Qui l'eût cru ? Encore une note de ma catégorie "détripage" !
Catégorie loin d'être épuisée, car j'arrive toujours à "gratter" dans mes souvenirs.
Là je vous parlerai de Bernard, celui qui fut mon "meilleur ami de vacances".
Bernard, je l'ai déjà évoqué dans une note il y a presque un an et demie. J'ai même mis sa photo, enfin notre photo car quand nous nous sommes pris au photomaton, cette fois-là, en 1969, nous étions inséparables.
Cette note, complètement passée inaperçue à l'époque, s'appelle Nadine.
Bernard et moi nous nous sommes connus il y a quelque 43 ans... Juillet 1965 très exactement.
Nos tout premiers rapports ne furent pas des plus aisés, car nous étions... rivaux ! Rivaux par rapport à la femeuse Nadine à laquelle je renvoie. Et bonjour le contraste entre le breton buriné et le jeune parigot blanc-bec.... Nous avions respectivement 14 et 12 ans.
Puis nous avons entamé une correspondance, plutôt assidue, pendant l'année qui a suivi cet été 65. Si bien qu'à l'été 66 notre regard l'un sur l'autre a changé. Certes, nous étions toujours fous amoureux de la fameuse fille, mais - comme dans les chansons de Johnny à l'époque - notre amitié passait avant.
1967. Toujours au même endroit (Ste Anne du Portzic près de Brest pour ceux qui connaissent), et cette fois pour deux mois. Damned, mon ami était entré dans la vie active, et ne pouvait plus venir à la plage... Mais heureusement, j'avais mon vélo, et grâce à cet engin j'ai pu aller le voir régulièrement "après l'turbin". 20 km aller-reour, dont une côte impraticable à vélo, ça me faisait les muscles !
68. Là je ne devais quasiment pas le voir. On passe rapidement à 69.
Ce fut notre plus bel été. Nadine était partie avec un troisème larron (qui est actuellement le secrétaire général de mon syndicat !!! - la vie joue de ces tours...) et, pour oublier ça en particulier, et les filles en général, nous avons fait les 400 coups. Nous campions dans une petite tente canadienne, que nous ne rejoignions qu'au petit matin, après avoir passé le nuit à sillonner les rues de Brest, non pas clopin-clopant, mais buvant-clopant ! Certes ce n'étaient que des canettes de bière, mais pour moi qui ne voulait pas entendre parler de vin à table, c'était déjà un exploit ! La photo que j'ai mise dans ma note Nadine date de cette époque.
Bon, je vois que vous piaffez, alors la voici, la photo en question où on pourra noter ma superbe chemise à fleurs...
Oh yeah !!!
Nous n'étions plus en vélo, mais en moto !!! On jouait la fureur de vivre, et j'avoue que la parenthèse du 21 juillet (quand on a marché sur la Lune) m'a parue alors très, très décalée.
Ce fut le dernier été que je passai à Brest.
Pendant deux ans nous continuâmes à nous écrire, et la Vie se chargea assez vite de nous séparer. En 72, lui et moi étions déjà "casés" !!!!
Et puis le temps passa.
Pour moi Roissy, un premier mariage, l'Isère, Millau, mon divorce, les Hautes-Alpes, mes années radio, mon second mariage, la naissance de ma fille, Mende....
21 ans très exactement. 21 ans pedant lesquels je pensais à mon ami Bernard.
Et, sans doute influencé par "Perdu de Vue" (après Courbet, voilà Pradel). Je préfère le dire moi-même avant que des esprits chagrins s'en emparent lol ) en mai 1990, alors que j'étais en vacances à Lorient, j'entrai dans un bureau de poste et tapai sur le minitel son nom, son prénom, et "Finistère".
Et je trouvai un Bernard X... près de Pont l'Abbé.
Sans téléphoner, je parcourus les quelques 100 km pour me rendre à l'adresse indiquée, le coeur battant.
Et là-bas, je tombai sur son épouse, qui resta perplexe devant mon histoire abracadabrantesque. Mais elle me confirma que c'était bien mon Bernard de Brest, que son boulot avait amené à 80 km de là. Bien entendu je me suis abstenu de lui dire que pour ma part j'avais déjà traversé 5 fois la France...
Elle lui téléphona à son boulot, pour lui dire que "un certain Patrick que tu as connu il y a 25 ans est là".
