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24/01/2024

Vague de froid de janvier : bilan

La douceur est installée pour un bon bout de temps. Mais la vague de froid a concerné presque toute la France continentale, et la moitié (42 départements) est passée sous la barre des moins dix degrés. Les voici :

 

-24° dans le Doubs Ouhans
-17°1 en Lozère Grandrieu
-16°5 dans le Cantal Coltines
-16°4 dans l'Ain Mijoux
-15°6 en Haute-Loire Chomelix
-14°6 dans le Pas-de-Calais Arras
-14°3 dans le Puy de Dôme Saint Germain l'Herm
-14° en Savoie Saint Martin de Belleville
-14° dans la Marne Mourmelon
-13°8 en Isère Autrans
-13°8 dans la Loire Tarentaise
-13°5 dans le Territoire de Belfort Felon
-13°5 en Meurthe et Moselle Doncourt
-13°3 en Ardèche Cros Géorand
-12°9 dans le Haut-Rhin Kiffis
-12°9 dans l'Aveyron L'Hospitalet du Larzac
-12°7 dans l'Oise Rouvroy les Merles
-12°6 en Moselle Volmunster
-12°6 dans la Somme Doullens
-12°4 dans la Drôme col du Rousset
-12°3 dans le Jura La Pesse
-12°1 dans les Vosges Saint Ouen les Parets
-12°1 dans la Meuse Auberive
-12° dans les Hautes-Alpes Agnières en Dévoluy
-11°6 en Seine maritime Forges les eaux
-11°6 en Haute-Saône Plancher les Mines
-11°5 dans l'Hérault Le Caylar
-11°3 dans le Lot Livernon
-11°2 en Côte d'Or Saint Martin du Mont
-11°1 dans le Bas-Rhin Grandfontaine
-11°1 dans la Creuse Aubusson
-11° dans l'Aisne La Selve
-10°8 dans l'Allier La Guillermie
-10°6 en Corrèze Ussel
-10°6 dans les Pyrénées Orientales Formiguières
-10°5 en Haute Savoie Chamonix
-10°4 dans le Rhône les Sauvages
-10°3 dans les Ardennes Lametz
-10°3 dans l'Orne Tanques
-10°1 dans les Alpes de haute Provence Barcelonnette
-10°1 dans le Val d'Oise Cormeilles
-10°1 dans l'Yonne Saint Léger Vauban

Exemple type de l'ilot de chaleur urbain, dans la région parisienne on a relevé jusqu'à -10°1 à Cormeilles, mais le mercure n'est pas descendu en-dessous de -3° au centre de Paris, à 17 km de là !

 

19:03 Publié dans météo | Lien permanent | Commentaires (15)

22/01/2024

Les 45 tours les plus vendus durant l'été 1976

Sauf sketches.

1/ PORQUE TE VAS (Jeanette)
    + de 1.000.000

2/ DERRIERE L'AMOUR (Johnny Hallyday)
    Entre 600 et 700.000

3/ GENTIL DAUPHIN TRISTE (Gérard Lenorman)
    Entre 600 et 700.000

4/ JE VAIS T'AIMER (Michel Sardou)
    Entre 600 et 700.000

5/ RADIOACTIVITY (Kraftwerk)
    Entre 400 et 500.000

6/ ALLEZ LES VERTS (les Supporters)
    Entre 400 et 500.000

7/ T'AIMER ENCORE UNE FOIS (Romina Power & Albano)
    Entre 400 et 500.000

8/ DON'T GO BREAKING MY HEART (Elton John & Kiki Dee)
    Entre 400 et 500.000

9/ LE CONCERTO DE LA MER (Jean-Claude Borelly)
    Entre 400 et 500.000

10/ SVALUTATION (Adriano Celentano)
    Entre 300 et 400.000, comme :

11/ WHO'S THAT LADY WITH MY MAN ? (Kelly Marie)
12/ PATRICK MON CHERI (Sheila)
13/ IL ETAIT UNE FOIS NOUS DEUX (Joe Dassin)
14/ LA DECISION (Dave)

- entre 250 et 300.000 :
15/ YOU KNOW I LOVE YOU (Shake)
16/ PAPA TANGO CHARLY (Mort Shuman)
17/ FANNY FANNY (Frédéric François)

- entre 200 et 250.000 :
18/ NICE AND SLOW (Jesse Green)
19/ BIDON (Alain Souchon)
20/ L'AMOUR C'EST COMME LES BATEAUX (Sylvie Vartan)

bonus :
21/ LA SOLITUDE C'EST APRES/CETTE ANNEE-LA (et oui ! cette chanson culte, face B d'un top 10 était passée inaperçue à sa sortie)  22/ BESAME MUCHO  23/ LA BEBETE  24/ MA MELODIE D'AMOUR  25/ SANDOKAN  26/ JE NE VEUX QUE TOI  27/ PAS DE BOOGIE WOOGIE  28/ KISS AND SAY GOODBYE  29/ RIGHT BACK WHERE WE STARTED FROM 
30/ MY SWEET ROSALIE.

Pour cette année où le disco prend de plus en plus d'importance en France (après Sheila en 75 c'est au tour de Dalida et -timidement- Cloclo),  les valeurs sûres chez nous sont encore Gérard Lenorman, Michel Sardou, Sylvie et son encore mari Johnny, Enrico Macias, Ringo, Sacha Distel, Joe Dassin, Michel Fugain, Dave, et dans une moindre mesure C. Jérôme et Frédéric François. 
Arrivent des petits nouveaux comme Alain Souchon (top 9, pas mal), Catherine Ferry, et les prétendants à la succession de Mike Brant (Yoni, Mathieu Fitzgerald). 
Eddy Mitchell et Michèle Torr confirment leur retour.  
Se maintiennent non sans mal Mireille Mathieu et Nana Mouskouri.
Ont décroché Nino Ferrer, il était une fois, Serge Lama, Stone & Charden, Christophe, Demis Roussos, entre autres.

 HITS FACON SLC :

- français
1/ DERRIERE L AMOUR
2/ GENTIL DAUPHIN TRISTE
3/ JE VAIS T'AIMER
4/ T'AIMER ENCORE UNE FOIS 
5/ PATRICK MON CHERI
6/ IL ETAIT UNE FOIS NOUS DEUX
7/ LA DECISION
8/ YOU KNOW I LOVE OU
9/ PAPA TANGO CHARLY
10/ FANNY FANNY

- étrangers
1/ PORQUE TE VAS
2/ RADIO ACTIVITY
3/ DON'T GO BREAKING MY HEART
4/ SVALUTATION
5/ WHO'S THAT LADY WITH MY MAN ?

Je vous embrasse .

