10/02/2013
Pauvre Tunisie....
Ma mère, issue d'un père Languedocien et d'une mère Franc-Comtoise, y est née.
Mon père, issu d'une famille des Côtes d'Armor mais né à Marseille (son père y était un grand professeur de médecine) y a vécu de ses 6 ans jusqu'à ses 35 ans.
Ils se sont mariés là-bas en 1936 et moi-même y est été baptisé. Je n'ai bien sûr aucun souvenir de ces deux mois de 1951 passés là-bas, mais mes cousins germains, âgés de 82 et 76 ans sont encore là pour tout me raconter.
Pendant ces années-là, jusqu'à l'indépendance, faite en douceur, une harmonie totale régnait entre les deux communautés, française et Tunisienne.
Les seules femmes voilées qu'on pouvait y voir étaient les femmes catholiques se rendant à la messe....
Rien à voir avec ce qui se passait en Algérie, où l'autochtone était traité le plus souvent avec mépris. En Tunisie, le "melting-pot" existait, et dans la cité ouvrière près de Bizerte où ont vécu mes parents, la fraternité était le mot d'ordre.
Mes parents sont partis en 1947 pour Paris. Mais ils auraient pu rester. Pas de "valise ou cercueil" comme dans le pays d'à côté, à gauche sur les atlas de géographie. Jusqu'au (sic) "printemps arabe", beaucoup de français y vivaient, sans souci.
Je sais. Lors de la présidence Ben Ali, les Tunisiens étaient baillonnés. Les chromos des plages de Hammamet ou de l'ile de Djerba passaient mal quand on savait comment les journalistes étaient traités là-bas. Mais quand même, le sentiment "anti-infidèle", ou plus précisément antifrançais n'existait pas.
Pas encore.
Puis vint le fameux "printemps arabe". Où il s'agissait de faire déguerpir un président élu à vie qui se comportait en dictateur. Cet épisode fut soutenu par la Communauté internationale, dont la France.
La joie fut de courte durée...
Quand on s'aperçut que la dictature avait laissé place à l'islamisme le plus radical, beaucoup déchantèrent.
Beaucoup d' "incidents" se produisirent. Tel par exemple ce fameux 8 août, où dans le hall de l’aéroport de Tunis-Carthage, des françaises en tenue de vacances ont été prises à partie par la police religieuse, composée d’islamistes barbus sous le regard bienveillant des forces de l’ordre....
Le régime qui applique là-bas la charia devrait pourtant savoir que le tourisme est une des activités qui rapportent le plus au pays...
Au début de la semaine dernière, un des leaders de l'opposition au régime islamiste a été assassiné.
Une courte manifestation a eu lieu vendredi lors de ses funérailles.
Mais hier, les islamistes ont répliqué, leur manifestation ayant vite tourné en cortège anti-français...
Voici dix ans, j'avais envisagé de me rendre dans ce pays où mes parents avaient passé plus du tiers de leur vie. Pour voir leur maison, les origines, quoi...
A présent, plus question...
Pauvres Tunisiens, qui ont été pendant des dizaines d'années sous la dictature Ben Ali et qui se retrouvent à présent sous la coupe de la loi coranique..
Bourguiba, réveille-toi, ils sont devenus fous !!!
Je vous embrasse.
20:57 Publié dans détripage, histoire | Lien permanent | Commentaires (2)
04/02/2013
15ème anniversaire
C'était un matin ensoleillé. Le 4 février 1998.
J'étais arrivé à Vannes depuis quelques mois, ayant laissé en Lozère ses beaux paysages, mes parents et Nathalie.
Je n'y avais pas laissé ma dépression, en revanche, et après quelques semaines d'espérance, je m'étais vite remis à mes 14 comprimés quotidiens, cockail explosif d'anti-dépresseurs, de tranquillisants et autres somnifères.
J'avais certes réussi à fuir le tortionnaire du boulot qui m'avait rendu comme ça après 3 années d'acharnement, mais Nathalie s'était découragée et hélas côté boulot j'étais toujours au fond du trou, mes nouveaux collègues - sans me le dire - commençant à en avoir ras la casquette de ce boulet venu du Sud...
Néanmoins je persistais à vouloir apercevoir le bout du tunnel un jour.
Un jour j'arrêterais mes médocs, et pourrais récupérer mon niveau, voire plus. J'aurais alors une grande explication avec Nathalie, qui comprendrait peut-être que je n'avais pas fait de "choix", et je reverrai mes parents, surtout ma mère qui avait été desespérée par notre départ.
Oui, certaines de ces prédictions s'avèreront justes.
Le jour, par exemple où je pourrai travailler à l'aise dans 10 endroits différents et y faire du bon boulot, il arrivera mais il ma faudra attendre encore 9 ans.
L'explication avec Nat, elle viendra aussi, mais trop tard.
Quand au reste....
Les vacances de février approchaient, et nous devions nous rendre à cette occasion chez mes parents.
Mon épouse avait lâchement profité de mon état pour, en octobre, obtenir un prêt en vue d'acheter un terrain afin d'y faire construire une maison. Mais le montant du prêt (un des taux les plus chers du marché, au Crédit Foncier) était insuffisant pour couvrir tous les frais et du coup nous lancions des SOS désespérés à nos familles, qui bien que pétées de tunes, nous rembarraient rapidement.
Ma mère, l'année passée, m'avait pourtant fièrement montré ce qu'ils possédaient : entre les divers livrets, les assurances-vies, les SICAV et autres, ça se montait à environ 700.000 francs soir 130.000 euros actuels.
