19/03/2013
Mes sacrées bronchites
Depuis un mois, je tousse et je crache. Je carbure actuellement à l'antibilotique puissant, 1.3 g 3 fois par jour. Mais je sais qu'autant pisser dans un violon, ça ne me guérira pas, j'en ai encore pour 1 mois, c'est le tarif chez moi :(
Tout a commencé en novembre 1970. Une bronchite qui a duré jusqu'en avril ! Au départ un simple rhume, puis rhino-pharyngite et bronchite. A cette époque, j'étais à la fac de Jussieu, alors en pleins travaux, et j'avalais de l'amiante à qui mieux mieux !!! Ceci explique cela...
Ma plus méchante fut celle de février/mars 1993. J'en parle un peu au début de mon blog, et cette fois-là, j'ai été à deux doigts de mourir. Je refusais d'aller à l'hôpital parce que... je refusais de me faire arrêter !!! Nous n'étions que trois à un moment, et je savais que si je m'arrêtais, les deux autres collègues se taperaient double ration de taf, et pour des raisons diamétralement opposées, m'en voudraient alors à mort. Alors je préférais bosser avec mes antibiotiques et de la cortisone administrée en piqûres 3 fois par jour... je ne dus mon salut qu'en pouvant me permettre de poser du congé... annuel !!!
Je me souviendrai toujours de ce qui était devenu une broncho-pneumonie, car, je verrai pleurer mon épouse devant ma maladie. Ce sera la seule fois où je la verrai faire ça...
Il faut aussi que je fasse attention aux dates ! Car une bronchite chopée en avril peut dégénérer.
Telle celle de 2008, où, presque guérie début mai recommença de plus belle pour perdurer jusqu'à la fête nationale ! Mon allergie au pollen avait pris le dessus.
Pour la première fois de ma vie, je demanderai du congé de maladie au "bon" docteur Estève, lequel m'octroya "généreusement" UNE journée, avec comme motif "allergie" !!!!
Même mon chef de l'époque en a rigolé, aménageant mon tableau de service pour que je puisse prendre le repos nécessaire
Une qui m'a pas mal marquée aussi, c'est une contractée pendant mon service militaire, en décembre 72. Le "jeu" consistait à nous faire doucher sans nous sécher les cheveux, et de nous mettre au garde-à-vous pendant 20 bonnes minutes. Et comme il gelait souvent, le résultat ne s'est pas fait attendre.
J'ai pu apprécier à la fois la solidarité entre "bidasses" qui évitait aux plus touchés de répondre à l'appel de 22h en se mettant entre deux lits, et l'abjection des "petits gradés" qui nous faisaient un chantage immonde : "vous demandez à voir le médecin, soit. Mais si vous avez moins de 38°, au trou !"
Une des seules choses que Chirac a fait de bien, supprimer cette saloperie.
La dernière fois, c'est un virus de Tahiti qui m'avait frappé en septembre 2011. Mon cousin/frère Jean-Yves et sa petite famille en revenaient (à ma grande joie !) apportant dans leurs bagages ledit virus, en tant que porteurs sains. Ecoutant Jean-Yves je crus bon de me soigner au début au chlorure de magnésium :(
Ignorant que ce produit était essentiellement utilisé à titre préventif et non curatiif. Je fus malade à tel point que c'est mon épouse qui dut conduire depuis Guéret jusqu'ici !!!
Cette bronchite-là durera presque jusqu'aux fêtes...
Donc je sais que normalement, si mes comptes sont justes, j'en ai jusqu'à mi-avril ! J'espère qu'ils ne le seront pas car c'est justement à cette date que je partirai en vacances, que je ne tiens pas à gâcher avec la main devant ma bouche en permanence !!!
Je vous embrasse.
18:11 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (10)
15/03/2013
Un décompte qui fait peur
Que sont mes amis devenus ? dit la chanson...
Je me suis risqué ce matin, à la suite d'un coup de fil de mon épouse, à faire le compte de mes amis.
Attention à ceux qui me lisent et pourraient s'offusquer, si j'ai - et notamment parmi mes lecteurs - beaucoup de gens qui m'aiment bien, je prends le terme "ami" dans son sens franc-comtois "manger une tonne de sel avec lui"...
Enfin pas à ce point-là quand même...
Donc coup de fil à mon ami Bernard, que je déconseillais fortement à mon épouse.
Elle n'a pas eu tort, elle s'est faite poliment envoyer sur les roses par son épouse à lui après une conversation très courtoise de quelques minutes.
Il est vrai que j'ai mes torts là-dedans, avec mes plaisanteries au second degré que les gens n'apprécient pas toujours, et je n'avais pas tenu compte du calvaire que vivait cette femme, ne pouvant sortir qu'en fauteuil roulant. Moi j'ai bien ma tension, mais ça n'est pas si handicapant. Ca peut être mortel, en revanche !
Bernard était mon ami (oui, je crois que je peux oser l'imparfait après deux coups de fil de ce genre) depuis 1965... Et oui, 48 ans que lui et moi nous étions connus à Brest.
Mon premier ami fut un Corse. François Santini, un Corse d'Ajaccio, avec qui j'ai fait les 400 coups entre notre 6ème et terminale. Notamment mai 68 oui lui et moi tenions un "faux stand" dans la cour de la Sorbonne, pour railler nos aînés qu'au début nous ne prenions pas trop au sérieux. Ensuite on a changé, moi je suis devenu gauchiste, lui est entré dans la Police puis est devenu membre du GIGN pour finir avec le grade de commandant.
Je me souviens de ces expressions, de ses réflexions sur son (beau) pays et de l'engueulade qu'il m'avait passée quand il avait vu que sa jeune soeur n'était pas insensible à mon charme de l'époque.