19/01/2024

Mes années-radio, chapitre 6 : le joker (fin 1982)

Moi le joker ! P.... c’est pas vrai.... Pour un peu je me choperais un malaise ! Moi qui pensais au coup de pied au c... ou au mieux à un placard !  Et il annonce mon programme :
Mes flash-backs sont raccourcis de moitié (ce qui m’arrange) et ne sont plus programmés que les lundis mercredis et vendredis. De 1530 à 17h, heure royale. Mais aussi...
- le dimanche de 14 à 20h, avec carte blanche. Il a fait une enquête sommaire qui a révélé que le dimanche après-midi l’audience avait été multipliée par 5 depuis mon arrivée début septembre.
- plus...tous les jours (quand je pourrai me libérer) du lundi au samedi, une émission de rencontre avec les auditeurs, co-présentée avec Cathy et qui s’intitulera Studio 104, clin d’oeil à la fréquence de la station. Y viendront aussi des artistes, et pas des moindres 
- Plus ce dont j’avais tant parlé, l’émission que je voulais tant réaliser, la Coupe des Hautes-Alpes de la chanson, les samedis de 15h30 à 17h. Emission qui deviendra plus tard la référence de la radio, même après mon départ , et qui sera reprise un peu partout plus ou moins bien. Le principe est enfantin: Exactement comme la Coupe de la Ligue. On prend 32 chanteurs, chanteuses ou groupes, français ou étrangers, et on les départage en 16èmes, 8èmes, quarts, demi-finales et finale. 31 émissions qui doivent nous emmener en juin. On en reparlera car si le principe est simple la réalisation (du moins telle que je la veux) ne l’est pas !
- Et puis...(c’est pas vrai il en reste !)  quand une radio a la chance de posséder une voix comme celle de Patrick on en profite ! Les infos avec Cathy de 18h45 à 19h15. 
Quoi ma voix ! Qu'est-ce qu'elle a ma voix ? Blague à part, si j’ai bien compris Radio 5 va reposer pas mal sur moi. Je serai presque l’ossature de la station, présent si je veux toutes les après-midi.

Cathy sans le vouloir va me faire un beau cadeau. 
Muzol, le samedi je ne pourrai pas..
Muzol qui est alors très embêté, car que mettre ? Une bande entre André et les infos ? Infos que je ferai donc seul ce jour-là ! Là je demande alors timidement :
-  Mon rêve serait de faire un palmarès hebdomadaire des chansons, je pourrais le faire dans cette tranche-là ?
Je n’ose pas employer le terme hit-parade, pour ne pas le brusquer. Mais lui n’est pas dupe.
- une sorte de hit-parade ? Je vais y réfléchir... 

Le lendemain de ma "nomination", je file chez France Télécom pour avoir le téléphone. A presque 32 ans quand même ! Mes parents sont soulagés qu'enfin je le fasse moi qui avais toujours refusé. Bien entendu je ne leur parlerai pas de la radio, qui implique 2000 km de voiture tous les mois, par tous les temps (Embrun est à 900m d'altitude). Ils le sauraient bien assez tôt.
En attendant j’ai la tête dans les étoiles. Et je m’attends à un peu d’envie, de jalousie de la part des «anciens ». Non. Tous me diront que c’est mérité. Qu’ils m’ont observé pendant ces deux mois, qu’ils ont vu ce que je valais, que j’avais encore évidemment des progrès à faire, mais que j’étais un atout pour la radio. En revanche ils ne digèrent pas du tout ce Victoor parachuté d’on ne sait où. Et moi non plus.
Et j’aurai tort.
Car André Victoor sera ma référence en matière de radio.
Un maître. On a tous des maîtres à penser, dans presque tous les domaines. Ceux qui prétendent ne pas en avoir ne sont que des vaniteux. Sur un seul sujet j’estime être le meilleur dans ce domaine: la discographie. Là oui, effectivement je connais - grâce à ma mémoire - pratiquement 90% des chansons des 38 années de 1965 à 1987 et de 1992 à 1997. 

Perdu dans mes pensées je descends chez Jacqueline, qui a obtenu un créneau pour son fils :
« Sport et Musique » une émission qui alternera résultats sportifs et chansons, le lundi après-midi, juste avant moi. Pour lui aussi c’est la grande aventure !
Elle me dit « que pour moi elle savait, évidemment » Que toujours selon Muzol, j’exerçais une sorte de fascination sur les gens avec (sic) ma voix chaleureuse. Que ma musique leur plaisait, que ma spontanéité aussi.... Bref, j’étais le « bon cheval ».
Je réagis.
-  Quand même Jacqueline vous vous rendez compte ? Si je veux je peux faire 22 h d’antenne par semaine ! J’ai quand même 16 émissions, dont 7 différentes !  
- Vous ne vous en sentez pas capable ?
- Oh, si, mais quelle responsabilité ! 
A un moment donné j’irai même jusqu’à 38 h pour une semaine, mais ça je ne le sais pas encore. 

Quand je rentre à Embrun, je me dis que pendant ce temps-là je ne suis même pas reconnu dans mon métier, que j’ai pourtant dans la peau... Alors que là, au bout de deux mois je suis quasiment incontournable pour une radio qui a quand même investi des dizaines de millions !

La plus belle voix de radio 5 ne va pas le rester longtemps ! Car dès que j’entends celle d’André, j’ai vite compris. Sur ce sujet au moins, à côté de lui je ne suis qu’une merde ! Impression renforcée dans la voiture, à l’écoute, où là on se crée l’animateur dans sa tête. Car André n’est pas beau. Il a comme on dit méchamment « un physique de radio ». Je ne détaillerai pas, mais pour qu’on puisse juger, il est... plus moche que moi ! En plus il se la joue. Nous regarde tous avec un certain dédain.
C’est un pro. Il a été à RMC . J’apprendrai plus tard par lui qu’il s’en est fait jeter à cause de sa grande gueule. Dans ce métier il me le dira souvent il faut faire la p... Il a donc connu tous les « grands », Foucault, Roy, Lepers. Qu’ils méprise assez profondément. Surtout Roy qui ne se prenait pas pour de la caca de pigeon du temps où il n’était qu’un petit grouillot. Foucault, un élève bien sage, qui est peu à peu monté en grade. Lepers ? Il s’en tapait un peu, vu qu’il est aussi compositeur.  « pour le plaisir » c’est lui.

Comme j’en prends l’habitude je vais passer l’heure de « 17-18 » chez Jacqueline. Puis je reviens à 17h55 pour le premier Studio 104. En ce 23 septembre je n’en reviens pas d’être à l’antenne avec Cathy elle-même, la Cathy de la radio ! 8211.jpg

Elle qui (je ne le sais pas avant l’émission) voit en moi un rival potentiel. Jusque là Radio 5 c’était la famille Muzol élargie : lui, son fils et la nana de son fils. Quand on disait Radio 5 la réponse était inexorablement : Cathy et Régis. Mais là se pointent deux outsiders, André et moi. Qui ai quand même une circonstance atténuante : j’ai été « élevé » à radio 5. Je suis un pur produit Radio 5, et même quand des années après je ferai les samedis après-midi sur Nostalgie, je ne l’oublierai pas.

