04/04/2012
1979/1980 Journal croisé de Guy Bedos et moi
21 avril 1979.
GUY BEDOS (extrait de son livre "en attendant la bombe"
Nicolas. Il est né à midi pile. Il pèse 3kg550 et mesure 50 centimètres. Un beau bébé. Le premier qui parle devant moi d'accouchement sans douleur, je le gifle..
MOI
Ca me fait drôle de poser une mutation. J'étais bien à St Etienne de St Geoirs. Mais nos parents vieillissent, Millau est une occasion de nous rapprocher, il ne faut pas la rater ! On va passer de 4 heures de trajet mini à une heure/une heure dix. Ca compte...
1er juin 1979.
Reçu le livre de Sophie qui vient de paraître en librairie. Je l'ai parcouru plus que lu véritablement. C'est d'une telle médiocrité de fond et de forme qu'auprès de ce qu'elle écrit, les articles de Minute ou d'Ici-Paris qui la soutiennent semblent avoir été signés par Sartre dans Les temps modernes.
Je l'ai ! J'avais mis Embrun en premier, mais faut pas rêver quand même... J'irai donc à Millau, lol, comme dirait Fernandel ! A présent, opération "trouver un logement". Vu ce que je gagne, à tous les coups j'aurai droit à un HLM. Enfin j'espère ! Bon, je vais annoncer la nouvelle à nos deux familles.
9 août 1979.
Notre premier anniversaire de mariage. Mais comme amants, notre troisième été. Et toujours le même désir, la même curiosité, la même divine surprise.
Nicolas, ravi de la crèche, tu as raison de sourire aux anges, ça va bien pour nous trois...
Ca n'a pas été sans mal, mais après quand même 2 mois de recherches, on a fini par le dégotter ce logement. Une petite maison F3, au fond d'une impasse - donc calme - mais j'ai vu aux yeux de Mireille qu'elle va regretter notre beau F4 de l'Isère. Les toilettes à la turque, elle n'a jamais connu. Bah, l'essentiel soit qu'on se rapproche de nos parents...
9 septembre 1979.
Treize heures. Je viens d'apprendre à la radio le suicide de Jean Seberg. On l'a retrouvée, corps décomposé, sous une couverture, dans une voiture garée à quelques mètres de son appartement, au centre d'un quartier truffé d'ambassades et arpenté par des centaines de flics. Au moins 10 jours qu'on avait signalé sa disparition. Curieuse police...
Hou la la ! Dur dur les nouveaux horaires... Pour la journée c'est 5h30/19h, donc lever à 4h30, et pour la nuit c'est 19h/5h30, et pas question de roupiller entre deux tours d'horizon : il n'y a pas de lit à la station :( Sinon, Mireille va chercher du travail, vu qu'il y a une voiture de service, elle va pouvoir prendre la nôtre.
30 octobre 1979.
Suicide de Robert Boulin, ministre du travail. Après les dimants de Giscard, les acquisitions immobilières de Raymond Barre, c'était "l'affaire Boulin" - la troisième que "le canard" avait sortie en un mois. Barre hospitalisé pour dépression nerveuse, Boulin qui se flingue, Giscard muré dans un silence persistant, du côté du pouvoir ça sent le roussi...
Mireille vient de vendre son premier aspirateur. Elle a un talent fou pour vendre, c'est dingue ! A mon avis elle va arriver à gagner plus que moi, chez Electrolux ! Mais le revers de la médaille, c'est qu'on ne se voit pas beaucoup, avec mes horaires de fou : je dors sans arrêt pour essayer de récupérer. Le toubib, un mec super, m'a donné un truc pour m'aider à supporter ces horaires : Le Témesta.
21 décembre.
Huit mois de Nicolas. Il pèse maintenant huit kg 50 et mesure 69 cm. Pas de quoi pavoiser, moyen, très moyen ! Il paraît qu'il a dit "maman".
Papa, vexé, demande à vérifier.
Mireille a eu un accident. Pas de blessé mais la voiture au garage, lequel a brûlé avec la voiture... Ma femme a perdu son emploi, et du coup est très choquée. Hier je l'ai emmenée au Vigan se refaire une santé chez ses parents, je la rejoindrai à Noël. Côté santé, moi ça va, je pèse 80 kilos, j'en ai pris encore 6 cette année... Beau-papa ne va pas manquer de me le faire remarquer !
25 décembre.
Noter tout de même, à propos de Giscard, le sournois, cet aristocrate sans noblesse qui de reniement en reniement proclame son aversion pour la peine de mort et fait éxécuter un probable innocent...
Ma belle-soeur vient de m'apporter un petit mot tout à l'heure. " C'est fini, je ne veux plus te voir, excuse-moi ou ne m'excuse pas, mais je n'en peux plus. J'irai voir le psychiatre mercredi."
Mon monde s'écroule.
9 janvier 1980.
C'est vrai que Nicolas dit "maman". Mais c'est moi qu'il appelle "maman" !
Reçu ce matin une lettre recommandée du beau-père qui parle "du divorce", et m'envoie la liste détaillée des biens de la communauté. Au-secours :((
Ma mère arrive tout à l'heure par le train - 9 h de trajet via Nîmes et Béziers pour 60 km à vol d'oiseau - , inquiète du fait que je ne peux absolument plus rien avaler depuis Noël. Je vais pouvoir enfin parler à quelqu'un, car je ne connais personne dans cette ville où m'a femme m'a quitté. Moi qui voulais entamer un régime, j'ai perdu 5 kilos en deux semaines...
16 février 1980
Julos Beaucarne, chanteur et directeur (belge) du théâtre 140 s'écoute un peu parler, mais je ne lui donne pas tort, il est sûr au moins d'écouter des choses intéressantes.
Je reviens de Lorient où Jean-Yves m'a accueilli une semaine, malgré les réticences de sa nana, qui depuis que Mireille m'a quitté, pense que je homosexuel ! si ! Sur les conseils de mon chef (lui aussi un coeur d'or) j'ai pris un avocat. Enfin "mon père a pris un avocat", car je sais que ce sont nos deux parents qui se battent, par enfants interposés. Seule bonne nouvelle : Perte de 11 kilos depuis Noël, je suis revenu à mon poids d'il y a trois ans ! Car je ne peux toujours rien avaler, sinon un Mars le matin.
21 avril 1980.
11h40. Plus que vingt minutes et mon fils aura un an. Et du coup; moi j'arrêterai d'écrire ce journal.
Midi 10, voilà c'est fait. Happy Birthday ! Lui se demande, un peu effaré, ce qu'on a tous à lui sucer la pomme...
