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25/12/2023

Mes années-radio : chapitre 3 (janvier à mai 82)

Je ne vais pas m'ennuyer en cette année 82. En janvier, exploit sportif : 2 X 13 km en ski de fond dans une magnifique (et vierge) vallée avec un dénivelé de 400 m. En février je reçois mon cousin Jean-Yves et un couple d'amis. Ce sera pour moi l'occasion d'aller à Venise, hélas

8202b.jpgpar un froid glacial, ce qui ne plaira pas aux deux couples bretons. Moi, le montagnard, j'avais l'habitude. 

En mars, stage d'un mois à Paris. Mais une première chose a changé. Je dois emprunter "la merveille" de Lyon à Paris, le fameux TGV qui roule à la vitesse de décollage d'un avion. On est vite à 260 et sincèrement je n’arrive pas à y croire. Car la voie est soit en talus, haut talus, soit en tranchée. Les maisons les plus proches sont à au moins 200 m et les villages à 1km. Pour moi c’est comme si on faisait du 180 avec un Corail. C’est en passant la gare de Mâcon que je prends conscience de la vitesse. En attendant, bravo les Français !

Comme Monty l'a chanté, on a changé ma ville ! La "ligne de Sceaux est prolongée jusqu'à la gare du Nord, créant le fameux RER B. Mes parents, ex-parisiens, auront du mal à le croire...Et la crasse noire des beaux immeubles haussmanniens a été enlevée, leur redonnant leur éclat.

Un séjour breton suivra au cours duquel je serai invité à une "boum". C'est là que j'apprendrai à faire le DJ, en mixant des disques sur une platine. Ca peut sembler anecdotique mais cela me sera très utile par la suite, on le verra.
Car Jacqueline me dit que Muzol aimerait.... me compter parmi ses animateurs ! Car il apprécie mes connaissances musicales, et il paraît que j'ai une "voix d'enfer" !! C’est vrai que dès qu’il y a un jeu je me précipite, mais pas pour gagner ni - surtout - pour passer à l’antenne, mais pour leur montrer ce que je sais en la matière. Idem pour rectifier les grosses erreurs, fréquemment commises par les jeunes du mercredi.

Donc, moi, animateur ! Mais elle rigole !  Moi ma voix je la déteste, chaque fois que je l’entends, je hurle.... Jean-Yves du reste me l’a bien envoyé en décembre 70, « que j’avais la voix d’Antoine »...
Animateur ! Technicien à la rigueur, et encore...
« Réfléchissez » me dit Jacqueline. Muzol a une tranche toute prête pour vous... »
C’est tout réfléchi. Je veux bien leur prêter toute ma discothèque, mais pas question de faire de la radio, j’en suis bien incapable. De plus, Gap c’est pas la porte à côté !
Mais elle y tient ! et m'emmène dans le petit village de Romette visiter les studios de Radio 5.

J’y vois là mes « idoles », Muzol, bien sûr, omniprésent, Régis, et surtout Cathy. Ces deux derniers ont fait de gros progrès à l’antenne, Radio 2000 est loin à présent ! Cathy est mignonne. L’air mutin, espiègle, avec son petit accent du Sud-Ouest elle me lance un « salut Patrick » qui me ravit. Ainsi, Cathy de Radio 5 me dit « salut Patrick », moi le petit technicien 7ème échelon de la météo... Et pourtant, ce sont des gens comme les autres. Mais c’est vrai que la radio crée des liens. Ainsi - je me répète sans doute - mais ces gens-là, que j’entendais souvent, et à ma guise, faisaient partie de ma famille. Cependant il ne faut pas nier un côté mystérieux, on est souvent tenté quand même de mettre un visage sur une voix. Pour Cathy je n’ai pas été déçu. Mais en ce qui concerne Régis, pas la même chose... Quand à Muzol ce n'est pas mieux. Mais... me suis-je regardé ?