"Chez nous, les femmes Corses ne se marient qu'avec des Corses... Sa-che-le !"
Bon, je le sais !!! N'empêche que depuis 1969, je n'ai plus eu de ses nouvelles.
Non là je mens. Je l'avais croisé en 1982, alors que j'étais en stage à Paris entre mes deux mariages et que je m'éclatais avec une bande de collègues, mâles et femelles, me faisant revivre mes folles années de fac 11 ans plus tôt. Il m'avait donné son numéro de téléphone professionnel, je l'avais mis dans une poche....
Ma faute !!!
Puis ce sera Jean-Yves.
C'est toujours Dieu Merci !!!! Un cousin, qui m'a toujours considéré comme le grand frère qu'il n'a jamais eu, et que j'ai toujours considéré comme le petit frère que je n'ai jamais eu. Il m'avait même envoyé le disque de Leforestier à l'époque !
Il y avait eu une longue parenthèse de quelques 13 ans, entre 1998 et 2011, où, à cause du chômage il avait dû s'exiler à Tahiti. Depuis, je l'ai revu à plusieurs reprises. Il a changé, mais peu à peu nous nous "ré-apprivoisons"...
Ensuite Jean-Bruno. Un collègue que j'avais connu en 1987, et qui au fil des ans était devenu plus qu'un ami, un confident. Dans mes années "Nathaliques" il avait joué un grand rôle. Déjà d'être le témoin des ces années inoubliables, puis ensuite, il n'avait pas hésité à se taper le trajet Grenoble-Vannes en 4L parce que je l'avais appelé au-secours, dans une crise de maniaco encore plus forte que les autres.
Ce bon geste fut récompensé : lui qui cherchait l'amour depuis des années et des années, finira par le trouver lors de ce voyage...
Hélas il est mort brutalement en 2007....
Il y a eu Jacques aussi. Un collègue de Biarritz qui aurait pu lui aussi devenir mon meilleur ami si la faucheuse, elle aussi ne lui était pas tombée dessus...
Pendant l'horrible hospitalisation de mon épouse, il venait me chercher au train (sans que je lui demande !), me payait l'apéro au bar, puis m'invitait à dîner chez lui et son épouse Lorie.
Dieu que la vie est injuste, et que je comprends souvent ceux qui "attendent que ça sonne", comme disait le grand Dick (Rivers).
Et puis il y a celle à part. Une femme. Michèle, que je connais depuis à présent 32 ans. Au début j'avais été amoureux fou d'elle (c'était entre mes deux mariages) mais au bout de quatre mois, lassé, elle était devenue une amie, au sens propre du mot. Deux ans après, elle tombait amoureuse de moi, mais la flamme ne brûlait plus. Pas question de coucher sans amour, en ce qui me concerne...
Elle m'a fait rencontrer Mme Cicatrice voici 30 ans, et fut témoin du mariage.
Seulement.... on ne s'est pas vus entre l'été 1994 et l'automne 2007, la période de ma dépression et autres maniacos... On se connaît depuis longtemps mais elle n'a rien su de ma période "noire"...
J'ai failli oublier Thierry.
Thierry, je l'ai connu en 1985, voilà donc 28 ans, et pendant plus de dix ans j'ai été non seulement son meilleur ami, mais aussi son confident. J'ai su des choses que sa proche famille ne savait pas.
Mais lui en revanche m'a connu dans ma dépression et la maniaco qui a suivi et n'y a pas résisté. En 2001 il m'a alors annoncé qu'il coupait les ponts...
Mais la vie réserve de ces surprises, et en 2007, je l'ai retrouvé comme collègue. Et là, on a aussitôt renoué, sans toutefois revenir au stade d'avant 2001. Il nous a aidés dans notre déménagement, et je suis toujours en contact avec lui...
Oui, il mérite (comme le nom de la rue où il travaille lol) de figurer dans cette liste. Bien que - comme Michèle - il ignore tout d'une "certaine période"...
Le compte est vite fait, côté "amis à qui je peux vraiment me confier" il ne me reste que Jean-Yves.
Mais qui se trouve à 850 km....
Et il est de ces détresses qui ne peuvent se dire par téléphone, hélas...
Je vous embrasse.
16:34 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (12)
17/02/2013
2006 : mon 17 février de folie...
En septembre de l'année d'avant, un professeur de neurologie de Bordeaux (nous vivons alors à Biarritz) nous annonce que l'épilepsie de mon épouse est opérable. Car bien localisée. Pour en être sûr, il faudra faire une batterie d'examens. Qui auront lieu en décembre.
Les examens, qui consistent à lui faire un électro-encéphalogremme en continu en la privant de médicaments jusqu'à ce qu'elle fasse une crise, sont concluants.
Rendez-vous est donc pris pour la grosse opération (trépanation), elle devra entrer à l'hosto le 17 février en fin d'après-midi.
Entretemps elle aura beaucoup hésité, pesant les risques de se faire ouvrir la tête et aggraver encore plus le mal si ça rate, et les chances d'en finir une fois pour toutes avec cette sale maladie.
Mais l'avant-veille, je reçois un autre coup de fil, d'un autre hôpital diamétralement opposé : celui du Vigan, dans les Cévennes : mon père vient de mourir.
Je m'y attendais plus ou moins vu son âge (94 ans) quoique la dernière fois que je l'ai vu (30 décembre 2005) il me paraissait en forme. Mais quand même, le choc est rude.
Et je poste juste cette phrase sur mon blog de l'époque, sur la plateforme Psychologies.com : Mon père vient de mourir...
Là je prendrai la mesure de ce qu'est la solidarité sur ce site, que plus tard ses blogueurs appelleront "la Rue" : des dizaines de commentaires, notamment de personnes avec qui pourtant je n'étais pas dans les meilleurs termes.