Je viens de voir le docteur Metge, du Vigan, mon médecin de famille. Pour lui, je ne pourrai pas tenir encore 2 mois si je continue à ne plus m'alimenter. Lui qui était obsédé par mon poids, avec 22 kilos de perdus en même pas 4 mois, le voilà servi ! Je sais que je vais mourir, mais je ne veux pas mourir. je n'ai que 29 ans... Mon corps capitule, mes cheveux tombent par poignées. Ma seule planche de salut serait une mutation, vers Embrun, ce pays que j'aime tant... Mais à peine arrivé à Millau, je sais que je n'ai aucune chance...
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32 ans après, Nicolas Bedos est devenu aussi talentueux que son père, et encore plus vache. Mais je me régale à lire les deux...
Quand à moi, après être arrivé à peser 51 kilos fin juin, j'ai arraché ma mutation pour Embrun grâce à une assistante sociale et aux deux médecins : celui du Vigan, qui me connaît depuis 8 ans, et celui de Millau, qui a assisté à la "chute"....
Sauvé par le gong...
Je vous embrasse.
Le livre de Guy Bedos où j'ai puisé ces extraits - sans en changer une lettee - s'intitule en attendant la bombe, éditions Calmann-Lévy.
10:38 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (4)
24/03/2012
Balancier
Il y a neuf ans, le Net m'a sauvé la vie.
J'avais un "réel" tellement horrible que je voulais en finir, et finalement c'est le "virtuel" qui m'a aidé à sortir de cette spirale mortelle.
Cela, je l'ai raconté maintes et maintes fois, notamment dans mes notes de l'automne 2011.
Puis, petit à petit, mon "réel" est devenu supportable.
Mon "virtuel" quand à lui continuait à me satisfaire, avec beaucoup de hauts et quelques bas.
Et du coup, j'ai lancé quelques passerelles entre les deux, j'ai pu mettre un visage sur des lignes lues sur un écran. Surtout en 2004, année de forte remise en question.
Voilà 6 ans, lorsque mon épouse a subi - en catastrophe - une terrible opération qui l'a rendue handicapée, là encore, mon "virtuel" a bien réagi, m'a encouragé, m'a aidé à passer cette terrible épreuve.
Quelques mois plus tard, mélange entre les deux : Certains malintentionnés du "réel" ont découvert mon jardin secret "virtuel", et m'ont mis à la porte du Paradis. Le Pays Basque, où je me plaisais tant.
Mais je n'ai pas perdu au change : En 2007 la Franche-Comté m'accueillait à bras ouverts.
Mon "réel" s'est alors amélioré de jour en jour. Avec un sommet à l'été 2007, alors que je commençais à avoir quelques déceptions côté "virtuel".
Puis ce fut statu-quo pendant quelques années. "Réel" et "virtuel" me convenaient parfaitement.
L'équilibre.
Mais, très récemment, alors que je vivais un "réel" de retraité très paisible, avec de belles retrouvailles Bretonnes à Lorient et à Quimper, une promesse de retrouvailles à Paris d'ici un mois (plus fort que Bruel, ce ne sera pas "rendez-vous dans 10 ans", mais dans 40...) mon "virtuel" a commencé à me lâcher sévère.
Espoirs transformés en déception.
D'abord purement "virtuels", avec la retrouvaille de personnes dont certaines ont fait une croix sur moi.
Je l'admets, à une certaine époque, je n'étais pas clair. Et j'avais de sales réactions envers des gens admirables, qui m'ont soutenu à bout de bras.
Oui j'étais encore malade, mais je ne le savais pas... Ce genre de maladie dont on ne peut dater la fin qu'après coup.
Puis de nouveau les mêmes reproches, des personnes - pas mal de personnes - dont il faudrait sans cesse lire leurs écrits en permanence (certains écrivent jusqu'à 18 h par jour...) pour savoir qu'ils vont mal. Ou bien. Et là bien sûr le couperet qui tombe "tu ne t'intéresses pas aux autres"... Je pense qu'il suffit de lire mon blog pour savoir ce qu'il en est à ce sujet. Je n'y parle pas que de moi....
Mais rien à dire, quand j'étais "Ordi-dépendant", j'étais comme ça aussi...
Et puis l'entrecroisement du "virtuel" et du "réel". Des personnes que je croyais inaccessibles, et qui vous donnent leur numéro de téléphone ! A moi, petite Cicatrice blogueuse...
Qui vous font participer à des moments conviviaux inoubliables. Mais hélas, ces stars s'envolent vers d'autres endroits où d'autres Cicatrice les attendent... J'ai du mal à atterrir dans ces moments-là !
Alors qu'"en vrai" je viens de passer 3 mois superbes, avec beaucoup de monde chez moi, de tous âges, avec des escapades Parisiennes ou Azuréennes, je fais de plus en plus de pauses ici.
Je me préserve.
Ne tenant pas à ce que ce qui m'a sauvé voici 9 ans me fasse à présent plonger.
Pensant de plus en plus que le Net, c'est comme le bon vin : à consommer avec modération, sinon, c'est l'ivresse. Et puis la gueule de bois.
Contrairement à certain(e)s ami(e)s dont c'est devenu une drogue, moi je suis, ce ce côté-là aussi en train de me désintoxyquer.
En plus, pas le choix, mon épouse exige une surveillance de tous les instants. Mais ça je ne le dirai qu'à vous, qui venez me lire ici :)
Je vous embrasse.
21:35 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (8)
17/03/2012
Les trois villes où je me ressource
Quand je déprime, le simple fait de m'éloigner est déjà un début de remède. Fuir passagèrement de là où on est afin de prendre du recul, pour moi ça marche.
Mais dans les cas un peu plus "sévères", j'ai trois endroits où j'arrive parfaitement à me ressourcer.
D'abord deux maisons, enfin un appartement et une maison.
Seuls vestiges de ma jeunesse, je les ai arpentés à 23/24 ans. Et ils n'ont pas changé.
Du coup, en y pénétrant, je me revois dans cette période, et ça m'apaise.
La maison d'abord. Elle est située à Lorient (enfin, dans la banlieue), c'est celle où habitait (et re-habite depuis l'année dernière) mon cousin/frère Jean-Yves. C'est dans cette maison qu'un beau matin de 1974 il m'a réveillé en me disant "Pat, Pompidou est mort !" . Je vous JURE que c'est vrai !
Cette maison a vu passer ma première épouse, mes parents, a vu naître et grandir mes cousins, petits et grands. A vu mourir des personnes aussi, mon parrain, ma tante, le mari de mon cousin...
Jean-Yves avait 19 ans quand il m'a annoncé la mort de Pompidou, il en a à présent 57...
Et moi 23, je vais sur mes 62 ! Cette maison m'a vu célibataire, puis marié, puis divorcé, puis remarié, puis père de famille et certainement qu'elle me verra grand-père.
