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05/06/2019

7 ans !!!

Voilà 7 ans, le 5 juin 2012, je ne donnais pas cher de ma peau en ce début d'après-midi.

Je recopie presque mot par mot une note où j'avais bien résumé la chose :

A la suite de l'hospitalisation de mon ex, en mai, ils me l'avaient rendue dans un état épouvantable.
Déjà hyper-fatigué des aller-retours sous une chaleur accablante, ne voulant pas prendre ma voiture car le parking était à dache, et payant, j'ai tout fait en transports en commun.

Puis, afin de lui changer les idées, j'avais maintenu nos vacances en sud-Ardèche qui se sont révélées catastrophiques, du fait de la canicule de là-bas et de son état qui faisait penser à de l'ébriété.
Plus une grosse panne d'automobile qui aurait pu se terminer mal (j'avais le choix entre deux routes, celle que j'ai pris nous a sauvés) et qui n'a rien arrangé non plus.

C'est dans un état désespéré que je suis rentré de ces vacances le samedi 2 juin, devant une épouse avec laquelle plus aucune communication était possible.

En plus j'étais déprimé à mort, la preuve en était à l'importance exagérée que je donnais à un espace privé sur Facebook. Je n'y supportais plus la moindre remarque, surtout venant de gens que j'appréciais depuis longtemps.

Le lundi 4 je suis allé chercher le chat chez sa gardienne, et une fois de plus j'ai dû enlever des choses trop chères de son panier. Désormais nous n'avons droit qu'aux promotions, là encore j'avais mal réagi, en allant pleurer dans les WC du supermarché.

Le mardi 5 ça allait de moins en moins, j'avais des envies de plus en plus noires, je me sentais incapable de supporter la cohabitation avec mon épouse si elle devait rester comme ça à vie.

Le déclic, car il y a toujours la fameuse "goutte d'eau", ce furent des mots amers de ce que je croyais une amie sur mon mur Facebook ("je constate que finalement tu n'as pas changé") mots qu'elle coucha juste avant de quitter l'espace privé dont je parlais peu avant.


Et là, une envie irrépressible de me fiche en l'air me vint, fruit d'une longue réflexion, comme le fut ma TS ratée de 2003. Un peu les mêmes causes : fatigué je n'en voyais pas le bout !

Réflexe de survie et non pas appel au-secours, je l'écrivis sur mon blog, et les mots de raison que j'y reçus me calmèrent, me firent entrevoir un espoir et surseoir à ma décision.

La suite des "évènements" me prouva que rien n'était vraiment désespéré, et que 6 mois et 4 jours après un immense espoir allait naître en moi, espoir qui se transformerait en réalité un an après.

J'écris ça parce que je n'ai pas du tout le même lectorat. Les "actuels" sont plutôt branchés musique et ne me lisaient pas à cette époque-là (enfin, je voyais les premiers coms de Renaud et Cédric sur mes notes musicales), et n'ont sûrement pas lu ces notes, et les "anciens" se sont carapatés. Surtout un qui me suivait régulièrement, qui se cache sous le pseudo "corps expéditif", dont je regrette les coms. Je sais que depuis sa vie aussi a changé mais pas dans le même sens...

Bref ce 5 juin 2012 a failli être mon dernier jour, mais ce que je ne savais pas ce jour-là c'est qu'un ami était dans le même état que moi.
Sauf que lui n'a rien écrit ni sur son blog ni nulle part, et est passé à l'acte.

Tous les 5 juin je pense à lui, qui pourtant semblait heureux de vivre quand je l'avais vu l'année d'avant dans son cadre d'enfance.
En fait il était au bout du rouleau, et jouait la comédie du bonheur...
Moi je souffrais et je me répandais, lui souffrait et ne le montrait pas.
Moi je suis encore là et lui n'est plus..

Je sais que pas mal de mes ex-commentateurs y pensent aussi à ce fichu jour.

C'est l'essentiel, qu'il soit encore dans nos coeurs.

Je vous embrasse.

14:35 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (6)

30/04/2019

de nouveau les médocs....

10 en tout, sans compter les "médicaments de confort" comme les somnifères, dont - paradoxalement - je pourrais peut-être essayer de me sevrer si je vivais tout seul !
En effet, si je ne "fais pas ma nuit", alors j'ai une humeur de chien, je fais tout de travers, et ma pauvre épouse en aurait vite marre... Je le sais parce que justement, quand il m'arrive d'être "célibataire géographique", je tente le sevrage.
Houlala.... Heureusement que je ne connais pas les gens que je croise ces jours-là !
Et puis de toutes façons, ces somnifères je les supporte très bien, et je n'ai pas d'effet indésirable depuis 46 ans que je les utilise.

Mais il n'y a pas que ceux-là !