"tout ça sera pour toi, mon fils..."
Ils s'étaient fait mettre dehors très bêtement de leur appartement. Leur propriétaire vendait, et leur demandait le tiers de leur pécule pour qu'ils en soient propriétaires. Pourtant mon père avait refusé et avaient dû quitter les lieux ! Ils s'étaient alors retrouvés dans un gourbi du centre-ville où le soleil ne pénétrait jamais.
Ma mère avait été épuisée par le déménagement et déprimait d'avoir quitté son bel F3 ensoleillé d'où elle voyait la montagne.
Elle aussi comptait les les jours qui la séparait de notre venue, elle allait enfin revoir sa petite-fille unique, qu'elle adorait.
La veille, je m'étais disputé avec elle, je demandais à mon père un petit prêt de 50.000 francs (un peu moins de 10.000 euros) , qu'il m'avait refusé. Ma mère avait pris sa défense et j'avoue que j'avais été un peu sec ce soir là...
Ce fameux 4 février, donc.
Je ne conduis plus, sauf les 800 mètres qui séparent mon domicile de l'endroit de mon travail. Je peux me le permettre, car à l'heure de l'embauche (5h45) les rues sont désertes. Pour le retour mon épouse vient me chercher.
Il fait frais, il gèle légèrement, et le ciel est constellé d'étoiles. Une belle journée s'annonce.
J'arrive, comme d'habitude, au boulot avec 1/4 d'heure de retard, je bois deux ou trois cafés pour essayer d'émerger et je me mets lentement, très lentement, au travail.
Sur les coups de 8h45, coup de fil.
C'est mon épouse.
"tu es assis ?"
Et sans le temps de pouvoir lui répondre quoi que ce soit elle assène :
"ta mère est morte"...
Certes, sa c...ne de soeur aînée lui avait annoncé de la même façon la mort de la sienne, mais pas une raison !!!
J'ignore alors comment j'arrive, tel un automate, à revenir en voiture chez moi... Outre que je n'ai pas conduit depuis près de trois ans dans la circulation, la pensée que plus jamais je ne verrai ma maman m'a complètement envahi...
Il y a un Bon Dieu pour les conducteurs du dimanche, car j'arrive à me garer sur ma place de parking.
Mon épouse prend vite les choses en main, et décide le départ immédiat, afin d'arriver le soir même.
Vous pouvez regarder Mappy, le voyage Vannes-Le Vigan (804 km) demande 10h39 actuellement. A l'époque, les routes étaient loin d'être ce qu'elles sont aujourd'hui, 13/14 heures étaient un minimum.
Il était 10h30, mon épouse avait été chercher notre fille au collège, elle prend le volant et on part.
Là encore, en 1998 les radars automatiques n'existaient pas !!
Nantes est atteinte en 1 heure, nous sommes à Niort à 13h30 !!! C'est à la "cafétéria Mendes-France" que je regarde mon épouse manger.
On n'y reste pas longtemps !!! Les 160 km qui nous séparent de Limoges sont avalés en deux heures...
Il est 16h, il nous reste la moitié du chemin à faire. La plus dure...
Mon épouse se rend compte alors qu'on ne pourra pas rellier le Gard avant demain.
Limoges est bourrée d'hôtels, je lui demande de s'arrêter là, elle refuse.
Cap au sud, donc.
Pas question non plus de faire étape à Brive, où nous sommes à 17h. Le jour décline sérieusement.
A partir de Decazeville, enfin elle consentira à essayer de trouver un hôtel. Mais ce n'est qu'à Rodez que nous trouverons quelque chose d'abordable, l'hôtel de la gare.
Pas question encore une fois de manger quoi que ce soit !
Et malgré mes 14 comprimés, je n'arrive pas à fermer les yeux avant 2 heures du matin.
Ce que j'avais tant redouté depuis des années, depuis son infarctus de 1984 est arrivé : je suis orphelin...
Tout en me demandant si je n'étais pas quelque part responsable de son suicide. Passif mais suicide quand même.
Je peux dire que désormais je connais par coeur les paroles de la vieille chanson "qui a tué Davy Moore" ...
Je vous embrasse.
14:34 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (4)
02/02/2013
Suis-je encore dépressif ?
Dépressif, pas déprimé !
Pour moi le déprimé, c'est le stade II; c'est quand on passe complètement à côté de la vie, à côté des siens, et (heureusement) à côté des salopards...
Le déprimé ne pense qu'à une seule chose : son lit. Quand va t'il pouvoir le rejoindre, son lit-refuge, pour enfin oublier la vie, pour se noyer dans les limbes du sommeil ?
Du reste l'humeur du déprimé varie selon la lumière du jour : le matin il panique, en se disant qu'il doit s'arracher à ses draps - complètement trempés par sa sueur - pour aller travailler. Puis l'après-midi, s'il le peut il s'offre une sieste, une "mini-nuit", un avant-goût de sa "vraie" nuit, celle dans laquelle il pourra de nouveau s'oublier pendant de longues heures...
Dépressif, ce n'est pas la même chose.
On appelle cet état un "coup de blues", voire "coup de calgon"...
Tout le monde est passé par là, un jour ou l'autre.
Pour moi ça se manifeste toujours de la même façon :
Alors que je vais bien (ou que crois aller bien), une nouvelle ou un fait qui ne sont pas spécialement des catastrophes, dont je sais que de toutes façons je m'en sortirai relativement rapidement, me font alors plonger dans un spleen dont j'ai le secret, et souvent me font monter les larmes.
Rien à voir avec le choc qui vous terrasse...
