16/04/2012
Facebook qui pleure et facebook qui rit
Tout à l'heure, avant d'aller dîner, j'avais le coeur en berne. Facebook, encore...
Puis je suis revenu, ai jeté un oeil et j'ai vu ça :
Oui, en bas, à gauche...
Je n'avais rien demandé, et je suis encore plus étonné d'avoir obtenu ce titre, venant de gens formidables, incarnant le talent et la générosité...
Du coup, mon moral est repassé au vert :)))
Pourquoi "en berne" tout à l'heure ?
Oh, ça ne vaut pas le coup de le raconter...
Trop triste, trop nul !
Je vous embrasse.
21:07 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (4)
04/04/2012
1979/1980 Journal croisé de Guy Bedos et moi
21 avril 1979.
GUY BEDOS (extrait de son livre "en attendant la bombe"
Nicolas. Il est né à midi pile. Il pèse 3kg550 et mesure 50 centimètres. Un beau bébé. Le premier qui parle devant moi d'accouchement sans douleur, je le gifle..
MOI
Ca me fait drôle de poser une mutation. J'étais bien à St Etienne de St Geoirs. Mais nos parents vieillissent, Millau est une occasion de nous rapprocher, il ne faut pas la rater ! On va passer de 4 heures de trajet mini à une heure/une heure dix. Ca compte...
1er juin 1979.
Reçu le livre de Sophie qui vient de paraître en librairie. Je l'ai parcouru plus que lu véritablement. C'est d'une telle médiocrité de fond et de forme qu'auprès de ce qu'elle écrit, les articles de Minute ou d'Ici-Paris qui la soutiennent semblent avoir été signés par Sartre dans Les temps modernes.
Je l'ai ! J'avais mis Embrun en premier, mais faut pas rêver quand même... J'irai donc à Millau, lol, comme dirait Fernandel ! A présent, opération "trouver un logement". Vu ce que je gagne, à tous les coups j'aurai droit à un HLM. Enfin j'espère ! Bon, je vais annoncer la nouvelle à nos deux familles.
9 août 1979.
Notre premier anniversaire de mariage. Mais comme amants, notre troisième été. Et toujours le même désir, la même curiosité, la même divine surprise.
Nicolas, ravi de la crèche, tu as raison de sourire aux anges, ça va bien pour nous trois...
Ca n'a pas été sans mal, mais après quand même 2 mois de recherches, on a fini par le dégotter ce logement. Une petite maison F3, au fond d'une impasse - donc calme - mais j'ai vu aux yeux de Mireille qu'elle va regretter notre beau F4 de l'Isère. Les toilettes à la turque, elle n'a jamais connu. Bah, l'essentiel soit qu'on se rapproche de nos parents...
9 septembre 1979.
Treize heures. Je viens d'apprendre à la radio le suicide de Jean Seberg. On l'a retrouvée, corps décomposé, sous une couverture, dans une voiture garée à quelques mètres de son appartement, au centre d'un quartier truffé d'ambassades et arpenté par des centaines de flics. Au moins 10 jours qu'on avait signalé sa disparition. Curieuse police...
Hou la la ! Dur dur les nouveaux horaires... Pour la journée c'est 5h30/19h, donc lever à 4h30, et pour la nuit c'est 19h/5h30, et pas question de roupiller entre deux tours d'horizon : il n'y a pas de lit à la station :( Sinon, Mireille va chercher du travail, vu qu'il y a une voiture de service, elle va pouvoir prendre la nôtre.
30 octobre 1979.
Suicide de Robert Boulin, ministre du travail. Après les dimants de Giscard, les acquisitions immobilières de Raymond Barre, c'était "l'affaire Boulin" - la troisième que "le canard" avait sortie en un mois. Barre hospitalisé pour dépression nerveuse, Boulin qui se flingue, Giscard muré dans un silence persistant, du côté du pouvoir ça sent le roussi...
Mireille vient de vendre son premier aspirateur. Elle a un talent fou pour vendre, c'est dingue ! A mon avis elle va arriver à gagner plus que moi, chez Electrolux ! Mais le revers de la médaille, c'est qu'on ne se voit pas beaucoup, avec mes horaires de fou : je dors sans arrêt pour essayer de récupérer. Le toubib, un mec super, m'a donné un truc pour m'aider à supporter ces horaires : Le Témesta.
21 décembre.
Huit mois de Nicolas. Il pèse maintenant huit kg 50 et mesure 69 cm. Pas de quoi pavoiser, moyen, très moyen ! Il paraît qu'il a dit "maman".
Papa, vexé, demande à vérifier.
Mireille a eu un accident. Pas de blessé mais la voiture au garage, lequel a brûlé avec la voiture... Ma femme a perdu son emploi, et du coup est très choquée. Hier je l'ai emmenée au Vigan se refaire une santé chez ses parents, je la rejoindrai à Noël. Côté santé, moi ça va, je pèse 80 kilos, j'en ai pris encore 6 cette année... Beau-papa ne va pas manquer de me le faire remarquer !
25 décembre.
Noter tout de même, à propos de Giscard, le sournois, cet aristocrate sans noblesse qui de reniement en reniement proclame son aversion pour la peine de mort et fait éxécuter un probable innocent...
Ma belle-soeur vient de m'apporter un petit mot tout à l'heure. " C'est fini, je ne veux plus te voir, excuse-moi ou ne m'excuse pas, mais je n'en peux plus. J'irai voir le psychiatre mercredi."
Mon monde s'écroule.
9 janvier 1980.
C'est vrai que Nicolas dit "maman". Mais c'est moi qu'il appelle "maman" !
Reçu ce matin une lettre recommandée du beau-père qui parle "du divorce", et m'envoie la liste détaillée des biens de la communauté. Au-secours :((
Ma mère arrive tout à l'heure par le train - 9 h de trajet via Nîmes et Béziers pour 60 km à vol d'oiseau - , inquiète du fait que je ne peux absolument plus rien avaler depuis Noël. Je vais pouvoir enfin parler à quelqu'un, car je ne connais personne dans cette ville où m'a femme m'a quitté. Moi qui voulais entamer un régime, j'ai perdu 5 kilos en deux semaines...
16 février 1980
Julos Beaucarne, chanteur et directeur (belge) du théâtre 140 s'écoute un peu parler, mais je ne lui donne pas tort, il est sûr au moins d'écouter des choses intéressantes.