Le matin je prends :
- un anti-hypertension
- un anti-diabète
- deux anti-parkinson

En mi-journée
- un anti-diabète
- un anti-parkinson

Et le soir, le pompon :
- un anti-diabète
- un anti-parkinson
- deux anti-allergiques
Pour ceux-là, "seulement" durant la période des pollens, qui va pour moi de janvier à août. Je les zappe même l'été grâce une piqûre-miracle de cortisone.

Mais je préfère ces dix-là aux autres dix que je prenais entre 1994 et 1998 !

De toutes façons l'essentiel c'est d'avoir la santé ;-)

Je vous embrasse.

15:21 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (8)

17/04/2019

Mes pires...

- journée : 4 février 1998.

La mort de ma maman. Le 23 février 2003 vient juste après, journée qui logiquement aurait dû être ma dernière.

- semaine : 23 au 29 décembre 1994.

Hé oui ! Bien que située dans une certaine période, mon tortionnaire de chef avait réussi à me provoquer de grosses crises d'angoisse. Un truc que je n'avais jamais eu auparavant, et que je ne devais plus avoir par la suite. Seul le Xanax à forte dose en est venu à bout. Horrible !

- mois : décembre 1972.

Mes classes au service militaire à Rochefort. Tout est relaté dans cette note.
Suit de près janvier 1980, mois qui a suivi mon abandon par ma première épouse à la Noël 1979.

- année : 1998.

Je pense qu'on ne pouvait pas faire mieux. La totale ! Venant de subir une grosse déchirure en septembre 1997, février a vu la mort de ma maman, mars le début d'un nouveau harcèlement (justifié lui, du moins à ses débuts) au boulot, et le départ de mon cousin/frère Jean-Yves en octobre à l'autre bout de la planète alors que je venais de me faire muter tout près de chez lui pour trouver du réconfort !

- décennie : 1995 à 2004.

Là aussi ça pourra surprendre ceux qui ont lu mon blog avant 2013 ! Mais malgré certaines circonstances, 1995, 1996 et 1997 ont été celles de ma déchéance. Comme je l'ai écrit plus avant, septembre 97 a été le "pompon" (si j'ose dire !). 1998 j'en ai parlé. "Eclaircie" en 1999 mais l'arrêt brutal des anti-dépresseurs fera que je me retrouverai "sans filet", et ma préoccupation principale entre 2000 et début 2003 sera d'en tirer le constat et de mettre fin à mes jours, ce qui sera fait (en le ratant) le 23 février.
Internet en juin puis ma mutation à Biarritz en septembre marqueront une certaine "résurrection" mais de courte durée car l'automne 2004 verra ma fille quitter des parents qui n'en finissent pas de se déchirer.

Sinon pas d'impatience le top de 1986 arrive !

Je vous embrasse.

17:13 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (2)

23/02/2019

16 ans de rab !

Voilà 16 ans, le 23 février 2003, en avalant en trois parties 35 comprimés d'Imovane, j'ai tenté de "tirer le rideau".
75 % à cause du boulot (harcèlement voire cruauté mentale de mes "chers collègues" Vannetais, j'avais fini par poser une mutation, qui m'a été volée à la dernière minute par un "emploi réservé") et 20 % à cause de ma prise de conscience d'un amour impossible.

Mais là-haut, on n'a pas voulu de moi. Tout comme Charlotte Valandrey, à la fois séropositive et greffée cardiaque, j'ai été un miraculé.

Et c'est tant mieux. Car j'aurais raté :

- Internet qui, dès juin 2003, m'a permis de trouver un site où je pouvais parler de cet amour impossible. Et, paradoxalement, de pouvoir aider des gens qui souffraient plus que moi. C'est très important de pouvoir partager sa peine. J'y lierai des amitiés, nombreuses, des personnes que je rencontrerai.
A Nice en 2003; Toulouse, Paris, la Suisse même en 2004 ! De ce beau pays avec lequel je n'étais pas encore frontalier je me ferai trois amies (qui ne se connaissent pas entre elles)

En 2005 le même site proposera des "weblogs" (des blogs) où (déjà) sous le nom de Cicatrice je tiendrai une sorte de journal "extime", avec en parallèle des notes où j'évoquerai ma vie, de l'école maternelle aux années 2000. Là encore ces échanges seront concrétisés par d'autres rencontres qui iront de Quimper au Pays de Gex en passant par Lyon, Epinal et... le Pays Basque où j'habitais alors (d'où mon mail qui peut sembler bizarre)

Je découvrirai Facebook en 2009, au début pour les jeux que ce site proposait, la belote en premier (j'y ferai des progrès considérables), puis les jeux de bulles, et en 2012 un blind-test nommé Song Pop, qui me fera découvrir d'autres amis joueurs, principalement des femmes (elles sont plus rapides que les hommes), et parmi elle une qui deviendra assez vite ma confidente, puis "un peu plus" quelques mois après, et enfin mon épouse en 2018 !