Que dois-je faire ? Aller à son enterrement, privilégier mon épouse et l'accompagner à l'hôpital de Bordeaux, faire reporter l'intervention de mon épouse ? Sachant que le prochain "créneau" ne sera qu'en juin, et qu'elle risque fort de n'être plus motivée, voyant là un "signe" ?
J'élimine d'emblée la 3ème solution (pourtant c'est celle que j'aurais dû préférer...) et je choisis d'aller aux obsèques de mon père et en même temps être au chevet de mon épouse.
C'est à dire le même jour, le 17 février...
Ce sera donc par le train que je partirai le 16. Jusqu'à Montpellier où je coucherai chez une cousine, laquelle m'accompagnera au Vigan, situé à 65 km de là, pour assister à l'enterrement.
Là-bas, je serai énormément déçu : dans l'église qui m'a vu me marier 32 ans plus tôt, qui a vu les obsèques de ma mère 8 ans auparavant, presque jour pour jour, personne en dehors de ma cousine, mon cousin germain, son épouse et moi-même...
J'en voudrai longtemps à cette petite ville, qui aura vu aussi mon divorce. J'en ferai même une note assez dure... Je n'y suis pas retourné depuis, mais cette cicatrice-là s'étant refermée, ainsi qu'une autre cicatrice, bien plus profonde (qui a d'ailleurs valu mon pseudo et mon nom facebook) je compte y retourner d'ici l'été.
Bref, journée mémorable que celle où, le matin, j'enterre mon père et où le soir même, je dois être à Bordeaux au chevet de mon épouse à l'hôpital...
Ma cousine me remènera en voiture à Montpellier où j'aurai juste le temps de sauter dans un "Corail Grand Sud" qui me permettra d'arriver à Bordeaux 4 heures plus tard.
A l'hôtel où je rejoins ma fille, je fais même un (léger) malaise. Sans doute l'émotion, sans doute aussi le fait que je n'aie vraiment rien mangé de consistant depuis la veille midi. Aussi peut-être le trop grand écart pour moi, entre les deux hôpitaux ? L'un signifiant la fin et l'autre devant signifier l'espoir ?
Devant, car finalement, ils feront une grave erreur médicale sur mon épouse, lui occasionnant un hématome cérébral que le professeur devra opérer en urgence un dimanche matin...
Elle en ressortira infirme, ayant perdu le tiers de son champ visuel et 60% de ses mots.
Mais pas sa maladie, qui sera de plus renforcée...
Mais la nature faisant bien les choses, les connexions cérébrales vont se ressouder et mon épouse va reprendre de son champ visuel et 70% de ses mots. La nature, et bibi, qui a été son orthophoniste à plein temps depuis 7 ans.
Si elle avait vu un signe pour ne pas y aller avec le décès de mon père deux jours avant, je pense à présent qu'elle n'avait pas tort...
Je vous embrasse.
11:18 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (4)
10/02/2013
Pauvre Tunisie....
Ma mère, issue d'un père Languedocien et d'une mère Franc-Comtoise, y est née.
Mon père, issu d'une famille des Côtes d'Armor mais né à Marseille (son père y était un grand professeur de médecine) y a vécu de ses 6 ans jusqu'à ses 35 ans.
Ils se sont mariés là-bas en 1936 et moi-même y est été baptisé. Je n'ai bien sûr aucun souvenir de ces deux mois de 1951 passés là-bas, mais mes cousins germains, âgés de 82 et 76 ans sont encore là pour tout me raconter.
Pendant ces années-là, jusqu'à l'indépendance, faite en douceur, une harmonie totale régnait entre les deux communautés, française et Tunisienne.
Les seules femmes voilées qu'on pouvait y voir étaient les femmes catholiques se rendant à la messe....
Rien à voir avec ce qui se passait en Algérie, où l'autochtone était traité le plus souvent avec mépris. En Tunisie, le "melting-pot" existait, et dans la cité ouvrière près de Bizerte où ont vécu mes parents, la fraternité était le mot d'ordre.
Mes parents sont partis en 1947 pour Paris. Mais ils auraient pu rester. Pas de "valise ou cercueil" comme dans le pays d'à côté, à gauche sur les atlas de géographie. Jusqu'au (sic) "printemps arabe", beaucoup de français y vivaient, sans souci.
Je sais. Lors de la présidence Ben Ali, les Tunisiens étaient baillonnés. Les chromos des plages de Hammamet ou de l'ile de Djerba passaient mal quand on savait comment les journalistes étaient traités là-bas. Mais quand même, le sentiment "anti-infidèle", ou plus précisément antifrançais n'existait pas.
Pas encore.
Puis vint le fameux "printemps arabe". Où il s'agissait de faire déguerpir un président élu à vie qui se comportait en dictateur. Cet épisode fut soutenu par la Communauté internationale, dont la France.
La joie fut de courte durée...
Quand on s'aperçut que la dictature avait laissé place à l'islamisme le plus radical, beaucoup déchantèrent.
Beaucoup d' "incidents" se produisirent. Tel par exemple ce fameux 8 août, où dans le hall de l’aéroport de Tunis-Carthage, des françaises en tenue de vacances ont été prises à partie par la police religieuse, composée d’islamistes barbus sous le regard bienveillant des forces de l’ordre....
Le régime qui applique là-bas la charia devrait pourtant savoir que le tourisme est une des activités qui rapportent le plus au pays...
Au début de la semaine dernière, un des leaders de l'opposition au régime islamiste a été assassiné.
Une courte manifestation a eu lieu vendredi lors de ses funérailles.
Mais hier, les islamistes ont répliqué, leur manifestation ayant vite tourné en cortège anti-français...
Voici dix ans, j'avais envisagé de me rendre dans ce pays où mes parents avaient passé plus du tiers de leur vie. Pour voir leur maison, les origines, quoi...
