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14/06/2011

Ma soupape

Quand j'ai construit la maison, j'avais prévu large : 3 niveaux, avec en haut 3 chambres et une salle de bains -WC, au milieu la cuisine, séparée de la "pièce à vivre" comme on appelle désormais la salle à manger salon, une autre chambre, une autre salle de bains, et un WC séparé.
Enfin en bas, le garage, une buanderie pour Madame, la cave et un "atelier".

Le constructeur avait eu l'air étonné lorsque je lui avais demandé d'y poser, dans cette pièce de sous-sol, une fenêtre avec volets roulants, plus une prise téléphone et deux prises électriques.

C'est que je savais ce que je faisais....

Il arrive souvent à "Madame", de se foutre en rogne pour un oui pour un non. Souvent le déclencheur est une mauvaise nuit, une mauvaise nouvelle, une discussion au téléphone avec sa soeur aînée (si !) voire un réveil en sursaut.

Depuis qu'elle n'a plus conduit, c'est comme si elle s'était arrêtée de fumer : elle est intenable.
Même sa copine Lulu a capitulé, préférant "aller voir ses petits-enfants" que de la supporter. Elle y était pourtant arrivée, mais je crains que ses forces ne soient en train de céder.

Alors, quand je sens que l'atmopshère est à l'orage, je descends dans mon "atelier" qui est devenu "mon domaine réservé"

DSCN2398b.jpgLà où se trouve la croix.

On dit souvent que pour un couple, il est nécessaire d'avoir au moins une porte à claquer pour que les tensions s'apaisent. Ce qui explique pourquoi mes parents, tourtereaux pendant 15 ans, se sont transformés en ennemis irréductibles le jour où ils ont dû vivre dans une seule pièce (de 1949 à 1961).

Idem pour moi avec mon ex, malgré toute la vache enragée que nous avions dû bouffer, cette "vache-là" était surmontable dans la mesure où nous vivions dans un 85 mètres carrés. HLM, je le précise. Et du jour où, ayant par connerie demandé ma mutation, nous nous sommes retrouvés dans une petite bicoque deux fois plus petite, avec WC à la turque et sans soleil, le couple a pété.

Bref, quand avec "chère et tendre" ça commence à barder, je la laisse s'énerver et je descends dans mes "appartements" où je retrouve mon PC, ma chaîne HIFi, mes cassettes, mon internet....
Et ma paix !

J'embaume tout à l'huile essentielle d'estragon, dont l'odeur la rebute, mais qui me permet d'atténuer mon allergie au pollen.

Plus elle me les casse, plus je suis en bas. Après tout, si je dois être son garde-malade jusqu'à ma mort, je ne tiens pas à être son homme de compagnie quand elle commence à devenir horrible.

Ce midi, ça a commencé par "il faudra me changer ça de place". Je ne sais pas vous, mais ce me qui me rappelle l'armée et ses joies, a le don de me foutre en rogne.

Ensuite ce fut le grand classique, éprouvé depuis quand même 8 ans : "à qui tu parlais à l'ordinateur ?"

Donc, je suis en bas. Et très content de l'être même si je n'ai le soleil qu'entre 18h et son coucher (donc uniquement entre mai et août). Même s'il y fait un peu frisquet, même si mon mur est constitué en grande partie de parpaings et que de temps en temps j'y vois défiler quelques araignées.
Je suis dans mon domaine, et gare à ceux qui viennent m'y emmerder !

Je n'en sors que lorsque je me suis calmé, et si jamais je vois qu'à l'étage au-dessus c'est toujours la guerre, et bien je redescends !

Voilà l'histoire, je vous embrasse.

14:35 Publié dans moi, psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : soupape

17/05/2011

le poster

Là où j'écris, c'est dans une pièce du sous-sol de la maison, inaccessible entre novembre et février car la température n'y excède pas 6 degrés. Mais au moins je suis en paix, je n'emmerde personne et ne suis emmerdé par personne.

Reste le décor. Les murs : des parpaings.

Sur deux côtés, mes installations (ordi, chaîne, meuble informatique, meubles tout court, classeurs métalliques, armoires, bibliothèques) cachent ce parpaing.

Le troisième côté est isolé. C'est celui qui donne vers le dehors, où la température descend, en moyenne en-dessous de zéro du 30 novembre au 17 mars, avec une semaine à -5°.

