17/11/2024
Top 15 des "chansons de papa" : NOVEMBRE 1962
1 | 2 | QUE SONT DEVENUES LES FLEURS | 2 |
Dalida – 65.000 ventes | |||
2 | 1 | LES COMEDIENS | 3 |
Charles Aznavour – 42 k | |||
3 | 4 | LES COMEDIENS | 2 |
Compagnons de la chanson - 34 k | |||
4 | 9 | LE JOUR LE PLUS LONG | 2 |
John William – 30 k | |||
5 | 15 | AH SI J’ETAIS RESTE CELIBATAIRE | 2 |
André Verchuren – 27 k | |||
6 | e | A QUOI CA SERT L’ AMOUR | 1 |
Edith Piaf & Théo Sarapo - 25 k | |||
7 | 10 | C’EST JOLI LA MER | 2 |
Nana Mouskouri – 22 k | |||
8 | 8 | LE PLAT PAYS | 3 |
Jacques Brel – 21 k | |||
9 | 13 | LE REPOS DU GUERRIER (B.O.) | 2 |
Michel Magne – 19 k | |||
10 | 3 | CHEVEUX FOUS ET LEVRES ROSES | 4 |
Compagnons de la chanson – 18 k | |||
11 | 14 | UNE PETITE FILLE/LE JAZZ ET LA JAVA | 2 |
Claude Nougaro – 17 k | |||
12 | 6 | ROSES BLANCHES DE CORFOU | 4 |
Marie – José - 15 k | |||
13 | 12 | ROSES BLANCHES DE CORFOU | 4 |
Nana Mouskouri – < 10 k | |||
14 | e | LE JOUR LE PLUS LONG | 1 |
James Award < 10 k | |||
15 | 7 | CHEVEUX FOUS ET LEVRES ROSES | 4 |
Colette Deréal < 10 k |
Dalida numéro un des "chansons de papa" pour la troisième fois cette année, tandis que chez les jeunes, le train de Richard continue sa chevauchée fantastique. Mais revenons à nos moutons, Verchuren 5ème ne me surprend pas, on l'entendait énormément, même si ses grands succès étaient derrière lui; notamment les fiancés d'Auvergne qui, deux ans plus tôt aurait été numéro un toutes catégories s'il n'était pas sorti en même temps que le dernier opus de Piaf (en solo)!
Cette fois il est devant elle et son jeune mari, entrés direct n°6, ce sera leur meilleur score. L'autre entrée c'est James Award qui va grimper assez haut. Nougaro gagne 3 places, il sera dans le top 10. Encore heureux pour un disque qui contient 4 chansons cultes !
2 sorties, deux ex n° 1 :
- Dalida et son petit gonzales, plus de 150.000 ventes
- Gilbert Bécaud et sa grosse noce, plus de 100.000.
Et moi ? Ce mois de novembre 62 allait me changer la vie ! Après la rentrée 61 qui me verra - à la fois - entrer au lycée, déménager et du coup, avoir ma chambre à moi et surtout, le luxe suprême : l'eau courante (fini la corvée de broc à la fontaine...) là, le 3 novembre, c'en sera fini de ma solitude. Désormais par le truchement d'un petit meuble muni d'une vitre, j'aurai rendez-vous avec plein de gens, dont des chanteurs; rendez-vous avec le cirque, chaque semaine; avec les "actualités" (le gamin de même pas douze ans se fichait de savoir que c'était en fait de la propagande) et surtout, surtout, les films, le cinéma à domicile ! Bref, ce jour-là, on aura la télé.
Les lecteurs de moins de 60 ans ne peuvent pas s'imaginer... Ainsi, je pourrai enfin voir les programmes après 18 h le jeudi, après l'antenne est à nous !
Par contre, au lit à 21h maxi, sauf les mercredis, vendredis et samedis. Mon sommeil doit être préservé.
Je l'avais enfin cette télé, ne me manquait plus que... la radio ! Une radio à moi, autre chose que le poste familial à cadran, désormais rétrogradé dans ma cuisine.
Il me faudra patienter trois ans !
A dimanche prochain pour décembre.
Je vous embrasse.
17:43 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (1)
31/10/2024
Mes années-radio : 8) la coupe des Hautes-Alpes de la chanson
Le principe était celui de la Coupe de France de foot : 32 interprètes qui disputeraient d'abord un premier tour (16 émissions) puis les huitièmes (8 émissions) les quarts, les demi-finales et enfin la grosse finale. 31 émissions donc 31 samedis . Sachant que je devrais bosser 1 à 3 samedis car d'une part je m'arrangerais pour faire les nuits des "anciens", eux me faisant mes journées. Et d'autre part c'était l'époque de pléthore de personnel, on était 10 (comme les petits nègres d'Agatha Christie) dont 2 en horaires de bureau. Donc 1 journée (13h15) sur 8 et une nuit (13h15 aussi) sur 8. Cela faisait des petites semaines de même pas 30 heures, qui creusaient notre "dette"!
Mais contrairement au budget de la France, nous on devait rembourser, à la minute près. Les vacances scolaires nous le permettaient, où on bossait s'il le fallait 1 journée sur 3 et 1 nuit sur 3; là les semaines dépassaient souvent les 60 h, et notre dette était vite effacée. Et ainsi la moitié d'entre nous pouvait partir en vacances en même temps, s'ils le désiraient.
Donc 31 samedis c'était jouable même si je devais en passer 3 à la météo;
Restait le plus dur : sélectionner 32 interprètes parmi la centaine qui pouvaient y prétendre ! Et là, pas d'états d'âme ! Parmi les 32, il y en aura une bonne demi-douzaine que je n'apprécie pas spécialement. Mais je me dois d'être objectif, si je veux pérenniser l'émission.
Une fois ces 32 choisis, tout comme pour le foot, la première émission sera consacrée au tirage au sort des matchs. Il me faudra un conducteur très précis : je dispose de 90 minutes. Hors générique, restent 86. Je compte mettre une chanson entre chaque tirage, question : combien de chansons entières (environ 3'30") pourrai-je passer, et combien de matchs à chaque tirage ? Réponse : 1 seul match tiré entre 2 chansons, quitte à mettre les lacs du Connemara et éviter don't go de Yazoo !
Pour les votes, un point hors antenne et 3 points à l’antenne. Pour ou contre. Ca donnera parfois lieu à des engueulades entre auditeurs ! Il est évident que plus les téléphones sonneront, plus l’émission est écoutée. Enfin, très important, contrairement au hit-parade, je n'interviendrai pas. Si, quand même, en tant qu'auditeur comme un autre. Mais pas plus.
Samedi 18 septembre, tirage au sort des duels. Autant certains semblent joués d'avance, autant d'autres risquent d'être serrés... D'autres seront un vrai crève-coeur, comme Daniel Guichard vs Dick Rivers, deux de mes idoles !
Première édition le samedi suivant. Revanche sur l’infortune, je prends comme générique...Stars, l’éphémère mission de Drucker devant laquelle, à la météo, j'avais pleuré à chaudes larmes un samedi soir d’avril 81, une petite garce venant de me jeter comme un kleenex usé.
Pendant 20 bonnes minutes, le téléphone restera muet. Affolement. Et si ça ne marchait pas ? Si je m'étais monté le bourrichon, moi le fameux "joker" ? Je me suis fixé un seuil minimal de 5 appels au-dessous duquel je supprimerai l’émission.
Ce jour-là ils seront 6 ! Ouf... Quand je pense que pour la finale, en juin 83, je devrai me faire aider pour gérer les appels, leur nombre dépassant la centaine...
Et la plupart me diront qu'ils n'ont réussi à joindre le 53 88 53 qu'au bout de 4 ou 5 tentatives !