Rien n'y a bougé. Même pas l'abri météo que j'avais construit à l'époque. Il est toujours là... Et ma cousine germaine, qui va sur ses 82 ans aussi !
Idem pour le quartier, des alignées de maisons en granit et toits en ardoise avec petit jardin...
L'appartement, lui, se situe à Toulon, c'est celui de mon autre cousin (nous ne sommes que 3 cousins germains issus d'une fratrie de 5 enfants) et je l'ai connu (pas mon cousin, l'appartement) en 1975 quand ma tante l'habitait.
Depuis j'y suis retourné des dizaines et des dizaines de fois. Notamment en 1977/1978 quand ma première épouse et moi habitions dans l'Isère, nous ne pouvions faute d'argent nous payer de "vraies et longues" vacances alors une fois par mois environ, je la prenais le vendredi soir à la sortie de son usine et avec la vieille Simca 1100 poussive direction Grenoble, Sisteron, Manosque et enfin la côte d'Azur. En espérant que "la panne mensuelle" n'arrivât pas sur ce parcours.
L'hiver 77/78 fut très rude, et je me souviens parcourir la Sibérie pendant quelques 150 km, voir peu à peu la couche de neige diminuer puis disparaître, vers les 20h faire une pause-sandwiches à Sisteron qui était déjà la Provence, même si l'air était encore glacial.
Puis au fil des kilomètres la végétation changeait, nous voyions le premier palmier vers St Maximin, lesquels devenaient de plus en plus nombreux à mesure que nous approchions de la mer. La descente de la vallée du Gapeau était un enchantement et un dépaysement total, et c'est à fond de train que nous parcourions les derniers km d'autoroute pour enfin nous garer rue Emile Vincent. Il était en général 23h, parfois moins, parfois plus. Ma tante (72 ans) nous attendait.
Et là, en descendant... le printemps !! Une dizaine de degrés, qui tranchaient avec les -10 des "Terres Froides".
En 1984, mon père affolé m'appela : ma mère avait eu un infarctus et se trouvait entre la vie et la mort. J'étais dans les Hautes-Alpes, la neige bloquait les routes, il était 16h, je devais faire la nuit. Comment être à Montpellier le plus tôt possible ? Internet n'existait pas mais le minitel si. Alors je prévins le collègues et regardai les horaires de train, il y avait un départ à 17h05, arrivée Marseille 21h10. Après, plus rien, sauf vers Toulon et Nice. Coucher à Marseille? Pour qui connaît le quartier de la gare St Charles, vaut mieux éviter d'y chercher un hôtel après 20h !
C'est ma tante qui nous logera, dans ce même appartement.
Le lendemain matin de très bonnne heure nous prendrons un train pour Montpellier, où nous serons à 10h. Ma mère était tirée d'affaire...
Oui, cet appartement a vu mes peines et mes joies.
Enfin Paris.
Je n'ai plus d'appartement-"témoin" (de ma jeunesse), ma rue a été complètement bouleversée, un méchant digicode m'empêche désormais de prendre le couloir de mon enfance et de mon adolescence, puis de monter l'escalier qui couine, et d'arriver au 7ème étage, celui des "chambres de bonne".
La dernière fois, c'était il y a 22 ans !
D'accord... je l'ai même évoqué dans une note. Mais il existe certains endroits de Paris qui n'ont pas changé. Déjà le jardin du Luxembourg, si cher à Joe Dassin et Gérard Palaprat.
Il a raison l'ami Gérard ! il me suffit de m'asseoir près du bassin pour me replonger dans mes années-lycée. Ce "Luco" que je traversais 4 fois par jour pour aller au lycée...
Il y a aussi d'autres endroits qui n'ont pas changé. Même les moins imaginables. Et pourtant !
Par exemple... la gare RER de la Défense est restée telle quelle depuis son ouverture en 1969. Quand j'y passe, là aussi un certain bien-être m'envahit... Si je monte à la surface tout est foutu bien sûr !
C'est aussi le Parc Montsouris, où gamin je restais des heures sur un pont enjambant ce qu'on appelle maintenant le RER, regardant s'arrêter les ombibus et filer les "directs". On a les Mistral qu'on peut ! Ou les bords du canal St Martin avec ses écluses et ses passereles où l'on s'attend à tout moment de voir surgir Gabin et Arletty...
Voilà...
A présent, je vous dis à mardi, je file tout à l'heure prendre le train.
Pour Toulon...
Je vous embrasse
10:12 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (4)
10/03/2012
J'ai la mémoire qui flanche
Depuis un certain temps, je m'aperçois que je deviens amnésique, voire aphasique.
Je cherche de plus en plus mes mots, alors qu'il y a encore deux trois ans, j'avais une mémoire éléphantesque.
J'ai de plus en plus recours à Google quand il s'agit de trouver le prénom ou le nom de tel chanteur, de tel acteur. Voire d'un verbe, d'un mot de la langue française !
Et parfois, Google ne peut rien pour moi... Quand il s'agit de gens qui ne sont pas connus, des gens de mes connaissances, là je reste coincé !
Alors, d'où cela peut-il provenir ?
• D'un début d'Alzheimer ?
• De l'effet des médicaments ?
• De la fatigue de mon cerveau obligé de travailler 2 fois plus depuis 6 ans depuis la sortie de l'hôpital de mon épouse, avec sa grave aphasie qui m'oblige à jouer contre mon gré à "Questions pour un champion"?
J'ai pensé aussi à l'arrêt du travail dû à ma retraite qui me ferait moins exercer mes neurones, mais comme je bosse autant - mais à des heures qui me conviennent mieux (exemple j'aurais bien été volontaire pour suivre l'évolution de la tempête Xynthia durant la nuit où elle était arrivée...du coup je l'ai fait de chez moi, après m'être levé à 5h le matin pour le "vrai" boulot, celui du département).
Ou de deux de chaque, ou des trois ?
• Si c'est Alzheimer, au risque de surprendre, ma foi ça ne me dérangerait pas tant que ça, d'oublier. J'ai tellement de choses à oublier ! Du reste j'ai constaté que mon humeur générale - qui s'améliore - va de pair avec cette baisse de mémoire. Cette mémoire qui avait été (presque) meurtrière dans les années 2000/2003 et qui me laisse à présent en paix.
Le gros problème serait l'entourage, qui devrait alors supporter ça.
• L'effet des médicaments, ça me semble bizarre au moment même où depuis un an je les ai réduits de 70% !!! peut-être - comme pour le réchauffement climatique - y a - t'il un décalage entre la prise et la perte de mémoire, et que je serais en train de "payer" 2006/2010 ? Dans ce cas ça devrait aller mieux d'ici 6 ans... ?
