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07/12/2017

Les 50 interprètes des années 63 à 74 selon SLC : Johnny HALLYDAY II

LE KING (1963/1965)

(note d'avril 2011)

Le 29 juin 1963 il sort un disque qui fera un triplé : Da dou ron ron tube de l'été numéro 1 en juillet août septembre, Comme une ombre sur moi 5ème en juillet, douces filles de 16 ans 8ème en octobre.

Le 10 octobre, il sort les chansons de son film d'où viens-tu Johnny. Qui fera un malheur, les 4 chansons seront classées ! Et là, on voit que le public ne suit pas ce qu'on essaie de lui imposer. La "locomotive", générique du film, Pour moi la vie va commencer ne dépassera pas la 3ème place en novembre et décembre. C'est ma guitare qui touchera le jackpot, 1ère dès octobre, 2ème en novembre, 4ème en décembre. A plein coeur est 14ème en novembre, Rien n'a changé 16ème en décembre. Bravo !

On ne s'étonnera bien sûr pas que notre Johnny soit à la tête de nos interprètes pour l'année 1963, devançant quand même de justesse Claude François (11 chansons classées chacun).

Il continue par un autre "carré" avec le disque qui sort le 15 janvier 64.
Le numéro un sera pour excuse-moi partenaire, aux paroles très macho ("excuse-moi partenaire de te parler comme ça, mais c'est avec ma fille que tu danses là...) 1er en février et mars.  Quand je l'ai vue devant moi - première adaptation des Beatles par Johnny - 4ème en mars. Tu n'as rien de tout ça (là il puise chez Elvis Presley, son tube de l'époque) 6ème en février, et J'abandonne mes amours 11ème en mars. Re-bravo !

Mais ensuite, ce sera une autre paire de manches car à partir d'avril, et jusqu'en septembre 65, vont suivre 18 mois de service militaire. Ce service qui a été fatal à de nombreuses vedettes, dont Danyel Gérard ou Frank Alamo, le sera-t'il pour Johnny ?
Non. Mais ce sera juste....

Ca commence pourtant plutôt bien. Triplé pour son premier disque de bidasse, le 10 avril. Dis-lui que j'en rêve est premier en mai et juin. Les guitares jouent 4ème en avril, Je t'écris souvent 7ème en mai.

Son second disque-bidasse, sorti le 17 juin, marchera également très bien.
Le numéro un (parce que, forcément, il y en a désormais un dans chaque disque) sera les mauvais garçons, tube de l'été, 1er en juillet-août. Devant... Johnny lui-même, second tube de l'été avec Pour moi tu es la seule, 3ème en juillet, 2e en août et 3e en septembre !

Le disque qui sortira le 24 octobre, marquera le premier tournant de carrière.
18 semaines dans les 10 premiers, jusqu'au 15 février, numéro 1 bien sûr en octobre et en novembre, j'ai nommé le Pénitencier. Sur le même disque on trouvera toujours plus loin, qui sera piqué par sa fiancée Sylvie (Gonna cry) et qui du coup ne fera que 10ème.

Pour cette année 64, Johnny est toujours le meilleur, avec 13 chansons classées. Ce sera sa meilleure année, et il creuse l'écart avec ses poursuivants. C'est sa fiancée qui est derrière avec 13 chansons classées.

Un pacte a été passé avec l'armée : on lui laisse plus temps libre qu'aux autres, mais en échange, il devra "représenter" le contingent. On le verra du coup en uniforme sur presque toutes ses pochettes, et celle du 20 janvier 65 ne me démentira pas. Johnny lui dit adieu arrive 2ème mi-février, et sera numéro 1 en mars et avril. Maudite rivière sera 4ème en février et mars, un ami ça n'a pas de prix 6ème en mars. Mars 65 qui voit donc dans les 6 premiers 3 chansons de Johnny, comme 2 ans auparavant.

Toujours en uniforme mais avec sa guitare sur la pochette du disque suivant, on voit que Johnny avait quelques "entrées" à l'armée. Quand je pense qu'un copain à moi s'était pris 2 jours de trou pour avoir "osé", 18 ans plus tard, avoir joué de l'harmonica...
Enfin bref, quand revient la nuit sort le 14 mai 1965, et arrive, bien sûr, numéro 1 ! Ce sera en juin et juillet. Les monts près du ciel seront 13èmes en juillet. Pour moi - et Chris me comprendra - une de mes chansons préférées.

Quand Mes yeux sont fous sort le 21 juillet, Johnny n'a plus que deux mois et demie à faire. Il était grand temps car en cet été 65 sont arrivés des gens comme Adamo, Christophe, Hervé Vilard. Se sont confirmés des gens comme Hugues Aufray ou Ronnie Bird. Et pendant ce temps-là, les autres sont toujours là, si bien que pour la première fois depuis 1961, Johnny n'est plus premier.  Alors que le disque est magnifique. Mes yeux sont fous se hissera péniblement à la troisième place en octobre, reviens donc chez nous sera 8ème en septembre.

Johnny est libéré fin septembre, et sort son premier disque de nouveau "civil" le 22 octobre.
Là non plus, pas de numéro un.... Pourtant, mon anneau d'or méritait mieux qu'une furtive seconde place fin décembre. Ce même mois ne joue pas ce jeu-là sera 14ème.

Pour l'année 65, Johnny se maintient au sommet des interprètes avec 11 titres classés, mais de justesse derrière son vieux copain d'enfance Eddy Mitchell.

Mais quand même, à examiner de près le hit-parade de Salut les Copains de janvier 63 à décembre 65, soit 36 mois, Johnny occupera la première place 21 fois ! Suivront Sylvie Vartan et Claude François (4 fois) Adamo (3 fois), Richard Anthony, France Gall, Frank Alamo et Dick Rivers, 1 fois chacun.

Y a pas photo !

(à suivre)

06/12/2017

Les 50 interprètes des années 63 à 74 selon SLC : Johnny HALLYDAY - I

cette note date d'avril 2011, je la remets en ligne suite au décès de Johnny. Les autres suivront au fil des jours. Les premiers commentaires sont d'époque.
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I : la période pré-SLC (1960/1962)


AVANT-PROPOS.

Un monceau d'ouvrages a été élaboré sur Johnny. Moi-même, voilà six ans, à mes débuts dans les blogs, j'y avais succombé : http://cicatrice.blogs.psychologies.com/cicatrice/2005/05/johnny.html

Aussi, dans cette série, je ne traiterai que de la partie hit-parade le concernant. Aucune allusion à ses amours, à ses amis, à ses emmerdes, à sa santé, rien. Que des chiffres.

Quelques sites du net m'ont aidé en-dehors de la partie "SLC" (1963/1974), et du top 50 (1984 à aujourd'hui).

Donc, ce dimanche, la période de ses débuts, qui est une inconnue pour ses plus jeunes fans, lesquels pensent souvent que Retiens la nuit est un de ses premiers disques alors que c'est le 15ème...

C'est le 14 mars 1960 qu'il sort son premier 45 tours chez Vogue, T'aimer follement/laisse les filles. Aucune des chansons ne sera classée.

