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15/10/2022

De retour

Je suis revenu par le train hier, mais impossible de récupérer mon blog !

Il a fallu que j'aille dans mon gestionnaire de mots de passe, qui me demandait... mon mot de passe windows !

Mais je l'avais oublié, depuis le temps. Enfin, après avoir répondu à des "questions secrètes", j'ai pu récupérer le fameux mot de passe, et de là mon blog.

Je remercie mes commentateurs pour leur sollicitude et je me dois de les rassurer : même si l'intervention fut assez pénible, je note du mieux en ce qui concerne mes douleurs. A présent je n'ai plus "la cuisse de bois" et je commence à avoir des sensations au niveau de mes orteils, preuve que le nerf s'est "décomprimé".

Rassuré en revanche  je ne le suis pas en ce qui concerne Michel. Son "petit truc de 1 cm" envoyé pour examens à Brest ?
Bon, le fait qu'ils parlent de 15 jours est plutôt positif, vu qu'ils n'ont pas l'air pressés. J'ose espérer que pour des examens vitaux ça va plus vite ! Ou alors c'est qu'ils sont cools dans le 22...

Attendons donc.

Je vais essayer de vous livrer le podium 91 pour demain, en attendant je profite de l'été indien qui concerne la Haute-Loire, 24° actuellement, et on ne sera pas loin des 30° la semaine prochaine.

Même si on a déjà vu ça en 2013, 2005 (je suis passé à la télé pour expliquer la semaine Basque de la Toussaint à 28 degrés) et même 1989 (25° à Paris fin octobre, j'y étais pour prendre l'avion direction le Canada), on ne peut plus nier le réchauffement climatique. 

Je vous embrasse.

10/10/2022

1500 ème note !

 

cica 1500.JPG

 

Hé oui ! Un peu plus de 12 ans que j'ai commencé ce blog, à l'été 2010. J'avais déjà "blogué" sur un autre site, de 2005 à 2010. Puis ici avec d'abord Cica 2010 (le four total), puis tomber 7 fois se relever 8, même sanction. A l'époque j'avais un tel besoin de reconnaissance que je carburais à l'audimat...
Et puis finalement j'ai décidé de ne plus regarder les statistiques. De me faire plaisir en me racontant.

Une vie très remplie : Vendanges par amour, tour d'Europe en solex, ermite au Mont Aigoual, animateur radio vedette, grande histoire d'amour contrariée par un sadique, d'où méga dépression, zombie total dans les années 1990, remontée professionnelle spectaculaire dans les années 2000, à l'inverse de mon moral.
Sauvé par le gong, à savoir le Net.
Grâce auquel, au soir de ma vie, je rencontrerai celle qui veillera tendrement et amoureusement sur mes vieux jours, ma fille ayant coupé les ponts voilà 9 ans avec un père dont le seul tort fut d'avoir voulu sauver sa peau. Et me privera de mes petits-enfants. La "grande" aura 7 ans samedi prochain.
Mais bon arrêtons de ruminer, ça ne changera rien, et venons-en au blog.

C'est au bout de 4 mois, en novembre 2010, que je vais commencer à glisser des notes "musicales". J'en ai effacé pas mal car basées sur le livre "50 ans de tubes" de Daniel Lesueur, qui se révèlera être incomplet et inexact (il n'y est pas fait mention de "Gabrielle"). Mais je n'avais que ça comme base voilà 12 ans.
Puis dès décembre je me mettrai à faire une sorte de journal, où je raconterai ma vie quotidienne, mes humeurs, notamment sur le plan politique. Les notes musicales s'intercaleront dans ce blog-notes tout en restant minoritaires.

C'est le 15 avril 2012 que j'ai mis en ligne pour la première fois un hit-parade de SLC. J'avais prévu de les mettre tous en ligne à raison d'une fois par mois (jusqu'en 2035, j'étais optimiste !) Un seul commentaire, celui de Marc.
Parallèlement j'évoquais les carrières des 50 principaux chanteurs selon SLC. J'ignore s'ils les ont lu, mais un l'a fait et me l'a dit : Gérard Palaprat. Et c'est ainsi que je deviendrai copain avec lui, voire un de ses confidents dans ses cinq dernières années de vie. 
Un seul com aussi pour le second hit, celui de Renaud. Mais je vais persister, et en juin c'est Cristophe qui m'encouragera. Cependant les hits SLC ont failli s'arrêter avec septembre 63 le 1er octobre 2012 où je recueillerai une roue de bicyclette en nombre de commentaires, et où je commencerai à passer l'essentiel de mon temps sur un jeu blind-test sur Facebook : Song-pop. Car c'est bien joli de parler musique, encore faut-il avoir des connaissances ! Et j'avoue que je tirerai assez bien bon épingle du jeu.