En revanche mon premier site de blogs partira en c... dès 2009 et je migrerai sur Hautetfort en 2010 et ma foi, neuf ans après j'y suis encore.

- Le Pays Basque où j'habiterai de 2003 à 2007, au climat certes assez "hard" mais peuplé de gens sympas et serviables, dans un décor de carte postale aux villages magnifiques et colorés, où l'on trouve à la fois la mer, la montagne et la campagne.

- Rome, Naples et Pompéi que je visiterai en septembre 2003.

- Le Portugal avec Lisbonne en 2004 (en voiture) puis 2010 et 2011 en avion. et Porto en 2012.

- La Franche-Comté, que je connaissais depuis longtemps mais qui m'y verra habiter presque 7 ans de 2007 à 2013 avec des gens tout aussi sympas, un bon climat et des paysages à couper le souffle.

- La Corse, que je verrai pour la première fois en 2009, puis en "vacances d'amour" en 2013.

J'aurais raté d'habiter la côte d'Azur, où en dehors de quelques mauvais passages c'est l'été de septembre à mai (les autres mois on est sous la fournaise).

Fournaise qui m'a permis de redécouvrir certains coins de la Haute-Loire que je ne connaissais pas, notamment un petit village niché au coeur des gorges de l'Allier où on achètera en 2015 une petite maison pour une bouchée de pain (de pain provençal !).
C'est dans ce village que l'an passé je me marierai, pour la troisième fois. Comme en athlétisme - que j'ai pratiqué en assez haut niveau - la performance s'établit souvent au 3ème essai après deux tentatives "de rodage" !

J'aurais raté ça, de vivre des jours sereins en couple, chose que je n'avais pas connue depuis septembre 1985, date de la maladie de mon ex qui a alors complètement changé de caractère.

La maladie... C'est vrai qu'en 2003 je serais mort en bonne santé, et j'aurais "raté" ma hernie discale (2011) mon hypertension (2012), mon diabète (2015) et mon Parkinson (2018). Mais si c'est le prix à payer pour couler des jours heureux avec ma petite femme, je signe des deux mains.

J'aurais raté la joie d'être grand-père, mais là, TS réussie ou pas, je rate quand même, leurs parents m'ayant "volé" mes petits-enfants.
Bah, plus tard ils liront mon blog et sauront quelle méchante personne j'étais, qui ne méritait pas de vivre avec une grand-mère si dévouée et admirable...
Pas si second degré que ça d'ailleurs, c'est vrai que je ne méritais pas ça !!!

Sinon, pour en revenir à 2003, je ne regrette pas d'avoir tenté ça voilà 16 ans, car j'étais alors pris dans une nasse où je m'épuisais jour après jour et de tous côtés je me heurtais à des murs.
Mais je suis heureux d'avoir été "recalé" !
Et merci à Internet de m'avoir empêché de retenter ça de manière cette fois plus radicale..


Je vous embrasse.

10/02/2019

Ma dégradation depuis deux ans

C'est en jouant à Song Pop, un quizz musical, que j'ai commencé, voilà  deux ans, à m'apercevoir de quelque chose. C'était grâce à ce jeu, qui consiste à deviner le nom d'une chanson - ou d'un interprète - en un minimum de temps, que j'ai "rencontré" voilà six ans et demie, celle qui allait être mon épouse en 2018.
A cette époque-là, je cliquais chaque chanson trouvée en 6/10èmes de seconde et - ma modestie en souffrira - je ne trouvais personne pour me battre. 
En 2014, plus de PC de bureau ni connexion directe, mais avec un PC portable relié à une wi-fi, j'arrivais quand même à 7/10 de seconde. Idem en 2015 et en 2016.
Mais début 2017, je suis devenu un peu moins rapide. 8/10 de seconde était mon meilleur score, et encore sur seulement quelques chansons. La future Mme Cicatrice est devenue plus rapide que moi, et à chaque partie perdue, je me mettais à trembler nerveusement. Mauvais joueur, certes, mais je ne m'expliquais pas cette baisse de forme. Je mettais alors tout sur le dos à l'ordinateur, il est vrai nettement moins rapide que le sien.
Je me rassurais comme je pouvais.

Vacances de Pâques en Auvergne, et pour la première fois je commence à avoir peur sur l'autoroute quand la circulation est dense. Idem à Sanary, je prends de moins en moins la voiture pour me rendre à Toulon, je préfère le train et le bus, quitte à mettre l'après-midi pour aller voir mon médecin traitant.
Ma jambe ne se contente plus de trembler seulement quand je joue, elle tremble quand je suis stressé. Vais-lui en parler ?
Je préfère attendre.

