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17/09/2010

Mi-vie

Disons jusqu'à aujourd'hui...

Ce matin j'ai eu une petite période de doute quand j'ai vu que mes notes étaient de moins en moins commentées, mais à présent ça va mieux, et je me dis même que ce genre de note est assez dangereux par rapport à celles et ceux qui me connaissent "d'avant", et qui par conséquent savent taper où ça fait le plus mal. Dans mon intérêt pourront-ils dire, mais la méthode sauvage n'a jamais marché avec moi, voir ma note "j'ai failli me noyer le jour de mes onze ans".

Mi-vie, car je suis arrivé très exactement en juin 1981 dans l'histoire des grands moments de mon existence, et il y a autant d'années avant qu'après. Et encore on n'est qu'en 2010 !

Ce repère pour bien souligner qu'à partir de là, à partir très exactement d'avril 1982, tout va s'accélérer d'une manière incroyable, et j'avoue que si une voyante m'avait prédit ce qui allait m'arriver, je ne l'aurais pas crue un seul instant.

Du reste la fameuse Jocelyne m'en avait fait voir une, de voyante, une ex-artiste de cirque qui se faisait appeler Rita et qui ne vivait que dans ses souvenirs. Ceux où "elle avait été belle". Rita aurait même pu mériter une note, si je n'étais pas si pressé par le temps, car c'était un personnage. Des centaines de photos de sa jeunesse ornaient ses deux pièces, et quelle jeunesse ! J'y ai vu des roulottes, du trapèze, des gens connus comme Zavatta ou Annie Fratellini.


Bref à partir de demain, j'attaque le "gros morceau". La partie de vie qui justifie l'appellation de mon blog et la petite phrase que j'ai mise avec.

Voilà, je vous embrasse, à demain.

 

15:04 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyante

la croisée des chemins

Ce fait déjà deux mois que je suis parmi vous.

J'y suis venu pensant trouver un nouvel auditoire, nécéssaire vu que ce je vais vous raconter à partir de lundi. Sachant de je n'ai plus que 19 jours où je pourrai poster une note, entre un stage prévu de longue date, et des vacances, nécessaires pour décompresser après toutes ces histoires de déménagement.

Si ça a démarré mollement, en revanche, après vous êtes venus en masse, me lire, me commenter.

Seulement voilà....

* ma dernière note (un peu niaise, je l'avoue), pas de commentaire.
* Jocelyne (pour moi quelque chose de décisif) pas de commentaire non plus.
* A propos de ma mémoire éléphantesque, (très important pour montrer d'où je tiens mes "sources"), un commentaire, de ma gentille Fiamella...

Quoi qu'il en soit, il est clair que depuis quelque temps, même si je continue d'être lu (j'ai les stat) ce n'est plus ça.

Alors j'hésite.

La mayonnaise aurait-elle mal tourné, je n'ai pas su captiver mes lecteurs, bien que tout ce que j'ai écrit là est presque de l'inédit ?

Je ne sais pas.

Mais c'est vrai qu'aujourd'hui je me pose la question de continuer ou pas ce blog, sachant qu'on y arrive dans la période" cruciale" de mon existence.

Je vous embrasse.

 

10:26 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : blog

16/09/2010

pourquoi j'aime tant la Lozère....

Parce que je suis Lozérien !!!

Je viens juste de le découvrir grâce à la généalogie.

Prenons mes racines paternelles, qui sont d'un côté Marseille, et de l'autre côté les Côtes d'Armor

 

Image (8).jpg

 

Puis mes racines maternelles, qui sont l'Hérault et le Haut-Doubs

 

Image (9).jpg

 

Rejoignons ces 4 endroits de manière à former un quadrilatère

 

Image (10).jpg

 

Le centre de ce quadrilatère montre bien que je suis Lozérien, de Villefort très exactement :

 

Image (11).jpg

 

Tain, ça serait bien si on pouvait déterminer ses racines comme ça...

Les "vrais" généalogistes feraient la tronche...

Essayez de votre côté, ça peut donner des résultats amusants.
Pas comme avec mon épouse ! Ses grands-parents paternels sont du 76, ses grands-parents maternels sont du 76 aussi, le polygone n'est inclus que dans le 76, et le centre du polygone est dans le 76 aussi !
Il me faut une carte au 1/25.000ème pour trouver l'endroit exact :)

Sinon, je l'ai fait pour quelqu'un de cher : entre la Haute-Marne et l'Ariège, ça tombe quasiment au même endroit !!

Je vous embrasse

Jocelyne (avril-mai 1981)

Cette note, qui montre que le choc que l'on reçoit est proportionnel à l'état d'esprit où l'on se trouve.
Surtout dans le domaine de l'amour.

Jocelyne, tu es vraiment une petite garce, mais je te dois à franchement parler pas mal de choses.
Un esprit primaire y verrait en premier lieu la méfiance presque maladive que j'aurai ensuite à l'égard des femmes pendant près de deux ans. J'étais la "vedette", elles me sautaient au cou mais au fond de moi je n'y croyais pas. Plus.

Non, justement, c'est ce côté "vedette" que je veux garder, ce sentiment de revanche sur la vie - ce côté Edmond Dantès - que j'ai eu alors que tu m'avais laissé choir, amoureusement mourant, après m'avoir utilisé comme un kleenex. C'est grâce à ce sentiment-là que j'ai pu devenir ce que j'ai été.
La "vedette"...

Tout commence en avril 1981.
J'avais perdu toute confiance en moi. Un monde s'écroulait. Ce vilain mot divorce, que je voyais employer de façon de plus en plus rapprochée dans mon entourage, me touchait, à moi! Alors que, comme les accidents de la route et les graves maladies, ça n'arrive qu'aux autres ces trucs-là !!!

Certes, un avocat avait pris les choses en main, et m'avait fait "gagner" (quel mot horrible dans ce contexte) le fameux divorce, elle avait les torts exclusifs, je n'avais même pas à payer de pension, et après ???

Pour moi, c'était simple : "je n'étais plus un homme". Point.

En ces années giscardiennes, se faire plaquer par sa femme - et en plus sans qu'un homme en soit la cause (cf la chanson de Jonasz dites-moi) - était une sorte de castration. Si sentimentalement j'étais très amoché, "virilement" j'étais fini.