A présent, plus question...
Pauvres Tunisiens, qui ont été pendant des dizaines d'années sous la dictature Ben Ali et qui se retrouvent à présent sous la coupe de la loi coranique..
Bourguiba, réveille-toi, ils sont devenus fous !!!
Je vous embrasse.
20:57 Publié dans détripage, histoire | Lien permanent | Commentaires (2)
04/02/2013
15ème anniversaire
C'était un matin ensoleillé. Le 4 février 1998.
J'étais arrivé à Vannes depuis quelques mois, ayant laissé en Lozère ses beaux paysages, mes parents et Nathalie.
Je n'y avais pas laissé ma dépression, en revanche, et après quelques semaines d'espérance, je m'étais vite remis à mes 14 comprimés quotidiens, cockail explosif d'anti-dépresseurs, de tranquillisants et autres somnifères.
J'avais certes réussi à fuir le tortionnaire du boulot qui m'avait rendu comme ça après 3 années d'acharnement, mais Nathalie s'était découragée et hélas côté boulot j'étais toujours au fond du trou, mes nouveaux collègues - sans me le dire - commençant à en avoir ras la casquette de ce boulet venu du Sud...
Néanmoins je persistais à vouloir apercevoir le bout du tunnel un jour.
Un jour j'arrêterais mes médocs, et pourrais récupérer mon niveau, voire plus. J'aurais alors une grande explication avec Nathalie, qui comprendrait peut-être que je n'avais pas fait de "choix", et je reverrai mes parents, surtout ma mère qui avait été desespérée par notre départ.
Oui, certaines de ces prédictions s'avèreront justes.
Le jour, par exemple où je pourrai travailler à l'aise dans 10 endroits différents et y faire du bon boulot, il arrivera mais il ma faudra attendre encore 9 ans.
L'explication avec Nat, elle viendra aussi, mais trop tard.
Quand au reste....
Les vacances de février approchaient, et nous devions nous rendre à cette occasion chez mes parents.
Mon épouse avait lâchement profité de mon état pour, en octobre, obtenir un prêt en vue d'acheter un terrain afin d'y faire construire une maison. Mais le montant du prêt (un des taux les plus chers du marché, au Crédit Foncier) était insuffisant pour couvrir tous les frais et du coup nous lancions des SOS désespérés à nos familles, qui bien que pétées de tunes, nous rembarraient rapidement.
Ma mère, l'année passée, m'avait pourtant fièrement montré ce qu'ils possédaient : entre les divers livrets, les assurances-vies, les SICAV et autres, ça se montait à environ 700.000 francs soir 130.000 euros actuels.
"tout ça sera pour toi, mon fils..."
Ils s'étaient fait mettre dehors très bêtement de leur appartement. Leur propriétaire vendait, et leur demandait le tiers de leur pécule pour qu'ils en soient propriétaires. Pourtant mon père avait refusé et avaient dû quitter les lieux ! Ils s'étaient alors retrouvés dans un gourbi du centre-ville où le soleil ne pénétrait jamais.
Ma mère avait été épuisée par le déménagement et déprimait d'avoir quitté son bel F3 ensoleillé d'où elle voyait la montagne.
Elle aussi comptait les les jours qui la séparait de notre venue, elle allait enfin revoir sa petite-fille unique, qu'elle adorait.
La veille, je m'étais disputé avec elle, je demandais à mon père un petit prêt de 50.000 francs (un peu moins de 10.000 euros) , qu'il m'avait refusé. Ma mère avait pris sa défense et j'avoue que j'avais été un peu sec ce soir là...
Ce fameux 4 février, donc.
Je ne conduis plus, sauf les 800 mètres qui séparent mon domicile de l'endroit de mon travail. Je peux me le permettre, car à l'heure de l'embauche (5h45) les rues sont désertes. Pour le retour mon épouse vient me chercher.
Il fait frais, il gèle légèrement, et le ciel est constellé d'étoiles. Une belle journée s'annonce.
J'arrive, comme d'habitude, au boulot avec 1/4 d'heure de retard, je bois deux ou trois cafés pour essayer d'émerger et je me mets lentement, très lentement, au travail.
Sur les coups de 8h45, coup de fil.
C'est mon épouse.
"tu es assis ?"
Et sans le temps de pouvoir lui répondre quoi que ce soit elle assène :
"ta mère est morte"...
Certes, sa c...ne de soeur aînée lui avait annoncé de la même façon la mort de la sienne, mais pas une raison !!!
J'ignore alors comment j'arrive, tel un automate, à revenir en voiture chez moi... Outre que je n'ai pas conduit depuis près de trois ans dans la circulation, la pensée que plus jamais je ne verrai ma maman m'a complètement envahi...
Il y a un Bon Dieu pour les conducteurs du dimanche, car j'arrive à me garer sur ma place de parking.
Mon épouse prend vite les choses en main, et décide le départ immédiat, afin d'arriver le soir même.
Vous pouvez regarder Mappy, le voyage Vannes-Le Vigan (804 km) demande 10h39 actuellement. A l'époque, les routes étaient loin d'être ce qu'elles sont aujourd'hui, 13/14 heures étaient un minimum.
Il était 10h30, mon épouse avait été chercher notre fille au collège, elle prend le volant et on part.
Là encore, en 1998 les radars automatiques n'existaient pas !!
Nantes est atteinte en 1 heure, nous sommes à Niort à 13h30 !!! C'est à la "cafétéria Mendes-France" que je regarde mon épouse manger.
On n'y reste pas longtemps !!! Les 160 km qui nous séparent de Limoges sont avalés en deux heures...
Il est 16h, il nous reste la moitié du chemin à faire. La plus dure...