Il a parait-il sauté de joie, a demandé à ce que je vienne là-bas, ce que je fis. Toujours le coeur battant.
On s'est vite reconnus, car physiquement on avait bien surmonté ces deux décennies.
Le soir même il nous invita à dîner, puis à coucher, et la soirée, la nuit s'est terminée après avoir refait le monde devant une bouteille de cognac de 1925...
Mais si physiquement nous n'avions pas changé, il n'en était pas de même dans nos têtes....
Chacun de son côté avait vécu, et pour lui des choses pas très réjouissantes.
Et je commis l'erreur de l'inviter à Mende.
Et lui commit l'erreur d'amener sa fille aînée. 13 ans, une beauté à couper le souffle. Mon Bernard ne vivait plus quand sa grande fille était à ses côtés. Comme tout père divorcé, il était très mal à l'aise pendant sa "moitié de vacances scolaires".
Le début se passa pourtant bien. Preuve cette photo de nous deux :
Mais le clash allait se produire quelques jours après, et d'un commun accord nous décidâmes de ne plus nous revoir.
C'était en 1991, c'était pour moi "dans une autre vie".
Et le temps à nouveau passa.
"normalement" moins de temps, puisque ce ne fut "que" 6 ans, mais en fait, comme ces années-là allaient être les plus fantastiques de mon existence, comme au Scrabble elles comptent triple, voire quadruple.
Notre arrivée en Bretagne à l'automne 97 fit que nous reprîmes le contact. Le scénario était immuable : Deux fois par an, nous allions à Pont l'Abbé, deux fois par an, ils venaient à Vannes.
A chaque fois, même emploi du temps, à savoir petite balade le samedi après-midi, puis dîner suivi d'une soirée très très très arrosée, et tiercé /belote le dimanche.
Moi qui d'ordinaire n'a jamais pu supporter ce jeu-là, j'en redemandais !!! Tout simplement - je sais, c'est très puéril - pour le plaisir d'entendre à tour de bras l'expression "Un atout". Il est des liaisons très heureuses, parfois...
Mais si Bernard s'accomodait fort bien du zombie des années 90, il ne supporta pas - comme beaucoup - le maniaco-dépressif que je devins après l'arrêt brutal des médocs. Lui qui se moquait de moi parce que je n'émergeais pas du lit avant 13h les lendemains de "beuverie", était estomaqué quand, à 7h du mat, il me retrouvait habillé/rasé !
Et un beau jour de l'été 2000, nouveau clash, et nouvelle séparation.
C'est vrai que nous n'avions plus grand-chose en commun, en dehors d'une belle histoire d'amour contrariée. Que lui me racontera avec moult détails, alors que moi je resterai toujours muet...Et oui, Bernard est une des seules personnes de la planète à ne pas avoir "su" pour une certaine collègue...
Je doute que jamais nous nous reverrons. Déjà, la troisième période ( 1997/200 ) avait été du "rafistolage" organisé par nos deux épouses qui elles, s'aimaient bien.
That's life !
Bernard m'avait fait coucou sur Facebook en janvier dernier, et ma foi, j'ignorais de ce qui allait sortir de cette soirée. 11 ans de plus ça n'arrange pas les choses, et ma foi, ça pouvait pire que meilleur.
Ce fut meilleur. Et je me pris un sale coup sur la tronche quand j'ai vu sa cadette Sarah, quittée alors qu'elle avait 12 ans, une super jeune fille de 24 ans sortant d'une voiture !
Opération totalement réussie, qui du coup nous fit les inviter en février.
Nous retournerons donc plus souvent en Bretagne, et si notre douce fille me fait encore la gueule (le pire c'est qu'elle ne se rend même pas compte) nous aurons d'autres points de chute en Bretagne.
Il y a aussi un ami du net, qui n'est malheureusement pas en retraite ni au chômage, et ne peut donner - côté temps - que ce qu'il a, compte tenu de ses gouts qui vont nettement du côté du sexe opposé, lequel le lui rend bien. Mais un type qui "vaut le détour"....
Et ça encore c'est rien, car le lendemain, ça allait être le feu d'artifice ! Celui qui me fera venir là-bas au moins 4 fois - si ce n'est plus - par an à partir de maintenant. Prochain voyage : dans 3 mois.
Je vous embrasse.