04/12/2010
l'espérance folle (15 au 23 février 2003)
Le 15 février, je reçois une lettre chez moi. L'écriture ne trompe pas...
C'est ELLE.
Cher Patrick,
Je t’écris ce petit mot pour te dire que ne souhaite pas te revoir. Il y a 6 ans quand nous nous sommes séparés à Mende, tu m’as brisé le coeur. Tu avais alors fait le choix d’aller vivre en Bretagne avec ta famille et tu en avais le droit. Aujourd’hui rien ne sera plus jamais comme avant. Pour moi notre histoire fait partie du passé et je désire tourner cette page triste de ma vie. Je te demande de ne plus me contacter car ce que je souhaite avant tout, c’est t’oublier.
J’espère que les années à venir vous apporteront beaucoup de bonheur à tous les trois.
Nathalie.
Je suis sonné sur le coup, d'autant que ce n'est pas la première fois que je reçois des lettres (ou mails ou coups de fil) de ce genre.
Non, Nat n'est pas un être parfait. Elle est versatile et surtout très influençable. Et je me doute qu'une fois de plus "maman" est derrière tout ça.
Mon épouse veut savoir quelle est cette lettre qui me met dans un tel état. Je la lui tend (elle était adressée chez moi, c'était donc pour que "tout le monde" la lise), et sa réaction sera de dire :
"elle est vache quand même"... ! (sic)
Et puis il faut savoir extraire le positif de toutes choses. Certes si la première partie de la lettre est de très mauvaise foi (il y a 6 ans j'avais fait le choix d'aller en Bretagne... Mais c'était elle, qui sous la pression de tortionnaire, avait la première posé sa mutation !) mais lorsqu'elle écrit "ce que je souhaite surtout, c'est t'oublier", ça veut quand même dire qu'elle ne m'avait pas oublié....
Je réussis quand même à l'avoir au téléphone, pour lui dire que si vraiment elle le souhaite, elle peut couper les ponts, mais que ce n'est ni par mail, ni par lettre, ni par téléphone que cela doit se faire.
Je pense alors à la chanson de Lara Fabian , "tout" :
Parles, parles, dis-le moi sans trembler Que t'en a plus rien à cirer Parles, pleures et je comprendrai
Elle est surprise, et est d'accord pour que passe la voir en revenant de Besançon, où je dois aller chercher un appart'. Elle appellera ma fille pour fixer l'heure et le lieu.
Rien n'est perdu !
Mercredi 18. On couche à Auxerre chez une cousine de mon épouse. Et là se vérifie ce phénomène qui veut - pour moi - que l’éloignement, la distance, me fait souvent oublier un moment l’essentiel de mes ennuis. Vérifié maintes fois, et là encore.
Coup de fil de ma fille, je saute sur le téléphone, plein d'espoir.
Nat n'a pas appelé.
Le lendemain 19 direction Besançon. On quitte la grisaille de l'ouest et on se dirige vers le ciel bleu. Il ne nous quittera pas ! On pose nos bagages à l’hôtel et on prend une carte de bus journalière. Pour 3 euros, on peut faire ce qu’on veut (d’après la Vie du rail c’est la ville où les transports en commun sont les moins chers). Un arrêt se trouve juste à côté de l’hôtel, on commence par voir où se situe mon prochain lieu de travail.
Puis bus vers la ville où on épluche les agences immobilières. Pas donnés les logements, mais quand même relativement abordables, par rapport à Vannes.
Une idée me vient. Si on allait à Pontarlier ? Voir combien de temps il faut, sans se presser, pour rejoindre notre lieu de vacances des deux derniers étés ? Au passage on achètera de la liqueur de sapin à la distillerie, et pourquoi pas, on mangera une fondue dans notre resto préféré ?
Je m'aperçois alors qu’à à peine 20 km de Besançon le paysage change complètement. On arrive dans les « alpages », avec des petits villages dont les maisons comtoises s’enserrent autour de l’église. Tout ça sous un épais manteau de neige, c’est magique. On est complètement dépaysés.
On arrive à temps à la distillerie, où j’ai un mal fou à marcher dans les rues verglacées avec mes bottines de ville ! On nous offre l’apéro. Chance aussi le resto « fondue » est ouvert.
Tout ça avec un bon vin d’Arbois en pichet, la vie serait presque belle. Mais il faut vite replonger dans la réalité, Ma fille appelle.
Toujours pas de Nathalie.
Vendredi 20, Direction la Suisse. Départ dès 11h, même route au début que sur Pontarlier. La neige au soleil, que c’est beau... On mange à Valdahon, dans une petite pizzéria qui ne paye de pas de mine mais où les spaghetti sont parfaits. Puis Morteau, dont on découvre la vallée enneigée dans la descente. Mon épouse en a le souffle coupé. Et la Suisse, proche finalement (70 km) que l’on atteint au Locle.
Quelques kilomètres encore, par la route touristique.
Là encore la transition est prodigieuse. D’une vallée industrielle, en quelques kilomètres on arrive à un col qui porte bien son nom, « la vue des Alpes ». A 1283 m d’altitude (il fait doux, dans les 6/7 degrés) la vue porte sur pas moins de 4 pays. De la Sivretta (Autriche) à 250 km sur l’extrême gauche - bizarre pour l’Autriche - au Mont Blanc à 130 km en passant par les grands sommets helvètes, comme le Cervin. J’ai dit 4 pays, car on distingue également le Mont Rose en Italie, droit devant, qui ne passe pas inaperçu avec ses 4634 mètres.
Mon épouse est KO devant tant de beauté. On remonte en voiture et dix minutes après on est à Neuchâtel...
Puis retour vers Pontarlier et Besançon.
J’appelle alors ma fille, qui n'a toujours pas reçu de coup de fil des Yvelines.
Là j’avoue je prends un coup de massue. Il me reste une dernière chance, c’est lundi matin, après le week-end.
Il fait froid quand nous redescendons. -4 à Pontarlier mais mon thermo par endroits descend vers les -11°... Besançon - 2°. Là on se balade dans la ville by night. Cette ville est également belle la nuit, éclairée comme il le faut. Momo regarde, ébahie, les maisons.
Départ le lendemain 21 après-midi. Direction Dijon puis Vézelay. Auxerre le soir. Longue balade dans cette superbe ville où j'ai bossé en 1974. Pendant laquelle notre fille nous appelle. Pas de nouvelles des Yvelines .
A la télé, à l’hôtel on parle d’un tremblement de terre. Rien ressenti !
Grand jour est le lendemain 22, direction le 78. Je ne vais pas vite, on dirait que j’appréhende, que je sais déjà ce qui va m’arriver. On pique-nique vers Nemours, sur une aire de l’A6 déjà saturée. On atteint l’hôtel à 15h30, et je me mets vite en quête d’aller voir où habite ma bien-aimée. Dans quel cadre elle vit. Muni d’un plan je n’ai pas de mal à trouver sa rue.
Ma fille m’a dit qu’elle habitait au deuxième, je regarde. Pas de R5, elle n’est pas là. Mais de toutes façons je n’y serais pas allé. Je lui ai promis de ne pas forcer sa porte...
Puis on décide d’aller à Paris. J’ai un bon plan pour ça. Se garer dans Versailles et prendre une carte journalière « 4 zones » à 55 francs. Ainsi on pourra d’une part se balader à notre guise et de l’autre choisir nos arrivées. Car je ne veux pas arriver à Montparnasse. C’est là qu’on s’est séparés, je ne veux pas revoir cet endroit pour le moment.
On arrive donc par St Lazare et avec mon épouse on fait la visite-express habituelle. Qui comprend quand même la butte Montmartre, la Madeleine, la Place Vendôme, le Louvre, le Pont-Neuf, les quais de la Seine et la Tour Eiffel. Mon épouse est une fois de plus subjuguée.
Mais pas moi.
C’est la première fois que ça me fait ça.
Paris me paraît fade ! Alors qu’il fait une température idéale, sans un souffle de vent, qu’il n’y a pour une fois pas trop de monde (les ricains nous boudent car on critique leur guerre à la con), je ne suis pas aussi bien que les autres fois. Je saisis à présent l’expression de Gilbert Bécaud dans Et Maintenant:
Même Paris crève d’ennui Toutes ces rues me tuent.
Nat me manque. Ce n’est pas l’appréhension du lendemain mais je reste sur l’impression de la Toussaint où j’avais eu l’impression de rêver en parcourant les rues de Paris avec elle. Là je ne vois que Mon épouse à mes côtés.
A 23h30 on est à Versailles, à minuit on est à l'hôtel .
Lundi 23 au matin. Coup de fil de ma fille. Nat est au boulot. Elle avait pris sa semaine. Elle va nous appeler « dans l’après-midi ».
Merci Seigneur. Mais c’est loin et vaste «l’après-midi». Alors on va tuer le temps. On commence par aller devant chez elle. Tremblant comme une feuille, je pénètre dans son entrée. Je vois son nom. Je vois sa fenêtre...
Midi, on décide de casser la graine à Leclerc, juste à côté de mon école supérieure où j'ai traîné mes guêtres de 71 à 72, il s'appelait alors "super M". De quoi me bouleverser...
Non. Ce que je regarde avant toute chose, ce vers quoi mes yeux sont désespérément tournés, c’est le portable de mon épouse. Qui reste inexorablement silencieux.
L’après-midi on va vers les étangs de la Bièvre. Je suis de plus en plus excité, j’attends fébrilement. Je commence à conduire nerveusement. 15h30. Direction le parc du château de Versailles. On y entre par une porte donnant sur la nationale, à 2 bornes du château. Mais Mon épouse au bout de 500m dit «qu’elle en a marre». J’ai l’idée alors d’aller à France-Miniature.