J’admire Régis qui réussit le tour de force de faire son émission, en parlant dans le micro, et en même temps « se faire sa technique », c’est à dire faire - puissance 10 - ce que j’ai fait chez ma cousine ! Mais il est vrai qu’il est « pro »... Cathy, elle, ne touche pas - et ne touchera jamais - aux manettes. Une des rares à se « faire entretenir » dans le jargon radio. Au grand dam de Muzol qui exige que tous ses animateurs fassent aussi leur technique. Partant du principe que les gens écoutent une voix mais ne voient pas en revanche le boulot fait par le technicien, ce qui est totalement injuste pour celui-ci. Et il a raison. Donc la voix qui passe à l’antenne est celle aussi qui doit agir sur les boutons. Seules exceptions tolérées : les magazines et journaux d’infos, où l’interwiever doit être le plus concentré possible.

Et aussi, officieusement , Cathy.

Mais j’en saisis illico la raison. Les regards ne trompent pas, Cathy et Régis sont bien plus que de « collègues de travail ». Et donc Régis a dû certainement insister pour éviter « les manettes » à sa chérie. Muzol a de son côté tout de suite vu qu’un couple passait bien en radio. Surtout un « vrai couple ». Cathy est automatiquement associée à Régis, alors qu’elle présente des émissions toute seule. Là on se demande alors « où est Régis ?... ».

On le verra car Cathy sera plus tard associée à deux animateurs différents, dont bien sûr Régis. " Cathy et Régis" sera une valeur sûre, même sur des sujets secondaires. Cathy avec l’autre sera moins brillante, voire même agressive. Et ça s’entendra furieusement à l’antenne.
N’empêche, et je le dis à Jacqueline, que si j’ai bien compris, non seulement on me demande d’animer mais de faire en même temps la technique ? Ben Oui ! 
« Vous devriez le faire Patrick, avec la voix que vous avez... »

La voix que j’ai ? Antoine sur le retour ? Elle ne serait pas folle amoureuse de Muzol que je prendrais ça pour des avances ! La voix que j’ai .... De mieux en mieux !

Je vais quand même le faire ! Mais pas « directement ». Via le bulletin météo d'Embrun. Car j’ai parlé à  mon chef de cette radio, et lui ai dit aussi qu’elle diffusait le bulletin météo de Briançon ce qui n’était pas normal. Lui connaissant Muzol (tous deux du PC) il a accepté que tous les matins le mec de service passe en direct et entame un dialogue sur le temps. A deux conditions quand même :
1) tous les collègues doivent être d’accord
2) respecter scrupuleusement le bulletin briançonnais.

Et donc un fameux jour de printemps, la voix chevrotante (comme Drucker 17 ans plus tôt à "Spots-dimanche") c'est mon premier direct.

« Bonjour Patrick. Alors ce temps pourri ça va durer longtemps ?
- Non… Le mistral va venir tout balayer ce soir.
- Ah bon, on est rassurés… Au revoir Patrick. »

Première « émission » de radio, et en direct. Mais hélas cela ne durera que peu de temps. D’abord certains collègues finiront par ne plus vouloir de ce « travail en plus » ! Et d’autres (dont moi) commencerons à tiquer étant obligés de donner des bulletins que l’on savait parfois erronés. Et enfin, la radio elle-même va estimer que certains d’entre nous « ne passent pas » très bien. 
Pas moi, qui aurai des échos très favorables de ma prestation…

(à suivre)

 

04/10/2023

Le jeu de la SNCF (rediffusion de la note d'il y a 11 ans)

Voilà ce que j'écrivais le 11 octobre 2012. Je réédite la note sans en changer un mot :

__________________________________________________________________________

Ce jeu ne se pratique qu'une fois par an.

Il s'agit d'attribuer les places les moins chères pour les trains partant à partir du 9 décembre.

Ca se passe le 11 octobre, "au cours de la matinée".

• Déjà, c'est vague "au cours de la matinée"..
J'avais tenté l'expérience l'an passé à 8h, pour aller à Rennes, plus de trains à partir de Pontarlier !
Pour aller à Rennes, j'étais donc parti de la petite gare du Valdahon à 9h15, pour arriver à Rennes à 0h28 en passant par la nouvelle gare de Besançoni-TGV que j'avais le temps d'admirer car j'avais 3 h d'attente !!! Soit quand même 13h13 pour effectuer 812 km, moyenne horaire 61 km/h, avec deux TGV atteignant 350 et 320 km/h mais 3 h d'attente à Besançon, 8 à Paris !

Donc je me suis renseigné, et les différents forums que j'ai consultés me donnaient le plus souvent 6h du mat, certains minuit.