• Je penche plutôt pour la troisième solution. 6 ans d'orthophonie non stop, ce n'est pas facile... Surtout quand c'est moi l'orthophoniste !
Quand par exemple mon épouse me dit "va chercher le seau vert qui est par là-bas vers l'entrée", et qu'après 10 mn de fouille je trouve finalement une casserole rouge qui se trouve dans la direction opposée, déjà ça fatigue, et en plus ça énerve.
Mais quand ça se produit 5 à 10 fois par jour, et que j'en suis à 2200 jours, je ne sais pas si dans mon crâne, ça suit !
Là je vais être sordide.
Mais c'est nécessaire pour comprendre.
Du fait de son infirmité, je dois être avec elle 24h/24. Les seuls moments qui dépassent la semaine où je ne le suis pas, c'est .... quand elle est à l'hôpital ! La dernière fois c'était entre le 1er et le 13 août, à l'issue de sa dernière crise.
Certes j'étais aussi épuisé. Mais pas de la même manière.
TOUS LES JOURS voiture jusqu'à Pontarlier, puis autocar jusqu'à Besançon, où je déjeunais, puis TER jusqu'à Dole, où je prenais le bus de ville (quand il y en avait un) jusqu'à l'hôpital, où je restais entre une ou deux heures, puis redescente à pied de l'hosto à la gare (3km) pour prendre le TER de 17h qui m'amenait directement à Pontarlier à 18h42, là cafétéria et direct maison.
Je n'avais pas été chez moi entre 9h et 21h....
Mais peu à peu, je sentais ma mémoire revenir... Comme si mon cerveau prenait des vacances bien méritées.
Mais comment dire ça à mon entourage ? Bien sûr, sa famille Normande n'a pas tellement envie de la prendre une semaine ou deux chez elle. Pas fous !
Le dire à mon épouse, ce serait à la fois idiot et cruel. Le dire à ma fille me vaudrait de sa part des qualificatifs pas très sympa. Peut-être à mon cousin germain, chez qui je vais passer 3 jours dans une semaine, s'il ne me casse pas la tête avec son "cher" Sarkozy ?
En tout cas je le dis à mon blog, et d'une certaine manière, même si certains passages ne sont pas "corrects", ça me soulage !
Je vous embrasse.
09:10 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : amnésie
07/03/2012
Désintoxycation progressive
J'en ai parlé ici, je profite de ma retraite pour baisser certains médicaments que je prends, des antianxyolitiques pour la plupart.
En février 2011, je prenais 200 mg d'atarax et 5 mg de témesta (Lorézapam). En plus du stilnox, médicament "à vie" dû à mes horaires décalés.
Cela depuis mars 2006, date de sortie de l'hôpital de mon épouse.
Je ne veux pas l'accabler, mais se retrouver face à une personne qui à la limite ne pouvait communiquer que par gestes et qui bien sûr finit par me rendre responsable de cet état de fait ("tu fais semblant de ne pas comprendre ce que je dis, ça t'arrange bien") ça n'arrange pas. En plus mon épouse a commencé à déprimer sec, je devais donc jouer les orthophonistes à plein temps et aussi les psy...
Plus, le fait que 6 mois plus tard, alors que mon épouse commençait peu à peu à retrouver quelques mots et à voir la vie moins en noir, voilà que c'est le boulot qui s'en mêle ! Viol de mon blog par ma hiérarchie, qui y voit certains passages où je ne suis pas tendre avec certains de mes ex-collègues - et même d'un collègue qui commençait à me prendre en grippe Dieu sait pourquoi ! - me dit, un beau matin : "c'est la révocation ou la mutation".
Bien sûr la question ne se posait pas.
Mais le "hasard" a voulu que parmi les postes proposés se trouve la ville où je rêvais d'aller depuis plus de 20 ans (Lons le Saunier), avec un boulot (Polyvalent) qui m'évitait de faire les mêmes gestes qu'avec "elle".
Je serai "l'instit" de Météo-France !
Et surtout, surtout un immense dégoût vis à vis de cette hiérarchie voyeuse Béarnaise qui me surveillait depuis des semaines, et qui se régalait de lire mes notes dès leur parution.
Bref, tout cela a fait que j'étais accro à ce genre de médocs.
De temps en temps, notamment pendant les vacances, je baissais les doses, mais dès la reprise du boulot, j'étais obligé de revenir en arrière.
C'était bien le boulot le principal responsable. Ils m'en avaient trop fait...
Donc, résolution, en accord avec mon nouveau médecin traitant, de baisser les doses progressivement, jusqu'à arriver à un minimum. Peut-être zéro ?? Il n'y croyait pas, moi non plus.
Commencer par le plus facile, l'Atarax.
Passer de 200 mg à 0. Pour le Témesta on verrait plus tard.
C'est ainsi que j'ai baissé les doses d'Atarax de 25 mg tous les mois, à partir du moment où j'ai été en retraite.
Le sevrage, même lent, n'est pas si facile que ça... Outre l'endormissement à 3/4 h du matin (mais en retraite je pouvais me le permettre) j'avais droit à des horribles cauchemars...
Mais, hourra, le 1er octobre, alors que je venais de revoir mon frère-cousin qui revenait (définitivement) du bout du monde, alors que mon endormissement se trouvait facilité par une crève tropicale qui m'épuisait littéralement, je pus mettre mes boîtes d' Atarax dans un placard. Au cas où...
Mais il n'y aura pas de "cas où". Je tiendrai bon.
Restait le plus dur, le Témesta.
5 mg, c'est énorme.
Mais fallait y aller, et dès Novembre 2011 je passai à 4.5
Pas concluant, je restai à 4.5 en décembre
Puis 4 en janvier.
Puis 3.5 en février.
Et depuis mars, j'en suis à 3.
Mon but, c'est évidemment d'arriver à zéro, mais je n'y crois pas. Ce médicament je le prends depuis à présent 32 ans, depuis le grand traumatisme du départ de ma première épouse.
Pas de cauchemars, mais des nuits blanches, surtout au début du mois, quand je baisse d'un cran.
Alors bien sûr, peut-être que cette avalanche de chiffres ne vous parlera pas, aussi je vous livre cette photo :
La série alignée à gauche, c'est ce que je prenais jusqu'à ma retraite.
A droite, ce que je prends actuellement.
Mon médecin - qui me donne les ordonnances - m'a récemment félicité d'être arrivé à ce palier. Il a dit que j'avais une volonté de fer. J'ignore si c'est vrai, mais depuis que j'ai baissé les doses de.... quand même 70 % je me sens mieux. Mon sommeil est nettement plus régulier, mes nuits sont calées à 8h, quelle que soit l'heure où je m'endors.