(à suivre)
17:25 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, moi, Musique | Lien permanent | Commentaires (2)
04/10/2024
Mes années-radio : 7) Studio 104
Que va donc donner le couple radiophonique Patrick - Cathy ? on en était resté là lors du chapitre 6.
Générique. Choisi là sans qu’on me demande quoi que ce soit. Je n’aime pas. Et c’est embêtant dans la mesure où on va l’entendre - tout au moins au début - pendant toute l’émission en fond sonore.
Ca démarre fort. Tous les trois on prend nos marques. C’est Régis - pourtant à la technique - qui donne le ton : « Oui, bonsoir à toutes et à tous. Plutôt rebonsoir puisque nous étions ensemble ce matin depuis 9 h (il me regarde d’un air de dire « je n’étais pas au pieu, moi ») . Sans plus tarder la nouvelle émission que vous présentent Patrick et Cathy. Je vais leur laisser le soin de la présenter eux-mêmes. Bonsoir Cathy.
- Salut Régis, Bonjour et rebonjour à tous les auditeurs et toutes les auditrices. Salut Patrick.
- Salut Cathy, salut Régis et bonjour à tous les auditeurs et auditrices que je n’ai pas eus cet après-midi.
1 partout.
Musique du générique. On se regarde tous les trois et convenons sans rien se dire qu’il faut au moins pour cette "première" arrêter les vannes. Du sympa, du chaleureux, c’est ce que les gens demandent.
Cathy reprend :
- Donc Patrick cette émission va s’appeler...(on se met à deux voix) STUDIO.. 104 !
Générique à nouveau. Et je me décide pour définitivement enterrer la hache de guerre et . passer la brosse à reluire. Du reste je ne me force pas trop car je pense vraiment ce que vais dire là. Mais.. je n’étais pas obligé...
- Cathy et Régis je voudrais d’abord vous faire des compliments sur votre nouvelle émission de ce matin, vous avez été formidables et les auditeurs aussi...Je tenais à le dire.
Régis est désarçonné. Pas prévu, ça ! Il s’en tire par une pirouette :
- Bon, je suppose qu’on va boire un coup ensemble après... »
Chanson, jingle, chanson. Puis Cathy et moi évoquons ce que sera l'émission. J’ignore encore ce que ça peut donner à l’antenne, mais pour moi c’est clair, «on» passe bien tous les deux. Régis de plus en plus mal à l'aise continue de faire des erreurs, comme celle - énorme pour un pro - de laisser le micro ouvert.
Cathy, elle, se détend. Et finit par rigoler, de ce fameux rire qui est une des marques de fabrique de Radio 5. Très bon signe ça. Ca signifie qu’elle est à l’aise, que « le couple » fonctionne. Du reste j’abandonne peu à peu les « je » et les « mes », pour dire « nous, nos ».
18h40, fin de l'émission. Générique. Régis est tendu. Et je sais pourquoi. Pour lui je suis un double rival. Rival radiophonique et éventuellement rival tout court. Car je suis libre d’attaches et il le sait.
A la limite rival radiophonique il s’en fiche. Il a été mis là par son père, mais finalement - à l’inverse de bibi - n’a au fond jamais rêvé de « causer dans le poste ». Sur le second plan je le rassure pleinement, les 'petites jeunes" j'ai déjà donné !
Vite, chez mon amie Jacqueline pour écouter la cassette. A l’antenne, oui, notre « couple » marche du tonnerre de Dieu. On nous croirait soit mariés, soit frère et soeur ! Complicité, humour, voix bien placées. Je n’en reviens pas moi-même. Moi qui ai ai enregistré des heures de « Cathy/Régis » depuis septembre 81 – notamment pour passer dans l'autoradio quand la bande FM est muette - je trouve sincèrement que nous deux passons mieux....
La vie vous réserve parfois de ces trucs !
(à suivre)
si ça vous plaît !
16:38 Publié dans beaux moments, Radio | Lien permanent | Commentaires (11)
29/09/2024
Le top 15 de papa : avril 1962
1 | 1 | L AUTOCIRCULATION | sup4 |
Henri Tisot – 61.000 ventes | |||
2 | 5 | UN MEXICAIN | 3 |
Marcel Amont – 38 K | |||
3 | 11 | ALLELUIA | 2 |
Charles Aznavour – 37 k | |||
4 | 7 | UN MEXICAIN | 2 |
Compagnons de la chanson – 37 k | |||
5 | 2 | ACHETE MOI UN JUKE BOX | 4 |
Dalida – 30 k | |||
6 | 3 | LE LION EST MORT CE SOIR | 3 |
henri Salvador – 28 k | |||
7 | 14 | UN CLAIR DE LUNE A MAUBEUGE | 2 |
Pierre Perrin – 24 k | |||
8 | 4 | ET MAINTENANT | 4 |
Gilbert Bécaud – 19 k | |||
9 | 13 | BRUXELLES | 2 |
Jacques Brel – 18 K | |||
10 | e | LA DEPIGEONNISATION | 1 |
Henri Tisot – sup à 15 K | |||
11 | 15 | ON SE REVERRA | 2 |
Colette Deréal – 15 k | |||
12 | 8 | IL FAUT SAVOIR | sup4 |
Charles Aznavour – environ 15 k | |||
13 | e | UN PREMIER AMOUR | 1 |
Isabelle Aubret – sup à 11 k | |||
14 | e | ESPERANZA | 1 |
Nino de Murcia – sup à 11 k | |||
15 | 6 | LA MARCHE DES ANGES | sup4 |
Compagnons de la chanson – 11 k |
Ce hit est bien conforme à mes souvenirs, les ondes étaient envahies par les Mexicains de Maubeuge, en attendant les Gonzalès ! Mes chouchous étaient - dans ce hit - Colette Deréal et le twist d'Aznavour.
Pour ce qui est de ma vie, ce mois est marqué par la colo. C'était dans la Cantal, à Junhac. 12 jours de rêve malgré un hébergement limite (on dormait dans des paillasses envahies de fourmis) mais on mangeait super bien (souvent des truites) et on se baladait souvent, soit à pied, soit en car. J'ai raté de peu la grotte de Lascaux, prévue, réservée mais annulée pour cause de car défaillant ce jour-là. Mon plus grand regret, du coup je ne la visiterai jamais... En revanche, la nature a un beau matin décoré le paysage, avec un magnifique manteau blanc qui ne dura hélas qu'une journée.
La colo était mixte, et avec mes onze ans j'en étais le benjamin. Et les nanas de quinze seize ans me maternaient ! Bref un séjour magique, dont j'ai encore les images 62 ans après.
Faudra que j'en fasse une note.
Je vous embrasse.
18:37 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (11)
19/09/2024
Mes années-radio : 6) demandez le programme !
Je reprends la saga "mes années-radio" que j'avais interrompue faute de commentaires. Mais un coup d'oeil sur Google analytics m'a fait constater que sur les notes 'intimes" les lecteurs ne commentent pas. Or cette dernière note de ma saga a été lue... 186 fois ! Ce qui m'autorise à continuer, à me pencher sur mon autobiographie écrite de 2001 à 2003 pour y puiser mes notes-radio.
Moi joker de ma radio-fétiche !
Putain c’est pas vrai.... Pour un peu je me choperais un malaise. Moi qui pensais au coup de pied au c... ou au mieux à un placard !
Et il annonce mon programme :
Mes flash-backs sont raccourcis de moitié (ce qui m’arrange) et ne sont plus programmés que les lundis mercredis et vendredis. De 1530 à 17h, heure royale.
Mais aussi...
On me donne le dimanche de 14 à 20h, avec carte blanche. Il a fait une enquête sommaire qui a révélé que le dimanche après-midi l’audience avait été multipliée par 5 depuis mon arrivée début septembre.
