21/05/2014
tu es assis ?
Je suis en train de lire le livre de Valérie Fignon sur son mari (le dernier grand coureur cycliste Français), et notamment la façon dont on a annoncé à Laurent son cancer, par téléphone.
Si le bonheur c'est simple comme un coup de fil, le malheur encore plus.
Je n'oublierai jamais la façon dont on m'a annoncé la mort de ma maman...
Cadet d'un frère mort peu après la naissance, ma mère m'a couvé jusqu'à mes 15/16 ans. Puis mon père, jaloux, a arrêté ce "couvage" et là je suis devenu livré à moi-même.
Mai 68 m'a plus vu dans les AG et sur les barricades que devant le poste de télé....
Je l'ai dit sur ma dernière note, ado on ne se rend pas bien compte. Mais peu à peu si certes on peut donner naissance à plusieurs enfants (qui peuvent à un moment de leur vie vous renier) on n'a qu'une mère.
Et pendant des années, de février 1984 où elle a eu son premier infarctus, à février 1998, où elle est partie, je n'ai eu que la hantise de ça. Quand je le voyais, je la couvrais de fleurs. Elle ne comprenait pas, moi si.....
Et quoi qu'on pense, je comprends les personnes qui sont dans la même situation.
Pour moi, perdre ma mère, c'était perdre mes repères. N'avoir plus de "référent", à qui on pourrait se confier. D'un coup on sautait une génération....
Bref, la fin du monde, à laquelle j'étais pourtant préparé.
Quand, en mai 1997, alors que je ne pouvais plus rester sous la coupe de mon tortionnaire de Mende, moi je penchais vers des affectations pas trop lointaines et connues (Briançon, Lons le Saunier), ma fille et mon épouse ont préféré Vannes.
Là-bas, bien évidemment la dépression que j'avais (4 ans de persécution, ça vous marque un homme) ne risquait pas de s'envoler et je fus pris en grippe par des collègues obtus et soucieux de leur petit confort.
Moi je me gardai bien de raconter tout ça à la maison, sachant bien la réaction de Madame ("avec toi de toutes façons c'est toujours pareil..) mais le 4 février 1998 à 8h18n je reçus un coup de fil de Madame;
"tu es assis ?
Ta mère est morte!"
Je remercie le témesta, le xanax, le rohypnol et autres synédril qui m'ont permis de ne m'apercevoir que de 50 % de la chose.
Valait mieux, voir le cercueil de sa mère à côté de soi n'est pas chose facile.
Ma fille pleurait sans cesse à gros bouillons, mon épouse paraissait impassible.
Je ne préfère pas trop m'étendre sur le sujet car "Bernardo" le défenseur des filles bafouées veille au grain (quoi que je le plains s'il réagit car là, en ce moment, il trouvera à qui parler....) mais toujours est-il qu'annoncer au téléphone la mort d'une mère ne relève pas de la meilleure des compassions ???
Ce sont des choses -'entre autres - que l'on n'oublie pas....
Je vous embrasse.
00:30 Publié dans détresse, détripage | Lien permanent | Commentaires (4)
17/05/2014
Permissions
Fin 1972 j'avais 21 ans. L'âge où on est blasé de tout, et où on ne se prend pas pour un étron de cheval, surtout, comme c'était mon cas, on est déjà dans le monde du travail.
Avec mes parents, j'avais des rapports plutôt tendus, bien que chacun soit chez soi. Ils m'adoraient, chacun à leur manière, mais j'arrivais toujours à leur trouver des défauts, et parfois on s'accrochait pour des riens, que bien souvent je montais en épingle.
En décembre ce fut l'appel sous les drapeaux. J'en ai déjà parlé dans ces colonnes, mais je découvrais alors la lie de l'être humain. Les brimades que des petits connards, dont on ne pouvait rien tirer dans la vie civile, infligeaient à ceux qui avaient eu la chance d'être plus intelligents (et aussi plus bosseurs) qu'eux étaient incroyablement cruelles. A l'armée de ce temps, la spécialité était de donner des coups de pieds à ceux qui étaient à terre.
"toi, le pleurnichard, tu seras de corvée le week-end prochain au lieu de partir en permission.."
Ce n'était pas à moi que ces propos s'adressaient. Car j'avais 21 ans, j'étais - déjà - très sensible, mais encore costaud - plus comme aujourd'hui, assez usé je dois le dire - , et je peux me vanter de ne leur avoir jamais montré mes larmes.
