24/10/2024
Le pourquoi des grosses inondations récentes
Carrefour Givors (69) la semaine dernière. C'est là que je venais de temps en temps faire mes courses entre 1977 et 1979 quand j'habitais dans le coin.
Méga-pluies cévenoles. Oui, cévenoles, car si les Cévennes commencent, à l'ouest, au massif de l'Aigoual, elles finissent, au nord-est, au Mont Pilat ! Mais la plupart du temps, ce sont "seulement" la partie occidentale et orientale (Ardèche, Lozère, Gard) qui sont touchées. Alors, l'explication ?
Elle est simple : plus l'air est chaud, plus il contient de la vapeur d'eau. Très exactement 7% de plus par degré supplémentaire.
Dans une note récente j'avais montré que la France s'était réchauffée en été de 2 degrés en moyenne depuis les années 70. Idem pour l'année entière. 2 degrés c'est donc 15% d'eau en plus. Mais cette eau supplémentaire ne se répartit pas uniformément, que ce soit dans l'espace (les deux dimensions) et dans le temps. Certains endroits (le 66 notamment) sont même plus secs.
2 degrés, ça ne parle pas forcément. Alors je vais traiter le sujet par une autre donnée: le nombre de jours où il a fait plus de 30 degrés dans l'année.
Je commence par où j'habite : Le Puy en Velay. La station météo est à moins de 200 m de chez moi.
Sur la période 1961/1990 : 4 jours.
1971/2000 : 6 jours
1981/2010 : 16 jours (l'été 2003 est passé par là)
1991/2020 : 19 jours.
et j'ai calculé pour 1995/2024 (j'y ai passé du temps !) : 22 jours !
On y suait 4 fois moins dans ma jeunesse qu'à présent ! Je pensais moins supporter la chaleur en prenant de l'âge, en fait non : il fait chaud de plus en plus souvent. En attendant, la montée est continue, elle aurait même tendance à s'accélérer..
Et ailleurs ?
PARIS 1961/1990 : 7 jours
1971/2000 : 9 jours
1981/2010 : 11 jours
1991/2020 : 14 jours.
DIJON 1961/1990 : 9 jours
1971/2000 : 11 jours
1981/2010 : 14 jours
1991/2020 : 18 jours.
LYON 1961/1990 : 14 jours
1971/2000: 19 jours
1981/2010 : 24 jours
1991/2020 : 31 jours
NIMES 1961/1990 : 34 jours
1971/2000 : 41 jours
1981/2010 : 50 jours
1991/2020 : 59 jours
Et en Corse ? comme à Lyon:
BASTIA 1961/1990 : 14 jours
1971/2000 : 18 jours
1981/2010 : 24 jours
1991/2020 : 31 jours.
En montagne, j'ai déjà cité l'exemple du Puy (714 m). Mais allons voir du côté des Alpes. A EMBRUN (870 m) où j'ai bossé 7 ans.
1961/1990 : 11 jours.
1971/2000 : 14 jours
1981/2010 : 18 jours
1991:2020 : 23 jours..
Ne reste l'instant que la Bretagne nord que les canicules ont épargnée.
Aussi bien BREST que SAINT BRIEUC 1961:1990 : 1 jour
1971/2000 : 1 jour
1981/2010 : 1 jour
1991/2020 : 1 jour.
Mais ça va changer pour 2001/2030 car à Brest 3 jours ont été comptabilisés en 2019 et 7 jours en 2022 ! Année où les 40° y ont été dépassés. Et aussi la barre des 30° à OUESSANT (31°5).
Je terminerai par le MONT AIGOUAL, cher à mon coeur. Quand j'y ai travaillé, voilà.. (mon Dieu) 52 ans, le record datait de 1967 avec un 27°5 que je jugeais douteux, car il impliquait 43° dans la plaine ! Cet été de 1972 on n'avait pas dépassé les 21 degrés, et à 1567 mètres c'était déjà pas mal.
Mais arrive le fameux mois d'août 2003, qui verra bousculer ce record de plus de un degré avec 28°7. Enorme quand on connaît l'endroit. Il aura quand même fallu 36 ans !