Fermé jusqu’à fin mars.
Je tourne de plus en plus en rond.
16h30, je demande à ma fille de l’appeler. Personne. Elle ne bosse pas cet après-midi-là !
Alors elle doit être chez elle. On s’y rend, on voit la R5. Je me gare dans le secteur, hors de sa vue. Et on attend l’appel. Un moment donné Mon épouse n’y tient plus et va chez elle. Je suis tellement tendu que je ne l’empêche même pas !!! Le temps passe, l’espoir renaît. Mais au bout de 10 minutes elle revient. « Elle ne répond pas ».
Ecoeuré, désespéré, je mets le moteur en marche. Le type devant chez qui nous étions garés commençait du reste à nous regarder d’un air bizarre.
Je décide de rouler mollo au début, au cas où elle appellerait. On quitte sa rue à 17h15, et sur la deux fois deux voies jusqu’à Dreux je ne dépasse pas le 110. Après je réalise que les chances sont de plus en plus minces , et dès que les portions reviennent à 4 voies je vais de plus en plus vite. Dans les villages ou dans les « deux voies » je ne fais pas de folies, mais dès que je peux je bourre. Après Mayenne, je suis à 160 sur la voie rapide, puis sur l’autoroute à fond jusqu’au péage. Mon compteur ne bouge pas du cran « 170 » dans un bruit d’enfer, car - une grande première depuis 27 ans que j’ai mon permis - je n’ai pas mis la radio. Silence total dans la voiture. Puis 150/160 jusqu’à Rennes. Le périph, que je crains tant, je le parcours à 120/130 dans un état presque second. Puis je m’engage vers Vannes. Il fait nuit, et je sens bien qu’à ce rythme je vais finir par avoir un accident. Mon épouse ne dit rien, elle comprend. A l’aire de Paimpont Brocéliande je lui passe le volant.
4 h pile pour les 426 km que marque le compteur. 107 de moyenne sur une nationale, 17 km d’autoroute et des traversées de villes et de villages - sans dépasser ce qui y est autorisé - , pas mal...
Ma fille réagit mal « Pour qui elle se prend celle-là.. Madame DE ! Je vais lui écrire une lettre dont elle se souviendra ».
Ca me fait encore plus mal qu’on parle comme ça de ma Nathalie. Même si elle a été vache cet après-midi, en me laissant espérer un coup de fil.
Et si elle m’avait laissé un mail au boulot ?
Encore une chance...
Boulot. Ordinateur. Réception des messages.
Je suis là, le coeur battant.
Message, oui, mais pas de Nat. Mais un de Jean-Paul : « Game is over ». Il me raconte en substance que « les collègues » lui auraient dit que je cassais du sucre sur son dos. Et que la belle période d’embellie qui a duré plus d’un an se termine. En clair le harcèlement va reprendre de plus belle... jusqu'à ma mutation pour Besançon.
Second mail, de la DRH qui me dit "désolé pour Besançon mais un emploi réservé est passé devant vous..."
Et là, d'un coup, je deviens très calme.
C'est maintenant. C'est là que mon calvaire va enfin se terminer.. Je vais enfin m'autoriser à me reposer, une chose que je refusais depuis plus de trois ans.
Toujours calme, presque souriant, je sors de mon placard une boîte de Rohypnol.
Je commence par avaler 10 comprimés.
Puis je rentre chez moi, l'air de rien, et vais me coucher, comme si de rien n'était.
Petit passage par la salle de bains, où là je m'enfile une nouvelle dose de 15 pilules magiques.
Puis je me glisse dans mon lit, auprès de mon épouse.
Et là, j'attends, calmement.
Calmement au début, puis de moins en moins calmement, constatant que "ça ne venait pas".
D'habitude, 2 de ces petits comprimés m'assomment en un rien de temps, mais là, non !
Lutte féroce entre la partie de moi qui veut en finir, et celle qui ne veut pas mourir.
Alors, au bout d'une petite heure, je finis par me lever. Je titube un peu - quand même - et je retourne dans la salle de bains reprendre une nouvelle dose de 10 comprimés, assortis cette fois d'une demie-bouteille d'après-rasage.
Je pense que l'envie de mourir est proportionnelle au fardeau que l'on porte.
Puis, je me rallonge.
Et je plonge.
Rideau.
15:30 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : suicide
03/12/2010
Mes 100 jours de bonheur (novembre 2002/mi-février 2003)
Vont suivre 100 jours de, je n'hésite pas à le dire, de bonheur. Tout va me sourire...
D'abord, début novembre, j'envoie du boulot un mail à Nat pour lui dire que j'ai été ravi de cette après-midi, et que j'espère qu'elle sera suivie de beaucoup d'autres. Et je lui demande où je dois lui envoyer les photos prises à Paris. Car en plus, j'ai pu faire des photos de nous trois !!!
Elle me répond aussitôt : "moi aussi j'ai été ravie de cette après-midi, pour les photos tu me les montreras quand vous reviendrez à Paris. Je t'embrasse."
Je t'embrasse ! J'ai gardé soigneusement ce mail que je n'hésite pas à qualifier d'historique, et qui sera le point de départ de nouvelles conversations téléphoniques...
Durant lesquelles je m'aperçois qu'elle n'est pas contre ce nouveau statut dans nos relations, l'essentiel étant qu'on reste en contact l'un avec l'autre. En attendant mieux bien sûr..
En décembre arrive mon cousin/frère Jean-Yves. Plus cousin que frère sur ce coup-là, car il faudra que je le supplie pour qu'il fasse les 55 km qui séparent Lorient de Vannes.
De son côté il se demande aussi pourquoi ce cousin que pendant trois ans il a soutenu à bout de bras - et à bout de mails - arbore en permanence une mine réjouie... Je lui aurais donc menti à l'insu de son plein gré ?
C'est vrai que j'ai presque en permanence le sourire aux lèvres, malgré un environnement familial pas terrible.
Je m'empresse de lui donner les dernières nouvelles sur le front Nathalique ce qui a l'air ne lui lui faire ni chaud ni froid...
Ma fille, me voyant ragaillardi, a décidé de s'arrêter de fumer, et ça la rend très tendue. Mon épouse se comporte.... comme d'habitude et ça fait parfois de fortes frictions, où je dois m'interposer.
Je ne pourrai hélas pas toujours le faire car de temps en temps, je suis quand même au boulot ! Et pendant les vacances de Noël arrive un grand clash entre mère et fille. Cette dernière a carrément quitté la maison, arguant qu'elle est majeure, et s'est réfugiée temporairement chez une copine à elle.
Pas des plus fréquentables à l'époque....
J'essaie alors la solution que j'avais utilisée la fois précédente, à savoir lui faire passer quelques jours chez les cousins de Lorient. Mais ceux-ci sont en vacances....
Que faire ? Impensable qu'elle revienne tout de suite à la maison - si elle veut bien y revenir - et je ne suis pas très rassuré de la voir chez cette copine.
La solution, inattendue, inespérée, viendra de...
Nathalie !
A qui je raconte tout cela dans une conversation téléphonique et qui me dit "écoute, pas de problème pour la prendre chez moi à Paris, le temps que les choses se tassent..."
Ma fille serait d'accord.
Sans demander l'avis de ma bourgeoise, je file à la gare, et je découvre alors que tous les trains Vannes-Paris et Paris-Vannes sont complets pour toutes les vacances.
"il vous reste la solution de partir de Rennes ou Nantes", me dit la vendeuse.
Là non plus je ne réfléchis pas plus de 10 secondes, et demande un aller-retour Rennes-Paris. Je l'amènerai et la reprendrai à Rennes. 400 km en tout, mais cela en vaut la peine.
Quand j'annonce la nouvelle à chère et tendre, elle est estomaquée !
Le 18 décembre c'est l'anniversaire de Nat, et je lui achète une belle montre, avec un mot presque doux !
Montre qui sera fort bien reçue par l'intéressée, et qui sera même émue aux larmes...
Ce séjour entre nanas se passera bien, malgré la vague de froid qui s'abat sur la capitale et qui fera supprimer pas mal de trains de banlieue. Dont ceux de Montparnasse, bien sûr.
Mon épouse est calmée quand on va récupérer notre fille à Rennes, Rennes que je rallie désormais en une bonne heure et demie, bref en respectant les vitesses limites. Car je tiens à la vie désormais...
Au boulot l'ambiance est meilleure, mais ce n'est pas encore le top. Et sortent les emplois à pourvoir pour septembre.
Dedans je vois : BESANCON, brigade de réserve.
Ce qui signifie que je serais basé à Besançon, mais que je devrais renforcer les centres qui manquent temporairement de personnel, et ce dans toute la France.
Donc, des "vacances" pour moi, loin de ma mégère non apprivoisée. Et peut-être des étapes par Paris ?? En plus le quasi-doublement de mon salaire !
Mon épouse est d'accord, en ayant un peu marre du climat breton et séduite par mon dernier argument.
Début février je téléphone à la DRH pour savoir si j'ai des chances, on me répond que je suis le seul demandeur, et que j'ai 99% d'obtenir le poste.
A ce stade, je me demande si, vraiment, j'ai enfin mangé mon pain noir, ce foutu pain que je m'avale désormais depuis 5 ans, voire 8 si je compte les années-tortionnaires.
Il y aurait-il une justice ? Devrai-je enfin arrêter de "payer" ? Pour je ne sais pas quoi d'ailleurs...