A l'été 2013 les hits deviendront hebdomadaires, à la grande joie de quelques commentateurs. Mais il y aura une grosse interruption de 2 mois en novembre décembre 2013, due à ma "fuite". Quand, le 15 novembre, je suis parti, j'ai tout laissé, à commencer par... mon ordinateur ! Retour à la normale début 2014, jusqu'au dernier hit, celui d'août 1976, publié pile 40 ans plus tard !

Mais après ? Par chance s'étaient créés 2 sites : celui de Fabrice Ferment, nettement plus fiable que celui de Lesueur, mais avec quelques bizarreries, et un second, excellent, Chartsingles et en plus très précis.
Mais en cet été 2016 il n'en était qu'à 1972 ! Problème de CM1 : à raison d'une semaine tous les 3 jours, à quelle date arriverait-il à l'été 76 ? Je vous passe le calcul, ce sera en octobre 2017.
Pas question d'attendre 15 mois, ce sera donc avec le premier site que, aidé d'un tableur Excel, je me lancerai dans les mois post-SLC. Mais ces compilations me prendront un temps fou...
Un temps de plus en plus fou, car arrivera quelque chose que je n'avais pas prévu : parkinson...
Dès 2018 je me rendrai compte que je ne pourrai plus publier quelque chose de régulier, et le top 35 de décembre 1979 sera le dernier. De ci de là je publierai quand même quelques listes, aidé par l'excellent blog de Stéphane.
Lequel me permettra de pondre des notes peu fatigantes comme la liste des numéros un d'une année.

Sinon, entre les notes musicales, très majoritaires, je continue mon "blog-notes" où je parle de moi, surtout de ma santé. Car si le Patrick de 2018 pouvait crapahuter en tous sens et escalader des montagnes, pour celui de 2018 le fait de se retourner dans son lit représente un exploit ! J'espère que la progression sera logarithmique et non pas linéaire, et ma foi, me mettre à rêver d'une 2000ème ?

Je vous embrasse en attendant.

24/08/2022

Moody moody sunday

Double et triste anniversaire que ce 24 aout.

D'abord celui de mon frère, mort à sa naissance le 24 aout 1949.
Je ne dirai pas que ça m'a bouleversé toute ma vie, mais il est des moments où j'aurais vraiment eu besoin d'une épaule où m'appuyer. Notamment entre 1998 et 2003. S'il avait été là, il n'y aurait peut-être pas eu de "2003"...

Mais surtout, oh surtout, cela fait 25 ans aujourd'hui que j'ai vu ma mère pour la dernière fois.

Jusque-là j'étais à 2h de chez mes parents, et nous allions souvent les voir dans leur petite ville cévenole. 
Moins depuis que le "zombisme" m'avait - sagement - fait renoncer à conduire. Mais c'était quand même un week-end tous les 2 mois.

Mon zombisme, engendré par la prise de médocs due à la méga-dépression où j'étais plongé depuis 3 ans.

Harcèlement, voire persécution au boulot par un petit chef jaloux. Une des raisons (pas la principale) qui m'avait fait poser une mutation pour la Bretagne. Où j'avais un frère de substitution, mon cousin Jean-Yves.
Las, à peine arrivé, il m'annoncera qu'il partait à l'autre bout du monde...

Mais là n'est pas le sens de ma note.
Mende-Le Vigan, c'est donc deux heures, deux heures et demie. Mais Vannes-Le Vigan c'est 10 heures !
Donc en ce 24 Aout 1997, en disant au-revoir à ma mère, c'était pour 4 mois. Pour Noel très exactement. Et ma mère voyait très bien que j'étais en dép, sans toutefois vraiment savoir pourquoi. J'avais été directeur du centre météo en 1993/94, je n'allais pas dire à mes parents que j'y étais désormais torturé par un cheffaillon...

Ma mère pleurait, ma fille pleurait, mon ex au volant s'impatientait. Triste dimanche que ce 24 aout.

Donc 4 mois à attendre. Pendant lesquels mon ex fera construire une maison, nous mettant un crédit ruineux sur le dos. Pendant lesquels je perdrai pied au boulot. Pendant lesquels ma fille se fera moquer d'elle à cause de son accent du sud, où elle avait grandi depuis 13 ans.