Plus.... tous les jours (quand je pourrai me libérer) du lundi au samedi, une émission de rencontre avec les auditeurs , co-présentée avec Cathy et qui s’intitulera Studio 104, clin d’oeil à la fréquence de la station...
Plus ce dont j’avais tant parlé, l’émission que voulais tant réaliser, « la Coupe des Hautes-Alpes de la chanson », les samedis de 15h30 à 17h. Emission qui deviendra plus tard la référence de la radio, même après mon départ , et qui sera reprise un peu partout plus ou moins bien. notamment par RTL2 sous le nom de Matchlive.
Le principe est enfantin: Exactement comme la Coupe de la Ligue. On prend 32 chanteurs, chanteuses ou groupes, français ou étrangers, et on les départage en 16èmes, 8 èmes, quarts, demi-finales et finale. 31 émissions qui doivent nous emmener en juin. On en reparlera car si le principe est simple la réalisation (du moins telle que je la veux) ne l’est pas !
Et puis...(c’est pas vrai il en reste !) « quand une radio a la chance de posséder une voix comme celle de Patrick on en profite ! Les infos avec Cathy de 18h45 à 19h15. »
Ah s'ils l'écoutaient la voix parkinsonnante et trébuchante du Patrick 2024 !!! J'en suis au point de ne plus téléphoner en dehors de mon cousin/frère Jean-Yves. Je viens de retrouver, après 40 ans de recherches (grâce à M. Bruno Pomart, instructeur au R.A.I.D.) mon ami inséparable d'adolescence François, et je n'ose pas l'appeler, cette voix chevrotante et tremblante me tue..
Bref si j’ai bien compris Radio 5 va reposer pas mal sur moi. Je serai presque l’ossature de la station, présent si je veux toutes les après-midi. Cathy sans le vouloir va me faire un beau cadeau. « Muzol ... le samedi je ne pourrai pas.. » Muzol qui est très embêté, car que mettre ? Une bande entre André et les infos ? Infos que je ferai donc tout en plus seul ce jour-là ! Là je demande timidement:
« Mon rêve serait de faire un palmarès hebdomadaire des chansons » Je n’ose pas employer le terme hit-parade, pour ne pas le brusquer. Mais lui n’est pas dupe.
« Une sorte de hit-parade ? Je vais y réfléchir... ».
J’ai la tête dans les étoiles. Et je m’attends à un peu d’envie, de jalousie de la part des «anciens ». Non. Tous - sauf deux prénommés Michel - me diront que c’est mérité. Qu’ils m’ont observé pendant ces deux mois, qu’ils ont vu ce que je valais, que j’avais encore évidemment des progrès à faire, mais que j’étais un atout pour la radio. En revanche ils ne digèrent pas du tout ce Victoor parachuté d’on ne sait où. Et moi non plus.
Et j’aurai tort.
Car André Victoor sera ma référence en matière de radio.
Un maître. On a tous des maîtres à penser, dans presque tous les domaines. Ceux qui prétendent ne pas en avoir ne sont que des vaniteux. Sur un seul sujet j’estime être le meilleur : la discographie. Là oui, effectivement je connais - grâce à ma mémoire - pratiquement 90% des chansons des 38 années de 1965 à 1987 et de 1992 à 1997. Mais sinon, j’ai des modèles dans tous les domaines .
Pour la conduite automobile mon cousin Jean-Yves, pour l’amour des enfants mon autre cousin Georges, pour la bonté ma cousine Ginette, pour mon métier (la météo) ma collègue Nathalie, pour l’écoute des gens mes cousins Robert et Francine, pour la cuisine ma mère (comme tout le monde) etc...
André donc sera pour moi The best en la matière..
Mais on n’en est pas là, et pour l’instant tout confus je descends chez Jacqueline , qui a obtenu un créneau pour son fils ! « Sport et Musique » une émission qui alternera résultats sportifs et chansons, le lundi après-midi. Pour lui aussi c’est la grande aventure.
Autant le dire tout de suite, les relations entre Michel et moi, on le verra, ne seront pas au beau fixe. Mais je dois dire (après des débuts laborieux) qu’il sera excellent dans ce registre-là. Je ne lui ai jamais dit, car il aurait pensé à du fayotage, mais je l’ai toujours pensé.
Jacqueline me dit « que pour moi elle savait, évidemment.» Que toujours selon Muzol, j’exerçais une sorte de fascination sur les gens avec ma voix chaleureuse. Que ma musique leur plaisait, que ma spontanéité aussi.... Bref, j’étais le « bon cheval ».
Je réagis. « Quand même Jacqueline vous vous rendez compte ? Si je veux je peux faire 22 h d’antenne par semaine ! J’ai quand même 16 émissions, dont 7 différentes !
- Vous ne vous en sentez pas capable ?
- Oh, si, mais quelle responsabilité ! »
A un moment donné j’irai même jusqu’à 38 h pour une semaine, mais ça je ne le sais pas encore.
Quand je rentre à Embrun, je me dis que pendant ce temps-là je ne suis même pas reconnu dans mon métier, que j’ai pourtant dans la peau... Alors que là, au bout de deux mois je suis quasiment incontournable pour une radio qui a quand même investi des dizaines de millions !
Hasard - heureux - du calendrier, mon chef m’apporte ma feuille d'évaluation annuelle. D’un air gêné, ce qui n’augure pas du bon à mon avis. C’est sûr mon petit exploit de Lorient - tombé malade là-bas sans congé - va me coûter cher..
Je lis.
Cote numérique inchangée. Ca commence mal.
Puis les appréciations. Là en revanche c’est l’envolée. Mes connaissances professionnelles sont enfin reconnues très bonnes. Ouf... Très bonne aussi mon efficacité (car c’est vrai l’un ne va pas forcément avec l’autre), mon sens de l’organisation reste bon.
Et enfin ce qu’il pense de moi : Aime son métier et participe à la climatologie.
Laquelle sera délices de 1993 à 1994, et synonyme d'enfer ensuite.
Je pourrai dire qu’en cette fin septembre 1982 je suis à nouveau au sommet, étant un des caïds de Radio 5 et étant enfin reconnu professionnellement.
Non. Cathy l’a bien dit, il me manque l’essentiel.
L’amour. Sans l’amour d’une femme, tout ça est bien , mais fade. Les meilleurs plats d’une Grande Table, sans sel, seront moins bons que ceux du Routier du coin assaisonnés comme il faut..
Donc premier Studio 104. Au départ on n’avait pas d’ambition. Jamais on n’aurait osé imaginer qu’une vedette puisse se pointer devant nous ! Des gens comme Les Forbans, Memphis Slim, Nazaré Péreira, Herbert Léonard, Dave, Barbier, Annegarn, et bien d’autres n’étaient pas du tout prévus...
Studio 104 est donc une émission de dialogue où les auditeurs ont la parole. Ils viennent dire franchement ce qu’ils pensent de la radio, des animateurs, des programmes. Point. Ca s’arrête là.
C’est Cathy qui prend les rendez-vous, puis logiquement on doit s’entretenir 20 minutes avant l’émission avec l’invité, puis direct !
Que va donner le couple radiophonique Patrick - Cathy ?
(à suivre)
15:46 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (5)
04/08/2024
Entre deux canicules...
La seconde, beaucoup plus costaud et plus longue que la première (du 7 au 10 juillet) est passée.
Les travaux d'isolation que nous avons fait effectuer en mai ont permis que notre petite clim mobile suffise, du moins pour l'instant ! Cette fois les murs ont chauffé jusqu'à plus de 25° et sans ces travaux on aurait été obligés de partir en altitude faute de quoi j'y serais passé.
Qu'on en juge, depuis le 14 dix-huit jours à 30° et plus, dont huit à 33° et plus...