Bref laissez-moi vous dire que je savoure, jour après jour, heure après heure, minute après minute, ces instants-là...
(à suivre)
18:25 Publié dans beaux moments, moi | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : bonheur
30/11/2010
Nos 5 heures inoubliables (1er novembre 2002)
En ce jour de Toussaint 2002 le rendez-vous est donc fixé à Montparnasse, devant le magasin Pier Import à 14h20. Elle doit arriver avec le "14h17".
Je laisse ma fille l’attendre et me mets au-dessus des voies « arrivée banlieue ».
Le flot du 14h17 arrive, et j’ai beau scruter je ne vois pas de Nat. Et je remarque qu’il y a ...deux sorties ! A 14h21 je rejoins donc Pier Import, et je les vois alors toutes les deux.
Du calme...
Je ralentis fortement. Au contraire des films américains où on voit les deux héros - souvent au ralenti - se précipiter dans les bras l’un de l’autre, là je ralentis, le temps de m’habituer à cette image, pour moi impensable il y a encore quelques mois, quelques semaines.
J’approche, je la vois. Elle a maigri par rapport à l'an passé, et visiblement s’est habillée en explorateur susbsaharien afin de me repousser le plus possible.
Bon. Comment vont se passer les retrouvailles ? Aurai-je droit à un simple signe comme le 28 décembre, pourrai-je quand même lui faire la bise ?
J’ai droit à 4 bises !
Et du coup malgré tous mes efforts, je fonds en larmes. Sous les yeux gênés de Nat et de ma fille (laquelle a pourtant l’habitude de voir pleurer son père depuis bientôt 3 ans).
Je me ressaisis néanmoins très vite et demande à Nat où elle veut aller.
"Où tu veux, je vous suis.."
Au début je pense à la voie piétonne le long de l’ancienne voie ferrée de la Bastille. Puis aussi à la Chapelle Miraculeuse.
"Nat, Tu connais la Chapelle Miraculeuse ?". C’est un peu comme si je demandais à un Marseillais qu’il connaissait Notre-Dame de la Garde...
Bon, alors une autre idée me vient, ce que j’ai vu la veille avec ma fille, chargés d’histoire, les vestiges de l’enceinte de Philippe-Auguste, à St Paul.
Nat et moi on bavarde comme de vieux amis qui se retrouvent. On rigole souvent tous les deux, sous les yeux de plus en plus réprobateurs de ma fille. Je suis tellement troublé que je rate....2 stations ! J'ai vécu 23 ans à Paris, deuxième fois que ça m’arrive !
C’est à la gare de Lyon que je me rends compte que St Paul, c’était avant ! Nat rigole. Puis on marche un peu à pied, car je compte lui faire voir, pas très loin, les arènes de Lutèce. On passe devant ma fac, endroit où 32 ans auparavant j’étais déjà amoureux fou, de Brigitte, mon premier baiser.
Arènes donc où je la prends en photo avec ma fille. Laquelle je le vois bien apprécie de plus en plus modérément notre complicité retrouvée. Elle doit se dire que là, ce qui était prévu va nettement être dépassé. On va à ce train-là se remettre ensemble ! Et c’est pour ça qu’elle reste collée à nos basques, au lieu de nous laisser tous les deux.
Du coup elle devient opportuniste. Elle insiste - puisque nous sommes à Paris - pour aller acheter des fringues. Si je ne connaissais pas ma fille je dirais que c’est une manipulatrice. Mais pour moi en fait ce n’est qu’une petite fille « qui profite de l’occasion ». C’est tout. Et je ne vais pas refuser ça devant Nat quand même !
Direction Jennyfer, à Barbès et j’entraîne Nat dehors, pour discuter. Ma fille vient toutes les 3 minutes pour me demander si ça me convient, et ça, ou ça...
Alors en ayant ras-le-bol et voulant quand même parler seul à seul avec Nat ne serait-ce qu'une poignée de minutes, je lui file ma carte bleue, qu’elle s’achète ce qu’elle veut ! Je donne même le code presque à voix haute !
Et là enfin on commence à discuter. Sérieusement.
La Natou complice redevient celle du 28 décembre, en pire même. C’est la Natou réaliste qui parle. Qui me dit qu elle veut vraiment oublier cette période Mendoise, où quoi que je dise j’ai fait mon choix en 93. Car là j’avais - selon elle - deux solutions. Soit attendre sagement (tu parles !) les 9 ans, sans se tenir par la main, sans s’embrasser, sans se toucher, ou soit carrément tout plaquer".
« Tu sais ce n’était pas marrant pour moi là-bas de passer pour ta maîtresse... »
Elle a raison. C’est à cet instant précis que je le comprends.
Aveuglé dans mon amour puis torturé au boulot je ne m’en étais au fond pas trop rendu compte à l’époque. Je ne voulais pas m’en rendre compte. Conforté par ses je t’aime qui pour moi étaient des quitus.
Mais en fait elle souffrait abominablement. Un vrai calvaire.
Je suis, sur le moment, à chaud, anéanti.
Notre fille sort avec un manteau, et moi pendant 5 minutes ne pipe mot. Mais je réalise quand même très vite que c’est ELLE qui est à côté de moi. Qu’enfin malgré tout je la vois, je l’entends.
62 mois que j’attends ce moment quand même. Qu’il ne faut pas gâcher en boudant...
Et donc je cesse de « faire l’andouille ».
On arrive à Montparnasse, une heure avant le départ du TGV de 19h35, Nat prendra un train après le nôtre, à 19h38.
Et là, changement de programme. Nat redevient gentille et commence à me parler. Vraiment me parler. Me parler de plus en plus intimement. Pas des banalités, mais de Mende, par exemple, dont elle me dit (chose que j’ignorais) que notre tortionnaire fois a failli un jour l’étrangler, pour de vrai.
Elle me parle de sa famille, avec laquelle elle a coupé définitivement les ponts.
De son avenir aussi. Pour elle sa vie sentimentale est bien finie.
« Nat, tu es jeune est désirable...
- Tu rigoles ? Qui voudra encore de moi ?
- D'après toi ?"
Elle sourit, manque de me donner sa main (un réflexe pas oublié depuis 5 ans) parle, elle parle...
Notre fille, inquiète de voir le couple se reformer, comme si les 5 années précédentes avaient été zappées, nous interrompt.
Une fois, deux fois. A la troisième je pète les plombs et lui dis "tu permets quand même que je puisse avoir une heure de conversation avec Natalie tous les 5 ans non ? "
Mademoiselle - grâce à qui je dois quand même ces moments inoubliables (et qui le sait....) - se drape alors dans sa dignité et s’en va lire sur un banc. En regrettant sans doute amèrement d'avoir facilité cette rencontre.
Rien à fiche. Il nous reste près d’une demi-heure et je sais que c’est peut-être - sûrement - la dernière à passer ensemble. Nat me dit alors :
« tu vois, ça n’a pas changé, elle ne supporte pas de nous voir ensemble, hier toutes les deux c’était super et là elle n’est plus la même ».
Mais malgré tout Nat choisit son camp, c’est à dire moi. Et je revois notre dernière danse...
On est vraiment partis pour parler des heures. C’est ma fille qui nous signale que le TGV part dans 10 minutes. On serait bien restés je pense.
Que se serait-il passé si j’avais donné ses billets à ma fille - laquelle ne s'arrêtait pas à Vannes, mais poursuivait jusqu'à Lorient - et que moi j’étais resté , quitte à repartir le lendemain ? Ca fait 8 ans que je continue de me poser la question.
Sur le quai on se dit au-revoir et Nat nous dit "si vous repassez à Paris dites-le moi...on pourra se voir".
On se fait encore 4 bises, Nat a les yeux mouillés. En me dirigeant vers mon quai je la regarde une dernière fois.
« Mais oui elle est là, » me lancera ma fille agacée.
Je monte dans le TGV, qui part en retard, en même temps que le train de Nat.
Pendant quelques centaines de mètres on se longe, mais on finit par aller plus vite, et à Malakoff, les deux voies se séparent.
Et je vois le train de Nat s’éloigner.
Même dans les contes de fée, les TGV finissent par dépasser les trains de banlieue...
Nat, que cette fois, je ne reverrai plus jamais.
(à suivre)
21:11 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : miracle, amour
la divine surprise (octobre 2002)
Pour la Toussaint, nous devions encore y aller tous les trois, dans le **** de Montmartre. Mais... plus de place, il faut se rabattre vers le Formule 1 de Noisy le Grand. Du coup mon épouse ne viendra pas.
Intéressant...
De plus nous avons un chat. Se poserait le problème de le faire garder.
En fait en Bretagne, il n'y aura jamais de problème, vu que PERSONNE ne voudra le garder, à commencer par la copine de ma fille qui nous l'a mis dans les pattes...
Mais il est si mignon !
Début octobre, stage obligatoire à Rennes. En deux parties. L'hostilité que je ressens autour de moi est vraiment palpable.
Sauf de la part de mon voisin de gauche. Qui lui arrive tout juste dans le "panier de crabes" Breton et n'a pas pu être au courant de ce que "biloute" (c'est le gentil surnom que mes collègues me donnaient, à présent que j'ai vu Bienvenue chez les Chtis, je rigole franchement car ils étaient complètement à côté de la plaque lol !) avait fait.
Il a l'air de patauger, et j'apprends qu'il est assez novice dans le métier (1995) et qu'auparavant il était ingénieur dans le privé. On sympathise et systématiquement je serai souvent en face de lui au resto. On parle de choses et d’autres, et on (lui plus exactement) en vient à aborder le sujet du harcèlement moral. Il a été récemment victime d’un chef qui carrément lui sabotait son travail !