Reste la 4ème. Pour l'instant il y a des cartons, mais ils n'y seront pas éternellement, et mon rêve était de tapisser ce mur avec un poster géant, comme Nathalie l'avait fait. Un poster de 3m66 sur 2m54, représentant un lac de montagne dans les Alpes.

Jusqu'alors, je m'étais dit que 71 euros ce n'était pas raisonnable, compte tenu de ma nouvelle situation de retraité. Et que dirait mon épouse ? "tu te fais pas chier, toi...! "
Et elle aurait eu raison.

 

Or, avant-hier, lors d'un vide-grenier, chère et tendre est tombée en arrêt devant une armoire moche, vendue 120 euros. Et madame a été intéressée.
Pendant plus de 10 minutes nous avons discuté (en fait la discussion se bornait à :
- Tu ne veux pas réfléchir ?
- Non, je la veux, tout de suite.
- Mais on peut en voir d'autres ailleurs, prendre notre temps.
- Non, c'est comme ça et pas autrement.

Je retrouvais ma chère et tendre, qui avait, comme ça, réussi avec son faux air calme - alors que moi j'étais en rage - à me faire accepter depuis 2000 divers meubles horribles.

Bref, je la laissai en plan, ce dimanche, avec son armoire. Elle la paierait, et se démerderait pour la monter au premier étage.

Je n'ai quasiment pas ouvert la bouche du reste de la journée, et la nuit suivante, au bout de quelques dizaines de minutes, je suis parti coucher dans la chambre d'à côté.

Et, dès hier, je suis allé, sans honte aucune, me commander le fameux poster.

Je ne vois pas la nécessité de surveiller de près mes dépenses alors que Madame, qui a déjà dépensé quelques 150 euros de plantations diverses depuis que je suis en retraite, se paie un caprice de 120 euros (deux jours et demie de ma nouvelle paye) tout en me ridiculisant.

Et qu'elle ne se plaigne pas, elle a carnet de chèques et carte bleue.

Pour l'instant...

Je vous embrasse

 

14:05 Publié dans moi, psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (7)

08/12/2010

Post - TS (mars à mai 2003)

Me voici rentré chez moi. Pour deux jours car après-demain direction la Bretagne voir notre fille. J'ai retrouvé Ouhans je dirai presque... sous la chaleur ! Il faisait encore 13 degrés hier soir, et en ce moment c'est pareil... Mais qu'est-ce qu'il pleut !! On a même eu droit hier soir à un bel orage, avec des éclairs dignes d'un été....

 

Sinon pour les nombreuses (très exactement 92) personnes qui ont lu ma note "l'espérance folle", il n'y a pas trop eu de suspense, puisque je suis là, encore là, à écrire.

J'aurai des réactions différentes après ma TS.

La plus fréquente sera celle du boulot, et de certains membres de ma famille : tout cela est bidon !

Celle du docteur qui à l'opposé me donnera deux mois d'arrêt ensuite : je suis un miraculé. Quand il m'a vu le 24 au matin, avec des pulsations à 220, il a fortement pensé que au minimum j'aurais de graves séquelles, et au maximum je n'y survivrais pas. Ce qui m'a sauvé, d'après lui ? La dernière "rasade" de comprimés.
A 25, j'y passais. 35 en revanche, c'était trop ! Va comprendre la médecine...

Enfin la réaction de ceux qui tiennent à moi : la culpabilité. A fond. Ma fille écrira même une lettre très dure à Nathalie. Malgré que je lui aie dit qu'elle n'était pas la principale responsable. Que n'a t-elle pas écrit à mes chers supérieurs ??? En tout cas, avec cette lettre, il était désormais inutile d'espérer quoi que ce soit.

Un conseil à ceux qui font une TS tout en sachant qu'ils ne passeront pas l'arme à gauche, ceux qui tentent un appel au-secours sans trop de risques: surtout abstenez-vous !!!  Car en plus du fardeau qui est le "facteur déclenchant", va alors s'ajouter un double fardeau : celui de ceux qui vous en voudront à mort de ne pas avoir pensé à eux, et celui qui crieront au bidonnage...
A l'enfer d'"avant" succèdera alors l'enfer au carré !

Pour moi, c'était donc net, j'avais fait une connerie en prenant ces comprimés, et il me fallait quelque chose de plus décisif...