Je reviens de Lorient où Jean-Yves m'a accueilli une semaine, malgré les réticences de sa nana, qui depuis que Mireille m'a quitté, pense que je homosexuel ! si ! Sur les conseils de mon chef (lui aussi un coeur d'or) j'ai pris un avocat. Enfin "mon père a pris un avocat", car je sais que ce sont nos deux parents qui se battent, par enfants interposés. Seule bonne nouvelle : Perte de 11 kilos depuis Noël, je suis revenu à mon poids d'il y a trois ans ! Car je ne peux toujours rien avaler, sinon un Mars le matin.
21 avril 1980.
11h40. Plus que vingt minutes et mon fils aura un an. Et du coup; moi j'arrêterai d'écrire ce journal.
Midi 10, voilà c'est fait. Happy Birthday ! Lui se demande, un peu effaré, ce qu'on a tous à lui sucer la pomme...
Je viens de voir le docteur Metge, du Vigan, mon médecin de famille. Pour lui, je ne pourrai pas tenir encore 2 mois si je continue à ne plus m'alimenter. Lui qui était obsédé par mon poids, avec 22 kilos de perdus en même pas 4 mois, le voilà servi ! Je sais que je vais mourir, mais je ne veux pas mourir. je n'ai que 29 ans... Mon corps capitule, mes cheveux tombent par poignées. Ma seule planche de salut serait une mutation, vers Embrun, ce pays que j'aime tant... Mais à peine arrivé à Millau, je sais que je n'ai aucune chance...
__________________________________________________________________________________________________
32 ans après, Nicolas Bedos est devenu aussi talentueux que son père, et encore plus vache. Mais je me régale à lire les deux...
Quand à moi, après être arrivé à peser 51 kilos fin juin, j'ai arraché ma mutation pour Embrun grâce à une assistante sociale et aux deux médecins : celui du Vigan, qui me connaît depuis 8 ans, et celui de Millau, qui a assisté à la "chute"....
Sauvé par le gong...
Je vous embrasse.
Le livre de Guy Bedos où j'ai puisé ces extraits - sans en changer une lettee - s'intitule en attendant la bombe, éditions Calmann-Lévy.
10:38 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (4)
30/03/2012
Pasteurisation
Nous vivons, c'est bien connu, dans un monde de brutes.
Celles et ceux qui ont lu ici les 100 premières notes de mon blog, celles où je raconte ma vie, doivent en être convaincus.
Je supporte très mal la campagne électorale actuelle. Où tous les coups bas sont permis, de tous les côtés. Ca me donne envie de vomir.
Oui, mais... l'inverse est-il préférable ?
S'imaginer chez Walt Disney (pas employé dans ses parcs, attention !), dans un monde où tout le monde serait forcément gentil, où tout ce qui dépasserait serait banni ?
Une vie totalement artificielle, pasteurisée, quoi !
Non plus.
Depuis quelques années, c'est la mode du S.B.A.M. (sourire, bonjour, au-revoir, merci) et pas que chez les caissières.
Combien d'ulcères ces mêmes caissières ont-elles dû développer pour avoir dit ces formules à des personnes qui méritaient qu'on leur envoie la caisse enregistreuse dans la figure ?
Moi je suis pour appeler un chat un chat.
Je suis bien dans mon village. Et je le clame haut et fort (lol !).
Mais il fut un temps, des temps, où ça n'était pas le cas. Et alors, je le clamais également.
Mais sincèrement, je ne me verrais pas y rester si je sentais qu'autour de moi ça sonnait faux. Si n'y seraient tolérés que de la "bienveillance obligatoire", et qu'en revanche, le parler-vrai me couperait de mes voisins. Lesquels, y compris chez ceux où je me sens super-bien, entrant dans la ronde de ce soft bienveillant, penseraient que non, que je me fais des idées, que "tout va bien à bord".
Voici quelques semaines, une amie m' a dit ici ce qu'elle avait sur le coeur. Sur le moment j'ai été blessé, mais peu à peu j'ai réalisé qu'elle était dans le vrai. Et elle m'a fait réaliser plein de choses.
Avec le recul, je sais qu'elle a eu raison.
Je pars du principe que lorsqu'il y a un abcès il faut le crever, et que casser le thermomètre ne fera pas tomber la fièvre. Que la politique de l'autruche ne mènera à rien, pas plus que l'agression excessive.
Voilà, c'était mon coup de gueule du soir, qui peut-être, sans doute, disparaîtra demain matin, après que la nuit m'ait "porté conseil", c'est à dire à mon tour "pasteurisé"...
Je vous embrasse.
21:34 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (7)
24/03/2012
Balancier
Il y a neuf ans, le Net m'a sauvé la vie.
J'avais un "réel" tellement horrible que je voulais en finir, et finalement c'est le "virtuel" qui m'a aidé à sortir de cette spirale mortelle.
Cela, je l'ai raconté maintes et maintes fois, notamment dans mes notes de l'automne 2011.
Puis, petit à petit, mon "réel" est devenu supportable.
Mon "virtuel" quand à lui continuait à me satisfaire, avec beaucoup de hauts et quelques bas.
Et du coup, j'ai lancé quelques passerelles entre les deux, j'ai pu mettre un visage sur des lignes lues sur un écran. Surtout en 2004, année de forte remise en question.
Voilà 6 ans, lorsque mon épouse a subi - en catastrophe - une terrible opération qui l'a rendue handicapée, là encore, mon "virtuel" a bien réagi, m'a encouragé, m'a aidé à passer cette terrible épreuve.
Quelques mois plus tard, mélange entre les deux : Certains malintentionnés du "réel" ont découvert mon jardin secret "virtuel", et m'ont mis à la porte du Paradis. Le Pays Basque, où je me plaisais tant.
Mais je n'ai pas perdu au change : En 2007 la Franche-Comté m'accueillait à bras ouverts.
Mon "réel" s'est alors amélioré de jour en jour. Avec un sommet à l'été 2007, alors que je commençais à avoir quelques déceptions côté "virtuel".
Puis ce fut statu-quo pendant quelques années. "Réel" et "virtuel" me convenaient parfaitement.
L'équilibre.
Mais, très récemment, alors que je vivais un "réel" de retraité très paisible, avec de belles retrouvailles Bretonnes à Lorient et à Quimper, une promesse de retrouvailles à Paris d'ici un mois (plus fort que Bruel, ce ne sera pas "rendez-vous dans 10 ans", mais dans 40...) mon "virtuel" a commencé à me lâcher sévère.
Espoirs transformés en déception.
D'abord purement "virtuels", avec la retrouvaille de personnes dont certaines ont fait une croix sur moi.
Je l'admets, à une certaine époque, je n'étais pas clair. Et j'avais de sales réactions envers des gens admirables, qui m'ont soutenu à bout de bras.
Oui j'étais encore malade, mais je ne le savais pas... Ce genre de maladie dont on ne peut dater la fin qu'après coup.