Pendant les mois qui suivirent j'étais pris entre deux sentiments différents.
La peur de la Femme, qui m'avait lâchement abandonné, et le manque d'Amour. Pas seulement sexuel, d'amour tout court...

En novembre 80, je tombai amoureux fou d'une voix, celle de ma collègue qui bossait à 50 km de là.

C'est l'objet de ma note Michèle.
michele-1980.html
Ca c'est un truc qui m'arrive souvent. Je tombe amoureux d'une voix, d'un ton, avant même de connaître la femme qui l'exprime.

La collègue en question s'est faite un peu désirer (alors qu'en fait - elle me l'apprendra plus tard - elle était dans le même cas que moi) si bien que j'ai baissé pavillon en février...

C'est alors que Jocelyne s'est pointée dans mon paysage.

Jeune épouse et maman de 20 ans, elle avait fui son foyer conjugal car son mari la battait. La seule circonstance atténuante qu'on pouvait lui trouver à ce mari batteur - de femme - était que Belle-Maman était sa voisine de palier.
Mais c'est vraiment tout.

Donc, Jocelyne est revenue avec son bébé chez maman, et du coup l'appartement des tourtereaux (qu'elle avait entièrement repeint en orange, radiateurs compris ) s'est trouvé vacant.
C'était mon tour sur la liste, bingo ! C'est moi qui l'ai eu.

HLM, d'accord, mais pas n'importe où !! Voilà ce qu'on pouvait voir de mon balcon....8402a.jpg

La jeune et jolie Jocelyne a vu en moi deux avantages non négligeables. L'utile et l'agréable.
L'utile d'abord, se servir de moi comme appât pour faire réfléchir son mari, revenu lui aussi chez papa-maman. Mari très très jaloux...
Et l'agréable, car cette jeune femme était folle de sexe.

Notre "première fois" fut calamiteuse.
D'abord parce qu'il faut bien le dire, je n'avais pas fait l'amour depuis 15 mois, et, mec ou nana, pas évident de s'y remettre.
Et aussi parce que, comme je le dis plus haut, ce divorce m'avait plus ou moins castré.

La jeune femme en plus était très maladroite, car à l'issue de nos premiers ébats m'a dit d'un air songeur "tu sais, tu m'as horriblement déçue"... Rien de mieux pour "re-castrer" !!!
Toujours est-il qu'elle n'avait pas dû me juger bon comme étalon,  et qu'elle me signifia mon congé la veille du premier tour des élections présidentielles.
Faire revenir son mari, d'accord, mais pas dans n'importe quelles conditions !

O miracle, le 26 avril 81 - jour de l'élection - je trouvai glissée sous ma porte une carte postale où elle semblait vouloir revenir vers moi.

Et Là commença notre "histoire".

Brève mais intense. La demoiselle était femme de ménage dans les stations de ski, et m'emmenait avec moi dans chaque appartement. Il était entendu que je devais laver les immenses baies vitrées, tandis qu'elle faisait le reste. Elle gagnait ainsi un temps précieux, qu'elle et moi employions vaillamment sous la couette.
A chaque appartement visité nous nous faisions un "gros calin". Avec toujours la même musique de fond : In the air to night de mon jumeau Phil Collins.

Elle avait 8 appartements à faire par jour...

C'était donc épuisé mais heureux que je revenais de ces folles journées.
Grâce à elle je fis d'énormes progrés en matière de sexe (ainsi à Noël 2005 je manquerai de m'étrangler quand - devant moi en plus - à l'issue d'un repas bien arrosé, mon épouse dira à notre fille que " j'étais un super bon coup" Arrrrf  !!  ).

Le 9 mai, nous parlions déjà mariage... En plus j'étais tombé amoureux aussi de son petit Sébastien qui avait l'air de m'apprécier.
Pour le gosse, c'était fatalement moi son père vu que je distribuais des bisous au lieu de gifles...

Le 14, coup de tonnerre.

Je la vois de mon boulot. Elle, la R9 de son mari, garée devant l'immeuble.

Le lendemain, 15 mai, elle se pointe pour me dire doucereusement que nous deux c'était finalement un beau rêve mais rien de plus. Que "pour le bébé" il valait mieux que ça se passe comme ça.

Je passerai sur les mois qui suivirent :(

Ensuite, elle fit un autre bébé avec son mari. Tandis que moi, je parcourais 100 km par jour pour aller faire l'animateur dans une radio locale, qui allait être de moins en moins locale.

Je me la suis alors joué Dr Jeckill et Mr hyde, tantôt humble fonctionnaire anonyme passant le moins de temps possible dans l'appartement qui me rappelait tant de choses, tantôt , à l'autre bout du département, la vedette devant laquelle toutes les femmes se pâmaient.

Mais moi je restais de marbre (moralement j'entends) .

Heureusement que 50 km séparaient ces deux mondes, il était vraiment très dur de passer de l'un à l'autre. J'avais vraiment peur de virer schizophrène...

Et le temps passa. Je brûlais de plus en plus ma vie par tous les bouts, ne dormant en moyenne qu'une heure ou deux par nuit, conduisais - pas toujours très net - à tombeau ouvert.

Le tombeau.

C'est là que probablement j'aurais dû finir avec cette vie de fou, qui me rendait heureux, et me faisait oublier Jocelyne. Et le reste....
Mourir heureux, n'est-ce pas finalement le top ?

Mais "le hasard" en a décidé autrement et un jour de mai 83 me fit rencontrer celle qui est encore mon épouse aujourd'hui.

Un an plus tard, attendant notre fille, nous avons déménagé. J'étais à 700 m de mon boulot, je me retrouvais alors à plus de 10 bornes de cette chèèère Joceyne et de sa si douce maman, Suzanne.

Mais le coeur si soulagé...

Je vous embrasse.

14:02 Publié dans arnaques, moi | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jocelyne, garce, embrun

15/09/2010

A propos de ma mémoire "éléphantesque"...

Beaucoup me disent que j'ai une mémoire exceptionnelle, que je me rappelle au jour le jour des 40 dernières années de ma vie au quart d'heure près.