Qui, cette fois ne pardonnerait pas.
tgv.jpg(Photo prise par bibi...)
 

Il m'avait enlevé ma raison de vivre, qu'il finisse son travail, ce maudit cheval de fer, en m'enlevant la vie.

Je vais passer des semaines et des semaines de préparation, guettant l'endroit qui serait le plus propice.

Mais, en attendant, "la vie continue", et je reçois - chez moi - un coup de fil de la DRH qui me dit que si je voulais, en guise de "compensation" du poste qu'on m'avait volé, une place était libre à Biarritz. Sans passer comme à Millau par la case "cas social". J'avais assez d'ancienneté pour pouvoir y prétendre.

Ma foi je me dis pourquoi pas, pensant au fond de moi que je n'aurai guère le temps de goûter à cette nouvelle affectation ! Surtout que ma fille me dit d'emblée "pas question que je quitte la Bretagne"...

Entre-temps je passe voir mes cousins, les parents de mon filleul. Et ma cousine Emmanuelle me cuisine jusqu'à que je lui dise pourquoi cette TS. Et dans la foulée, je lui montre la lettre de Nat par laquelle tout est parti. Cette cousine est très "nature", si elle est parfois sans-gêne, elle ira toujours droit au but.
Et quand elle me tend la lettre après l'avoir lue, elle me dit :
"Cette lettre est une lettre d'amour, elle t'aime toujours..."


Je me dois cependant de citer quelqu'un qui me fera un temps hésiter dans mes funestes projets.

Une jeune Mexicaine, reçue chez nous dans le cadre d'un échange international. L'année suivante, c'est notre fille qui doit (devait, si on va à Biarritz) aller chez elle.

Cette jeune fille, à qui je ferai visiter plein de coins autour de chez moi, avec qui j'essaierai un dialogue pas très facile (car elle ne parlait pas un mot d'anglais et un poquito le français) dira à la fin de son séjour à ma fille : tu as de la chance d'avoir un papa comme ça.

Car c'est surtout pour cela que je voulais me supprimer. J'avais une vraiment piètre opinion de moi-même, la personne que j'étais non seulement souffrait mais je la détestais. En fait, je voulais autant tuer cette personne-là, bien dépeinte par Michel Sardou en 1981, ce Mauvais homme, Mauvais mari, mauvais amant Qui tient debout, évidemment, Entre l'alcool et les calmants que d'arrêter de souffrir.
Et Nuria, cette jeune Mexicaine, qui n'avait aucun a-priori sur moi avant d'arriver en France, qui ne connaissait absolument pas ma vie, avait jugé que j'étais quelqu'un de bien...

Et du coup, je vais faire une folie. Tenter une dernière fois ma chance après de Nathalie. Mon ordinateur, celui que j'avais payé à ma fille en 2001, possédait un graveur de CD. Alors je vais faire des aller-retour entre chez moi et la médiathèque de Vannes pour faire des copies. Le but étant de créer pour Nathalie un CD avec des chansons qui reflètent ce que je pense. 
Mais je ne l'enverrai pas ! Non, j'irai carrément... le mettre dans sa boite aux lettres ! Et pour cela, je n'hésiterai pas à faire, dans la journée, entre l'embauche de mon épouse et sa "débauche" un aller-retour vers chez elle. Personne ne saura que j'ai été dans les Yvelines !
Chez elle où je suis vers les 13h, où je dépose mon CD et repars. Juste pour lui montrer ce que je suis capable de faire pour elle...

Mais tombent les résultats des mutations, le 20 mai.


Je quitte Vannes !!! Et j'apprends que je suis muté à Biarritz.

Tandis que Nathalie, elle, arrive en Bretagne...

Maudit, je suis maudit, notre couple est maudit !!!!!
Et je vais de nouveau me tourner vers les passages à niveau.  Je ne sais pas quand je me jetterai sous le TGV, mais ce que je sais, c'est que ce jour-là viendra.

Je n'en peux plus, je ne veux plus de cette vie injuste où je souffre et fais souffrir les autres, et sauf miracle, je ne verrai jamais Biarritz.

 

Mais ce miracle, il va se produire.
Non, Nathalie ne reviendra pas, c'est encore plus "merveilleux" que ça.

