31/10/2012
L'incroyable pouvoir de la télé
J'avais même écrit effroyable mais je me suis finalement ravisé...
Voici tout juste 7 ans, je suis passé dans le journal du soir de France 2, huit secondes en tout et pour tout dans la partie "magazine", celle qu'on nommait jadis "chiens écrasés" dans les quotidiens .
Huit secondes parmi 20 minutes d'interwiew, huit secondes où je balbutiais quelques mots...
J'étais à Biarritz, il faisait 28 degrés depuis déjà une semaine, et c'était un sujet tout trouvé pour boucher les trous. Mon collègue/chef (l'expression signifie qu'en fait je devais être chef vu que j'étais plus gradé que lui mais que j'y tenais pas, ayant déjà donné dans une autre vie...) était en vacances, juste moi de disponible à la station.
Je dois le dire, cela ne m'avait pas perturbé outre-mesure, et c'est tout juste si j'avais averti par mail deux ou trois connaissances afin d'avoir leur opinion sur ma "prestation"...
Le sujet est passé en fin de journal, puis...
D'abord le téléphone.
Pendant presque une heure, des coups de fil.
"Je t'ai vu, tu passes très bien"...
De la famille qui ne m'avait pas contacté depuis des lustres, un collègue de travail qui n'en revenait pas, des copines de ma femme, enfin bref...
Quand le téléphone s'est enfin décidé à se calmer, je me suis dirigé vers mon PC, afin de voir si j'avais des réponses à ma note "retour vers les sapins".
Et là... un commentaire qui parlait de ma prestation télé !! Venant d'une internaute que j'avais perdue de vue depuis pas mal de temps et avec qui j'ai eu dans la foulée un échange assez surréaliste et vaudevillesque.
Mieux : Dans le forum de Psychologies lui-même où je n'tais plus trop en odeur de sainteté, j'ai eu droit à un post !!
Lequel post disait "je t'ai vu".
Puis, donc, le Haut-Doubs.
A peine arrivé, la moitié du village m' a demandé si ce n'était pas moi qui.... !!!
Y compris le maître d'oeuvre de mon chalet, qui ne me regardait plus avec les mêmes yeux que les fois précédentes, j'étais passé par la case "petit écran", et en plus par la grande porte !
Le petit écran, ce n'était pas la première fois pourtant, loin s'en faut.
Tant pis pour ma modestie légendaire - lol - j'avais été "le meilleur" en 1991 dans l'émission de Nagui "que le meilleur gagne". Me payant la tête de Nagui en plus !
Mais... c'était sur une 5ème chaîne balbutiante qui ne couvrait alors que 20% des foyers hexagonaux...
Le "pompon" de l'histoire, c'est le coup de fil d'une amie de ma femme, laquelle ne lui avait pas donné signe de vie depuis...1994 (quand même) et qui voulait avoir de ses nouvelles.
Et qui lui a carrément avoué que c'était à la suite de ma prestation télévisuelle !!
Idem pour mon ami Bernard, qui sera épaté par 1) ma présence sur le petit écran et 2) que j'habite le Pays-Basque !!
Ce petit épisode m'a pas mal édifié.
Je l'ai raconté ici même, il y a une vingtaine d'années j'avais été l'animateur préféré d'un département alpin. Quelques 3000 heures passées à préparer et animer mes émissions m'avaient hissé à ce niveau.
Je m'étais pris le melon, me prenant pour un second Foucault.
Alors qu'en fait, à 80 km de là, personne ne pouvait m'entendre ! Mais fallait surtout pas me le dire à l'époque, du moins à mes débuts...
Et là je réalise que balbutier quelques mots et quelques chiffres pendant huit secondes sur une antenne connue vous fait prendre une toute autre dimension.
En d'autres termes, dans notre monde hypermédiatisé ce qui n'est pas le plus important ce n'est pas ce qui est dit et qui le dit, mais l'endroit où on le dit....
Triste non ?