Mon épouse se rend compte alors qu'on ne pourra pas rellier le Gard avant demain.
Limoges est bourrée d'hôtels, je lui demande de s'arrêter là, elle refuse.
Cap au sud, donc.
Pas question non plus de faire étape à Brive, où nous sommes à 17h. Le jour décline sérieusement.
A partir de Decazeville, enfin elle consentira à essayer de trouver un hôtel. Mais ce n'est qu'à Rodez que nous trouverons quelque chose d'abordable, l'hôtel de la gare.
Pas question encore une fois de manger quoi que ce soit !
Et malgré mes 14 comprimés, je n'arrive pas à fermer les yeux avant 2 heures du matin.
Ce que j'avais tant redouté depuis des années, depuis son infarctus de 1984 est arrivé : je suis orphelin...
Tout en me demandant si je n'étais pas quelque part responsable de son suicide. Passif mais suicide quand même.
Je peux dire que désormais je connais par coeur les paroles de la vieille chanson "qui a tué Davy Moore" ...
Je vous embrasse.
14:34 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (4)
02/02/2013
Suis-je encore dépressif ?
Dépressif, pas déprimé !
Pour moi le déprimé, c'est le stade II; c'est quand on passe complètement à côté de la vie, à côté des siens, et (heureusement) à côté des salopards...
Le déprimé ne pense qu'à une seule chose : son lit. Quand va t'il pouvoir le rejoindre, son lit-refuge, pour enfin oublier la vie, pour se noyer dans les limbes du sommeil ?
Du reste l'humeur du déprimé varie selon la lumière du jour : le matin il panique, en se disant qu'il doit s'arracher à ses draps - complètement trempés par sa sueur - pour aller travailler. Puis l'après-midi, s'il le peut il s'offre une sieste, une "mini-nuit", un avant-goût de sa "vraie" nuit, celle dans laquelle il pourra de nouveau s'oublier pendant de longues heures...
Dépressif, ce n'est pas la même chose.
On appelle cet état un "coup de blues", voire "coup de calgon"...
Tout le monde est passé par là, un jour ou l'autre.
Pour moi ça se manifeste toujours de la même façon :
Alors que je vais bien (ou que crois aller bien), une nouvelle ou un fait qui ne sont pas spécialement des catastrophes, dont je sais que de toutes façons je m'en sortirai relativement rapidement, me font alors plonger dans un spleen dont j'ai le secret, et souvent me font monter les larmes.
Rien à voir avec le choc qui vous terrasse...
Comme celui que j'ai eu le 5 juin, où à bout de forces je réalisais que je ne pouvais plus faire faire face à une nouveau palier de la maladie de mon épouse, et où là je me suis effondré, me demandant pendant 1 heure et demie si je devais rester ou non dans ce bas-monde...
Non, là je n'étais pas dépressif, contrairement à ce que certains ont pu dire, mais tout simplement découragé, usé, fatigué, me sentais pris au piège.
Dépressif, je l'étais dans les années 2005/2006, où la moindre contradiction sur mon blog, la moindre remarque de mes collègues me faisait plonger.
Mais depuis quelque temps cela m'a passé.
M'avait passé.
Car ce matin, alors que le contexte de ce début d'année est disons plutôt favorable à mon épanouissement, alors que j'envisageais la journée avec joie, une nouvelle certes pas très agréable mais quand même anodine m'a fait soudain plonger.
D'un coup, même si elles ne sont pas sorties, j'ai senti mes larmes monter. J'étais parti pour jouer toute la matinée sur un jeu de chansons de facebook, j'ai tout stoppé.
Ridicule, alors que cette nouvelle n'était pas si horrible que ça, que normalement j'aurais dû faire la grimace pendant quelques minutes, non, le blues. Incapable de faire quoi que ce soit sinon faire un tour.
Sous le blizzard neigeux qui règne actuellement chez moi, pas question.
Alors bien sûr j'attends que ça passe.
Car ça passera.
Mais je m'inquiète. Cela fait des années et des années que pareille chose ne m'était pas arrivée...
Même si je sais que quelque part, cela veut dire que si je ressens cela, c'est que je suis de nouveau "vivant".
Je vous embrasse.
14:13 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (21)
28/01/2013
Alexandra
J'ai entrepris un travail de titan, à savoir numériser toutes les émissions de radio que j'avais enregistrées sur cassette, de 1982 à 1997.
Je ne pense pas pouvoir le faire pour toutes, car déjà une "sélection naturelle" s'impose à savoir que certaines bandes sont devenues inaudibles.
Ensuite, si je veux numériser mes quelques 4000 émissions, il me faudrait 3000 heures de boulot, soit à raison de 1h30 par jour (déjà énorme) quelques 7 années !
Outre que je ne sais pas (lol) si je vais durer encore 7 années, je finirais très vite par me lasser...
Alors je numérise d'abord ce que j'estime être mes "meilleures" émissions. Par chance, sur le moment je me notais avec des étoiles, donc là il me suffit de prendre les 5 étoiles, après on verra par la suite.
Parmi ces 5 étoiles, je suis tombé sur un talk-show (et oui voici 30 ans ça existait déjà en radio) qui s'intitulait "studio 104", le titre étant choisi par rapport à la fréquence de la radio !!
J'animais cette émission avec une jeune femme prénommée Cathy, deux tempéraments explosifs qui donnaient du punch à l'émission. Car je dois le dire, en dehors de l'antenne on ne s'entendait pas du tout !!
En principe je m'efforcais d'être cool dans cette émission, de ne pas "casser" les gens même si je 'étais pas d'accord avec eux. Je recadrais quand même quand il le fallait, notamment quand il s'agissait de politique.
L'exemple qui m'avait le plus frappé, c'est le président de l'association philatélique de Gap. J'étais moi-même philatéliste (depuis 1963) et je m'étais dit que cette émission était pour moi.