Depuis hier on est dans la "normale", enfin la dernière, qui est de 29/30°. On a passé le cap du 27 juillet, qui est le jour le plus chaud de l'année à Alleyras (29°6), psychologiquement ça compte !
Bref, je suis resté dans mon fauteuil (pas celui avec les roues) à regarder le Tour puis les J.O.
Passionants ces jeux, mentions spéciales à Pauline (VTT), Léon et Florent (natation). 4 olympiades différentes pour ce dernier, chapeau monsieur.
Pour en revenir à la canicule, elle s'est intensifiée à partir du 20. On a relevé
41° dans les Pyrénées-Orientales, Ardèche, Drôme, Gard, Aude, Var, Corse (les 2);
40 dans le Vaucluse, Gironde, Dordogne, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Haute-Garonne, Deux Sèvres;
39° dans les Bouches du Rhône, Corrèze, Lot, Ariège, Loire, , Indre, Charente, Vendée, Hautes-Pyrénées, Vienne, Aveyron, Hérault, Indre et Loire, Rhône...
Et 38° dans mon fond de vallée, deux jours de suite !
Je vous embrasse.
18:45 Publié dans beaux moments, moi | Lien permanent | Commentaires (6)
01/06/2024
Les tubes de l'été 1993 (ventes CD singles)
Vous l'avez attendu, il est là, le top des tubes de l'été 1993. Je rappelle mes 3 règles d'or :
- avoir été classé durant l'été (entre le 21 juin et le 20 septembre)
- avoir son plus haut classement entre ces deux dates. TRES important pour cet été-là.
- pas de sketches ni de chansons enfantines.
1) DARLA DIRLADADA (G.O. Culture)
> 400.000
2) WHAT IS LOVE (Haddaway)
entre 300 et 400.000
3) ALL THAT SHE WANTS (Ace of base)
entre 250 et 300.000
4) MISTER VAIN (Culture Beat)
entre 250 et 300.000
5) FALLIN IN LOVE WITH YOU (UB40)
entre 200 et 250.000
6) C'EST OKAY (les Visiteurs)
entre 150 et 200.000
7) INFORMER (Snow)
entre 150 et 200.000
8) YOUR LATEST TRICK (Dire Straits)
entre 150 et 200.000
9) TRIBAL DANCE (2 unlimited)
entre 150 et 200.000
10) SING ALLELUJAH (Dr Alban)
entre 150 et 200.000
- de 100.000 à 150.000
11) CHRONOLOGIE (Jean-Michel Jarre)
12) PEOPLE EVERYDAY (Arrested Development)
13) PARISIENNE WALKWAYS (Gary More)
- de 75.000 à 100.000
14) JE SERAI LA (Johnny Hallyday)
15) TU TATUTA TULA TA (Pin-occhio)
16) WHEEL OF FORTUNE (Ace of base)
17) PEUT ETRE QU'EN SEPTEMBRE (Hélène Rollès)
- de 50 à 75.000
18) COSE DELLA VITA (Eros Ramazotti)
19) DES HAUTS DES BAS (Stéphane Eicher)
20) THAT'S THE WAY LOVE GOES (Janet Jackson)
bonus 21) MR LOVERMAN (Shabba Ranks) 22) LES BOULES (Jordy) 23) AU BAR DE JESS (Sébastien Roch) 24) SOMEBODY TO LOVE (George Michael & Queen) 25) BREAK IT DOWN AGAIN (Tears for fears)
2 remarques :
a) le prix du CD single est presque équivalent à celui de l'album, du coup - ça va faire plaisir à un Breton de ma connaissance - les gens préfèrent acheter l'album. Et les chiffres de vente des singles ne signifient désormais plus grand-chose. Canal plus l'a admis, cessant de diffuser le top 50 en juin.
Pour ma part, ce top d'été sera le dernier que je publierai.
b) les français sont rares, même si c'est une reprise de Dalida (1970) qui arrive en tête, on trouve un Johnny isolé au milieu d'une BO de film, d'un instrumental, de musiques de feuilleton et d'un bébé !
TOP des (rares) chansons françaises :
1) C'EST OKAY (les Visiteurs)
2) CHRONOLOGIE (Jean-Michel Jarre)
3) JE SERAI LA (Johnny Hallyday)
4) PEUT ETRE QU'EN SEPTEMBRE (Hélène Rollès)
5) DES HAUTS DES BAS (Stéphane Eicher)
6) LES BOULES (Jordy)
7) AU BAR DE JESS (Sébastien Roch)
Je vous embrasse.
16:34 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, moi, Musique | Lien permanent | Commentaires (5)
27/01/2024
mes années-radio : chapitre 7 - la gloire de ma mère
En relisant mes "mémoires" écrits 21 ans après et 21 ans avant aujourd'hui je m'aperçois que j'ai sauté des étapes.
D'abord les lentilles. Je vois mieux, certes, mais tous les matins c’est la croix et la bannière pour les mettre. Mais c’est vrai qu’une fois mises je ne suis plus le même homme. Je me sens encore plus sûr de moi.
Toutes les semaines je vais me faire désensibiliser (allergie) chez une infirmière. Je profite d’être à Gap pour ça, celle d’Embrun étant « surbookée ». Celle de Gap, n’ayant elle pas trop de clients me prend quand je viens. Et ça ne loupe pas, un jour je m’aperçois que le poste est sur Radio 5. Moi, ingénu:
- Vous écoutez Radio 5 vous aussi ?
- Oui, c’est varié au moins Et il n’y pas de pub...
- Toutes les émissions ?
- Non, pas celles des jeunes, je n’y comprends rien à leur Funky..
- Et celle d’avant, là, vous l’avez écoutée ?
- Oh, oui, Flashback, elle est extra... Et bien présentée.. »
Je ne lui dirai pas.
Elle ne saura jamais que c’était l’animateur de flashback qu’elle piquait. toutes les semaines !
Grâce à André, disc-jockey de son métier, je vais en boîte gratos. En principe entre deux journées entièrement non travaillées. Ce qui signifie que je dors de moins en moins, et que je commence à mettre ma santé en danger. Mais qu'importe, je suis heureux et surtout je le réalise.
Mais j'ai vraiment du mal avec mes lentilles. Et, le jour où je dois interviewer le Président du Club Philatélique Gapençais (je suis philatéliste depuis mes 12 ans), je pète les plombs. Et téléphone à mon oculiste pour avoir un rendez-vous urgent. Je tombe sur la secrétaire, qui au début ne veut rien savoir, puis finit par me caser « entre-deux ». L’heure me convient, j’ai le temps d’aller ensuite à la radio.
Je suis donc dans la salle d’attente et quand le toubib me voit , il commence à s’exciter:
- Vous n’avez pas rendez-vous, venez un autre jour...
- Mais si j’ai un rendez-vous !
- Non, vous l’avez (le mot est exactement celui employé) extorqué à ma secrétaire.
- Mais je ne peux pas mettre mes lentilles !
- Vous n’avez qu’à remettre vos lunettes si vous en êtes incapable (sic). Bon, de toutes façons je n’ai pas que ça à faire, j’ai un vrai rendez-vous...
Et il me plante là. Je suis furax. Sur le moment j’envisage même de faire une émission sur les oculistes ! Je monte au studio et attend mon philatéliste. Ma colère a du mal à se dissiper, Cathy me comprend mais a peur que mon émission en soit perturbée. Car elle, n’y connaît rien aux timbres, tout repose sur moi. Pour une fois ! Mais les timbres c’est mon rayon.
