. Et de toutes façons, en dehors du chat qui miaule 24h/24 (sans aucune raison) personne ne me dérangera...

Je vous embrasse.

16:54 Publié dans détresse, détripage | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : ouhans

29/06/2011

Cadeau empoisonné

Pour mon départ en retraite, mes collègues de travail ne se sont pas foutus de moi : Une station météo professionnelle, dont les données ppuvaient être lues sur ordinateur grâce à une clé USB.

Le but final devait être de connecter "en direct" cette station sur la Toile.

Un de mes collègues, le plus calé en informatique, est venu une journée entière essayer de faire la manip : chou blanc. Et pourtant, c'est un pro de l'informatique !

Mais bon, l'essentiel était que je puisse avoir mes données dans l'ordinateur afin de les archiver, les étudier, faire des statistiques.

Mais.... le 21 juin, Orange ne répondait plus. Je n'ai plus eu pendant 24 heures ni connexion internet, ni téléphone (j'en ai même fait une note).

Quand tout cela est revenu, j'ai alors essayé de relier ma station à l'ordinateur.

Macache !

La fameuse phrase, qui provoque chez certains internautes la tentation de taper avec un marteau sur le PC, l'écran et tout le reste : "Une erreur s'est produite".

Soit c'était "le périphérique n'est pas sur le bon port", ce qui voulait dire en français que c'était la faute à la clé USB.

Soit c'était "Windows n'a pas démarré. Veuillez démarrer le service VW5 Windows".

Appel au collègue.

Qui m'indique le chemin à faire pour faire démarrer le machin.

Je démarre, je redémarre, macache !

C'est alors que j'ai l'idée de "restaurer le système", c'est à dire de faire revenir mon PC dans l'état où il se trouvait avant cette journée noire.

Et là, miracle ! Ca a marché !

Jusqu'à hier 13h45.

Et là, rebelote....

J'ai calculé que je me suis échiné sur ce bordel pendant une trentaine d'heures depuis ce fameux 21 juin.

Là j'abandonne.

Et je pense que je vais mettre la station météo dans son carton d'origine, de peur d'être de nouveau tenté de la "faire reconnaître" par le PC, et de voir à nouveau cette p... de phrase Une erreur s'est produite.

Pardon à mes collègues de bureau qui ont déboursé dans les 300 euros pour m'acheter cette merveille, mais ils ne devaient pas se douter qu'il fallait être ingénieur informaticien juste pour savoir ce qu'il avait plu dans la journée.

Je reviens à mes "vieux trucs" , qui eux ont au moins l'avantage de ne pas avoir besoin de clé USB et qui se foutent complètement du service VW5 Windows.

L'informatique, ça a ça de bon : plus tu penses pouvoir te débrouiller un peu, plus tu réalises qu'au fond tu n'es qu'une brêle, et que tout ça n'a pour but que de séparer en deux les humains : ceux qui maîtrisent et les autres.

Je vous embrasse.

PS : même Hautetfort est conre moi : je ne saurai jamais si cette note vous a parlé, car leurs statistiques ont décidé de ne montrer que les 8 notes les plus lues au lieu des 25.

Là aussi j'attends le début du mois pour voir si ce n'est qu'un "accident" où si c'est devenu la règle, auquel cas j'abandonne purement et simplement Hautetfort.

Je vous embrasse.

02/06/2011

Je plonge :(

Note qui, certes va sembler assez contradictoire avec la précédente, postée seulement voici quelques heures, mais je plonge.

Déjà certains symptômes peuvent être visibles par tous. "Abandonné" par une amie internaute à cause de quelques mots échangés sur Fb, sur ce même site je suis en train de - fébrilement - essayer de "tout casser" sur un jeu de chansons où elle participait. Là je suis à niveau presque "pro".

Et alors ? Elle ne me reviendra pas pour autant...

Dans le même Fb, je demande à être ami à d'innombrables chanteurs et animateurs. Ceux que j'ai toujours aimé, bien sûr, jamais je ne demanderai par exemple à être l'ami de Julien Doré !

Mais je retrouve là ma période maniaco de 2000/2003. Où j'écrivais à tout de bras à tout le monde, piur n'importe quoi.

En fait je me sens pris dans la nasse.