16 ans plus tard, en juin 2019, les 45° seront dépassés à Nîmes, et l'Aigoual relèvera 29°9.
Il ne faudra que 3 ans pour atteindre le plafond de verre des trente degrés, et l'année suivante le dit plafond sera crevé avec 30°4 le 23 août 2023...
S'il y en a qui n'ont pas fait le rapprochement avec les pluies diluviennes de la semaine dernière, c'est bien dommage !
Allez, pour le fun, une prévision : les Cévennes auront encore de la pluie ce week-end, mais rien du tout à côté de ce que le Var et les Alpes-Maritimes vont ramasser ! On y verra peut-être du rouge samedi ? Du rouge au pays du rosé !!
En attendant, je vous embrasse.
16:35 Publié dans météo | Lien permanent | Commentaires (4)
28/08/2024
2024, année la plus chaude de tous les temps ?
Pour l'instant, sur les 8 premiers mois de l'année, c'est le cas !
Les 4 mois qui suivent vont-ils changer les choses ? Suivez l'évolution ici.
12:35 Publié dans météo | Lien permanent | Commentaires (3)
10/08/2024
Une médaille pour l'été 2024 ?
De bronze, soyons modeste, car l'or et l'argent sont détenus par respectivement 2003 (23°2 de moyenne pour la France entière - pas près d'être battu) et 2022 (22°7).
Pour l'instant, 2024 occupe la 9ème place (sur 100) avec 21°2. Une valeur que l'on n'avait pas atteinte au siècle dernier, sauf en 1947, été qui à l'époque avait marqué les esprits !
Au vu des prévisions, 2024 peut aisément grappiller quelques dixièmes et donc quelques places.
Pourquoi pas le podium ?
18:28 Publié dans les délires de Cica, météo | Lien permanent | Commentaires (2)
29/06/2024
Réchauffement climatique : du concret
D'abord le diagramme (officiel de Météo-France)
Ceci est, année par année, la moyenne des températures estivales pour 150 points de mesure répartis sur toute la France (entre 1 et 2 par département) depuis les années 50 jusqu'en 2023.
La ligne du bas représente la valeur 17°5 et celle du haut 23°25.
Déjà il faut tordre le cou à l'antienne des anciens (lol) qui affirme "qu'avant (avant quoi ?) il y avait de vrais étés".
Ensuite, même pour un élève de CM2, c'est clair : stabilité des températures autour de 19° jusqu'en 1974, petit plongeon jusqu'à 17°7 en 1977 et 1978 et à partir de là c'est la grimpette quasi linéaire jusqu'à 21°2 pour les dix derniers étés.
21°2 - 19°0 = 2°2 de hausse (en dents de scie, certes, mais continue) en 50 ans.
Soit 1 degré tous les 23 ans.
Cerise sur le gâteau, au milieu de cette inexorable montée, en l'an de grâce 2003 se trouve un coup de chaud de + 3 degrés à l'époque. Je précise bien à l'époque où la "normale" montante était vers les 20 degrés pile, car actuellement, avec une "normale" montante de 21°2 sur les 10 dernières années, l'écart se serait réduit à moins de 2 degrés, et si la hausse reste continue,
2003 sera un été "normal" dans 40 ans !
La mer aussi chauffe. Et elle monte ! En 1967 j'étais en vacances à Toulon et j'avais arpenté le "sentier des douaniers", entre Toulon et La Garde. J'ai voulu le refaire en 2014, la mer l'avait envahi sur plusieurs secteurs...
A l'époque j'habitais sur le port de Toulon. L'eau n'est plus qu'à 10 centimètres du quai aux beaux jours...
Et la plage des Bonettes, si chère à mon coeur, a rétréci de moitié. Pour moi, depuis les années 60, l'eau est montée d'au moins 50 cm dans la région Toulonnaise.
Je disais que la mer chauffe.
On n'est pas encore en juillet et elle atteint déjà 28 degrés par endroits ! Je parie que le "plafond de verre" des 30 degrés sera franchi cette année.
Un "carburant" idéal pour les épisodes cévenols ou méditerranéens. On en reparle dans 5/6 mois..