Puis de nouveau les mêmes reproches, des personnes - pas mal de personnes - dont il faudrait sans cesse lire leurs écrits en permanence (certains écrivent jusqu'à 18 h par jour...) pour savoir qu'ils vont mal. Ou bien. Et là bien sûr le couperet qui tombe "tu ne t'intéresses pas aux autres"... Je pense qu'il suffit de lire mon blog pour savoir ce qu'il en est à ce sujet. Je n'y parle pas que de moi....
Mais rien à dire, quand j'étais "Ordi-dépendant", j'étais comme ça aussi...
Et puis l'entrecroisement du "virtuel" et du "réel". Des personnes que je croyais inaccessibles, et qui vous donnent leur numéro de téléphone ! A moi, petite Cicatrice blogueuse...
Qui vous font participer à des moments conviviaux inoubliables. Mais hélas, ces stars s'envolent vers d'autres endroits où d'autres Cicatrice les attendent... J'ai du mal à atterrir dans ces moments-là !
Alors qu'"en vrai" je viens de passer 3 mois superbes, avec beaucoup de monde chez moi, de tous âges, avec des escapades Parisiennes ou Azuréennes, je fais de plus en plus de pauses ici.
Je me préserve.
Ne tenant pas à ce que ce qui m'a sauvé voici 9 ans me fasse à présent plonger.
Pensant de plus en plus que le Net, c'est comme le bon vin : à consommer avec modération, sinon, c'est l'ivresse. Et puis la gueule de bois.
Contrairement à certain(e)s ami(e)s dont c'est devenu une drogue, moi je suis, ce ce côté-là aussi en train de me désintoxyquer.
En plus, pas le choix, mon épouse exige une surveillance de tous les instants. Mais ça je ne le dirai qu'à vous, qui venez me lire ici :)
Je vous embrasse.
21:35 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (8)
06/03/2012
Souvenirs souvenirs
Ce week-end s'est produit un truc assez inattendu : Une internaute de mes amies a eu l'idée, sur Facebook, de recréer la "rue des blogs", c'est à dire la blogosphère de Psychologies.
Car il y a blogosphère et blogosphère.
Celle de Psychologies était très spéciale.
• D'abord elle était peu nombreuse. En moyenne entre 200 et 400 blogs actifs. En comparaison, actuellement 1374 blogs chez hautetfort, qui n'est pas - et de loin - la plate-forme la plus fréquentée.
• De ce fait, tout le monde ou presque se connaissait. Bien sûr on ne sympathisait pas avec tous, 300 personnes en moyenne ça aurait été dur ! Mais les "affinités" jouaient, et cette "rue" était composée de plusieurs "sous-rues", qui pouvaient très bien s'entrecroiser.
• Et surtout, ce site n'était pas anodin. Ceux qui allaient sur Psychologies n'y allaient pas pour rien. C'est qu'ils avaient des problèmes, et un immense besoin de reconnaissance. C'est pourquoi, là-bas, la plupart des internautes (bien qu'ils s'en défendaient) guérissaient ce besoin à coups de commentaires. Le commentaire c'était le médicament, d'autant bienvenu qu'il venait de gens qu'on connaissait, qu'on appréciait.
• On se mailait beaucoup, on se téléphonait assez souvent et on allait même se rendre visite parfois ! Chose impensable ici...
• La caractéristique de nos notes était que la plupart parlait.... des blogs eux-mêmes ! J'adorais par exemple faire un "voyage à travers les blogs" au hasard, en faisant deviner à l'aide d'indices de quels blogs je parlais.
Au fil du temps, les choses se sont peu à peu gâtées. Lentement, très lentement.
Par exemple, tous ceux qui avaient un gros besoin de reconnaissance se faisaient poser des compteurs, non prévus par la plateforme.
Problème : ce compteur était visible par les internautes, lesquels pouvaient cliquer dessus et voir, en direct, l'audience du blogueur - plutôt de la blogueuse, car cette "rue" était à 85% féminine (du reste sur le groupe créé sur Facebook la proportion est pire : pour l'instant 7% d'hommes et 93% de femmes !) - et je dois dire que pour ceux qui n'avaient que peu d'audience, voir qu'un blog était lu simultanément par 15 personnes (ça m'est arrivé !), voir le total des visites depuis la pose du compteur pouvait quelque peu créer de la jalousie.
Oui, ça m'est arrivé, car le besoin de reconnaissance je l'avais aussi, et donc avec lui le compteur, au bout d'un an quand même.
Ensuite, des clans ont commencé à se former. Je me souviens très bien d'avoir été viré d'une liste de chouchous, uniquement parce que je n'étais pas copain d'une copine de l'internaute ! Au début je prenais ça très mal, pas encore totalement guéri.
Par chance, en 2007, après avoir reçu simultément trois bombes atomiques (ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort) à savoir la mort de mon père, la trépanation de mon épouse - et les séquelles devant lesquelles je devrai faire face- et enfin le viol de mon blog par des collègues indélicats, ce qui m'a valu l'explusion du Pays Basque, après ces trois bombes donc, mon nouveau boulot a fait qu'à l'été je me considère comme sorti d'affaire.
C'est à ce moment que j'ai entrepris de raconter de A à Z mon histoire d'amour avec Nathalie. J'appelai cette série "Mon inoubliable parenthèse". Une trentaine de notes "tripales", sur lesquelles j'ai eu un nombre impressionnant de lectures, mais très peu de commentaires.
C'est là que j'ai vu que cette Histoire d'Amour, avec laquelle j'étais arrivé en pleurant sur le forum en juin 2003, commençait à barber de plus en plus de monde.
Je ne m'en offusquai pas trop, comprenant que le râbachage depuis 4 ans pouvait à la longue lasser les gens. D'autant que la plupart des gens de la "rue" avaient leurs propres problèmes, en direct, et n'avaient pas le temps de ressasser des trucs vieux de 10 à 15 ans !
Mais je me réservai la possibilité de raconter cette "parenthèse" dans un autre endroit, neutre.
En 2008, c'est la technique qui tomba en panne. A savoir la liste des derniers blogs mis à jour.
Autant ici je ne me sers pas du tout de cette liste (que je vais d'ailleurs finir par enlever) autant là-bas elle était indispensable. Pour la "rue" que nous formions, c'était en quelque sorte le facteur.
"Tiens, unetelle a sorti une note, on court vite la voir..."
C'est ainsi que l'on procédait. Enfin disons une grande partie, dont bibi. Car les "clans" avaient opéré, et beaucoup avaient dans leur PC la liste de leurs blogs préférés, et n'avaient pas besoin de la liste en question. Il leur suffisait de faire une revue quotidienne de leurs chouchous et le tour était joué.