Moi bien entendu, j’embraye illico, toujours sans citer de nom, et je dis que moi aussi j’y ai eu droit, deux fois de suite en prime. Mais que le pompon a été celui de Mende. Un barbu - avec bien entendu une arrière-pensée - me demande à qui je fais allusion, je nomme sans hésiter E.B.
Il me répond « je le connais, c’est un bon copain, ». Je ne me démonte pas, je sais qu'avant d'être chef, ce type-là était "normal". C'est la casquette de boss qui lui a fait péter un plomb et qui a révélé sa véritable nature.
Je lui dis quand même « qu’il a quand même fait partir deux personnes de là-bas, moi et une jeune femme qui est à présent dans un placard alors que c’était le top dans le métier »
Mon « collègue » est alors très étonné, et, toujours sans la nommer, je lui dis que pour la jeune collègue, il a carrément envoyé un mot au chef de Région pour qu’elle dégage. Parce qu’elle ne voulait plus lui serrer la main, qu’elle était paraît-il « asociale », qu’elle s’emportait facilement, qu’elle ne s’entendait avec personne...
Et je fais remarquer que le destinataire, le chef de Région, n’a même pas pris la peine de les convoquer (séparément) afin d’en savoir un peu plus.... Dysfonctionnement total de la hiérarchie.
Résultat des courses, la jeune femme (toujours pas nommée) s’est finalement retrouvée dans un placard (que je ne nomme pas non plus, car là aussi ça pourrait donner des indices).
C’est le deuxième jour, on se quitte là-dessus.
Troisième jour, le jeudi. Mon collègue, qui se nomme Hervé, le bon vin aidant, finit par me dire.....qu’il vient de Trappes !
Non, je ne bondis pas. Et lui demande s’il avait l’occasion comme ça, de temps à autre, de fréquenter la bibliothèque.
« Oh oui, j’y allais souvent...
- Ah, et tu connais la fille qui s’en occupe ?
- Nathalie . Bien sûr, je la connais bien...Elle est adorable...J’ai très souvent mangé avec elle à la cantine...
( là je bois du petit lait ).
- Oui, je la connais aussi....(je brûle d’envie de tout cracher, mais le laisse parler en toute objectivité)
- Mais elle semble triste. J’aime bien discuter avec elle, et je sens qu’elle manque d’énergie, qu’elle est un peu molle et a toujours l’air de presque pleurer.... »
Là je me dis j’y vais ou j’y vais pas ?
J’y vais.
« Ben oui, pas étonnant, Nathalie est la jeune femme dont j’ai parlé au sujet du tortionnaire de Mende. C’est elle qui avec moi a été obligée de partir en catastrophe... »
Le mec est scié. Complètement KO.
Et oui. Evidemment je préfère éviter de parler « du reste ». De la partie immergée de l’Iceberg. Que mon manque d’elle ma précipite vers la mort de plus en plus vite.
Et on arrive à ce contraste saisissant: les autres stagiaires savent - plus ou moins - que je veux me fiche en l’air à cause d’une femme, qu’ils ne connaissent pas, et Hervé, le gars en question, pense que je suis «fort et plein d’énergie», ne sait pas où moralement j’en suis, mais en revanche lui connaît la femme en question !
De retour à Vannes (49 minutes !- record battu) je me hâte d’avancer mes mémoires, car je ne peux décemment m’en aller sans que tout ait été écrit.
Je vois alors ma fille arriver, et elle me dit qu’elle a acheté un jeu de tarot, et qu’elle...tire les cartes !
Là encore, bon sang ne saurait mentir.
Je lui demande de me les faire. Elle accepte. De son jeu il ressort nettement que « je ne peux plus rester dans la situation où je suis, et qu’il faut que je me prenne par la main pour m’en sortir ».
Elle frémit un peu en me disant ça, car c’est clair comme de l’eau de roche.
Il n’y a pas 36 solutions de me sortir de ma situation:
- soit Nat veut bien qu’on se voie, qu’on se contacte (à présent, je n’en demande pas plus ) et je suis sauvé.
- soit elle reste sur ses positions, et dans ce cas c’est le Grand Saut.
Ouh la la on va encore m’objecter ma femme, ma fille...
Bon. Ma femme devient folle. Elle fait des crises d’hystérie de plus en plus rapprochées. Depuis quelque temps je coche les dates sur un cahier, on en est à 2 par mois !
Je ne supporte plus, et j'ai tellement peur qu'elle fasse des bêtises avec mes médicaments que j'ai été porter une grande partie de ceux-ci à mon bureau, dans un placard fermé à clé.
Ma fille.
Elle a peut-être, sans doute besoin de moi, mais elle ne m’aide pas. Elle n’est à présent plus du tout à la maison. Bien sûr elle fuit sa mère, mais me fuit par la même occasion. Fuit "mes histoires".
Tantôt elle va à la maison des jeunes, tantôt elle va chez une copain, la semaine prochaine ce sera (je ne rigole pas) « l’anniversaire d’un copain d’une copine ».... Bref je ne la vois plus.
Elle ne me voit donc plus également. Et sincèrement, encore là si physiquement elle ne me voit pas tellement, quelle sera la grande différence si je ne suis plus de ce monde ? Qu’elle écoute Mon Vieux de Guichard et elle comprendra. Et encore je ne me trouve pas très ressemblant au prolo-alcoolo de la chanson !
Et sans le savoir elle m’enfonce.
Rennes II le retour.
Première des choses que je fais, je montre le papier de Tortionnaire à Hervé, qui n’en revient pas. Sauf pour «asociale» car depuis 2 à 3 ans elle ne mange plus à la cantine avec les autres.
En bref elle ne mange plus tout court le midi.
Le mercredi à la suite du cours, je me décide de tout dire à Hervé. Il n’y tient pas au début puis finit par accepter. « demain jeudi entre midi et deux ». C’est donc le coeur léger que je me balade le soir dans Rennes. Voulant prendre le métro, c'est la panne, et je suis obligé de rentrer en bus !!
Pour en revenir à ma vie, je serais le premier à accepter de « rester » si ça m’était facilité par une épouse équilibrée. Mais je l’ai dit, elle tourne dingue. Déjà, lors de certaines vidéos on peut voir des amorces de crise d’hystérie. Comme je fais de la vidéo familiale , et que je ne bosse pas pour TF1, je coupe.
Mais des gens - complètement hors du coup, qui ne savent strictement rien de notre vie, craquent ce samedi 19 octobre. J’ignore totalement ce qu’a bien pu faire Sonia notre voisine d'en face mais ça devient de l’acharnement. Limite du harcélement. Mon épouse attend la moindre occasion de faire un esclandre. Et ça se produit donc, sous la forme d’une voiture qui vient se garer sur la pelouse devant chez nous. Redoutant le pire, je sors, alors que Mon épouse traite la voisine de « connasse » ni plus ni moins...
Samedi prochain ce sera qui qui prendra ?
Alors Pascal, le mari de Sonia sort tandis que je dis à mon épouse de dégager. Au début presque style western pour « régler ça entre hommes »...
Mais à sa grande surprise il voit que je suis d’accord avec Sonia. Sonia qui me dit même « Franchement Monsieur, je ne sais pas comment vous pouvez supporter une femme pareille... ». Et moi je ne réponds pas. Que répondre ? Si, mes yeux répondent. Et là ils ont la révélation, au point que Pascal viendra me tendre la main en me disant « sans rancune »....
Comme le policier, au commissariat de Mende, 6 ans auparavant. Elle avait alors, devant le flic abasourdi, déchiré le PV qui lui avait été - à juste titre - donné.
C'est clair, si je reviens bredouille de ces vacances de la Toussaint, la partie est terminée.
Bien entendu, c'est délicat car je ne dois pas forcer ma fille, tout au plus dois-je lui rappeler qu'elles devaient faire une bonne bouffe ensemble. C'est tout. Surtout pas de pression.
31 octobre.
Elles ont rendez-vous à la gare de Trappes à 13h30. Je l'accompagne jusqu'à la gare d'avant, St Quentin en Yvelines, car c'est un coin qui craint un max. J'ai mon portable (un gros machin des années 90 avec une antenne au bout !) et c'est elle qui m'appellera pour me dire quand je dois venir la chercher.
Mais, dans le train du retour, surprise ! Appel sur mon portable de... mon épouse qui me dit texto :
« Je viens d’appeler notre fille, qui m’a dit qu’elle était à Trappes et qu’elle attendait Nathalie. Puis celle-ci est arrivée, et je lui ai demandé si je pouvais lui parler. Elle a bien voulu et la conversation a été très cordiale »
Bon point.
Je passerai la journée à me balader, le coeur battant, dans Paris, guide du Routard à la main.
Et je regarde les heures tourner, le temps joue pour moi. Si elles entament une conversation poussée, elles ne peuvent pas ne pas parler de moi...
Vers 18h, coup de fil de ma fille : elle est invitée à manger par Nathalie. Elle me téléphonera pour que je puisse la récupérer.
Hum, que c'est bon tout ça...
20h, nouveau coup de fil. Elle m'attend à la gare de St Quentin à 21h44.
C'est très juste, parce que Montmartre-St Quentin à cette heure-là, c'est pire que Paris-Le Mans en TGV...
J'y suis quand même. Et là je vois ma fille rayonnante.
"O s'est baladées toute l'après-midi, on a même fait des photos.