Oui deux degrés c'est énorme. C'est - l'été - la différence entre Lille et Mâcon, ou entre Dijon et Ajaccio !
Et en altitude ?
2°2, dans le même secteur bien entendu (pas question de tricher) c'est la différence entre Saugues (960 m) et Brioude (435 m) dans mon département, voire pire en Savoie entre Bourg St Maurice (900 m) et Chambéry (250 m). Soit 500 m chez moi et 650 m dans les Alpes...
D'un point de vue spatial, l'air chaud remonte vers le nord à raison d'environ 100 km tous les 10 ans
Et cet air chaud monte régulièrement en altitude à raison de 100 à 120 m tous les 10 ans.
ATTENTION. Je parle ici des températures estivales, pas des hivernales, lesquelles montent aussi, mais beaucoup plus lentement. Pas d'extrapolation sur l'altitude, l'épaisseur, la durée de la neige qui fera l'objet d'une autre note.
D'un point de vue temporel, les étés arrivent de plus en plus tôt et durent de plus en plus longtemps.
Pour fixer encore plus les idées, prenons l'exemple des glaciers. J'ai déjà évoqué le cas de la mer de glace dans une précédente note. Il y a mieux (pire !), celui des Bossons qui descendait pratiquement jusque dans la vallée.
J'ai pris cette photo voilà près de 50 ans, en mai 1976.
Au 4ème virage sur la route du tunnel, à 1250 m d'altitude.
A présent, plus rien, plus rien qu'un torrent dans une gorge encaissée de près de 100 m - l'épaisseur du glacier.
Il faut monter très exactement à 1730 m pour en voir le début.
480 mètres plus haut !
Si les glaciers reculent de 10 m par an, il n'en restera pas grand-chose à la fin du siècle...
Positivons : on fait du vin en Angleterre, les cigales remontent jusqu'au Jura (mais elles chantent moins en Provence : trop chaud) et au Alpes Italiennes, l'olivier arrive dans les Hautes-Alpes.
Alors que faut-il faire ?
Avant tout une chose essentielle : l'accepter. Ne pas nier l'origine humaine de ce dérèglement, et tenter de le freiner, en pensant à notre descendance.
Je vous embrasse.
15:02 Publié dans actualité, météo | Lien permanent | Commentaires (11)
21/05/2024
Sauvé pour cette année
Depuis "l'été meurtrier" de l'an passé avec pas moins de 58 jours où il a fait 30° et plus sous abri (certifié par 3 points de mesure - on est pro où on ne l'est pas), 23 jours à 35° et plus, avec comme acmé les 2 canicules du 10 au 25 août (37 de moyenne - vous avez bien lu) et du 4 au 10 septembre ("seulement" 34 sur la période), trois pointes à 40 (toujours sous abri) et où, malgré les murs épais de notre petite maison, disons-le tout net, j'ai failli crever. La chaleur arrivait par en haut, par les combles, non isolées. Et elle restait.
Je sais, je sais que ce mois d'août 2023 est le plus chaud mesuré en Haute-Loire depuis que l'on relève des températures. Plus encore que 2003.
2022 étant aussi sur le podium, je ne voyais pas pourquoi 2024 ne serait pas dans la continuité...
Et comme pour me donner raison, dans la première quinzaine d'avril, à une époque où on peut encore faire du ski de fond dans certains coins du département (voir photo ci-dessous), le thermomètre a flirté avec les trente-trois degrés, la "normale" y étant de quinze... Fort logiquement, mon pronostic vital serait probablement être engagé dans les mois à venir. Car je suis en moins bon état qu'en 2023.
On a beaucoup glosé sur eux, mais les Auvergnats sont de braves gens.
Notre voisin (nos maisons sont jumelles), ayant assisté depuis 4 ans à ma dégringolade, a été ému, et a réussi à nous avoir un prix auprès d'un entrepreneur de ses amis, spécialisé dans l'isolation thermique.
Je pense que me voir dans un fauteuil roulant l'a ébranlé. Mon voisin, pas l'entrepreneur ! J'en vois qui suivent pas :-))
Bref,
Depuis ce matin, nos combles sont remplis de laine de coton. Paraît que c'est le dernier cri.