Quand je dois me réveiller le matin, cause rendez-vous ou train à prendre, alors je m'autorise un extra, c'est à dire un somnifère léger qui fera effet pendant 4h, le temps que je plonge dans les bras de Morphée.
Dans l'idéal, il faudrait que j'arrive à zéro. Au rythme actuel, ce serait possible d'ici 6 mois.
Mais ne vendons pas la peau de l'ours, si j'arrive à retrouver mes 2.5 mg de 2005, je serais très content !
Je vous embrasse.
17:31 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : désintoxycation
04/03/2012
15 ans et demi de radio
C'est en décembre 1970 que, la toute première fois, à l'aide du magnétophone que mon cousin/frère Jean-Yves avait eu à Noël, j'avais eu l'idée de faire un programme dans lequel j'étais à la fois l'animateur et l'auditeur au téléphone (grâce à un certain talent d'imitateur à l'époque l'auditeur était le Général de Gaulle lui-même, Jacques Chaban-Delmas, Albert Simon ou... le père de mon frère/cousin !) avec bien sûr des chansons intercalées, et même... des fausses publicités ! Cette cassette, je l'ai toujours et tous les 10 ans je la "réenregistre" pour qu'elle puisse toujours être audible.
Mais ce n'est que onze ans plus tard que mon rêve d'enfant et d'ado aura une chance de se réaliser, avec l'arrivée des radios libres. Ce que j'entendais un peu partout était disons très "moyen" et je me disais qu'après tout ma cassette de 1970 n'était pas pire !
Fin 1981 une radio s'établit à Gap, du nom de Radio 5. Celle-là avait le double avantage d'être de très bonne qualité, et surtout audible de chez moi, à 38 km. Je me mis à les écouter religieusement, en rêvant qu'un jour je serais des leurs...
Je l'étais un peu d'ailleurs car je possédais déjà à l'époque une impressionnante série de disques que je me fis un plaisir de leur prêter, et souvent ils citaient mon prénom à l'antenne pour me remercier.
C'est là que le "Destin" va intervenir ! J'avais fait, quelques mois auparavant, la connaissance d'une dame. Dame bien plus âgée que moi, et cette relation n'avait rien d'équivoque. Nous étions vraiment amis, nous nous sommes toujours vouvoyés, et jamais aucune arrière-pensée n'est venue nous chatouiller. Je lui confiais mes problèmes, elle me confiait les siens.
Un jour le lui parlai de la radio, et la lui fis écouter.
Là elle tomba à la renverse, car l'animateur en chef, le patron de la radio, n'était autre que.... son premier amour, 30 ans auparavant ! Alors je lui suggérai de prendre contact avec lui, par le biais d'une émission de dédicaces.
Cela marcha mieux qu'espéré, car ils retombèrent illico dans les bras l'un de l'autre ! leur amour, 30 ans après, n'avait pas changé... Sauf que lui avait une bague au doigt...!
Ce ne sera que 10 ans plus tard que je saurai ce que cet homme devait endurer, avec une épouse que toute la radio - et les auditeurs - connaissaient, et la femme de sa vie que bien sûr il devait cacher.
Et moi j'étais au milieu....
Jacqueline (c'est le prénom de la dame) savait que je mourais d'envie de faire de la radio, et en toucha un mot à René (le prénom du monsieur). D'autant que, en mars précédent j'avais - hasard encore - "appris le métier" lors d'un bal organisé en Bretagne chez une cousine, laquelle m'avait mis aux platines vu que je connaissais personne.
Je refusai d'abord, puis ils me le demandèrent comme un service, afin de "boucher le trou de midi". C'était moi ou une bande magnétique !
Alors, en juin 1982, je me lançai dans ma première émission. Que j'enregistrai de chez moi grâce à un programmateur électrique. Quand je l'écoutai le soir, je me dis que décidément, il valait mieux en rester au stade d'auditeur ! Des hésitations, des fausses manoeuvres, bref on a sa fierté !
Mais le couple reformé par mes soins m'encouragèrent à recommencer. Devant mes dénégations, ils insistèrent. Les hésitations, c'était normal pour une première, et ça se corrigerait, idem pour la technique. Mais en revanche pour eux j'avais "une voix d'or", ce qui était rare, et surtout de solides connaissances musicales.
La suite, je l'ai racontée par ailleurs, mais pour résumer :
• août 82, premier dialogue avec un auditeur au téléphone. Prénom de l'aditeur : Nathalie.
• septembre 82, le boss, qu'on appelait "Papy Muzol", me confiait 34 heures de programmes pour la saison 82/83 !
• novembre 82, le sondage annuel d'audience me donne comme animateur le plus écouté de Gap ! Devant Foucault lui-même...
Ce sondage me sera bien sûr caché, c'est grâce à Jacqueline que je le saurai.
• janvier 83, "Papy Muzol" me propose un contrat. Un CDI où je toucherais deux fois ma paye de météorologue !! Là j'hésiterai un bon bout de temps (entre la radio et le boulot je menais une vie de fou), avant de prendre un congé sans solde. Puis finalement je déclinerai la proposition.
Dès lors mes jours de vedette seront comptés. Je représentais un double danger pour le boss, d'abord au boulot car sa grille dépendait - outre les permanents, payés - de deux bénévoles totalisant à eux deux 70% de l'audience (le second était un pro, un ancien de RMC, mon maître à penser en matière de radio), et qui pouvaient partir du jour au lendemain, donc couler la radio.
Et côté sentimental, je connaissais sa double vie.
Mon sort sera réglé à l'automne 83.
Poussé par mon épouse, je franchirai humblement trois mois après la porte d'une petite radio qui venait de s'ouvrir dans ma petite ville, la RAM. Et là, j'y ferai d'abord une émission par semaine. Puis deux, et enfin 3.
Là encore on me poussait à faire d'autres émissions (d'autant que j'étais polyvalent, je faisais également les infos et des émissions style France-Culture) mais j'avais une famille à présent, je n'étais plus célibataire, et aussi je ne tenais pas à renouveler l'expérience de 1983.
Je serai administrateur de la radio en 1985, membre du bureau en 1986.
Quand je partirai en février 87 pour cause de mutation, ils organiseront un pot géant pour mon départ..
Je ne mettrai pas longtemps à trouver une radio à Mende, où je venais d'arriver en ce printemps 1987.
Ce sera Mende-Radio où j'aurai une heure par semaine.
Puis l'équipe dirigeante changera et je serai "au chômage" en avril 1988.