Et sa dernière phrase :
- Elle est d'accord pour une nouvelle après-midi demain, et tous les trois "
(à suivre)
18:15 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : miracle, amour
28/11/2010
l'été du quitte ou double (juillet aout 2002)
Cet été commence par une excellente nouvelle : Après 4 ans, mon cousin/frère Jean-Yves a le mal du pays. Et compte venir un mois pour les fêtes de fin d'année. J'en aurai des choses à lui dire !
4 juillet. Encore une réunion au boulot. Mon principal souci est de savoir quand ils vont attaquer, sur quoi et comment .
Le matin se passe peinard, on discute de trucs inutiles, comme d'hab.
Bref on arrive à midi là-dessus, et moi je me dis que vu les différents avertissements que j’ai lancés (« si on m’agresse, je m’en vais ») peut-être que cette 37ème ou 38ème réunion depuis la première en novembre 94 aura - enfin - un autre ordre du jour que celui de me descendre en flammes. Ca serait vraiment une première ! Je vais quand même par précaution manger à la maison, et quand je reviens, trois quarts d’heure après, ils sont tout étonnés que je n’aie pas mangé avec eux ! Ils m’offrent du Brouilly, plaisantent avec moi. On me supplie même de prendre une tranche de gâteau !
Je me dis que finalement c’est peut-être vrai que je deviens parano... Je suis tellement mal que je pense que la Terre entière m’en veut !
Puis reprise de la réunion, sur des sujets très « passionnants » où l'on s’endort, au sens propre du terme. Tout le monde baille, et semble attendre la fin de cette réunion finalement inutile.
16h04.
«Questions internes ».
Là c’est littéralement Pearl Harbour.
L’effet de surprise total.
Alors que je m’étais installé dans un doux ronron, je vois Harceleur doubles initiales attaquer brutalement, en répétant sa litanie habituelle «excuse-moi, mais quand je vois ça ou ça , j’ai l’impression que tu te fous de notre gueule.». Avant que je n’aie le temps de dire ouf un troisième larron - qui jusqu'ici me préservait - prend aussitôt le relais. Puis c'est le chef, qui lui aussi y va de sa cargaison de griefs.
Quand Jean-Paul demande à prendre la parole. Je me dis, enfin, lui qui sait par où je passe, va me défendre.
Tu parles ! Il commence par dire que...je le distrais sans arrêt avec histoires perso, et que son boulot s'en ressent.
Tu quoque, fili ...
Et là je sens mes larmes monter. Il ne faut pas, il faut éviter de me donner en spectacle, ce que Tortionnaire n’a jamais eu l’honneur de voir (en réunion), il ne faut pas qu’il y assistent.
Mais pas possible, la fontaine commence.
Pas pour autant que le bombardement cesse ! Seule la secrétaire paraît très gênée. Les autres, ça a plutôt l’air de les exciter...
Bref, je ne m’étais pas trompé une fois de plus. Parano mon cul !
Je donne quelques explications au chef puis je me dirige vers le pont tournant. Cette fois, c'en est trop, ils auront eu ma peau...
Mais je ne vais pas au bout de ma démarche, j’ai une fille et surtout la noyade, non !
Et je rentre chez moi faisant comme si de rien n’était.
Je téléphone même à mon père « Je vais bien tout va bien » et mange, plutôt grignote. Mais là encore durant le repas je craque. Je ne fais que ça décidément.... Il paraît que les femmes aiment les hommes qui pleurent. Depuis un an je suis alors le vrai Don Juan !
N’empêche que ça je ne leur pardonnerai jamais à ces pourris.
Sauf à JP, avec lequel je m’explique longuement le lendemain vendredi (en dehors de mes heures !!!) et qui a l'air de me comprendre.
Le 25 juillet, coup de tonnerre : la secrétaire (45 ans) a un cancer. Dû sans doute à son harcèlement.
Tout de suite je pense à Nathalie, ce qu'elle m'avait dit lors de notre entrevue de décembre :
Je suis malade, mes analyses ne sont pas bonnes... puis je prie pour qu’on me rappelle...
A propos de maladie, le docteur de mon épouse (moi je ne suis pas "fidèle") lui dit un jour de consultation que je l'inquiétais au plus haut point... Alors que devant lui, je joue toujours la comédie style Dany Boon "je vais bien, tout va bien..."
En attendant je me rends régulièrement à la plage. Pas trop de bronzage, car si cela pourrait être un avantage avec Brigitte - si jamais je la vois dans son Haut-Doubs - cela n'en serait pas un avec Nathalie - si je la vois aussi ! - bronzage étant souvent synonyme de "bien dans sa peau".
Dernier film vu à la télé : "t'aime" de Patrick Sébastien. Là c'est la fontaine ilico, et qui dure cette fois toute la nuit. Quand je dis "dernier", ce sera bien le dernier. Depuis cette date, en dehors des comédies burlesques, je n'ai plus jamais regardé un film à la télé...
Et elles finissent par arriver, ces vacances dans le Odou.
La location (un chalet) est situé à l'opposé de la maison de Brigitte. Brigitte ("premier baiser") dont je me poserai toute la semaine la question de savoir si je dois aller la voir ou pas.
Aussi fais-je du tourisme à fond. Camescope en main. Il y a de quoi faire dans cette belle région.
Le dimanche, un petit tour côté Suisse (la frontière est à 2 km)
Le lundi c'est le Haut-Jura puis la Suisse. Retour par Yverdon, où je me gare, tandis que ma fille me fait discrètement observer devant quelle boutique je me suis garé :
Encore un signe ?
Le mardi nous allons voir un cousin à Lausanne, tandis que ma fille fera toutes les boutiques de skate pour faire un cadeau à son Jules !
Le jeudi c'est la source de la Loue. Magnifique. Puis on reprend la route en sens inverse pour admirer le panorama au-dessus des gorges. Ca vaut les Gorges du Tarn...
En passant, entre la source et le panorama, nous avions - c'est obligatoire - traversé un petit village. Ouhans !
Le vendredi, poussé par mes nanas qui veulent que j'accomplisse mon deuil, je vais voir Brigitte. Le coeur qui tape à 100 à l'heure, la première femme que j'ai aimée, idem pour elle... C'était 32 ans auparavant, une époque où on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes, les jeunes parisiens et les filles de village, déjà "promises"....
Une femme de 35 ans nous reçoit. On demande à voir Brigitte. Air gêné de la femme.
Brigitte avait (pourquoi cet imparfait là ?) fait construire dans le coin avec son mari puis était partie en Vendée, qu’elle aimait tant. Oui..
Après ? Brigitte est morte il y a deux ans.
Je me prends ça sur la tronche en essayant de ne rien faire voir.
« Mais vous étiez qui exactement pour elle ? »
J’ai décidé de ne rien cacher.
« Moi ? Son premier amour... »
Et là la belle-soeur paraît heureuse. On va voir de l’autre côté de la maison, où on tombe sur la soeur de son mari. Moi je voudrais bien une photo d’elle mais (ça le le sais !!!) elle n’aimait pas se faire photographier. Je n’avais qu’une photo, prise au forceps, que j'ai mise dans ma note "premier baiser".
Une est encadrée dans la cuisine. Et là je vois que Brigitte un an avant sa mort avait une certaine classe, surtout que j’apprends qu’elle était plus ou moins la secrétaire particulière de De Villiers...
La « petite paysanne » de mon père avait fait son chemin...
Certes Brigitte n’est pas Nat. Je ne suis plus amoureux d'elle mais c’est quand même une partie de moi. C’est quand même la première fille qui ait osé m’écrire sur une feuille de papier « je t’aime ». En ajoutant « Bien plus que tu ne crois ».
Je décide de ne pas gâcher la journée à mes nanas. Déjà je ne dis rien à ma fille, fais comme si de rien n’était. J’ai une énorme boule dans la gorge, mais elles ne sont pas là pour me voir pleurer. Je chiale déjà assez comme ça, pas la peine d’en rajouter.
Et c’est dignes que l’on se dirige vers les destinations choisies par Mon épouse à savoir le bateau à Villers Le Lac et le musée des horloges.
Retour à la maison, où je téléphone à mon père, car « il est inquiet ». Mon père qui a fait tout ce qu’il pouvait pour que Brigitte et moi ça ne marche pas. Au bout de 3 minutes je l’envoie aux pelotes. Je « n’ai plus de pièces ».....
Repas aux Fourgs, et avec la tombée de la nuit, me vient le spleen que je redoutais tant. Je filme avec mon camescope la chapelle et l’Eglise, là où ça a commencé et là où ça a fini. Je pleure (ça s’entend dans le film). Et je pleurerai toute la nuit ! Décidément, je ferais un tabac à Cholet...
Départ le samedi 24 où l'on passe par Besançon, que je ne connaissais pas. Cette ville me séduit, et séduit aussi mon épouse.
Escale à Paris, comme prévu.
RER, train, Trappes à 15h32. Poste de garde. Ma fille reste un petit moment, puis revient.
« Elle a pris sa journée, elle sera là demain. ».
Connaissant Nat, je sais que c’est vrai.
« Tu es OK pour demain ? » Elle dit oui et lui écrit un mot.
Le lendemain on est de retour dans la ville de Jamel Debouzze.
A 15h32 nous revoilà, sous le pluie, devant l'endroit où elle bosse. Comme la veille je me mets dans un abri-bus et Ma fille entre. Elle arrive au poste de garde et les minutes, hyper-longues, s’écoulent. Enfin, elle va vers le bâtiment 41, où travaille Nat.
Il est 15h41.