Le 3 juin, c'est souvenirs souvenirs. La destinée de cette chanson sera étrange. Entrée dans le hit seulement en octobre, elle n'arrivera pas dans les 10 premières (seulement 11ème en décembre), mais aura en revanche une grande longévité, puisqu'elle restera jusqu'en mai 61 dans les tablettes.

Troisième disque : Itsi bitsi petit bikini le 11 octobre. Hélas pour lui, c'est la version de Dalida qui sera classée. A l'époque, une chanson était "partagée" par plusieurs vedettes.

Quatrième disque, et c'est sur ce disque-là que je l'ai entendu pour la première fois (j'avais 9 ans) : Kiliwatch, sorti le 24 novembre 1960. Il arrivera dans le hit en février seulement, et culminera à la 7ème place en mars, ne sortant du hit qu'à l'été.

Deux 45 tours sortent ensemble en janvier 61 : Tu parles trop et Nous les gars nous les filles.
Là, ce sont les chaussettes noires d'Eddy Mitchell qui auront du succès avec tu parles trop.

Et Nous les gars nous les filles ne sera pas classé.

Ni le disque suivant, qui sort le 1er mars 61 : 24.000 baisers. Là c'est Dalida qui empoche la mise !

Idem pour les suivants, Tutti Frutti, A New Orleans, une nouvelle reprise de laisse les filles et bien trop timide.

On le voit, les débuts de Johnny sont assez laborieux. Onze 45 tours qui n'ont fait que de la figuration...

C'est peut-être l'avis de la maison de disques Vogue, qui arrête le contrat avec lui, il enregistrera désormais chez Philips.

Sous ce nouveau label, il débute en octobre par la paire Tu peux la prendre/Viens danser le twist, deux disques sortis le 20 septembre 1961.
Tu peux la prendre sera classée jusqu'en février 62, mais ne dépassera pas la 14ème place.

Viens danser le twist en revanche sera son premier tube. Entré en novembre, il est numéro 1 en décembre.

Balayé par le disque suivant de... Johnny, pas encore sorti (ce sera le 2 février) mais écouté partout  Retiens la nuit. Numéro 1 d'entrée, pendant 21 semaines consécutives, jusqu'en juin !!!

Là Johnny frappe un coup énorme, et à partir de ce moment les projecteurs vont se braquer sur lui. Mais n'anticipons pas. Car avant retiens la nuit, il avait sorti le 1er décembre 61 Si tu me téléphones, qui ne fera, en mars 62 qu'une brève incursion dans les hits.

En mars justement alors que retiens la nuit est toujours en tête, il se fait plaisir avec un disque totalement en anglais, Johnny à New-York, avant de faire un disque/doublé le 16 mai (Retiens la nuit règnant toujours....) Dans un jardin d'amour (3ème de juin à septembre) / Serre la main d'un fou (11ème en décembre).

Le 27 juin 62 carrément un triplé : Madison twist (8ème en octobre) Pas cette chanson (3ème en novembre) Hey baby (13ème en décembre).

Puis le 20 octobre  l'Idole des jeunes, qui n'arrivera bizarrement qu'à la seconde place. Et oui... Si je n'avais pas compulsé les hits de l'époque je ne l'aurais pas cru, je pensais que non seulement elle avait été numéro un, mais eu moins plusieurs semaines.

1963. Le 16 janvier c'est la bagarre, qui arrivera 4ème.
Et le 1er mars  tes tendres années/elle est terrible. Classés tous les deux.

Désormais, Johnny est au hit-parade bien avant que ses disques ne sortent ! Les bras en croix est numéro un dès avril, mais il ne sortira que le 11 mai, avec Quand un air vous possède, qui sera 9ème.

Le premier hit véritable de SLC sort en avril 63 et voit Johnny maître du hit : 4 chansons dans les 6 premières !

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La France a désormais elle aussi son "King".

 

(suite demain) 

 

24/03/2016

ROBERT

DSCN1186.JPGRobert est, était plutôt un de mes deux seuls cousins germains. Agé de 13 ans de plus que moi, il m'a accompagné tout au long de ma vie.
La toute première fois que je l'ai vu (du moins que je m'en souvienne), c'était en juillet 1959, à Egletons (Corrèze) où il faisait son voyage de noces en vespa! En cela je l'imiterai 15 années plus tard, mais en solex. Il m'avait pris sur le tansad, et j'ai eu une des plus grosses frayeurs de ma vie lorsqu'il taquinait le 80 ! Bien qu'à ses dires il était à 40...
Ainsi il a connu le 13m2 sans eau ni toilettes où on s'est entassés à trois jusqu'à mes onze ans.
Celui, un peu amélioré de 29m2 où nous avions certes l'eau, mais toujours pas de WC.
Chez lui, je me souviens de lui comme d'un jeune officier, à Brest, dans les années 60. J'étais ébloui par le fait que, dès qu'on passait une barrière, on le saluait comme un général. Alors qu'il n'était que lieutenant.
Je m'étais lié avec ses enfants, mais je me souviens de son épouse qui me regardait toujours de travers dès que j'approchais l'une des deux filles.  Chez eux, c'était disputes continuelles, car ce que je vivais chez moi, c'était kif kif bourricot. J'en arrivais à me demander s'il y avait des couples qui s'entendent "vraiment" !!!

Puis on s'est perdus de vue, problèmes de "grandes personnes".... Où les enfants trinquaient !

Il a fallu attendre 1973 pour que je revoie Robert et toute sa petite famille, alors que j'étais militaire. Là, au Vigan, dans les Cévennes, nous avons passé trois jours magnifiques.

Je l'ai revu ensuite à Paris, où il était muté lors de mes stages professionnels. Je me sentais seul dans cette capitale d'où j'étais enfin parti, et j'appréciais les repas en famille au Kremlin Bicêtre. Bien que ces repas étaient de plus en plus ponctués de disputes.
Et ce qui devait arriver arriva, le divorce.

Mon cousin germain fera tout dans l'ordre, à tel point que - pourtant alors commandant - il devra vivre dans un Algeco pour pouvoir payer toutes les pensions qu'il devait à femme et enfants.

En 1987 il retrouva le sourire, avec l'arrivée d'une nouvelle femme dans sa vie. J'allai les voir - par surprise - en février 88 et j'avoue que je n'avais jamais encore vu mon cousin dans cet état de bonheur....

Mais pour moi les choses allaient se gâter, et, alors en poste à Mende, après une période où j'avais assuré les fonctions de directeur, j'avais demandé un chef administratif pour me soulager (je faisais alors 70 heures par semaine), le directeur en question s'est trouvé être une pourriture totale. Dés 1994 je tombai en dépression, qui allait se poursuivre sous diverses formes jusqu'en 2005 !