Comme celui que j'ai eu le 5 juin, où à bout de forces je réalisais que je ne pouvais plus faire faire face à une nouveau palier de la maladie de mon épouse, et où là je me suis effondré, me demandant pendant 1 heure et demie si je devais rester ou non dans ce bas-monde...
Non, là je n'étais pas dépressif, contrairement à ce que certains ont pu dire, mais tout simplement découragé, usé, fatigué, me sentais pris au piège.
Dépressif, je l'étais dans les années 2005/2006, où la moindre contradiction sur mon blog, la moindre remarque de mes collègues me faisait plonger.
Mais depuis quelque temps cela m'a passé.
M'avait passé.
Car ce matin, alors que le contexte de ce début d'année est disons plutôt favorable à mon épanouissement, alors que j'envisageais la journée avec joie, une nouvelle certes pas très agréable mais quand même anodine m'a fait soudain plonger.
D'un coup, même si elles ne sont pas sorties, j'ai senti mes larmes monter. J'étais parti pour jouer toute la matinée sur un jeu de chansons de facebook, j'ai tout stoppé.
Ridicule, alors que cette nouvelle n'était pas si horrible que ça, que normalement j'aurais dû faire la grimace pendant quelques minutes, non, le blues. Incapable de faire quoi que ce soit sinon faire un tour.
Sous le blizzard neigeux qui règne actuellement chez moi, pas question.
Alors bien sûr j'attends que ça passe.
Car ça passera.
Mais je m'inquiète. Cela fait des années et des années que pareille chose ne m'était pas arrivée...
Même si je sais que quelque part, cela veut dire que si je ressens cela, c'est que je suis de nouveau "vivant".
Je vous embrasse.
14:13 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (21)
28/01/2013
Alexandra
J'ai entrepris un travail de titan, à savoir numériser toutes les émissions de radio que j'avais enregistrées sur cassette, de 1982 à 1997.
Je ne pense pas pouvoir le faire pour toutes, car déjà une "sélection naturelle" s'impose à savoir que certaines bandes sont devenues inaudibles.
Ensuite, si je veux numériser mes quelques 4000 émissions, il me faudrait 3000 heures de boulot, soit à raison de 1h30 par jour (déjà énorme) quelques 7 années !
Outre que je ne sais pas (lol) si je vais durer encore 7 années, je finirais très vite par me lasser...
Alors je numérise d'abord ce que j'estime être mes "meilleures" émissions. Par chance, sur le moment je me notais avec des étoiles, donc là il me suffit de prendre les 5 étoiles, après on verra par la suite.
Parmi ces 5 étoiles, je suis tombé sur un talk-show (et oui voici 30 ans ça existait déjà en radio) qui s'intitulait "studio 104", le titre étant choisi par rapport à la fréquence de la radio !!
J'animais cette émission avec une jeune femme prénommée Cathy, deux tempéraments explosifs qui donnaient du punch à l'émission. Car je dois le dire, en dehors de l'antenne on ne s'entendait pas du tout !!
En principe je m'efforcais d'être cool dans cette émission, de ne pas "casser" les gens même si je 'étais pas d'accord avec eux. Je recadrais quand même quand il le fallait, notamment quand il s'agissait de politique.
L'exemple qui m'avait le plus frappé, c'est le président de l'association philatélique de Gap. J'étais moi-même philatéliste (depuis 1963) et je m'étais dit que cette émission était pour moi.
L'heure d'avant, j'avais été chez un ophtalmo, qui m'avait presrit des lentilles sans trop se soucier du service après-vente !! De sorte que ma lentille était rentrée ce matin-là à l'intérieur de mon oeil et que j'avais demandé une consultation en urgence.
Mais le praticien ne l'entendait pas de cette oreille, et me jeta en me disant ces mots:
"vous avez EXTORQUE un rendez-vous en pleurant chez mon assistante, pas d'accord, vous passerez un autre jour... de toutes façons j'ai un rendez-vous urgent !!!"
C'est donc avec une lentille derrière l'oeil que je me préparais à discuter philatélie...
L'usage était qu'on préparât l'émission 20 mn avant, et je vis alors arriver le président de l'associaton... qui n'était autre que .... mon ophtalmo !!!
Blême il s'apprêtait à tourner les talons, quand j'allai le rassurer :
- Comme vous je suis bénévole, mais j'ai un certain professionalisme. Quand j'anime je laisse mes soucis de côté, les auditeurs n'ont rien à fiche de ma vie.
Il parut rassuré, me disant "je n'avais pas fait le rapprochement entre Patrick Cicatrice d'Embrun, et "le" Patrick de la radio...
L'émission se passa très courtoisement, et après, il vint me voir en disant "merci, effectivement vous avez ça dans la peau... Passez tout à l'heure dans mon cabinet, je vais vous arranger ça..."
Mais je dois confesser que lors d'une émission j'ai "cassé" un couple....
Pas brisé je vous rassure, mais vraiment cassé.
L'histoire commence en septembre 1982, alors que je fais de la radio que depuis 3 mois.
J'avais l'habitude de recevoir des invités dans une émission années 60/70, et ce jour-là c'était une jeune femme prénommée Alexandra.
Ce n'était pas la première jeune femme (ou jeune fille) que je recevais mais cette fois une sorte de courant passa entre nous.
J'eus l'honneur de la raccompagner chez ses parents le soir même, lesquels me trouvèrent "très correct" aux dires de la demoiselle.
Puis on se revit en boîte, et ma foi pendant les "séries tendresse" que mon copain animateur rallongeait chaque fois qu'il me voyait en fort galante compagnie, le courant passait de plus en plus. Et quand elle me prit la main pour regagner nos fauteuils, le roi n'était pas mon cousin !!!