Et là je compte les minutes. Le temps travaille pour moi. Plus c’est long plus ce sera bon. Elle est acceptée, c’est déjà beaucoup, mais le choix est vaste entre un froid « Qu’est-ce que tu deviens, ravie de t’avoir revue » et « Viens chercher ton père, je crois qu’on a à parler tous les trois... »
1h19.
Elles vont parler 1h19. Je suis presque joyeux, m’attendant à pas mal de choses. En 1h19 elles ont dû s’en dire, d’autant que Ma fille 2002 n’est plus celle de 1997. Là , "elle sait".
Des 79 minutes passées, je ne saurai que quelques bribes que Ma fille voudra bien me dire parcimonieusement. D’abord la plus importante :
Elle va bien.
Mieux, elle se plaît dans la région Parisienne, qui est je le rappelle (comme moi) sa région de naissance et d’enfance.
Puis le coup de fouet, cinglant, « On n’a pas parlé de toi ».
Et enfin, le coup de grâce. Elle donne son numéro professionnel à Ma fille et lui dit: « si tu repasses par Paris, téléphone-moi, on se fera une petite bouffe à deux »
C'est quand même marrant ! A chaque fois je pense avoir touché le fond, mais ce fond s'agrandit au fur et à mesure que je m'avance. Ca sera quand le "vrai" fond ?
Et surtout, aurai-je la patience - et surtout la force - de l'attendre, ce fond ? Est-ce que je ne vais pas descendre (de la vie) en marche ???
(à suivre)
15:10 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : abnégation, nathalie, désillusion
27/11/2010
En direct de chez moi
Pris de la fenêtre des WC !!!
Je vous embrasse.
18:54 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : neige
26/11/2010
Le temps des voyantes (printemps 2002)
Pour dire mon état d'esprit en ce début 2002 : Depuis tout jeune, étant enfant unique, je n'avais pas pu être parrain, rôle dévolu dans l'immense majorité aux frères et soeurs.
Or en ce début d'année, mes cousins de la région de Lorient m'ont mis parrain en 4ème position. C'est à dire que j'ai dû attendre leur 4ème enfant pour avoir droit à la chose ;-)
En d'autres temps j'aurais exulté, j'aurais été le parrain-poule. Mais la triste vérité est que je vais passer à côté...
Rien ne m'intéresse, en dehors de Nathalie et des chansons, avec de préférence des chansons qui font référence à Nathalie.
Donc, la proposition de ma fille est reçue, elle, avec une immense espérance. Mais c'est loin, l'été...
En attendant, il faut que j'aille d'urgence dans les Cévennes, à la suite d'un SOS de son voisin, qui m'a fait - faute de TGV disponible - prendre le train Corail sur Vannes-Nantes-Bordeaux-Toulouse-Montpellier !
J'arrive à l'hôpital et je le vois qui se porte comme un charme ! Et, en le quittant, j'entends cette phrase horrible prononcée à une infirmière, pensant que je ne pouvais pas entendre : "il vient voir si il peut enfin venir toucher le pognon"...
Après 16 heures de train, c'est vachement réconfortant d'entendre ça...
Ensuite, je suis allé voir son médecin traitant pour lui dire que mon père ne peut absolument pas rester seul dans son taudis... Il me répondra "ça n'est pas tes oignons, il fait ce qu'il veut.""
Il doit oublier que son patient a 90 ans.
Et puis....
J'ai fait un truc dont je me sentais incapable depuis 23 ans : aller chez mon ex-belle-mère, et aussi mon ex-épouse !
Et bien, d'une part ça me fait plaisir de revoir mon ex-belle-mère, qui était contre le divorce, et côté sensations... rien ! Je suis dans un endroit qui a marqué ma vie pendant 6 ans, et je ne ressens rien..
Oui, je dois être psychologiquement mort...
En revanche, l'euro m'amuse.
J'ai l'impression d'être dans un pays étranger, d'avoir ces nouvelles pièces, ces nouveaux billets, et de multiplier par 6 et demie tous les prix que je vois.
L'avantage avec cette monnaie, c'est que dans les pays étrangers, je peux enfin comparer, sans composer avec des taux de change aussi variables qu'un ciel de mars...
J'en suis arrivé à un tel point que je vais voir une voyante. Réputée, son carnet de rendez-vous est plein deux mois à l'avance.
Elle me dit des choses surprenantes.
Certes, ces personnes sont très perspicaces et devinent la plupart du temps pourquoi on vient les voir.
Je précise quand même qu'elle refuse que je lui parle, et qu'elle énonce tout ça rien qu'en lisant les cartes que j'ai tirées.
Ainsi, quand elle me dit qu'une personne proche de moi m'a récemment déçu et qu'elle vit mal la situation, je manque de sourire parce que ça doit être le genre de truc adapté à mon cas, celui d'"amoureux transi".
Idem quand elle me parle d'un décès dans ma famille. Ca ne mange pas de pain !
Mais quand elle me dit que je suis attiré par une ville d'eaux depuis longtemps, une ville à une bonne dizaine de départements au sud-est, et que je finirai par y aller, là je reste dubitatif...
Je comprendrai tout, 4 ans plus tard, quand j'aurai ma mutation pour Lons le Saunier !
En attendant, je n'en sais pas plus côté Nat.
Mi-mars, un truc énorme. Je suis avec Jean-Paul, ex-harceleur numéro 1, et on parle une fois de plus de Mende, de mon tortionnaire. Je sais qu'il est outre-mer, mais je manque défaillir quand Jean-Paul me tend son portable (un truc pas mal ces machins-là d'ailleurs, va falloir que je m'en paye un) en me demandant "C'est le début de la journée là-bas, aurais-tu le courage de l'appeler pour lui dire ce que tu penses de lui ?"
Je n'hésite pas une seconde.
- pas de problème.
Suit alors une conversation mémorable.
“ Vous êtes bien X... qui travaille à Y... ?
- Oui.
- C’est un ex-collègue à toi, Cicatrice.
Voix qui devient du genre chevrotant.
- P..Patrick ?
- Lui-même.
Je ne lui laisse pas le temps de continuer, et poursuis.
- Une seule question, as-tu reçu ma lettre à Mende, il y a deux ans ?
L’autre commence à bafouiller sec, à s’emmêler les pinceaux..
- Non, mais tu sais que je ne suis plus à Mende ?
- Sans blague... parce que c'est le numéro de Mende que j'ai composé ?
Là, hésitation devant sa grosse bourde.
- Je n’ai rien reçu. Mais qu’est-ce que tu veux au juste ?
Là je sens qu’il essaie, la surprise passée, de reprendre le dessus.
- Je t’enverrai un double de la lettre, tu comprendras. Là je suis sur un portable, c’est pas donné et je ne peux pas m’éterniser. Allez, salut.
- Sal... ”
Clac ! raccroché au nez... Devant JP qui a assisté à la conversation, et qui a l’air convaincu.
Mais là, je me sens vraiment tout retourné, d'avoir entendu sa voix, cette voix qui m'a tant fait de mal.
Stage "relations humaines" à Toulouse.
Duquel je ne sortirai pas intact, car j'ai été obligé de me remémorer la période Mendoise.
Mais je m'y ferai un ami, auquel je raconterai toute mon histoire. Qu'il comprendra très bien, puisque... pendant le stage, il va tomber fou amoureux d'une collègue ! Alors qu'il est marié...
Je pense, avec le recul, que je dois beaucoup à cette personne, un dénommé Robert (je crois en la science des prénoms) qui va m'aider dans cette course contre la mort que je mène depuis à présent deux ans et demie.
Hélas je perdrai...
Du reste je ne suis pas tout à fait mort, car je suis catastrophé quand je vois, le 21 avril, que Lionel Jospin non seulement ne sera pas président mais ne participera pas au second tour !
Vont suivre - et c'était inévitable - au moins 10 ans de régression sociale. J'en suis malade.
Bien sûr, nous sommes tous responsables, et quand je vois tout ce monde aller manifester contre Le Pen, arrivé quand même au second tour par les urnes, je me dis "vous n'aviez qu'à voter comme il fallait, bandes d'abrutis !"
Encore une chanson, que je vais chercher pendant plus de deux mois. "Regarde-moi" par Ahmed Mouici.
Regarde-moi je t'ai fait Tout le mal Qu'on pouvait te faire
J'ai pris ta vie au paradis Et je l'ai donnée à l'enfer
Je t'ai laissée toute seule Quand tu avais besoin de moi
Maintenant c'est moi qui pleure Et c'est toi qui t'en vas
C'est moi qui te supplie De m'emmener avec toi
Qui te dis, reste ici Qui te crie, ne me laisse pas
C'est moi qui me traine à tes pieds
Si tu voulais te retourner Tu me verrais
Regarde, je pleure Tu peux te venger jusqu'au bout
Regarde, je pleure Et tout le reste je m'en fous
Regarde, c'est l'heure L'heure où notre amour a changé
Si tu voulais me pardonner Tout pourrait recommencer
Regarde-moi, s'il te plait
Regarde-moi t'aimer Comme je n'ai jamais su
Celui qui t'a toujours manqué, c'est moi Celui qui t'aime, l'autre n'est plus
Sans toi, l'autre est foutu Regarde, il n'a plus de fierté
regarde je ne suis plus Celui qui t'as tant fait pleurer
Regarde, je pleure C'est toi qui coule sur ma joue
Regarde, j'ai peur De me retrouver
Avant nous, avant nous Jusqu'au bout
Avant, avant
Avant nous.
Je la récupèrerai juste avant l'été.