Donc premier Studio 104. Au départ on n’avait pas d’ambition. Jamais on n’aurait osé imaginer qu’une vedette puisse se pointer devant nous ! Des gens comme Memphis Slim, Nazaré Péreira, Dick Annegarn, les Forbans, Christian Barbier et bien d’autres n’étaient pas du tout prévus...
Studio 104 est aussi une émission de dialogue où les auditeurs ont la parole. Ils viennent dire franchement ce qu’ils pensent de la radio, des animateurs, des programmes. C’est Cathy qui prend les rendez-vous, puis logiquement on doit s’entretenir 20 minutes avant l’émission avec l’invité, puis direct ! Que va donner le duo radiophonique Patrick - Cathy ?

Générique. Choisi là sans qu’on me demande quoi que ce soit. Là encore ils étaient précurseurs, c’est du Goude ! Toutes les émissions - en dehors des miennes en solo - auront un générique signé Jean-Paul Goude, bien avant qu’il ne soit célèbre par ses pubs. Au départ je n’aime pas  et c’est embêtant dans la mesure où on va l’entendre - tout au moins au début - pendant toute l’émission en fond sonore.

J’ignore encore ce que ça peut donner à l’antenne, mais pour moi c’est clair, «on» passe bien tous les deux. Rien à voir avec le dialogue mignon des deux amoureux, Cathy/Patrick c'est un ton plus professionnel avec complicité, humour, voix bien placées. Je n’en reviens pas moi-même. Moi qui ai (je les possède toujours)  enregistré des heures de « Cathy/Régis » depuis septembre 81, je trouve sincèrement que nous deux passons mieux...
La vie vous réserve parfois de ces trucs !
Je m’étais toujours demandé pourquoi on nous avait mis ensemble Cathy et moi. Muzol l’avait dit à Jacqueline: 
- ce sont les deux plus belles voix de radio 5 (par chance il n’avait pas encore entendu André !) et des voix sensuelles en plus. Leur couple marchera fort à l'antenne, comme Foucault et Carole Chabrier, mieux même.
Et de fait, d’émission en émission ça va aller de mieux en mieux. Régis, omniprésent à l’antenne dans les premières émissions, s’effacera peu à peu sauf si le sujet l’intéresse énormément. Surtout quand il réalisera enfin que je n’ai aucune visée sur sa nana. 

Samedi 25, première coupe des Hautes-Alpes de la Chanson. Revanche sur l’infortune, je prends comme générique...Stars , l’ émission de Drucker devant laquelle, à la station, je pleurais à chaudes larmes un samedi soir d’avril 81, une petite allumeuse venant de me plaquer comme un kleenex usé.
Je ne sais pas qui j’ai mis face à face pour cette première, mais certainement des styles tout à fait opposés pour donner du piquant.. Mon pari est le suivant : Ce sont les gens qui votent, un point hors antenne et 3 points à l’antenne. Ca donnera parfois lieu à des engueulades entre auditeurs ! Il est évident que plus les téléphones sonnent, plus c’est bon, plus l’émission est écoutée. Je me suis fixé un seuil minimal de 5 appels au-dessous duquel je supprimerai l’émission. Ce jour-là ils seront 6 ! Ouf.....

Dimanche 26. J’ai trouvé une compil de Guichard au studio, et aidé de mes propres disques fais un « gros plan » sur lui. J’adore ce type, trop vite délaissé à mon goût. De lui on ne connaît au fond que 3 chansons « la tendresse », « faut pas pleurer comme ça » et « mon vieux ». Guichard c’est autre chose, et déjà, en 82 je le savais.

Même dans le 05, la radio c'est du show-biz, et je constate qu'André carbure au scotch ! Il me propose des mignonnettes" mais c'est niet ! Il me faut toutes mes facultés pour jongler avec mes curseurs.
Entre lui et moi la glace va vite fondre. On s’admire mutuellement. Je l’ai dit je suis subjugué par son talent mais lui aussi par mes connaissances. Il fait des jeux où par exemple il passe une intro. On doit donner le titre, l’interprète et l’année de sortie ! A chaque fois je lui fais le coup, je téléphone pour lui dire tout ça en un temps record ! Parfois même je le rectifierai... 

Au fil des semaines je me sens de mieux en mieux dans cette radio où je n'ai finalement que des copains. En fait je le découvre, cette radio, c’est ma famille. Et je suis beaucoup plus souvent à Gap, avec Jacqueline, Cathy, Régis, André et tous les autres qu’à Embrun que je considère désormais comme ma cité-dortoir ! Embrun où je ne fais plus que mon taf et dormir. Pour la météo, vu que dans les périodes sans congés on est 7, dont 6 qui veulent bien faire les nuits, à coups de remplacements je ne m’arrange pour ne plus faire que des nuits. En moyenne une sur 4. Mais pratiquement plus de journées. Le chef ferme les yeux, préférant que ce soit « les jeunes » comme moi qui se tapent les nuits. A une époque où l’espérance de vie d’un météorologiste est de...
57 ans ! (le passage à 60 ans de l'âge de la retraite allait l'améliorer de près de 10 ans).

Un soir, à l'issue d'une émission que Cathy et moi avons bien réussie, Muzol, en clignant de l’oeil me dit « OK pour ton hit parade mais QUE de la chanson française ».

Youpi !!!
Et dès le lendemain j’attaque mon hit. Bidon, évidemment., faute de « billes ». Je vais quand même demander aux auditeurs de m’envoyer du courrier, mais je n’aurai pas de réponse ou presque. Alors pour tenir compte quand même du goût des dits auditeurs, je vais demander à Cathy et Régis de me donner les chansons choisies par ceux-ci dans leur émission de dédicaces du matin. Je prendrai les récentes qui me serviront de base. Bien sûr je vais aussi largement m’inspirer du Hit parade de RMC, que je passerai prendre toutes les semaines à Prisunic, après avoir dit qui j'étais à la disquaire, laquelle à chaque fois "votera" pour une chanson. 