Jusqu'au jour où mon ex me dira que finalement, vu que son père était "gravement malade" (en fait parkinson..) Noel se passerait en Normandie et non en Languedoc. Où, promis-juré, on irait en février.

Ce qui se fera mais ce sera pour assister à l'enterrement de ma mère...

J'étais tellement zombie que je ne pouvais qu'obéir.

Une des raisons pour lesquelles, un vendredi de 2013, je me suis fait la malle.
Le dimanche d'avant ma fille m'avait joué au téléphone viens viens de Marie Laforêt. En ajoutant que si je ne revenais pas je pourrai faire une croix sur mes futurs petits-enfants. Elle avait dû oublier le "moody sunday".
En tout cas elle a tenu parole, c'est Google qui m'a appris leur existence.
Ce sera peut-être Google qui un jour leur apprendra la mienne !

Mais je ne regrette rien, je suis avec la femme que j'aime, qui m'aime, héroïque face à la sale maladie qui me dégrade de jour en jour. Sans elle je ne serais plus rien, plus là.

Je vous embrasse.

18:11 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (6)

23/05/2022

Retour au Mont-Aigoual (13 mai 2022)

J'ai voulu revoir le lieu où voilà 50 ans j'ai débuté ma carrière. 
J'étais fier de leur apporter des photos de cette époque, témoin d'un observatoire complètement transformé.

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Hélas, l'entrée m'a été interdite, à moi le doyen de ceux qui s'y sont succédés. L'endroit n'est plus qu'un préfabriqué où se vendent (cher) des souvenirs à touristes tandis qu'un assistant sert de (mauvais) guide et projette des powerpoint.
Avec ma canne et ma hernie naissante, je me suis enfui en pensant très fort à la chanson de Monty

J'ai aussi pensé à celle de René Joly .

 

Je n'y retournerai plus jamais.

 

 

(merci à Renaud - le commentateur ! - pour les chansons)

30/11/2021

Les chansons du "Luco"

Le "Luco" c'est ainsi que "de mon temps" on nommait le jardin du Luxembourg.

Le Luco c'est mon enfance et mon adolescence, le seul endroit qui n'ait pas changé de toute mon existence (à condition d'oublier cette affreuse tour Montparnasse qui se dresse en arrière-plan). Je l'ai fréquenté activement de 1951 à 1970.
1951/1952 ce fut en poussette. Puis les jeudis de 1953 à 1966. Tout y était fait pour me plaire : le bassin où je faisais voguer mon bateau à moteur au milieu des voiliers, les allées où je faisais foncer ma patinette, faisant peur aux vieux de 50 ans et plus, qui pourtant avaient connu voire fait la guerre (voir la chanson de Brel les bourgeois !), le sulky où je me transformais en Fangio, le guignol que de temps en temps ma mère me payait, et surtout le manège à chevaux de bois où j'étais devenu un as de la rondelle. J'étais déjà de gauche car je n'admettais pas que l'on dût payer pour s'asseoir sur une chaise, les "pauvres" devant se contenter des bancs surchargés.
De 1961 à 1964 ce fut carrément 4 fois par jour, pour me rendre au lycée Montaigne. 1964 me vit "demi-pens" et ce ne fut plus que deux traversées quotidiennes, jusqu'en 1966. Pendant les 4 ans qui suivirent, je ne l'abandonnai pas pour autant, car c'était - vers le bassin - le seul endroit où le vacarme parisien se faisait plus discret, même si je lui fis des infidélités en me rendant parfois à Montsouris.
A partir de 1970, mes études supérieures me rendirent moins disponible, et mon cher Luco me vit beaucoup moins.

Je connais 4 chansons qui parlent de ce jardin.
Hypothétique évoque MacArthur Park dans un commentaire. La première chanson à parler du jardin est justement, en 1968, une des adaptations (avec Séverine) de cette chanson par... Nicoletta !
C'est ICI.
Malgré la voix sublime de Nicole, cette version est à mon sens ratée, puisque raccourcie par rapport à la version originale, ce qui, contrairement à Séverine, la dénature complètement.