Mais pendant cette période, alors que mon entourage était plutôt honteux de moi, lui saura toujours trouver les mots pour me consoler. Entre 2000 et 2004, il me recevra - et sa gentille épouse Francine que je n'oublie bien sûr pas - au moins quinze fois.
Mieux : alors que j'essayais de faire sortir mon père de son logement insalubre au Vigan, et que je me heurtais au mur administratif et à son "cher médecin traitant" - qui avait été aussi le mien dans les années 70 et qui avait pris la douce habitude de me raccrocher au nez dès qu'il ne savait plus quoi dire - , est venu de Toulon m'épauler sans que je lui demande. Et m'a ensuite ramené chez lui. C'était en janvier 2002, je m'en souviens très bien.
Quand mon père est mort, en 2006, il est bien évidemment venu à l'enterrement, faisant l'aller et retour exprès dans la journée.

Plus tard, je l'ai revu à une fréquence moins élevée, mais quand même au moins deux fois par an. Parfois j'arrivais à l'improviste, et quand je lui disais que j'étais à l'hôtel, il m'engueulait, et la nuit d'après l'hôtel était décommandé !

En mars 2012 j'avais prévu de ne venir passer que trois jours, mais l'accueil fut si chaleureux que j'ai dû faire changer mes billets et revenir en TER (700 km !) afin de prolonger mon séjour...

Et puis, et puis....
Quelque chose qui ne s'oublie pas.

Quand je me suis résolu à partir de mon village Jurassien, il ne s'est pas - à l'inverse de la majorité de ma famille - posé en juge mais m'a accueilli les bras ouverts avec son épouse. Il avait pourtant 77 ans, aurait pu se la jouer "pères indignés" , mais non. Il a alors agi comme toujours, en Grand Frère que je n'avais pas connu. Comme je pense que pour lui j'étais le petit frère qu'il n'a jamais eu.

Il est mort hier matin.

Je redoutais ce jour, comme celui de la mort de mes parents et je suis triste, mais vraiment vraiment triste.

Je vous embrasse.

PS: sur la photographie, il allait sur ses 69 ans !

03/01/2016

MICHEL DELPECH

 

Michel Delpech fait (faisait, dur à écrire à l'imparfait désormais) partie des "grands". Ils n'étaient en effet  qu'une poignée à sortir encore des disques - et qui marchent - à la fois dans les années 60 et les années 2000. Je ne vois que Johnny, Eddy Mitchell, Adamo, Hugues Aufray, Julien Clerc, Michel Sardou, et Delpech bien sûr. 8 qui ont résisté, sur 50...c'est à la fois très peu et pas mal. Pas mal de se permettre de couvrir 5 décennies.

Pourtant Delpech démarre mal.

En 1963, premier disque Anatole : un bide. Viré par sa maison de disques, Vogue.

En 1964, deuxième disque Elle se moque de toi. Un bide.

En juin 1965, troisième disque, avec Chantal Goya, Clopain-Clopant. Bide.

En septembre il signe son 4ème disque Chez Laurette, succès d'estime, sans plus. Il n'a pas été plus loin que la 20ème place des ventes de disques en octobre, et rien du tout chez SLC.

Et oui ! Chez Laurette devra attendre que son chanteur ait obtenu une certaine notoriété pour être passée dans toutes les radios. Mais en cet automne 1965, c'est le bide, aucun doute là-dessus, j'étais à l'affût de tout ce qui se passait à cette époque, je tenais même des cahiers, je repérais la moindre chanson de seconde zone, mais je n'ai jamais entendu chez Laurette sur SLC.

Il faudra attendre décembre 65 et son 5ème disque, plus de bac, pour qu'enfin ça commence à frémir. Oh bien sûr pas de classement dans les hits, mais quelques passages radio.

66 commence avec un autre bide, Marie-toi Marie-Jo, sorti en mars. Mais Michel Delpech ne se décourage pas, et sort au printemps Inventaire 66, sorte de résumé de l'année. On l'entendra tout l'été, et même s'il ne fera pas mieux qu'une 10 ème place à SLC - la référence à l'époque- , Delpech était alors lancé. Et on attend "son second disque", qui sera en fait... le 8ème !
Je me sens tout petit sera 20ème, et on entend encore le restaurant chinois dans certaines radios "nostalgiques."

Cette année 66 l'aura fait sortir du bois, mais il est encore loin de faire partie des chanteurs les plus connus.

Pas mieux pour 67, avec Tête de Turc qui sera tout juste 38ème en février.

Festival le vre, Barclay qui a viré Sardou l'accueille.
Mais la gloire n'arrive pas pour autant. Succès d'estime pour Il faut regarder les étoiles, sortie en mai, idem pour Qu'est-ce qui m'arrive sortie en décembre.

Les petits cailloux blancss, sortis en mars 68 sont dans quand même le hit en mai. 20èmes, juste juste...
Poupée cassée sortie en octobre sera à peine dans l'antichambre du hit-parade en février et mars 69.
Enfin Il y a des jours où on ferait mieux de rester au lit, sortie en décembre, sera elle aussi dans "l'antichambre" (34ème en avril 69).

Echec encore de son dernier 45 tours EP en juin 69, Quand la pluie tombe en été.

Delpech qui se souvient sans doute de son premier tube, qui était en fait une "chanson-reportage". Il va alors faire de même en octobre avec Wight is Wight. Et là c'est le jackpot ! 16 semaines dans le hit, et il arrive enfin sur le podium.
Mais 69 ne le verra toujours pas dans le "gratin" des interprètes.

70 oui. Où il place je suis pour à la 10ème position en juin.
Et c'est là que Chez Laurette va ressortir en single, chanson que beaucoup découvriront alors. Dont bibi...

Quoi qu'aient pu en dire MM Lecoeuvre et Jouffra dans certains médias, à chaud.

Sa plus belle chanson, il la sort à l'automne 70. Période où je suis très mal dans ma peau à la suite d'un immense chagrin d'amour, et qui me fait apprécier le négro-spiritual un coup de pied dans la montagne.
Chanson qui explique qu'il ne faut pas toucher à l'ordre établi si on tient à sa peau. C'est du reste la chanson de Delpech que je passerai le plus en tant qu'animateur. Environ 30 fois... Sur 15 ans, mais 30 fois quand même.
C'est un tube aussi, classée 14 semaines, 6ème en février 1971.

Et enfin, Michel Delpech entre dans le "gratin", il se classe 19ème interprète chez SLC pour 1970. Il entre dans ce classement en même temps que Jean-François Michael et Michel Sardou.

En 71, il enregistre le blé en herbe, persuadé que ce sera un tube. Mais que mettre en
face B ? Finalement il opte pour une nouvelle chanson à minettes. "Du remplissage", dira-t-il bien plus tard. Mais c'est un fait, Pour un flirt sera plebiscité par son public (beaucoup de minettes !) et sera numéro un, même tube de l'été 71 !

Beau succès aussi pour la vie la vie, classé 9ème en février 72.

Grâce à son tube de l'été, Delpech se se hisse au 15ème rang chez les interprètes pour 1971 chez SLC.