Le mémorable studio 104 du 21 octobre verra arriver notre première vedette. Une immense vedette, qui a vendu plus de disques à l’époque que Johnny lui-même. Un jazzman international que même moi je connaissais de réputation ! Memphis Slim. Que Muzol a persuadé de venir participer à notre émission. Memphis Slim à Radio 5, ça équivaut à peu près aux Rolling Stones venant faire un concert de deux heures dans un chef-lieu de canton... Emission mémorable, Monsieur Slim ne daignant ne parler qu’anglais et en plus pour déstabiliser l’interwiever, montre avec ses doigts les minutes qu’il consent encore à nous accorder. Ce qui doit paniquer les pros, mais qui à Cathy et moi nous amuse plutôt ! Mais personne ne parle anglais couramment, Cathy et moi faisons ce que nous pouvons avec nos restes du lycée.
Exemple. « Memphis Slim, que pensez vous de notre département ? » demande Cathy. Il répond qu’il a vu que c’était beau dès qu’il est arrivé à bord de son avion. Ce que moi je traduis « C’est beau, du haut des montagnes on a l’impression d’être en avion ! » J'avais vaguement entendu plane...

Malgré tout ça, malgré le décompte de l’invité qui ne restera que 20 minutes, à partir de là notre radio va prendre une autre dimension. Et les animateurs de Studio 104 en particulier. Muzol me félicitera chaudement pour ma prestation, de n’avoir pas paniqué devant une telle vedette. Soyons juste. Je m’en fichais un peu du grand jazzman, cette musique n’étant pas ma tasse de thé. Mais je me serais retrouvé devant Sardou ou Johnny, là je pense que j’aurais chevroté grave, voire paniqué...

Un samedi soir sur 2 Gap est en effervescence ! C'est soir de hockey sur glace. Et dans ces pays de neige, ce sport et comme le foot pour les Marseillais. Le samedi 30 octobre c'est le premier match de la saison, que Radio 5 retransmet via deux gamins talentueux qui n'ont rien à envier aux pros de RMC, "les deux Eric". L'entrée est gratuite pour les autres animateurs. Je découvre ce qu’est d’abord une patinoire, endroit où jamais je n’avais mis les pieds, et aussi ce que peut-être un match de hockey dans les Hautes-Alpes. C’est à dire la folie ! Ces gens savent s’amuser. Le spectacle est plus dans le public que sur la glace... Il y a sans cesse de la musique, très « alpine ». Et les quelques 1000 ou 2000 spectateurs font plus de bruit que 15000 supporteurs d’une équipe de foot !
Là c’est Gap-Epinal. Gap qui est second de la première division, derrière Chamonix, et qui aimerait bien être champion de France.
Je me trouve pendant le premier tiers-temps avec les deux gamins dans « la cabine son ». Grâce au téléphone, et surtout à la tarification en vigueur à l’époque, le match peut être diffusé en direct. L’insert est directement branché sur l’antenne, et de temps en temps, pendant les pauses, un de nous passe de la musique depuis le studio. Je parle de la tarification en vigueur à l'époque. En 82, la communication locale était illimitée tandis que la nationale coûtait elle la peau des fesses.

Arrivent les fêtes. Je vais passer Noël chez mes parents, vite de retour vu l'ambiance, et comptant faire un "coup" à la radio pour le réveillon de la Saint Sylvestre : Prendre l'antenne à 20h30 et y rester 5 heures d'affilée.
Durant lesquelles je donnerai la parole aux auditeurs, en espérant qu'il y en ait.

Il y en aura, au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. Et quelque chose d'inouï va se produire, à tel point que le Dauphiné Libéré en parlera !

(à suivre)

17/01/2024

Carnet de notes : Ronnie BIRD

14.0/20 BIEN

  SLC    
1964 nc ADIEU A UN AMI 13
1964 23 L'AMOUR NOUS REND FOUS 11
1964 42 JE NE MENS PAS 11
1965 nc TU PERDS TON TEMPS 11
1965 29 ELLE M'ATTEND 15
1965 12 FAIS ATTENTION 15
1965 7 OU VA-T-ELLE ? 15
1965 47 JE VOUDRAIS DIRE 14
1966 25 CHANTE 15
1966 29 T'EN FAIS PAS POUR RONNIE 16
1966 nc CHEESE 16
1966 22 N'ECOUTE PAS TON CŒUR 18
1966 nc SEUL DANS LA NUIT 14
1966 nc HEY GIRL 12
1966 nc CA N'EST PAS VRAI 14
1967 nc TU EN DIS TROP 13
1967 nc JE SERRE LES POINGS 16
1967 nc TU NE SAIS PAS 12
1967 34 LES FILLES EN SUCRE D'ORGE 13
1968 28 LE PIVERT 15

 

15/01/2024

Les tubes de l'été 1975 (ventes 45 tours)

Hors sketches
Un 45 tours se vendait à 7 francs (minimum), l'équivalent de 6 euros actuels.

1/ L'ETE INDIEN (Joe Dassin)
    800.000

2/ MARYLENE (Martin Circus)
    Entre 600 et 700.000

3/ BRASILIA CARNAVAL (Chocolat's)
    Entre 500 et 600.000

4/ J'AI ENCORE REVE D'ELLE (Il était une fois)
    Entre 500 et 600.000

5/ UN ACCIDENT (Michel Sardou)
    Entre 500 et 600.000

6/ WHAT A DIFFERENCE A DAY MAKES (Esther Philips)
    Entre 400 et 500.000

7/ I'M NOT IN LOVE (Ten CC)
    Entre 400 et 500.000

8/ YOUR HAIR (Saint-Preux)
    Entre 400 et 500.000

9/ HEY LOVELY LADY (Johnny Hallyday)
    Entre 400 et 500.000

10/ LADY IN BLUE (Joe Dolan)
    Entre 300 et 400.000 comme :

11/ LES ACADIENS (Michel Fugain)
12/ I CAN DO IT (Rubettes)
13/ DANSEZ MAINTENANT (Dave)
14/ MAINTENANT QUE TU ES LOIN DE MOI (Frédéric François)
15/ I DO I DO I DO (Abba)

- Entre 250 et 300.000 :
16/ AIMER AVANT DE MOURIR (Sheila)
17/ LE CHANTEUR MALHEUREUX (Claude François)

- Entre 200 et 250.000 :
18/ LOVE WILL KEEP US TOGETHER (Captain & Tennille)
19/ LA DROLE DE FIN (Sylvie Vartan)
20/ ROSSANA (Ringo)

bonus 21/ A I E  22/ IL VOYAGE EN SOLITAIRE  23/ MAL D'AMOUR MAL DE TOI  24/ PAS BESOIN D'EDUCATION SEXUELLE  25/ FEELINGS  26/ NEW-YORK CITY  27/ UN GRAND AMOUR  28/ MA VIE N'APPARTIENT QU'A TOI  29/ OUI JE SUIS FOU D'AMOUR  30/ SO FAR AWAY FROM L.A.