Je vous embrasse.
15:51 Publié dans météo, moi | Lien permanent | Commentaires (7)
29/10/2012
Les feignasses aux 16 semaines de congés...
Non, non, je ne vais pas ici parler des enseignants, qui effectivement ont ce régime.
A mon avis, pour faire ce métier O combien difficile, surtout dans les "quartiers" du même nom, et pour un salaire qui n'est pas des plus mirobolants (moins qu'un ouvrier qualifié dans la plupart des cas...), ces "coupures" sont nécessaires.
Non, je veux parler d'une autre catégorie, des gens dont tout le monde a entendu parler, des personnes qui touchent environ 10 à 50 fois le salaire d'un prof pour accomplir une profession qui finalement les met en lumière, et qui parfois "s'amusent" en accomplissant leur métier. C'est du moins ce qu'ils prétendent pour la plupart quand ils écrivent leurs mémoires.
Car, oui, ils écrivent leurs mémoires !!
Tout à l'heure, je suis monté ventre à terre dans ma salle à manger pour voir les infos de France 3. L'ouragan Sandy me préoccupe énormément, d'une part pour les pauvres gens qui vont en être victimes, et aussi parce que c'est la première fois qu'un ouragan de cette intensité frappe la côte est des Etats-Unis. Les deux côtés de l'Atlantique sont touchés par deux phénomènes opposés mais encore jamais vus de mémoire d'homme à cette époque de l'année.
Effectivement, les images nous provenant de là-bas sont déjà alarmantes.
Mais je ne reconnais pas la présentatrice habituelle. Congé de maladie ?
A 19h50, je zappe sur Canal pour regarder les Guignols. Le générique arrive, PPD apparaît. Mais il me semble avoir déjà entendu cela... Et, muni d'une loupe, en m'approchant du téléviseur, je peux lire en tout petit en haut à droite :
BEST OF.
Ces deux mots en disent long. Ils signifient "réchauffé pour cause de vacances"...
Et bien évidemment quand je zappe sur France 2, je vois le remplaçant du remplaçant, déjà là l'été dernier, qui officie. Les reporters sont apparemment (sauf Maryse Burgot, qui en direct de New-York, a décidé de faire son taf jusqu'au bout) des stagiaires qui butent sur tous les mots, y compris sur des sujets très sensibles.
Bref, ces feignasses dont je veux parler, et qui parfois nous donnent des leçons, ce sont les "vedettes" de la télé.
Je ne cite pas de nom, ils sont TOUS à mettre dans le même panier !
Les remplaçants ont des beaux jours devant eux, qui officient en été (deux mois, parfois même dès le 20 juin) , à la Toussaint, à Noël, pendant les vacances de février des Parisiens, et les vacances de Pâques. 16 semaines de congé pour ces messieurs-dames les Stars, on se demande vraiment pourquoi....
Je vous embrasse.
20:48 Publié dans non politiquement correct, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (8)
26/10/2012
SOSA
En généalogie, le "Sosa" permet de déterminer le degré de parenté avec ses ascendants.
• Partant du principe qu'on est toujours le "sosa 1"
• Le père est n°2 et la mère n°3.
• Les grands-parents paternels seront respectivement 4 et 5. Les maternels 6 et 7.
La règle est simple : Les parents d'un individu à Sosa X seront toujours 2 X pour le père et 2 X +1 pour la mère. Les Sosa masculins seront toujours de valeur paire (sauf soi-même, qui porte le n°1) et les féminins de valeur impaire.
• Les arrière-grand-parents (au nombre de 8) auront comme Sosa 8 à 15.
• la 4ème génération au-dessus (qui seront 16) auront comme Sosa 16 à 31.
Et ainsi de suite.
A quoi ça sert ?
Pour les généalogistes (même amateurs) de retrouver facilement des ancêtres sur des documents.
Ainsi, si j'arrive disons à un sosa (et non pas une) je sais pas, moi, disons 525, je saurai que ses parents figureront sur le dit document en 1050 et 1051.