8 ans plus tard, c'est la version de Joe Dassin . Douze minutes de pur bonheur qu'on ne voit pas passer. Ma préférée de l'année 1976 donc. L'histoire d'un homme qui a réussi sa vie professionnelle au détriment de sa vie sentimentale, qui a laissé s'enfuir l'amour de sa vie. 
Et puis il décide de choisir, ce sera l'amour, qui, vu les paroles de la chanson, n'est pas définitivement perdu, elle pense encore à lui. C'est alors une minute 40 de crescendo sublime qui me laisse à chaque fois en larmes, moi qui, un jour de novembre, à la gare Montparnasse, n'ai pas eu le courage de choisir. Pour ce que j'y ai gagné...

On saute encore les années, et on arrive en 1985 avec Renaud qui, lui, ne nomme pas le jardin dans sa chanson mistral gagnant. Et pourtant, où donc ailleurs que dans les "baraques à bonbons" du Luco, pouvait-on trouver les Coco Bauers (à sniffer), les roudoudous (coquille remplie de sucre), les bonbons à un franc (un centime) et les fameux "mistrals gagnants" ?

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Je n'ose pas penser à du sordide, genre copyright, qui ferait du jardin une marque déposée, qui obligerait à cracher au bassinet à chaque citation ?

Ce jardin est en fait celui du Sénat, voulu par Marie de Médicis. Il n'y a pas que des sénateurs au Sénat, il faut du personnel pour faire tourner la boutique. Et parmi ce personnel se trouvait M. Palaprat. Dont le fils Gérard, qui avant de se lancer dans le spectacle, a grandi dans le jardin. On en a discuté tous les deux, et je dois reconnaître qu'il m'a révélé des trucs dont j'ignorais l'existence. 
En 2007, il en a fait une magnifique chanson qui montre que, près de 40 ans après les orgues de Berlin, sa voix est restée intacte.
Lui aussi évoque les voiliers du bassin, les sulkys (les chevaux sauvages), et bien sur le Grand Palais où il a grandi.

Je vous embrasse.

05/11/2021

Petites cases

Cela fait 11 ans et demie que j'ai entamé ce blog.
Blog totalement généraliste où j'avais l'intention de raconter ma vie, la trouvant hors du commun, et aussi de tenir un petit journal où je consignerais mon quotidien, à la manière d'un Bouvard ou d'un Guillon.
Il n'était point encore question de musique.

Parmi les premières notes de ce blog: ma tristesse devant la disparition de Fignon et de Cauvin; des photos de Malte où j'avais passé quelques jours; la généalogie, une de mes quatre passions; la loi Hadopi (j'étais assez branché sur la mule); mes démêlés avec la SNCF...
La catégorie "Cica-chansons" n'arrivera qu'au bout d'un mois et demie, et de manière hebdomadaire. Je réserverai le jour du Seigneur à une autre de mes quatre passions : la musique.

Ce fut comme ça pendant trois ans, une note musicale pour 4 à 6 notes "générales". Jusqu'au jour où ma vie bascula, et que mon blog fut espionné. 
A partir de 2014 mon blog devint surtout musical, entrecoupé de rares notes "coups de gueule" ou "coups de coeur". Comme celle sur l'assurance-vie de La Poste, Cachemire 2, qui me fera perdre plusieurs centaines d'euros.
Ce blog musical sera très suivi, avec environ 300 visites par jour, et des "fidèles", qui me suivront passionnément, formant un petit club très sympa.

Oui mais voilà. Prisonnier je suis devenu, et gare à moi si je m'écarte de la musique, si je ne rentre plus dans les petites cases qui m'ont été attribuées. Telle ma note sur le réchauffement climatique, qui m'a pris 6 heures, et qui a été "récompensée" par une roue de bicyclette en guise de commentaires (à l'heure où j'écris c'est à dire le surlendemain). Une de mes notes les plus commentées (200 coms) m'a demandé 6 secondes !

J'ai compris la leçon, j'arrête les notes "à contenu" qui me tiennent à coeur, je resterai dans la musique, de toutes façons comme je l'ai dit j'adore ça.

Certains journalistes sont accueillis les bras ouverts quand ils se lancent dans la politiques, mais le chroniqueur musical que je suis devenu n'est pas trop compris quand il se lance dans l'évolution du climat.
Même si, à la base, c'est quand même mon métier...

Allez, sans rancune !

15/10/2021

Anniversaire

Il y a 9 ans, le 15 octobre 2012, j'allais être "sauvé par le gong".
Comme souvent du reste, le fameux gong n'étant autre pour moi que mon ange gardien, même si cela prête à sourire.