Fort bien, mais quid des nouveaux arrivants ? Comment saurait-on leur existence ?
Ce fut mon cheval de bataille en 2008 et 2009. Je n'eus alors que peu d'écho parmi mes "collègues".
Et c'est alors que j'ai craqué.
En janvier 2010 j'ai, simultanément, créé deux blogs : L'un toujours sur Psychologies, "Cica 2010", et l'autre... ici, sous le nom "tomber sept fois se relever huit"
http://tomber7foisserelever8.hautetfort.com
La seconde expérience se soldera par un fiasco, et je jetterai l'éponge le 25 mars.
Quand à "Cica 2010", il sera beaucoup moins personnel, j'y ferai surtout des statistiques à base de prénoms, qui n'intéresseront que peu le lecteur. Je ne mettrai pas de compteur dans ce blog, mais je comprendrai très vite que je n'avais plus trop ma place là-bas.
C'est en ce sens que je verrai ce qui va se passer dans le groupe sur Facebook, si les clans se reforment, ou si vraiment tout le monde parlera à tout le monde, comme en 2005.
Et donc, en juillet 2010, je crée ce blog, sur Hautetfort.
Avec un but précis : raconter mon "inoubliable parenthèse", mais cette fois dans son contexte, c'est à dire après avoir raconté le plus intimement possible ma vie, de 0 à 41 ans.
Pari gagné : cette "parenthèse", complètement réécrite (j'avais encore plus de recul) a déjà été lue plus de 15.000 fois. La seule note "vers les étoiles 8" l'a été 2.000 et continue à l'être, c'est ma troisième note la plus lue du blog.
Alors, content ou pas d'être ici ?
Ici c'est très différent de Psycho. Sur la forme d'abord, c'est une Rolls après avoir essayé la Panda! Habillages magnifiques, fonctionnalités étendues - et sans panne - bref le pied.
Sur la forme, les gens ne se connaissent pas et bloguent chacun dans leur coin.
De Hautetfort, je n'ai qu'une commentatrice, Cricri ! D'autres blogs, deux ou trois. Sinon des internautes ayant posé une question sur Google, qui atterrissent sur mon blog et me demandent des précisions.
Et des commentateurs de Psycho, j'en ai perdu environ 80% : Actuellement ils sont au nombre de 10...
En revanche, j'ai récupéré mon nombre de visiteurs de ma période de gloire de chez Psycho, mais j'ignore qui ils sont, et de toutes façons je ne les connais pas, vu qu'ils ne se manifestent pas.
Je dois le dire, je regarde attentivement le nombre de visiteurs, non pas par besoin de reconnaissance, mais tout simplement parce qu'il me servira d'indicateur pour savoir si je poursuis ce blog ou non.
Je suis fier de pouvoir rendre service, d'éclairer les gens qui veulent poser du phovoltaïque, veulent connaître l'âge des chanteurs ou en savoir un peu plus sur certaines applis Facebook, mais si mon blog ne doit servir qu'à ça, à être "le Particulier" du Net, alors non.
Sur Psycho il y avait de la castagne, des prises de bec, des discussions incessantes, mais il y avait de la VIE.
Ici, pas grand-chose depuis que j'ai fini de raconter la mienne...
Je vous embrasse.
16:14 Publié dans Blog, ceux que j'aime, détripage | Lien permanent | Commentaires (24)
23/02/2012
9 ans de "rab".... déjà !!
A cette heure-là, voici 9 ans, j'étais entre la vie et la mort.
Extrait de ma note "l'espérance folle"
http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/12/04/l-espe...
pour ceux qui ne connaîtraient pas mon histoire :
Et si elle m’avait laissé un mail au boulot ?
Encore une chance...
Boulot. Ordinateur. Réception des messages.
Je suis là, le coeur battant.
Message, oui, mais pas d'elle. Un de Jean-Paul en revanche : « Game is over ». Il me raconte en substance que « les collègues » lui auraient dit que je cassais du sucre sur son dos. Et que la belle période d’embellie qui a duré plus d’un an se termine. En clair le harcèlement va reprendre de plus belle... jusqu'à ma mutation pour Besançon.
Second mail, de la DRH qui me dit "désolé pour Besançon mais un emploi réservé est passé devant vous..."
Et là, d'un coup, je deviens très calme.
C'est maintenant. C'est là que mon calvaire va enfin se terminer.. Je vais enfin m'autoriser à me reposer, une chose que je refusais depuis plus de trois ans.
Toujours calme, presque souriant, je sors de mon placard une boîte de rohypnol.
Je commence par avaler 10 comprimés.
Puis je rentre chez moi, l'air de rien, et vais me coucher, comme si de rien n'était.
Petit passage par la salle de bains, où là je m'enfile une nouvelle dose de 15 pilules magiques.
Puis je me glisse dans mon lit, auprès de ma femme.
Et là, j'attends, calmement.
Calmement au début, puis de moins en moins calmement, constatant que "ça ne venait pas".
D'habitude, 2 de ces petits comprimés m'assomment en un rien de temps, mais là, non !
Lutte féroce entre la partie de moi qui veut en finir, et celle qui ne veut pas mourir.
Alors, au bout d'une petite heure, je finis par me lever. Je titube un peu - quand même - et je retourne dans la salle de bains reprendre une nouvelle dose de 10 comprimés, assortis cette fois d'une demie-bouteille d'après-rasage.
Je pense que l'envie de mourir est proportionnelle au fardeau que l'on porte.
Puis, je me rallonge.
Et je plonge.
Rideau.
Le rideau ne s'est pas refermé...
Pendant longtemps, très longtemps, j'ai pensé que c'était regrettable. Au tout début (de mars à juillet) j'ai pensé recommencer, avec cette fois le train qui me passerait dessus, imparable.
Puis ce fut la période ou certes j'abandonnais plus ou moins mon projet funeste, mais où aussi, pour la moindre contrariété, j'envisageais à nouveau de passer à l'acte. Alors je vous dis pas pour des atroces déceptions...
Comme celle de ce mois de juin 2004 - soit 16 mois après - où ma vie fut suspendue, pendant une heure, à un fil de téléphone. A une voix amie, qui se reconnaîtra si elle vient me lire.
Puis cela se tassa. Début 2005 nous achetions le terrain, je recommençais, en parlant d'une maison pour ma retraite, à faire des projets. Oui j'avais encore quelques petits "accès" mais ça ne durait plus guère de temps dans la plupart des cas.