Mes larmes, c'est en permission qu'elles coulaient. A gros bouillons.
Permission, déjà le mot est évocateur. Tu n'es plus libre, et tu as seulement la permission d'aller chez toi. Mais il te faut vite revenir, et sans une minute de retard...
Et moi, dès la grille de la caserne franchie, j'y pensais à ce retour. J'avais certes, la joie de revoir mon chez moi, mon décor, les miens, mais je savais que ça ne durerait pas. Et il m'arrivait souvent de pleurer dans mon lit.
Ma mère ne me comprenait pas.
"Mon Patounet, écoute, réagis, tu es là, à présent, auprès de nous, profite de cet instant, au lieu de te lamenter, en plus tu nous fais de la peine de te voir comme ça"...
Je me rendais malade au point que j'en suis arrivé à une fois prendre des tranquillisants ! Il me fallait ça comme béquille, ou alors je tombais en grave dépression.
Par "chance", si j'ose dire, mon calvaire avait une durée fixée à l'avance. Et comme tous les bidasses, j'effaçais un à un les jours de la fameuse "quille" à mesure qu'ils passaient.
Nous avions même nos "grades" :
- bleu-bite (pardon mesdames) : encore plus de dix mois à tirer.
- bleu : encore plus de huit.
- pierrot : encore plus de six.
A partir de là, nous étions sur l'autre versant. Nous descendions la pente.
- pour l' "ancien", entre quatre et six mois.
- le "quillard" en avait pour plus de deux mois, et enfin
- le "libérable" avait moins de deux mois à faire.
Mon moral a évolué en fonction de ces grades. Le bleu-bite que je fus était angoissé, le bleu triste, le pierrot nostalgique, l'ancien apaisé, le quillard requinqué et le libérable plein d'espoir.
Quand je fus libéré, ce fut un des plus beaux jours de ma vie. Et la boîte de médicaments alla dans la première corbeille venue.
Et ensuite mes rapports avec mes parents devinrent nettement plus paisibles. J'avais compris la leçon.
Les "vieux c...." disent toujours que le service militaire ça vous fait un homme.
Enormité monstrueuse bien sûr mais avec un fond de vérité. Car après on sait nettement mieux apprécier les choses qu'avant. On se rend vraiment compte de la chance qu'on a, alors que ça paraissait aller tellement de soi ! Que ça semblait si naturel.
Leçon de morale du vieux Cica : quand on est heureux, il faut vivre son bonheur en "direct live". Car après, c'est trop tard. A moins qu'un bon avertissement sans frais vous remette les idées en place !
Je sais de quoi je parle ;)
Je vous embrasse.
20:58 Publié dans détresse | Lien permanent | Commentaires (2)
11/05/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 JUIN 1967
Enfin Jacques Dutronc voit son j'aime les filles arriver sur le podium ! Ma préférée de l'époque, mes rêves d'enfant, après un bref passage en tête se retrouve 4ème. Idem pour Fille Sauvage de Richard Anthony, bref passage aussi.
L'inconnu célèbre du mois se nomme Mr Mirliton. Il préfigure pas mal de chansons à venir comme par exemple in the summertime.
Le tube de l'été, adios amor, se pointe à la 16ème position. J'adorais cette chanson à l'époque, mais avec le recul de mes 63 balais je m'aperçois qu'elle sonne faux. L'héroïne de la chanson avait trouvé le Grand Amour, et ma foi alliance ou pas alliance, elle devait foncer. Il vaut mieux vivre ses rêves que de rêver sa vie, j'ai mis quelques décennies à la comprendre mais là c'est enfin "imprimé" !
SLC a eu tout faux avec les Dalton (sans "s") en tardant à la faire monter. La gaffe sera heureusement réparée les mois suivants.
Dick Rivers - comme Johnny - est en pleine traversée du désert, pas mieux que la 18ème place pour l'histoire d'un homme...
A noter que la superbe chanson j'ai pleuré pour toi (nettement meilleure que la VO) est présente via Natacha Smitkine, et non par Frank Alamo, lui aussi a du mal !
Regardez bien à la 37ème place, l'arrivée d'un certain Herbert Léonard, qui commence une carrière de 25 ans.