Si en effet, avant ma dépression - et les médocs qui allaient avec - j'étais, comme on dit, "hypermnésique", il n'en va pas de même depuis quelques années.

Mais par chance, j'ai tenu depuis très longtemps un journal intime.

La preuve, je vais vous la montrer.

C'est un morceau de mon journal intime écrit en 1964 (j'avais 13 ans) où je raconte Marité, ma soeur volée.
marite-ma-soeur-volee-1963.html

A l'époque, je ne savais pas qu'il y avait de fortes chances pour qu'elle soit ma soeur, et bien évidemment l'éclairage n'est plus le même.

Image (7).jpg

 

Certes, ce n'est pas du Ronsard ou du Pagnol. Sauf que j'avais un énorme avantage sur ce dernier : mes souvenirs d'enfance à moi étaient écrits quasiment en direct, et non pas sortis de la mémoire d'un vieil homme.

Bref, j'ai écrit sur tous les évènements exceptionnels de mon existence, et Dieu sait qu'il y en a eu...

Exception, entre 1993 et 1994, où ce sera carrément un "poème à quatre mains" au jour le jour.

En plus de cela, quand en 1991 j'ai découvert cette magie qu'était le traitement de texte, j'ai recopié - en actualisant, quand même - une grande partie de ces textes.

Et enfin, dans les années 2000, je m'en suis largement inspiré pour écrire mes "mémoires".

Donc, je ne manque pas de documentation, même s'il m'arrive de me servir de mon reste de mémoire pour corriger (plutôt "actualiser") certaines erreurs de l'époque.

Je vous embrasse.

19:55 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : journal intime

14/09/2010

Divorce : la soi-disant "conciliation" (février 1981)

Si, fin janvier 1981, mon coeur ne battait plus la chamade à cause d'une femme, en revanche une muraille s'approchait de moi à la vitesse Grand V : la tentative de conciliation au palais de justice de Nîmes. Une ville qui me marquera au fer rouge...

Pourtant, je me sentais bien en ce début février. Il faisait un temps splendide depuis trois semaines dans ces Hautes-Alpes qui m'avaient accueillies, mon "presque-frère" était venu en janvier, et nous avions appris à faire du ski de fond, mais en douceur, rien à voir avec la méthode Michèle !

Bref, alors que pour moi c'était une affaire classée, voilà qu'on me remet mon ex dans les pattes ! Mais c'est que je ne veux plus la voir, moi !  Du reste demandez à nos papas, ils sont ravis de cet état de choses !!

Arrive ce maudit... tiens, je ne rappelle plus de la date exacte ! Je situe ça début février mais sans autre précision. Le temps fait quand même bien les choses.

J'arrive dans ce palais de justice, et je suis la pancarte qui indique "conciliation".

C'est une pièce d'environ 15 mètres carrés. D'un côté les hommes, et loin, très loin, les femmes. Tout ce beau monde se regarde en chiens de faïence, et c'est tout à fait normal.
Quand j'avise mon épouse (elle n'est pas encore mon "ex".)

Je ne reconnais plus la décolorée aux lunettes rouges aux yeux d'hystérique. C'est une jeune femme de 25 ans, amaigrie, au regard triste, que je vois. je m'approche, et lui demande si je peux m'asseoir à côté d'elle.
"si tu veux...."

Et là, pendant quelques minutes on reste sans rien dire. Que lui dire d'ailleurs ? "tu as très bien fait de me quitter, tu es mieux que Weight Watchers" ou "tu es une ordure, alors que nous avions le plus besoin l'un de l'autre tu as filé en rase campagne...."?

C'est elle qui parle la première.
"On m'avait dit que tu avais beaucoup perdu, mais à ce point....
- Et encore, je me suis refait une petite santé depuis 6 mois..."

Et peu à peu s'engage une véritable conversation. Une conversation de.... mari à femme ! On oublie complètement l'endroit où on se trouve, 13 mois sont gommés.
On se met à y croire.

A un moment arrive son avocate :
"attention Mme F., vous n'êtes pas encore divorcée. Et si votre mari vous voit dialoguer comme vous le faites avec un autre homme, d'une façon... complice, dirai-je, cela peut se retrouver contre vous"

Eclat de rire de nous deux.
"Mon mari, c'est lui..."

Et c'est vrai que le gros lard avec ses lunettes à écailles, ses pantalons tergal et ses vestes de forain avait laissé place à un mec en jean, lunettes métalliques, et très svelte ! celui qu'elle avait connu neuf ans avant, en fait....

L'avocate la regarde d'un air mauvais en haussant les épaules.

Et la conversation continue.
"Alors ça te plaît Embrun ? Tu as fini par y aller, tu dois être content..
- Oui, mais tu sais, seul c'est pas le pied...
- Je te comprends, moi aussi c'est la même chose, j'ai du mal à me faire à cette solitude"

Bref, comme on le voit, avant de passer devant le juge, la "réconciliation" était déjà presque faite, et je m'attendais - elle aussi - à ressortir bras dessus bras dessous du tribunal.

La mauvaise parenthèse aura duré treize mois, à présent, on efface tout et on recommence.

 

Hélas.... Cela aurait été bien trop facile !

Car c'est à notre tour de passer.

Séparés par nos avocats, qui commencent à réciter leur leçon, les fameuses "attestations".

Je vais pour protester, pour dire que cela n'est plus d'actualité, mais dicté à une époque à présent révolue, sous la colère et la peine, mais on me fait signe de me taire. Ils ont un job sérieux, et ce n'est pas de petits rigolos comme nous qui allons changer leurs habitudes. Car après la tentative de conciliation, vient le divorce en lui-même, où l'avocat est indispensable.

A l'écoute de ce que me dit son avocat, je souris. Oui, c'est vrai, je ne faisais pas attention à mon look, oui je me laissais aller. Oui je dormais souvent, mais je bossais la nuit.

Mais elle ne sourit pas quand on lui lit les attestations que mon avocat a "produites".

Et pourtant elle lui tirait des larmes cette chanson de Delpech :

"Si tu voyais mon avocat
Ce qu'il veut me faire dire de toi
Il ne te trouve pas d'excuse...."