Mon épouse a pris acte le fait qu'elle ne puisse pas conduire.
Résultat : je fais le chauffeur 3 ou 4 jours par semaine, l'emmenant dans des hypers où elle reste des heures.

Nous sommes en retraite, nous pourrions suivre le conseil de Sardou:
Alors il me vient une idée : / Si l'on partait comme deux vieux fous,
On habiterait à l'hôtel. / On prendrait le café au lit.
On choisirait un p'tit hôtel / Dans un joli coin...

Oui, mais quid du chat ?

Quand nous sommes partis à Chamonix, c'est tout juste si la SPA n'a pas porté plainte contre nous !


Et nous manque notre fille.

En ce qui me concerne, ça reste à l'intérieur. Je me bouffe peu à peu sans rien laisser paraître. Gare au jour où - comme un certain jour de février 2003 - ça ressortira d'un bloc !

Mon épouse, elle, encaisse aussi sans rien dire, sauf quand elle a un choc. Ce matin des ouvriers qui devaient s'occuper de nos futurs panneaux solaires se sont tirés après nous avoir réveillés aux aurores, car il manquait... des vis !

D'où explosion de mon épouse, qui a fini par "cracher" d'où venait son plus gros souci.

Donc, là, je commence à plonger sec.
Premier signe : je m'apprête à aller me coucher, chose qui ne m'était pas encore arrivé ici.
Mais sincèrement, devant tout ce qui me tombe dessus, je ne vois que mon lit comme réconfort.

Je veux bien jouer l'orthophoniste à plein temps, le psy à mi-temps, le comptable à mi-temps aussi, mais vient un moment où la machine s'épuise.

Aussi pour éviter un nouveau 23 février 2003, je préfère prendre mes précautions.
S'il en est encore temps.

je vous embrasse

13:31 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (5)

29/04/2011

Doit-on piquer mon chat Bob ?

DSCN7292.JPGJ'ai fait faire une nouvelle analyse de son sang, afin de voir si les croquettes anti-diabète avaient fait baisser son taux de glycémie.

Le résultat n'est guère encourageant : 3, 92 g soit une augmentation de 20% par rapport à la dernière fois...

Et pourtant, il fait "bonne figure", son comportement a l'air tout à fait normal, mis à part qu'à la différence des autres années, aller dehors n'est plus pour lui une récompense, mais une punition.

Mon épouse est passée d'un extrême à l'autre, tolérant il y a encore 6 mois que le chat dorme avec nous dans la chambre, alors que là, elle lui fait passer les 3/4 du temps dehors.

Tout ça parce que la pauvre bête avait fait un jour ses besoins dans la salle de bains. Du reste elle avait été en rage ce jour-là, puisqu'elle l'avait balancé par la fenêtre, oubliant qu'on était au premier étage. J'en avais fait une note, que vous êtes toujours nombreux à lire (en moyenne une vingtaine de fois par mois).

Alors la question est celle-ci. Sachant qu'un chat "prend sur lui" et ne montrera jamais qu'il est malade, si ça se trouve il est déjà très mal, et le prolonger serait inhumain.

Mais d'un autre côté, mon vétérinaire m'a dait que le début de la fin commençait avec les pattes arrières (chez nous, c'est les pieds, mon père qui fut amputé en savait quelque chose).
Or, il arrive encore à sauter pour aller boire à la cuisine. Un bon mètre....

Alors j'aimerais avoir vos conseils. Mon épouse voudrait le faire piquer tout de suite (il est vrai que nous serons bientôt en balade) quand à moi, j'applique un peu le principe du "cocotier" chez les peuplades primitives, qui voulait que l'on sacrifie les personnes qui tombaient d'un cocotier vigoureusement secoué, à savoir que tant que ses pattes arrières lui permettent de sauter, il est urgent d'attendre avant de le tuer. Il faut appeler un chat.. un chat !

Je sais que la plupart d'entre vous ont un chat. Qu'en pensez-vous ?

Je vous embrasse

10:17 Publié dans ceux que j'aime, détresse | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : bob

20/04/2011

Moment de doute...

C'est bien, un blog.

Quand on ne sait pas à qui se confier, alors on écrit tout sur son blog. La blogothérapie.