Et moi rempli d'espoir. D'autant plus que la maison est fraîche, 14 degrés.
On se tient au courant.
Je vous embrasse.
Photo de mon village, le 13 MAI (!) 2018 :
19:04 Publié dans Merci, météo, météo, moi | Lien permanent | Commentaires (5)
Sauvé pour cette année
Depuis "l'été meurtrier" de l'an passé avec pas moins de 58 jours où il a fait 30° et plus sous abri (certifié par 3 points de mesure - on est pro où on ne l'est pas), 23 jours à 35° et plus, avec comme acmé les 2 canicules du 10 au 25 août (37 de moyenne - vous avez bien lu) et du 4 au 10 septembre ("seulement" 34 sur la période), trois pointes à 40 (toujours sous abri) et où, malgré les murs épais de notre petite maison, disons-le tout net, j'ai failli crever. La chaleur arrivait par en haut, par les combles, non isolées. Et elle restait.
Je sais, je sais que ce mois d'août 2023 est le plus chaud mesuré en Haute-Loire depuis que l'on relève des températures. Plus encore que 2003.
2022 étant aussi sur le podium, je ne voyais pas pourquoi 2024 ne serait pas dans la continuité...
Et comme pour me donner raison, dans la première quinzaine d'avril, à une époque où on peut encore faire du ski de fond dans certains coins du département (voir photo ci-dessous), le thermomètre a flirté avec les trente-trois degrés, la "normale" y étant de quinze... Fort logiquement, mon pronostic vital serait probablement être engagé dans les mois à venir. Car je suis en moins bon état qu'en 2023.
On a beaucoup glosé sur eux, mais les Auvergnats sont de braves gens.
Notre voisin (nos maisons sont jumelles), ayant assisté depuis 4 ans à ma dégringolade, a été ému, et a réussi à nous avoir un prix auprès d'un entrepreneur de ses amis, spécialisé dans l'isolation thermique.
Je pense que me voir dans un fauteuil roulant l'a ébranlé. Mon voisin, pas l'entrepreneur ! J'en vois qui suivent pas :-))
Bref,
Depuis ce matin, nos combles sont remplis de laine de coton. Paraît que c'est le dernier cri.
Et moi rempli d'espoir. D'autant plus que la maison est fraîche, 14 degrés.
On se tient au courant.
Je vous embrasse.
Photo de mon village, le 13 MAI (!) 2018 :
19:04 Publié dans Merci, météo, météo, moi | Lien permanent | Commentaires (5)
27/03/2024
photos prises à l'instant de ma fenêtre
11:59 Publié dans météo | Lien permanent | Commentaires (6)
31/01/2024
le climat de Paris depuis Louis XIV
Années 1671/1700 (Louis XIV)
jours de gel annuels 45
Jours chauds (30° et plus) par an 2
Années 1701/1730 (Louis XIV / Louis XV)
Gel 50
JC 4
Années 1731/1760 (Louis XV)
Gel 55
JC 11
Années 1761/1790 (Louis XV / Louis XVI)
Gel 47
JC 8
Années 1791/1820 (RévolutioN / Empire)
Gel 47
JC 3
Années 1821/1850 (Louis XVII / Chzrles X / Louis-Philippe)
Gel 47
JC 6
Années 1851/1880 (Empire puis 3ème République)
Gel 50
JC 6
Années 1881/1910 (Belle Epoque)
Gel 56
JC 8
Années 1911/1940 (Guerres et entre-deux)
Gel 43
JC 9
Années 1941/1970 (Guerre / 4ème et début 5ème République)
Gel 39
JC 9
Années 1971/2000 (5ème République de De Gaulle à Chirac)
Gel 25
JC 9
Années 2001/2023 (5ème République de Chirac à Macron)
Gel 19
JC 16
Années 2024/2054 (projection)
Gel 10/15
JC 25/30
Ces chiffres montrent le réchauffement climatique. Si l'on prend en compte les jours de gel, on en observe bon an mal an entre 45 et 56 de 1670 à 1910 au gré des cycles. Car c'est vrai il y en a.