La suite demain.

Je vous embrasse.

 

 

 

 

 

15:20 Publié dans détresse, moi, psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : suicide

04/11/2010

Vive les transports en commun !

Je suis un farouche opposant au tout-automobile.

En plus la mienne (d'automobile) commençait à émettre des sons pas très catholiques, aussi décidai-je en ce 2 novembre 2010 de revenir du boulot (Lons le saunier) à Pontarlier (où j'avais laissé ma caisse) par les transports en commun.

C'est un trajet qui, par la route, demande 1 heure, voire une heure 5.
Quittant mon boulot à 17h, fort logiquement j'étais à Pontarlier à 18h10 au plus tard.

Par les transports en commun c'est autre chose.

D'abord il faut attendre 18h40 (!) pour prendre un autocar SNCF.
Ultra-moderne, silencieux, climatisé, mais il va se mettre en devoir de passer par le plus de villages possibles.

Si bien qu'au bout d'une heure quinze de trajet, je me retrouve à 50 km de point de départ, à Mouchard.

Mouchard où j'attends 23 minutes afin de prendre le TGV (et oui...) Paris-Lausanne, parti de la capitale à 18h. Heure où j'étais encore à Lons en train d'attendre le car.

20h18, le "Valais" nom donné à ce TGV s'arrête en gare de Mouchard, où je monte.
Là il fonce, et il a du mérite car il doit monter de 290 à 858 m d'altitude.
Bref, à 20h46 (2h06 après être parti de Lons) il arrive à Frasne.
Les voyageurs pour Pontarlier et Neuchâtel doivent prendre un omnibus Suisse.

Lequel, parti je dois le dire presque aussitôt, arrive dans la capitale de l'absinthe à 21h03.

Là je n'ai plus qu'à récupérer ma voiture pour être chez moi vers 21h30.

4h30 pour rallier mon boulot de Lons à Ouhans, 2h23 pour faire Lons- Pontarlier (77km par la route, 110 par la SNCF).

Mais c'est sûr que, même s'il avait neigé 30 cm et qu'il avait fait -10°, le temps SNCF aurait toujours été de 2h23, alors que par la route, c'est quasiment mission impossible.

C'est d'ailleurs là, qu'on les voit, les automobilistes fringants des mois "sans R", tous regroupés sous la protection de la SNCF. Là le car est bourré (pas le conducteur !).

Aussi ai-je décidé, quand ma voiture sera réparée, de continuer à la prendre tant qu'il n'y a pas d'intempéries. Mais dès la première neige sérieuse, alors ce sera la solution SNCF.

Je vous embrasse.

14:37 Publié dans moi, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sncf

20/09/2010

Le cul de ma valise (1992)

Hyper important, les collègues. Tu dois bosser avec eux, et vaut mieux qu’ils soient sympas. Par chance, jusque là, je me suis toujours plus ou moins bien entendu avec tout le monde. Je me suis même fait des amis on l'a vu.

C'est Christine, mon autre collègue qui a accueilli le remplaçant.

« Alors ? Le nouveau ?
- tu verras »
qu’elle répond sur un ton laconique.
Je verrai, effectivement.

Il va vite se révéler  être un parfait connard. Pas méchant mais autoritaire. Velléitaire plutôt. Apparemment il se prend pour le chef de centre. Déjà il a un mode de vie très spécial: il ne veut absolument pas entendre parler d’habiter en ville, se considérant à Mende comme « en pénitence ». Il est persuadé qu’il aura une mutation en mai, et pas n’importe où, dans son jardin, chez lui, à Nîmes s’il vous plaît !

Et à partir de là va «camper» au centre, c’est à dire y coucher ! Pour cela il va donc grouper ses journées, ce qui aura pour effet de nous emmerder au maximum Christine et moi.

En résumé tous les deux prions pour qu'il se barre le plus tôt possible, mais en ne se faisant pas trop d’illusions. S’il demande Nîmes, il peut attendre 5 ans au moins. Christine le demande depuis qu'elle est arrivée (1985) , et si jamais un poste s’y ouvre il sera évidemment plus pour elle que pour lui. Mais lui y croit dur comme fer et nous dit sans arrêt «tu verras  le cul de ma valise».

Si ça pouvait être vrai !

Ce premier semestre 92 sera celui où je me barrerai sans arrêt de Mende.