Puis, pendant une semaine, je restai sans nouvelle. A une époque où le portable n'existait pas, je n'estimais ça trop grave, mais j'attendais quand même assez fébrilement qu'elle se manifeste....
Un mardi était prévu - de longue date, je précise - un "studio 104" débat avec d'un côté la MRJC (mouvement régional de la jeunesse chrétienne) et de l'autre une assocation similaire mais athée.
Quand je vis arriver les deux représentants de la MRJC, j'eus à peu près la même réaction que l'ophtalmo !!! Envie brutale de tourner les talons.
C'était Alexandra, qui tenait par la main un jeune homme, qu'elle présenta comme son fiancé...
Je viens de réécouter l'émission.
Je me rends vraiment compte que le "5ème pouvoir" peut vraiment détruire...
Je n'ai cessé de tirer à boulets rouges sur le jeune couple, en leur posant des questions les plus vachardes qui soient... A la grande joie des autres, qui n'en demandaient ppas tant , sachant en plus que j'avais été louveteau et scout !!!
Cathy me regardait bizarrement, et durant les chansons, je me levais systématiquement de mon siège pour m'isoler au fond du studio... Je ne tenais pas à parler à quiconque.
Au générique de l'émission, le "fiancé" vint vers moi, avec des intentions pas très "catholiques"... Il était plus grand que moi mais dans ma rage, j'étais vraiment prêt à en découdre.
Alexandra s'en aperçut, arrêta son fiancé et le pria d'aller dehors et me dit, honteuse :
"Pardonne-moi Patrick.... je ne savais pas que c'était à ce point-là..."
Ce soir-là, pour parcourir mes 41 km, ma GS mit 18 minutes...
Et de ce jour, je resterai longtemps, très longtemps, avant de déclarer ma flamme... Exception faite de Mme Cicatrice qui, un an après, prendra les choses en main, en dansant langoureusement dès le premier soir, m'embrassant dès le deuxième soir, et on "concrétisant" le surlendemain. Pas très romantique tout ça !!!
Je vous embrasse.
13:59 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (4)
24/01/2013
FLORENCE
Tout le monde est à Roissy en ce moment pour accueillir Florence Cassez, otage (oui, c'est le nom qui m'est toujours venu à l'esprit) du Mexique depuis 7 ans.
Depuis hier, c'est comme à la Libération : les français ont toujours soutenu sa cause...
C'est beau ;-)
Il y a pile deux ans, combien étaient-ils à demander sa libération, sur la Toile ? Combien étions-NOUS, car je me félicite d'avoir hurlé à l'époque sur mon blog :
Je n'avais eu qu'un commentaire, celui de Christel.... Sans doute que les autres n'approuvaient pas tellement cette sortie contre un soi-disant pays "ami"... ?
Ou tout simplement avaient-ils eu la trouille ???
Je vous embrasse.
13:53 Publié dans beaux moments, détripage | Lien permanent | Commentaires (10)
21/01/2013
Je me suis souvent demandé....
.... Pourquoi on cherche à séparer ceux qui se sont enfin trouvés....
C'est un extrait d'une chanson de Richard Anthony, parue en 1965.
De 1965 à 2013 je vois que les choses n'ont pas changé. L'Amour suscite de telles jalousies chez les proches que ceux-ci, à force de taper à bras raccourcis sur les couples qui se forment, avec différentes manières, allant du harcèlement à la coupure des vivres, les font bien souvent craquer.
Ma vie est jonchée d'exemples. Pas une fois où je n'ai été obligé de me battre pour sauver mon couple, qu'il soit légitime ou non...
• 1970. Une note qui vous a énormément plue, Premier baiser, Première rupture, où j'étais tombé amoureux d'une jeune fille du Haut-Doubs. Nos parents respectifs s'étaient élevés avec force contre nous, contre cette "tocade d'un été"...
Pour moi, c'était le refus de mon père de me payer le billet de train de Pontarlier à Paris aller-retour pour la revoir durant les vacances de la Toussaint (j'ai alors pris tout le monde de court en gagnant le prix de ce billet en allant faire les vendanges à Bordeaux - ce qui me vaudra une hernie discale 40 après mais je ne regrette rien).
Pour la famille de la jeune fille, ils l'ont carrément mise en pension au collège...
Après 18 jours de vendanges sous le cagnard, je ne l'ai vue que deux minutes à travers une grille :(
• 1972. Rencontre de ma première épouse, Mireille. Elle avait 16 ans, moi 21. Au début ça s'était bien passé, car le beau-père (qui était mon supérieur hiérarchique à l'époque) avait dans l'idée que je rentre dans son équipe après mon service militaire. Il était très mal vu de ses autres collaborateurs, et le fait d'avoir un "allié" dans les deux sens du terme le rassurait.
J'ai eu beau lui dire que je n'étais dans son équipe qu'en affectation provisoire, que mon affection définitive était Roissy, il a fait croire à mes parents que lui, simple ingénieur de travaux mal noté pouvait dicter sa loi aux grands pontes de la Direction, et du coup ceux-ci ont déménagé pour venir me "rejoindre"...
Alors que moi, après mon srrvice militaire, j'ai fait le chemin inverse ! Comme prévu.
Sauf que.... à Paris je n'avais plus de "chez moi" et que j'ai dû loger dans une chambre de bonne de 4 mètres carrés sans chauffage...