J'avais pourtant tout prévu pour avoir une retraite heureuse : 8 ans auparavant je m'étais fait construire une belle maison dans un beau petit village du Haut-Doubs qui bénéficiait d'un climat me convenant parfaitement, et j'avais tout de suite remarqué la gentillesse des gens du lieu.

Je n'avais pas prévu la série d'erreurs médicales qui un an plus tard aboutirait à la trépanation en urgence (un dimanche) de mon épouse d'alors, la privant d'une grande partie de ses fonctions.
J'avais géré son épilepsie pendant 21 ans, au prix d'une vie sans cesse aux aguets, prenant même soin de ne jamais trop m'éloigner d'une structure médicale quand nous partions en vacances.

Mais là, c'était une autre dimension. Et ma retraite que j'avais rêvée paisible tournera vite au cauchemar. Tant que travaillais, je ne me doutais de rien, mais la cohabitation 24h sur 24 c'était une autre affaire.
J'avais épousé, trente ans plus tôt, une femme, certes très influencée par sa famille et quasiment sous les ordres de sa mère, mais avec un fond gentil et plutôt doux. 
La maladie la transformera en une mégère qui fera le vide autour d'elle. Et sa trépanation la privera aux deux tiers de sa parole, ce qui contribuera à l'enfermer.
Et je serai en première ligne.

Je ne tenais pas de journal intime, j'ai fait mieux : ce blog, où je m'épanchais en direct. Et dont les notes de l'époque sont encore là, avec des commentaires réconfortants.

Si j'avais passé sans trop de casse l'année 2011, il n'en sera pas de même pour 2012.
Les disputes et scènes de ménage devenaient quotidiennes, je me réfugiais de plus en plus dans le sous-sol que j'avais aménagé pour y caser mes affaires (qu'elle appelait "mon bordel") et pouvoir écouter de la musique à pleins tubes.
Les "vivement que tu f....s le camp" se multipliaient. 

J'avais fait une TS comme on dit en 2003, ma fille m'en voudra énormément d'avoir tenté de la laisser.
Et je tenais pour elle. 
Je reconnais que je me laissais aller de plus en plus, ce qui me vaudra de sa part une phrase cinglante, prononcée en public. C'était le 20 avril. On dit que les mots peuvent tuer, là j'ai vu un moment mon pronostic vital engagé.
Bref, à partir de là j'étais "sans filet" et je me mis à déprimer. Notamment en attachant une énorme importance aux "histoires de facebook", où je me réfugiais de plus en plus.

Le 15 juillet, mon corps commence à lâcher, j'entrai dans le club des hypertendus.
Un mois après une ième scène, qui se traduira par une hémorragie nasale.
Je reverrai toujours cette image, moi qui perdais mon sang à gros bouillons et mon ex qui avait un rictus de satisfaction en refusant d'appeler les secours. C'est une voisine qui le fera. 
Moi j'étais zen, mourir de cette façon, en m'enfonçant lentement dans les nimbes, sans souffrir, me convenait parfaitement.
Mais ce n'était pas encore mon jour.

Le lendemain, sûrement contrariée par ma survie, elle fera sa valise. "Je f...s le camp, j'en peux plus d'être avec toi, c'est toi qui me rend malade".

Fort logiquement j'en déduirai (et notre médecin traitant aussi) qu'une séparation était inévitable, surtout si je voulais rester en vie...


A l'automne, ma santé ne s'améliorait pas, tant physique que psychique, et j'en arrivai à écrire ceci, en public, sur Facebook:

POST.JPG

Il ne me trouva rien.... 

Trois jours plus tard, alors que mon moral continuait son étiage, je reçus un mail de Facebook m'annonçant la création d'un blind-test de chansons, Song Pop.

A quoi tient une vie !

16/05/2021

Mon "dictionnaire amoureux" du parkinson

A comme amour. Le meilleur remède. Grâce à celui de ma femme, laquelle se met en quatre pour m'épargner le moindre effort et le moindre souci, j'arrive à supporter assez bien ma maladie. Mais gare au corollaire : quand je suis tout seul, je suis affolé et perdu.

A comme assise. Je ne peux plus m'asseoir n'importe où. Au-dessous d'une certaine hauteur, je ne peux plus me relever seul ! Si je suis chez quelqu'un j'évite systématiquement les bons fauteuils moelleux s'ils sont trop bas.

B comme bégaiement. Désormais, s'ils sont dans le bon ordre, les mots se bousculent dans ma tête, et très rapidement je bégaie. Même au téléphone.

