31/01/2024
le climat de Paris depuis Louis XIV
Années 1671/1700 (Louis XIV)
jours de gel annuels 45
Jours chauds (30° et plus) par an 2
Années 1701/1730 (Louis XIV / Louis XV)
Gel 50
JC 4
Années 1731/1760 (Louis XV)
Gel 55
JC 11
Années 1761/1790 (Louis XV / Louis XVI)
Gel 47
JC 8
Années 1791/1820 (RévolutioN / Empire)
Gel 47
JC 3
Années 1821/1850 (Louis XVII / Chzrles X / Louis-Philippe)
Gel 47
JC 6
Années 1851/1880 (Empire puis 3ème République)
Gel 50
JC 6
Années 1881/1910 (Belle Epoque)
Gel 56
JC 8
Années 1911/1940 (Guerres et entre-deux)
Gel 43
JC 9
Années 1941/1970 (Guerre / 4ème et début 5ème République)
Gel 39
JC 9
Années 1971/2000 (5ème République de De Gaulle à Chirac)
Gel 25
JC 9
Années 2001/2023 (5ème République de Chirac à Macron)
Gel 19
JC 16
Années 2024/2054 (projection)
Gel 10/15
JC 25/30
Ces chiffres montrent le réchauffement climatique. Si l'on prend en compte les jours de gel, on en observe bon an mal an entre 45 et 56 de 1670 à 1910 au gré des cycles. Car c'est vrai il y en a.
Puis ces chiffres baissent: 43 / 39 / 25 / 19... On peut prévoir la fin des gelées bien avant la fin du siècle ! Selon ces chiffres, c'est à partir de 1910 qu'il a commencé à moins geler à Paris.
Mais les climatosceptiques me feront remarquer qu'il y un biais : l'effet urbain. C'est vrai, mais il ne suffit pas pour diviser le nombre de jours de gel par 2 en moins d'un siècle.
Alors les canicules. Le nombre annuel de jours à plus de 30 degrés sur 30 ans est un bon indicateur.
Jusqu'en 1750 règne le "petit âge glaciaire". Pas plus de 2 à 4 jours chauds par an. Suivent 4 décennies de chaleur sèche (jusqu'à 11 jours chauds annuels observés) qui aboutiront à la Révolution à cause des mauvaises récoltes. Tout rentrera dans l'ordre ensuite, entre 3 et 9 jours pour les deux siècles qui suivront, jusqu'à l'an 2000. Ensuite, explosion avec 19 jours annuels en moyenne de 2001 à 2023 !!!
Pendant au moins 2 siècles, les 37° furent atteints seulement deux fois (37°8 en 1748, 37°2 en 1842).
La barre des 38° fut passée en 1874 (38°4).
Celle des 39° fut enjambée car on passa directement à 40°4 en 1947.
A dire vrai j'ai cru longtemps à une erreur de mesure.
D'autant que pendant les 60's on ne dépassera pas 35°2; pas mieux que 35°7 lors des 70's; pas plus de 34°9 pour les années 80.
Puis c'est l'emballement : 36°6 en 1990, 37°3 en 1998, et 39°5 à l'été mortel de 2003. Record battu en 2015 avec 39°8. Pour moi battu car 40°4 en 1947 c'était simplement pas possible. L'atmosphère avait ses limites.
Les 42°6 de 2019 me laisseront sans voix.
A présent, en 2023, les 4/5 de la France a franchi les 40 degrés..
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30/01/2024
Quand j'étais chauffeur
12:06 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (9)
29/01/2024
les chansons qui ont marqué l'été 1977 (45 tours)
Sketches non comptés.
Je n'ai pris en compte que les chansons dont le pic de ventes se situait au cours de l'été, soit du 20 juin au 20 septembre.
1/ ROCKOLLECTION (Laurent Voulzy)
1.400.000 unités sur toute sa carrière
2/ L'OISEAU ET L'ENFANT (Marie Myriam)
Entre 1.300.000 et 1.400.000
3/ DIX ANS PLUS TÔT (Michel Sardou)
Entre 1.300.000 et 1.400.000
4/ MA BAKER (Boney M)
Entre 700 et 800.000
5/ LOVE ME BABY (Sheila B Devotion)
Entre 600 et 700.000
6/ DON'T LET ME BE MISUNDERSTOOD (Santa Esmeralda)
Entre 500 et 600.000
7/ IL A NEIGE SUR YESTERDAY (Marie Laforêt)
Entre 400 et 500.000
8/ LETTRE A FRANCE (Michel Polnareff)
Entre 300 et 400.000
9/ EST-CE PAR HASARD (Dave)
Entre 300 et 400.000
10/ LE LOIR ET CHER (Michel Delpech)
Entre 300 et 400.000
- entre 250 et 300.000 :
11/ OU SONT LES FEMMES ? (Patrick Juvet)
12/ MUSIQUE (France Gall)
13/ BALLADE POUR ADELINE (Richard Clayderman)
14/ WAY DOWN (Elvis Presley)
- entre 200 et 250.000 :
15/ HOTEL CALIFORNIA (Eagles)
16/ ALI BE GOOD (Patrick Topaloff)
17/ DE VENISE A CAPRI (Frédéric François)
- entre 150 et 200.000 :
18/ C'EST COMME CA QUE L'ON S'EST AIMES (Claude François)
19/ ET L'AMOUR S'EN VA (Joe Dassin)
20/ DINONS CE SOIR EN AMOUREUX (François Valéry)
bonus : 21/ UN AMI 22/ LA CHENILLE 23/ CAMARADE 24/ BLACK IS BLACK 25/ I FEEL LOVE 26/ LE DERNIER BAISER 27/ CE N'EST QU'UN AU-REVOIR 28/ CAR WASH 29/ ET TU FERMES LES YEUX 30/ LOVE AFFAIR.
Pas de "tube de l'été" en 1977. Certes des ventes énormes incroyables pour les 3 premiers, mais sortis en avril, voire mars. Et puis un tube de l'été doit faire danser, et si possible en anglais. Remplissent ces conditions Boney M (top 4), SB Devotion (top 5) et Santa Esmeralda (top 6). Quelle aurait été la carrière de love me baby si Sheila - sortant de l'arche de Noé - avait d'entrée annoncé la couleur ? Moi-même je me suis fait piéger, croyant "au groupe américain", et je tire mon chapeau à une femme qui montre là une palette étendue de son art.
Le disco patine en cet été 1977 , avec certes 2 titres dans le top 5, mais seulement 3 dans le top 10, 4 dans le top 20 et 6 dans le top 30. Enfin la postérité ne reflètera pas les ventes de l'époque pour des incontournables comme hotel California (15ème), la chenille (22ème !!) et i feel love (25ème).
Enfin, classement moyen pour le dernier titre du King (15ème).