Il démarre 1972 avec une chanson incompréhensible pour les moins de 20 ans, l'amour en wagon-lit. Une époque où on ne courait pas après le temps, et où on savait déguster le plaisir de voyager à 80 à l'heure installé dans un lit confortable. L'amour en TGV ne marcherait pas si bien, je pense !
Bref cette chanson ferroviaire lui vaut une 21ème place en avril.

Pour l'été, superbe chanson, 62 nos 15 ans, que le public plébiscite. Delpech ne refera pas le coup de 71, mais quand même 14 semaines de présence, une 7ème place en août et une 5ème en septembre. Chanson à mon avis lancée trop tard, et qui vaut largement les Pop Corn ou autres Kiss me qui ont régné cet été-là.

Et il montera encore d'un cran chez les interprètes avec une chanson engagée, sans avoir l'air, en novembre 72, Que Marianne était jolie. 7ème en décembre.


11ème place pour Michel Delpech en 1972, 9ème chez les hommes, ce sera son meilleur classement chez SLC.

Et arrive 73, l'année que je préfère chez Delpech.
Je n'ai jamais compris pourquoi les aveux, sortis en mars, n'avaient jamais été classés. Ni la piètre 14ème place en juillet de Rimbaud chanterait qui aurait mérité mieux.
En revanche il va frapper un grand coup à l'automne.
Une chanson qui sera classée 5 mois d'affilée, dont trois dans les 7 premiers, et qui arrivera à la seconde place en mars 1974 alors qu'elle fut meilleure des ventes fin 73 : les divorcés. Chanson qui sera à l'origine du divorce par consentement mutuel en 1975 !!!

Malgré cela, Michel Delpech régresse sur l'année, et n'occupe que la 16ème place parmi les interprètes de 1973.

En 1974, deux superbes chansons : Je pense à toi qui sera 13ème en juin, et je l'attendais, qui sera 5ème durant l'hiver.

Ensuite, Michel Delpech va s'affirmer de plus en plus et montrer qu'il n'est pas que vedette yéyé que les années 70 et surtout 80 vont balayer comme un fétu de paille.

En 1975, Delpech va frapper fort : D'abord avec Le chasseur, qui sera 5ème à SLC en mai (*) et quand j'étais chanteurr, qui va arriver à la 4ème place (*). Delpech s'imaginait alors à 73 ans dans une maison de retraite, et ne pensait vraiment pas faire un album à 63 ans ! Ni disparaître à 70 ;(

Pour 76, on trouve ce lundi-là, 9ème chez SLC en avril 76 (*), tu me fais planer, 4ème en juin (*) et la fille avec ses baskets, 4ème chez Lesueur en octobre. Sans nul doute, il aurait alors figuré parmi les 5 meilleurs interprètes de l'année si ce classement avait existé.

En 77, le loir-et cher se hisse à la seconde place en août, juste derrière un nouveau venu nommé Laurent Voulzy et son Rockcollection.
Fais un bébé occupera lui aussi la seconde place en décembre, derrière Salma y a salama de Dalida.

En 78, vu d'avion un soir se classera 3ème en novembre. On voit que Michel est toujours à la mode, quoi que puisse penser M. Dubosc !

79 verra deux succès : Trente manières de quitter une fille, dans les 15 premières en mai, et Je cherche un endroit qui sera - toujours d'après Lesueur - 7 ème en juillet.

En revanche, 80 le verra ramer, notamment avec Docker.
Il tombe en dépression en 1981, ayant quand même enregistré Bombay.

 

Puis c'est le désert. Delpech dira souvent dans ses interviews qu'il n'a pas sorti de disques pendant 5 ans au moins.
J'aurais pu le croire si, en décembre 1983 je n'avais pas fait l'emplette de Animaux Animaux, en 1984 de loin d'ici qui sera même classé au top 50 (!) 16ème chanson française le 16 novembre.

Là il épouse Geneviève, et reprend goût à son métier.

Suit J'peux pas dormir  et oubliez tout ce que je vous ai dit en 1986.

En 1987 c'est petite france, et en 1988 ces mots-là et fais glisser tes bas. Il fait comme Herbert Léonard et s'essaie (pourquoi pas ? ) à la chanson érotique.

Pleurer le chanteur sort en 1989, et en 1990 une superproduction : la naissance de son fils Emmanuel, qu'accompagne une des chansons de lui que je préfère j'étais un ange.

1991 ce sera la voix du Brésil et 1992 terre d'amour.

En 2004, sortie de l'album comme vous, et en 2009 Sexa, dont sera extraite la chanson-tube Ce soir je passe à la télé.
Cet album sera même classé au niveau ventes, en septembre 2009.

Pas mal pour quelqu'un qui a eu 44 ans de carrière derrière lui !

Je vous embrasse.

(*) plus ou moins une place : SLC a boycotté Cloclo de 1975 à la fin.

 Voilà sa dernière chanson, de 2009 :


11/10/2015

HIT PARADE SALUT LES COPAINS DU 15 MARS 1973

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Arrivée direct en seconde place la plus belle chanson - à mon avis - de Frédéric François. Mais elle n'ira pas plus loin !
Idem pour Johnny Hallyday qui n'a pas eu de numéro un depuis....1970 ! Et pourtant !
Si comme un corbeau blanc n'a pas laissé de grandes traces dans la carrière de Johnny, sa face B, elle, qu'on va découvrir des années et des années plus tard, deviendra la chanson qui immédiatement vient à l'esprit quand on évoque la carrière du chanteur. Combien (la plupart, y compris parmi les fans absolus) pensent que la dite chanson a cartonné à sa sortie, or, rien !!! Un blues passé à l'époque totalement inaperçu !
De quelle chanson je parle, amis commentateurs ? Le premier qui répond - sans tricher lol - est un connaisseur !
Arrivent aussi les fameuses gondoles de Ringo et Sheila, dont elle dira plus tard avoir honte d'enregistrer pareille ineptie ! Mais contrairement à la légende, leur mariage fut un réel mariage d'amour, dixit Sheila elle-même (in ne vous fiez pas aux apparences, 2003).
Belle place pour Michel Chevalier, mais ce n'est pas fini pour lui.
SLC aura dont raté fais comme l'oiseau, dommage !
Art Sullivan confirme, avec sa petite fille aux yeux bleus. Idem pour Christophe qui confirme son come-back, avant de faire un des tubes de l'été.
Gérard Palaprat de retour, avec une sublime chanson qui parle de l'acte d'amour avec une grande pudeur.
Sylvie Vartan répond peut-être à Johnny avec sa chanson ?
Jacques Ploquin classé dans le hit, c'est très mérité car il cartonnait partout avec sa superbe chanson.

Venons-en aux nouveaux venus :
- Alain Chamfort arrive en 13ème position, et fera une superbe carrière de plus de 20 ans.
- Daniel Guichard en 16ème, avec déjà 7 ans de carrière, dont SLC avait zappé en 1972 la tendresse et bien sûr, se décide à classer faut pas pleurer comme ça. Lui aussi fera une superbe carrière.