La juge questionne :

"M. Cicatrice, maintenez-vous votre intention de divorcer ?

- Non. (du reste c'étaient nos pères qui nous avaient lancés là-dedans, moi je voulais qu'elle revienne, c'est tout...)

- Mme F.... maintenez-vous votre intention de divorcer ?"

Avec un méchant regard :

"oui..."

"Parfait (sic), vous pouvez prendre congé".

Je sors du Palais de Justice, juste devant les Arènes, avec deux sentiments mélangés : ma déception, car on aurait pu revivre ensemble.
Et une colère froide de ce qu'on ose appeler "la Justice".
Laquelle "Justice" a refusé de redonner une chance à un jeune couple qui ne demandait qu'à se reformer.


Longtemps, longtemps, je me suis demandé si c'était moi qui m'étais joué un film, si l'on aurait vraiment pu se remettre ensemble.

Il se trouve que sa meilleure amie était instit à Montpellier, et bien sûr elles se parlaient des heures au téléphone. Et cette femme n'est autre que... ma cousine !
Cousine qui pendant des années refusera de parler de ça, et, en 1993, alors que j'allais à une réunion syndicale, me parlera de mon ex" qui ne va pas du tout".

"Elle a pourtant tenu jusqu'au bout à divorcer, lançai-je.
- Tu sais, je pense que sans l'appareil judicaire vous seriez sans doute ensemble."

J'avais donc raison....

 

Pour la petite histoire, le divorce sera prononcé en février 1982, aux torts exclusifs de Madame. Rarissime chez la juge qui s'est occupée de nous, de faire gagner "le mari".

Mon ex refusera toute pension alimentaire ni prestation de quoi que ce soit.


Je la reverrai.

Un jour où je n'allais pas bien du tout, où je voulais que "les choses soient en ordre", un jour de juin 2004 où j'avais été voir mon père qui avait eu une jambe de coupée. J'entrai là où elle bossait, et elle m'a presque sauté au cou quand elle m'a vu.

Je pense qu'à ce moment-là nous étions tous les deux soulagés.

 

Je vous embrasse.



 

 

22:10 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : justice, avocat

Michèle (1980.....)

Les points de suspension indiquent que je suis toujours en rapport avec elle. Nous nous téléphonons de temps en temps, surtout pour la rassurer car le fait qu'elle ait presque deux ans de plus à se taper alors qu'elle pensait toucher au but (née en décembre 1955 - deux enfants, donc retraite en décembre de cette année, et bien non, ce sera pour 2012 !)

1980, je venais de me faire plaquer par ma première épouse, j'étais blessé et  et j'étais en manque total d'amour.

Je n'avais plus personne à qui dire " je t'aime", même si j'étais arrivé à le dire de moins en moins, et j'étais devenu très, très inflammable.

Le moindre sourire d'une commerçante, d'une factrice, et ça y était, je m'imaginais plein de trucs, et surtout, surtout, mon coeur s'affolait à chaque fois.

C'est dans cet état que je rencontrai pour la première fois Michèle. Je n'étais même plus demandeur, j'étais devenu quémandeur. En manque total de femme et d'un amour de femme.

Nous étions collègues éloignés, moi à Embrun elle a Briançon. J'avais été la voir un jour d'octobre 1980, et ce jour-là je crus au coup de foudre.  Ce qui relativise le sentiment vis-à vis de mon ex, qui était partie en décembre 79....
Nous étions célibataires tous les deux, nous étions collègues, nous avions les mêmes idées, presque les mêmes goûts musicaux, la seule chose qui nous différenciait était qu'elle était très sportive, moi non. Ou si peu...

Et je me mis à lui faire une cour discrète, mais empressée. J'avais inventé un stratagème pour pouvoir coucher chez elle (un studio de 25 mètres carrés) tous les lundis soir.
Le 15 décembre 1980, je lui apportai un gâteau pour ses 25 ans, elle a eu les larmes aux yeux.

Le 20, j'allai avec elle en réunion syndicale à Marignane. C'est à cette occasion que je me découvris des talents insoupçonnés ! Changement de roue en un temps record, conduite d'une  4L, alors que je n'avais pratiquement pas touché à un volant depuis un an... depuis que ma chère "ex" m'avait plaqué.

Pendant le trajet du retour, c'est elle qui conduisait, et durant les 100 derniers kilomètres, je regardais sa main en crevant d'envie de la prendre. Je me disais "cette fois, mon vieux, il faut y aller. Tous les clignotants sont au vert, elle partage toutes ses activités avec toi, elle te fait partager son studio, allez fonce, elle n'attend que ça..."

En fait pas du tout... Je pense avec le recul qu'elle avait senti que ce que je pensais être de l'amour n'était que feu de paille passager. Que je n'étais pas encore assez stable, assez fiable pour former un couple avec quelqu"un. Et que par conséquent commencer une idylle avec moi était voué à l'échec. Les femmes sentent ce genre de choses, et fuient les mecs en manque, les reconnaissant comme s''ils brandissaient une pancarte "ASSOIFFE D'AMOUR".
En revanche, elles sont attirées par les hommes qui ne sont pas dans cet état d'esprit, qui ne demandent rien sur ce sujet. Et surtout -étude sérieuse - par le mec qu'elles jugeront assez solide pour leur faire des enfants.

En tout cas Michèle avait raison. Car cet "embrasement" comme rarement je n'en ai connu cessera brutalement le jour de mes 30 ans. Soit... moins de trois mois après !
Ce jour-là j'avais été faire du ski de fond avec elle. Je débutais tout juste, alors qu'elle avait le niveau d'une pro. De plus j'avais un début de grippe, ce qui fait que je n'étais pas du tout en forme. Mais je tenais absolument à l'accompagner, une après-midi avec elle n'était pas à manquer.

Cet après-midi là, je me pris gadin sur gadin. Et je la voyais à chaque fois s'éloigner, puis s'arrêter une cinquantaine de mètres plus loin pour m'attendre, d'un air assez agacé.
Je ne sais pas du tout ce qui s'est passé en moi ce jour-là, mais si à 13h j'étais encore fou d'elle, à 16h, quand je pris mon train avec mes skis à la gare de Briançon je ne ressentais plus rien pour elle. Mais alors plus rien !