Pour les autres, ça leur permet de savoir combien il y a d'ascendants possibles au niveau d'une génération.
Ainsi si je reprends mon arbre, Antoine Coste (1640/1689), de ma branche Languedoc, est le sosa 800.
Je sais donc que sous le règne de Louis XIV j'ai potentiellement 800 ancêtres ! je dis "potentiellement" car je sais que pas mal de cousins se marient entre eux. Mais je peux tabler sur au moins 700.
Si je remonte encore, cette fois dans ma branche Franche-Comté, j'apprends que Alix Chisseret, née pile 200 ans avant Antoine, est le sosa 479.859. Le nombre potentiel de mes ancêtres pendant la guerre de 100 ans.
Je remonte encore de 200 ans, toujours dans la même branche, et là je trouve Etienne de Coligny (1251/1318). Sosa 122.843.824.
Cent vingt-deux millions d'ancêtres potentiels au milieu du XIIème siècle !!
Le seul petit ennui, c'est qu'en Europe nous n'étions (si j'ose dire) que 65 millions à cette époque-là !
Donc, forcément, nous sommes tous cousins et cousines, à des degrés différents, et bien entendu (y compris les personnes n'ayant pas forcément des racines françaises...) nous avons TOUS du sang royal ou impérial dans les veines.
Ma seule chance, c'est d'avoir pu détailler chaque génération. Mais essayez la généalogie, vous verrez c'est passionnant et ça vous fera découvrir des tas de choses insoupçonnées.
Je vous embrasse.
18:21 Publié dans histoire, Loisirs, moi, Science | Lien permanent | Commentaires (2)
23/10/2012
Mes arrière-grands-parents
Ils sont issus de quatre régions différentes !
• Côté paternel, le 8 septembre 1863 naissait près de Lamballe Alexis-Marie Cicatrice. Tous les Cicatrice sont originaires de cette région, depuis des siècles.
Il était je crois agriculteur, et son fils Ernest-Pierre-Marie, né le 24 juillet 1891, ambitonnait des études de médecine.
Ils descendirent alors à Montpellier, côtoyant, sans le savoir une autre branche de ma famille !
Il épousa une Italienne, Anna R.... née à Venise en 1871. Et oui, j'ai une toute petite partie de sang italien!
Ernest-Pierre-Marie Cicatrice fit ses études là-bas, la fac de médecine la plus réputée de France, et devint professeur de bactériologie à Marseille, où avec une demoiselle Julie Marceline Bonnet, il conçut mon père Ernest, né donc à Marseille en 1912 et mort au Vigan (30) le 15 février 2006, endroit où il a vécu 34 ans de retraite !
• Toujours côté paternel, je ne sais hélas rien de mon ascendance côté Julie Marceline Bonnet. Je pense qu'elle venait de l'assistance Publique.
• Côté maternel, là c'est beaucoup plus riche.
Barthélémy B.... est né à Aniane (34) près de St Guilhem le désert le 2 avril 1846. Les B... sont de là-bas depuis 7 siècles ! Il épousa Justine E..., née à Carcassonne en 1848, et eurent parmi leurs enfants mon grand-père, Emilius, né en 1876, à Mèze (34) près de Montpellier. Ils étaient viticulteurs, et la terrible maladie qui toucha la vigne à cette époque ne leur laissa pas d'autre solution que de celle de s'exiler. Ma cousine germaine (née en 1930) a quelques souvenirs de famille, et il était question soit du Canada (l'Acadie) soit des territoires nouvellement conquis à savoir L'Algérie ou la Tunisie.
C'est dans un premier temps qu'il alla en Algérie, où il rencontra une française, franc-comtoise, qu'il épousa : ma grand-mère Stéphanie P..., née en 1879. Curieux mélange d'un Languedocien et d'une Franc-comtoise ! Mélange semblable à celui coté paternel entre un Breton et une Italienne !