Mais là n'est pas mon propos. Tout alla bien jusqu'à ce que nos deux pères arrivent à se détester. C'était, je m'en souviens, fin décembre 1975.
A partir de cette date les jours de notre petit couple étaient comptés.
La manière ? Simple, nous faire bouffer de la vache enragée. En nous forçant à prendre des leçons de conduite tous les deux (chères) afin de passer nos permis (un seul aurait suffi), puis de nous vendre une épave comme voiture, qui nécessitera....27 passages chez le garagiste !!!
Nous avons tenu le régime pâtes-thon en boîte pendant 4 ans. Au bout duquel ma jeune épouse - qui avait été obligée de bosser en usine ! - a fini par craquer.
J'ai attendu 22 ans avant d'aller voir sa mère, qui m'a confirmé qu'effectivement son mari avait, avec mon père, tout fait pour que le couple casse....
• 1983. Rencontre de ma seconde épouse, Mme Cicatrice donc. Cette fois mes parents étaient d'accord. Mais pas les siens, qui n'admettaient pas que leur "femme de ménage" (ils la considéraient ainsi, la faisant même travailler au noir dans l'entreprise familiale) la quittent pour un fonctionnaire, et parisien en plus !!! Dès le premier jour ils me l'ont fait comprendre, m'obligeant même à aller chez le coiffeur, jugeant que je ressemblais à un hippie !
J'aurais dû me méfier, car déjà, 9 ans plus tôt, ils avaient éjecté un prétendant sous le prétexte non déguisé qu'il n'était pas " de leur classe"... Lui avait cédé et s'était engagé dans l'armée pour cacher son chagrin.
Moi j'ai résisté. Pendant 6 ans. Quand j'ai vu qu'ils ne supportaient pas notre fille, et que la seule fois où nous avons demandé à sa grand-mère de la garder 8 jours (8 jours sur une vie, à comparer avec ce que font la plupart des grand-mères !!!! Pour ma cousine germaine, ce fut 5 petits-enfants à demeure pendant près de dix ans !!!) afin d'aller en vacances au Canada, il nous fut signifié que "ce n'était plus la peine de nous demander la même chose désormais"...
Moi j'ai alors abandonné, et je dois dire que si je fais remonter la rupture de mon ménage à Noël 1990 (quand chère et tendre avait jeté mes parents dehors) je pense que le travail était bien entamé depuis l'année précédente.
Aujourd'hui nous cohabitons, mon rôle étant plus celui de chauffeur, d'aide-soignant et d'orthophonisite à plein temps que celui de mari...
• 1992. Le truc totalement imprévu. Moi qui m'étais accommodé de la chose, qui côté carrière venais de monter un échelon supplémentaire, moi qui "roulais pépère sur l'autoroute de ma vie" (Garou), me tombe alors dessus un coup de foudre incroyable : Nathalie.
Nathalie était sous la totale emprise de sa mère, une femme aigrie au possible, que son mari avait fini par quitter. Son credo (à la mère) était "les hommes sont tous des porcs et ne pensent qu'à une seule chose... Credo que Nathalie avait fini par adopter. Sa mère avait soigneusement écarté tous ceux qui osaient s'approcher de sa fille et en ce bel été 1992 avait jusque là complètement rempli sa mission...
Mais boum ! Les coups de foudre ne se commandent pas, et Nathalie tomba elle aussi dans le péché, à savoir - horreur absolue - d'oser aimer un homme marié.
La plupart de mes lecteurs le savent mais j'ai lutté pendant 6 mois contre "ce sentiment impie" bien que d'une part, tout était fini entre Mme et moi depuis plus de 5 ans, et que surtout Mme m'avait cocufié par deux fois avec deux voisins d'immeuble, dont un collègue !
Bref, Nathalie fut tiraillée sans arrêt entre sa mère et moi, d'autant que la mère la jouait facile, j'étais "un homme marié" !!! Et au moment où j'ai failli emporter la partie, nous arriva dessus un chef tyrannique qui tomba sous son charme et devant son refus de "passer à la casserole'" passa l'intégralité de son temps à nous persécuter et nous transformer tous les deux en parfaits zombies, bons pour la poubelle.
Et bien sûr à nous faire muter ensuite chacun à un bout de la France...
Je mettrai 15 ans à m'en remettre... Mais elle, 'en est-elle remise ?
La chanson de Richard Anthony se termine par :
Mais un jour, il faudra payer....
Ca s'est vérifié pour moi dans tous les cas de figure. Tous ceux qui ont essayé de m'empêcher de vivre une histoire d'amour ont eu certains "problèmes" par la suite...
• Brigitte a fini par épouser un paysan (ou plutôt ses terres) mais a quitté le Haut-Doubs pour la Vendée... Alors que moi j'étais décidé à me faire muter à Besançon... Eux qui voulaient l'avoir auprès d'eux !
• Le père de Mireille est mort subitement d'une rupture d'anévrisme, quelques années après le divorce avec lequel il a dû prendre son pied, à l'âge de 54 ans...
• La mère de Chère et tendre elle aussi est décédée soudainement sans signe avant-coureur voilà 17 ans, à peine un peu plus âgée que moi.
• Quand à la mère de Nathalie je préfère ne pas en parler...
Tout se paye dans la vie...
Je vous embrasse.
12:58 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (6)
14/01/2013
"mon vieux"
Celui de Daniel Guichard.... qui aurait pu être le mien...
Dire que j'ai passé des années
A côté de lui sans le regarder
On a à peine ouvert les yeux
Nous deux.
J'aurais pu c'était pas malin
Faire avec lui un bout d'chemin
Ça l'aurait peut-être rendu heureux
Mon vieux.