Quelle différence entre ce qui passait en boucle à la radio et les chiffres des ventes ! Si en effet je me souviens bien des numéros 1 à 8, 11 à 13, 16 à 19, 21 à 23, 25, et bien sûr 30, les autres ne m'avaient pas marqué. Et je note l'absence de "rock'n dollars" (William Sheller) qu'on entendait souvent. 
Parmi les citées, le rang de certaines m'interpelle : Un accident, aimer avant de mourir, il voyage en solitaire et so far away from LA.

Pour finir, le classement façon SLC :

- chansons françaises :
1/ L'ETE INDIEN
2/ MARYLENE
3/ J'AI ENCORE REVE D'ELLE
4/ UN ACCIDENT
5/ HEY LOVELY LADY
6/ LES ACADIENS
7/ DANSEZ MAINTENANT
8/ MAINTENANT QUE TU ES LOIN DE MOI
9/ AIMER AVANT DE MOURIR
10/ LE CHANTEUR MALHEUREUX

- chansons dites étrangères :
1/ BRASILIA CARNAVAL
2/ WHAT A DIFFERENCE A DAY MAKES
3/ I'N NOT IN LOVE
4/ YOUR HAIR
5/ LADY IN BLUE

Je vous embrasse.

13/01/2024

Le top 10 de... mes lieux de vie (choisis)

1/ MENDE   10 ans 6 mois
    2 appartements

2/ SANARY SUR MER   5 ans 6 mois
    1 appartement

3/ SENE (56)   4 ans 9 mois
    1 maison

4/ SAINT ETIENNE DE SAINT GEOIRS (38)    4 ans
    1 appartement

5/ EMBRUN   3 ans 10 mois
    2 appartements 

6/ LONS LE SAUNIER    3 ans 8 mois
    1 maison

7/ CHATEAUROUX LES ALPES (05)    3 ans 7 mois
    1 maison

8/ AIGUILHE (Le Puy en Velay)   3 ans 3 mois
    1 maison

9/ BOUCAU (agglomération Bayonne/Biarritz)   3 ans 2 mois
    1 maison

10/ OUHANS (25)   3 ans 1 mois
    1 maison

En gras où j'habite actuellement, en montée, qui atteindra (it) :
- la 7ème place en février 2024
- la 6ème en mai
- la 5ème en juillet
et j'espère
- le top 4 en septembre.

Je vous embrasse.

11/01/2024

Carnet de notes : Pierre GROSCOLAS

14.5/20 : BIEN

  TOP    
1971 7 FILLE DU VENT 16
1972 33 POUR FAIRE UN ENFANT 15
1972 39 L'AMOUR EST ROI 15
1972 32 JE RETIENDRAI LE TEMPS 14
1973 20 AU-REVOIR 17
1974 2 LADY LAY 16
1974 nc UN JOUR COMME LES AUTRES 13
1974 17 VITE VITE ON PART 15
1974 10 ELISE 13
1975 23 MAMALOU 11
1976 36 L'HOMME QUI VOUS PLAIT 14
1977 38 DANS UN MOIS DANS UN AN 14
1979 31 FLYING LOVE 17
1980 nc TU NOUS VENDS DU VENT 15
1981 43 ET LES DIEUX 17
1981 nc ATTENTION DANGER D'AMOUR 12
1983 nc AMOUR AMOUR 13
1988 nc DEVINE DEVINE 14
1990 nc ECRIS DES MOTS D'AMOUR 15

Un grand bonhomme que Pierre Groscolas, qui arrive second derrière feu mon ami Palaprat. Hélas, en dehors  de deux tubes, les directeurs des programmes n'ont pas suivi, et par conséquent les ventes non plus.
Je reste persuadé que "flying love" avait la carrure d'un tube de l'été, au moins autant que "l'été s'ra chaud", chanson de club med plus qu'autre chose.
Je ne vous dis pas à la semaine prochaine, par superstition. J'avais accepté l'idée de tirer ma révérence l'été prochain, mais j'ai bien peur que la cloche sonne bien avant.

Je vous embrasse.

08/01/2024

Mes années-radio : chapitre 5 (été 82)

Alors ? Mon verdict à l'écoute de cette grande première ?
Déception.
Immense déception sur ces 15 premières minutes enregistrées. Déception par rapport à ce que j’avais moi ressenti au micro. Je me pensais nettement plus à l’aise. Mais il est vrai que je n’avais pas les 2 autres heures 45....
Mais puisque j’ai le feu vert « de la maison mère », je rempile. Et je fixe ça pour le 29. On verra ce que ça donnera. De toutes façons, le « juge de paix », la cassette, sera là.
Je ne dors pas la nuit d’après. J’ai vraiment du mal à réaliser que moi, Patrick Cicatrice, ai fait une émission de radio, même jugée par moi médiocre, que quand même plus de 1000 personnes ont entendue. Moi, qui il y a un an pile, téléphonait à une radio pirate balbutiante de Montpellier afin de me remonter le moral...
Bien entendu je ne souffle mot à la météo. De toutes façons, que ça marche ou pas, je me suis juré de ne rien leur dire. Et de toutes façons ils ne peuvent pas capter.  A Embrun,  seul le haut de la ville (dont mon HLM) se trouve dans la zone d'écoute.

29 juin, Flash-back numéro deux. Paradoxalement je suis plus paniqué que pour le premier ! Parce que j’en avais écouté la cassette. A 11h05 je prends le micro, et c’est parti. Je me sens rapidement mieux que la fois précédente, et fais dérouler mes chansons, avec parfois même quelques commentaires sur celles-ci. Je passe du "pousse-disque" à un semblant d'émission.  Après un repas pris au resto du dessus, je fonce chez moi écouter la cassette:  Nettement mieux.  Encore des erreurs de technique, mais l'animateur s'en sort bien. Désormais je mettrai plus de soin à préparer mes émissions, et je ferai en sorte de créer des liens entre les différentes chansons, à raconter leur histoire, leur contexte. Plus que du « pousse-disques » traditionnel. Par exemple sur la fameuse chanson de Johnny Toute la musique que j’aime, où la « com » du grand Jojo a décidé qu’il avait créé cette chanson à la fin des années 70, sur scène, sans l’avoir enregistrée, à la suite d’un coup de blues. Alors qu'en fait c’est la face B d'une galette sortie début 73 qui n' a pas atteint des sommets. Comme un corbeau blanc ne marquera pas les foules.

Je ne me considère alors pas du tout comme un « bon » niveau animateur - technicien de radio, mais en revanche, je pense en connaître un rayon sur les chansons. Peut-être  même autant que des François Jouffa ou des Michel Lancelot.. Qui eux auraient du mal à déchiffrer une carte «500 millibars » ! Et comme j’ai le bonheur de pouvoir parler au micro, j’en fais profiter les auditeurs.