En revanche Noël Deschamps jette ses derniers feux, après 3 années où il a figuré parmi les plus grands.
Côté "étranger" Procol Harum confirme. Les Beatles se rattrapent avec leur dernier album avec les numéros 3, 4, 5, et 10 ! Les Bee Gees confirment eux aussi avec leur New York Mining Disaster 1941. Ils ne se doutent pas qu'ils feront une carrière plus longue que celle des Beatles !
A dimanche prochain, j'espère, comme le disait Delahousse du temps de Sarkozy ;)
Je vous embrasse.
22:34 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (5)
04/05/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 MAI 1967
Je m'excuse de cette longue absence mais quelques circonstances assez pénibles ont fait que je n'ai pas pu venir sur mon blog depuis un certain temps.
Je peux me douter de ce que certains peuvent ressentir, je l'ai vécu voilà une cinquantaine d'années quand à l'approche de la fin du mois je regardais longuement les dernières parutions dans mon kiosque à journaux dans l'espoir d'y apercevoir le dernier numéro de Salut les Copains. Et quand je constatais que c'était encore le "vieux" qui était accroché, j'étais alors très déçu.
Mais quelle n'était pas ma joie quand enfin je le voyais, ce tout nouveau numéro !!!
Peut-être suis-je présomptueux mais pour certains de mes lecteurs, c'est sans doute ce qui se passe quand ils vont sur ma page et que rien de nouveau n'y est !
Donc voilà le hit d'il y a 47 ans:
On attendait avec impatience le nouveau 45 tours de Richard Anthony, et il tient ses promesses avec quatre merveilleux morceaux difficiles à départager. C'est finalement Fille Sauvage, adaptation de Ruby Tuesday des Stones qui en est la locomotive, numéro un pendant une semaine, comme le fait remarquer Cédric. Hervé Vilard signe un de ses plus grands succès avec à cloche-pied à cloche coeur, et ma chanson préférée mes rêves d'enfant grimpe encore, atteignant une belle 3ème place (redescendue à la 5 au moment de la parution du hit).
Les auditeurs de SLC hésitaient pas mal avec le dernier disque de Dutronc, et maintenaient leurs préférences d'avril, avec l'idole devant j'aime les filles.
Belle performance de Marie Laforêt, toujours mal classée par SLC, tandis que la chanson-culte de Ferrer le téléfon avait du mal à décoller.
Johnny de plus en plus en rade après le bide de Hey Joe, on sentait qu'il avait besoin d'un second souffle en ce printemps 67, qui lui sera apporté l'automne d'après par..... les Hippies ! Ceux qu'il méprisait dans cheveux longs idées courtes. Dick Rivers aussi avait du mal à recoller au top, avec seulement les n° 19 et 27... France Gall aussi, avait du mal, ainsi que Antoine, dont la période exceptionnelle s'achevait.
Entrée des Dalton, et surtout de je n'aurai pas le temps, qui allait être la chanson de l'année tout en ne dépassant jamais la 14ème place ! 47 ème en mai, 27ème en juin, 24ème en juillet, 20ème en août, 14ème en septembre, 24ème en octobre, 31ème en novembre et 49ème en décembre !!! Au total, 32 semaines dans le hit, chose incroyable pour l'époque.
A propos de "Michel", toujours rien dans le hit à propos de Sardou, qui sortait des disques depuis déjà deux ans, et surtout les Ricains deux mois auparavant...Il devra encore patienter trois bonnes années avant que le magazine le classe dans son palmarès !
Côté étranger, rien à dire, le Président Rosko de RTL ayant convaincu les auditeurs de SLC que Ha Ha said the clown était vraiment le tube du printemps ! Suivent les Turtles, les Four Tops, les Five Americans - que les joueurs de Song Pop connaissent bien ! - Lulu, et les Monkees.
Il faut s'attarder sur le n°7 . Une chanson que Hubert, qui animait le soir dans le vent avait lancée le 12 soit 3 jours avant le classement, tant il avait adoré la puissance de l'orgue autour de la superbe voix de Gary Brooker, l'interprète. Tout de suite, les auditeurs ont adhéré, et en 3 jours A whiter shade of Pale se retrouvera n°7 chez SLC, puis n°1 la semaine d'après. Ce ne sera que bien bien plus tard que les américains la découvriront, alors que les anglais la bouderont (j'écoutais religieusement pick of the pops, le hit de la BBC, à l'époque) encore pas mal de temps...