Puis ces chiffres baissent: 43 / 39 / 25 / 19... On peut prévoir la fin des gelées bien avant la fin du siècle ! Selon ces chiffres, c'est à partir de 1910 qu'il a commencé à moins geler à Paris.
Mais les climatosceptiques me feront remarquer qu'il y un biais : l'effet urbain. C'est vrai, mais il ne suffit pas pour diviser le nombre de jours de gel par 2 en moins d'un siècle.
Alors les canicules. Le nombre annuel de jours à plus de 30 degrés sur 30 ans est un bon indicateur.
Jusqu'en 1750 règne le "petit âge glaciaire". Pas plus de 2 à 4 jours chauds par an. Suivent 4 décennies de chaleur sèche (jusqu'à 11 jours chauds annuels observés) qui aboutiront à la Révolution à cause des mauvaises récoltes. Tout rentrera dans l'ordre ensuite, entre 3 et 9 jours pour les deux siècles qui suivront, jusqu'à l'an 2000. Ensuite, explosion avec 19 jours annuels en moyenne de 2001 à 2023 !!!
Pendant au moins 2 siècles, les 37° furent atteints seulement deux fois (37°8 en 1748, 37°2 en 1842).
La barre des 38° fut passée en 1874 (38°4).
Celle des 39° fut enjambée car on passa directement à 40°4 en 1947.
A dire vrai j'ai cru longtemps à une erreur de mesure.
D'autant que pendant les 60's on ne dépassera pas 35°2; pas mieux que 35°7 lors des 70's; pas plus de 34°9 pour les années 80.
Puis c'est l'emballement : 36°6 en 1990, 37°3 en 1998, et 39°5 à l'été mortel de 2003. Record battu en 2015 avec 39°8. Pour moi battu car 40°4 en 1947 c'était simplement pas possible. L'atmosphère avait ses limites.
Les 42°6 de 2019 me laisseront sans voix.
A présent, en 2023, les 4/5 de la France a franchi les 40 degrés..
18:31 Publié dans histoire, météo | Lien permanent | Commentaires (11)
24/01/2024
Vague de froid de janvier : bilan
La douceur est installée pour un bon bout de temps. Mais la vague de froid a concerné presque toute la France continentale, et la moitié (42 départements) est passée sous la barre des moins dix degrés. Les voici :
-24° dans le Doubs | Ouhans |
-17°1 en Lozère | Grandrieu |
-16°5 dans le Cantal | Coltines |
-16°4 dans l'Ain | Mijoux |
-15°6 en Haute-Loire | Chomelix |
-14°6 dans le Pas-de-Calais | Arras |
-14°3 dans le Puy de Dôme | Saint Germain l'Herm |
-14° en Savoie | Saint Martin de Belleville |
-14° dans la Marne | Mourmelon |
-13°8 en Isère | Autrans |
-13°8 dans la Loire | Tarentaise |
-13°5 dans le Territoire de Belfort | Felon |
-13°5 en Meurthe et Moselle | Doncourt |
-13°3 en Ardèche | Cros Géorand |
-12°9 dans le Haut-Rhin | Kiffis |
-12°9 dans l'Aveyron | L'Hospitalet du Larzac |
-12°7 dans l'Oise | Rouvroy les Merles |
-12°6 en Moselle | Volmunster |
-12°6 dans la Somme | Doullens |
-12°4 dans la Drôme | col du Rousset |
-12°3 dans le Jura | La Pesse |
-12°1 dans les Vosges | Saint Ouen les Parets |
-12°1 dans la Meuse | Auberive |
-12° dans les Hautes-Alpes | Agnières en Dévoluy |
-11°6 en Seine maritime | Forges les eaux |
-11°6 en Haute-Saône | Plancher les Mines |
-11°5 dans l'Hérault | Le Caylar |
-11°3 dans le Lot | Livernon |
-11°2 en Côte d'Or | Saint Martin du Mont |
-11°1 dans le Bas-Rhin | Grandfontaine |
-11°1 dans la Creuse | Aubusson |
-11° dans l'Aisne | La Selve |
-10°8 dans l'Allier | La Guillermie |
-10°6 en Corrèze | Ussel |
-10°6 dans les Pyrénées Orientales | Formiguières |
-10°5 en Haute Savoie | Chamonix |
-10°4 dans le Rhône | les Sauvages |
-10°3 dans les Ardennes | Lametz |
-10°3 dans l'Orne | Tanques |
-10°1 dans les Alpes de haute Provence | Barcelonnette |
-10°1 dans le Val d'Oise | Cormeilles |
-10°1 dans l'Yonne | Saint Léger Vauban |
Exemple type de l'ilot de chaleur urbain, dans la région parisienne on a relevé jusqu'à -10°1 à Cormeilles, mais le mercure n'est pas descendu en-dessous de -3° au centre de Paris, à 17 km de là !