En février 2006, la double épreuve trépanation de mon épouse/mort de mon père n'arrangea pas les choses. La cohabitation avec une épouse qui n'arrivait plus à aligner deux mots à la suite me semblait insurmontable. Mais je me devais de tenir, car si je disparaissais, c'est sur ma fille que tout reposerait, ma fille qui avait - enfin - pris un bon départ dans la vie, et qui avait assez morflé pendant son enfance et son adolescence entre la maladie de sa mère et celles de son père. Les médecins m'avaient assuré que mon épouse retrouverait une grande partie de son vocabulaire.
Et heureusement pour moi ils eurent raison. Mais ils m'aura fallu attendre des années...
Mais de nouveau, en octobre 2006, je fus à deux doigts de plonger. Plonger dans l'Adour, la rivière qui coupe Bayonne en deux. La raison ? Un collègue avait violé mon blog, et avait passé le "filon" à d'autres collègues, qui du coup connaissaient tout mon passé. Mais en plus, vu que racontais des choses qui n'honoraient pas la maison qui m'employait (harcèlement, débarquement de Nathalie par le petit chef Lozérien) ma hiérarchie m'avait imposé un choix : soit le conseil de discipline et éventuellement la révocation, soit une mutation.
C'est comme ça que j'ai quitté le Pays Basque, un endroit qui au contraire de la Bretagne m'avait adopté et aidé à panser mes plaies.
Mais - coup de pouce du destin ? - c'est ma nouvelle affectation à Lons le Saunier qui me guérira de la maniaco-dépression. Restait l'autre maladie, cette fameuse Nathalie Aigue... Qui elle ne se guérit pas par des cachets, mais par de l'Amour. Et là, moins évident.
Lons est une ville où je rêvais déjà de poser mes bagages en... 1985 ! Une affectation qui me permettra d'être polyvalent et faire tous les boulots que comportent ma profession. J'irai ainsi énormément en Franche-Comté et en Alsace, mais aussi dans le Limousin, le Nord Pas de Calais, la Normandie, la Champagne-Ardenne, la Lorraine...
Je peux dater le jour où j'ai "basculé". Où je me suis dit que finalement il avait mieux valu que cette nuit du 23 au 24 février, au contraire de Bernard Loiseau je me rate.
C'est le 10 août 2007.
Ce jour-là, je suis en mission à Guéret.
Extrait de mon blog de l'époque :
Puis, le taf ce matin.
C'était donc un ancien collègue de Mende avec qui je tournais "en double".
Ce collègue qui était arrivé à me mépriser tant mon boulot était ni fait ni à faire, aujourd'hui je pense l'avoir épaté. Je lui ai montré un florilège de tout ce que je savais faire, et j'avoue que voir son regard surpris, étonné, époustouflé même, m'a procuré une immense satisfaction personnelle.
Je crois qu'il était content pour moi...
Et c'est vrai que je n'aurais pas parié un centième de roupie sur une telle résurrection il y a 10 ans.
Côté boulot, j'étais donc revenu à niveau, à mon niveau de 1993. Conjointement, j'ai cessé de rêver à Nathalie. Ces rêves à la limite du film qui me laissaient désespéré à mon réveil, ces rêves qui étaient fréquents et qui m'ont poursuivi pendant des années.
Et depuis cet été-là, j'ai cessé de pencher du mauvais côté. Et la Vie m'a remercié l'an passé, avec le retour de celui que j'appelle mon "cousin-frère" après 13 ans d'exil à l'autre bout de la planète. Il a beaucoup de choses à rattraper, moi aussi.
Des amitiés renouées aussi, comme celle de mes amis de Lons et Quimper qui, en 2000, n'avaient pas digéré ma maniaco-dépression. 7 ans de fâcherie pour l'un, 11 ans pour l'autre.
Et puis vous, vous qui depuis - pour certains - juillet 2003, m'avez porté à bout de bras par vos mails, vos coups de fil, vos commentaires, votre présence, quoi !
Je vous embrasse.
23:42 Publié dans détripage, Merci, spiritualité | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : résilience
20/02/2012
La barrière psychologique des quatre jours
Je profite de l'absence ou de la quasi-absence de commentaires (donc du socle de mon lectorat) pour écrire une note qui ne sera pas politiquement correcte.
Je veux parler de la fameuse barrière psychologique des 4 jours quand on est invité chez quelqu'un ou quand on invite quelqu'un.
Je pars d'abord du postulat que les gens chez qui on va (ou qui viennent) sont des gens avec qui on a une grande relation affective au départ. Sans cela, ce n'est même pas de 4 jours qu'il faut parler mais de 4 heures, voire de 4 minutes.
J'illustrerai mon propos par quatre exemples :
• Novembre 2007 chez une amie commune à mon épouse et moi, à Lille. Hyper-contents de se voir, le premier soir est sans fin, puis peu à peu elle et nous commençons à voir des petites failles chez l'autre. "Tiens, elle a laissé la table sans la débarrasser" ou" tiens, il n'a pas fait son lit.." Peu à peu les conversations changent de ton. On rigole moins. Les objectifs, plus petits qu'ils soient (par exemple les balades "moi j'aimerais bien faire 10 km à pied à la base de loisirs" "moi je préfèrerais faire du lèche-vitrine" ou "ce qui me botterait c'est d'aller en Belgique "(1/4 d'heure de train) divergent de plus en plus ouvertement.
bref, au bout de 4 jours, on n'a qu'une envie, c'est de repartir. Avant qu'on ne se tape dessus.
• août 2011 : visite de notre fille et de son conjoint, suite à l'hospitalisation de mon épouse.
Au début, ça se passe plutôt bien, malgré la vague de chaleur (heureusement bien amortie dans notre village). Sorties, jeux, pendant les trois premiers jours, tout est OK.
Certes nos deux jeunes - dont l'une me reproche d'aller souvent sur Internet - ont les yeux rivés devant la télé, certes quelques vannes commencent à pointer mais quand même on est heureux d'être ensemble.
Mais le 4ème, alors qu'il faisait une chaleur écrasante (32° ici c'est dire...) je décidai de grimper au sommet le plus proche, 1325 m, au-dessus de Pontarlier. Je savais que les derniers kilomètres (entre 1150 et 1325 m) se faisaient à pied, mais dans ma tête c'était en majorité en forêt, et j'avais fait une erreur professionnelle en pensant que là-haut, une petite brise rafraîchissante nous envelopperait.
Or pas d'arbre sauf sur les derniers 300m, et pas un poil de vent. Et là ma fille commence à m'engueuler en me disant carrément qu'en lui faisant faire des trucs pareils, je faisais tout pour renvoyer sa mère à l'hosto. Alors que justement mon but était inverse, de la changer du confinement qu'elle avait subi pendant 3 semaines.
Mais elle n'avait pas tort.