On revient au hit, et toujours pas de Beatles , les Stones rétrogradant à la 8ème place. Puis Smoke à la 9ème (My Friend Jacky "cheveux longs" comme aimait à dire Rosko).
Ah les voilà les Beatles, à la 10 ème place, pas brillant.... et Jimi Hendrix seulement à la 11ème (SLC zappera complètement son début de carrière).
A bientôt pour juin 67 (je n'ose plus mettre de date !!!)
Je vous embrasse.
16:59 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (22)
10/04/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 AVRIL 1967
Le retour d'un certain harcèlement téléphonique - peut-être dû à ma dernière note ? - m'a fait du coup passer la date.
Voilà donc, avec retard, le hit d'avril 1967.
On remarquera que Johnny était de plus en plus en perte de vitesse, n'arrivant pas à hisser son Hey Joe en tête. Troisième fois que cela se produit après mes yeux sont fous et mon anneau d'or, pourtant deux très belles chansons (ce qui n'est pas le cas de Hey Joe).
Pour Cloclo les auditeurs hésitaient entre qu'est-ce que tu deviens et tout le monde a besoin d'amour. Qui l'emportera ???
Eric Charden signe là un de des plus gros succès, avant le mégatube qui allait le révéler 6 mois plus tard...
Monty 9ème, avec ma chanson préférée, car elle me collait, à ce moment précis, totalement à la peau. Je n'avais que 16 ans mais je venais chercher - à Toulon.... ! - les rêves du garçonnet de 12. Et depuis je n'ai jamais, jamais, arrêté...
Mitchell 10 ème avec une chanson qui me colle à la peau actuellement ! Ecrite pour moi on dirait ! Non je ne me retournerai pas....
Souvent, en écoutant L'idole de Dutronc, je me suis revu au boulot à Vannes, parmi mes "chers" collègues, qui pratiquaient mieux la torture chinoise que leur vrai métier lol !
France Gall commençait à payer ses "sucettes" en entamant une traversée du désert qui allait durer huit ans :(
Enfin on notera à la 50 ème place l'arrivée des petits boudins de Dominique Walter, Robert Farel n'a donc rien inventé 20 ans après !
Côté étranger, visiblement SLC n'avait pas bien estimé le phénomène Hey Joe ! deux fois 10ème et bye bye ! Alors qu'il passait en boucle sr la concurrence, celle du "Président Rosko" !! Certes, ils avaient classé Purple Haze, mais cela ne signifiait rien....
Enfin apparition de Giorgio (Moroder) dont on allait entendre beaucoup parler à l'avenir.
A dimanche prochain (promis) pour le 15 mai.
14:42 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (7)
02/04/2014
Toulon, mon port d'attache
J'ai découvert Toulon en 1960. J'avais neuf ans, et je venais de passer deux semaines tumultueuses à Marseille. J'adorais la ville de Pagnol, mais pas du tout l'ambiance familiale qui y régnait, à savoir des disputes continuelles entre mon père et son frère, des moqueries continuelles de la part de mes cousins germains ("parisien tête de chien" en tête)
Que je n'ai jamais revus depuis.
A Toulon, je retrouvais une autre famille, celle de ma mère, où les gens s'entendaient mieux. Son frère, sa soeur, mon autre cousin germain, Robert, qui allait jouer un grand rôle au coucher de soleil de ma vie.
Nous étions basés à Dardennes, village (il l'est toujours) à quelques kilomètres de la grande ville, enserré de montagnes. Une semaine inoubliable....
Toulon, 1963.
J'ai raconté cette histoire dans une de mes premières notes, Marité ma soeur volée, mais là encore, au milieu des figuiers et des oliviers, même si mes parents me manquaient, j'y ai passé parmi les heures les plus douces de ma vie.
http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/08/19/marite-ma-soeur-volee-1963.html
Toulon, 1967.
Je venais d'entrer à Louis-Le-Grand, et j'étais alors en pleine dépression. J'avais perdu tous mes amis, et de plus la façon d'étudier n'était pas la même. LLG était une passerelle pour les Grandes Ecoles, et les "cartes scolaires" dont je faisais partie étaient traitées comme des chiens.