Mais nous restâmes amis. Je continuai à passer le lundi soir chez elle, mais en "copain" (du moins dans le sens 1980 du terme). Je continuai à skier, et même à faire de gros progrès. En février 1982 nous fîmes une super ballade de 20 km, à très bonne allure. Elle m'avoua qu'elle était contente que je sois devenu aussi à l'aise qu'elle dans ce sport.

Pour moi, elle était vraiment une amie, et rien d'autre. Mais pour elle, il en allait différemment. C'est ce qu'elle m'avouera plus tard, bien plus tard. Je faisais ma vie, rencontrai des femmes dont je tombai amoureux, dfes femmes de 20, de 30, de 45 ans...
En juin 82 elle me proposa qu'on passe une semaine en Alsace à deux. J'acceptai bien volontiers.
Semaine qui se passa très bien mais dont -hélas pour elle - nous ne revînmes "que" copains. Toujours dans le sens années 80 ;)

Et puis nos chemins commencèrent à se séparer. Fin juin je débutai dans la radio libre, sans me douter un seul instant ce que seraient les dix-huit mois de folie qui allaient suivre.
Certes, nous continuions à nous voir, mais de façon moins régulière. Mon nouvel emploi du temps hyperchargé (39 heures au boulot, autant à la radio, 800 km hebdomaires sur les routes) ne nous le permettait plus.

Tout de même, en février 1983, elle insista pour que nous allions... à Venise !
Elle était même d'accord pour loger dans la même chambre !! Et je ne vous raconte pas sa tête - et celle du réceptionniste - quand je précisai une chambre à deux lits !
Sincèrement, moi je ne me doutais de rien, et je fus encore plus abasourdi quand, en mai de la même année, elle me demanda si ça ne me dérangeait pas que l'on passe la soirée à 4, avec elle et deux amies. Si mon "emploi du temps de vedette" le permettait bien sûr.

Il le permettait. J'étais vraiment curieux de voir Michèle dans une discothèque ! Spectacle aussi rarissime que moi passant l'après-midi dans un magasin de tissus !
Je lui demandai quand même quel âges avaient les copines.

"25 et 30. (silence) Moi j'en ai 27 mais je pense que tu t'en fous....."

C'est là que je m'aperçus que Michèle était amoureuse de moi. Mais ce repas à 4, où elle jouait sans doute son va-tout, ne me vit pas repartir à son bras.
Mais au bras d'une de ses copines par contre, que j'allais épouser quelques mois après...!!

Elle fut belle joueuse, et c'est sur le ton de la plaisanterie qu'elle annoncera à la future Mme Cicatrice "quand même, c'est moi qui me dém... et c'est toi qui rafle la mise. Zut alors...."

C'est elle qui fut mon témoin de mariage.

Puis elle épousa le premier qui passa, et pour de bon nos chemins se séparèrent. Elle partit aux Antilles, puis ouvrit un resto à Montpellier avec son mari. Moi je mis cap vers la Lozère...

Nous nous vîmes en 1989, alors qu'elle était revenue à Lille, son pays natal. 3 jours qui se passèrent assez mal.

Et l'avant-dernière fois, ce fut en 1994. En août 1994, où j'étais très mal en point.
Ce qu'elle n'appréciera que modérément ! La vengeance est un plat... n'est-ce pas !

Et du coup, pendant 13 ans j'éviterai soigneusement de passer par Lille.
Néanmoins je ne coupai pas le contact. On n'est jamais restés plus d'un an sans s'avoir au téléphone, et je l'invitai même à mes 50 ans début 2001.

Quans, en octobre 2007 je lui annonçais ue je venais un mois en mission à Lille, elle se proposa instantanément pour nous loger. Je dis bien "nous", moi et mon épouse.

Mon épouse, pendant ce séjour, fera une crise d'épilsepsie, et du coup je vivrai des journées d'enfer, entre le boulot (je faisais des nuits...) et les 32 stations de métro qui nous séparaient.

Michèle m'appellera le samedi suivant notre "rentrée".
Car elle s'inquiétait. De mon épouse, oui, mais surtout de moi. Elle n'avais pas été sans remarquer que les derniers jours je me traînais de plus en plus et elle voulait savoir si j'avais récupéré car elle était vraiment inquiète.

Je reviendrai la voir....

Je vous embrasse

13:46 Publié dans ceux que j'aime, Merci, moi | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : michèle

13/09/2010

Carrefour Grenoble, 20 novembre 1975

En fait à Grenoble cohabitaient deux "carrefours" à cette époque : Meylan et Echirolles. C'est dans ce dernier que je me trouvais, ce 20 novembre 1975, avec mon ex, étant arrivés là avec une combinaison assez bizarre : Cyclomoteur jusqu'à la gare la plus proche (Rives) puis train jusqu'à la gare de Grenoble, et enfin trolleybus, qui nous déposait au centre commercial "Grand Place".

Bref, j'étais en train de farfouiller au rayon "45 tours", quand j'entends une rumeur. Comme dans un stade, et cette rumeur allait en s'amplifiant, couvrant la musique d'ambiance.

Elle venait du rayon TV Hifi, où se trouvait déjà mon ex. Tout l'hyper avait convergé vers ce rayon, et l'on entendait se répéter cette phrase, parmi les plus anciens : Franco est mort...

 

Oui je sais, cela pourrait être bidon, je pourrais par exemple raconter que j'étais au Mammouth de Montpellier quand le mur de Berlin a été détruit, et si cela n'avait pas eu lieu en pleine nuit, j'aurais pu faire croire que j'étais aux Galeries Lafayette pour le premier pas sur la lune !

Mais où serait l'avantage ? Se mentir à soi-même ? Juste pour le plaisir de faire une note sur Hautetfort.com, qui sera lue par quelques dizaines d'internautes ?
Non. Car à l'époque, je ne savais que très vaguement qui était Franco, ce qu'il représentait, et ce qu'il avait fait en 36. Mais vraiment vaguement, des souvenirs de terminale...

J'ignorais alors qu'il était haï à ce point. Si bien que, aiguillonné par mon ex, hypercalée en Histoire, je me mis en devoir de me documenter sur ce cher Général.