Cependant c'était le signe que les relations commençaient à se tendre, et leur départ sera - rien à voir bien sûr, lol - prévu pour le lendemain au lieu du surlendemain.
Cela peut même se faire avec des personnes avec qui l'amitié remonte à des dizaines d'années, des gens qui nous connaissent et qu'on connaît par coeur. Exemple :
• janvier 2012 : visite de mon ami Bernard et de son épouse. Les trois premiers jours sont magiques ! Bernard adore notre lieu de vie et notre maison, qu'il prendra des dizaines de fois en photo. (je bave aussi devant sa maison et son coin de Bretagne )
Les repas ne sont que rigolades, et quand je lui fais découvrir mon "antre" du sous-sol il est ébahi, et là aussi prend des photos.
Mieux : vu qu'à présent il sait par où je suis amoureusement passé, nous pouvons avoir - toujours dans mon antre - enfin des discussions profondes, qui me font un bien fou. Pour une fois, je peux parler de Nathalie à quelqu'un sans me faire rembarrer ! Et bien sûr la lui montrer en photo.
Lui aussi de son côté me fera quelques confidences inédites qui sans aucun doute ont dû le soulager.
Bref, le rêve. En dehors de la neige que je leur avais promis mais qui n'était vraiment présente que 300m au-dessus !
Mais le 4ème soir, alors qu'il me parle d'un membre de sa famille, moi, ayant sans doute dépassé les 0.5 g, me sentant (beaucoup trop) en confiance, je lui dis honnêtement ce que je pense de la manière de vivre du membre en question.
Et là je vois mon ami se renfrogner d'un coup et me répondre assez sèchement.
Ensuite, rapidement, tout semblera s'apaiser, mais là j'ai senti qu'on était arrivé au bout de la magie, que certes ces 4 jours avaient été réussis - et qu'il faudra donc renouveler l'expérience - mais qu'un 5ème aurait été peut-être de trop. Et ça aurait été vraiment dommage, car déjà deux fois (1991 et 2000) mal dans notre peau l'un et l'autre nous nous étions brouillés pour des peccadilles, je n'aurais pas voulu inaugurer la cuvée 2012.
Par "chance" et prévu de longue date, ils prenaient le train dès le lendemain matin, de sorte que ma réflexion déplacée aura été sans conséquence.
• février 2012 : Nous recevons actuellement mon filleul (10 ans) et sa soeur (13 ans). Ce sont deux petits bouts de chous adorables. Mais hélas, increvables !!! Nous autres, qui sommes bien entrés dans la retraite, avons du mal à suivre. Par chance, notre voisine - qui elle est habituée aux enfants - vient de temps en temps "épauler" mon épouse, et aussi, nous passons beaucoup d'après-midi en balade. Nous avons, par exemple trouvé une petite station de ski dans la commune voisine, et nous leur faisons faire de la luge.
Pour ma part, après un moment de "flottement", j'ai surmonté la fameuse barrière des 4 jours. En faisant preuve d'autorité. Par exemple, les jeux de société jusqu'à des minuit et quelque, fini ! Couvre-feu à 21h30/22h maxi. Et ils l'ont accepté sans aucun problème.
Mais mon épouse a commencé à craquer le ... 4ème jour, en envoyant de plus en plus de vannes à mon filleul qui, hyper-intelligent, a accusé le coup. C'est pour cette raison que je me suis "dévoué" depuis en organisant des balades durant tout l'après-midi, de façon à éviter les tensions. Suisse samedi, Besançon hier, mon épouse ne nous ayant cette fois pas suivis.
Luge prévue cet après-midi, mon épouse et moi les surveillerons en bas.
Et donc, les soirées se terminent à 21h30.
Il reste encore 36h à passer, j'espère qu'il n'y aura pas de clash, et aussi... de crise d'épilepsie, car je vois mon épouse de plus en plus fatiguée. Hier c'était limite...
Je me demandais aussi pourquoi leur mère insistait tant à ce sujet, à chaque fois que je l'avais au bout du fil :"tu es sûr que ta femme ne sera pas trop fatiguée ? il ne faut pas hésiter à nous le dire..."
En fait, 9 jours c'est vrai que ça fait beaucoup pour des personnes qui n'ont plus l'habitude des enfants. La prochaine fois - car il y aura une prochaine fois - nous nous limiterons également à 4 jours pleins, jours d'arrivée et de départ exclus.
C'est un truc à savoir, et désormais nous y ferons attention.
Je vous embrasse.
09:41 Publié dans détripage, moi, psy | Lien permanent | Commentaires (4)
02/02/2012
le double visage de mon épouse
J'en ai peut-être parlé, mais ce côté "Dr Jekyll et Mr Hyde" que possède mon épouse me déroute complètement.
Bref, mon épouse. Acariâtre, grincheuse, de temps en temps (une fois par mois environ) hystérique quand nous sommes à la maison, mais enjouée, espiègle, indulgente, petite fille, quand nous sommes en famille ou chez des amis.
Ou quand les amis viennent nous voir. Nous avons récemment reçu un couple d'amis, et j'ai été frappé de voir le changement de "Chère et Dure".
Je ne la reconnaissais plus ! Je voyais mes amis de temps en temps s'engueuler entre eux, comme le font environ 99.9 % des vieux couples, mais elle ne m'a jamais fait la moindre réflexion, y compris quand j'avais fait des conneries. Mes amis ne devaient pas en revenir...
Moi non plus !
Par exemple en voiture. Quand je suis seul avec mon épouse, je suis en leçon d'auto-école permanente. Conduire ma Seat Ibiza Diesel bas de gamme qui a déjà 8 ans, c'est pas terrible, mais avec elle, c'est encore pire : "Doucement" ou l'inverse "qu'est-ce que tu attends pour le doubler ? ". "Débraye, ça fume", quand elle estime que je devrais passer une vitesse, ne connaissant rien à la conduite diesel. Ou alors "50" !!! , quand je suis à 55 dans une agglomération, oubliant que dans l'agglomération Bayonne-Biarritz elle mettait 11 minutes chrono pour rallier sa supérette Biarrotte à notre domicile situé au-delà de Bayonne, non loin de la frontière landaise. 14 km quand même, entièrement en ville, avec moult rond-points, feux tricolores, passages piétons et autres traversées de ponts.
Là, rien. J'avais l'impression de rêver et du coup ma conduite était plus souple. J'en profitais un maximum...
Il n'y pas hélas que la conduite.
J'en ai écrit des notes sur ce qu'elle a fait d'inacceptable. Comme de jeter le chat à travers la fenêtre du premier étage, parce qu'il était malade. Comme jeter dehors une jeune femme pompier du village qui vebait proposer son calendrier, oubliant que dans le dit village elle devait être leur principale "cliente"....