Pour la première fois, depuis six semaines, je me pose des questions sur mon avenir avec mon épouse.

Pourtant, voici quelques jours, j'avais eu l'intention d'écrire une belle note sur la retraite, sur ma retraite,  disant que pour la première fois je prenais conscience de ce qui se passait autour de moi, notamment les paysages. Hier, par exemple, je me suis surpris à photographier une fleur ! Un truc que j'aurais jugé impensable voici peu d'années.
Pour la première fois depuis...1994, je regarde l'évolution de la nature, si rapide en cette saison. Les couleurs des arbres qui changent en même pas 24h, les champs qui passent du vert sombre au vert tendre, puis vient s'y ajouter des jonquilles, lesquelles cèdent le pas aux fleurs de pissenlit...

Quand on travaille, on ne pense pas à tout ça. Une partie du cerveau est prise par ça, même si ce travail se passe bien, comme c'était le cas pour moi ces 4 dernières années, si j'excepte novembre et décembre 2009. Désolé M. Henri Salvador, le travail n'est pas la santé, il est même nuisible à ladite santé dans une certaine mesure.

Alors, me direz-vous, la vie est belle ?

Non.

J'ai "chère et dure" qui ne me facilite pas la chose.

Elle oscille entre engouement de gamine et la tronche dans sa plus belle expression.
Je pense - je vais lâcher le mot - qu'elle est maniaco-dépressive.

En la regardant, je me vois dans les années 2000.

Des problèmes, on en a, comme tout le monde, mais elle, se les crée.

Par exemple nous avions décidé de faire une terrasse avec des amis. Sable commandé, et livré, dalles commandées, livrables hier à 10h.
Mais ces dalles "1er prix" n'étaient pas arrivées. Du coup, depuis avant-hier soir, on vit avec les dalles non arrivées. C'est l'obsession du jour. Sa vie n'est plus que dalles non arrivées.

Hier son amie Lulu est venue lui tenir compagnie (faudra que lui décerne un prix, à celle-là, car elle m'évite pas mal de face-à face pénibles avec chère et dure), et quand elle est partie, je l'ai emmenée en balade. C'est là que j'ai pris les photos des fleurs.

Elle qui d'ordinaire est partante pour ce genre de choses, n'arrêtait pas de maugréer. Elle avait chaud, puis elle avait froid, la route montait...Et bien sûr, la conversation était jonchée de dalles non livrées.

Ce matin, coup de fil du chef de chez Brico : "vos dalles vont partir de Bordeaux (!) demain, elles seront là mardi, mercredi on vous livre".

Fureur noire de chère et dure, alors que finalement ça ne pose pas tant de problème que ça, la semaine prochaine ça pourra autant se faire que cette semaine, nos amis sont d'accord.

Tout à l'heure, avec sa copine Lulu, je les ai emmenées à Besançon. Surtout pour leur faire plaisir, car les villes j'aime bien les visiter, mais sous le cagnard, pas trop.

Mais, sitôt rentrés, sitôt la copine chez elle, c'est reparti avec les dalles.

Là je vous parle des dalles.
Mais en fait, c'est valable pour la moindre chose. Une petite contrariété se transforme en catastrophe.
Je connais, je suis aussi passé par là.

Et je pense que si j'étais resté comme ça, il y a belle lurette que nous ne serions plus ensemble.

Je sais ce qui lui manque.
Sa santé d'abord. Pouvoir dire ce qu'elle pense, au sens brut. C'est à dire pouvoir traduire ses pensées en paroles. Mais le vocabulaire lui manque, et ses phrases sont sans cesse ponctuées de comment qu'on dit...
Je ne voudrais pas être à sa place.

Lui manque aussi notre fille.

Et ça je n'y peux rien. Ni elle non plus, c'est le destin qui a voulu ça.

Mais moi en attendant, je commence à me faire du souci pour mon avenir.
Tant qu'elle s'entend avec sa copine, ça pourra le faire. Mais si jamais ça casse, alors le "on fout l'camp", litanie que j'entends quand même depuis...1985, depuis sa maladie, depuis sa "transformation", sera de nouveau sur le tapis.

Sincèrement, ce soir, j'ai peur...

Je vous embrasse.