Effectivement, après avoir lu son "pedigree", je comprends mieux le mouvement de foule de Carrefour!

Je vous embrasse.

21:15 Publié dans histoire, moi | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : général franco

Gros ou mince ?

Je suis passé par tous les stades.

Illustration par des photos :

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Bibi en juillet 1974. Photo prise avec mon amie.

Attention !!! Mon amie dans le sens de ces années-là, c'est à dire la VRAIE signification de ce mot.

Cela valait mieux, d'ailleurs, vu que la photo a été prise le jour de mon mariage, ce qui explique le noeud pap ' qui vraiment n'était pas mon genre !

Mon amie, donc, depuis les vendanges, vu qu'elle était la fille des viticulteurs, et après une longue période d'observation, elle a vu que je n'étais pas fainéant à la tâche, on a sympathisé et quand elle a su pourquoi j'étais là avec un sécateur à la main, elle n'en est pas revenue !

"ça existe encore des hommes romantiques? "

Et oui, déjà en 1970 le romantisme n'était plus ce qu'il était ! Bref, une grande amitié est née entre nous. Et - du moins en ce qui me concerne - pas la moindre arrière pensée pendant ce temps-là.
Cette amitié a duré 7 ans, balayée par la jalousie de mon ex....

Mais revenons au sujet, ma minceur de 1974.

Voilà ce que je suis devenu 5 ans et demie plus tard7906a.jpg,
après un régime de nuits et donc de vie décalée.

C'est une des seules photo que j'ai de cette période, tellement j'avais honte de mon corps, je frisais les 80 kilos... pour 1m67, ce n'est pas le top on le devinera.

Entre le "c'est quand l'accouchement ? " de mes collègues, le regard effaré de ma mère à chaque fois que je venais lui rendre visite, le médecin que l'on allait voir pour une rhino ou une allergie et qui vous tendait une feuille de "régime type", les quolibets de ma famille - ils sont été toujours été extrêmement soucieux de leur apparence - qui me traitaient de "Bouddha " et surtout, surtout, ce que me renvoyait mon miroir à longueur de repas mon moral en prenait un sacré coup, j'en avais ma claque.

Mais le physique lui était de plus en plus en forme ! Plus je grossissais, plus j'arrivais à accomplir des exploits sportifs - dans le but de maigrir justement - que je n'aurais jamais pensé réussir dans les années de "vaches maigres" (sourire).
Pendant ces années je ne suis jamais tombé malade, à l'exception d'un gros rhume !

Mais, je me sentais mal dans ma peau, à cause du regard des autres. je n'osais même plus me faire prendre en photo ! Bien entendu, en dehors des marches, je me tapais des exercices intensifs qui étaient censés me rendre mon ventre plat en 15 jours... Mais va lutter entre une vie décalée !

Cependant, en décembre 1979, j'avais, en 3 mois, réussi à perdre un kilo. Non seulement j'avais arrêté la montée, mais j'entamais - lentement - la descente.
80 kilos en septembre, 79 en décembre, je pouvais à ce "régime" espérer 75 kilos fin 80,
71 fin 81,
67 fin 82,
63 fin 83,
59 fin 84....
Et je m'arrêterais là, 59 kilos pour 1m67, ça faisait un IMC de 21, impeccable...



Mais ça ne se passera pas tout à fait comme ça.

6 mois plus tard, je serai à...50 kilos !

Et par quel prodige ?
Simple : l'abandon de mon épouse....

Mon épouse qui avait été "prise en main" par son père alors qu'elle était en pleine dépression consécutive à la perte de son emploi.
Je n'insisterai pas sur ces détails sordides.


Ce jour-là le monde s'écroule pour moi. Et à partir de là...  je deviens incapable d'avaler un seul morceau. Si je m'y risque, je vomis instantanément. Je ne pourrai, dès cet instant, ne me nourrir que de mars et de jus d'orange. Parfois, je sens qu'il y a une "ouverture" côté nausées, et j'en profite pour manger le plus possible. Le monde à l'envers !

Fin janvier, j'ai déjà perdu 10 kilos.

Un mois plus tard, 8 supplémentaires viendront s'y ajouter.

Fin mars j'en suis à 56, et... je vois alors avec horreur mes cheveux disparaître !
A partir de là je vais voir les regards changer. L'obèse qui devient rachitique !

On parle de cancer, de plein de trucs... Moi je sais bien que ce n'est que de l'anorexie. Mais on m'évite, on ne sait jamais... Mon "presque-frère", mon cousin Jean-Yves vient passer 15 jours chez moi, et là miracle, je recommence à grignoter ! Je me crois sauvé, d'autant que la balance repasse le cap des 60.

Mais, quand ils s'en vont, c'est pire, et de nouveau moins 7 kilos le mois d'après... Plus ça va, plus je me traîne. et je vais alors choper plein de maladies : grippe, bronchite, hépatite virale. Pour moi monter des escaliers relève du 100m olympique. Et ma tonsure qui se voit de plus en plus !

Je commence à réaliser que je risque de mourir. C'est ce que me confirment les médecins, notamment celui qui était mon médecin traitant, et que je n'avais plus vu depuis le mois de décembre. Quand il entre dans la chambre et me voit il me dit "Mais tu ne peux pas rester comme ça ? Tu vas crever si tu ne manges plus !!! Et je ne peux résister au plaisir de lui répliquer "alors là écoutez, il faudrait savoir ce que vous voulez !! Mauvaise foi, oui, mais quand même, c'était si tentant...

je ne devrai mon salut qu'à une mutation "sanitaire" dans les Hautes Alpes.

J'avais perdu 30 kilos, et perdu la moitié de mes cheveux, la moitié de mes défenses immunitaires, et presque toutes mes forces. En 6 mois j'étais passé du stade de l'obèse à celui de rachitique.

Moralement, cette séparation allait vite être oubliée, la peine se transformant en colère, puis en dédain.

Mais je dois reconnaître que le regard des autres n'était plus le même, la photo ci-dessous prise début 82 tendrait à penser que je recommençais à avoir du succès auprès du beau sexe !

 

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Je vous embrasse.