Juste avant l'été aussi, je vais faire un geste qui, je l'ignore sur le moment, me sauvera plus tard la vie.
Il s'agit d'un ordinateur, acheté pour ma fille, laquelle me réclame en plus Internet, chose à laquelle je me refuse ab-so-lu-ment.
Sinon, les vacances se passeront....
(suspense)
Je tenterais là ma dernière cartouche, afin de savoir si j'étais vraiment mort. Si plus rien ne me touchait, si j'étais devenu un arbre sec.
Ces vacances se passeront dans le Haut-Doubs.
Près de Pontarlier, dans le village même de mon premier baiser .
Je ne vois guère que Brigitte qui peut me faire réagir désormais. Le tout pour le tout.
Ensuite, retour avec escale à Paris, chez la fille de mon cousin/colonel.
Là, ma fille ira voir Nathalie. Mais pas moi, je resterai dehors, attendant je ne sais quel miracle.
On verra bien !
(à suivre)
15:28 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : voyante
24/11/2010
Je ne m'avoue pas vaincu
Non je ne m'avoue pas vaincu, et je savais que les braises étaient là, et qu'il me fallait souffler dessus suffisamment fort pour que le feu reparte.
Non je ne m'avoue pas vaincu, même si à mon retour au boulot, je trouve un mail sec de sa part :
"Je ne veux plus que tu me contactes, par quelque moyen que ce soit.
Nathalie."
C'est en gros ce qu'elle m'avait dit en octobre 1997, soit quand même 4 ans auparavant. Là je savais - j'en aurai plus tard la preuve - que si on avait disposé d'une après-midi en tête à tête au lieu d'une heure et demie, les choses ne se seraient pas déroulées ainsi.
Ma fille a bien entendu deviné que j'avais été la voir, ma fille qui s'inquiète de plus en plus de ma façon d'agir.
Sur la route, je suis un danger public. Je réussirai à faire aussi bien que le TGV sur le parcours Vannes-Rennes !
Je deviens membre du conseil d'administration du lycée Lesage, de Vannes.
Ca c'est le côté pile.
Côté face, je pleure de plus en plus devant le petit écran.
Deux exemples : un film intitulé "le septième juré", interprété - avec brio - par Bernard Blier. Je l'avais enregistré parce qu'il se passait à Pontarlier. Et oui, déjà le Odou....
C'est l'histoire d'un notable - le plus grand pharmacien de la ville - qui, provoqué par une prostituée, la tue. On finit par trouver un coupable idéal en la personne d'un marginal, qui n'a pas les moyens de se payer un grand avocat.
Blier a des remords, et le hasard veut qu'il se fasse tirer au sort en tant que juré. Et, pendant le procès, il ne cessera de démontrer que le marginal ne peut pas être l'assassin. Puis il passera à la vitesse supérieure, en se dénonçant.
Et il finira... à l'asile, car il était inconcevable en 1962 qu'un notable de Pontarlier puisse être l'auteur d'un meurtre.
Ce n'est pas le scénario qui m'a fait pleurer, bien que le film soit très émouvant. C'est une petite phrase que le pharmacien dit à son grand fils de 20 ans, alors qu'ils sont en grande conversation.
Et il dit à son fils qu'il a épousé sa mère "par devoir", car elle était enceinte, alors qu'il était amoureux fou d'une étudiante en médecine. Et il dira cette phrase, qui me fera jaillir les larmes:
"C'était il y a vingt ans, quand j'étais encore vivant..."
Tain, en écrivant ces lignes, au cybercafé de Lons le Saunier, les larmes me montent... La fameuse "braise qui couve", toujours, et que j'essaie de contenir depuis 13 ans.
Bref, ce pharmacien interprété par Blier ressentait la même chose que moi : "quand j'étais vivant"...
Second exemple : les JO de salt lake City. Une belle histoire.
Régine Cavagnoud représentait la meilleure chance de médaille d'or pour la descente. Mais elle se tue à l'entraînement en octobre. Sa meilleure amie, Carole Montillet, fait alors une course incroyable et prend la médaille d'or. Première de l'histoire des Jeux féminins.
Elle la dédiera à Régine "qu'elle sentait en elle".
Boum, la grosse fontaine, avec ma fille qui s'inquiète et mon épouse qui fait la con, qui fait semblant de ne pas comprendre pourquoi je suis tellement à fleur de peau.
C'est à Biarritz, où nous irons pour les vacances de février que ma fille me dira "Papa, j'aimerais beaucoup revoir Nathalie, c'était ma meilleure amie et je ne l'oublie pas. On fera ça cet été, tu veux bien ?"
Si je veux bien....!!!!!!
(à suivre)
18:05 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : maniaco-dépression
23/11/2010
Les retrouvailles (28 décembre 2001)
Je sors de la gare vers la météo, personne.
Elle a dû réfléchir. Et côté presque opposé, je la vois arriver.
Elle n’a pas changé. Moi je fonds tout de suite en larmes d’émotion. Elle ne bronche pas, songeant certainement à du cinéma. Mais ce n’est pas du cinéma....
Que va- t-on se dire ? Au passage j’ai regardé les horaires des trains pour la Défense: 12h17, 12h47 etc...Je pense que ce sera certainement 12h17.
Ce sera en fait 13h17.
Et encore parce qu’elle devait reprendre le boulot.
J’étais venu pour savoir si elle pensait encore à moi, et de ce côté-là je pense que je n’ai pas tout perdu. Mais le reste...
C’est une Nathalie complètement détruite que j’ai là devant moi. On va parler sans discontinuer tous les deux pendant une heure et quart, devant de ci de là des bagnoles calcinées.
Elle me dit d’abord qu’avec sa famille c’est encore pire qu’avant. Ce qui montre qu’en fait là aussi j’avais raison. Je ne lui dis bien sûr pas, du reste je la laisse parler, je sens qu’elle a besoin de s’épancher, de tout dire ce qu’elle a sur le coeur à quelqu’un et la seule personne possible, la seule qui la connaît mieux que tout autre c’est moi. Donc l’hostilité de « Claudine » envers sa fille ne venait pas de moi.
Elle a un mec (ça, ça fait mal !), mais elle me dit tout de suite « que ça ne marche pas ». Moi je ne pose encore aucune question à ce sujet. Pourtant j’en crève d’envie, mais ne veux pas la brusquer. Quel âge ? Et surtout ont-ils fait l’amour ? N’aurais-je donc aucune chance d’être le premier ? Moi qui connaissais son corps, son intimité par coeur, qui savais comment la faire vibrer....
Mais en fait ce n’est pas si important. Elle me dit aussi que Michel, son chef, ne l’aime pas, que du reste à part sa chef directe tout le monde la rejette.
"Christiane Brun ?"
Nouvelle suffocation, admirative.
- Comment tu sais ça ?
- Je sais tout de toi..
Elle me dit aussi que Michel ne peut pas non plus me sentir.
- Pourquoi ?
- Parce qu’à l’école tu n’arrêtais pas de tracer les cartes le midi pendant que lui (elle hésite) ...faisait le con ! En fait tu étais trop bien pour lui pour eux...
- tu vois que je ne t’ai pas raconté de bobards à ce sujet, Nat...
- C’est vrai...
On parle de l’environnement pourri et je lui dis que dans deux ans elle va à Toulouse.
- Non, je vais quitter la météo.
- pourquoi, je n’ai jamais vu quelqu’un de plus doué que toi...
- Arrête de dire des bêtises !
Puis on reparle du passé, elle nous compare à Roméo et Juliette, me dit qu’elle n’a vu sur cette Terre que des gens mauvais, ou médiocres, indécis (comme moi). Sauf « une seule personne qui restera à jamais gravée dans son coeur: Marie-Neige. »
Elle me répète sans arrêt: « Moi je n’ai absolument plus rien. Toi tu as ta fille, c’est énorme. Mais moi qu’est-ce qui me reste, tu peux me le dire ? »
Je n’ose rien lui répondre, car c’est vrai que si elle ne veut plus de moi, elle a raison. Parfaitement raison.
Elle me dit qu’elle veut elle aussi mourir. Je lui dis que moi aussi et que du reste je ne prends plus depuis belle lurette de médicaments anti-cholestérol, et que ma dose est plus que mortelle. Elle sursaute et me dit qu’il ne faut pas faire ça. Je réponds, et le répèterai au moins quatre ou cinq fois, que sans elle je ne veux plus rester sur cette Terre, que ma vie c’est elle et rien d’autre, sinon ma fille, mais qui va - et c’est logique - un jour ou l’autre s’en aller.
Elle pleure à présent, et me dit « de toutes façons, tout le monde a tout fait pour nous séparer ». Je n’ose évoquer Marie-Neige elle-même qui lorsqu’on a dansé ensemble - à Badaroux - « Lucie » pour la dernière fois, nous regardait de travers. Mais je lui fais remarquer qu’on a tenus quand même 5 ans dans cet environnement d’enfer.
Elle ajoute « et puis de toutes façons je suis malade ». Ce de toutes façons me laisse présager le pire.
Elle s’empresse d’ajouter qu’elle va quand même se soigner. Moi je lui dis que non en ce qui me concerne. Je lui fais même quasiment un chantage. Je n’arrête pas de lui répéter que ma vie ne dépend que d’elle, et que si elle consentait à un petit coup de fil de temps en temps je reprendrais mes médicaments, mais que ce silence je n’en veux plus. Je n’en peux plus.
Sa conversation me bouleverse de minute en minute. Un moment donné je lui dis que je ne prononcerai pas « je t’aime », bien que ça me brûle la gorge. En fait je n’y arriverai pas car perdrai.