De plus mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des vacances, et c'est le frère de ma mère, Tonton Lucien, qui m'hébergea pendant 10 jours, à Siblas, rue.... Louis Le Grand !!!
Là-bas je me requinquai, tout en me rendant, tous les matins, à l'endroit où quatre ans auparavant j'avais eu un choc avec une petite fille, qui a donc de fortes chances d'avoir été ma soeur.
Toulon, 1973.
J'accomplissais mon service militaire, et je ne disposais que d'une permission de 36 heures. Basé à Istres, je n'aurais pas pu aller chez mes parents dans les Cévennes, et c'est là-bas que je me rendis, toujours à la même adresse.
Toulon, 1977/79
Avec ma première (jeune) épouse, nous habitions près de Grenoble, dans un endroit justement nommé "les terres froides". Et durant trois années, tous les 15 jours, nous irons en week-end là-bas, dans cette ville où l'hiver n'existe pas, pour nous ressourcer. En 1978 et 1979 nous irons même passer une semaine complète chez des cousins germains à ma mère.
Toulon, 1978
Je travaillais à l'époque à l'aéroport de Grenoble, et toutes les nuits un avion allait livrer le Dauphiné libéré à Toulon. En guise de "compensation" (on avait droit à deux heures trente de repos entre 2h15 et 4h45) il amenait tous ceux qui le désiraient sr le siège du copilote.
Un jour d'août je tentai l'expérience, alors que ma mère était chez sa soeur. La nuit fut courte car décollage à 3h, mais étoilée.
Comme aurait pu le chanter Nougaro, dès le décollage, je sentis le choc ! Car une fois passée la barrière du Vercors, dès 5000 m d'altitude, je vis un chapelet de villes devant moi : Valence sur ma droite, Gap devant, puis Avignon, Marseille, et Nîmes devant moi. Puis ce fut la descente, alors que l'aube arrivait, et avec, la mer immense, la Corse se détachant nettement sur la gauche.
Atterrissage à Hyères, puis le bus m'emmena à Toulon, où je retrouvai mes parents.
Après un somme assez court, je retrouvai ma ville fétiche avec des palmiers et son animation si particulière... Mon plus grand plaisir était de me balader sur le port, à écouter les mâts des voiliers s'entrechoquer quand le mistral soufflait. A présent c'est ma musique quotidienne !!
Toulon, décembre 1980
Voilà déjà un an que je me suis fait plaquer par ma première épouse. Et je redoute le réveillon, qui cette année-là ne sera pas pour moi comme les autres.
Mais ce réveillon-là, j'aurai la chance de le passer à Toulon, en famille. Et je ferai même un film (que je possède toujours, converti en VHS C puis en format .avi) sur ce repas. Le passage à 1981 se fera en douceur, même si 1981 - sauf pour la politique - sera une des pires années de mon existence !
Toulon, juin 1981
Au mois de mai, j'avais eu une grosse déception sentimentale avec une jeune voisine qui visiblement s'était servie de moi comme appât pour faire revenir son mari. 3 semaines de frénésie sexuelle, m'étant juste remis d'un divorce un an auparavant. Je campais alors sur mon lieu de travail, ne voulant plus aller chez moi. C'est ma mère qui, avec l'accord de ses deux soeurs, m'avait proposé d'aller passer 3 jours là-bas. Je sortais de 48 h de boulot non stop et après 10 heures de train et deux pertes de connaissance que je rejoignai Siblas. Pas moyen de retrouver le sommeil durant la première nuit, mais dès que je commençai enfin à fermer l'oeil, je dormis 24 h d'affilée ! Quand je repartis je fs requinqué et d'attaque pour affronter la voisine et son salaud de mari.
Toulon, septembre 1981
Juste après cet épisode, très affaibli (je n'avais rien mangé d'une semaine et pesais 48 kilos) je chopai la tuberculose en allant voir Michel Rocard au milieu des tubards qui toussaient à qui mieux mieux.
Suivirent 11 semaines d'hôpital, entre Montpellier, Gap et Marseille.
Ma convalescence, je la passerai à Toulon.