Une fois n'est pas coutume je vais parler des "étrangers" car étant sous les drapeaux j'écoutais pas mal. D'accord avec SLC sauf pour Joe Cocker qu'on n'entendait que peu, et Neil Sedaka (idem).
Voilà, à dimanche prochain pour avril 73, mois que je passerai à l'hôpital (militaire!)

Je vous embrasse.

 

02/04/2014

Toulon, mon port d'attache

J'ai découvert Toulon en 1960. J'avais neuf ans, et je venais de passer deux semaines tumultueuses à Marseille. J'adorais la ville de Pagnol, mais pas du tout l'ambiance familiale qui y régnait, à savoir des disputes continuelles entre mon père et son frère, des moqueries continuelles de la part de mes cousins germains ("parisien tête de chien" en tête)
Que je n'ai jamais revus depuis.
A Toulon, je retrouvais une autre famille, celle de ma mère, où les gens s'entendaient mieux. Son frère, sa soeur, mon autre cousin germain, Robert, qui allait jouer un grand rôle au coucher de soleil de ma vie.
Nous étions basés à Dardennes, village (il l'est toujours) à quelques kilomètres de la grande ville, enserré de montagnes. Une semaine inoubliable....

Toulon, 1963.
J'ai raconté cette histoire dans une de mes premières notes, Marité ma soeur volée, mais là encore, au milieu des figuiers et des oliviers, même si mes parents me manquaient, j'y ai passé parmi les heures les plus douces de ma vie.
http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/08/19/marite-ma-soeur-volee-1963.html

Toulon, 1967.
Je venais d'entrer à Louis-Le-Grand, et j'étais alors en pleine dépression. J'avais perdu tous mes amis, et de plus la façon d'étudier n'était pas la même. LLG était une passerelle pour les Grandes Ecoles, et les "cartes scolaires" dont je faisais partie étaient traitées comme des chiens.

De plus mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des vacances, et c'est le frère de ma mère, Tonton Lucien, qui m'hébergea pendant 10 jours, à Siblas, rue.... Louis Le Grand !!!
Là-bas je me requinquai, tout en me rendant, tous les matins, à l'endroit où quatre ans auparavant j'avais eu un choc avec une petite fille, qui a donc de fortes chances d'avoir été ma soeur. 

Toulon, 1973.
J'accomplissais mon service militaire, et je ne disposais que d'une permission de 36 heures. Basé à Istres, je n'aurais pas pu aller chez mes parents dans les Cévennes, et c'est là-bas que je me rendis, toujours à la même adresse.

Toulon, 1977/79
Avec ma première (jeune) épouse, nous habitions près de Grenoble, dans un endroit justement nommé "les terres froides". Et durant trois années, tous les 15 jours, nous irons en week-end là-bas, dans cette ville où l'hiver n'existe pas, pour nous ressourcer. En 1978 et 1979 nous irons même passer une semaine complète chez des cousins germains à ma mère.

Toulon, 1978
Je travaillais à l'époque à l'aéroport de Grenoble, et toutes les nuits un avion allait livrer le Dauphiné libéré à Toulon. En guise de "compensation" (on avait droit à deux heures trente de repos entre 2h15 et 4h45) il amenait tous ceux qui le désiraient sr le siège du copilote.
Un jour d'août je tentai l'expérience, alors que ma mère était chez sa soeur. La nuit fut courte car décollage à 3h, mais étoilée.
Comme aurait pu le chanter Nougaro, dès le décollage, je sentis le choc ! Car une fois passée la barrière du Vercors, dès 5000 m d'altitude, je vis un chapelet de villes devant moi : Valence sur ma droite, Gap devant, puis Avignon, Marseille, et Nîmes devant moi. Puis ce fut la descente, alors que l'aube arrivait, et avec, la mer immense, la Corse se détachant nettement sur la gauche.
Atterrissage à Hyères, puis le bus m'emmena à Toulon, où je retrouvai mes parents.
Après un somme assez court, je retrouvai ma ville fétiche avec des palmiers et son animation si particulière... Mon plus grand plaisir était de me balader sur le port, à écouter les mâts des voiliers s'entrechoquer quand le mistral soufflait. A présent c'est ma musique quotidienne !!

Toulon, décembre 1980
Voilà déjà un an que je me suis fait plaquer par ma première épouse. Et je redoute le réveillon, qui cette année-là ne sera pas pour moi comme les autres.
Mais ce réveillon-là, j'aurai la chance de le passer à Toulon, en famille. Et je ferai même un film (que je possède toujours, converti en VHS C puis en format .avi) sur ce repas. Le passage à 1981 se fera en douceur, même si 1981 - sauf pour la politique - sera une des pires années de mon existence !

Toulon, juin 1981
Au mois de mai, j'avais eu une grosse déception sentimentale avec une jeune voisine qui visiblement s'était servie de moi comme appât pour faire revenir son mari. 3 semaines de frénésie sexuelle, m'étant juste remis d'un divorce un an auparavant. Je campais alors sur mon lieu de travail, ne voulant plus aller chez moi. C'est ma mère qui, avec l'accord de ses deux soeurs, m'avait proposé d'aller passer 3 jours là-bas. Je sortais de 48 h de boulot non stop et après 10 heures de train et deux pertes de connaissance que je rejoignai Siblas. Pas moyen de retrouver le sommeil durant la première nuit, mais dès que je commençai enfin à fermer l'oeil, je dormis 24 h d'affilée ! Quand je repartis je fs requinqué et d'attaque pour affronter la voisine et son salaud de mari.

Toulon, septembre 1981
Juste après cet épisode, très affaibli (je n'avais rien mangé d'une semaine et pesais 48 kilos) je chopai la tuberculose en allant voir Michel Rocard au milieu des tubards qui toussaient à qui mieux mieux.
Suivirent 11 semaines d'hôpital, entre Montpellier, Gap et Marseille.
Ma convalescence, je la passerai à Toulon.

Toulon, février 1984
Il était vers les 16 h, je reçois un coup de fil de mon père : ma mère de 72 ans, victime d'un infarctus massif, est entre la vie et la mort à Montpellier. Je suis à Embrun, il y a 80 cm de neige, le vent souffle à 90 km/h, les routes sont impraticables, ne me reste que le train. Départ 17h22, arrivée Marseille 21h04, départ 21h14, arrivée Montpellier 23h30.  Mais avec le blizzard, le train n'avance pas et l'arrivée à Marseille se fait une heure après. Pas question d'appeler la famille de mon père, ce sera la soeur de ma mère qui nous hébergera chez elle, dans le quartier de Claret, en attendant le train de 6h35 qui nous amènera à Montpellier à 9h, où je verrai ma mère sauvée.

Toulon, octobre 1994
Je commence à tomber en grave dépression, pris en étau entre une persécution continue par un petit chef de bureau, une épouse en train de me mener la vie dure et une histoire d'amour extra-conjugale impossible.
C'est à Toulon que je me ressourcerai une fois de plus, chez mon cousin germain Robert qui entretemps a racheté le logement de la tante à Claret.
Hélas ça ne durera pas longtemps....