Mais quand on a juste quinze ans
On n'a pas le cœur assez grand
Pour y loger toutes ces choses-là
Tu vois...
L'histoire commence début 1962. J'avais 11 ans. Depuis bien longtemps entre ma mère et lui l'amour était passé, ils se contentaient de cohabiter. Mon père aimait les femmes, et ma foi ma mère s'en fichait, pourvu qu'il ne quitte pas le foyer !
Il bossait au ministère de la marine, et là-bas se trouvaient des objets encore inexistants dans le commerce, comme la photocopieuse, le décadry, ou alors le télé-imprimeur.
Seuls les militaires pouvaient, à cette époque, disposer de cet engin-là...
C'était plus qu'une simple machine à écrire, ou pouvait dialoguer entre deux machines, du moment que ce dialogue ait lieu entre les services des armées. Les dialogues étaient le plus souvent des messages codés, mais parfois ça pouvait prendre une autre tournure.
Et c'est ainsi qu'un jour mon père a été amené à dialoguer avec une Brestoise, Renée L. Elle avait 6 ans de moins que lui (l'idéal d'après les statistiques) et peu à peu des dialogues autres que militaires eurent lieu entre mon père et la jeune femme. ils commencèrent à parler du temps qu'il faisait, puis de sujets variés comme l'opéra, et peu à peu ces dialogues se firent plus personnels, prenant une tournure de plus en plus confidentielle.
Et encore plus...
C'était une chose impensable en 1962, mais les deux tombèrent amoureux l'un de l'autre rien qu'en dialoguant ! Une idylle se noua entre eux, et bientôt je vis mon père aller bosser le samedi matin. Prétextant une gratification en heures supplémentaires, alors que la marmite avait chez nous énormément de mal à bouillir.
Je peux situer très exactement ce moment : octobre 1962. En novembre il nous acheta la télé (4.000 francs de l'époque, soit près de 5.000 euros actuels) puis pour Noël il me couvrit de cadeaux. Il prétexta l'obtention d'un prêt inattendu...
Quand, en 2006, je récupérerai ses affaires après sa mort, je ne verrai nulle trace de de prêt...
Alors il alla s'inventer des missions bidon.
A Brest, évidemment.
J'imagine que le jour de leur première rencontre dut être magique.... Ils se virent deux ou trois fois avant les grandes vacances. Ils s'écrivaient en Poste restante (j'utiliserai aussi ce moyen) et mon père blémit lorsqu'il s'aperçut que la poste la plus proche de notre location Ardéchoise du mois d'août se trouvait à 5 km ! Heureusement que Sarkozy et sa RGPP n'étaient pas encore passés par là car sinon il lui aurait fallu multiplier la distance par 3 voire par 4 !!!
Ils s'écrivaient tous les jours, si bien que j'eus l'honneur de faire 10 km à pied tous les matins afin qu'il puisse récupérer son précieux courrier. Les prétextes ne manquaient pas : "aérer le petit" (je venais de passer 3 semaines à Toulon et j'étais hâlé comme pas possible !), aller chercher du pain et surtout acheter ses cigarettes.
J'aurai pas mal marché cet été-là. Sans compter que moi aussi j'étais amoureux, mais en incubation. Le virus m'avait frappé mais je ne saurai qu'un mois plus tard...
Après une année scolaire 1963/1964 remplie de missions, mon père risqua le tout pour le tout, c'est à dire passer un mois avec elle.
Et moi...
Et pour cela forger un scénario incroyable !
Je le raconte là : http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/08/23/commen...
L'amour vous fait élaborer des stratagèmes inimaginables...
L'année d'après, s'étant séparés, il m'expliquera tout de A à Z, mais j'avoue que je n'eus pas la réaction qu'il souhaitait.
J'avais juste 15 ans et le coeur pas assez grand pour y loger toutes ces choses-là, je crois...
Je vous embrasse.
17:41 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (3)
07/12/2012
Entre crises et scènes
Je ne mets pas cette note dans la catégorie "détresse", parce que - pour l'instant du moins - je pense que je vais pouvoir supporter la chose durant les deux semaines qui me restent avant d'aller voir ma fille en Bretagne.
Mais j'avoue que depuis la Toussaint (pile la Toussaint, j'ignore pourquoi) Chère et Dure m'en fait voir de toutes les couleurs.... Ca alterne entre débuts de crises d'épilepsie où je prodigue alors toutes les attentions nécessaires à Madame afin qu'elle reprenne ses esprits, et crises d'hystérie, bien plus que des "classiques" scènes de ménage....
Ca donc commencé le 1er novembre, et là pendant 6 jours ce fut hystérie sur hystérie, au point que j'en arrivai à demander de l'aide à ma fille, qui se proposa de la prendre chez elle quelques jours, puis elles reviendraient ensemble où ma fille resterait elle aussi quelques jours.
On est donc le 22 novembre, et il reste 4 jours avant que l'on prenne l'avion pour Porto.
Ces 4 jours je les redoutais, mais apparemment il semblait que Chère et Dure était redevenue raisonnable, RAS.
Puis ce fut Porto, où peu à peu j'arrivai à me reposer pendant la semaine où nous étions là-bas.
Retour sous la neige ici, ce qui nous bloquait quelque peu.
Et depuis, ça recommence. Madame fait de l'acrobatie en montant sur la table pour accrocher ses plantes au plafond.
Pire, Madame - sans me prévenir - veut changer d'ampoule dans la cage d'escalier, et bien sûr se casse la figure. Comme si elle cherchait vraiment à se casser quelque chose. Là elle s'en tirera par un gros hématome.