Tout de suite je serai récupéré par Radio-Nostalgie Lozère qui se montait. J'animerai une émission de deux heures le samedi après-midi. Mais... financièrement, la station coulera quelques mois plus tard :(
En 1989, avec une bande de copains, nous monterons, chez un collègue, une radio-pirate, Fréquence Punch. Nous émettons à peu près sur un rayon de 150 m, la fréquence changera à chaque fois que le rideau du salon bougera (l'émetteur était fixé dessus !) mais qu'importe, je refaisais de la radio ! Même si je n'avais que mes collègues d'antenne comme auditeurs !
D'autant que je n'aurai qu'un étage à descendre pour aller dans le "studio", le domicile de mon collègue Frédéric.
Mais mon collègue fait la connaissance d'une nana, et du coup, fin de la radio. Il faut dire aussi que le collègue était du genre minable à l'antenne, et s'en était vite rendu compte.
En 1990 Mende-Radio re-change d'équipe et j'y reviens. Mais un autre Patrick y étant arrivé entre-temps je m'y ferai appeler "Docteur Pat" !
Hélas fin 1991 cette radio se fait racheter par le réseau FUN, et me voilà de nouveau au chômage...
Je suis assez mal à l'aise à cette époque, la proprio parle de nous virer, l'ambiance n'est pas top au taf, et je suis à deux doigts de poser une mutation. La feuille a été pendant une journée entière à la signature sur le bureau du chef....! Qui - hasard encore - ne sera pas là ce jour-là....
Un mercredi où je participerai au loto des Jeannettes, et où l'aumônier me proposera... de faire partie de la nouvelle radio Chrétienne qui allait s'ouvrir ! Radio Eaux-Vives.
Ce sera ma dernière radio, là où je resterai le plus longtemps, 5 ans et demie.
Quand j'ai dû quitter Mende, j'ai bien sûr stoppé la radio.
Depuis, malgré de nombreuses sollicitations, je n'ai plus jamais touché à une table de mixage.
Je vous embrasse.
10:14 Publié dans beaux moments, ceux que j'aime, Loisirs, moi, spiritualité | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : animateur
28/02/2012
Sans commentaire...
15.700 pages lues depuis le début du mois.
6700 visiteurs.
42 commentaires !!
Soit un commentaire toutes les 374 pages lues...
Il fut un temps où ce genre de chose me désolait. Certes j'étais encore dans la maniaco/dépression, et j'avais toujours un grand besoin de reconnaissance. Puis cela m'a passé, petit à petit.
Heureusement car cette "course aux commentaires" non seulement me faisait du mal, mais également agaçait ceux qui venaient me lire, surtout s'ils me connaissaient.
A présent, c'est fini, je me fie beaucoup plus au nombre de pages lues et au nombre de visiteurs, et depuis que mon cousin/frère m'a mis Google analytics, je sais combien de temps les gens passent en moyenne sur mes notes. 1 minute 40 très exactement, ce qui est quand même pas mal du tout.
Quand aux commentaires, si je voulais j'en aurais. Voici une bonne recette pour en obtenir un maximum :
• Commenter le plus possible de blogs à tour de bras. Du coup les "commentés" viendront lire vos derniers écrits et les commenteront presque à tous les coups.
• Ne pas oublier de laisser un lien sur les commentaires que vous aurez déposés. Ainsi, ceux qui liront les blogs que vous avez commentés auront de fortes chances de cliquer sur votre lien, et découvriront ainsi votre blog.
• Enfin, le fin du fin, c'est de partager votre blog sur Facebook. Ainsi ceux qui liront votre page seront également des commentateurs potentiels.
Moi, désormais je recherche la qualité plus que la quantité. Je sais que les coms qu'on me fait (en dehors de quelques pisse-vinaigre qui cherchent la moindre erreur sur des notes techniques - pas grave, bloquer les IP malveillantes je sais faire) sont sincères, viennent du coeur et sont parfois instructifs. Ainsi Cristophe, pour ne pas le nommer, me laisse-t'il souvent des liens intéressants.
Donc voilà, comme disait Jackie Quartz voici près de 30 ans c'était "juste une mise au point" !
Je vous embrasse.
12:21 Publié dans Blog, moi, psy | Lien permanent | Commentaires (2)
23/02/2012
Fin des examens
Mon premier examen, c'était celui-ci :
Vague de froid à Ouhans, l'examen de passage
http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2012/02/06/vague-...
Cette vague de froid s'est terminée aujourd'hui, hier nous avions encore -15° le matin.
Alors ?
Côté acclimatation, je nous mettrais 16/20.
En effet, le froid est beaucoup plus facile à supporter pour une famille qui a les moyens de se payer du chauffage que la canicule, dont le seul remède est de monter à une altitude suffisante, pour qui a la chance de n'habiter pas très loin des montagnes.
Pour les autres, ne leur reste (le jour) que les endroits climatisés. Pas terrible !
Le chauffage était fixé à 19 degrés dans les "pièces à vivre", 20 pendant 1h dans la salle de bains et 14/17 dans les chambres.
15/17 dans mon "antre"...
Pour nous, en retraite, nous avons su prévenir la chose (avantage de mon ancien métier) et faire le plein de commissions juste avant, de manière à ne pas être obligés d'aller faire les courses si les routes étaient impraticables. Par chance, elles l'ont été.
Côté dégâts, je serai nettement plus mitigé ! Disons un 10/20.
Certes, nous n'avons pas eu de dégât des eaux comme la plupart de nos voisins du Haut-Doubs, mais quand même :
• l'arrivée d'eau des WC et de la salle d'eau du bas gelée. D'où pour chauffer le garage et dégeler les tuyaux l'achat dun poële à pétrole d'occasion, plus le prix du combustible plus le prix du transport pour aller le chercher, soit dans les 70 euros.
• le mitigeur thermostatique pété dans la salle d'eau du bas, soit dans les 30 euros (j'ai pris le moins cher !)
• environ 30 euros de coût de chauffage supplémentaire.
• une fenêtre coincée dans une chambre : à voir pour la réparation.
• la voiture qui fait un drôle de bruit au démarrage : idem.
A noter que pour les prochaines fois (s'il y en a, la dernière de cet acabit remontait à 27 ans) on a déjà le poële à pétrole dès que le garage descendra en-dessous de -2° (il est descendu jusqu'à -7°...) et l'on sait que l'on peut trouver des mitigeurs thermostatiques "jetables".
Donc 13/20 pour la vague de froid.
Second examen, le présence pendant 9 jours de deux petits loulous de 10 et 13 ans.
J'en ai déjà parlé sur la note à propos des 4 jours de "cohabitation".
Ils sont arrivés le lundi 13. C'est vrai que dès le jeudi je n'en pouvais plus ! Mon épouse résistait encore.