Pour décompresser. Partout. Au moins 6 ou 7 fois jusqu’aux grandes vacances.

La première c’est fin janvier/début février où j’ai 4 jours, direction Avignon et la Camargue.

Mais de retour à Mende, la situation empire de jour en jour. Ce n’est plus le chef qui commande, c’est carrément le nouveau, Denis, puisqu'il faut bien l'appeler par son prénom.

Huit jours après, deuxième départ. Notre fille devait aller faire du ski dans le coin avec l'école, mais elle n'y tient pas. Et a le droit de rester avec nous.
Je pose alors ces 4 jours et direction Lons le Saunier (et oui...j'y avais déjà mes habitudes depuis 1985), puis Annecy. Voir un couple que j'avais connu à Embrun, les ayant invités - avec un autre couple - dans mon F2 des hautes-Alpes. Je couchais par terre, dans la cuisine !
A présent, c'était le directeur de l'hypermarché Géant d'Annecy. Et on le sentait bien...
Il ne devait plus se rappeler du temps où je lui avais prêté 1000 F, tant il était dans la gêne.

Quand on revient à Mende, on en est toujours au même point. Visiblement ça ne peut pas durer comme ça. De plus j'ai depuis janvier un mal de dos terrible, je devrai faire 3 séances de kiné par semaine (oui j'en suis là !)

Cerise sur le gâteau, notre propriétaire parle de plus en plus de nous mettre à la porte en février 93. Elle doit nous envoyer le préavis avant le 1er août.

Bref, c'est la joie ! En plus je n'ai plus de radio, Nostalgie Lozère ayant mis les clés sous la porte. Pas rentable pour un potentiel d'audience si petit.

A tel point que je manque de poser une mutation.

Que j'aurais eue, vu mon ancienneté et mon grade....

Le "raseur", sans vergogne, n'hésite pas une seule seconde.
Un poste vient d'être créé à Nîmes - et dans quelques autres centres - c'est "polyvalent". ce que je fais depuis que je suis à Lons. Mais pour faire ce boulot - bien payé - il faut quand même savoir tâter de tout. Ainsi moi-même, à l'époque, je n'aurais pas pu le faire, me manquait l'expérience aéronautique.

Il ne manque pas de souffle en tout cas, et est vraiment persuadé que ce poste, demandé seulement au bout de 4 mois, il l'aura...
Christine n'est pas du tout intéressée par ce genre de poste, où il faut être sans cesse à gauche et à droite.

Mais les mois à venir s'annoncent meilleurs.

D'abord le chef va partir en retraite, pour être remplacé par quelqu'un que je connais, Michel, que j'ai interwiewé à Gap, le chef de Briançon ! Et Je l'ai mis au courant pour "le raseur".

Ensuite une radio RCF se monte, et je pourrai enfin retrouver mes chères platines !

 

Mai arrive.  Je vais comme d’habitude à Aix en réunion syndicale, le lendemain doivent avoir lieu les mutations. Je n’y crois pas trop, mais espère vraiment de tout mon coeur que Denis s'en aille!
N’importe qui plutôt que lui...

C'est dans la cabine de la gare de Nîmes que j'appelle le répondeur du syndicat, pour savoir.

La liste s’égrène, le suspense est horrible. Et j’entends  la phrase tant espérée, tant attendue:

« Denis R..., Nîmes Agent polyvalent... »
Je pense que les voyageurs Nîmois ont du me prendre pour un cinglé quand ils m’ont vu sauter de joie dans la cabine.
Mais je retéléphone, car .... il ne m’a pas semblé entendre parler de Mende ! Je réécoute, encore le suspense,  et là... effectivement  personne pour Mende.

C'est quoi ce bordel ?

Finalement la direction nous dira qu’elle ne peut pas faire grand-chose, vu qu’aucun candidat ne s’est porté volontaire sur Mende. Il est donc envisagé un emploi réservé. Comme Denis. Des anciens militaires qui ont fait 15 ans, touchent une confortable retraite (environ 1000 euros, actuellement) et viennent cumuler en se prenant pour des caïds. Oh que j'en ai connus des comme ça...
Christine et moi pas très contents, on a déjà donné, mais ça sera mieux que rien, pensons - nous.

Et arrive ma première émission de radio en direct, un lundi soir. Ce sera ma tranche, de 17h30 à 18h15.