 

05:30 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : régime, divorce

11/09/2010

Mes années de vache enragée (1974/1977)

Résumé des "épisodes" précédents :

J'ai commencé à gagner ma vie relativement tôt, à 20 ans.
Confortablement même, à tel point que, vivant chez mes parents, et sans qu'ils ne m'aient rien demandé, je leur versais la moitié de mon salaire !
Puis je me suis "envolé" vers mon premier lieu de travail, où je n'ai pas vraiment eu le loisir de dépenser mes sous...

Ensuite je fus mis "sous les drapeaux".
Même chose, l'armée se chargeait (souvent très mal mais bon...) de tout, et je n'eus pas de difficultés pécuniaires (ou "nières" - je ne sais jamais comment ça s'écrit) durant cette année 1973.

Retour, non pas vers le futur mais plutôt vers le passé début 1974, vers le nouvel aéroport de "Paris-Nord" qui ne s'appelait pas encore Charles De Gaulle.

Puis je me suis marié.
Il nous a fallu à ma première (jeune - 18 ans) épouse et à moi, trouver un nid, et c'est dans un hôtel meublé du XIX ème arrondissement que nous avons atterri.
Le loyer correspondait à peu près à la moitié de mon salaire, mais vu que nous n'avions pas de gros besoins, ça pouvait encore aller...

En septembre 1975, je pus enfin (j'en avais rêvé pendant 24 ans) faire un adieu définitif à ma Capitale natale... Dorénavant, ce serait en touriste ou en stagiaire que j'y mettrais les pieds.

Tout commençait bien, c'était dans un village de 1300 habitants, et nous avions trouvé un HLM à même pas trois kilomètres de mon nouveau lieu de travail, distance qui, en mobylette se parcourait en quelques minutes.

C'est quand les premières neiges se mirent à tomber que nous commençâmes à nous poser la Question, avec un grand Q...
Le supermarché ( style "huit à huit" ) le plus proche se situait à 10 kilomètres, quand à l'hyper, c'était carrément 35... Pour les barils de lessive ce n'était pas trop évident !

Poussés - très très poussés - par nos parents, nous avons alors entrepris de passer notre permis.
Ensemble. Poussés mais.... pas du tout aidés, je le précise.

2 leçons de code et 2 heures de conduite chacun par semaine, même en HLM nous commençâmes à voir vite fondre les quelques menues réserves que nous avions, puis ce fut le compte bancaire qui commença à flirter avec le rouge...

Nous réussîmes quand même aux prix de pas mal de sacrifices à tenir jusqu'en mai 76, où nous passâmes ensemble notre épreuve de conduite.

Mireille ( mon ex ) fut recalée, et moi aussi.
Bien que n'ayant commis aucune faute ! De l'aveu même du moniteur je n'avais jamais aussi bien conduit que devant l'inspecteur !
Mais j'ignorais à l'époque que chaque auto-école avait son "quota" de reçus, et manifestement je n'étais pas prévu dans la liste...

Pour moi ça m'était égal. Je n'avais pas du tout le culte de la voiture, et continuer en cyclo me convenait tout à fait... Mais pour Mireille ce n'était pas le cas, elle en avait marre de se trimbaler sur deux roues par tous les temps. Et quand on sait que dans la région où nous habitions les -20 degrés étaient monnaie courante, elle n'avait pas tous les torts.

Même l'été ça devenait moins "agréable", vu la nouvelle loi qui désormais obligeait les cyclomotoristes à rouler casqués.
Au bout d'une heure de casque sous un soleil de plomb, j'ai capitulé et me suis vite réinscrit pour septembre !!!

Ce fameux 9 septembre, malgré toutes les c...ries que j'ai faites, comme par exemple refuser une priorité ou brûler un stop, je me vis attribuer le fameux papier rose.
Toujours pas Mireille, qui devait continuer ses leçons de conduite.

Là, je dois dire un grand merci à l'inventeur de la carte bleue à débit différé !

Je tenais mes comptes à jour, et si effectivement avant les leçons de code et de conduite nous n'étions "virtuellement" dans le rouge que juste avant la paye, au fil des mois la date s'avançait...
Au printemps, la "fin du mois" tombait vers le 20, à l'été autour du 15...

Ca me faisait un drôle d'effet de voir que, dès le 2 du mois la moitié de mon salaire était englouti par les fameuses "factures CB" !

Donc ce fameux 9 septembre, je me disais qu'on allait enfin pouvoir respirer because moins de leçons de conduite !

Mais, le permis obtenu, nous restait quand même l'achat du véhicule...

C'est mon ex-beau-père qui s'occupa de l'affaire.
Mes parents n'ont jamais eu de voiture de toute leur vie, et ne s'en sont pas plus mal portés.

Donc, mon ex-beau-père, qui bossait dans la bonne ville de Nîmes, y trouva "la bonne occase".
C'est un titre de film, mais (pour ceux qui connaissent) l'histoire se révèlera être à peu près la même.
Une Simca 1100 de 1970 (donc âgée de 6 ans - raisonnable) affichant 68.000 km au compteur.

Compteur à 5 chiffres.
Vu la suite des évènements, je pense sincèrement que ledit compteur avait déjà dû se remettre à zéro au bout de des 99.999 km, et si ça se trouve... pas qu'une seule fois !

Donc, mon ex-beau père avait trouvé "la merveille", qu'il avait jugé très satisfaisante, à un prix défiant toute concurrence : environ 2 mois de mon salaire, ce qui était raisonnable.
Il avait avançé l'argent, et nous devions rembourser le tout en 10 mensualités.

Le problème c'est que ce brave homme était aussi doué en mécanique que moi :((
Pour tout dire, nous faisions lui et moi le même métier... Très éloigné de ce qui touche à la mécanique auto.

Moi, j'avais fait mes comptes. Compte (c'est le cas de le dire) tenu que je ne devais plus passer de leçons de conduite (à l'époque, deux fois plus chères qu'aujourd'hui) notre budget ne souffrirait pas trop de cette nouvelle "ligne". Bien sûr, pendant les 10 mois où nous devions rembourser, nous ne nous faisions pas trop d'illusions, et nous savions que la fin du mois continuerait à se situer vers le 15.
Mais, quand même, nous étions dorénavant motorisés !