L'heure d'avant, j'avais été chez un ophtalmo, qui m'avait presrit des lentilles sans trop se soucier du service après-vente !! De sorte que ma lentille était rentrée ce matin-là à l'intérieur de mon oeil et que j'avais demandé une consultation en urgence.
Mais le praticien ne l'entendait pas de cette oreille, et me jeta en me disant ces mots:
"vous avez EXTORQUE un rendez-vous en pleurant chez mon assistante, pas d'accord, vous passerez un autre jour... de toutes façons j'ai un rendez-vous urgent !!!"
C'est donc avec une lentille derrière l'oeil que je me préparais à discuter philatélie...
L'usage était qu'on préparât l'émission 20 mn avant, et je vis alors arriver le président de l'associaton... qui n'était autre que .... mon ophtalmo !!!
Blême il s'apprêtait à tourner les talons, quand j'allai le rassurer :
- Comme vous je suis bénévole, mais j'ai un certain professionalisme. Quand j'anime je laisse mes soucis de côté, les auditeurs n'ont rien à fiche de ma vie.
Il parut rassuré, me disant "je n'avais pas fait le rapprochement entre Patrick Cicatrice d'Embrun, et "le" Patrick de la radio...
L'émission se passa très courtoisement, et après, il vint me voir en disant "merci, effectivement vous avez ça dans la peau... Passez tout à l'heure dans mon cabinet, je vais vous arranger ça..."
Mais je dois confesser que lors d'une émission j'ai "cassé" un couple....
Pas brisé je vous rassure, mais vraiment cassé.
L'histoire commence en septembre 1982, alors que je fais de la radio que depuis 3 mois.
J'avais l'habitude de recevoir des invités dans une émission années 60/70, et ce jour-là c'était une jeune femme prénommée Alexandra.
Ce n'était pas la première jeune femme (ou jeune fille) que je recevais mais cette fois une sorte de courant passa entre nous.
J'eus l'honneur de la raccompagner chez ses parents le soir même, lesquels me trouvèrent "très correct" aux dires de la demoiselle.
Puis on se revit en boîte, et ma foi pendant les "séries tendresse" que mon copain animateur rallongeait chaque fois qu'il me voyait en fort galante compagnie, le courant passait de plus en plus. Et quand elle me prit la main pour regagner nos fauteuils, le roi n'était pas mon cousin !!!
Puis, pendant une semaine, je restai sans nouvelle. A une époque où le portable n'existait pas, je n'estimais ça trop grave, mais j'attendais quand même assez fébrilement qu'elle se manifeste....
Un mardi était prévu - de longue date, je précise - un "studio 104" débat avec d'un côté la MRJC (mouvement régional de la jeunesse chrétienne) et de l'autre une assocation similaire mais athée.
Quand je vis arriver les deux représentants de la MRJC, j'eus à peu près la même réaction que l'ophtalmo !!! Envie brutale de tourner les talons.
C'était Alexandra, qui tenait par la main un jeune homme, qu'elle présenta comme son fiancé...
Je viens de réécouter l'émission.
Je me rends vraiment compte que le "5ème pouvoir" peut vraiment détruire...
Je n'ai cessé de tirer à boulets rouges sur le jeune couple, en leur posant des questions les plus vachardes qui soient... A la grande joie des autres, qui n'en demandaient ppas tant , sachant en plus que j'avais été louveteau et scout !!!
Cathy me regardait bizarrement, et durant les chansons, je me levais systématiquement de mon siège pour m'isoler au fond du studio... Je ne tenais pas à parler à quiconque.
Au générique de l'émission, le "fiancé" vint vers moi, avec des intentions pas très "catholiques"... Il était plus grand que moi mais dans ma rage, j'étais vraiment prêt à en découdre.
Alexandra s'en aperçut, arrêta son fiancé et le pria d'aller dehors et me dit, honteuse :
"Pardonne-moi Patrick.... je ne savais pas que c'était à ce point-là..."
Ce soir-là, pour parcourir mes 41 km, ma GS mit 18 minutes...
Et de ce jour, je resterai longtemps, très longtemps, avant de déclarer ma flamme... Exception faite de Mme Cicatrice qui, un an après, prendra les choses en main, en dansant langoureusement dès le premier soir, m'embrassant dès le deuxième soir, et on "concrétisant" le surlendemain. Pas très romantique tout ça !!!
Je vous embrasse.
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24/01/2013
FLORENCE
Tout le monde est à Roissy en ce moment pour accueillir Florence Cassez, otage (oui, c'est le nom qui m'est toujours venu à l'esprit) du Mexique depuis 7 ans.
Depuis hier, c'est comme à la Libération : les français ont toujours soutenu sa cause...
C'est beau ;-)
Il y a pile deux ans, combien étaient-ils à demander sa libération, sur la Toile ? Combien étions-NOUS, car je me félicite d'avoir hurlé à l'époque sur mon blog :
Je n'avais eu qu'un commentaire, celui de Christel.... Sans doute que les autres n'approuvaient pas tellement cette sortie contre un soi-disant pays "ami"... ?
Ou tout simplement avaient-ils eu la trouille ???
Je vous embrasse.
13:53 Publié dans beaux moments, détripage | Lien permanent | Commentaires (10)
21/01/2013
Je me suis souvent demandé....
.... Pourquoi on cherche à séparer ceux qui se sont enfin trouvés....
C'est un extrait d'une chanson de Richard Anthony, parue en 1965.
De 1965 à 2013 je vois que les choses n'ont pas changé. L'Amour suscite de telles jalousies chez les proches que ceux-ci, à force de taper à bras raccourcis sur les couples qui se forment, avec différentes manières, allant du harcèlement à la coupure des vivres, les font bien souvent craquer.