Là, ça passe très bien, ce genre de choses c'est comme le vélo ! 


Christine et moi on compte à présent les jours qui nous séparent de la sortie conjuguée du duo - de plus en plus - infernal chef/Denis. Notre futur chef nous a demandé de lui chercher une maison, qu'il prendra sans même venir la voir ! Il a rudement confiance en nous, c'est bon signe...


Mi-juin, on apprend que contre toute attente, l’emploi réservé sera en fait une sortie d’école.

A qui, me dit Christine, il faudra tout apprendre. Ce qui n'est pas faux, car notre métier évolue très vite d'année en année. Et elle rajoute :
"Il a pas intérêt à la ramener, le mec qui va venir, après tout ce qu'on a supporté..."

J'opine du chef (si j'ose dire).

Le mec s'appellera... Nathalie.
Laquelle arrivera le 18 août.

Va pour Nathalie, pour moi pas de problème pour bosser avec des femmes. Surtout avec la petite vacataire de l'été, Valérie, qui affole le personnel masculin avec son méga-décolleté et sa voix sexy...

Plus de mon âge de toutes façons, tout ça ! J'ai déjà 41 ans, mine de rien et il y a bien longtemps que ce côté-là, je me suis "rangé des voitures" ! Le vieux pépère, avec sa collection de timbres et sa balade du dimanche, bientôt je serais mûr pour "Question pour un champion".

Départ pour Amsterdam début août. 

(à suivre)

 

 

09:23 Publié dans moi, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : travail

10/09/2010

Pas loin de craquer....

Je rappelle mes occupations des 7 derniers jours :

- vendredi dernier, départ pour Colmar, boulot là-bas.
- samedi dernier, boulot à Colmar
- dimanche dernier, boulot à Colmar
- lundi dernier, cartons
- mardi dernier, boulot ici
- mercredi dernier, aller à Ouhans pour réceptionner le lit et le matelas
- jeudi dernier (hier) boulot ici.

Attention: quand je dis "boulot ici", ça veut dre entouré de marteau-piqueurs en tout genre car ils "réhabilitent" l'immeuble. Et depuis deux mois, c'est notre étage qui est "réhabilité"

Tout cela sans compter les différentes tractations diverses et variées, avec les déménageurs entre autres.

Ce matin, "chère et dure" est en hystérie, envoyant balader tout ce qu'elle peut, et téléphonant tous azimuts pour trouver quelqu'un pour l'amener là-bas afin de.... tondre la pelouse. Je vous assure, c'est vrai ! Son obsession actuelle est l'état de la pelouse qu'une maison que nous n'habiterons que dans 6 semaines !

Elle insiste pour qu'on y aillle demain.
Pas question.

Et quand je peux souffler moi ?????

Le voyage de Ouhans, ça fait 9 fois qu'on se le tape. La dernière fois c'était pour réceptionner notre literie, la fois d'avant pour installer des tringles à rideaux.

Je le vois bien, ma conduite sur cette route devient de plus en plus rapide, tant d'une part je la connais par coeur, et d'autre part j'en ai marre de la faire. j'en connais le moindre mètre !

Pas la peine d'aller chez le psy si elle lui raconte ses dernières vacances. Mon épouse est malade, c'est évident. Et pas seulement côté neurologique, mais aussi côté mental.

C'est comme ça à chaque déménagement, et c'est pour ça que je lui avais proposé de s'occuper nous-même des cartons, et de le faire petit à petit.

Mais apparemment, cela n'a servi à rien, mon épouse est incurable, et je sais pertinemment que s'annoncent trois mois d'enfer, après les deux que je viens de passer.

Finalement, le fameux scanner thoracique, je ne le ferai pas...

Je vous embrasse

12:04 Publié dans psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : hystérie

30/08/2010

Fouille en règle !

Tout à l'heure, quand je suis arrivé du boulot, je n'en croyais pas mes yeux : ma bibliothèque avait été cambriolée !

DSCN6862.JPGTout de suite j'ai pensé à un cambriolage, que mon épouse m'aurait caché, pour ne pas m'affoler.

Non, ce n'était pas un cambriolage. Enfin si, mais un cambriolage familial !

C'est chère et tendre qui a fait ce dont elle rêvait depuis des années : fouiller de fond en comble ma bibliothèque.