D'après mes parents , ce ne fut pas sans heurts...
Bref, le couple eut 5 enfants, dont ma mère Yvonne, née en Tunisie le 21 décembre 1912, un siècle (au jour près) avant la fin du monde qu'elle ne verra pas. Car elle décèdera le 4 février 1998 au Vigan (30)
• Stéphanie P.... est la fille de Victor-Achille P... né à Anteuil (25) le 15 mars 1845. Tous les P.... sont originaires du Doubs, et leur ascendance - attestée par le généalogiste Jean-Marie THIEBAUD de Pontarlier - fabuleuse. Je ne m'arrêterai qu'à Alix CHISSERET, décédée en 1492 et encore inhumée à l'Eglise Ste Madeleine de Besançon !!!
Victor-Achille P... eut les mêmes soucis que ma famille maternelle et s'en vint donc émigrer en Algérie, où il rencontra dans les années 1880 une Angevine (!) Louise-Eugénie D.... Née le 7 septembre 1857 et l'épousa, d'où Stéphanie, née à Alger en 1879.
Mes parents eurent assez vite l'occasion de quitter les colonies, et arrivèrent sur Paris en 1947.
Il eurent d'abord mon frère Patrice en 1949, qui mourit peu après sa naissance, à la maternité même, faute de soins.
Puis moi-même, né en 1951 à la même maternité (Pört-Royal) et qui faillis prendre exactement le même chemin que mon frangin, s'il ne s'était pas trouvé par "hasard" une femme-docteur de l'immeuble où ma mère était concierge, qui se rendit très vite compte qu'il y avait "un problème"....
Donc résumé :
je suis né à Paris, mais de personnes originaires de Bretagne, D'Italie, du Doubs, de l'Aude, de l'Hérault, de Marseille, de l'Anjou !!!
Je suis le bâtard par excellence !
Bâtard qui vous embrasse.
15:11 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (2)
22/10/2012
Vieux motard que j'aimais...
Il est 13h55, dans une rue de Besançon près de la gare.
Nous nous apprêtons à consulter l'ophtalmo pour mon épouse.
Il nous reste qu'à traverser la rue, pour cela nous faisons un détour et empruntons le passage piéton.
Bien que nous ayons la priorité, je regarde quand même à gauche. Rien à l'horizon.
Nous nous engageons. Quand je vois surgir une moto, qui freine brutalement. Et là je l'entends :
"Vous ne devriez pas vous amuser à faire ça, n'oubliez pas que je suis un deux-roues..."
J'allais lui demander à quelle vitesse il allait (pour moi, largement 80 à 100 km/h) quand je le vois nous contourner, et me dire d'une manière très Sarkozyenne :
"Casse-toi connard..."
Pour les gens (il a lui-même employé le qualificatif) de son espèce, de plus en pus nombreux, traverser la rue sur un passage protégé est donc "très dangereux"...
Mais rouler à deux-roues à plus de 80 en pleine ville, ça ne l'est pas.
Signé : les anti-cons casqués en colère ;-))
Je vous embrasse.
18:51 Publié dans non politiquement correct | Lien permanent | Commentaires (5)
20/10/2012
Y a t-il ou non réchauffement climatique ?
Que l'on s'entende bien : "réchauffement climatique", ce ne veut pas dire hausse des températures et point-barre !
Je dirai même que l'hiver, ce réchauffement va nous valoir des vagues de froid de plus en plus intenses !
Pourquoi ?
Parce que la fonte des glaces du Groenland provoque une descente d'eau douce vers le sud, coupant ainsi le Gulf-Stream, courant d'eau (et donc d'air) très doux remontant jusqu'en Norvège.
Là il faut s'attendre à des hivers Québécois...
Mais le réchauffement climatique a bien d'autres effets pervers, dont celui d'accentuer les phénomènes extrêmes. Notamment au sud et surtout au mois d'octobre.