C comme cochon (manger comme un). Mon "foyer" étant à droite, j'arrive de plus en plus mal à me servir de ma main droite. Pour l'écriture l'ordi me sauve, mais pour manger, c'est l'horreur ! Au point d'éviter les invitations à dîner en dehors des proches. En plus la diminution de ma force fait que parfois j'ai énormément de mal à couper ma viande. Voir aussi "maladresse".

C comme couchage. N'ayant également beaucoup moins de force dans les bras, j'ai intérêt à prendre la bonne position d'entrée de jeu, car bonjour ensuite pour me retourner ! Quand j'y arrive.

D comme déni. Mon tremblement se voyant de plus en plus, et ne voulant pas passer pour un alcoolo ou un drogué en manque, j'ai annoncé la couleur tout de suite. Dont à mon cousin Jean-Yves début 2019.
Quand je l'ai revu 6 mois après, il m'a dit "je croyais que c'était des conneries"...!

D comme démarche. J'avais déjà tendance à être légèrement voûté à cause d'une hernie discale mal soignée. Mais la raideur que procure cette maladie me fait désormais ressembler à Madame Bodin's mère (sans la canne). Je plains ma pauvre épouse, qui voilà 8 ans faisait connaissance de Richard Gere, et qui se retrouve avec le Père Fouras !

E comme écriture. Moi qui avais (si, si) une assez belle écriture, elle s'est progressivement transformée en "pattes de mouche", et désormais je dois le salut à mon ordinateur et ma carte bleue ! Car même rédiger un chèque relève à présent du parcours du combattant.

E comme escalier ou équilibre. La peur des escaliers, de perdre l'équilibre, est un des symptômes révélateurs.

E comme étourdissement. Voir des gens évoluer autour de moi m'étourdit. De même je ne supporte plus la foule, faire les courses le samedi dans un hyper est désormais un calvaire. Moi qui avais fêté le 1er janvier 2013 sur les Champs-Elysées !

F comme fatigue. Cette maladie fatigue énormément. Et du coup le soir je suis vanné. Pourtant pas facile de s'endormir (cause dopamine) mais une fois parti je fais le tour du cadran.

G comme gaucher. Mon "foyer" se situe à droite, et petit à petit je "vire à gauche". Par exemple, je ne tape désormais au clavier que de la main gauche, la droite devenant de plus en plus incontrôlable. Non Jean ce n'est pas de la politique ;-))

H comme m'habiller. C'est de plus en plus long, à présent il me faut un quart d'heure au minimum. Voir "kiné".

H comme honteuse (maladie) : Voir "déni".

I comme internet. Voir aussi "ordinateur". C'est en lisant quelques articles sur la maladie que j'en ai déduit ma maladie. Internet, grâce à qui je peux communiquer.

K comme kiné. Passant trop de temps à me déshabiller puis à me rhabiller, je ne peux plus y aller, alors que j'en aurais bien besoin vu l'état de mon dos.

L comme lenteur. J'ai carrément pu chiffrer l'arrivée de ma maladie au mois près ! Si, je vous jure. Grâce au jeu "song pop" qui consiste à deviner une chanson le plus vite possible. Avant ma maladie sur des séries faciles je faisais en moyenne 0.6/0.7 seconde par chanson. Puis ce fut 1 seconde, 1 et demie... Et j'ai stoppé. Mais ça m'a permis de dater le début de ma maladie : janvier 2017.

M comme maladresse. J'ai l'impression d'avoir des gants de boxe quand je veux accomplir une tâche avec mes mains, notamment le simple fait de me servir d'une fourchette et d'un couteau.

M comme manque d'air. Un des aspects de parkinson, cette sensation d'étouffer, de temps en temps. J'ai consulté une pneumologue qui m'a confirmé que mes poumons étaient en bon état, c'est donc le cerveau qui déconne. D'où :

M comme masque. Cette saloperie bleue, que l'on ne mettait pas durant la "première vague" - laquelle s'est quand même éteinte toute seule - me rend fou quand je la porte trop longtemps, car vraiment j'étouffe. Je comprends le choix de ceux qui le mettent par peur (de la maladie ou des 135 euros), ou pour se donner l'impression d'appartenir à un groupe (j'avais le "syndrome foulard" quand j'étais scout) mais on ne devrait pas l'imposer à ceux que ça rend malades plus que la maladie elle-même.