Sonnette. Cathy va ouvrir. « Entrez, on vous attend.... »
Et là, devant mes yeux (sans lentilles) incrédules, je vois... mon oculiste !
j’ai hésité avant de raconter cette anecdote. Pourtant je jure que les personnes que j’ai de plus chères au monde que c’est la stricte vérité. L’oculiste était aussi le président des philatélistes Gapençais ! Qui venait de jeter un client, lequel était celui celui qui devait l’interviewer. Le fameux « rendez-vous... »
A ma très grande surprise, c’est lui qui s’aplatit comme une crêpe ! « Excusez-moi pour tout à l’heure mais je me suis emporté..... Bien entendu vous pouvez venir quand vous voulez.... »
Et la phrase qui tue, à laquelle j’aurai un mal fou à m’habituer (et encore plus à me déshabituer ! :
« Si j’avais su que c’était vous ! »
L’émission sera excellente. Très professionnelle. Je le fais parce qu’on est deux dans la barque, Cathy et moi. J’aurais été seul dans l’histoire, ça ne se serait peut-être pas passé comme ça. Il est épaté de constater mes connaissances en la matière et on se quitte cordialement, mais moi j’attendrai une bonne dizaine de jours avant d’aller le voir, puis de changer d'ophtalmo.
Le mercredi j'ai pris l’habitude de co-animer l’émission du (très) jeune Jean-Marc, et lui co-anime mon Flash-back. Un seul titre pour les deux émissions, Jeunes sur Mégahertz. Ce duo complice que lui et moi formons est extra. A l’écoute ça ressort vraiment bien. Pourtant nos deux émissions sont très différentes, lui fait une sorte de coupe des bahuts Gapençais en faisant appeler des lycéens et en les faisant venir au studio. Et bien sûr souvent il demande l’avis du papy de presque 32 ans sur pas mal de sujets. Car les reprises sont légion, et les petits jeunes l’ignorent souvent ! Puis, à 15h30, on inverse, c’est moi qui me mets à la technique et je passe mes vieux trucs. Là c’est lui qui commente. Pour finir là-dessus, Jean-Marc a une expression terrible quand il prend les gens au téléphone et les fais passer à l’antenne : « Bonjour, à qui ai-je l’honneur, homme, femme, animal ? »
En décembre toujours, Muzol m’autorise une émission de dédicaces le dimanche soir, après les sports. En live !! C’est à dire que les auditeurs appellent et sont servis instantanément. Du vrai jonglage pour moi, mais un exercice efficace. Au départ je vais pas mal me planter mais après ça baignera dans l’huile.
Principe : Je reçois l’appel au début du disque, l’auditeur (le plus souvent l’auditrice) me demande un titre, moi qui connais toute la discothèque de la radio sais s’il est disponible ou pas, s’il l’est je fouille à toute vitesse et cale le disque. (s’il ne l’est pas je propose - vite - une autre chanson de l’interprète demandé) Puis je prends l’auditeur au vol et le fais parler. Quand les chansons sont longues, c’est bon, j’ai le temps. Sinon, c’est la galère. Ma bête noire, c’est Don’t go de Yazoo. 2 minutes 54 seulement !!! Très vite le "standard" sera saturé.
Mes parents, bien entendu ne me croient pas quand au téléphone j’évoque ce que je vis. Pour eux, j’en rajoute, c’est évident... Mais à leur place, qu’aurais-je pensé ?
Justement ils doivent passer Noel avec moi. Je vais donc au Vigan les chercher. Départ 17h après l'émission, étape prévue à Bollène.
J’en profite pour brancher mon autoradio afin de voir jusqu’où peut porter l’émetteur. Bien entendu dès la sortie de Gap je fonce comme un malade, à plus de 120 sur la nationale large et droite. Mais la nuit finit par me rattraper juste après Veynes, alors que je vais entamer les 64 km de « montagne ». En même temps que le jour, ma radio disparaît aussi. De ce côté-là elle ne porte finalement pas loin. Muzol me l’avait dit, ils l’ont orientée de façons à arroser le plus possible le sud du département. Et de fait Radio 5 deviendra rapidement la première radio de....Sisteron !
Curieusement ces 64 bornes tant redoutées dans la montagne se passent bien. Mes phares à iode sont pour quelque chose. Je ne croise pratiquement personne, et comme avec mes lentilles ça va nettement mieux, j’arrive à Nyons bien plus tôt que prévu. Là je suis déjà dans le midi.
Le Vigan. Je suis content de voir mes parents, eux aussi ça faisait quand même un bail ! Je leur explique aussi, mais comme au téléphone ils paraissent très sceptiques. Départ le lendemain matin sur les coups de 10h. Il faut que je sois à Gap impérativement à 18h, et par conséquent ne pas traîner en route. Ce que je fais, et qui affole mes parents. Le Vigan - Alès en 50 minutes, ils n’avaient jamais encore vu ça de ma part. C’est que mine de rien des kilomètres j’en fais pas mal à présent. Si on compte 120 km par jour, depuis septembre que je suis là-bas régulièrement, le calcul est vite fait : 60..000 par an !
La faim nous gagne et on cherche un resto dans Nyons. Mais aucun ne convient vraiment à mon père (qui paye !) alors on continue. Pas longtemps, car 10 bornes après on trouve enfin la perle rare : L’Auberge de l’Aygues. Chicos, chéros, mais extra !
On touche Gap à 17h et quelque, et après une petite balade en ville où j’évite les coins où je suis connu, je leur donne rendez-vous pour 19h30, après mes émissions de radio. Ils vont donc visiter, je revois encore mon père avec sa toque Soviétique ! Rendez-vous à la gare. Je fais mes émissions, puis descends récupérer mes « darons ». Finalement on mange à Gap, ma mère tient à remanger dans le resto qui a vu notre premier repas haut-alpin, il y deux ans. Pendant le repas, je continue à parler de la radio. Ma mère « laisse dire »...
Puis quand même, au grand dam de mon père, dès que la serveuse arrive, elle lui saute dessus et lui demande « Mademoiselle, vous avez déjà vu le Patrick qui fait de la radio ? »
Je la boufferais ! Mon père est vert de honte.
« Non... »
Sourire de ma maman. Mais pas pour longtemps.
« Non, mais bien sûr je l’écoute, comme tout le monde à Gap. Pourquoi, vous le connaissez ? »
Ma mère change de figure. Elle rayonne.
« Oui, c’est mon fils, là.... »
Je pourrais me transformer en souris que je le ferais ! Ca me rappelle Le coup de Sirocco, film de 78 où Hanin faisait la réclame de son fils (Bruel) auprès de la jeune vendeuse de disques !
Un peu plus c’est l’émeute dans le resto. Non, j’exagère, mais pas mal de gens viennent me poser des questions, sur la radio, et surtout....sur Cathy ! Ma mère est stupéfaite, mon père aussi.
Je les verrai peu. Au boulot je fais le jour de Noël qui est un samedi et la nuit de dimanche à lundi.
Dès le vendredi ils vont déjà commencer à mesurer l’ampleur du « phénomène »... Dès la sortie de table je file dans ma chambre pour préparer mon émission. Rite obligé, qui peut prendre autant de temps que l’émission elle-même . Là une bonne heure. (15 ans plus tard, dans mes derniers moments radiophoniques et dans un état pitoyable cet exercice -devenu pour moi une corvée - ne me prendra parfois que 6 ou 7 minutes !) .
Puis départ à 14h45. Je leur demande d’écouter, bien entendu ils ont choisi pas mal de disques. Mon père bien sûr deux de ses trois chansons fétiches Même si tu revenais et les Oiseaux de Thaïlande.
Puis à 18h, Studio 104.
Un des studios 104 qui marquera la radio !
C’est l’interwiew d’un déporté d’Auschwitz. Ce qu’il raconte est si horrible, si émouvant, que d’abord Cathy n‘arrive plus à parler, la gorge nouée. Autour c’est également le silence, un silence mêlé d’une émotion indescriptible. Ce qu’il dit est proprement incroyable. Comment des humains ont -ils pu traiter leurs semblables ainsi ? Sans raison véritable ?