Puis le vendredi j'ai décidé de mettre le ho-la, alors que mon épouse commençait à leur (lui, c'est surtout le gamin qui était pénible) dire leurs 4 vérités. A savoir :
• Couvre-feu à 21h30. Finies les jeux de société qui les énervait et qui duraient jusqu'à des minuit/une heure du matin.
• Grandes sorties les après-midi. De sorte qu'on ne revienne que vers 18h à la maison.
• Recadrage. Alors que mon épouse leur faisait des reproches qui se perdaient dans la nature, moi je préférais la "juste fermeté". Par exemple, après dîner dès que le petit partait en vrille (je reconnaissais ce moment à un rire forcé qui ne se terminait pas, ou à un comportement très infantile) alors là, au lit direct !
Mais en revanche, quand il se comportait correctement, alors je le lui disais. Ce qui pour lui était très important et valorisant.
Bref, je mettrai un 13/20 à cette expérience qu'il ne faudra pas renouveler si longtemps. Je l'ai dit, 4 jours pleins, c'est largement suffisant, pour les uns et pour les autres.
Conclusion: examens réussis avec mention !
Je vous embrasse.
14:26 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (2)
20/02/2012
La barrière psychologique des quatre jours
Je profite de l'absence ou de la quasi-absence de commentaires (donc du socle de mon lectorat) pour écrire une note qui ne sera pas politiquement correcte.
Je veux parler de la fameuse barrière psychologique des 4 jours quand on est invité chez quelqu'un ou quand on invite quelqu'un.
Je pars d'abord du postulat que les gens chez qui on va (ou qui viennent) sont des gens avec qui on a une grande relation affective au départ. Sans cela, ce n'est même pas de 4 jours qu'il faut parler mais de 4 heures, voire de 4 minutes.
J'illustrerai mon propos par quatre exemples :
• Novembre 2007 chez une amie commune à mon épouse et moi, à Lille. Hyper-contents de se voir, le premier soir est sans fin, puis peu à peu elle et nous commençons à voir des petites failles chez l'autre. "Tiens, elle a laissé la table sans la débarrasser" ou" tiens, il n'a pas fait son lit.." Peu à peu les conversations changent de ton. On rigole moins. Les objectifs, plus petits qu'ils soient (par exemple les balades "moi j'aimerais bien faire 10 km à pied à la base de loisirs" "moi je préfèrerais faire du lèche-vitrine" ou "ce qui me botterait c'est d'aller en Belgique "(1/4 d'heure de train) divergent de plus en plus ouvertement.
bref, au bout de 4 jours, on n'a qu'une envie, c'est de repartir. Avant qu'on ne se tape dessus.
• août 2011 : visite de notre fille et de son conjoint, suite à l'hospitalisation de mon épouse.
Au début, ça se passe plutôt bien, malgré la vague de chaleur (heureusement bien amortie dans notre village). Sorties, jeux, pendant les trois premiers jours, tout est OK.
Certes nos deux jeunes - dont l'une me reproche d'aller souvent sur Internet - ont les yeux rivés devant la télé, certes quelques vannes commencent à pointer mais quand même on est heureux d'être ensemble.
Mais le 4ème, alors qu'il faisait une chaleur écrasante (32° ici c'est dire...) je décidai de grimper au sommet le plus proche, 1325 m, au-dessus de Pontarlier. Je savais que les derniers kilomètres (entre 1150 et 1325 m) se faisaient à pied, mais dans ma tête c'était en majorité en forêt, et j'avais fait une erreur professionnelle en pensant que là-haut, une petite brise rafraîchissante nous envelopperait.
Or pas d'arbre sauf sur les derniers 300m, et pas un poil de vent. Et là ma fille commence à m'engueuler en me disant carrément qu'en lui faisant faire des trucs pareils, je faisais tout pour renvoyer sa mère à l'hosto. Alors que justement mon but était inverse, de la changer du confinement qu'elle avait subi pendant 3 semaines.
Mais elle n'avait pas tort.
Cependant c'était le signe que les relations commençaient à se tendre, et leur départ sera - rien à voir bien sûr, lol - prévu pour le lendemain au lieu du surlendemain.
Cela peut même se faire avec des personnes avec qui l'amitié remonte à des dizaines d'années, des gens qui nous connaissent et qu'on connaît par coeur. Exemple :
• janvier 2012 : visite de mon ami Bernard et de son épouse. Les trois premiers jours sont magiques ! Bernard adore notre lieu de vie et notre maison, qu'il prendra des dizaines de fois en photo. (je bave aussi devant sa maison et son coin de Bretagne )
Les repas ne sont que rigolades, et quand je lui fais découvrir mon "antre" du sous-sol il est ébahi, et là aussi prend des photos.
Mieux : vu qu'à présent il sait par où je suis amoureusement passé, nous pouvons avoir - toujours dans mon antre - enfin des discussions profondes, qui me font un bien fou. Pour une fois, je peux parler de Nathalie à quelqu'un sans me faire rembarrer ! Et bien sûr la lui montrer en photo.
Lui aussi de son côté me fera quelques confidences inédites qui sans aucun doute ont dû le soulager.
Bref, le rêve. En dehors de la neige que je leur avais promis mais qui n'était vraiment présente que 300m au-dessus !
Mais le 4ème soir, alors qu'il me parle d'un membre de sa famille, moi, ayant sans doute dépassé les 0.5 g, me sentant (beaucoup trop) en confiance, je lui dis honnêtement ce que je pense de la manière de vivre du membre en question.
Et là je vois mon ami se renfrogner d'un coup et me répondre assez sèchement.
Ensuite, rapidement, tout semblera s'apaiser, mais là j'ai senti qu'on était arrivé au bout de la magie, que certes ces 4 jours avaient été réussis - et qu'il faudra donc renouveler l'expérience - mais qu'un 5ème aurait été peut-être de trop. Et ça aurait été vraiment dommage, car déjà deux fois (1991 et 2000) mal dans notre peau l'un et l'autre nous nous étions brouillés pour des peccadilles, je n'aurais pas voulu inaugurer la cuvée 2012.
Par "chance" et prévu de longue date, ils prenaient le train dès le lendemain matin, de sorte que ma réflexion déplacée aura été sans conséquence.
• février 2012 : Nous recevons actuellement mon filleul (10 ans) et sa soeur (13 ans). Ce sont deux petits bouts de chous adorables. Mais hélas, increvables !!! Nous autres, qui sommes bien entrés dans la retraite, avons du mal à suivre. Par chance, notre voisine - qui elle est habituée aux enfants - vient de temps en temps "épauler" mon épouse, et aussi, nous passons beaucoup d'après-midi en balade. Nous avons, par exemple trouvé une petite station de ski dans la commune voisine, et nous leur faisons faire de la luge.