N comme neurologue. Parfaits pour diagnostiquer puis suivre la maladie. En revanche, côté médocs, ils auraient tendance à prendre un marteau-pilon pour écraser une fourmi.

O comme ordinateur. Cet engin me sauve ! Grâce à lui, je peux encore communiquer. La preuve !
 
P comme projets. Mon expérience des hits parades me fait réaliser qu'il vaut mieux ne pas en faire. Chaque trimestre me voit régresser. Heureusement ma femme est là, et je sais qu'elle tient à moi. En dehors d'elle, "les choses" ont voulu que rien d'autre' ne me retienne vraiment à la vie. Si elle n'était pas là, ne tenant pas à déchoir totalement et devenir une épave, je sifflerais la fin de la partie avant que je puisse plus le faire de moi-même.

R comme rasage. Désormais, fini pour moi le rasage de près, sous peine de coupure. J'ai fait l'emplette d'une tondeuse, qui me donne une barbe de 3 jours, que je trouve ma foi pas si mal, d'autant qu'à la télé on ne voit plus guère d'hommes glabres. Et puis de toutes façons avec le masque...

R comme raideur. C'est par ce biais que ma kiné, en 2017, a deviné ma maladie.

S comme SNCF. Entreprise que j'ai souvent critiquée dans ces colonnes. Mais que je dois à présent remercier, car si je peux encore être autonome, c'est grâce à elle. Quand ça roule...

T comme toilettes.  Je préfère ne pas entrer dans les détails, ne voulant pas tomber dans la scatologie, mais je peux vous dire que j'appréhende la toute fin de l'exercice...

T comme trembler, évidemment. C'est le signe avant-coureur principal de la maladie. C'est également un livre de Catherine Laborde qui est très instructif.

V comme voiture. C'est en 2017 que j'ai commencé à prendre peur sur l'autoroute. En 2018 je n'y ai roulé que le dimanche, et plus du tout à partir de 2019. J'en parle ici. Parallèlement, je ne roulais plus dans le sud, la "conduite-western" de là-bas ne m'ayant d'ailleurs jamais trop emballé. Puis je n'ai plus conduit du tout, la dernière fois étant janvier 2020, juste avant que je me fasse une double hernie discale.
Même en temps que passager, je supporte de moins en moins la vitesse.

Je vous embrasse.

14:49 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (8)

10/04/2021

Mes trois notes préférées

En tête je mettrai une note humoristique. Hibernatus 2 le retour écrite voilà un an, le 23 avril 2020, suite au visionnage du célèbre film où jouait De Funès. M'étant dit qu'il s'est passé autant de choses entre 1970 et 2020 qu'entre 1920 et 1970.

En second, beaucoup moins drôle. J'ai écrit Nostalgie le 18 octobre 2012, réalisant que les jours qui me restaient à vivre ne seraient pas très roses. Combien de temps dureraient-ils, ces jours, sachant que l'été m'avait apporté une sale maladie, qui pouvait m'envoyer au tombeau, au fauteuil roulant et dans le melleur des cas aux urgences ? Ce qui m'était arrivé le 14 août où je saignais comme un boeuf devant mon (ex)épouse à la mine réjouie. Sa maladie à elle l'avait rendue méchante...
Bref je ne me doutais pas un instant de ce qui allait m'arriver, et surtout de la pugnacité dont j'allais faire preuve les années suivantes, quand le soir de la publication de cette note, je m'inscrivis à un quizz musical sur facebook, song pop...

En 3ème position, une belle histoire, sur laquelle subsistera toujours un point d'interrogation : Marité, ma soeur volée écrite le 19 août 2010.

Mes suiveurs rockers seront déçus, pas de note musicale dans ce tiercé, mais je ne les oublie pas.

Je vous embrasse.

17:53 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (3)

15/01/2021

Ma famille se rétrécit...

Foutu mois de janvier....
Celui de 2019 m'avait enlevé un cousin. Frère de celui que depuis 59 ans je considère comme "le frère que je n'ai jamais eu" comme le chantait Maxime.
Je le connaissais depuis sa naissance, en 1960. C'est chez eux que je passais "mes Noëls magiques".
Pour être franc, c'est celui de la fratrie avec qui j'ai eu le moins de rapports.
Mais à une époque où "je sentais le gaz", soit juste après ma fuite fin 2013, alors que je présentais mes voeux à sa mère, ma cousine germaine qui était alors très tiède avec le déserteur de foyer que je devais représenter à ses yeux, lui a demandé à me parler, à m'exprimer les siens.
C'était la première fois...
Par ce geste il tenait, je pense, à m'accorder son soutien.
Il ne fumait pas, était sportif, ne faisait pas d'excès et ne buvait pas une goutte d'alcool.
Un méchant crabe l'a emporté en six semaines...