Et ce qui devait arriver arrive, Cathy s’effondre en larmes. Régis me fait signe, il veut je le suppose une « pause musicale ». Je fais signe que non, cet homme a besoin de vider son sac, il ne faut pas l’interrompre. On a la chance de ne pas dépendre de la pub, alors on profite. Muzol a les yeux humides, Régis en mène de moins en moins large. Moi je continue à lui poser des questions. Comme si ça ne me touchait pas.
Fin de l’émission. Générique. Et là, besoin urgent, je me précipite aux WC.
Quand je ressors, au bout de 5 bonnes minutes, j’ai les yeux rouges. Tout le monde a compris. Muzol me prend par l’épaule (première fois que je le vois agir ainsi !) et me dit « Tu as mené cette émission vraiment comme un pro...Je pensais vraiment que tu étais insensible à ce qu’il disait... ». Et moi, la voix plutôt éraillée :
- L’essentiel c’est que les auditeurs ne le pensent pas.... ».
J’ai énormément de mal à regagner mon HLM, vu la présence de mes parents. Le décalage est vraiment de plus en plus énorme ! Je dirais même trop dans ces conditions... La vedette va laisser la place au fiston ! D’autant que ma mère se pose des questions au sujet de ma vie affective. Elle a vu l’épisode Mireille suivi de Michèle et de Jocelyne. Et à présent ?
J'élude, rapidement je passe à autre chose.
Pour le réveillon du 31, Muzol a prévu un truc génial: une émission non-stop à la radio, avec tous les animateurs qui voudront bien y participer. Et cela va se résumer à 3, dont un qui est du style nullos. Je ne me souviens plus de son prénom, pourtant je devrais car il va jouer plus tard un (mauvais) rôle. Le pauvre gars est aussi beau qu’il sait animer une émission.... Tout le monde se moque de lui, mais c’est vrai qu’il a tort à mon sens de persister. C’est un peu comme si je m’engageais dans des tournois de belote !
L’autre en revanche est le play-boy de Radio 5. Michel, le fils de Jacqueline. Qui en plus se débrouille très bien.... Donc on animera l’émission ensemble. Ce qui comble Jacqueline d’aise.
Mais je n’ai pas la même aisance avec Michel , qui est assez froid, qu’avec Jean-Marc ou André. On le voit tout de suite, à l’antenne ça passe mal. On sent que les deux sont des dominateurs, et que chacun veut assurer sa prééminence sur l’autre. Michel qui pour une fois est à une heure de grande écoute (un sondage nous dira qu’ils étaient plus de 3000 à nous écouter, quand même !) et qui n’admet pas, ne comprend pas pourquoi je suis « la vedette » me coupe sans arrêt, surtout quand il est à la technique. De mon côté plus de 700 heures de radio m’ont vite fait réaliser que notre duo passait très mal, et que je n’avais que deux solutions, soit m’écraser, soit l’écraser.
Et alors, je choisis, pour Jacqueline, la première. Puisqu’il veut la vedette, je la lui laisse.
Et de fait je ne vais quasiment plus parler. Lui donner la réplique, oui, le faire-valoir. Et lui va bien sûr en profiter. Seulement.....il se retrouve vite « à sec », n’ayant pas l’habitude des longs directs. Et n’ayant surtout pas grand-chose à dire. Il n’est pas dans son élément, le sport, où là je l’ai dit il excelle. Son émission est je le redis, remarquable.
Pas évident de meubler des heures d’antenne quand en fait on ne sait pas quoi dire.
Et petit à petit je le vois donner des signes de faiblesse. Malgré moi je reprends l’ascendant et peu à peu il finit par disparaître. Moi reprenant les rênes, comme lors d’un dimanche ordinaire.
Je l’ai dit, cependant le show must go on, et à l’antenne on demande aux gens bien sûr de nous appeler et également de venir, de passer au studio. C’est ainsi qu’on va avoir des appels de: l’hôpital, la police, les pompiers, les cheminots, les gardiens de prison, bref tous ceux (tous des fonctionnaires entre parenthèses) qui sont obligés de bosser la nuit. Même des nuits comme celle-là. Comme moi il y pile un an. Du reste j’ai la hantise qu’un collègue d’Embrun appelle ! Des gens vont venir nous apporter à manger. De tout. Des gâteaux bien sûr, mais aussi des fruits, du fromage, de la charcuterie. A boire aussi. A tour de rôle Michel et moi passons derrière la table de mixage pour nous restaurer... Les gens défilent, nombreux. Surtout pour voir « la vedette ». Et à leurs yeux je devine qu’ils avaient pour la plupart manifestement imaginé un autre visage que le mien....
Michel va décrocher juste après minuit, où , faussement complices, on se dira bonne année tous les deux « dans la joie et la bonne humeur ».
Mais quand il prendra son manteau l’oeil qu’il me jettera sera sans équivoque....
N’empêche. Quel chemin parcouru ! Il y a pile 3 ans je considérais ma vie comme finie. Il y a pile un an je passais le réveillon 82 dans la station, personne ne voulant m’inviter, comme un poor lonesome cow-boy. Et là !
Quelle année époustouflante, quand même. Venise, l’Alsace, la radio...
19:21 Publié dans beaux moments, Cica-chansons, Musique | Lien permanent | Commentaires (4)
19/01/2024
Mes années-radio, chapitre 6 : le joker (fin 1982)
Moi le joker ! P.... c’est pas vrai.... Pour un peu je me choperais un malaise ! Moi qui pensais au coup de pied au c... ou au mieux à un placard ! Et il annonce mon programme :
Mes flash-backs sont raccourcis de moitié (ce qui m’arrange) et ne sont plus programmés que les lundis mercredis et vendredis. De 1530 à 17h, heure royale. Mais aussi...
- le dimanche de 14 à 20h, avec carte blanche. Il a fait une enquête sommaire qui a révélé que le dimanche après-midi l’audience avait été multipliée par 5 depuis mon arrivée début septembre.
- plus...tous les jours (quand je pourrai me libérer) du lundi au samedi, une émission de rencontre avec les auditeurs, co-présentée avec Cathy et qui s’intitulera Studio 104, clin d’oeil à la fréquence de la station. Y viendront aussi des artistes, et pas des moindres
- Plus ce dont j’avais tant parlé, l’émission que je voulais tant réaliser, la Coupe des Hautes-Alpes de la chanson, les samedis de 15h30 à 17h. Emission qui deviendra plus tard la référence de la radio, même après mon départ , et qui sera reprise un peu partout plus ou moins bien. Le principe est enfantin: Exactement comme la Coupe de la Ligue. On prend 32 chanteurs, chanteuses ou groupes, français ou étrangers, et on les départage en 16èmes, 8èmes, quarts, demi-finales et finale. 31 émissions qui doivent nous emmener en juin. On en reparlera car si le principe est simple la réalisation (du moins telle que je la veux) ne l’est pas !
- Et puis...(c’est pas vrai il en reste !) quand une radio a la chance de posséder une voix comme celle de Patrick on en profite ! Les infos avec Cathy de 18h45 à 19h15.
Quoi ma voix ! Qu'est-ce qu'elle a ma voix ? Blague à part, si j’ai bien compris Radio 5 va reposer pas mal sur moi. Je serai presque l’ossature de la station, présent si je veux toutes les après-midi.
Cathy sans le vouloir va me faire un beau cadeau.
- Muzol, le samedi je ne pourrai pas..
Muzol qui est alors très embêté, car que mettre ? Une bande entre André et les infos ? Infos que je ferai donc seul ce jour-là ! Là je demande alors timidement :
- Mon rêve serait de faire un palmarès hebdomadaire des chansons, je pourrais le faire dans cette tranche-là ?