Donc réveil à 5h55.

Pas moyen de dormir ! C'est un des problèmes de la retraite, ça, on ne supporte plus le réveil ! On tourne et on retourne....
Moi j'ai fini par me lever à 3h30 !! Attendant donc fébrilement que le jeu commence.

J'avais mis des "alertes résa", c'est à dire que je serais prévenu par mail du commencement du jeu, macache ! Je n'ai jamais rien reçu...
Tous les 1/4 d'heure, je regardais si le jeu avait commencé.

4h, 4h15, 30, 45, 5h, 5h15, 30, 45....

6h. Pas d'alerte "résa" mais quand j'arrive sur ma page voyages-sncf.com, hourra, on me propose des trains !

• Le jeu peut commencer.

Très vite je vois que le départ le samedi matin est impossible : trains complets (déjà ???), les autres à plus de 100 euros.
Alors je me rabats sur un Frasne (la gare est à 27 km, contre 20 pour celle de Pontarlier, mais deux fois plus de TGV...) - Paris à 56 euros les deux voyages. C'est le moins cher que je puiss avoir sur cette relation. Les Suisses ne font pas de cadeau !

Mais le site a mis un petit stratagème en place pour éviter que tu ailles trop vite : si tu cliques sur "autre billet", on te colle alors une assurance dont tu n'as que faire et qui coûte 6 euros.
Si tu enlèves la fameuse assurance, alors tu peux acheter ton billet, mais du coup, tu dois recommencer le truc à chaque fois. Et le temps passe, et les billets les moins chers partent !

6h05, j'avais acheté mon premier billet pour Paris.

Restait le Paris-Lamballe.
Non ouvert !!!

Quimper-Paris.
Non ouvert !!!

Il est 6h09, je réserve alors mon 4ème billet, le Paris-Frasne pour le 2 janvier.
Le moins cher est déjà à 120 euros !
Alors je feinte : Paris-Dijon, 44 euros. Je réserve en sachant bien qu'ensuite je peux regagner Frasne en TER grâce à une carte commerciale Franche-Comté à 12 euros.
mais je tape quand même Dijon-Frasne, et là je vois du TGV à 25 euros !

Donc Paris-Frasne par Dijon 120 euros, Paris-Dijon puis Dijon-Frasne toujours en TGV 69 euros !!
attente de 3h37 à Dijon quand même. Mais encore 51 euros d'économie.

Je paye (j'ai toujours droit au truc de l'assurance) et à 6h15, j'ai déjà mon aller-retour en poche.

Mais toujours rien côté Bretagne !!!

C'est finalement à 6h30 que les "guichets" ouvriront.

Pour le 23, le Paris-Lamballe de 14h est déjà à 114 euros ! On oublie.
Celui d'après, 19h08 est encore à 65. Je me précipite dessus. 8 h d'attente à paris, mais 49 euros d'économie.

Reste le dernier morceau : Quimper-Paris du 30.
Des prix de fous....
Je dois donc partir la veille, ce qui me fera 4 nuits à Paris.
Celui de 11h42, qui m'aurait bien convenu, est déjà à 110 euros.
Reste celui de 14h30, au prix plancher (60 euros).

Voilà.

Pas trop le temps de gamberger, il fallait agir vite !

Là, j'ai mes 4 trains à horaires à peu près corrects pour 250 euros.

Petit exercice direct live.

A 13h15, à combien je pourrais m'en tirer ??

- Frasne- Paris du 23 : 77 euros. J'ai gagné 21 euros.
- Paris-Lamballe du 23 : 104 euros. Gain 49 euros.
- Quimper-Paris du 29 : 144 euros !!! Jackpot, 80 euros d'économisés !
- Paris-Dijon du 2 : 59 euros, gain 15 euros.
- Dijon - Frasne du 2 : Toujours 25 euros.

Au total, 7 heures après, mais quand même 2 mois et demie avant les voyages, je suis passé de 250 à 409 euros pour les mêmes trains....  Soit une économie de 159 euros en échange d'une nuit blanche !

Cela vaut le coup !

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J'ai laissé les commentaires de l'époque. Rien de changé sous le soleil. Enfin si, une chose : la disparition de la carte Senior !!!