N’empêche que je reste baba devant la majorité de l’équipe. Pas devant Régis ou Muzol dont c’est quand même le métier (je ne parle pas de Cathy qui fait la potiche) mais de gens, la plupart lycéens, comme les deux Eric, Ange et surtout le jeune Jean-Marc (13 ans). Lui me fascine littéralement. Son émission du mercredi en direct avec des jeunes, me colle depuis des mois au poste, quand je suis chez moi ou à la station (météo).

Et les flash-backs se succèdent, à mon gré. Le 3ème se fait le 3 juillet, puis de plus en plus rapprochés. Pour l’été c’est « self-service ». Si je ne suis pas là, pas de problème, la bande
(musique non-stop) défilera. E c'est vrai que je bougerai pas mal cet été-là : deux semaines à Lorient et 3 semaines à Nice où je suis "en renfort". Avec de belles indemnités...
En Bretagne je fais écouter ma meilleure émission à mes cousins, qui la trouvent très bien. Je serais "spontané, gouailleur, cultivé malgré un certain détachement". N'en jetez plus !

Au retour de Bretagne je me pointe au studio. Muzol me dit alors qu’il y a eu plusieurs coups de téléphone d’auditeurs pour demander ce que j’étais devenu !. Aussi sec je décide de flashbacker le jeudi 29 et également le vendredi 30 !

Sinon, je dois être à Nice le lundi 2. Je me suis renseigné sur les horaires des trains, ce n’est pas simple. Il me faut passer par Marseille, donc doubler la distance routière. Je décide de prendre ma GS, que j’ai à présent bien en main (déjà quelques aller-retour Embrun-Gap) ainsi je pourrai me balader quand je voudrai. J’ai décidé de prendre la route vers 14 heures le 31, afin de prendre mon temps. Toujours une journée d’avance mais c’est plus sûr. Ma valise est bouclée et je mets ma télé à 13h pour les infos. L’horreur vient de se produire. Un car a cramé sur l’autoroute la nuit. 53 morts dont 46 gamins brûlés vifs. Saleté de route ! Ce que je me dis en grimpant dans ma GS, me dirigeant illico vers... la gare. Où je prends un billet pour le lendemain matin. Oui, je sais, 8 h de train en comptant le changement ! Mais je ne veux plus rouler après ce qui s’est passé. Je sais que ça va me compliquer la tâche mais ma décision est ir-révo-ca-ble. 

Quand j’arrive à la station de Nice je me rends compte tout de suite de deux choses: l’une positive: il y a une piaule où je pourrai dormir, je n’aurai pas besoin de squatter la chambre de veille ! Mais aussi une désagréable, où je vois que vraiment je joue là les bouche-trou. Car sur le tableau de service je suis marqué le 2, puis... le 7, la nuit du 8 au 9, le 10 et la nuit du 11 au 12. Après le tableau n’est pas encore fait. Donc si j’ai bien tout saisi, j’ai 4 jours de libre du 3 au 6. Qu’en faire ? Et du 7 au 12 l’enfer, 48 heures...
C’est la température minimale qui me le dira ce que je dois faire ! Car les nuits à Nice sont quasi tropicales. Il est très rare que le thermomètre y descende au-dessous des 20 degrés. Et de plus c’est très humide, bord de mer oblige. Alors les 4 jours je les passerai chez moi, dans ma Montagne. Je sais bien que sur les 4 deux seront consacrés au transport. Mais en train c’est agréable. Et ne pas oublier aussi que Muzol m’a dit «de ne pas trop rester sans faire d’émissions, car l’auditeur se fidélise ». Petite menace déguisée, si tu veux un truc stable, ne pas trop t’absenter ! Donc c’est vu, je pars le 3, vais à Radio 5 les 4 et 5, et repars le 6. Le boulot à Nice est à peu près comme à Roissy. Comme là-bas on est deux sur le poste la nuit, cool quoi. En plus ma première journée en double je la fais avec un « collègue », un météo-animateur, qui lui, se fait payer. Sa radio se nomme Radio Baie des Anges, RBA pour les initiés. Il me fait écouter, effectivement ça sent le pro. Rien à voir aves moi, ni même Régis.

Pour repartir dans mes montagnes, je prends « le train des pignes », qui me raccourcit pas mal. Et quand j’annonce à Muzol que je viens exprès pour faire deux émissions. Il est scié !
Et me voilà donc avec ma petite mallette, pour effectuer mon Flashback Souvenir numéro 8, en ce 4 août 1982. Sans me douter qu’elle sera pour moi une émission historique, qui va conditionner totalement le reste de ma « carrière » d’animateur radio, et aussi donner des idées à Muzol. Je pourrai même dater ce 4 août mon premier « véritable » jour de radio.

Je raconte. J’ai toujours la cassette, que j’ai vite considérée comme une relique, classée dans mes archives comme telle (encore une preuve) et je l’écoute donc pour ne rien déformer. Déjà, grand jour car j’ai décidé de programmer Spacer de Sheila ! Début de l’émission à 11h et des poussières. Vers 11h15 se pointe Eric, un jeune "collègue", qui me propose carrément un dialogue avec lui à l’antenne, lui parlant du studio !
« Tu rigoles, je n’y arriverai jamais ! » me lamenté-je piteusement. Et pourtant je sais que c’est l’étape obligatoire pour arriver un jour au Couronnement, le dialogue avec l’auditeur.
« C’est facile.. Comme pour passer un disque. Sauf que ce bouton-là correspond à mon micro. Pareil que pour les disques, on fait des essais de voix avant (ça c’est le plus dur) et c’est parti... »

Pour lui, oui c’est facile ! Mais comme je ne veux pas passer pour une anndouille d’une part et que tôt ou tard il me faudra bien m’y mettre, autant que ce soit ce jour-là . Il me dit comment faire, je sais passer des disques, un bouton sur la table correspondant à une platine. Là un bouton correspond à un micro. Et un autre aux fameux inserts téléphoniques. On essaie, ça marche ! Mais ce n’est pas fini. 4 chansons plus tard, il revient à la charge.
« Patrick, maintenant que tu es « chaud » on va passer à l’étape suivante.
- quoi donc ?
- Tu vas parler à un auditeur.. »

Mon rêve. Il ne le sait pas, pour lui c’est quelque chose de machinal, alors que pour moi ce serait l’extase. Je décline quand même...

« Non mais là t’es malade ! Je vais me vautrer comme c’est pas permis...Et Muzol ne veut pas !
- Muzol, Muzol, il mange Muzol à cette heure-là . C’est pas bien compliqué, comme tout à l’heure sauf que ce n’est pas le même bouton. 