La sonnette d'alarme avait déjà été tirée voici 24 ans, quand Nîmes s'est retrouvée sous un à deux mètres d'eau, suite à un orage tropical.
Ont suivi les catastrophes de Puisserguier, dans l'Hérault, qui ont fait des dizaines de morts en 2002, puis celles de Draguignan qui ont tout aussi été mortelles en juin 2010.
Dernière en date : la tornade F2 avec des vents de 180 km/h qui a frappé Marseille voici quelques jours.
Tout ça évidemment ne parle pas.
Comme on disait à Paris-Match, le "poids des mots", certes, mais le choc des photos résume pas mal de choses.
Par exemple, si je vous dis qu'au Cirque de Gavarnie (Hautes Pyrénées) il est tombé 231 mm d'eau en 24h (soit plus du tiers de ce qui tombe à Paris - la ville la plus sèche de France, ne l'oublions pas ! ), ça ne vous causera peut-être pas non plus.
Alors allez tout en bas de ma page, vous comprendrez alors beaucoup mieux....
Justement.... Priez pour nous !!!!
Je vous embrasse.
19:54 Publié dans actualité | Lien permanent | Commentaires (9)
19/10/2012
Commentaires (suite)
On m'a assez reproché "dans le temps" de ne pas m'intéresser au blog des autres, mais étant donné que les dits autres étaient éparpillés dans une dizaine de sites, comment pouvais-je avoir leur mise à jour ?
Au début, je prenais mes fidèles un à un, mais comme la plupart ne postent que tous les 4-5 jours voire plus, j'ai eu vite marre de l'exercice et je lisais au hasard. Qui la plupart faisait mal les choses !
Puis j'ai vu que certains sites comme Blogger proposaient ces mises à jour. je me suis tâté (et j'en ai parlé ici) pour savoir si je devais ou pas migrer sur Blogger, mais Cristophe m'a proposé une autre solution, presque aussi efficace : Google reader.
Outre qu'il a des fonctionnalités incroyables, Google reader propose lui aussi une mise à jour des blogs auxquels on est abonnés.
L'inconvénient est qu'il faut aller soi-même dans Google reader (il ne prévient pas de l'arrivée d'un nouveau blog) et parfois je reste près de 24h sans le consulter.
Et quelquefois (comme aujourd"hui), je tombe sur une note amie datant de la veille.
Une note intéressante, sur un sujet que j'avais moi-même pas mal traité.
Mais j'ai un gros défaut (tout le monde en a...) c'est que j'ai horreur d'être "noyé dans la masse"...
Et quand j'ai vu qu'il y avait déjà 20 commentaires à cette note, j'ai alors passé mon chemin en rengainant mon propre com dans ma poche, en me jurant d'aller désormais consulter mon reader au moins 3 fois par jour !
Je vous embrasse.
14:26 Publié dans Blog, moi | Lien permanent | Commentaires (9)
18/10/2012
Nostalgie....
Un couple d'un certain âge. Lui veut rester à la maison, mais elle tient absolument aller à la "Foire de Saint Luc".
Lui la connaît cette foire, pour l'avoir arpentée l'an passé : 4 km de stands de marchands de fringues. Bref une foire "pour les femmes", ennuyeuse et fatigante. 4 km à piétiner, merci !
Mais elle insiste. En plus c'est son anniversaire !
Alors ils y vont. 18 km de bagnole pour faire plaisir à Madame.
Il la laisse au début de la foire, "rendez-vous dans une heure", lui lance-t'il...
Une heure à perdre. Où va-t'il aller ? Pas grand-chose à visiter dans cette ville...
Et soudain, l'envie le saisit.
Il reprend sa voiture, sort de la ville et parcourt une petite dizaine de kilomètres. Oui, à chaque fois qu'il allait dans cette ville (environ 3 fois par semaine), il était à 10 minutes de ses souvenirs.
Il s'arrête dans un village. Un de ces villages-rues, kilométrique, comme il s'en fait pas mal dans la région...