Je n’ose pas employer le terme hit-parade, pour ne pas le brusquer. Mais lui n’est pas dupe.
- une sorte de hit-parade ? Je vais y réfléchir...
Le lendemain de ma "nomination", je file chez France Télécom pour avoir le téléphone. A presque 32 ans quand même ! Mes parents sont soulagés qu'enfin je le fasse moi qui avais toujours refusé. Bien entendu je ne leur parlerai pas de la radio, qui implique 2000 km de voiture tous les mois, par tous les temps (Embrun est à 900m d'altitude). Ils le sauraient bien assez tôt.
En attendant j’ai la tête dans les étoiles. Et je m’attends à un peu d’envie, de jalousie de la part des «anciens ». Non. Tous me diront que c’est mérité. Qu’ils m’ont observé pendant ces deux mois, qu’ils ont vu ce que je valais, que j’avais encore évidemment des progrès à faire, mais que j’étais un atout pour la radio. En revanche ils ne digèrent pas du tout ce Victoor parachuté d’on ne sait où. Et moi non plus.
Et j’aurai tort.
Car André Victoor sera ma référence en matière de radio.
Un maître. On a tous des maîtres à penser, dans presque tous les domaines. Ceux qui prétendent ne pas en avoir ne sont que des vaniteux. Sur un seul sujet j’estime être le meilleur dans ce domaine: la discographie. Là oui, effectivement je connais - grâce à ma mémoire - pratiquement 90% des chansons des 38 années de 1965 à 1987 et de 1992 à 1997.
Perdu dans mes pensées je descends chez Jacqueline, qui a obtenu un créneau pour son fils :
« Sport et Musique » une émission qui alternera résultats sportifs et chansons, le lundi après-midi, juste avant moi. Pour lui aussi c’est la grande aventure !
Elle me dit « que pour moi elle savait, évidemment » Que toujours selon Muzol, j’exerçais une sorte de fascination sur les gens avec (sic) ma voix chaleureuse. Que ma musique leur plaisait, que ma spontanéité aussi.... Bref, j’étais le « bon cheval ».
Je réagis.
- Quand même Jacqueline vous vous rendez compte ? Si je veux je peux faire 22 h d’antenne par semaine ! J’ai quand même 16 émissions, dont 7 différentes !
- Vous ne vous en sentez pas capable ?
- Oh, si, mais quelle responsabilité !
A un moment donné j’irai même jusqu’à 38 h pour une semaine, mais ça je ne le sais pas encore.
Quand je rentre à Embrun, je me dis que pendant ce temps-là je ne suis même pas reconnu dans mon métier, que j’ai pourtant dans la peau... Alors que là, au bout de deux mois je suis quasiment incontournable pour une radio qui a quand même investi des dizaines de millions !
La plus belle voix de radio 5 ne va pas le rester longtemps ! Car dès que j’entends celle d’André, j’ai vite compris. Sur ce sujet au moins, à côté de lui je ne suis qu’une merde ! Impression renforcée dans la voiture, à l’écoute, où là on se crée l’animateur dans sa tête. Car André n’est pas beau. Il a comme on dit méchamment « un physique de radio ». Je ne détaillerai pas, mais pour qu’on puisse juger, il est... plus moche que moi ! En plus il se la joue. Nous regarde tous avec un certain dédain.
C’est un pro. Il a été à RMC . J’apprendrai plus tard par lui qu’il s’en est fait jeter à cause de sa grande gueule. Dans ce métier il me le dira souvent il faut faire la p... Il a donc connu tous les « grands », Foucault, Roy, Lepers. Qu’ils méprise assez profondément. Surtout Roy qui ne se prenait pas pour de la caca de pigeon du temps où il n’était qu’un petit grouillot. Foucault, un élève bien sage, qui est peu à peu monté en grade. Lepers ? Il s’en tapait un peu, vu qu’il est aussi compositeur. « pour le plaisir » c’est lui.
Comme j’en prends l’habitude je vais passer l’heure de « 17-18 » chez Jacqueline. Puis je reviens à 17h55 pour le premier Studio 104. En ce 23 septembre je n’en reviens pas d’être à l’antenne avec Cathy elle-même, la Cathy de la radio !
Elle qui (je ne le sais pas avant l’émission) voit en moi un rival potentiel. Jusque là Radio 5 c’était la famille Muzol élargie : lui, son fils et la nana de son fils. Quand on disait Radio 5 la réponse était inexorablement : Cathy et Régis. Mais là se pointent deux outsiders, André et moi. Qui ai quand même une circonstance atténuante : j’ai été « élevé » à radio 5. Je suis un pur produit Radio 5, et même quand des années après je ferai les samedis après-midi sur Nostalgie, je ne l’oublierai pas.
Donc premier Studio 104. Au départ on n’avait pas d’ambition. Jamais on n’aurait osé imaginer qu’une vedette puisse se pointer devant nous ! Des gens comme Memphis Slim, Nazaré Péreira, Dick Annegarn, les Forbans, Christian Barbier et bien d’autres n’étaient pas du tout prévus...
Studio 104 est aussi une émission de dialogue où les auditeurs ont la parole. Ils viennent dire franchement ce qu’ils pensent de la radio, des animateurs, des programmes. C’est Cathy qui prend les rendez-vous, puis logiquement on doit s’entretenir 20 minutes avant l’émission avec l’invité, puis direct ! Que va donner le duo radiophonique Patrick - Cathy ?
Générique. Choisi là sans qu’on me demande quoi que ce soit. Là encore ils étaient précurseurs, c’est du Goude ! Toutes les émissions - en dehors des miennes en solo - auront un générique signé Jean-Paul Goude, bien avant qu’il ne soit célèbre par ses pubs. Au départ je n’aime pas et c’est embêtant dans la mesure où on va l’entendre - tout au moins au début - pendant toute l’émission en fond sonore.
J’ignore encore ce que ça peut donner à l’antenne, mais pour moi c’est clair, «on» passe bien tous les deux. Rien à voir avec le dialogue mignon des deux amoureux, Cathy/Patrick c'est un ton plus professionnel avec complicité, humour, voix bien placées. Je n’en reviens pas moi-même. Moi qui ai (je les possède toujours) enregistré des heures de « Cathy/Régis » depuis septembre 81, je trouve sincèrement que nous deux passons mieux...
La vie vous réserve parfois de ces trucs !
Je m’étais toujours demandé pourquoi on nous avait mis ensemble Cathy et moi. Muzol l’avait dit à Jacqueline:
- ce sont les deux plus belles voix de radio 5 (par chance il n’avait pas encore entendu André !) et des voix sensuelles en plus. Leur couple marchera fort à l'antenne, comme Foucault et Carole Chabrier, mieux même.
Et de fait, d’émission en émission ça va aller de mieux en mieux. Régis, omniprésent à l’antenne dans les premières émissions, s’effacera peu à peu sauf si le sujet l’intéresse énormément. Surtout quand il réalisera enfin que je n’ai aucune visée sur sa nana.
Samedi 25, première coupe des Hautes-Alpes de la Chanson. Revanche sur l’infortune, je prends comme générique...Stars , l’ émission de Drucker devant laquelle, à la station, je pleurais à chaudes larmes un samedi soir d’avril 81, une petite allumeuse venant de me plaquer comme un kleenex usé.
Je ne sais pas qui j’ai mis face à face pour cette première, mais certainement des styles tout à fait opposés pour donner du piquant.. Mon pari est le suivant : Ce sont les gens qui votent, un point hors antenne et 3 points à l’antenne. Ca donnera parfois lieu à des engueulades entre auditeurs ! Il est évident que plus les téléphones sonnent, plus c’est bon, plus l’émission est écoutée. Je me suis fixé un seuil minimal de 5 appels au-dessous duquel je supprimerai l’émission. Ce jour-là ils seront 6 ! Ouf.....