23/05/2023

Les "nouveaux wagons"

Je sais qu'en langage ferroviaire il faut dire "voitures" mais je préfère wagons pour les différencier des bagnoles.

De bagnole, nous n'en avions pas mes parents et moi, habitant Paris et y travaillant nous n'en avions pas besoin.
Restaient les vacances, mais là encore avec de bons mollets et des vélos, on s'en sortait.

Notre moyen de locomotion c'était le train. Train-vacances, train-permissions, j'adorais monter dans ces vieux wagons
téléchargement (1).jpg 

dont certains avaient fait la guerre, qui sentaient bon le rail, d'où l'on pouvait ouvrir les fenêtres, et surtout qui disposaient de compartiments.
Où l'on pouvait se détendre les muscles engourdis, les voyages dépassant souvent les six heures, en allant dans le couloir. 
A cela s'ajoutait le bruit des rails, qui donnaient un aperçu de la vitesse.


Cela dura jusqu'à mes 24 ans. A cette époque je voyageais énormément, bossant dans l'enfer de Roissy, je descendais chez mes parents dans les Cévennes, ou chez mon cousin Jean-Yves à Lorient.

Mais un jour...
Alors que je m'apprêtais à prendre le Paris-Béziers, je vis sur le quai
les "nouveaux wagons" !

b10c10ux.jpg

Bien sûr, lecteur de la Vie du rail, j'en avais entendu parler mais je ne les avais jamais empruntés. 
Adieu les compartiments pour la plupart d'entre eux, c'était la disposition autocar... En pire ! Car pour faire des économies, la SNCF avait ajouté deux rangées de sièges dans chaque wagon, si bien que les fenêtres ne correspondaient plus aux sièges. Si l'on voulait profiter du paysage, valait mieux éviter les places "interfenêtres". Fenêtres qui ne s'ouvraient désormais plus, à cause de la "climatisation" (en fait de l'air soufflé réfrigéré). Soufflé mais pas discrètement et entendre ce bruit pendant des heures était plutôt pénible.
En revanche la suspension était améliorée, au détriment du fameux "bruit des rails" qui devait peu à peu disparaître au fil des décennies.
Par chance, tous les trains n'étaient pas "équipés" de ces voitures Corail que j'essayais d'éviter. Au début, souvent un "wagon vert" était incorporé à la rame, et je me jetais dessus. J'arriverai à en trouver jusqu'en 2005, sur un Bayonne-Toulouse.

 

Aujourd'hui, ce sont eux les "vieux wagons".
Ils se font de plus rares, remplacés d'abord par les TGV, puis par les rames automotrices. Ils ont entre 35 et 48 ans d'âge, et jusqu'il y a peu, j'étais content de monter dedans, me rappelant les années où j'étais dans la force de l'âge.
Je parle à l'imparfait, non pas parce qu'ils ont totalement disparu (on en trouve dans les "ouigo classiques") mais parce que désormais ma maladie fait que je ne peux plus y monter...

Je vous embrasse.

 

18:22 Publié dans moi, TRAINS | Lien permanent | Commentaires (12)

19/03/2023

SNCF : LA DEGRADATION DU SERVICE HORS TGV

Certes, Paris-Marseille en 3h, c'est beau. Tout comme Paris-Bordeaux en 2h et Paris-Rennes en 1h25 aussi.

Voilà plus de 50 ans, en 1970, les meilleurs temps étaient respectivement 6h41 (le Mistral), 4h (le Drapeau) et 2h57 (le Goéland).

En revanche, 4 minutes de perdues sur Paris-Amiens (1h en 1970, 1h04 en  2023;

Paris-Boulogne 2h36 en 2023, 2h22 en 1970 !

Pire:

Paris - Rouen 1h25 en 2023, 1h03 en 1970.

Paris- Le Havre 2h10 et 1h45;

Paris-Limoges, 2h50 en 1970, 3h18 aujourd'hui.

Clermont-Nîmes, 4h52 en 1970, 5h12 en 2023;

Nantes-Bordeaux (voie entièrement refaite et matériel neuf) 3h59 en 1970, 4h12 en 2023...

Et pour finir, le trajet que je connais le plus :

Toulon-Marseille, 37mn en 1970, 44mn en 2023.

 

15:48 Publié dans TRAINS | Lien permanent | Commentaires (10)