C'est la première fois depuis 42 ans qu'il ose.
Qu'il ose s'arrêter dans le bas du village.
Oh oui, dix ans auparavant, il y avait été en gîte, mais d'abord c'était dans un nouveau quartier, de plus il était complètement bouffé par une histoire d'amour impossible (il pensait en avoir encore l'âge, des histoires d'amour...) et surtout, surtout, à pied il n'avait jamais dépassé l'Eglise, en plein milieu.
800 m d'un côté, 800 m de l'autre. La "Vraie" frontière, celle avec la Suisse se trouvait à 2 km, pour lui, c'était là la véritable limite à ne pas franchir. Souvenirs, attention danger...
Le vieux monsieur va regarder alors un banc de pierre, près d'un arbre. Ils n'ont pas changé, peut-être l'arbre, qui a quand même 42 ans de plus...
Une larme lui vient, qu'il chasse vite.
Puis il remonte doucement le village. Village en plein travaux. Il remonte jusqu'à une maison, devant laquelle il reste un bon moment. C'était là que, 42 ans avant, il était en location avec sa mère.
Il remonte encore, jusqu'à une autre maison, un peu plus haut. Là se trouvait une épicerie jadis, une épicerie où une jeune fille travaillait pendant les vacances. Elle s'appelait Brigitte.
Une jeune fille qui, chaque soir, dévalait la rue pour aller manger à toute vitesse, et rejoindre son amoureux. ils s'aimaient comme peuvent l'être deux gamins qui découvrent l'amour, elle 16 ans lui 19...
Elle lui apportait toujours une grappe de raisin, un rite pensait-il. Ainsi leurs baisers avaient le goût de raisin !
C'était sans doute un de ces "amours de vacances" qui font la joie des paroliers de chansons, mais pour eux, c'était autre chose : la première fois. Non, pas la première fois que beaucoup peuvent penser... Nous étions je le rappelle en 1970. La première fois pour tous les deux de connaître ce sentiment, de sentir le coeur et le corps de l'autre contre soi, qui battaient comme des fous.
Ils n'avaient jamais appris à embrasser quelqu'un du sexe opposé, mais apparemment ils étaient très doués, car cela durait parfois longtemps, très longtemps, et comme tous les amoureux, ils étaient seuls au monde.
Pas toujours. Un jour ils avaient participé à un feu de camp, où avait lieu "l'élection du plus beau couple de l'année". Ils avaient voulu, par bravache, s'inscrire, avec des "vrais" couples de tous âges, des couples bien établis. Ils n'avaient aucune chance, pensaient-ils mais ils s'en fichaient un peu...
C'est transis de froid et serrés l'un contre l'autre qu'ils entendirent leurs prénoms : ils avaient gagné ! Leur jeunesse avait ému le jury...
Puis ce fut la séparation. A son tour elle partait en vacances. Ils se promirent de se revoir, et bien avant l'année d'après. Il ne savait pas comment, mais il y arriverait.
Quand il vit la voiture s'éloigner, et descendre vers la vallée, le jeune homme ne pleura pas.
Non, il tomba malade, terrassé par la fièvre, une fièvre qui devait le clouer au lit trois jours et trois nuits...
Puis ce fut lui qui dut rejoindre la grande ville.
Ils s'écrivaient tous les jours, souvent en cachette car leurs parents étaient contre cette "fréquentation". Ses parents à lui parlaient de "petite paysanne", ses parents à elle parlaient du "hippie de la ville" (car il portait la barbe !)
Des mots maladroits, qui peuvent faire sourire, mais des mots sincères...
Il accomplit un exploit hors du commun pour pouvoir revoir sa belle.
Mais ses parents (à la belle) l'avaient mise en pension, pour la "punir" d'avoir osé fréquenter un "touriste". Et aussi pour éviter des éventuelles retrouvailles.