Pour ma part, après un moment de "flottement", j'ai surmonté la fameuse barrière des 4 jours. En faisant preuve d'autorité. Par exemple, les jeux de société jusqu'à des minuit et quelque, fini ! Couvre-feu à 21h30/22h maxi. Et ils l'ont accepté sans aucun problème.
Mais mon épouse a commencé à craquer le ... 4ème jour, en envoyant de plus en plus de vannes à mon filleul qui, hyper-intelligent, a accusé le coup. C'est pour cette raison que je me suis "dévoué" depuis en organisant des balades durant tout l'après-midi, de façon à éviter les tensions. Suisse samedi, Besançon hier, mon épouse ne nous ayant cette fois pas suivis.
Luge prévue cet après-midi, mon épouse et moi les surveillerons en bas.
Et donc, les soirées se terminent à 21h30.
Il reste encore 36h à passer, j'espère qu'il n'y aura pas de clash, et aussi... de crise d'épilepsie, car je vois mon épouse de plus en plus fatiguée. Hier c'était limite...
Je me demandais aussi pourquoi leur mère insistait tant à ce sujet, à chaque fois que je l'avais au bout du fil :"tu es sûr que ta femme ne sera pas trop fatiguée ? il ne faut pas hésiter à nous le dire..."
En fait, 9 jours c'est vrai que ça fait beaucoup pour des personnes qui n'ont plus l'habitude des enfants. La prochaine fois - car il y aura une prochaine fois - nous nous limiterons également à 4 jours pleins, jours d'arrivée et de départ exclus.
C'est un truc à savoir, et désormais nous y ferons attention.
Je vous embrasse.
09:41 Publié dans détripage, moi, psy | Lien permanent | Commentaires (4)
10/02/2012
Les deux faces de Patrick Sébastien
J'ai déjà parlé (sur mon ancien site) de Patrick Sébastien.
Un mec que voici quelques années que je n'appréciais pas, pensant comme beaucoup de gens que c'était un gros beauf de droite, imitateur moyen (pour certaines imitations - comme De Gaulle - je lui suis supérieur), un peu Caliméro, dont les spectacles et chansons pour noces et banquets étaient loin de mon univers.
Le petit bonhomme en mousse et autres viens boire un ptit coup à la maison ne sont pas trop ma tasse de thé.
Par curiosité plus qu'autre chose, j'ai quand même, en 2001, regardé son film t'aime, et là je suis tombé sur le cul.
Pour moi, un des meilleurs films des 20 dernières années. Emouvant au possible, on découvre là un Sébastien inattendu, sensible à fleur de peau, profondément humain. Il parle du handicap de façon très pudique et très efficace. On est loin du burlesque de Intouchables. Le contraire de sa facette "télé".
Puis je l'ai lu.
• D'abord Putain d'audience, en 2006. Dialogue imaginaire avec une petite fille qu'il est sur le point d'adopter. Il lui parle de sa vie, de la télé et de ses travers, et surtout n'hésite pas à dire tout haut qui lui a mis des bâtons dans les roues.
Que ce soit à la télé ou sur le plan politique. Personne n'est épargné, de Sarkozy à certaines pratiques des Restos du coeur.
• Puis en 2009 Tu m'appelles en arrivant .
Pas étonnant que son émission la plus célèbre - et qui n'a été jamais été égalée en audimat - s'intitule le grand bluff, car il m'a vraiment bluffé sur ce coup.
D'abord cet autodidace manie la langue française avec du génie. Il trouve des néologismes à la pelle, comme "synchronicité", un mot qui signifie "coïncidence peut-être pas si hasardeuse que ça..."
C'est un dialogue - réel- entre lui et sa mère qui est en train de mourir. Poignant...
On sent que cet homme est une plaie vivante, tiraillé entre la mort de son fils (en 1990, il n'avait que 20 ans) et celle, programmée, de sa mère, les deux seuls êtres - en dehors de sa femme Nathalie - qui furent ses piliers à des périodes différentes de sa vie. Pilier, joli mot pour celui qui fut le président du club de Rugby de Brive, qu'il a emmené vers la victoire en coupe d'Europe en 1996.
• Et enfin, acheté hier, dehors il fait beau hélas. Pas fini, car commencé... à 23h30, et ce n'est qu'à une heure du mat que j'ai dû lâcher prise. Là aussi c'est du beau Sébastien, dans un dialogue à la Don Camillo, sauf que son Dieu à lui n'est pas celui de Fernandel : c'est sa maman.
J'ai emmené mon épouse le voir en 2010 à Lons le Saunier, elle qui encore deux ans avant était une anti-Sébastien primaire !
Certes, je ne suis pas d'accord avec lui sur tout.
Sur sa façon de vivre dans ses jeunes années. Bringueur et trousseur de jupons.
Sur ses convictions politiques. Il a toujours été Chiraquien, y compris dans la période "carnassier" du second Grand Jacques (jusqu'à 2002 en gros).
Sur Internet, dont il partage le très négatif point de vue que Nathalie, qui n'y ira jamais en dehors du travail. Pour Sébastien, certains commentaires de blogs sont dignes de ce qui se passait pendant la France occupée...
Il n'a rien écrit sur Sheila pourtant lol !
Sinon, que de points communs !
• Le prénom, d'abord.
• Celui, commun, des femmes de notre vie (bon, les statistiques jouent pour nous, ce sont largement les plus nombreuses en France).
• Il adorait San-Antonio. Comme moi entre 1966 et 1985. Je les ai tous lus, pour la moitié relus, et pour une bonne partie presque appris par coeur.
• On partage les mêmes opinions sur les injustices et aussi ... Sarkozy. Sa chanson "ah si tu pouvais fermer un peu ta gueule" résume toute la chose.
• Et surtout, surtout, nous avons la même vision du Destin. Que rien, absolument rien, n'arrive par "hasard". Que la vie est jonchée de ces "synchronicités" qui permettent de faire au mieux si on sait les repérer et les comprendre.
Bref, Patrick Sébastien fait partie de mes idoles, même si je sais que cet aveu va me priver de quelques-uns de mes lecteurs. Auxquels je n'en voudrais pas, j'ai arrêté moi-même de lire sur FB une jeune ex-bloggueuse de Psycho avec qui pourtant j'avais eu de beaux échanges, quand j'ai su qu'elle était fan du président sortant...
Voilà, vous en faites ce que vous en voulez, j'espère qu'il n'y aura pas cette fois une secte d'adorateurs de Sébastien qui viendront me dire que tel bouquin est paru en 2006 et pas en 2007 ou l'inverse, ou autres billevesées du même tonneau.
A présent je me méfie !
Je vous embrasse.
16:18 Publié dans ceux que j'aime, Loisirs, Merci, moi, spiritualité | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : patrick sébastien