Le classement façon SLC :
- chansons en français
1/ ROCKOLLECTION (Laurent Voulzy)
2/ L'OISEAU ET L'ENFANT (Marie Myriam)
3/ DIX ANS PLUS TÔT (Michel Sardou)
4/ IL A NEIGE SUR YESTERDAY (Marie Laforêt)
5/ LETTRE A FRANCE (Michel Polnareff)
6/ EST-CE PAR HASARD (Dave)
7/ LE LOIR ET CHER (Michel Delpech)
8/ OU SONT LES FEMMES ? (Patrick Juvet)
9/ MUSIQUE (France Gall)
10/ DE VENISE A CAPRI (Frédéric François)
- en langue étrangère :
1/ MA BAKER (Boney M)
2/ LOVE ME BABY (Sheila B Devotion)
3/ DON'T LET ME BE MISUNDERSTOOD (Santa Esmeralda)
4/ WAY DOWN (Elvis Presley)
5/ HOTEL CALIFORNIA (Eagles)
A la semaine prochaine pour 1978, qui ne réservera pas de surprise.
Je vous embrasse.
14:57 Publié dans Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (10)
27/01/2024
mes années-radio : chapitre 7 - la gloire de ma mère
En relisant mes "mémoires" écrits 21 ans après et 21 ans avant aujourd'hui je m'aperçois que j'ai sauté des étapes.
D'abord les lentilles. Je vois mieux, certes, mais tous les matins c’est la croix et la bannière pour les mettre. Mais c’est vrai qu’une fois mises je ne suis plus le même homme. Je me sens encore plus sûr de moi.
Toutes les semaines je vais me faire désensibiliser (allergie) chez une infirmière. Je profite d’être à Gap pour ça, celle d’Embrun étant « surbookée ». Celle de Gap, n’ayant elle pas trop de clients me prend quand je viens. Et ça ne loupe pas, un jour je m’aperçois que le poste est sur Radio 5. Moi, ingénu:
- Vous écoutez Radio 5 vous aussi ?
- Oui, c’est varié au moins Et il n’y pas de pub...
- Toutes les émissions ?
- Non, pas celles des jeunes, je n’y comprends rien à leur Funky..
- Et celle d’avant, là, vous l’avez écoutée ?
- Oh, oui, Flashback, elle est extra... Et bien présentée.. »
Je ne lui dirai pas.
Elle ne saura jamais que c’était l’animateur de flashback qu’elle piquait. toutes les semaines !
Grâce à André, disc-jockey de son métier, je vais en boîte gratos. En principe entre deux journées entièrement non travaillées. Ce qui signifie que je dors de moins en moins, et que je commence à mettre ma santé en danger. Mais qu'importe, je suis heureux et surtout je le réalise.
Mais j'ai vraiment du mal avec mes lentilles. Et, le jour où je dois interviewer le Président du Club Philatélique Gapençais (je suis philatéliste depuis mes 12 ans), je pète les plombs. Et téléphone à mon oculiste pour avoir un rendez-vous urgent. Je tombe sur la secrétaire, qui au début ne veut rien savoir, puis finit par me caser « entre-deux ». L’heure me convient, j’ai le temps d’aller ensuite à la radio.
Je suis donc dans la salle d’attente et quand le toubib me voit , il commence à s’exciter:
- Vous n’avez pas rendez-vous, venez un autre jour...
- Mais si j’ai un rendez-vous !
- Non, vous l’avez (le mot est exactement celui employé) extorqué à ma secrétaire.
- Mais je ne peux pas mettre mes lentilles !
- Vous n’avez qu’à remettre vos lunettes si vous en êtes incapable (sic). Bon, de toutes façons je n’ai pas que ça à faire, j’ai un vrai rendez-vous...
Et il me plante là. Je suis furax. Sur le moment j’envisage même de faire une émission sur les oculistes ! Je monte au studio et attend mon philatéliste. Ma colère a du mal à se dissiper, Cathy me comprend mais a peur que mon émission en soit perturbée. Car elle, n’y connaît rien aux timbres, tout repose sur moi. Pour une fois ! Mais les timbres c’est mon rayon.
Sonnette. Cathy va ouvrir. « Entrez, on vous attend.... »
Et là, devant mes yeux (sans lentilles) incrédules, je vois... mon oculiste !
j’ai hésité avant de raconter cette anecdote. Pourtant je jure que les personnes que j’ai de plus chères au monde que c’est la stricte vérité. L’oculiste était aussi le président des philatélistes Gapençais ! Qui venait de jeter un client, lequel était celui celui qui devait l’interviewer. Le fameux « rendez-vous... »
A ma très grande surprise, c’est lui qui s’aplatit comme une crêpe ! « Excusez-moi pour tout à l’heure mais je me suis emporté..... Bien entendu vous pouvez venir quand vous voulez.... »
Et la phrase qui tue, à laquelle j’aurai un mal fou à m’habituer (et encore plus à me déshabituer ! :
« Si j’avais su que c’était vous ! »
L’émission sera excellente. Très professionnelle. Je le fais parce qu’on est deux dans la barque, Cathy et moi. J’aurais été seul dans l’histoire, ça ne se serait peut-être pas passé comme ça. Il est épaté de constater mes connaissances en la matière et on se quitte cordialement, mais moi j’attendrai une bonne dizaine de jours avant d’aller le voir, puis de changer d'ophtalmo.
Le mercredi j'ai pris l’habitude de co-animer l’émission du (très) jeune Jean-Marc, et lui co-anime mon Flash-back. Un seul titre pour les deux émissions, Jeunes sur Mégahertz. Ce duo complice que lui et moi formons est extra. A l’écoute ça ressort vraiment bien. Pourtant nos deux émissions sont très différentes, lui fait une sorte de coupe des bahuts Gapençais en faisant appeler des lycéens et en les faisant venir au studio. Et bien sûr souvent il demande l’avis du papy de presque 32 ans sur pas mal de sujets. Car les reprises sont légion, et les petits jeunes l’ignorent souvent ! Puis, à 15h30, on inverse, c’est moi qui me mets à la technique et je passe mes vieux trucs. Là c’est lui qui commente. Pour finir là-dessus, Jean-Marc a une expression terrible quand il prend les gens au téléphone et les fais passer à l’antenne : « Bonjour, à qui ai-je l’honneur, homme, femme, animal ? »
En décembre toujours, Muzol m’autorise une émission de dédicaces le dimanche soir, après les sports. En live !! C’est à dire que les auditeurs appellent et sont servis instantanément. Du vrai jonglage pour moi, mais un exercice efficace. Au départ je vais pas mal me planter mais après ça baignera dans l’huile.
Principe : Je reçois l’appel au début du disque, l’auditeur (le plus souvent l’auditrice) me demande un titre, moi qui connais toute la discothèque de la radio sais s’il est disponible ou pas, s’il l’est je fouille à toute vitesse et cale le disque. (s’il ne l’est pas je propose - vite - une autre chanson de l’interprète demandé) Puis je prends l’auditeur au vol et le fais parler. Quand les chansons sont longues, c’est bon, j’ai le temps. Sinon, c’est la galère. Ma bête noire, c’est Don’t go de Yazoo. 2 minutes 54 seulement !!! Très vite le "standard" sera saturé.