19:03 Publié dans météo | Lien permanent | Commentaires (15)
25/12/2023
Mes années-radio : chapitre 3 (janvier à mai 82)
Je ne vais pas m'ennuyer en cette année 82. En janvier, exploit sportif : 2 X 13 km en ski de fond dans une magnifique (et vierge) vallée avec un dénivelé de 400 m. En février je reçois mon cousin Jean-Yves et un couple d'amis. Ce sera pour moi l'occasion d'aller à Venise, hélas
par un froid glacial, ce qui ne plaira pas aux deux couples bretons. Moi, le montagnard, j'avais l'habitude.
En mars, stage d'un mois à Paris. Mais une première chose a changé. Je dois emprunter "la merveille" de Lyon à Paris, le fameux TGV qui roule à la vitesse de décollage d'un avion. On est vite à 260 et sincèrement je n’arrive pas à y croire. Car la voie est soit en talus, haut talus, soit en tranchée. Les maisons les plus proches sont à au moins 200 m et les villages à 1km. Pour moi c’est comme si on faisait du 180 avec un Corail. C’est en passant la gare de Mâcon que je prends conscience de la vitesse. En attendant, bravo les Français !
Comme Monty l'a chanté, on a changé ma ville ! La "ligne de Sceaux est prolongée jusqu'à la gare du Nord, créant le fameux RER B. Mes parents, ex-parisiens, auront du mal à le croire...Et la crasse noire des beaux immeubles haussmanniens a été enlevée, leur redonnant leur éclat.
Un séjour breton suivra au cours duquel je serai invité à une "boum". C'est là que j'apprendrai à faire le DJ, en mixant des disques sur une platine. Ca peut sembler anecdotique mais cela me sera très utile par la suite, on le verra.
Car Jacqueline me dit que Muzol aimerait.... me compter parmi ses animateurs ! Car il apprécie mes connaissances musicales, et il paraît que j'ai une "voix d'enfer" !! C’est vrai que dès qu’il y a un jeu je me précipite, mais pas pour gagner ni - surtout - pour passer à l’antenne, mais pour leur montrer ce que je sais en la matière. Idem pour rectifier les grosses erreurs, fréquemment commises par les jeunes du mercredi.
Donc, moi, animateur ! Mais elle rigole ! Moi ma voix je la déteste, chaque fois que je l’entends, je hurle.... Jean-Yves du reste me l’a bien envoyé en décembre 70, « que j’avais la voix d’Antoine »...
Animateur ! Technicien à la rigueur, et encore...
« Réfléchissez » me dit Jacqueline. Muzol a une tranche toute prête pour vous... »
C’est tout réfléchi. Je veux bien leur prêter toute ma discothèque, mais pas question de faire de la radio, j’en suis bien incapable. De plus, Gap c’est pas la porte à côté !
Mais elle y tient ! et m'emmène dans le petit village de Romette visiter les studios de Radio 5.