Dimanche 26. J’ai trouvé une compil de Guichard au studio, et aidé de mes propres disques fais un « gros plan » sur lui. J’adore ce type, trop vite délaissé à mon goût. De lui on ne connaît au fond que 3 chansons « la tendresse », « faut pas pleurer comme ça » et « mon vieux ». Guichard c’est autre chose, et déjà, en 82 je le savais.
Même dans le 05, la radio c'est du show-biz, et je constate qu'André carbure au scotch ! Il me propose des mignonnettes" mais c'est niet ! Il me faut toutes mes facultés pour jongler avec mes curseurs.
Entre lui et moi la glace va vite fondre. On s’admire mutuellement. Je l’ai dit je suis subjugué par son talent mais lui aussi par mes connaissances. Il fait des jeux où par exemple il passe une intro. On doit donner le titre, l’interprète et l’année de sortie ! A chaque fois je lui fais le coup, je téléphone pour lui dire tout ça en un temps record ! Parfois même je le rectifierai...
Au fil des semaines je me sens de mieux en mieux dans cette radio où je n'ai finalement que des copains. En fait je le découvre, cette radio, c’est ma famille. Et je suis beaucoup plus souvent à Gap, avec Jacqueline, Cathy, Régis, André et tous les autres qu’à Embrun que je considère désormais comme ma cité-dortoir ! Embrun où je ne fais plus que mon taf et dormir. Pour la météo, vu que dans les périodes sans congés on est 7, dont 6 qui veulent bien faire les nuits, à coups de remplacements je ne m’arrange pour ne plus faire que des nuits. En moyenne une sur 4. Mais pratiquement plus de journées. Le chef ferme les yeux, préférant que ce soit « les jeunes » comme moi qui se tapent les nuits. A une époque où l’espérance de vie d’un météorologiste est de...
57 ans ! (le passage à 60 ans de l'âge de la retraite allait l'améliorer de près de 10 ans).
Un soir, à l'issue d'une émission que Cathy et moi avons bien réussie, Muzol, en clignant de l’oeil me dit « OK pour ton hit parade mais QUE de la chanson française ».
Youpi !!!
Et dès le lendemain j’attaque mon hit. Bidon, évidemment., faute de « billes ». Je vais quand même demander aux auditeurs de m’envoyer du courrier, mais je n’aurai pas de réponse ou presque. Alors pour tenir compte quand même du goût des dits auditeurs, je vais demander à Cathy et Régis de me donner les chansons choisies par ceux-ci dans leur émission de dédicaces du matin. Je prendrai les récentes qui me serviront de base. Bien sûr je vais aussi largement m’inspirer du Hit parade de RMC, que je passerai prendre toutes les semaines à Prisunic, après avoir dit qui j'étais à la disquaire, laquelle à chaque fois "votera" pour une chanson.
Le mémorable studio 104 du 21 octobre verra arriver notre première vedette. Une immense vedette, qui a vendu plus de disques à l’époque que Johnny lui-même. Un jazzman international que même moi je connaissais de réputation ! Memphis Slim. Que Muzol a persuadé de venir participer à notre émission. Memphis Slim à Radio 5, ça équivaut à peu près aux Rolling Stones venant faire un concert de deux heures dans un chef-lieu de canton... Emission mémorable, Monsieur Slim ne daignant ne parler qu’anglais et en plus pour déstabiliser l’interwiever, montre avec ses doigts les minutes qu’il consent encore à nous accorder. Ce qui doit paniquer les pros, mais qui à Cathy et moi nous amuse plutôt ! Mais personne ne parle anglais couramment, Cathy et moi faisons ce que nous pouvons avec nos restes du lycée.
Exemple. « Memphis Slim, que pensez vous de notre département ? » demande Cathy. Il répond qu’il a vu que c’était beau dès qu’il est arrivé à bord de son avion. Ce que moi je traduis « C’est beau, du haut des montagnes on a l’impression d’être en avion ! » J'avais vaguement entendu plane...
Malgré tout ça, malgré le décompte de l’invité qui ne restera que 20 minutes, à partir de là notre radio va prendre une autre dimension. Et les animateurs de Studio 104 en particulier. Muzol me félicitera chaudement pour ma prestation, de n’avoir pas paniqué devant une telle vedette. Soyons juste. Je m’en fichais un peu du grand jazzman, cette musique n’étant pas ma tasse de thé. Mais je me serais retrouvé devant Sardou ou Johnny, là je pense que j’aurais chevroté grave, voire paniqué...
Un samedi soir sur 2 Gap est en effervescence ! C'est soir de hockey sur glace. Et dans ces pays de neige, ce sport et comme le foot pour les Marseillais. Le samedi 30 octobre c'est le premier match de la saison, que Radio 5 retransmet via deux gamins talentueux qui n'ont rien à envier aux pros de RMC, "les deux Eric". L'entrée est gratuite pour les autres animateurs. Je découvre ce qu’est d’abord une patinoire, endroit où jamais je n’avais mis les pieds, et aussi ce que peut-être un match de hockey dans les Hautes-Alpes. C’est à dire la folie ! Ces gens savent s’amuser. Le spectacle est plus dans le public que sur la glace... Il y a sans cesse de la musique, très « alpine ». Et les quelques 1000 ou 2000 spectateurs font plus de bruit que 15000 supporteurs d’une équipe de foot !
Là c’est Gap-Epinal. Gap qui est second de la première division, derrière Chamonix, et qui aimerait bien être champion de France.
Je me trouve pendant le premier tiers-temps avec les deux gamins dans « la cabine son ». Grâce au téléphone, et surtout à la tarification en vigueur à l’époque, le match peut être diffusé en direct. L’insert est directement branché sur l’antenne, et de temps en temps, pendant les pauses, un de nous passe de la musique depuis le studio. Je parle de la tarification en vigueur à l'époque. En 82, la communication locale était illimitée tandis que la nationale coûtait elle la peau des fesses.
Arrivent les fêtes. Je vais passer Noël chez mes parents, vite de retour vu l'ambiance, et comptant faire un "coup" à la radio pour le réveillon de la Saint Sylvestre : Prendre l'antenne à 20h30 et y rester 5 heures d'affilée.
Durant lesquelles je donnerai la parole aux auditeurs, en espérant qu'il y en ait.
Il y en aura, au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. Et quelque chose d'inouï va se produire, à tel point que le Dauphiné Libéré en parlera !
(à suivre)
14:49 Publié dans beaux moments, moi | Lien permanent | Commentaires (4)
13/01/2024
Le top 10 de... mes lieux de vie (choisis)
1/ MENDE 10 ans 6 mois
2 appartements
2/ SANARY SUR MER 5 ans 6 mois
1 appartement
3/ SENE (56) 4 ans 9 mois
1 maison
4/ SAINT ETIENNE DE SAINT GEOIRS (38) 4 ans
1 appartement
5/ EMBRUN 3 ans 10 mois
2 appartements
6/ LONS LE SAUNIER 3 ans 8 mois
1 maison
7/ CHATEAUROUX LES ALPES (05) 3 ans 7 mois
1 maison
8/ AIGUILHE (Le Puy en Velay) 3 ans 3 mois
1 maison
9/ BOUCAU (agglomération Bayonne/Biarritz) 3 ans 2 mois
1 maison
10/ OUHANS (25) 3 ans 1 mois
1 maison
En gras où j'habite actuellement, en montée, qui atteindra (it) :
- la 7ème place en février 2024
- la 6ème en mai
- la 5ème en juillet
et j'espère
- le top 4 en septembre.
Je vous embrasse.
14:53 Publié dans beaux moments, les délires de Cica, Voyage | Lien permanent | Commentaires (14)