Toulon, février 1984
Il était vers les 16 h, je reçois un coup de fil de mon père : ma mère de 72 ans, victime d'un infarctus massif, est entre la vie et la mort à Montpellier. Je suis à Embrun, il y a 80 cm de neige, le vent souffle à 90 km/h, les routes sont impraticables, ne me reste que le train. Départ 17h22, arrivée Marseille 21h04, départ 21h14, arrivée Montpellier 23h30. Mais avec le blizzard, le train n'avance pas et l'arrivée à Marseille se fait une heure après. Pas question d'appeler la famille de mon père, ce sera la soeur de ma mère qui nous hébergera chez elle, dans le quartier de Claret, en attendant le train de 6h35 qui nous amènera à Montpellier à 9h, où je verrai ma mère sauvée.
Toulon, octobre 1994
Je commence à tomber en grave dépression, pris en étau entre une persécution continue par un petit chef de bureau, une épouse en train de me mener la vie dure et une histoire d'amour extra-conjugale impossible.
C'est à Toulon que je me ressourcerai une fois de plus, chez mon cousin germain Robert qui entretemps a racheté le logement de la tante à Claret.
Hélas ça ne durera pas longtemps....
Toulon, mars 1999
La soeur de ma mère venant de mourir, il fallait que j'aille là-bas pour l'ouverture du testament.
Nous quittâmes un Morbihan gris et froid, avec des flaques d'eau en guise de jardin pour y trouver le printemps, voire un avant-goût d'été.
Je me souviens avoir dit "nous ne resterons pas à Vannes...."
Toulon, novembre 2001
Comme il fallait le prévoir, l'histoire d'amour s'est effectivement révélée impossible (très logique en y repensant par la suite, car pour aimer il faut être deux, et à partir d'un certain moment j'étais seul...) et ayant arrêté les antidépresseurs qui me bouffaient, j'étais devenu maniaco, la nostalgie que j'avais eu pour mon histoire d'amour impossible étant une des composantes de cette maladie.
C'est encore une fois chez mon cousin germain que j'ai pu trouver le réconfort que je n'avais pas chez moi, loin de là.....
Toulon, février 2002
Mon père était à la dérive depuis la mort de ma mère en 1998, et visiblement il ne pouvait pas vivre seul. J'avais essayé de le faire venir en Bretagne pour ses derniers jours, mais Chère et Tendre ne le voulait pas. Alors que j'étais prêt à accepter son père, qui pour la même raison, était aussi à la dérive.
Je cherchais partout des solutions, frappais à la porte de toutes les assistantes sociales que je pouvais trouver, et chez moi, et chez lui, mais on me fermait la porte au nez. J'essayais alors son (notre, puisque je l'avais connu en 1972) médecin traitant, mais le Docteur Philippe Metge me claqua lui aussi la porte au nez !
J'appelais Robert à la rescousse, qui vint tout de suite, essayant lui aussi d'ouvrir les fameuses portes, mais avec le même résultat :(
C'est avec lui que je repartis pour passer quelques jours à Toulon, ce qui me fit extrêmement de bien.
Toulon, mai /juin 2004
Rechute de la maniaco suite à l'annonce par ma fille de s'envoler à 700 km et durant ces deux mois, j'irai par deux fois à Toulon pour prendre du recul...
Et ainsi de suite !
Depuis j'y suis retourné avec ma fille en février 2005 et je retourne là-bas tous les ans pour fleurir la tombe de mes parents à Hyères.
Et c'est désormais là que j'habite.
Plus besoin, car je m'y suis installé, à la suite de péripéties que je vous raconterai plus tard
Je vous embrasse.
15:43 Publié dans beaux moments, ceux que j'aime, détripage, Marie | Lien permanent | Commentaires (11)
30/03/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 MARS 1967
Adamo est le grand gagnant de ce hit, avec le n°1 et le n°4. Consécration pour Annie Philippe, qui n'avait jamais dépassé la 19ème place, tant avec j'ai tant de peine en 1965 qu'avec ticket de quai en 1966. Mieux : elle classe une seconde chanson, assez loin dans le hit il est vrai. Arrivée de l'étoile filante Jacqueline Taieb à la 8ème place. Antoine fait un beau doublé en classant dans le top 10 sa - pour moi - plus belle chanson juste quelques flocons qui tombent.
Richard Anthony sort enfin son 45 tours, dont 3 chansons seront classées. Belle performance de Stone, 13ème position. Joe Dassin finit sa traversée du désert, juste avant la sortie des Dalton.