Là j’ai vraiment la trouille. Trouille surtout que Muzol écoute.
-  Allez, vas-y...tiens, fais un jeu par exemple ! »

Et c’est là que de « pousseur de disques » je vais devenir vraiment animateur. Ce jour là je vais d’une part réaliser mon premier insert téléphonique d’auditeur et aussi du même coup lancer la mode des jeux en direct à Radio 5.
11h39. J’y vais.
« Toujours Flashback Souvenir, et là on va voir si les auditeurs de Radio 5 en général et ceux de Flashback Souvenir en particulier sont forts. Qui chante la chanson anglaise que je vais passer maintenant pour 1979 ? Je ne demande pas le titre mais l’interprète...  ».

Ironie de la vie, c’est juste quand enfin je me décide à passer Spacer que ça se produit ! Ma chanson-séparation que j’ai mis un certain temps avant de pouvoir la réécouter. Spacer, qui signe la fin de mon couple, le sordide du divorce. Millau, tout ça ! Et Spacer qui va consacrer ma véritable naissance radiophonique… C’est Sheila qui chante, et c’est vrai que je réalise que c’est pas du tout cuit à trouver... Même si des gens écoutent, ils n’ont pas forcément la culture nécessaire. J’aurais dû commencer plus petit pour une grande première comme celle-là...
La chanson tourne, Eric et moi on scrute le téléphone. S’il sonne trop tard, je ne pourrai même pas faire l’insert. Hourra, ça sonne enfin. On l’entend du reste à l’antenne car.... j’avais oublié de couper le micro, tant j’étais ému.!

C’est une fille.

Qui s’appelle Nathalie.

Elle a la bonne réponse, et je m’apprête à la faire passer à l’antenne. Surtout ne pas oublier les manips.
Fin de Spacer. Je me mets tout de suite au micro, en priant le ciel que mon auditrice réponde. Car c’est également pour l’auditeur un cirque pas possible. Il - ou elle le plus souvent - doit baisser la radio, m’écouter par ce moyen (au téléphone elle n’entendra rien) et me répondre sur le combiné ! On voit que c’est facile... J'enchaîne :
« Alors ça a été trouvé finalement. C’est Nathalie qui a trouvé, il s’agit de Sheila. Nathalie, est-ce que tu m’écoutes ? »
Grand moment. Transpiration. Suspense. Et j’entends sa voix qui passe à l’antenne.
« Oui...
Un accouchement, c’est le mot ! Cette jeune Nathalie qui ne doit pas avoir guère plus de 13/14 ans m’a fait non pas devenir père, mais entrer dans le cercle restreint de ceux qui peuvent dialoguer avec les gens à travers la radio. J’ai peur que ma voix chevrote tant je suis ému.
- Comment ça t’est venu, Sheila ? Parce quand même, c’est pas évident !
- J’ai le disque à la maison.
- Ah ouais ( ton jovial, je respire, ça va mieux..) d’accord.... »

Et là on papote, pendant près de deux minutes où j’expose ma science. Au passage je cite « Patrick mon chéri », ce qui fait rigoler Nathalie ! Et - là aussi c’est important, comme lot, je la fais dédicacer une chanson, tout de suite après, à la personne de son choix.!
Première donc à Radio 5. Non pas qu’il n’y ait pas de dédicaces, au contraire, trop même, mais jamais encore en direct. C’est moi qui lancerai la mode !

Quand je prends ma GS, là je me sens un autre homme. Par le truchement d’une jeune fille que je ne verrai jamais.. M. Cica est mort, Patrick est né ! Patrick de radio 5...
Je passerai un mois de rêve. Alterneront les séjours - grassement payés - sur la côte et les émissions de radio.

Je suis quitte à la fin du mois, et rejoins définitivement Embrun. Sur le tableau de service je suis en mission jusqu’au 29. Arrivée d'un nouveau, et  on bossera désormais une nuit sur 6 et une journée sur 7. Mais en s’arrangeant on peut ne faire qu’une 24 et avoir ensuite 5 jours de libre. Ce qui va énormément m’aider pour la radio.  C’est encore l’été, et sur les programmes Muzol est assez tolérant. Mais il parle sans cesse de « la nouvelle grille » de septembre, qui « fera grincer bien des dents ». Cette grille sera annoncée dans les studios lors d’une réunion vers le 20 septembre.

On va beaucoup m’entendre. Outre mes trois heures réglementaires, je vais souvent dans les émissions des autres, où on déconne. On en profite avant la fameuse réunion. On sait que les heures  d'antenne  ne sont pas extensibles à l’infini. Il n’y a, de 7h à 20h, que 91h à se partager. Et si on enlève les « poids-lourds, Cathy, Régis et Muzol, on voit que des coupes sombres vont être faites.

Les Flashback-Souvenir se succèdent donc, et un jour me vient l' IDEE. Je demande à Muzol si je pourrais m’installer les dimanches après-midi, libres jusqu’à 17h30, heure des résultats sportifs. Il fait mine de réfléchir et me dit « Tant que la grille de l’année n’est pas sortie, tu eux y aller...Mais tu prêcheras dans le désert, les gens sont soit en balade soit devant Martin ! »
J’ai donc 3 dimanches pour faire mes preuves: le 29, 5, et 12. J’ai alors l’idée d’aguicher « le client » par un feuilleton. Etant gosse, dans les années 50 j’avais vu que le feuilleton empêchait de « zapper » sur une autre poste. Là il faut du costaud. Et du long.
J’ai ! 
Fanny.de Pagnol en double 33 tours. J’avais réussi plus tard à enregistrer Marius. Pas César, hélas... Mais quand même en tout 4 bonnes heures, que je partagerai en 8 morceaux. Ensuite des chansons en vrac, comme ça me chante, des jeux aussi. Et enfin des « spéciaux » sur les chanteurs. Et le premier spécial, le 29/8, porte sur mon Idole, le Grand Johnny.
Quand je quitte le studio à 17h30, pour les résultats sportifs, je vois pas mal de mes « pairs » qui font le geste de m’applaudir...

Je vais toujours voir Jacqueline, car je suis assez paniqué à l’idée de cette « nouvelle grille ». Muzol a l’air de dire que, bon on a fait les essais, et à présent on va faire du pro. On élimine les zigotos. Et c’est vrai que des bruits courent que Muzol va engager un professionnel. Ce qui signifie encore moins d’heures d’antenne. Je ne demande pas l’impossible. Au moins un ou deux flash-back par semaine, même raccourcis et le dimanche après-midi. C’est tout.


Elle finit donc par arriver la fameuse réunion. D’entrée Muzol annonce la couleur. Radio 5 n’est pas seule en piste, elle est concurrencée par « Fréquence 101 » qui cartonne pas mal. Il faut donc changer tout ce qui a été fait jusque là. Il a décidé d’axer les programmes sur 4 piliers, dont il ne fait pas partie.
« J’ai conscience que dans cette radio je n’ai pas trop ma place, en dehors bien sûr de la diriger ».
Et surtout je veux du temps pour faire des petites visites à Jacqueline me dis-je in petto.