Avant-hier, début de crise d'épilepsie (en principe ça va avec) et par miracle je suis arrivé à la "récupérer"...
Hier, Madame a vu du Pays : matinée à Pontarlier en taxi aller-retour pour voir sa psy/orthophoniste (pour moi elle est plus psy qu'orthophoniste), puis deux heures au village d'à côté pour voir le toubib, poster un colis et voir la kiné. Ca aurait dû la calmer !
Mais non... Par trois fois hier soir elle est venue dans ma cave en catimini voir ce que je faisais !
Ce matin, la neige recommence, sur des sols déjà verglacés. Aux 14 cm sur les champs (1 cm de glace sur les routes) vient s'ajouter un manteau neigeux de plus en plus dru.
Par ma fenêtre je regarde la route, qui re-blanchit, et où aucune voiture n'ose s'aventurer.
Mais voilà. Madame tient absolument à faire des courses à Pontarlier ! Alors que la dernière fois lors d'un créneau inespéré, nous étions allés là-bas, et je lui avais dit "prends tout ce qu'il te faut car on n'est pas près de revenir...."
Bien sûr, pas question de s'aventurer sur une patinoire avec en plus le blizzard, et une voiture peu fiable (elle m'a déjà laissé 3 fois en rade au cours des 6 derniers mois).
Alors c'est l'hystérie qui revient. Avec les grands gestes habituels : feuilles de maladie déchirées, envoi de divers objets en l'air... Et bien sûr le fameux "je fous rien"....
En ce moment, j'entends les portes qui claquent dans tous les sens...
Je ne vais quand même pas appeler ma fille une nouvelle fois !!
J'avoue que je me demande comment je tiens. Une amie du Net m'a confié hier soir qu'à ma place elle aurait depuis longtemps pété les plombs.
Moi c'est par la tension que c'est sorti. Mais j'avoue que je me pose de plus en plus la question de savoir si ça vaut la peine de le prendre, ce comprimé quotidien..
J'étais si bien à l'hôpital !
Je vous embrasse.
11:12 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (4)
08/11/2012
la paix pour 285 euros....
Mes deux dernières notes (en dehors de la "musicale") ont dû quelque peu en effrayer certains, aussi viens-je vous rassurer ! Depuis que mon épouse sait qu'elle va voir sa fille, tout est rentré dans l'ordre.
Le soir même, elle dormait comme un bébé...
Comme le prétexte de la dispute avait été quelques travaux à faire dans la maison, je m'en suis occupé hier, avec l'aide d'un jeune chômeur recruté via l'ADMR (travail "légal" donc).
Moi j'ai fait les travaux qui ne dépassaient pas mes compétences, à savoir aller en ville et acheter un mitigeur de bonne qualité pour pas trop cher, puis enlever l'ancien et réinstaller le nouveau (quelques tours de pince à donner).
Le jeune (qui s'appelle Patrick) a donc - très lentement il est payé à l'heure - effectué les travaux de menuiserie et d'électricité qu'il y avaient de plus urgent.
Pour 285 euros (182 de billets de train, 46 de mitigeur et 57 de main d'oeuvre) j'ai la paix, je revis dans une atmosphère qui devient celle qu'elle aurait dû toujours être : familiale.
Je n'ai plus peur de descendre dans la salle à manger le matin, n'y d'y remonter après avoir été sur l'ordinateur, chère et tendre ne me demande plus le détail de tout ce que j'y ai fait, et je ne suis pas accueilli le matin avec la soupe à la grimace.
Mon appareil à mesurer le stress peut en témoigner :
18 de tension samedi, 14 dimanche (accalmie), 16 lundi et de nouveau 18 mardi matin...
Ce matin, 13/10 !!!!
Je n'enlèverai pas la note "mon épouse veut-elle me tuer", sachant bien qu'elle ne plaît pas à tout le monde. Je pense, à partir du moment où je ne diffame personne, avoir le droit d'écrire ce que je veux sur mon blog.
Du reste, c'est ce que m'avait dit la psy de l'hôpital d'Ornans où je suis resté 15 jours, que j'étais surtout là pour me protéger d'elle, et que je pouvais rester jusqu'à mon départ en vacances, soit 5 semaines. Au départ j'y étais arrivé pour hémorragie due à ma tension, mais celle-ci était restée normale - sans médicament, ceux qu'il me donnaient était des placebos... - jusqu'à l'avant-veille du dépert où elle était tellement remontée en flèche qu'il avait fallu changer le médicament (en gros m'en donner un "vrai" !!!)
Je ne vous cacherai pas que durant l'absence de mon épouse je ne vais pas vivre ici comme un moine. Non, pas ce que vous pensez, je n'ai absolument pas l'intention de faire des folies de mon corps ! Mais plutôt du tourisme !!! Je pense m'octroyer 48 heures de balade en train grâce à ma carte Senior, du vendredi au dimanche. J'ignore où je vais atterrir (j'ai une petite idée), mais je vous tiendrai au courant. Moi aussi j'ai besoin de "vacances" !!!!.
Les "voisins du nord" ont trouvé la parade en prétextant de découvrir un blog qu'ils lisent en fait depuis 2007, moi je ne peux pas couper les ponts avec mon épouse !!!
Enfin bref, retenir de tout ça que ça va mieux....
Je vous embrasse.
11:32 Publié dans détripage, moi, psy | Lien permanent | Commentaires (5)
18/10/2012
Nostalgie....
Un couple d'un certain âge. Lui veut rester à la maison, mais elle tient absolument aller à la "Foire de Saint Luc".