Manque de bol pour elle , rien de compromettant n'a été trouvé, et pour cause, tout est dans mon placard du bureau.

Tout était en cartons, je rappelle à toutes fins utiles que nous déménageons... à la Toussaint !!

Je me retrouvai donc sans aucun bouquin, y compris ceux que je venais d'acheter !!

Je ne me suis pas laissé faire, et lui ai demandé de me retrouver les trois guides touristiques de Malte, Ile dans laquelle nous allons passer une semaine avant le déménagement.

Au départ elle m'a dit "démerde-toi", et quand elle a vu que, muni d'un coupe-papier, je m'apprêtais à ouvrir tous les cartons, elle s'est alors radoucie et m'a proposé d'essayer de les retrouver.

Nous n'en avons retrouvé qu'un.

En attendant, je lui ai bien fait comprendre que je m'occupe du déménagement de mes affaires, et qu'elle n'avait pas à y toucher. De même que je n'ai pas à toucher aux siennes.

Surtout qu'elle a travaillé contre elle, qui veut que je jette le plus de choses possibles : Parmi les bouquins qu'elle a prestement emballés se trouvaient une bonne vingtaine de livres "périmés" (des livres politiques des année 70/80/90) qui étaient destinés à la poubelle !

De toutes façons, je détiens l'arme absolue pour éviter qu'elle ne continue avec ce qui a été épargné : j'ai planqué la clé de mon bureau, lequel sera fermé à clé la prochaine fois que j'irai bosser !

 

Je vous embrasse

19:43 Publié dans moi, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : hystérie

03/08/2010

Suite de la catégorie "ras-le-bol"

Chère et tendre, bien sûr.

Voilà une dizaine de jours, elle m'avait "sommé" de me débarrasser d'une grande partie de mes cassettes vidéo. Il est vrai qu'à une certaine époque, j'avais été pris d'une frénésie que j'ai du mal à présent à expliquer.

Un film passait, je l'enregistrais, et je le gardais.

Et c'est ainsi qu'entre 1984 et 1997 (date à partir de laquelle je suis incapable de voir un film sans me transformer en fontaine ) j'entassai environ un bon millier de cassettes. La plupart vues qu'une seule fois !


Cela faisait bien sûr le bonheur de mes connaissances, collègues, et voisins !

J'ai calculé, en euros, que j'ai dû dépenser environ le prix d'une petite voiture ! Car dans les années 80, les cassettes étaient hors de prix.

Bref, il était hors de question que j'emporte tout ça, et il me fallait faire un tri. Qu'au moins je m'en débarrasse d'un bon tiers, voire de la moitié. Ces cassettes - neuves pour la plupart - feraient le bonheur des maisons de retraite ou des hôpitaux.

Aussi, lors du grand tri, je fus généreux : j'en gardai environ 200 pour en donner 600.  Ne sachant pas où se trouvaient les 200 autres.

Quand ma chère et tendre revint, je lui demandai si les cassettes aveient été bien accueillies.

"Oh, je me suis pas cassée, j'ai tout balancé à la déchetterie" qu'elle me lance.

 

 

☺☺☺☺

 

 

Ce soir, en rentrant du boulot, j'ai la surprise de voir les 200 cassettes manquantes sur mon bureau.

"je t'ai trouvé ça à trier...

- pas ce soir, je voudrais me reposer un peu...

- si tu ne les tries pas, elles vont toutes à la poubelle."

Alors j'ai trié.

Ca a été vite fait.

Sur les 200 j'en ai gardé environ 150, ne jetant que les plus anciennes.

Alors que si elle m'avait laissé le faire demain, à tête reposée, la proportion aurait été la même que pour le premier tas : 3/4 de données (ou jeter) 1/4 de gardées soit 50.

Là, j'ai gardé 100 cassettes supplémentaires !

Un grand MERCI à l'hystérie de mon épouse :)

A bientôt.

 

18:18 Publié dans psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : hystérie

25/07/2010

Retraite à double tranchant

Dans 6 mois j'ai 60 ans.


Dans 7 mois et demie je prendrai ma retraite.

C'est à dire que je serai "sans filet" avec mon épouse.

Et le problème, c'est que mon épouse est extrêmement dépressive, voit tout en noir.