Ma vie est jonchée d'exemples. Pas une fois où je n'ai été obligé de me battre pour sauver mon couple, qu'il soit légitime ou non...
• 1970. Une note qui vous a énormément plue, Premier baiser, Première rupture, où j'étais tombé amoureux d'une jeune fille du Haut-Doubs. Nos parents respectifs s'étaient élevés avec force contre nous, contre cette "tocade d'un été"...
Pour moi, c'était le refus de mon père de me payer le billet de train de Pontarlier à Paris aller-retour pour la revoir durant les vacances de la Toussaint (j'ai alors pris tout le monde de court en gagnant le prix de ce billet en allant faire les vendanges à Bordeaux - ce qui me vaudra une hernie discale 40 après mais je ne regrette rien).
Pour la famille de la jeune fille, ils l'ont carrément mise en pension au collège...
Après 18 jours de vendanges sous le cagnard, je ne l'ai vue que deux minutes à travers une grille :(
• 1972. Rencontre de ma première épouse, Mireille. Elle avait 16 ans, moi 21. Au début ça s'était bien passé, car le beau-père (qui était mon supérieur hiérarchique à l'époque) avait dans l'idée que je rentre dans son équipe après mon service militaire. Il était très mal vu de ses autres collaborateurs, et le fait d'avoir un "allié" dans les deux sens du terme le rassurait.
J'ai eu beau lui dire que je n'étais dans son équipe qu'en affectation provisoire, que mon affection définitive était Roissy, il a fait croire à mes parents que lui, simple ingénieur de travaux mal noté pouvait dicter sa loi aux grands pontes de la Direction, et du coup ceux-ci ont déménagé pour venir me "rejoindre"...
Alors que moi, après mon srrvice militaire, j'ai fait le chemin inverse ! Comme prévu.
Sauf que.... à Paris je n'avais plus de "chez moi" et que j'ai dû loger dans une chambre de bonne de 4 mètres carrés sans chauffage...
Mais là n'est pas mon propos. Tout alla bien jusqu'à ce que nos deux pères arrivent à se détester. C'était, je m'en souviens, fin décembre 1975.
A partir de cette date les jours de notre petit couple étaient comptés.
La manière ? Simple, nous faire bouffer de la vache enragée. En nous forçant à prendre des leçons de conduite tous les deux (chères) afin de passer nos permis (un seul aurait suffi), puis de nous vendre une épave comme voiture, qui nécessitera....27 passages chez le garagiste !!!
Nous avons tenu le régime pâtes-thon en boîte pendant 4 ans. Au bout duquel ma jeune épouse - qui avait été obligée de bosser en usine ! - a fini par craquer.
J'ai attendu 22 ans avant d'aller voir sa mère, qui m'a confirmé qu'effectivement son mari avait, avec mon père, tout fait pour que le couple casse....
• 1983. Rencontre de ma seconde épouse, Mme Cicatrice donc. Cette fois mes parents étaient d'accord. Mais pas les siens, qui n'admettaient pas que leur "femme de ménage" (ils la considéraient ainsi, la faisant même travailler au noir dans l'entreprise familiale) la quittent pour un fonctionnaire, et parisien en plus !!! Dès le premier jour ils me l'ont fait comprendre, m'obligeant même à aller chez le coiffeur, jugeant que je ressemblais à un hippie !
J'aurais dû me méfier, car déjà, 9 ans plus tôt, ils avaient éjecté un prétendant sous le prétexte non déguisé qu'il n'était pas " de leur classe"... Lui avait cédé et s'était engagé dans l'armée pour cacher son chagrin.
Moi j'ai résisté. Pendant 6 ans. Quand j'ai vu qu'ils ne supportaient pas notre fille, et que la seule fois où nous avons demandé à sa grand-mère de la garder 8 jours (8 jours sur une vie, à comparer avec ce que font la plupart des grand-mères !!!! Pour ma cousine germaine, ce fut 5 petits-enfants à demeure pendant près de dix ans !!!) afin d'aller en vacances au Canada, il nous fut signifié que "ce n'était plus la peine de nous demander la même chose désormais"...
Moi j'ai alors abandonné, et je dois dire que si je fais remonter la rupture de mon ménage à Noël 1990 (quand chère et tendre avait jeté mes parents dehors) je pense que le travail était bien entamé depuis l'année précédente.
Aujourd'hui nous cohabitons, mon rôle étant plus celui de chauffeur, d'aide-soignant et d'orthophonisite à plein temps que celui de mari...
• 1992. Le truc totalement imprévu. Moi qui m'étais accommodé de la chose, qui côté carrière venais de monter un échelon supplémentaire, moi qui "roulais pépère sur l'autoroute de ma vie" (Garou), me tombe alors dessus un coup de foudre incroyable : Nathalie.
Nathalie était sous la totale emprise de sa mère, une femme aigrie au possible, que son mari avait fini par quitter. Son credo (à la mère) était "les hommes sont tous des porcs et ne pensent qu'à une seule chose... Credo que Nathalie avait fini par adopter. Sa mère avait soigneusement écarté tous ceux qui osaient s'approcher de sa fille et en ce bel été 1992 avait jusque là complètement rempli sa mission...
Mais boum ! Les coups de foudre ne se commandent pas, et Nathalie tomba elle aussi dans le péché, à savoir - horreur absolue - d'oser aimer un homme marié.
La plupart de mes lecteurs le savent mais j'ai lutté pendant 6 mois contre "ce sentiment impie" bien que d'une part, tout était fini entre Mme et moi depuis plus de 5 ans, et que surtout Mme m'avait cocufié par deux fois avec deux voisins d'immeuble, dont un collègue !