Et, tel du temps de Robespierre, des têtes tombent. Sauf Cathy et Régis qui gardent leurs matinées.
Les très mauvais, puis de moins mauvais. Restent quelques-uns que Muzol apprécie "hors antenne" et les "spécialistes" tel un certain Marius incollable sur le jazz et la salsa. 

Et arrivent les choses sérieuses. On verra arriver un nouveau, le fameux professionnel, du nom d’André Victoor (avec deux « o » ) qui va chambouler les programmes. Il sera à l’antenne tous les jours de 17 à 18h, plus les jeudis de 14 à 17h. Je vois les mines renfrognées, dont la mienne car pour l’instant bernique, Muzol n’a pas fait la moindre allusion à bibi. Mais quand même je pense qu’il me gardera un os à ronger vu que c’est quand même grâce à moi qu’il a retrouvé Jacqueline. Mais faut pas rêver mon gars tu t'es bien éclaté pendant un été, et peut-être qu'on me proposera de temps en temps de boucher un trou...

Je n'entends plus Muzol, prêt à quitter cette réunion, où d'ailleurs je n'avais pas ma place. Faut atterrir mon vieux ! 

« Et voici mon joker... »
Tout le monde - dont moi - alors regarde Cathy, l’éventuelle future belle-fille de Muzol, celle qui de nature est la voix de la station. Celle-ci rigole et fait « non » avec les doigts.

« Le Joker, c’est Patrick. »

 

 

 

 

 

(à suivre)

07/01/2024

Top des ventes 45 tours à l'été 1974

Prix d'un 45 tours à l'époque : 6 euros de janvier 2024.
Sketches non comptés.

1/ SUGAR BABY LOVE (Rubettes)
    Entre 700 et 800.000i

2/ NABUCCO (Waldo de los rios)
    Entre 700 et 800.000

3/ EL BIMBO (Bimbo Jet) 
    Entre 600 et 700.000

4/ LE PREMIER PAS (Claude-Michel Schonberg) 
    Entre 500 et 600.000

5/ C'EST MOI (C. Jérôme)
    Entre 500 et 600.000

6/ LE MAL AIME (Claude François)
    Entre 400 et 500.000

7/ IL EST DEJA TROP TARD (Frédéric François)
    Entre 400 et 500.000

8/ ROCK YOUR BABY (George Mac Crae)
    Entre 400 et 500.000

9/ JE VEUX L'EPOUSER POUR UN SOIR (Michel Sardou)
    Entre 300 et 400.000

10/ AMERICA (David Essex)
    Entre 300 et 400.000
Comme :

11/ TU ES LE SOLEIL (Sheila)
12/ MAINTENANT JE SAIS (Jean Gabin)

- de 250 à 300.000 :
13/ SWEET WAS A ROSE (Velvet Glove)
14/ ADIEU MON BEBE CHANTEUR (Alain Chamfort)
15/ JE T'AIME JE T'AIME JE T'AIME (Johnny Hallyday)

- de 200 à 250.000 :
16/ C'EST COMME CA QUE JE T'AIME (Mike Brant)
17/ LIKE A LOCOMOTION (Left Side)
18/ UNE CHANSON D'ETE (François Valéry)
19/ BYE BYE LEROY BROWN (Sylvie Vartan)
20/ ACCEPTE-MOI (Ringo)

bonus : 21/ CADEAU  22/ C'ETAIT L'ANNEE DERNIERE  23/ OH LES FILLES  24/ HISTOIRE VECUE  25/ ROCK ME BABY  26/ TROP BEAU  27/ LA MACHINE  28/ ANIMA MIA  29/ JE PENSE A TOI  30/ EMMANUELLE.

Contrairement à celui qui suivra (1975) cet été n'est pas un "été à tubes". Et c'est la Bérézina côté français pour les "tubeurs" habituels : Johnny (15), Mike Brant (16), Sylvie (19), Ringo (20), Il était une fois (22), Stone & Charden (27) et Michel Delpech (29) sans parler - encore plus bas - de Joe Dassin, Michel Fugain, Pierre Perret, Mireille Mathieu, Patrick Juvet, Nana Mouskouri, Gérard Lenorman, Gérard Palaprat, Christophe...
Notons la participation exceptionnelle de Jean Gabin (top 7 français) et l'arrivée de petits nouveaux, comme C M Schonberg - qui réalise le SEUL tube de l'été 74, François Valéry (qui 5 ans plus tôt aurait pris comme pseudo Alain Georges), Au bonheur des dames (dont la 23ème place prouve que le matraquage ne paie pas), Yves Jouffroy et un certain Pierre Bachelet.
C. Jérôme confirme, ainsi que Chamfort, les deux François font le job, comme Sardou et Sheila dans une moindre mesure.

Cela donne, façon SLC :

- chansons françaises
1/ LE PREMIER PAS
2/ C'EST MOI
3/ LE MAL AIME
4/ IL EST DEJA TROP TARD
5/ JE VEUX L'EPOUSER POUR UN SOIR
6/ TU ES LE SOLEIL
7/ MAINTENANT JE SAIS
8/ ADIEU MON BEBE CHANTEUR
9/ JE T'AIME JE T'AIME JE T'AIME
10/ C'EST COMME CA QUE JE T'AIME

- chansons étrangères
1/ SUGAR BABY LOVE
2/ NABUCCO
3/ EL BIMBO 
4/ ROCK YOUR BABY
5/ AMERICA

A dimanche prochain pour 1975, où il y aura de la bagarre !

04/01/2024

Carnet de notes : DAVE (rectifié)

13.9  ASSEZ BIEN

1974 17 TROP BEAU 15
1974 1 VANINA 16
1975 3 MON CŒUR EST MALADE 12
1975 3 DANSEZ MAINTENANT 11
1975 1 DU COTE DE CHEZ SWANN 14
1976 26 IL N'Y A PAS DE HONTE A ETRE HEUREUX 13
1976 3 LA DECISION 17
1976 7 HURLEVENT 16
1977 16 HEUREUSEMENT QUE LA MUSIQUE EST LA 13
1977 3 EST-CE PAR HASARD 11
1977 14 RACONTE-MOI DES MENSONGES 13
1978 11 LETTRE A HELENE 16
1978 10 COMMENT NE PAS ETRE AMOUREUX DE VOUS 13
1978 11 POUR QUE TU ME COMPRENNES 13
1979 45 MIEUX T'AIMER 13
1979 20 ALLO ELISA 13
1979 26 C'EST PAS GENTIL 14
1980 41 JURE-MOI 13
1980 28 WEEK-END 17
1981 23 L'ANNEE DE L'AMOUR 14
1982 40 PAR PUDEUR 13