Bref, telle Cendrillon aux douze coups de minuit, le départ du TGV de 8h55 qui ramenait mes amis vers leur Bretagne a aussitôt fait revenir la mégère...
Et vas-y que je re-critique tout le monde, notamment notre voisine qui nous avait pourtant offert 3 bons kilos de sanglier, qui nous ont fort bien régalés.
Sa bougeotte aigüe a repris. Alors que pendant 4 jours nous n'avons pas arrêté de rouler, hier Madame voulait qu'on aille... faire des courses !
Sachant que :
• Les courses c'est 36 km aller-retour minimum.
• Qu'aujourd'hui nous allions chez la psy, juste à côté de notre magasin habituel.
• Surtout que les routes étaient impraticables à cause de la neige et du vent, qui provoquaient des congères. En plus, moins 8 à 3 heures de l'après-midi, je prèfère rester chez moi !
Donc les courses on les a faites, et comme de bien entendu, les caissières en ont pris plein leur tronche. J'avais beau lui dire de la boucler, que ces pauvres femmes payées avec un lance-pierres n'étaient pour rien dans les pratiques très douteuses des "bons d'achat" qui étaient passés à l'as aux caisses (Géant et Leclerc sont des grands spécialistes...), que c'était la faute des chefs de rayon (qu'elle a été en 1985 !!!) elle continuait de plus belle, se payant même le luxe de me faire un sourire en coin entre deux engueulades.
A la fin je suis resté seul avec la caissière, prétextant que j'avais paumé mon ticket, et je me suis excusé pour elle. Qui a bien compris et qui m'a dit "bon courage mon pauvre Monsieur". Un peu comme le policier Mendois devant lequel, en 1996, elle avait déchiré le PV qu'elle avait amplement mérité. Je ne vous l'ai pas raconté celle-là ? Il faudra que je le fasse...
Et tout à l'heure, en rentrant, elle m'a balancé les sacs de courses dans la cuisine en me disant séchement "mets-moi ça à leur place"...
Ce que j'ai fait, puis je suis descendu direct dans ma cave-refuge, que je ne quitterai qu'à 19h56 pour aller voir les guignols et dîner !
Bien sûr, sa maladie...
Je le sais, j'en ai même fait une note (pas ici) quand elle n'est plus sous l'emprise de son mal (sous rivotril) elle redevient la douce femme que j'ai connu et épousée en 1983.
Certes, à cette époque elle avait quelques défauts Qui n'en a pas ? Comme celui d'être un peu manipulatrice. Elle n'était pas épileptique quand, en 1984, elle m'a sorti de l'hôpital d'Embrun alors que j'avais 40 de fièvre, atteint d'une mononucléose infectieuse dont je mettrai presque un an pour récupérer...
Donc je soupçonne qu'elle profite de sa maladie pour qu'on trouve des excuses à son comportement parfois odieux. Notamment un certain chantage, qui consiste à ce qu'on la "ménage" pour ne pas provoquer de crise. Et l'entourage tombe souvent dans le panneau !
Bon, va falloir que je lance encore des invitations pour pouvoir respirer un peu !
Je vous embrasse.
18:37 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (2)
14/01/2012
Je ne connaîtrai jamais le pays où ma mère a grandi
Ce pays, c'est la Tunisie.
Mes parents se sont connus là-bas, en 1932, et s'y sont mariés en 1936.
Dans la même ville que le chanteur FR David, que le maire de Paris Bertrand Delanoë.
Ma mère est issue d'un père languedocien, dont j'arriverai grâce à un site de généalogie à démontrer le cousinage avec les rois de France, et d'une mère Franc-Comtoise. De ce côté je suis remonté au XIIIème siècle.
Mon père, né à Marseille, est issu d'un père Breton (j'ai remonté mon nom de famille jusqu'à 1610, le berceau étant situé... à 8 km d'où habite actuellement ma fille) et d'une mère Marseillaise, Julie, dont hélas je ne connais que la date de naissance, 1888.
Les gens qu'on appelle "pied-noirs" sont riches de racines. Je plains sincèrement mon épouse, de n'avoir pour ancêtres que des gens du même département (76).
Moi, je suis "pluriculturel". Je me sens partout chez moi, à Paris bien sûr où je suis né et où j'ai passé 23 ans de ma vie (21.5 +1.5).
Dans les Cévennes aussi, où mes parents ont vécu plus de 30 ans, jusqu'à leur mort.
Dans l'Hérault, spécialement vers St Guilhem le Désert où je compte plus de 400 ascendants directs.
Dans le Doubs, non loin de chez moi, où c'est de plus de 150 personnes dénombrées jusque-là (et ce n'est pas fini) que je descends.
Et en Bretagne, où de jour en jour je me découvre des ancêtres.
Le creuset ("melting pot" en français) c'est la Tunisie, où chacun s'est retrouvé parce qu'à un certain moment, la métropole sombrait dans la misère. Les "nouvelles colonies" étaient alors pour beaucoup un véritable eldorado.
Ce pays, je m'étais toujours promis d'y aller. De voir la maison où ma mère a grandi.
Mais pas question d'y aller sans "guide". Je voulais des témoins, pour m'indiquer les lieux exacts.
En 2003 c'était prévu avec mon cousin germain (nous ne sommes que 3 cousins, issus de 5 enfants) mais ça a capoté.
En 2008, idem avec mon autre cousine germaine, mais finalement c'est sa fille Christelle qui a emporté le morceau.
Nous, pendant ce temps, nous frôlions l'endroit. A 3 reprises, en 2008, 2009 et 2010 sommes allés à Malte, à moins de 200 km au sud-est.
Sans le dire à mon épouse, j'avais prévu, pour nos 30 ans de mariage (novembre 2013) d'aller là-bas. Sans guide (il avait un joli nom mon guiiide...) mais pas grave.
Et puis il y a eu le printemps Tunisien.
Suivi de l'Hiver islamiste.
Pas question désormais de mettre un pied où les droits de l'homme (et surtout de la femme) sont bafoués et où les pratiques religieuses font remonter au Moyen-Age.
Ma mère me parlait souvent de "sa" Tunisie. Et quand en 1989 est arrivée l'histoire du voile islamiste, elle m'a bien précisé que de son temps (1912/1947) les seules femmes voilées là-bas étaient... les chrétiennes qui allaient à la messe !
Je me félicite de n'avoir jamais parlé à mon épouse de ce voyage, elle qui aurait tant aimé voir ce beau pays.
De toutes façons, elle sait ce qui s'y passe désormais et n'a plus du tout envie d'y aller...