Lui la connaît cette foire, pour l'avoir arpentée l'an passé : 4 km de stands de marchands de fringues. Bref une foire "pour les femmes", ennuyeuse et fatigante. 4 km à piétiner, merci !
Mais elle insiste. En plus c'est son anniversaire !
Alors ils y vont. 18 km de bagnole pour faire plaisir à Madame.
Il la laisse au début de la foire, "rendez-vous dans une heure", lui lance-t'il...
Une heure à perdre. Où va-t'il aller ? Pas grand-chose à visiter dans cette ville...
Et soudain, l'envie le saisit.
Il reprend sa voiture, sort de la ville et parcourt une petite dizaine de kilomètres. Oui, à chaque fois qu'il allait dans cette ville (environ 3 fois par semaine), il était à 10 minutes de ses souvenirs.
Il s'arrête dans un village. Un de ces villages-rues, kilométrique, comme il s'en fait pas mal dans la région...
C'est la première fois depuis 42 ans qu'il ose.
Qu'il ose s'arrêter dans le bas du village.
Oh oui, dix ans auparavant, il y avait été en gîte, mais d'abord c'était dans un nouveau quartier, de plus il était complètement bouffé par une histoire d'amour impossible (il pensait en avoir encore l'âge, des histoires d'amour...) et surtout, surtout, à pied il n'avait jamais dépassé l'Eglise, en plein milieu.
800 m d'un côté, 800 m de l'autre. La "Vraie" frontière, celle avec la Suisse se trouvait à 2 km, pour lui, c'était là la véritable limite à ne pas franchir. Souvenirs, attention danger...
Le vieux monsieur va regarder alors un banc de pierre, près d'un arbre. Ils n'ont pas changé, peut-être l'arbre, qui a quand même 42 ans de plus...
Une larme lui vient, qu'il chasse vite.
Puis il remonte doucement le village. Village en plein travaux. Il remonte jusqu'à une maison, devant laquelle il reste un bon moment. C'était là que, 42 ans avant, il était en location avec sa mère.
Il remonte encore, jusqu'à une autre maison, un peu plus haut. Là se trouvait une épicerie jadis, une épicerie où une jeune fille travaillait pendant les vacances. Elle s'appelait Brigitte.
Une jeune fille qui, chaque soir, dévalait la rue pour aller manger à toute vitesse, et rejoindre son amoureux. ils s'aimaient comme peuvent l'être deux gamins qui découvrent l'amour, elle 16 ans lui 19...
Elle lui apportait toujours une grappe de raisin, un rite pensait-il. Ainsi leurs baisers avaient le goût de raisin !
C'était sans doute un de ces "amours de vacances" qui font la joie des paroliers de chansons, mais pour eux, c'était autre chose : la première fois. Non, pas la première fois que beaucoup peuvent penser... Nous étions je le rappelle en 1970. La première fois pour tous les deux de connaître ce sentiment, de sentir le coeur et le corps de l'autre contre soi, qui battaient comme des fous.
Ils n'avaient jamais appris à embrasser quelqu'un du sexe opposé, mais apparemment ils étaient très doués, car cela durait parfois longtemps, très longtemps, et comme tous les amoureux, ils étaient seuls au monde.
Pas toujours. Un jour ils avaient participé à un feu de camp, où avait lieu "l'élection du plus beau couple de l'année". Ils avaient voulu, par bravache, s'inscrire, avec des "vrais" couples de tous âges, des couples bien établis. Ils n'avaient aucune chance, pensaient-ils mais ils s'en fichaient un peu...
C'est transis de froid et serrés l'un contre l'autre qu'ils entendirent leurs prénoms : ils avaient gagné ! Leur jeunesse avait ému le jury...
Puis ce fut la séparation. A son tour elle partait en vacances. Ils se promirent de se revoir, et bien avant l'année d'après. Il ne savait pas comment, mais il y arriverait.
Quand il vit la voiture s'éloigner, et descendre vers la vallée, le jeune homme ne pleura pas.
Non, il tomba malade, terrassé par la fièvre, une fièvre qui devait le clouer au lit trois jours et trois nuits...
Puis ce fut lui qui dut rejoindre la grande ville.
Ils s'écrivaient tous les jours, souvent en cachette car leurs parents étaient contre cette "fréquentation". Ses parents à lui parlaient de "petite paysanne", ses parents à elle parlaient du "hippie de la ville" (car il portait la barbe !)
Des mots maladroits, qui peuvent faire sourire, mais des mots sincères...
Il accomplit un exploit hors du commun pour pouvoir revoir sa belle.
Mais ses parents (à la belle) l'avaient mise en pension, pour la "punir" d'avoir osé fréquenter un "touriste". Et aussi pour éviter des éventuelles retrouvailles.
Ils ne se virent que durant 2 minutes à travers des barreaux... Ils ne purent même pas s'embrasser.
Plus tard, elle épousera un paysan qui avait de la terre et du bétail, comme ses parents.
Lui épousera la fille d'un fonctionnaire, comme son père.
C'était dans l'ordre des choses.
Le vieux monsieur regarda sa montre. Il lui restait 20 minutes. Juste le temps de descendre rejoindre son épouse qui l'attendait, "en bas".
Comme à chaque fois, il eut un haut-le-coeur en passant devant le collège des Augustins. Car vous avez deviné que le vieux monsieur, c'était lui...
C'était moi, tout à l'heure.
Je vous embrasse.
18:32 Publié dans ceux que j'aime, détripage | Lien permanent | Commentaires (10)