Mes parents, bien entendu ne me croient pas quand au téléphone j’évoque ce que je vis. Pour eux, j’en rajoute, c’est évident... Mais à leur place, qu’aurais-je pensé ?
Justement ils doivent passer Noel avec moi. Je vais donc au Vigan les chercher. Départ 17h après l'émission, étape prévue à Bollène.
J’en profite pour brancher mon autoradio afin de voir jusqu’où peut porter l’émetteur. Bien entendu dès la sortie de Gap je fonce comme un malade, à plus de 120 sur la nationale large et droite. Mais la nuit finit par me rattraper juste après Veynes, alors que je vais entamer les 64 km de « montagne ». En même temps que le jour, ma radio disparaît aussi. De ce côté-là elle ne porte finalement pas loin. Muzol me l’avait dit, ils l’ont orientée de façons à arroser le plus possible le sud du département. Et de fait Radio 5 deviendra rapidement la première radio de....Sisteron !
Curieusement ces 64 bornes tant redoutées dans la montagne se passent bien. Mes phares à iode sont pour quelque chose. Je ne croise pratiquement personne, et comme avec mes lentilles ça va nettement mieux, j’arrive à Nyons bien plus tôt que prévu. Là je suis déjà dans le midi.
Le Vigan. Je suis content de voir mes parents, eux aussi ça faisait quand même un bail ! Je leur explique aussi, mais comme au téléphone ils paraissent très sceptiques. Départ le lendemain matin sur les coups de 10h. Il faut que je sois à Gap impérativement à 18h, et par conséquent ne pas traîner en route. Ce que je fais, et qui affole mes parents. Le Vigan - Alès en 50 minutes, ils n’avaient jamais encore vu ça de ma part. C’est que mine de rien des kilomètres j’en fais pas mal à présent. Si on compte 120 km par jour, depuis septembre que je suis là-bas régulièrement, le calcul est vite fait : 60..000 par an !
La faim nous gagne et on cherche un resto dans Nyons. Mais aucun ne convient vraiment à mon père (qui paye !) alors on continue. Pas longtemps, car 10 bornes après on trouve enfin la perle rare : L’Auberge de l’Aygues. Chicos, chéros, mais extra !
On touche Gap à 17h et quelque, et après une petite balade en ville où j’évite les coins où je suis connu, je leur donne rendez-vous pour 19h30, après mes émissions de radio. Ils vont donc visiter, je revois encore mon père avec sa toque Soviétique ! Rendez-vous à la gare. Je fais mes émissions, puis descends récupérer mes « darons ». Finalement on mange à Gap, ma mère tient à remanger dans le resto qui a vu notre premier repas haut-alpin, il y deux ans. Pendant le repas, je continue à parler de la radio. Ma mère « laisse dire »...
Puis quand même, au grand dam de mon père, dès que la serveuse arrive, elle lui saute dessus et lui demande « Mademoiselle, vous avez déjà vu le Patrick qui fait de la radio ? »
Je la boufferais ! Mon père est vert de honte.
« Non... »
Sourire de ma maman. Mais pas pour longtemps.
« Non, mais bien sûr je l’écoute, comme tout le monde à Gap. Pourquoi, vous le connaissez ? »
Ma mère change de figure. Elle rayonne.
« Oui, c’est mon fils, là.... »
Je pourrais me transformer en souris que je le ferais ! Ca me rappelle Le coup de Sirocco, film de 78 où Hanin faisait la réclame de son fils (Bruel) auprès de la jeune vendeuse de disques !
Un peu plus c’est l’émeute dans le resto. Non, j’exagère, mais pas mal de gens viennent me poser des questions, sur la radio, et surtout....sur Cathy ! Ma mère est stupéfaite, mon père aussi.
Je les verrai peu. Au boulot je fais le jour de Noël qui est un samedi et la nuit de dimanche à lundi.
Dès le vendredi ils vont déjà commencer à mesurer l’ampleur du « phénomène »... Dès la sortie de table je file dans ma chambre pour préparer mon émission. Rite obligé, qui peut prendre autant de temps que l’émission elle-même . Là une bonne heure. (15 ans plus tard, dans mes derniers moments radiophoniques et dans un état pitoyable cet exercice -devenu pour moi une corvée - ne me prendra parfois que 6 ou 7 minutes !) .
Puis départ à 14h45. Je leur demande d’écouter, bien entendu ils ont choisi pas mal de disques. Mon père bien sûr deux de ses trois chansons fétiches Même si tu revenais et les Oiseaux de Thaïlande.
Puis à 18h, Studio 104.
Un des studios 104 qui marquera la radio !
C’est l’interwiew d’un déporté d’Auschwitz. Ce qu’il raconte est si horrible, si émouvant, que d’abord Cathy n‘arrive plus à parler, la gorge nouée. Autour c’est également le silence, un silence mêlé d’une émotion indescriptible. Ce qu’il dit est proprement incroyable. Comment des humains ont -ils pu traiter leurs semblables ainsi ? Sans raison véritable ?
Et ce qui devait arriver arrive, Cathy s’effondre en larmes. Régis me fait signe, il veut je le suppose une « pause musicale ». Je fais signe que non, cet homme a besoin de vider son sac, il ne faut pas l’interrompre. On a la chance de ne pas dépendre de la pub, alors on profite. Muzol a les yeux humides, Régis en mène de moins en moins large. Moi je continue à lui poser des questions. Comme si ça ne me touchait pas.
Fin de l’émission. Générique. Et là, besoin urgent, je me précipite aux WC.
Quand je ressors, au bout de 5 bonnes minutes, j’ai les yeux rouges. Tout le monde a compris. Muzol me prend par l’épaule (première fois que je le vois agir ainsi !) et me dit « Tu as mené cette émission vraiment comme un pro...Je pensais vraiment que tu étais insensible à ce qu’il disait... ». Et moi, la voix plutôt éraillée :
- L’essentiel c’est que les auditeurs ne le pensent pas.... ».
J’ai énormément de mal à regagner mon HLM, vu la présence de mes parents. Le décalage est vraiment de plus en plus énorme ! Je dirais même trop dans ces conditions... La vedette va laisser la place au fiston ! D’autant que ma mère se pose des questions au sujet de ma vie affective. Elle a vu l’épisode Mireille suivi de Michèle et de Jocelyne. Et à présent ?
J'élude, rapidement je passe à autre chose.
Pour le réveillon du 31, Muzol a prévu un truc génial: une émission non-stop à la radio, avec tous les animateurs qui voudront bien y participer. Et cela va se résumer à 3, dont un qui est du style nullos. Je ne me souviens plus de son prénom, pourtant je devrais car il va jouer plus tard un (mauvais) rôle. Le pauvre gars est aussi beau qu’il sait animer une émission.... Tout le monde se moque de lui, mais c’est vrai qu’il a tort à mon sens de persister. C’est un peu comme si je m’engageais dans des tournois de belote !