Je vous embrasse.
21:03 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (0)
10/01/2012
Retour sur le suicide d'une adolescente
Voilà quelques jours, une ado de 12 ans s'est suicidée avec le fusil de chasse de son père car elle n'en pouvait plus des brimades que lui faisaient subir les autres élèves.
"Il y a des gamins qui l'ont traînée par terre, ils lui ont craché au visage, ils la bousculaient dans les escaliers, lui tiraient sa chaise à la cantine. Il y a eu énormément de choses", a affirmé la mère de la collégienne, affirmant avoir produit un certificat médical daté du 8 novembre mettant en évidence des traces dans le dos.
Je l'ai peut-être évoqué dans ce blog, mais entre le CE2 et ma première troisième, moi aussi, j'ai été un souffre-douleur. Crescendo.
Le summum a été atteint fin 1964, alors que j'étais en 3ème avec des mastards qui me dépassaient d'une tête.
J'avais 13 ans, je mesurais environ 1m40 et je devais peser dans les 35 kilos. Mes "chers camarades" de la 3èmeB7 du lycée Montaigne à Paris m'en faisaient voir de toutes les couleurs.
Pourquoi ? Parce que cette année-là, les classes étaient devenues mixtes. Et pour montrer leur "virilité" à ces demoiselles, rien de mieux pour ces salopards que de massacrer des êtres chétifs.
Ils m'ont tout fait voir : D'abord me faire lécher les urinoirs. Puis encore pire, presque un viol à savoir me faire sortir mon sexe et le caresser, aux fins de voir "comment je réagirais". Je passe les bousculades dans les escaliers qui m'ont souvent conduit à l'infirmerie, et bien entendu les repas sautés à la cantine, le "chef de table" ne voulant pas me servir.
Bien entendu, je m'abstenais d'en parler à la maison, malgré les demandes répétées de mes parents qui me voyaient tomber en léthargie les dimanches soir. Mes parents qui se demandaient ce que j'avais.
Mais un jour, ils l'apprirent, car on m'avait carrément arraché mon manteau. Et là mes parents s'adressèrent à ceux du tortionnaire, pour faire jouer leur assurance et que le manteau soit remboursé.
A partir de là, ce fut pire encore. Et un jour de décembre, des pensées suicidaires me vinrent également. Comme pour la jeune adolescente de Lens. Mais elles furent stoppées net par l'espoir d'une mutation de mon père à Brest.
Egalement un miracle se produisit : ma croissance. Entre septembre 64 et août 65, je gagnai 26 centimètres !
Je voyais bien que les choses changeaient. Que, par exemple, je devais renouveler ma "garde-robe" plus souvent. Mais surtout, qu'on me laissait de plus en plus tranquille.
En fait, ce que je mettais sur le compte d'une certaine lassitude de mes tortionnaires, je le devais à mon changement de taille et de carrure. Facile de s'en prendre à un chétif d'1m40, beaucoup moins lorsque le lascar començait à approcher le mètre soixante. D'autant que jamais je ne me suis laissé faire, je me défendais comme je le pouvais "avec mes petits poings" (comme le disait le regretté Coluche).
Bref, après les vacances de Pâques 65, qui me virent enfin faire du vélo taille "homme", j'eus une paix royale, et je puis réviser - et obtenir - mon BEPC.
Je le raconte dans une note assez ancienne, j'avais arrêté de bosser car d'une part les conditions n'étaient pas réunies pour cela, et en plus on m'avait laissé penser par deux fois que je pourrais habiter la Bretagne, et cela ne s'était pas réalisé. Suicide scolaire à défaut d'autre chose. Mais de par l'obtention du BEPC, je m'étais prouvé que j'avais le niveau requis pour passer en seconde.
Les vacances qui suivirent me firent "grandir" encore plus. D'abord, en juillet, je tombai fou amoureux d'une petite garce de 11 ans - mais en paraissait 13/14 - qui faisait marcher les mecs à la b(r)aguette.
Puis je découvris mon père en train d'embrasser une autre femme. Choc dont je parle dans une note.
Au mois d'août, mon père (officiellement pour me récompenser du BEPC, sûrement plus pour acheter mon silence...) j'eus droit à un beau vélo. Avec lequel je dus faire, dans le Vaucluse, pas loin de 2000 km dans le mois !
A la rentrée, je mesurais 1m65 et (ceux qui m'ont vu en rigoleront) je figurais parmi les plus grands de ma classe.
A la première récré, je vis un de la classe voisine commencer à s'en prendre à un petit "sixième" chétif. Ni une ni deux, j'allai demander au mec de cesser ça tout de suite.
"de quoi je me mêle, me répondit-il.
- qu'est-ce qu'il t'a fait ?
- rien, c'est juste pour le plaisir.."
Il n'a pas vu arriver mon coup de poing dans l'estomac, et je me préparais à une belle bataille, quand je vis le "mastar" détaler en allant se plaindre à un surveillant, presque en pleurant...
De ce jour, avec un camarade, qui allait devenir un ami, je formai une espèce de "brigade" qui consistait à surveiller, dans la cour de récré, si des brimades ne s'y produisaient pas. Et si c'était le cas, d'y mettre bon ordre.
Je fus puni pour ça. Mais, cette fameuse "punition administrative", invention tant redoutée du Lycée Montaigne, je l'accrocherai sur le mur de ma chambre comme un trophée ! Ce qui ne sera pas du goût de mes parents...
Ensuite, je cesserai de jouer au Zorro, pour... sauver ma peau de lycéen, car mes résultats étant jugés insuffisants pour un redoublant, le conseil de classe de février avait décidé de m'éjecter et de me faire travailler... dans la couture ! Il me faudra alors bosser comme un fou pendant les mois de mars et avril pour éviter ce qu'on appelle toujours l'"orientation"...
Voici peu de temps sur le site "copains d'avant", j'ai vu le nom de deux de mes tortionnaires. Je me suis signalé comme ayant fait partie de leur classe. Sans aucune arrière-pensée. D'autant que l'un d'eux habitait la ville Bretonne où j'avais passé la fin de l'ancien siècle et le début du nouveau.
Les deux me répondirent, au bout de deux mois, que mon nom ne leur disait rien. Alors, tout simplement, je leur ai séparément adressé le même message :
"J'espère que si ta mémoire n'est plus ce qu'elle était dans ces années-là, tu as également changé dans les autres domaines, et que persécuter les faibles ne fait plus partie de tes activités favorites".
Puis je les ai rayés de ma liste d'anciens "copains".
Qu'avais-je finalement de commun avec ces gens-là ?
Je vous embrasse.
18:45 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (3)