Côté étranger, carton plein pour les Beatles, avec les deux premières. Incroyable, Hey Joe stagne à la 10ème place !!! Avant de s'envoler... Arrivée des smoke, my friend Jack, la préférée du Président Rosko dont j'écoutais régulièrement le Minimax à l'époque;)
A dimanche prochain pour avril (dans tous les cas de figure).
19:52 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (9)
23/03/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 FEVRIER 1967
Adamo fait 1, 5 et 23 avec des chansons d'un même disque, bravo Salvatore :)
Cloclo fait son beurre, en classant 2ème la face B de j'attendrai. Fugain confirme, avec une belle 4ème place pour son second disque.
Arrivée d'une étoile filante (on allait beaucoup en voir en cette année 67) en 7ème position : Cléo. Idem pour Sullivan (rien à voir avec Art qui cartonnera 6 ans plus tard) avant l'arrivée de Jacqueline Taieb le mois suivant.
Antoine se classe bien avec sa cannelle, ce qui prouvait qu'il pouvait survivre à ses élucubrations. Mais je retiens ce qui est pour moi sa plus belle chanson, juste quelques flocons qui tombent, chanson représentative de la crainte de la guerre atomique qui régnait dans ces années-là (Baby Pop de France Gall ou ce monde absurde de Cloclo en sont de beaux exemples)
Lucky Blondo, une des grandes vedettes du début de la décennie, plonge peu à peu, avec seulement une 23ème place. Qui se souvient qu'il vendait plus de disques que Johnny à une époque ?
SLC ne savait pas quoi faire avec des chanteuses comme Marie Laforêt (comme Aznavour ou Nougaro d'ailleurs) et n'a classé Manchester et Liverpool que dans la dernière colonne du hit :( Mieux eut valu s'abstenir, je crois.
Côté étranger, enfin les Beatles reviennent à leur place. Quoique la face B strawberry fields for ever soit encore dans les limbes du hit. Mais ça ne durera pas...
Et l'on voit apparaître timidement, à la 10ème place du hit, Hey Joe, qui marquera la décennie.
A dimanche prochain pour mars 67.
15:20 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (10)
16/03/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 JANVIER 1967
Johnny reprend sa place, tandis qu' Adamo arrive en trombe avec son énorme tube Inch'allah. Petite anecdote Cica : Une certaine frange de la communauté musulmane prétendra des années après qu' Adamo avait écrit sa chanson-hommage à Israël lors de la guerre des 6 jours. Guerre qui éclatera....en juin !!!! Superbe prémonition...
Fugain commence à accéder aux places d'honneur, juste avant je n'aurai pas le temps qui restera classé plus de 30 semaines.
"Arrivée" de Sur le banc 21 en 17ème place, SLC ayant oublié qu'elle était déjà là le mois précédent, sans son "21" !!!
Côté étranger, les Beatles ont disparu ! Grosse traversée du désert (du moins en France) pour eux, il était vraiment temps que le sergent Poivre arrive.
En tête les easy beats, suivis des Animals et de Herman's Hermits, qui auraient mérité la première place, no milk today étant diffusé en boucle sur toutes les radios.
A dimanche prochain pour février 67.
20:46 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (16)
09/03/2014
HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 DECEMBRE 1966
Dutronc signe son premier numéro un avec les playboys, qui ne sera pas le dernier !
Sinon, SLC avait toujours la manie d'abréger les titres : Sur le banc de Cloclo a perdu son 21, et Via lucifer de Dick Rivers son via ....
Cloclo classe trois chansons dans le hit, notamment Winchester Cathedral, qui n'était pas pourtant pas présente dans la première mouture (rare) du disque, la chanson j'travaille à l'usine ayant été supprimée à la suite d'une plainte de la CGT !!!
Côté étranger, les Beatles sont à la traîne à la 13ème place, derrière les Beach Boys qui obtiennent la couronne, suivis du Spencer Davis Group et de Donovan. Arrivée des VIP' s (ex spooky tooth), d'Otis redding et des Easy Beats.
A dimanche prochain pour janvier 67 :)
PS : Suite à un épisode navrant, le côté "intimiste" de mon blog s'arrête désormais, celui-ci devenant uniquement réservé à la chanson. Je ne souhaite pas de commentaire sur cette décision qui est pour moi préférable et irrévocable.
19:54 Publié dans Cica-chansons, Hit-parades SLC, Musique | Lien permanent | Commentaires (5)