Ils ne se virent que durant 2 minutes à travers des barreaux... Ils ne purent même pas s'embrasser.
Plus tard, elle épousera un paysan qui avait de la terre et du bétail, comme ses parents.
Lui épousera la fille d'un fonctionnaire, comme son père.
C'était dans l'ordre des choses.
Le vieux monsieur regarda sa montre. Il lui restait 20 minutes. Juste le temps de descendre rejoindre son épouse qui l'attendait, "en bas".
Comme à chaque fois, il eut un haut-le-coeur en passant devant le collège des Augustins. Car vous avez deviné que le vieux monsieur, c'était lui...
C'était moi, tout à l'heure.
Je vous embrasse.
18:32 Publié dans ceux que j'aime, détripage | Lien permanent | Commentaires (10)
17/10/2012
Mes "vagues à l'âme"
Hier, j'ai eu une de ces fameuses "vagues" de déprime, et je l'ai fait partager ici.
D'abord merci aux personnes qui ont commenté.
Ensuite il faut que j'explique ces "vagues".
Je sais bien de quel site je viens. Mais je pense qu'il est inutile, pour ce genre de choses, d'aller voir un psy (dans la mesure où il y en a, ce qui n'est pas du tout le cas dans mon village dans un rayon de 40 km).
Je connais mes "vagues", le plus souvent je les laisse passer et elles s'en vont toutes seules. Comme ce fut le cas hier.
En revanche, certaines sont de vrais tsunamis, comme celle du 5 juin, qui a bien failli m'emporter.
Le problème, c'est qu'elles commencent toutes de la même façon. Comment savoir quelle sera son intensité ? C'est bien là la question.
Pour en revenir au psy, je pense en revanche qu'il est très utile d'en voir un ("de se faire aider" dans un langage de précaution) en cas de vraie dépression.
Et là, mon avantage, c'est d'avoir connu ce que c'était.
• Ne plus avoir goût à rien.
• Se faire une montagne du plus petit changement.
• Ne penser qu'à son lit, et en corollaire
• Se réveiller avec anxiété, et voir comme un soulagement le soleil décliner, la nuit arriver.
• Passer à côté de tout, y compris des meilleures choses (moi, de 1995 à 1997).
• Ne plus savoir écrire, enfin écrire vraiment comme un chat.
• Transpirer abondamment ans son lit (durant l'été 1996, en vacances près de Colmar, j'ai mouillé 6 paires de draps en une semaine !)
Et des tas d'autres "bonnes" choses de ce tonneau.
Rien à voir avec mes "vagues", que je ressens depuis très longtemps (la première, je me souviens c'était en classe, en janvier 1964. J'ai alors attendu que ça passe, me demandant bien ce que ça pouvait être).
Voilà. Je voulais mettre les choses au point pour expliquer cette situation (qui ne m'arrive que rarement) à tous ceux qui ont lu cette note, et à ceux d'entre eux qui m'ont laissé un petit mot.
Je vous embrasse.
18:23 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (10)
16/10/2012
Nouvelle vague
Non rien à voir avec la chanson de Richard Anthony...
Aujourd'hui, je sens une vague de déprime me foncer dessus... Sans pouvoir en préciser l'origine.
Oh certes, ce matin, j'ai passé plein de coups de fil sur des numéros surtaxés débouchant sur des raccrochages afin d'avoir des nouvelles sur des produits que j'avais achetés ou des hôtels que j'avais réservés.
Oui, (j'ignore pourquoi) ma kiné ne veut plus me prendre en consultation, je devrai supporter ma hernie discale encore un certain temps.
Mais sinon, rien d'autre, ni de la part de mon épouse ni d'ailleurs.
Je ne sais pas, je sais que je ressens la même sensation que ce foutu mardi 5 juin....
Je pars tout à l'heure faire changer mes pneus, j'espère que ça ira mieux ensuite.
Voilà je voulais vous le dire, on ne sait jamais....
Je vous embrasse.
12:51 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (12)