J’y vois là mes « idoles », Muzol, bien sûr, omniprésent, Régis, et surtout Cathy. Ces deux derniers ont fait de gros progrès à l’antenne, Radio 2000 est loin à présent ! Cathy est mignonne. L’air mutin, espiègle, avec son petit accent du Sud-Ouest elle me lance un « salut Patrick » qui me ravit. Ainsi, Cathy de Radio 5 me dit « salut Patrick », moi le petit technicien 7ème échelon de la météo... Et pourtant, ce sont des gens comme les autres. Mais c’est vrai que la radio crée des liens. Ainsi - je me répète sans doute - mais ces gens-là, que j’entendais souvent, et à ma guise, faisaient partie de ma famille. Cependant il ne faut pas nier un côté mystérieux, on est souvent tenté quand même de mettre un visage sur une voix. Pour Cathy je n’ai pas été déçu. Mais en ce qui concerne Régis, pas la même chose... Quand à Muzol ce n'est pas mieux. Mais... me suis-je regardé ?
J’admire Régis qui réussit le tour de force de faire son émission, en parlant dans le micro, et en même temps « se faire sa technique », c’est à dire faire - puissance 10 - ce que j’ai fait chez ma cousine ! Mais il est vrai qu’il est « pro »... Cathy, elle, ne touche pas - et ne touchera jamais - aux manettes. Une des rares à se « faire entretenir » dans le jargon radio. Au grand dam de Muzol qui exige que tous ses animateurs fassent aussi leur technique. Partant du principe que les gens écoutent une voix mais ne voient pas en revanche le boulot fait par le technicien, ce qui est totalement injuste pour celui-ci. Et il a raison. Donc la voix qui passe à l’antenne est celle aussi qui doit agir sur les boutons. Seules exceptions tolérées : les magazines et journaux d’infos, où l’interwiever doit être le plus concentré possible.
Et aussi, officieusement , Cathy.
Mais j’en saisis illico la raison. Les regards ne trompent pas, Cathy et Régis sont bien plus que de « collègues de travail ». Et donc Régis a dû certainement insister pour éviter « les manettes » à sa chérie. Muzol a de son côté tout de suite vu qu’un couple passait bien en radio. Surtout un « vrai couple ». Cathy est automatiquement associée à Régis, alors qu’elle présente des émissions toute seule. Là on se demande alors « où est Régis ?... ».
On le verra car Cathy sera plus tard associée à deux animateurs différents, dont bien sûr Régis. " Cathy et Régis" sera une valeur sûre, même sur des sujets secondaires. Cathy avec l’autre sera moins brillante, voire même agressive. Et ça s’entendra furieusement à l’antenne.
N’empêche, et je le dis à Jacqueline, que si j’ai bien compris, non seulement on me demande d’animer mais de faire en même temps la technique ? Ben Oui !
« Vous devriez le faire Patrick, avec la voix que vous avez... »
La voix que j’ai ? Antoine sur le retour ? Elle ne serait pas folle amoureuse de Muzol que je prendrais ça pour des avances ! La voix que j’ai .... De mieux en mieux !
Je vais quand même le faire ! Mais pas « directement ». Via le bulletin météo d'Embrun. Car j’ai parlé à mon chef de cette radio, et lui ai dit aussi qu’elle diffusait le bulletin météo de Briançon ce qui n’était pas normal. Lui connaissant Muzol (tous deux du PC) il a accepté que tous les matins le mec de service passe en direct et entame un dialogue sur le temps. A deux conditions quand même :
1) tous les collègues doivent être d’accord
2) respecter scrupuleusement le bulletin briançonnais.
Et donc un fameux jour de printemps, la voix chevrotante (comme Drucker 17 ans plus tôt à "Spots-dimanche") c'est mon premier direct.
« Bonjour Patrick. Alors ce temps pourri ça va durer longtemps ?
- Non… Le mistral va venir tout balayer ce soir.
- Ah bon, on est rassurés… Au revoir Patrick. »
Première « émission » de radio, et en direct. Mais hélas cela ne durera que peu de temps. D’abord certains collègues finiront par ne plus vouloir de ce « travail en plus » ! Et d’autres (dont moi) commencerons à tiquer étant obligés de donner des bulletins que l’on savait parfois erronés. Et enfin, la radio elle-même va estimer que certains d’entre nous « ne passent pas » très bien.
Pas moi, qui aurai des échos très favorables de ma prestation…
(à suivre)
19:16 Publié dans beaux moments, météo, moi, TRAINS | Lien permanent | Commentaires (2)