L’autre en revanche est le play-boy de Radio 5. Michel, le fils de Jacqueline. Qui en plus se débrouille très bien.... Donc on animera l’émission ensemble. Ce qui comble Jacqueline d’aise.
Mais je n’ai pas la même aisance avec Michel , qui est assez froid, qu’avec Jean-Marc ou André. On le voit tout de suite, à l’antenne ça passe mal. On sent que les deux sont des dominateurs, et que chacun veut assurer sa prééminence sur l’autre. Michel qui pour une fois est à une heure de grande écoute (un sondage nous dira qu’ils étaient plus de 3000 à nous écouter, quand même !) et qui n’admet pas, ne comprend pas pourquoi je suis « la vedette » me coupe sans arrêt, surtout quand il est à la technique. De mon côté plus de 700 heures de radio m’ont vite fait réaliser que notre duo passait très mal, et que je n’avais que deux solutions, soit m’écraser, soit l’écraser.
Et alors, je choisis, pour Jacqueline, la première. Puisqu’il veut la vedette, je la lui laisse.
Et de fait je ne vais quasiment plus parler. Lui donner la réplique, oui, le faire-valoir. Et lui va bien sûr en profiter. Seulement.....il se retrouve vite « à sec », n’ayant pas l’habitude des longs directs. Et n’ayant surtout pas grand-chose à dire. Il n’est pas dans son élément, le sport, où là je l’ai dit il excelle. Son émission est je le redis, remarquable.
Pas évident de meubler des heures d’antenne quand en fait on ne sait pas quoi dire.
Et petit à petit je le vois donner des signes de faiblesse. Malgré moi je reprends l’ascendant et peu à peu il finit par disparaître. Moi reprenant les rênes, comme lors d’un dimanche ordinaire.
Je l’ai dit, cependant le show must go on, et à l’antenne on demande aux gens bien sûr de nous appeler et également de venir, de passer au studio. C’est ainsi qu’on va avoir des appels de: l’hôpital, la police, les pompiers, les cheminots, les gardiens de prison, bref tous ceux (tous des fonctionnaires entre parenthèses) qui sont obligés de bosser la nuit. Même des nuits comme celle-là. Comme moi il y pile un an. Du reste j’ai la hantise qu’un collègue d’Embrun appelle ! Des gens vont venir nous apporter à manger. De tout. Des gâteaux bien sûr, mais aussi des fruits, du fromage, de la charcuterie. A boire aussi. A tour de rôle Michel et moi passons derrière la table de mixage pour nous restaurer... Les gens défilent, nombreux. Surtout pour voir « la vedette ». Et à leurs yeux je devine qu’ils avaient pour la plupart manifestement imaginé un autre visage que le mien....
Michel va décrocher juste après minuit, où , faussement complices, on se dira bonne année tous les deux « dans la joie et la bonne humeur ».
Mais quand il prendra son manteau l’oeil qu’il me jettera sera sans équivoque....
N’empêche. Quel chemin parcouru ! Il y a pile 3 ans je considérais ma vie comme finie. Il y a pile un an je passais le réveillon 82 dans la station, personne ne voulant m’inviter, comme un poor lonesome cow-boy. Et là !
Quelle année époustouflante, quand même. Venise, l’Alsace, la radio...
19:21 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (4)
25/01/2024
Carnet de notes : Noël DESCHAMPS
14.5/20 : BIEN
SLC | |||
1964 | 24 | CA N'EST JAMAIS ASSEZ | 12 |
1964 | 26 | TE VOILA* | 16 |
1965 | 31 | PASSE PASSE TON CHEMIN | 16 |
1965 | nc | JE N'AI A T'OFFRIR QUE MON AMOUR | 14 |
1965 | 30 | JE NE FAIS PAS D'HISTOIRE | 14 |
195 | nc | SOUVIENS-TOI QUE MOI JE T'AIME | 16 |
1965 | 21 | JE L'ATTENDS | 11 |
1965 | 24 | ET TOUT IRA TRES BIEN | 16 |
1965 | 12 | COMME JE SUIS | 16 |
1965 | 27 | NE T'Y RISQUE PAS | 18 |
1966 | 22 | A SIX HEURES C'EST FINI | 12 |
1966 | 11 | ON SE MOQUE DE TOI | 16 |
1966 | nc | AH SI J'AVAIS PENSE | 12 |
1966 | 33 | CA VA BIEN POUR MOI | 12 |
1966 | 15 | JUSTE QUELQUES MOTS | 17 |
1966 | nc | ILS ETAIENT TROIS | 15 |
1967 | nc | BYE BYE MONSIEUR | 18 |
1967 | 32 | LA PETITE FILLE ET LA POUPEE | 17 |
1967 | 28 | J'APPRENDRAI | 15 |
1967 | nc | TOUTES LES FILLES ME COURENT APRES | 9 |
1967 | nc | QU'EST-CE QU'ILS VONT FAIRE ? | 13 |
1968 | nc | C'ETAIT HIER | 13 |
* un accord de la chanson servira de générique à la rubrique SLC "le musée" où l'on passait de "vieilles" chansons... de plus de 6 mois !
Tout comme Ronnie Bird, la carrière de Noël Deschamps sera courte. Tout comme Ronnie Bird, les rapports étaient bizarres avec SLC : Un des artistes les plus passés dans l'émission mais des places médiocres au hit-parade.
En revanche pas comme Ronnie Bird c'est un des rares de l'époque à chanter sous sn vrai nom.
On notera que déjà, voilà 57 ans, se posait le problème des cités (qu'est-ce qu'ils vont
faire ?)
A la semaine prochaine où je noterai... ??
Je vous embrasse.