Cela remonte à 2006, où elle s'était fait faire un examen afin de voir si on pouvait enrayer son foyer épileptique. Le "jeu" consistait à lui introduire 6 électrodes dans le cerveau, lui faire déclencher une crise, et savoir grâce à ces électrodes où se situait le ou les fameux foyers. Si c'était au pluriel, aucune chance de pouvoir la guérir. Au singulier, en revanche, tout espoir était permis.

Elle fait sa crise; on voit tout de suite où se situe le fameux foyer, et le prof de neuro est content. D'ici quelques mois on la fera passer sur le billard, et on lui enlèvera son fameux foyer.

Pour elle, ça voudra dire finies les crises, et les vacances se terminant dans les hôpitaux.

Pour son entourage - dont bibi - ça voudra dire que la mégère que nous nous supportons depuis 25 ans cèdera la place à la femme douce que j'ai connue en 1983. Femme douce que je retrouve quand, après une crise, on la met sous Rivotril. Je retrouve alors son regard, sa façon de parler. J'ai toujours pensé, à cause de ce médicament qui lui change complètement le regard, que son fond n'est pas méchant, mais que c'est cette saloperie de maladie qui l'a rendue ainsi.

Hélas, elle ne peut pas être "rivotrilisée" en permanence.

Donc, en cette mi-février 2006, je ne dis pas que l'heure était à la joie (je venais d'enterrer mon père quelques jours auparavant) mais à l'espoir.

Hélas...

Dans la précipitation une électrode est mal enlevée.

Saignements. Nouvelle crise, et coma.
Elle avait un hématome cérébral qui grossissait de jour en jour.
Avec mon accord et celui de notre fille, l'opération se fait un dimanche en catastrophe par le professeur de neurologie. Ce qu'on appelait jadis une "trépanation".

Notre fille et moi tremblons, ayant peur des séquelles. Cercueil dans le pire des cas, et le fauteuil roulant est une possibilité.

Par "chance" ce ne sera ni l'un ni l'autre. Ce sera un gros problème de langage (elle doit avoir 150 mots de vocabulaire) et 30% de moins de champ de vision. Plus une perte de couleurs, elle est devenue daltonienne.

Ma foi, ces séquelles-là, je pourrais les assumer. Mais il en était une autre bien plus sournoise, qui ne se manifeste que dans des cas précis : la dépression. Mon épouse voit désormais tout en noir.

Quand notre vie est "normale" alors disons que ça peut passer. Mais quand ça sort un peu des clous, alors c'est l'horreur.

Comme par exemple actuellement où nous avons appris que la maison que nous avions construite pour nos vieux jours étaient vacante, cela signifie donc un déménagement. Le dernier fort logiquement.

Mais depuis qu'elle le sait, c'est l'enfer. La maison est sale, pas finie, mal située. Nos futurs voisins ne nous aiment pas. L'endroit est mal choisi. Il n'y a pas d'épicerie. Enfin, tout ce qui pourrait être à charge contre notre futur chez nous est utilisé.

Et là j'en ai eu marre. J'ai demandé à un ami, paysagiste, de venir voir notre maison. Sans lui parler bien évidemment la maladie - c'est le mot - de mon épouse. C'était "ça passe ou ça casse", l'ami en question étant franc comme l'or.

Il a été enchanté.

Par la maison elle-même.
Par le cadre.
Par le climat.
Par les environs.

Bref, le rapport fait à mon épouse, en toute honnêteté, est des plus encourageant

Mais hélas la réalité revient au triple galop..

Voici quelques minutes, elle surgit, et me demande presque en hurlant :"et la bibilothèque, où on va la mettre la bibliothèque ??? Tu t'en fous, toi de toutes façons que tu es sur ton ordinateur !"

Je précise que l'on aura 5 chambres à coucher...

Mais devant cette réaction, je me pose vraiment la question de ce que sera notre retraite. En gros, si on ne va pas faire un remake du "Chat" avec Gabin et Signoret.

Elle aura 4 mois pour y réfléchir, 4 mois durant lequels j'habiterai le Haut-Doubs tout en bossant à Lons Le Saunier. Et pendant lesquels elle ne me verra que la moitié du temps.

J'espère de tout coeur que ça la calmera...

A bientôt.

 

 

 

21:49 Publié dans moi, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : retraite