Toulon, mars 1999
La soeur de ma mère venant de mourir, il fallait que j'aille là-bas pour l'ouverture du testament.
Nous quittâmes un Morbihan gris et froid, avec des flaques d'eau en guise de jardin pour y trouver le printemps, voire un avant-goût d'été.
Je me souviens avoir dit "nous ne resterons pas à Vannes...."

Toulon, novembre 2001
Comme il fallait le prévoir, l'histoire d'amour s'est effectivement révélée impossible (très logique en y repensant par la suite, car pour aimer il faut être deux, et à partir d'un certain moment j'étais seul...) et ayant arrêté les antidépresseurs qui me bouffaient, j'étais devenu maniaco, la nostalgie que j'avais eu pour mon histoire d'amour impossible étant une des composantes de cette maladie.
C'est encore une fois chez mon cousin germain que j'ai pu trouver le réconfort que je n'avais pas chez moi, loin de là.....

Toulon, février 2002
Mon père était à la dérive depuis la mort de ma mère en 1998, et visiblement il ne pouvait pas vivre seul. J'avais essayé de le faire venir en Bretagne pour ses derniers jours, mais Chère et Tendre ne le voulait pas. Alors que j'étais prêt à accepter son père, qui pour la même raison, était aussi à la dérive.
Je cherchais partout des solutions, frappais à la porte de toutes les assistantes sociales que je pouvais trouver, et chez moi, et chez lui, mais on me fermait la porte au nez. J'essayais alors son (notre, puisque je l'avais connu en 1972) médecin traitant, mais le Docteur Philippe Metge me claqua lui aussi la porte au nez !
J'appelais Robert à la rescousse, qui vint tout de suite, essayant lui aussi d'ouvrir les fameuses portes, mais avec le même résultat :(
C'est avec lui que je repartis pour passer quelques jours à Toulon, ce qui me fit extrêmement de bien.

Toulon, mai /juin 2004
Rechute de la maniaco suite à l'annonce par ma fille de s'envoler à 700 km et durant ces deux mois, j'irai par deux fois à Toulon pour prendre du recul...

Et ainsi de suite !

Depuis j'y suis retourné avec ma fille en février 2005 et je retourne là-bas tous les ans pour fleurir la tombe de mes parents à Hyères.

Et c'est désormais là que j'habite.

Plus besoin, car je m'y suis installé, à la suite de péripéties que je vous raconterai plus tard

Je vous embrasse.

 

12/11/2012

"les compagnons de la Loue"

Samedi dernier, alors que je faisais ma permanence mensuelle à la bibilothèque du village, je vis, dans le rayon des ados, un bouquin qui me rappelait quelque chose :

compagnons de la loue.jpg

On est en octobre 1962. Je viens d'intégrer les Scouts de France, et nous forgeons le projet de "camp" pour l'été suivant.
Le chef de troupe avait été en vacances à Ornans, et l'endroit lui avait énormément plu. Il avait  remonté la rivière Loue qui la traverse jusqu'à Mouthier, jusqu'au moment où on ne peut plus la suivre de la route, et où elle entre dans des gorges de plus en plus profondes.
J'ignore s'il avait cherché à voir la source - donc s'il était passé dans mon village - mais le peu qu'il en avait vu l'avait emballé.

Le but du camp 1963 était trouvé : descendre en radeau de notre fabrication la Loue, de Mouthier à Ornans.
C'était moi, en tant que topographe de la Troupe qui devait décrire les endroits infranchissables, où nous devions prendre nos radeaux, les ramener à terre jusqu'à ce que la rivière soit devenue calme.

A priori, ce n'était pas trop dur. Nous partions de 370 m d'altitude pour arriver à 320, en quelques 30 km, soit du quasiment plat.

Pour nous mettre dans l'ambiance, nous devions lire ce fameux bouquin, écrit 8 ans plus tôt, dans le plus pur style du "club des cinq" que je dévorais à l'époque. Style "boy-scout", l'histoire se passant dans un monde complètement asexué (pas d'interférence amoureuse éventuelle dans l'histoire des héros du récit !!) les quelques femmes ou jeunes filles étant là pour faire de la décoration.
L'histoire se passe surtout à Ornans, appelé "St Vernier", le bourg où j'ai été hospitalisé cet été.

Je le dévorais en une après-midi, celle du jeudi où tous les 15 jours je faisais la queue 5 heures de rang pour faire régler mon appareil dentaire.

Bref, après l'avoir lu j'étais emballé, et je comptais les jours qui me séparaient de cette descente mémorable.

A la sortie des classes, je piaffais d'impatience.

Et c'est là que va se produire un de ces aiguillages dont la Vie a de ces secrets. Et qui me font affirmer "haut et fort" qu'on peut prévoir tout ce qu'on veut des mois et des mois à l'avance, si ça ne doit pas se faire ça ne se fera pas.

Je vais choper une grippe carabinée, laquelle m'empêchera de partir avec la troupe.

La suite, qui aurait pu être triste (mes parents étaient fauchés comme les blés et ma mère avait trouvé une place de concierge près de l'opéra) sera très belle, encore plus belle qu'on puisse ne l'imaginer.

Elle est ici : http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/08/19/marite...

Je vous embrasse.

18/10/2012

Nostalgie....

Un couple d'un certain âge. Lui veut rester à la maison, mais elle tient absolument aller à la "Foire de Saint Luc".
Lui la connaît cette foire, pour l'avoir arpentée l'an passé : 4 km de stands de marchands de fringues. Bref une foire "pour les femmes", ennuyeuse et fatigante. 4 km à piétiner, merci !

Mais elle insiste. En plus c'est son anniversaire !
Alors ils y vont. 18 km de bagnole pour faire plaisir à Madame.
Il la laisse au début de la foire, "rendez-vous dans une heure", lui lance-t'il...

Une heure à perdre. Où va-t'il aller ? Pas grand-chose à visiter dans cette ville...

Et soudain, l'envie le saisit.

Il reprend sa voiture, sort de la ville et parcourt une petite dizaine de kilomètres. Oui, à chaque fois qu'il allait dans cette ville (environ 3 fois par semaine), il était à 10 minutes de ses souvenirs.

Il s'arrête dans un village. Un de ces villages-rues, kilométrique, comme il s'en fait pas mal dans la région...

C'est la première fois depuis 42 ans qu'il ose.
Qu'il ose s'arrêter dans le bas du village.


Oh oui, dix ans auparavant, il y avait été en gîte, mais d'abord c'était dans un nouveau quartier, de plus il était complètement bouffé par une histoire d'amour impossible (il pensait en avoir encore l'âge, des histoires d'amour...) et surtout, surtout, à pied il n'avait jamais dépassé l'Eglise, en plein milieu.
800 m d'un côté, 800 m de l'autre. La "Vraie" frontière, celle avec la Suisse se trouvait à 2 km, pour lui, c'était là la véritable limite à ne pas franchir. Souvenirs, attention danger...

Le vieux monsieur va regarder alors un banc de pierre, près d'un arbre. Ils n'ont pas changé, peut-être l'arbre, qui a quand même 42 ans de plus...
Une larme lui vient, qu'il chasse vite.