18:58 Publié dans ceux que j'aime, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (18)
24/01/2024
Vague de froid de janvier : bilan
La douceur est installée pour un bon bout de temps. Mais la vague de froid a concerné presque toute la France continentale, et la moitié (42 départements) est passée sous la barre des moins dix degrés. Les voici :
-24° dans le Doubs | Ouhans |
-17°1 en Lozère | Grandrieu |
-16°5 dans le Cantal | Coltines |
-16°4 dans l'Ain | Mijoux |
-15°6 en Haute-Loire | Chomelix |
-14°6 dans le Pas-de-Calais | Arras |
-14°3 dans le Puy de Dôme | Saint Germain l'Herm |
-14° en Savoie | Saint Martin de Belleville |
-14° dans la Marne | Mourmelon |
-13°8 en Isère | Autrans |
-13°8 dans la Loire | Tarentaise |
-13°5 dans le Territoire de Belfort | Felon |
-13°5 en Meurthe et Moselle | Doncourt |
-13°3 en Ardèche | Cros Géorand |
-12°9 dans le Haut-Rhin | Kiffis |
-12°9 dans l'Aveyron | L'Hospitalet du Larzac |
-12°7 dans l'Oise | Rouvroy les Merles |
-12°6 en Moselle | Volmunster |
-12°6 dans la Somme | Doullens |
-12°4 dans la Drôme | col du Rousset |
-12°3 dans le Jura | La Pesse |
-12°1 dans les Vosges | Saint Ouen les Parets |
-12°1 dans la Meuse | Auberive |
-12° dans les Hautes-Alpes | Agnières en Dévoluy |
-11°6 en Seine maritime | Forges les eaux |
-11°6 en Haute-Saône | Plancher les Mines |
-11°5 dans l'Hérault | Le Caylar |
-11°3 dans le Lot | Livernon |
-11°2 en Côte d'Or | Saint Martin du Mont |
-11°1 dans le Bas-Rhin | Grandfontaine |
-11°1 dans la Creuse | Aubusson |
-11° dans l'Aisne | La Selve |
-10°8 dans l'Allier | La Guillermie |
-10°6 en Corrèze | Ussel |
-10°6 dans les Pyrénées Orientales | Formiguières |
-10°5 en Haute Savoie | Chamonix |
-10°4 dans le Rhône | les Sauvages |
-10°3 dans les Ardennes | Lametz |
-10°3 dans l'Orne | Tanques |
-10°1 dans les Alpes de haute Provence | Barcelonnette |
-10°1 dans le Val d'Oise | Cormeilles |
-10°1 dans l'Yonne | Saint Léger Vauban |
Exemple type de l'ilot de chaleur urbain, dans la région parisienne on a relevé jusqu'à -10°1 à Cormeilles, mais le mercure n'est pas descendu en-dessous de -3° au centre de Paris, à 17 km de là !
19:03 Publié dans météo | Lien permanent | Commentaires (15)
22/01/2024
Les 45 tours les plus vendus durant l'été 1976
Sauf sketches.
1/ PORQUE TE VAS (Jeanette)
+ de 1.000.000
2/ DERRIERE L'AMOUR (Johnny Hallyday)
Entre 600 et 700.000
3/ GENTIL DAUPHIN TRISTE (Gérard Lenorman)
Entre 600 et 700.000
4/ JE VAIS T'AIMER (Michel Sardou)
Entre 600 et 700.000
5/ RADIOACTIVITY (Kraftwerk)
Entre 400 et 500.000
6/ ALLEZ LES VERTS (les Supporters)
Entre 400 et 500.000
7/ T'AIMER ENCORE UNE FOIS (Romina Power & Albano)
Entre 400 et 500.000
8/ DON'T GO BREAKING MY HEART (Elton John & Kiki Dee)
Entre 400 et 500.000
9/ LE CONCERTO DE LA MER (Jean-Claude Borelly)
Entre 400 et 500.000
10/ SVALUTATION (Adriano Celentano)
Entre 300 et 400.000, comme :
11/ WHO'S THAT LADY WITH MY MAN ? (Kelly Marie)
12/ PATRICK MON CHERI (Sheila)
13/ IL ETAIT UNE FOIS NOUS DEUX (Joe Dassin)
14/ LA DECISION (Dave)
- entre 250 et 300.000 :
15/ YOU KNOW I LOVE YOU (Shake)
16/ PAPA TANGO CHARLY (Mort Shuman)
17/ FANNY FANNY (Frédéric François)
- entre 200 et 250.000 :
18/ NICE AND SLOW (Jesse Green)
19/ BIDON (Alain Souchon)
20/ L'AMOUR C'EST COMME LES BATEAUX (Sylvie Vartan)
bonus :
21/ LA SOLITUDE C'EST APRES/CETTE ANNEE-LA (et oui ! cette chanson culte, face B d'un top 10 était passée inaperçue à sa sortie) 22/ BESAME MUCHO 23/ LA BEBETE 24/ MA MELODIE D'AMOUR 25/ SANDOKAN 26/ JE NE VEUX QUE TOI 27/ PAS DE BOOGIE WOOGIE 28/ KISS AND SAY GOODBYE 29/ RIGHT BACK WHERE WE STARTED FROM
30/ MY SWEET ROSALIE.
Pour cette année où le disco prend de plus en plus d'importance en France (après Sheila en 75 c'est au tour de Dalida et -timidement- Cloclo), les valeurs sûres chez nous sont encore Gérard Lenorman, Michel Sardou, Sylvie et son encore mari Johnny, Enrico Macias, Ringo, Sacha Distel, Joe Dassin, Michel Fugain, Dave, et dans une moindre mesure C. Jérôme et Frédéric François.
Arrivent des petits nouveaux comme Alain Souchon (top 9, pas mal), Catherine Ferry, et les prétendants à la succession de Mike Brant (Yoni, Mathieu Fitzgerald).
Eddy Mitchell et Michèle Torr confirment leur retour.
Se maintiennent non sans mal Mireille Mathieu et Nana Mouskouri.
Ont décroché Nino Ferrer, il était une fois, Serge Lama, Stone & Charden, Christophe, Demis Roussos, entre autres.
HITS FACON SLC :
- français
1/ DERRIERE L AMOUR
2/ GENTIL DAUPHIN TRISTE
3/ JE VAIS T'AIMER
4/ T'AIMER ENCORE UNE FOIS
5/ PATRICK MON CHERI
6/ IL ETAIT UNE FOIS NOUS DEUX
7/ LA DECISION
8/ YOU KNOW I LOVE OU
9/ PAPA TANGO CHARLY
10/ FANNY FANNY
- étrangers
1/ PORQUE TE VAS
2/ RADIO ACTIVITY
3/ DON'T GO BREAKING MY HEART
4/ SVALUTATION
5/ WHO'S THAT LADY WITH MY MAN ?
Je vous embrasse .
18:51 Publié dans Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (31)
19/01/2024
Mes années-radio, chapitre 6 : le joker (fin 1982)
Moi le joker ! P.... c’est pas vrai.... Pour un peu je me choperais un malaise ! Moi qui pensais au coup de pied au c... ou au mieux à un placard ! Et il annonce mon programme :
Mes flash-backs sont raccourcis de moitié (ce qui m’arrange) et ne sont plus programmés que les lundis mercredis et vendredis. De 1530 à 17h, heure royale. Mais aussi...
- le dimanche de 14 à 20h, avec carte blanche. Il a fait une enquête sommaire qui a révélé que le dimanche après-midi l’audience avait été multipliée par 5 depuis mon arrivée début septembre.