Ce matin, à 10h30, à quelques kilomètres du bourg cévenol où vivaient mes parents, on enterrait un autre de mes cousins. Georges.
Lui, même si nos routes ne se croisaient que tous les dix ans, je le connaissais beaucoup mieux.
Premier contact dans les années 50. Assez "houleux", car je n'avais que 4 ans, lui 11, et il n'appréciait que modérément mes crises de nerfs, dues à mon enfermement parisien. Lui avait grandi dans une belle villa de Toulon avec de l'espace.
Second contact, en 1963. A l'époque j'étais choriste et il m'avait accompagné à la guitare électrique alors que je chantais le temps de l'amour et les bras en croix. Enregistré sur magnétophone (pas encore de cassette à l'époque), je donnerais très cher pour avoir cette bande.
Nos contacts s'étaient bien améliorés !
Mon père ne l'aimait pas. Au point de me cacher qu'il habitait à quelques kilomètres de chez moi...
Pour moi il était toujours à Toulon.
Il ne l'aimait pas parce qu'il avait "osé" ne pas rempiler dans l'armée, où il avait fait 3 ans. Il était devenu marionnettiste, un métier de saltimbanque qui n'était pas bien vu dans les "bonnes familles". Il était perçu - juste après moi, météo ce n'était pas un métier dans les seventies - comme le raté de la famille.
Jusqu'au 3 avril 78.
Pendant 4 ans la moitié des gamins de France le verront bougonner en sortant de sa poubelle, il était le chien Mordicus dans 1 rue Sésame sur TF1.
Il était devenu plus "présentable" aux yeux de la famille avec ce rôle, qui lui ouvrira les portes de la profession. Il deviendra un décorateur de films renommé, et aussi sculpteur.
En 1984, il viendra me rendre visite à Embrun, et sera aux petits soins avec mon petit bébé, au point que nous le choisirons comme parrain.
Il sera évidemment là pour sa première communion, à Mende où il viendra passer une quinzaine de jours avec leur petit bout de chou. C'était en 1993, et je me souviens d'une phrase qu'il m'a lancée alors que je me montrais empressant avec une jeune collègue prénommée Nathalie :
"tu vas la lâcher ?"
Je serai de son mariage en 1995, célébré dans les Cévennes où il avait choisi de s'établir. C'est avec moi qu'il prospectera les agences immobilières de Ganges (34).

La fin des années 90 nous serons fatales à tous les deux. Sa jeune épouse va le quitter, emmenant les deux gamins à Paris.
Dès lors, il va vieillir de 20 ans. La dernière fois que je le verrai, en novembre 2001, j'aurai du mal à le reconnaître, tant il semblait "éteint". Lui qui, peu de temps auparavant, jeune papa, mordait la vie à pleine dents.
Il se retirera dans "ses" Cévennes, complètement démoralisé. Il aura deux cancers et deux infarctus.
Plus parkinson, qu'il m'annoncera en mars dernier.
Je l'appelais une ou deux fois par an, et peu à peu je sentais sa voix faiblir. En 2016 je suis passé à 10 km de chez lui. Mais ce n'était pas moi qui conduisais, et surtout dirigeais.
J'avais prévu d'aller le voir, Alleyras n'étant pas si loin des Cévennes. Quand ? Cette année, aux beaux jours, ayant enfin trouvé une dame qui garderait minou (Cédric doit comprendre...)
Oui, on le dit, mais on dit toujours ça (Jean-François Michael).

Bien sûr, je suis peiné, énormément même.
Mais pas surpris.
Tout seul dans sa maison ravitaillée par les corbeaux, loin de ses enfants, malade, dépressif, je savais que mon vieux Georges filait du mauvais coton.
Quand je l'ai eu au téléphone voilà 4 semaines, il m'avait dit "être philosophe", au vu de qu'il avait subi.
"la seule chose qui m'embête un peu, c'est de monter à l"échelle pour me coucher car mon lit est sur une mezzanine".

C'est en tombant de cette échelle que, vendredi, il a trouvé la mort...

Oui, la famille se rétrécit.