En la quittant je la lui dirai cette phrase que je n’ai pas prononcé une seule fois depuis cinquante-deux longs mois...
Elle me dira même que nous deux c’était bien, mais qu’elle trouvait sa conduite inqualifiable par rapport à ma femme. Et
De temps en temps je la provoque et lui dis « je sais bien que toi tu ne m’aimes plus », et là elle me répond « je t’interdis de me juger ». Je lui rétorque que ce n’est pas un jugement mais une constatation ! Et là elle me dit s’être mal exprimée, qu’en fait « je n’avais pas le droit de dire ça.... »
A un moment donné elle regarde sa montre et dit qu’elle doit reprendre le boulot. On va jusqu’à la gare. J’ai une envie folle de lui prendre la main. Il ne faut pas, surtout à Trappes. Je n’ai pas osé l’embrasser en plein jour au Cap d’Agde, pour « mon petit confort », là je ne veux pas, elle, la compromettre. Néanmoins je lui passe la main dans les cheveux. Et je lui fais deux bises, pars sans me retourner, saute de justesse dans le « 13h17 ».
Que retenir ?
Le positif est qu’elle a accepté de me revoir, qu’elle pense visiblement encore à moi, et qu’elle est toujours aussi géniale. 4 ans d’exil ne l’ont pas changée.
Et désespérée, c’est bien là le négatif. Cette jeune femme n’a plus rien: Plus de famille (les ponts sont apparemment coupés) plus d’amour véritable, et surtout plus la foi côté boulot.
Retour à Noisy. Je ne pleure pas. Je suis « ailleurs », je crois même un instant avoir rêvé. Ce n’est pas possible, ce que j’attendais depuis 4 ans et demi vient de se produire: Je l’ai vue !
Me nanas ne me parlent pas trop de mes deux heures et demie de retard. Je dis que j’ai été à Trappes, voir Michel pour ma femme , la vérité pour Marie.
Je reverrai toujours cette fin de journée. Palais de la découverte où un professeur de physique nous explique l’électricité statique. Les Champs-Elysées, Montmartre. Et le pompon: Marie veut qu’on aille manger... à la Défense à la cafet ! Je tiens toujours le coup. Puis retour direct à Noisy par le RER.
C’est vers Châtelet les Halles que je lâche prise. Malgré ma lutte, une larme vient perler de mon oeil droit. Puis une deuxième, et bientôt une cascade ininterrompue. Je m'en tape complètement de pleurer en plein RER, je m’en fiche de ce que pensent les gens.
Je me fiche de tout.
Sauf d’elle.
(à suivre)
17:40 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (0)
22/11/2010
Espoir de rencontre (décembre 2001)
Nous avions donc prévu de passer les vacances de Noël 2001 au Pays Basque.
Hôtels retenus, tout bien préparé.
Quand, vers le 21 décembre, ma chère et tendre, qui avait vu un reportage sur les marchés de Noël en Alsace, me supplia de changer de destination. Le cap à l'est plutôt qu'au sud-sud-est !
Ma foi, pourquoi pas, si on trouve de quoi se loger...
On trouva.
Mais... pour qui ne le sait pas, l'Alsace, région si belle et si animée - surtout l'été - se referme complètement sur elle-même du 24 décembre à 16 h au 27 au matin !
Quand le 27 ne tombe pas un dimanche...
Comme ils le disent, "c'est une fête familiale, chez nous"...
Ils n'ont peut-être pas si tort que ça ?
Bref, après avoir passé la soirée du réveillon dans le seul restaurant de Strasbourg qui veuille bien nous accepter (à savoir... le buffet de la Gare - je vous jure que c'est vrai !), avec comme menu de fêtes une choucroute garnie à 59.95 (soit l'équivalent de 14 euros actuels), après nous être baladés le lendemain dans un Strasbourg désert et glacial, dans un Colmar encore pire et surtout l'absence criante, hurlante même de restos ouverts, et surtout "non réservés " j'entends alors mon épouse me dire "et si au lieu de rester là nous passions deux jours de plus à Paris ?"
Paris, c'est bien joli, mais encore faut-il trouver- toujours - à se loger.
Je téléphone au Formule 1 Noisy le Grand, interface idéale entre la route et le RER parisien, sans trop y croire :
"vous avez de la chance, c'était complet, et un couple vient juste de se désister..."
Bref, 5 minutes avant ou 5 minutes après, on ne parlait plus de Paris !
La traversée des Vosges sous la neige sera dure. Sans équipement, c'était première/seconde/première. Et à côté, j'entendrai chère et tendre qui me dira "mais double, ah la la, mais tu ne sais vraiment plus conduire..."
Arrivés en bas, à St Dié, ma fille et moi lui disons qu'on ne pouvait pas faire mieux.
Et là, je la vois faire une de ces crises d'hystérie dont elle a le secret.
Et quand ma fille et moi lui faisons remarquer qu'au départ il était question de Pays Basque, et que les hôtels réservés étaient, eux très confortables, je la vois qui ouvre la portière, et s'enfuit.
Son truc à elle.
Ma fille et moi nous nous attablons quand même dans une cafet, et devant mon air désespéré, elle me dit, les larmes aux yeux :
"Papa, va vivre ta passion avec la femme que tu aimes en secret. Maman ne te mérite pas, et moi je vois que tu es en train de mourir à petit feu... Tu sais je préfère voir un papa de temps en temps mais bien en vie, que de fleurir une tombe..."
Finalement, on récupérera Madame, et c'est dans un silence assourdissant qu'on roulera pendant les 400 km restants.
Le soir on mange chez la fille de mon cousin germain, qui se trouve là-bas ! Celui de Toulon, celui à qui je m'étais confié un mois auparavant. Pour moi qui voit des signes partout, c'en est un !
Il se trouve que je suis à Paris sans l'avoir vraiment prévu, et pour deux jours. C’est le moment ou jamais. A présent j’en ai assez de vivre dans l’éternelle expectative, qui me ronge. Ce sera oui ou merde. Ce sera soit « je ne veux plus entendre parler de toi, fous-moi la paix » (le plus probable) ou peut-être « si tu savais depuis le temps que j’attends ce moment » (très improbable). En gros ça passe ou ça casse. Soit je ne suis plus rien pour elle, elle a refait sa vie, est « casée », a peut-être un enfant, est heureuse dans son boulot et ne veut plus entendre parler de moi. Ou alors elle me dira
« dès que ta fille est sortie d’affaire on se marie et on a de beaux bébés ».
Sortie d'affaire, elle en est loin, elle ne pourra pas avoir son bac uniquement parce que papa est vice-président des parents d'élèves. Mais j'ai son "quitus", et surtout l'état de santé de mon épouse est stabilisé depuis bientôt 8 ans. C'est en mars 1994 qu'elle passera sa dernière nuit à l'hôpital.
Joindre Nat, comment faire ? Par son chef Michel pardi. Il faut donc :
- que contrairement aux autres fois il soit là.
- Que Nat elle-même soit là. Là très peu de chances, elle a toujours pris ses vacances de Noël à Nîmes.
Jeudi 27.
En allant le matin chercher les billets RER j'appelle Michel, parle de choses et d'autres et lui demande si Nat est là.
C'est oui, et demain aussi.
Donc tentative le lendemain, dernier jour possible.
Prétexte : aller chercher du vin à Suresnes. Et oui il se fait du (bon) vin dans le 92.. Je préviens mes "nanas" que je n'arriverai pas avant 13 heures.
De Noisy-Champs à la Défense, c'est direct. Puis de là deux trains par heure vers Trappes.
La Défense, cabine téléphonique (ma fille avait déjà un portable, Dieu que ça m'aurait été utile !)
J'appelle Nat.
« Oui...
Cette fois je ne raccroche pas. Pas comme le 11 septembre.
- Nat c’est Patrick.
Grand silence. J'ai peur du raccrochage. Mais non.
Et là suit une conversation d’un bon quart d’heure où elle me dit qu’à partir du moment que j’avais fait mon choix, ce n’était plus la peine de revenir sur le passé. Que quelque part tout s’était brisé en elle et que maintenant il fallait tourner la page. Qu’elle avait énormément changé, qu’elle n’était plus la même.
Pas gagné.
« Nat je n’aime pas parler de ça au téléphone. Il faudrait que’on se voie entre 4 zieux, et qu’on en discute, si j’ose dire, entre hommes ».
Elle rit. Un petit rire.
Petit espoir. Et j’enfonce le clou.
- Si tu veux je suis à Trappes dans moins d’une heure.
- co..comment , tu es à Paris ?
Je sens qu'elle suffoque.
- Oui je suis venu pour toi.
- Alors à midi devant la gare, vers la météo. Je vais t’expliquer ou c’est.
- Pas la peine, je sais où c’est.
- ?
- oui, je suis déjà venu te voir le 31 octobre, tu étais partie.
Nouvelle suffocation j’en suis sûr.
- à tout à l’heure alors...
Je vais, après 4 longues années, la revoir enfin. Elle a accepté de me parler, de jouer le jeu, de ne pas fermer définitivement la porte.
Déjà ça.
Tramway direction Suresnes. Récupération pinard à 11h05, puis achat dans une pharmacie d’un spray buccal ! Gare de Suresnes Mont Valérien, train à 11h35.
Le Val d’or, St Cloud, Versailles, St Cyr, St Quentin en Yvelines..
Je n’y tiens plus, mon coeur va exploser. Mais dites-moi que je rêve..
Freinage. Trappes à 11h59.
(à suivre)
18:58 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : volonté, dieu