- plus...tous les jours (quand je pourrai me libérer) du lundi au samedi, une émission de rencontre avec les auditeurs, co-présentée avec Cathy et qui s’intitulera Studio 104, clin d’oeil à la fréquence de la station. Y viendront aussi des artistes, et pas des moindres
- Plus ce dont j’avais tant parlé, l’émission que je voulais tant réaliser, la Coupe des Hautes-Alpes de la chanson, les samedis de 15h30 à 17h. Emission qui deviendra plus tard la référence de la radio, même après mon départ , et qui sera reprise un peu partout plus ou moins bien. Le principe est enfantin: Exactement comme la Coupe de la Ligue. On prend 32 chanteurs, chanteuses ou groupes, français ou étrangers, et on les départage en 16èmes, 8èmes, quarts, demi-finales et finale. 31 émissions qui doivent nous emmener en juin. On en reparlera car si le principe est simple la réalisation (du moins telle que je la veux) ne l’est pas !
- Et puis...(c’est pas vrai il en reste !) quand une radio a la chance de posséder une voix comme celle de Patrick on en profite ! Les infos avec Cathy de 18h45 à 19h15.
Quoi ma voix ! Qu'est-ce qu'elle a ma voix ? Blague à part, si j’ai bien compris Radio 5 va reposer pas mal sur moi. Je serai presque l’ossature de la station, présent si je veux toutes les après-midi.
Cathy sans le vouloir va me faire un beau cadeau.
- Muzol, le samedi je ne pourrai pas..
Muzol qui est alors très embêté, car que mettre ? Une bande entre André et les infos ? Infos que je ferai donc seul ce jour-là ! Là je demande alors timidement :
- Mon rêve serait de faire un palmarès hebdomadaire des chansons, je pourrais le faire dans cette tranche-là ?
Je n’ose pas employer le terme hit-parade, pour ne pas le brusquer. Mais lui n’est pas dupe.
- une sorte de hit-parade ? Je vais y réfléchir...
Le lendemain de ma "nomination", je file chez France Télécom pour avoir le téléphone. A presque 32 ans quand même ! Mes parents sont soulagés qu'enfin je le fasse moi qui avais toujours refusé. Bien entendu je ne leur parlerai pas de la radio, qui implique 2000 km de voiture tous les mois, par tous les temps (Embrun est à 900m d'altitude). Ils le sauraient bien assez tôt.
En attendant j’ai la tête dans les étoiles. Et je m’attends à un peu d’envie, de jalousie de la part des «anciens ». Non. Tous me diront que c’est mérité. Qu’ils m’ont observé pendant ces deux mois, qu’ils ont vu ce que je valais, que j’avais encore évidemment des progrès à faire, mais que j’étais un atout pour la radio. En revanche ils ne digèrent pas du tout ce Victoor parachuté d’on ne sait où. Et moi non plus.
Et j’aurai tort.
Car André Victoor sera ma référence en matière de radio.
Un maître. On a tous des maîtres à penser, dans presque tous les domaines. Ceux qui prétendent ne pas en avoir ne sont que des vaniteux. Sur un seul sujet j’estime être le meilleur dans ce domaine: la discographie. Là oui, effectivement je connais - grâce à ma mémoire - pratiquement 90% des chansons des 38 années de 1965 à 1987 et de 1992 à 1997.
Perdu dans mes pensées je descends chez Jacqueline, qui a obtenu un créneau pour son fils :
« Sport et Musique » une émission qui alternera résultats sportifs et chansons, le lundi après-midi, juste avant moi. Pour lui aussi c’est la grande aventure !
Elle me dit « que pour moi elle savait, évidemment » Que toujours selon Muzol, j’exerçais une sorte de fascination sur les gens avec (sic) ma voix chaleureuse. Que ma musique leur plaisait, que ma spontanéité aussi.... Bref, j’étais le « bon cheval ».
Je réagis.
- Quand même Jacqueline vous vous rendez compte ? Si je veux je peux faire 22 h d’antenne par semaine ! J’ai quand même 16 émissions, dont 7 différentes !
- Vous ne vous en sentez pas capable ?
- Oh, si, mais quelle responsabilité !
A un moment donné j’irai même jusqu’à 38 h pour une semaine, mais ça je ne le sais pas encore.
Quand je rentre à Embrun, je me dis que pendant ce temps-là je ne suis même pas reconnu dans mon métier, que j’ai pourtant dans la peau... Alors que là, au bout de deux mois je suis quasiment incontournable pour une radio qui a quand même investi des dizaines de millions !
La plus belle voix de radio 5 ne va pas le rester longtemps ! Car dès que j’entends celle d’André, j’ai vite compris. Sur ce sujet au moins, à côté de lui je ne suis qu’une merde ! Impression renforcée dans la voiture, à l’écoute, où là on se crée l’animateur dans sa tête. Car André n’est pas beau. Il a comme on dit méchamment « un physique de radio ». Je ne détaillerai pas, mais pour qu’on puisse juger, il est... plus moche que moi ! En plus il se la joue. Nous regarde tous avec un certain dédain.
C’est un pro. Il a été à RMC . J’apprendrai plus tard par lui qu’il s’en est fait jeter à cause de sa grande gueule. Dans ce métier il me le dira souvent il faut faire la p... Il a donc connu tous les « grands », Foucault, Roy, Lepers. Qu’ils méprise assez profondément. Surtout Roy qui ne se prenait pas pour de la caca de pigeon du temps où il n’était qu’un petit grouillot. Foucault, un élève bien sage, qui est peu à peu monté en grade. Lepers ? Il s’en tapait un peu, vu qu’il est aussi compositeur. « pour le plaisir » c’est lui.
Comme j’en prends l’habitude je vais passer l’heure de « 17-18 » chez Jacqueline. Puis je reviens à 17h55 pour le premier Studio 104. En ce 23 septembre je n’en reviens pas d’être à l’antenne avec Cathy elle-même, la Cathy de la radio !
Elle qui (je ne le sais pas avant l’émission) voit en moi un rival potentiel. Jusque là Radio 5 c’était la famille Muzol élargie : lui, son fils et la nana de son fils. Quand on disait Radio 5 la réponse était inexorablement : Cathy et Régis. Mais là se pointent deux outsiders, André et moi. Qui ai quand même une circonstance atténuante : j’ai été « élevé » à radio 5. Je suis un pur produit Radio 5, et même quand des années après je ferai les samedis après-midi sur Nostalgie, je ne l’oublierai pas.
Donc premier Studio 104. Au départ on n’avait pas d’ambition. Jamais on n’aurait osé imaginer qu’une vedette puisse se pointer devant nous ! Des gens comme Memphis Slim, Nazaré Péreira, Dick Annegarn, les Forbans, Christian Barbier et bien d’autres n’étaient pas du tout prévus...
Studio 104 est aussi une émission de dialogue où les auditeurs ont la parole. Ils viennent dire franchement ce qu’ils pensent de la radio, des animateurs, des programmes. C’est Cathy qui prend les rendez-vous, puis logiquement on doit s’entretenir 20 minutes avant l’émission avec l’invité, puis direct ! Que va donner le duo radiophonique Patrick - Cathy ?