DSCN1720.JPGPuis il remonte doucement le village. Village en plein travaux. Il remonte jusqu'à une maison, devant laquelle il reste un bon moment. C'était là que, 42 ans avant, il était en location avec sa mère.

Il remonte encore, jusqu'à une autre maison, un peu plus haut. Là se trouvait une épicerie jadis, une épicerie où une jeune fille travaillait pendant les vacances. Elle s'appelait Brigitte.

Une jeune fille qui, chaque soir, dévalait la rue pour aller manger à toute vitesse, et rejoindre son amoureux. ils s'aimaient comme peuvent l'être deux gamins qui découvrent l'amour, elle 16 ans lui 19...
Elle lui apportait toujours une grappe de raisin, un rite pensait-il. Ainsi leurs baisers avaient le goût de raisin !

C'était sans doute un de ces "amours de vacances" qui font la joie des paroliers de chansons, mais pour eux, c'était autre chose : la première fois. Non, pas la première fois que beaucoup peuvent penser... Nous étions je le rappelle en 1970. La première fois pour tous les deux de connaître ce sentiment, de sentir le coeur et le corps de l'autre contre soi, qui battaient comme des fous.

Ils n'avaient jamais appris à embrasser quelqu'un du sexe opposé, mais apparemment ils étaient très doués, car cela durait parfois longtemps, très longtemps, et comme tous les amoureux, ils étaient seuls au monde.

Pas toujours. Un jour ils avaient participé à un feu de camp, où avait lieu "l'élection du plus beau couple de l'année".  Ils avaient voulu, par bravache, s'inscrire, avec des "vrais" couples de tous âges, des couples bien établis. Ils n'avaient aucune chance, pensaient-ils mais ils s'en fichaient un peu...

C'est transis de froid et serrés l'un contre l'autre qu'ils entendirent leurs prénoms : ils avaient gagné ! Leur jeunesse avait ému le jury...

Puis ce fut la séparation. A son tour elle partait en vacances. Ils se promirent de se revoir, et bien avant l'année d'après. Il ne savait pas comment, mais il y arriverait.

Quand il vit la voiture s'éloigner, et descendre vers la vallée, le jeune homme ne pleura pas.
Non, il tomba malade, terrassé par la fièvre, une fièvre qui devait le clouer au lit trois jours et trois nuits...

Puis ce fut lui qui dut rejoindre la grande ville.
Ils s'écrivaient tous les jours, souvent en cachette car leurs parents étaient contre cette "fréquentation". Ses parents à lui parlaient de "petite paysanne", ses parents à elle parlaient du "hippie de la ville" (car il portait la barbe !)
Des mots maladroits, qui peuvent faire sourire, mais des mots sincères...

brigitte.jpg

Il accomplit un exploit hors du commun pour pouvoir revoir sa belle.

Mais ses parents (à la belle) l'avaient mise en pension, pour la "punir" d'avoir osé fréquenter un "touriste". Et aussi pour éviter des éventuelles retrouvailles.
Ils ne se virent que durant 2 minutes à travers des barreaux... Ils ne purent même pas s'embrasser.


Plus tard, elle épousera un paysan qui avait de la terre et du bétail, comme ses parents.

Lui épousera la fille d'un fonctionnaire, comme son père.

C'était dans l'ordre des choses.

 

Le vieux monsieur regarda sa montre. Il lui restait 20 minutes. Juste le temps de descendre rejoindre son épouse qui l'attendait, "en bas".

Comme à chaque fois, il eut un haut-le-coeur en passant devant le collège des Augustins. Car vous avez deviné que le vieux monsieur, c'était lui...

 

 

C'était moi, tout à l'heure.

Je vous embrasse.



02/10/2012

Une hirondelle ne fait pas le printemps...

Et 4 personnes ne font pas un village !

Depuis notre retour, que j'appréhendais un petit peu, nous ne marchons pas sous les huées ou les quolibets, mais plutôt sous les encouragements.

D'abord, une chaîne hi-fi que j'avais commandée et livrée pendant notre absence, s'est retrouvée chez les seuls voisins avec qui j'avais été un peu "sévère" lors de ma note choisir son camp, laquelle a fait couler beaucoup d'encre - et occasionnellement beaucoup de sang, en l'occurence le mien...

Puis quand mon épouse est allée dimanche chez la fromagère, aucun changement d'attitude par rapport à "avant". Avant ma note.

Une autre voisine est allée le même jour au-devant de mon épouse pour demander si les vacances s'étaient bien passées.

Un bon copain du mari à l'ex-amie à mon épouse nous a fait un grand salut en nous voyant tout à l'heure.

Et, alors que nous dînions, c'est la Présidente de la bibliothèque municipale qui a téléphoné pour avoir de mes nouvelles....

 

Tous ces gens lisent-ils mon blog ? Savent-ils que se livre une lutte acharnée entre d'un côté mon épouse et presque toute la famille, et de l'autre moi, quasiment tout seul, quand à savoir le moment où nous déménagerons pour Morlaix ? Eux préconisant la vente sur le champ de la maison, moi n'étant pas du tout pressé de quitter cette magnifique région ? Sans doute pas !
Morlaix est une nécessité, je le sais, je l'ai écrit souvent ici "sans voiture on est mort". Mais pour l'instant il n'y a pas le feu au lac, quand mon épouse aura passé son année probatoire (après sa crise) on pourra conduire tous les deux, on peut encore grimper nos deux étages sans problème.

Lisent-ils mon blog ? Impossible de le savoir. Tous les internautes du village (que je ne nommerai pas because Google, j'aurais au moins appris ça, être discret quand on fait un blog "spontané"....) sont localisés à Dijon !!! De même que mon cousin/frère Jean-Yves est localisé dans la banlieue de Nantes.

Mais en tout cas, cela me renforce. Je contemple toujours mes montagnes avec enchantement, lesquelles changent de couleur tous les jours à mesure qu'approche l'hiver, mais ça on est très peu à s'en rendre compte...

Bientôt les sommets blancs, puis dans un mois et demie voire moins la neige viendra s'inviter chez nous.

C'est sûr, la neige c'est beau mais pose problème s'il advient un coup dur. Pour l'instant je ne pense pas à ça, je vis au jour le jour comme je le fais depuis à présent 15 ans. Pour moi, la neige éclairée par le soleil, c'est avant tout magnifique, pas dangereux.
Que sera sera...

Je vous embrasse.

30/09/2012

Mes vacances d'automne 2012

Globalement : réussies.

• Dimanche 16, nous prenons le TGV pour la Bretagne. Accueillis par notre fille et son (pour l'instant) copain. Pour l'instant car je vois que ma fille est sans cesse plongée dans un bouquin "le mariage de A à Z".
C'est là que j'apprends.... qu'elle se marie l'an prochain !