Bref, Nathalie fut tiraillée sans arrêt entre sa mère et moi, d'autant que la mère la jouait facile, j'étais "un homme marié" !!! Et au moment où j'ai failli emporter la partie, nous arriva dessus un chef tyrannique qui tomba sous son charme et devant son refus de "passer à la casserole'" passa l'intégralité de son temps à nous persécuter et nous transformer tous les deux en parfaits zombies, bons pour la poubelle.
Et bien sûr à nous faire muter ensuite chacun à un bout de la France...
Je mettrai 15 ans à m'en remettre... Mais elle, 'en est-elle remise ?
La chanson de Richard Anthony se termine par :
Mais un jour, il faudra payer....
Ca s'est vérifié pour moi dans tous les cas de figure. Tous ceux qui ont essayé de m'empêcher de vivre une histoire d'amour ont eu certains "problèmes" par la suite...
• Brigitte a fini par épouser un paysan (ou plutôt ses terres) mais a quitté le Haut-Doubs pour la Vendée... Alors que moi j'étais décidé à me faire muter à Besançon... Eux qui voulaient l'avoir auprès d'eux !
• Le père de Mireille est mort subitement d'une rupture d'anévrisme, quelques années après le divorce avec lequel il a dû prendre son pied, à l'âge de 54 ans...
• La mère de Chère et tendre elle aussi est décédée soudainement sans signe avant-coureur voilà 17 ans, à peine un peu plus âgée que moi.
• Quand à la mère de Nathalie je préfère ne pas en parler...
Tout se paye dans la vie...
Je vous embrasse.
12:58 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (6)
14/01/2013
"mon vieux"
Celui de Daniel Guichard.... qui aurait pu être le mien...
Dire que j'ai passé des années
A côté de lui sans le regarder
On a à peine ouvert les yeux
Nous deux.
J'aurais pu c'était pas malin
Faire avec lui un bout d'chemin
Ça l'aurait peut-être rendu heureux
Mon vieux.
Mais quand on a juste quinze ans
On n'a pas le cœur assez grand
Pour y loger toutes ces choses-là
Tu vois...
L'histoire commence début 1962. J'avais 11 ans. Depuis bien longtemps entre ma mère et lui l'amour était passé, ils se contentaient de cohabiter. Mon père aimait les femmes, et ma foi ma mère s'en fichait, pourvu qu'il ne quitte pas le foyer !
Il bossait au ministère de la marine, et là-bas se trouvaient des objets encore inexistants dans le commerce, comme la photocopieuse, le décadry, ou alors le télé-imprimeur.
Seuls les militaires pouvaient, à cette époque, disposer de cet engin-là...
C'était plus qu'une simple machine à écrire, ou pouvait dialoguer entre deux machines, du moment que ce dialogue ait lieu entre les services des armées. Les dialogues étaient le plus souvent des messages codés, mais parfois ça pouvait prendre une autre tournure.
Et c'est ainsi qu'un jour mon père a été amené à dialoguer avec une Brestoise, Renée L. Elle avait 6 ans de moins que lui (l'idéal d'après les statistiques) et peu à peu des dialogues autres que militaires eurent lieu entre mon père et la jeune femme. ils commencèrent à parler du temps qu'il faisait, puis de sujets variés comme l'opéra, et peu à peu ces dialogues se firent plus personnels, prenant une tournure de plus en plus confidentielle.
Et encore plus...
C'était une chose impensable en 1962, mais les deux tombèrent amoureux l'un de l'autre rien qu'en dialoguant ! Une idylle se noua entre eux, et bientôt je vis mon père aller bosser le samedi matin. Prétextant une gratification en heures supplémentaires, alors que la marmite avait chez nous énormément de mal à bouillir.
Je peux situer très exactement ce moment : octobre 1962. En novembre il nous acheta la télé (4.000 francs de l'époque, soit près de 5.000 euros actuels) puis pour Noël il me couvrit de cadeaux. Il prétexta l'obtention d'un prêt inattendu...
Quand, en 2006, je récupérerai ses affaires après sa mort, je ne verrai nulle trace de de prêt...
Alors il alla s'inventer des missions bidon.
A Brest, évidemment.
J'imagine que le jour de leur première rencontre dut être magique.... Ils se virent deux ou trois fois avant les grandes vacances. Ils s'écrivaient en Poste restante (j'utiliserai aussi ce moyen) et mon père blémit lorsqu'il s'aperçut que la poste la plus proche de notre location Ardéchoise du mois d'août se trouvait à 5 km ! Heureusement que Sarkozy et sa RGPP n'étaient pas encore passés par là car sinon il lui aurait fallu multiplier la distance par 3 voire par 4 !!!
Ils s'écrivaient tous les jours, si bien que j'eus l'honneur de faire 10 km à pied tous les matins afin qu'il puisse récupérer son précieux courrier. Les prétextes ne manquaient pas : "aérer le petit" (je venais de passer 3 semaines à Toulon et j'étais hâlé comme pas possible !), aller chercher du pain et surtout acheter ses cigarettes.
J'aurai pas mal marché cet été-là. Sans compter que moi aussi j'étais amoureux, mais en incubation. Le virus m'avait frappé mais je ne saurai qu'un mois plus tard...
Après une année scolaire 1963/1964 remplie de missions, mon père risqua le tout pour le tout, c'est à dire passer un mois avec elle.
Et moi...
Et pour cela forger un scénario incroyable !
Je le raconte là : http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/08/23/commen...
L'amour vous fait élaborer des stratagèmes inimaginables...
L'année d'après, s'étant séparés, il m'expliquera tout de A à Z, mais j'avoue que je n'eus pas la réaction qu'il souhaitait.
J'avais juste 15 ans et le coeur pas assez grand pour y loger toutes ces choses-là, je crois...
Je vous embrasse.
17:41 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (3)