Générique. Choisi là sans qu’on me demande quoi que ce soit. Là encore ils étaient précurseurs, c’est du Goude ! Toutes les émissions - en dehors des miennes en solo - auront un générique signé Jean-Paul Goude, bien avant qu’il ne soit célèbre par ses pubs. Au départ je n’aime pas et c’est embêtant dans la mesure où on va l’entendre - tout au moins au début - pendant toute l’émission en fond sonore.
J’ignore encore ce que ça peut donner à l’antenne, mais pour moi c’est clair, «on» passe bien tous les deux. Rien à voir avec le dialogue mignon des deux amoureux, Cathy/Patrick c'est un ton plus professionnel avec complicité, humour, voix bien placées. Je n’en reviens pas moi-même. Moi qui ai (je les possède toujours) enregistré des heures de « Cathy/Régis » depuis septembre 81, je trouve sincèrement que nous deux passons mieux...
La vie vous réserve parfois de ces trucs !
Je m’étais toujours demandé pourquoi on nous avait mis ensemble Cathy et moi. Muzol l’avait dit à Jacqueline:
- ce sont les deux plus belles voix de radio 5 (par chance il n’avait pas encore entendu André !) et des voix sensuelles en plus. Leur couple marchera fort à l'antenne, comme Foucault et Carole Chabrier, mieux même.
Et de fait, d’émission en émission ça va aller de mieux en mieux. Régis, omniprésent à l’antenne dans les premières émissions, s’effacera peu à peu sauf si le sujet l’intéresse énormément. Surtout quand il réalisera enfin que je n’ai aucune visée sur sa nana.
Samedi 25, première coupe des Hautes-Alpes de la Chanson. Revanche sur l’infortune, je prends comme générique...Stars , l’ émission de Drucker devant laquelle, à la station, je pleurais à chaudes larmes un samedi soir d’avril 81, une petite allumeuse venant de me plaquer comme un kleenex usé.
Je ne sais pas qui j’ai mis face à face pour cette première, mais certainement des styles tout à fait opposés pour donner du piquant.. Mon pari est le suivant : Ce sont les gens qui votent, un point hors antenne et 3 points à l’antenne. Ca donnera parfois lieu à des engueulades entre auditeurs ! Il est évident que plus les téléphones sonnent, plus c’est bon, plus l’émission est écoutée. Je me suis fixé un seuil minimal de 5 appels au-dessous duquel je supprimerai l’émission. Ce jour-là ils seront 6 ! Ouf.....
Dimanche 26. J’ai trouvé une compil de Guichard au studio, et aidé de mes propres disques fais un « gros plan » sur lui. J’adore ce type, trop vite délaissé à mon goût. De lui on ne connaît au fond que 3 chansons « la tendresse », « faut pas pleurer comme ça » et « mon vieux ». Guichard c’est autre chose, et déjà, en 82 je le savais.
Même dans le 05, la radio c'est du show-biz, et je constate qu'André carbure au scotch ! Il me propose des mignonnettes" mais c'est niet ! Il me faut toutes mes facultés pour jongler avec mes curseurs.
Entre lui et moi la glace va vite fondre. On s’admire mutuellement. Je l’ai dit je suis subjugué par son talent mais lui aussi par mes connaissances. Il fait des jeux où par exemple il passe une intro. On doit donner le titre, l’interprète et l’année de sortie ! A chaque fois je lui fais le coup, je téléphone pour lui dire tout ça en un temps record ! Parfois même je le rectifierai...
Au fil des semaines je me sens de mieux en mieux dans cette radio où je n'ai finalement que des copains. En fait je le découvre, cette radio, c’est ma famille. Et je suis beaucoup plus souvent à Gap, avec Jacqueline, Cathy, Régis, André et tous les autres qu’à Embrun que je considère désormais comme ma cité-dortoir ! Embrun où je ne fais plus que mon taf et dormir. Pour la météo, vu que dans les périodes sans congés on est 7, dont 6 qui veulent bien faire les nuits, à coups de remplacements je ne m’arrange pour ne plus faire que des nuits. En moyenne une sur 4. Mais pratiquement plus de journées. Le chef ferme les yeux, préférant que ce soit « les jeunes » comme moi qui se tapent les nuits. A une époque où l’espérance de vie d’un météorologiste est de...
57 ans ! (le passage à 60 ans de l'âge de la retraite allait l'améliorer de près de 10 ans).
Un soir, à l'issue d'une émission que Cathy et moi avons bien réussie, Muzol, en clignant de l’oeil me dit « OK pour ton hit parade mais QUE de la chanson française ».
Youpi !!!
Et dès le lendemain j’attaque mon hit. Bidon, évidemment., faute de « billes ». Je vais quand même demander aux auditeurs de m’envoyer du courrier, mais je n’aurai pas de réponse ou presque. Alors pour tenir compte quand même du goût des dits auditeurs, je vais demander à Cathy et Régis de me donner les chansons choisies par ceux-ci dans leur émission de dédicaces du matin. Je prendrai les récentes qui me serviront de base. Bien sûr je vais aussi largement m’inspirer du Hit parade de RMC, que je passerai prendre toutes les semaines à Prisunic, après avoir dit qui j'étais à la disquaire, laquelle à chaque fois "votera" pour une chanson.
Le mémorable studio 104 du 21 octobre verra arriver notre première vedette. Une immense vedette, qui a vendu plus de disques à l’époque que Johnny lui-même. Un jazzman international que même moi je connaissais de réputation ! Memphis Slim. Que Muzol a persuadé de venir participer à notre émission. Memphis Slim à Radio 5, ça équivaut à peu près aux Rolling Stones venant faire un concert de deux heures dans un chef-lieu de canton... Emission mémorable, Monsieur Slim ne daignant ne parler qu’anglais et en plus pour déstabiliser l’interwiever, montre avec ses doigts les minutes qu’il consent encore à nous accorder. Ce qui doit paniquer les pros, mais qui à Cathy et moi nous amuse plutôt ! Mais personne ne parle anglais couramment, Cathy et moi faisons ce que nous pouvons avec nos restes du lycée.
Exemple. « Memphis Slim, que pensez vous de notre département ? » demande Cathy. Il répond qu’il a vu que c’était beau dès qu’il est arrivé à bord de son avion. Ce que moi je traduis « C’est beau, du haut des montagnes on a l’impression d’être en avion ! » J'avais vaguement entendu plane...
Malgré tout ça, malgré le décompte de l’invité qui ne restera que 20 minutes, à partir de là notre radio va prendre une autre dimension. Et les animateurs de Studio 104 en particulier. Muzol me félicitera chaudement pour ma prestation, de n’avoir pas paniqué devant une telle vedette. Soyons juste. Je m’en fichais un peu du grand jazzman, cette musique n’étant pas ma tasse de thé. Mais je me serais retrouvé devant Sardou ou Johnny, là je pense que j’aurais chevroté grave, voire paniqué...