Lundi 17 : la future mariée sachant que nous finirons nos jours à Morlaix (29), elle s'empresse de nous y amener. Mon épouse s'affole quelque peu lorsqu'elle voit les panneaux LANNION 46, puis LANNION 32 et enfin LANNION 18 mais je la rassure en lui disant qu'il n'y a strictement rien à voir avec le choix de Morlaix et la présence de Nathalie à coté. D'ailleurs sera-t'elle encore là d'ici 5 ans ???
Il faut savoir tourner la page, même si ladite page a quand même duré 20 ans...
Le soir, notre fille souffle ses dernières bougies (28) de demoiselle...

• Mardi 18 : Tour des plages des côtes d'Armor, déjà désertes à cette époque de l'année. Nous découvrons même un site gallo-romain ! Corseul.

DSCN1570.JPG

• Mercredi 19. C'est devenu une habitude : mon futur gendre se fait rouler dans la farine, et désormais ne rentre chez lui que le week-end, son patron l'expédiant à St Nazaire du mardi au vendredi sans compensation financière ! Du coup notre fille nous accompagne à Lorient.

• Jeudi 20. Lorient, où je retrouve mes repères. Nous déjeunons avec ma cousine germaine (82 ans bon pied bon oeil, elle sait se servir de la Toile aussi bien que moi !) mon frère-cousin Jean-Yves et son épouse. Ma tension (il faut que je vous en parle un peu quand même) qui se maintenait vers 16/11 baisse à 12/8 !

• Vendredi 21. Lorient again, invités le midi chez les parents de mon filleul. Lequel, lorque je lui parle du cadeau "royal" (j'avais mis le paquet) que je lui avais fait pour son anniversaire en avril me dit "je ne m'en suis servi qu'une semaine, après ça m'a gavé". Bien compris, ça me fera des économies dans l'avenir ! Le soir chez - encore - des cousins, férus de généalogie, ravis d'apprendre qu'eux aussi descendaient en ligne directe de Charlemagne, Charles Martel, Hugues Capet et Clovis ! Il fait un temps de chien, pas plus de 10 degrés sous la pluie en plein après-midi...
Ma cousine insiste que le fait qu'il faut tout de suite déménager à Morlaix !!! Pas question, j'ai vraiment encore l'intention de profiter d'ici... Et surtout je ne veux pas voir l'air de fuir à cause de trois voisins, comme cela ne manquerait pas de se dire !

• Samedi 22. Vannes le matin, où nous pensons assister à une exposition sur l'arrivée du train dans le Morbihan, mais où nous apprenons que cette exposition.... ne concerne pas les week-ends !
DSCN1582.JPG Bien pour une exposition...
Sans doute réservée aux non-actifs, aux retraités et aux enfants ! Pour moi, c'est plutôt le week-end qu'une expo doit avoir lieu...

C'est l'occasion d'arpenter les rues de la ville où j'ai le plus souffert de mon existence, et de reprendre le train, le coeur joyeux, vers Lorient !

Où Jean-Yves me parle de mon blog. J'évoque son déclin, et là, il va dans le "code-source" de la page, remplace quelques mots HTML par par d'autres, et me dit "tu vas voir à présent le nombre de tes visiteurs...! "

Effectivement, mon blog n'est plus en danger, il est à présent lu par deux à trois mille visiteurs quotidiens, et classé dans les 50 plus lus de Hautetfort !
La notoriété d'un blog dépendrait donc plus des connaissances informatiques de son auteur que de son contenu ??? Pas très moral ça...

• Dimanche 23. Direction Quimper pour voir mon ami Bernard, et son épouse qui ne m'aime pas.
Pincement au coeur lorsque je débarque, pensée pour un ami qui s'est donné la mort en juin dernier.
Encore plus quand l'après-midi sous la pluie battante (ici il a fait 26 degrés...) nous longeons la côte jusqu'à Pont-Aven, en passant par l'endroit où il est inhumé. L'épouse qui ne m'aime pas (elle le fera savoir le lendemain soir) tient quand même elle aussi à nous pousser vers Morlaix dans les mois qui viennent. Non et non ! J'expliquerai alors à Bernard que je ne changerai pas d'endroit tant que mon épouse fera ses crises, sachant bien que nos déboires "Ouhanesques" viennent plus de son état que de certaines notes de mon blog...!

• Lundi 24 : la pluie continue à être battante, mon ami Bernard nous mène à Brest, où circule désormais le tram. Que de choses ont changé depuis que, voici 47 ans, nous arpentions tous les deux les rues de Recouvrance et de St Marc.

• Mardi 25 : La pluie s'est estompée et nous en profitons pour aller à Morlaix. Quimper-Morlaix, 90 km avec des paysages presque de montagne ! Sublime... A faire pour ceux qui ne connaissent pas. Notamment le Roc Trévezel, d'où la vue porte sur 50 km de côtes.
Pour Morlaix aussi :

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• Mercredi 26 : Direction Paris, chez Nathalie. Non ! Pas celle à qui vous pensez, mais notre logeuse du moment, dans la rue la plus authentique de Montmartre, pourtant très belle mais sans touriste ou presque. Logement très exigü, qui me rappelle ma douce enfance. Mais la vue du haut des 5 étages (sans ascenseur) est superbe.
Montmartre toujours aussi photogénique :

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(photo : Cicatrice - vous pouvez la prendre)

• Jeudi 27 : Direction Montreuil. Pour avoir des nouvelles de Gaelle, la jeune femme si gentille qui nous avait hébergés l'an passé et en avril dernier pour une bouchée de pain symbolique, de qui nous étions presque devenus des amis, et qui n'avait plus donné signe de vie depuis le mois de mai.
Elle est très contente de nous voir, et nous explique que cette période avait été noire pour elle : D'abord des locataires indélicats - du coup elle avait arrêté ses hébergements - puis la mort de sa meilleure amie et le piratage de sa boîte mail !
Ella récupéré son "appartement-location" mais nous assure que nous, et nous seuls, y serons à nouveau les bienvenus.
Mieux : Elle a trouvé du travail avec une dame du Jura je crois, attendez je regarde, non, du Doubs, de Montarlier, ou plutôt Pontarlier !
Ah ces "coïncidences" !!!!

• Vendredi 28 : Il ne pleut plus sur Paris aussi nous baladons-nous avec notre ticket à touristes "mobilis", contribuant ainsi à financer l'abonnement presque gratuit des autochtones !
Le soir, dîner spectacle de l'autre côté de paris, avec un groupe dont l'une des chanteuses est également la plus talentueuse des blogueuses du site Psychologies !

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• Samedi 29 : après une autre balade dans le Paris Historique, la même que, dix ans pile auparavant, j'avais faite avec ma fille et Nathalie (pas la logeuse), afin de me "tester", direction notre TGV qui nous ramène chez nous.
Car je considère toujours là où j'habite comme "chez nous", même si je sais que cela ne sera pas - en principe - celui où nous poserons nos paquets pour la dernière fois.

Enfin, des nouvelles de ma tension :
- chez ma fille, entre 14 et 17.
- à Lorient, entre 12 et 13.
- chez Bernard, entre 15 et 17.
- à Paris, entre 13 et 15.

Pas de doute, c'est bien lié au stress !

Je vous embrasse.