Je serai honnête, le fait de posséder une voiture nous a changé la vie.

S'il était hors de question de s'en servir pour les vacances (nous resterons 4 ans sans passer de "vraies" vacances) au moins pouvions-nous pousser un caddie dans un hypermarché sans calculer si tout rentrerait dans les 4 sacoches !

Mieux, pour aller au boulot, désormais je n'appréhenderais plus les routes gelées, ou les seaux d'eau venus du ciel  voire les orages (une fois en rentrant d'une nuit - j'ai vu la foudre tomber à quelques mètres de moi...)

Et désormais, nous pouvions nous permettre un week-end par mois chez nos parents, qui habitaient à 280 km de là.
Avant cela représentait (entre le cyclo pour aller à la gare - 25 km - le train et l'autocar SNCF) une bonne journée, dorénavant cela pouvait s'envisager en quatre heures...

Bref de nouveaux horizons.

Pendant trois semaines, ce fut l'état de grâce.
Certes, nous avions découvert que cette chère Simca était très gourmande (environ 10 litres aux cent, le litre étant plus cher que maintenant) et que cela grevait un peu plus notre budget.
Mais, aux prix de quelques privations (par exemple en ne nous fournissant que des fameux "produits blancs" de Carrefour, ceux avec la colombe) on arrivait à s'en sortir.

Première alerte, vers novembre.
La boîte de vitesses à changer.
Elle avait été maquillée, et ça, ni mon ex beau-père ni moi ne pouvions pas le deviner.

La Chance a voulu que, à environ 300 mètres de notre HLM, se trouve un garage.
Garage tenu par une famille de portugais qui a pris tout de suite notre petit couple en pitié.
C'est vrai (ils ne le savaient pas et nous non plus) que nous allions devenir de très bons clients, mais je tremble à l'idée d'avoir dû payer les réparations chez un garagiste "ordinaire".

Pour cette boîte de vitesses, dont le prix de la pose pour une neuve représentait celui... de la voiture, ils réussirent à nous trouver une bonne boîte d'occasion. La facture était divisée par deux, et, de plus, payable en trois mensualités.

Cette petite fantaisie avança au 10 le jour de la "fin du mois"...
Du coup Mireille dut cesser ses leçons de conduite.
Et les week-ends mensuels chez nos parents devinrent quasiment trimestriels...

C'est en allant passer les fêtes chez eux que se déclara une seconde panne.
L'échappement était à changer.
Là encore, on aurait pu penser que nous avions de la chance, car, le frère d'un de mes collègues avait un garage dans le village de mes parents !
Las...
C'était un margoulin de première catégorie et nous payâmes le prix fort pour cette opération !
Je me souviendrai toujours de mon "réveillon" 1976/1977 : écoeurés et assez désespérés par cette péripétie, bibi fatigué de la conduite sous la pluie battante et les essuie-glaces, c'est à huit heures du soir que l'on se coucha ce soir de la St Sylvestre.

Février 77 vit le changement du joint de culasse. L'équivalent de trois mois de loyer...
Trois pannes majeures en quelques mois, sur les... 27 que cette pauvre Simca devait connaître tout au long de sa carrière !

Là nous étions sur le fil du rasoir.
Nos parents respectifs semblaient se désintéresser complètement de notre désarroi, et si je n'avais crainte d'être taxé de parano, sachant comment les choses allaient évoluer 3 ans plus tard, je dirais tout simplement que, étant eux-même fâchés entre eux, ils n'attendaient qu'une chose, c'est que notre couple se casse, le manque d'argent étant une des causes essentielles de divorce.
Quand il n'y a plus de foin au râtelier, les chevaux se battent entre eux...

Il leur faudra encore patienter trois années avant de voir tout ça se concrétiser.

En mars, Mireille se voit contrainte d'entrer à l'usine, heureusement à 500 m de notre HLM, pour bosser à la chaîne.
Elle n'avais jamais vu un outil de sa vie !
D'abord en intérim, son efficacité et son rendement sont tels qu'elle obtient un CDI.

Malgré d'autres pannes de cette chère "Virginia" (j'avais prénommé ainsi notre voiture, étant raide dingue de la présentatrice Virginia Crespeau, qui représentait mon idéal féminin) sa paye nous permit de progressivement repousser "la fin du mois".

Mais c'était au prix de cadences infernales.
Elle bossait à la chaîne 8 heures par jour, moi j'alternais journées et nuits de 12h30.

Je la voyais s'étioler de jour en jour, j'avais beau lui dire d'arrêter, que la voiture était à présent remboursée, que la situation s'améliorait, rien à faire. Elle s'éclatait à faire son métier d'" ébavureuse"

Et ce qui devait arriver arriva, un beau jour d'octobre 1977.
C'était dans un hypermarché Ardéchois.

Je m'en souviens comme si c'était hier.
Je l'avais laissée dans le rayon lingerie, préférant fouiner vers les disques ou autres livres.
Quand je suis retourné la rejoindre, elle était par terre, inanimée.
Infirmerie, médecin d'urgence.
Elle était arrivée au bout de ses forces.

Nous réussîmes à éviter les urgences de l'hôpital, mais sur le chemin du retour, elle me dit, les larmes aux yeux, qu'elle présenterait sa démission le lendemain.


Je ne veux pas laisser cette histoire sur une note triste.


Juste après, j'obtins un stage de 4 semaines à Paris, ce qui nous mit un peu de beurre dans les épinards.
Puis en décembre, je montai d'un échelon.

Bien entendu la voiture continua à avoir sa panne bimensuelle, mais une espèce de chaîne d'amitié s'était nouée autour de notre jeune couple.

J'ai déjà parlé des garagistes portugais, qui en arrivaient parfois à ne pas nous faire payer une (petite) réparation.
Nous fûmes également pris en amitié par nos voisins de palier, dont le "chef de famille", camionneur chevronné, s'y connaissait beaucoup en mécanique et nous sauva la mise bien des fois.

Ce qui n'empêcha pas cette foutue vache enragée de revenir, fin 1979.

Et cette fois, notre couple n'y résistera pas...:(

 

Mais ça, c'est une autre histoire !

Je vous embrasse.

19:01 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vache enragée, voiture, panne