Un samedi soir sur 2 Gap est en effervescence ! C'est soir de hockey sur glace. Et dans ces pays de neige, ce sport et comme le foot pour les Marseillais. Le samedi 30 octobre c'est le premier match de la saison, que Radio 5 retransmet via deux gamins talentueux qui n'ont rien à envier aux pros de RMC, "les deux Eric". L'entrée est gratuite pour les autres animateurs. Je découvre ce qu’est d’abord une patinoire, endroit où jamais je n’avais mis les pieds, et aussi ce que peut-être un match de hockey dans les Hautes-Alpes. C’est à dire la folie ! Ces gens savent s’amuser. Le spectacle est plus dans le public que sur la glace... Il y a sans cesse de la musique, très « alpine ». Et les quelques 1000 ou 2000 spectateurs font plus de bruit que 15000 supporteurs d’une équipe de foot !
Là c’est Gap-Epinal. Gap qui est second de la première division, derrière Chamonix, et qui aimerait bien être champion de France.
Je me trouve pendant le premier tiers-temps avec les deux gamins dans « la cabine son ». Grâce au téléphone, et surtout à la tarification en vigueur à l’époque, le match peut être diffusé en direct. L’insert est directement branché sur l’antenne, et de temps en temps, pendant les pauses, un de nous passe de la musique depuis le studio. Je parle de la tarification en vigueur à l'époque. En 82, la communication locale était illimitée tandis que la nationale coûtait elle la peau des fesses.
Arrivent les fêtes. Je vais passer Noël chez mes parents, vite de retour vu l'ambiance, et comptant faire un "coup" à la radio pour le réveillon de la Saint Sylvestre : Prendre l'antenne à 20h30 et y rester 5 heures d'affilée.
Durant lesquelles je donnerai la parole aux auditeurs, en espérant qu'il y en ait.
Il y en aura, au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. Et quelque chose d'inouï va se produire, à tel point que le Dauphiné Libéré en parlera !
(à suivre)
14:49 Publié dans beaux moments, moi | Lien permanent | Commentaires (4)
17/01/2024
Carnet de notes : Ronnie BIRD
14.0/20 BIEN
SLC | |||
1964 | nc | ADIEU A UN AMI | 13 |
1964 | 23 | L'AMOUR NOUS REND FOUS | 11 |
1964 | 42 | JE NE MENS PAS | 11 |
1965 | nc | TU PERDS TON TEMPS | 11 |
1965 | 29 | ELLE M'ATTEND | 15 |
1965 | 12 | FAIS ATTENTION | 15 |
1965 | 7 | OU VA-T-ELLE ? | 15 |
1965 | 47 | JE VOUDRAIS DIRE | 14 |
1966 | 25 | CHANTE | 15 |
1966 | 29 | T'EN FAIS PAS POUR RONNIE | 16 |
1966 | nc | CHEESE | 16 |
1966 | 22 | N'ECOUTE PAS TON CŒUR | 18 |
1966 | nc | SEUL DANS LA NUIT | 14 |
1966 | nc | HEY GIRL | 12 |
1966 | nc | CA N'EST PAS VRAI | 14 |
1967 | nc | TU EN DIS TROP | 13 |
1967 | nc | JE SERRE LES POINGS | 16 |
1967 | nc | TU NE SAIS PAS | 12 |
1967 | 34 | LES FILLES EN SUCRE D'ORGE | 13 |
1968 | 28 | LE PIVERT | 15 |
18:16 Publié dans ceux que j'aime, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (18)
15/01/2024
Les tubes de l'été 1975 (ventes 45 tours)
Hors sketches
Un 45 tours se vendait à 7 francs (minimum), l'équivalent de 6 euros actuels.
1/ L'ETE INDIEN (Joe Dassin)
800.000
2/ MARYLENE (Martin Circus)
Entre 600 et 700.000
3/ BRASILIA CARNAVAL (Chocolat's)
Entre 500 et 600.000
4/ J'AI ENCORE REVE D'ELLE (Il était une fois)
Entre 500 et 600.000
5/ UN ACCIDENT (Michel Sardou)
Entre 500 et 600.000
6/ WHAT A DIFFERENCE A DAY MAKES (Esther Philips)
Entre 400 et 500.000
7/ I'M NOT IN LOVE (Ten CC)
Entre 400 et 500.000
8/ YOUR HAIR (Saint-Preux)
Entre 400 et 500.000
9/ HEY LOVELY LADY (Johnny Hallyday)
Entre 400 et 500.000
10/ LADY IN BLUE (Joe Dolan)
Entre 300 et 400.000 comme :
11/ LES ACADIENS (Michel Fugain)
12/ I CAN DO IT (Rubettes)
13/ DANSEZ MAINTENANT (Dave)
14/ MAINTENANT QUE TU ES LOIN DE MOI (Frédéric François)
15/ I DO I DO I DO (Abba)
- Entre 250 et 300.000 :
16/ AIMER AVANT DE MOURIR (Sheila)
17/ LE CHANTEUR MALHEUREUX (Claude François)
- Entre 200 et 250.000 :
18/ LOVE WILL KEEP US TOGETHER (Captain & Tennille)
19/ LA DROLE DE FIN (Sylvie Vartan)
20/ ROSSANA (Ringo)
bonus 21/ A I E 22/ IL VOYAGE EN SOLITAIRE 23/ MAL D'AMOUR MAL DE TOI 24/ PAS BESOIN D'EDUCATION SEXUELLE 25/ FEELINGS 26/ NEW-YORK CITY 27/ UN GRAND AMOUR 28/ MA VIE N'APPARTIENT QU'A TOI 29/ OUI JE SUIS FOU D'AMOUR 30/ SO FAR AWAY FROM L.A.
Quelle différence entre ce qui passait en boucle à la radio et les chiffres des ventes ! Si en effet je me souviens bien des numéros 1 à 8, 11 à 13, 16 à 19, 21 à 23, 25, et bien sûr 30, les autres ne m'avaient pas marqué. Et je note l'absence de "rock'n dollars" (William Sheller) qu'on entendait souvent.
Parmi les citées, le rang de certaines m'interpelle : Un accident, aimer avant de mourir, il voyage en solitaire et so far away from LA.
Pour finir, le classement façon SLC :
- chansons françaises :
1/ L'ETE INDIEN
2/ MARYLENE
3/ J'AI ENCORE REVE D'ELLE
4/ UN ACCIDENT
5/ HEY LOVELY LADY
6/ LES ACADIENS
7/ DANSEZ MAINTENANT
8/ MAINTENANT QUE TU ES LOIN DE MOI
9/ AIMER AVANT DE MOURIR
10/ LE CHANTEUR MALHEUREUX
- chansons dites étrangères :
1/ BRASILIA CARNAVAL
2/ WHAT A DIFFERENCE A DAY MAKES
3/ I'N NOT IN LOVE
4/ YOUR HAIR
5/ LADY IN BLUE
Je vous embrasse.
16:59 Publié dans Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (15)