Eté 2017 en Auvergne, moins de tremblements. Moins de peur en voiture, mais une impression que la voiture "tire à gauche". Je mets ça sur le compte de la bagnole, mais en revanche, 9/10 de seconde me sont désormais nécessaires pour deviner une chanson dans Song Pop (ma chérie fait toujours ses 7/10 donc rien à voir avec la connexion ou l'ordi). La chaleur humide qui me ralentit sans doute. Et c'est vrai que je me ferai là-bas un gros malaise avec vomissement. Moi qui ne vomis jamais...
Le soir, à la fraîche, nous faisons toujours "quelques pas" comme dit ma Promise, et elle me fait remarquer que je marche de plus en plus lentement. Bah ! Ca doit être cette foutue hernie discale...!

Le retour vers Sanary voit le retour de mon tremblement de jambe. Et là je me décide et en parle à ma toubib, qui me prescrit un électromyogramme.
Mais en novembre, je m'aperçois que ce n'est plus seulement la jambe qui tremble, mais tout mon corps, quand je suis stressé ou très occupé à faire quelque chose. Ainsi, je mets désormais des lunettes pour manger !

Novembre est aussi la "rentrée" pour chérie, qui du coup prend la voiture. Une bonne excuse pour moi de désormais me faire conduire ! Car j'ai de plus en plus la trouille. Si je m'étais bien habitué à la conduite varoise (refus de priorités, queue de poisson et autres gracieusetés) je m'y fais désormais de moins en moins.
Nouveauté : mon tremblement est désormais très visible quand ma main prend la souris de l'ordinateur.

En décembre (2017 toujours) je me décide à dire à ma toubib que je tremblais de partout, elle me dit d'aller voir un neurologue.
Un neurologue ! J'en ai vu de ces spécialistes, de Gap à Pontarlier en passant par Le Puy, Vannes et Bayonne. Pour mon ex, épileptique. J'aurais donc une maladie neurologique ?
Je décline sa proposition, et elle me répond :"vous n'êtes pas prêt".
Donc je serais censé "être prêt" un jour, ce qui signifie que cette tremblote serait évolutive ?

Le 4 février 2018 je me force à aller à Hyères (30 km) sur la tombe de mes parents. Cela faisait 20 ans pile que ma maman était partie. Par trois fois - notamment dans le tunnel de Toulon - je frôle l'accident. Revenu à la maison je me fais un pic de tension. C'est décidé, je ne la prendrai désormais plus en dehors du dimanche.

En mars je me rends à Paris, et suis invité par un petit-cousin. Horrible ! Je bégaierai durant toute la soirée...
Car ça y est, dès que je suis stressé, je commence aussi à bégayer ! Et je m'aperçois quand je prends le bus que j'ai tendance à perdre l'équilibre.
Sensation confirmée au retour, je commence à avoir peur de descendre les escaliers de mon immeuble.
Là j'arrête la politique de l'autruche et je me décide à regarder sur Internet.
Tremblements + ralentissement des gestes + difficultés à parler, tous les sites consultés son d'accord, et le verdict s'affiche en grosses lettres noires sur mon écran.


Je me ferai douce violence pour conduire direction l'Auvergne en avril et pour la première fois même là-bas j'aurai peur de conduire. Par "chance" je suis très occupé par une grosse bronchite qui elle aussi me fatigue et je pense moins à mes tremblements.
En mai, je vais à Marseille (en train évidemment) consulter un médecin, cousin de chérie, pour avoir des médocs qui pourraient soulager une grosse tendinite au bras, ma toubib étant plutôt adepte des "médecines douces". Sans lui dire quoi que ce soit, il remarque mes tremblements, et me prescrit des vitamines. Lui aussi évoque la maladie dont j'ai vu le nom sur Internet...
Là j'en parle à chérie, qui a un réflexe que ne connais que trop bien : ne dis pas de bêtise, tu devrais plutôt baisser tes somnifères.
Ca doit être très féminin, ça, de voir dans des médicaments sédatifs la cause de tous les maux !
Alors à qui me confier ? A mon blog pardi ! Et c'est ce que - discrètement - je ferai de temps en temps. Mais aucun commentateur ne le relèvera...

Afin de soulager mon dos, je refais des séances de kiné. Laquelle (je ne l'ai pas vue depuis fin 2016) me fait remarquer que je suis de plus en plus "raide"... Je ne relève pas.



A présent je n'ai qu'une obsession : vais-je bien "me tenir" pour mon mariage ? Est-ce que je pourrai donner le change à tous ceux que j'ai pu rassembler et que je n'ai pas vu depuis longtemps ?
Supportant de moins en moins la canicule Sanaryenne, je pars tout seul en Auvergne fin juin, ma "promise" étant obligée de rester à Sanary pour son travail. 
 
Je repars début juillet pour chercher chérie, le voyage en voiture ne se passe pas trop mal. J'ai été c'est vrai "aidé" par les bouchons, qui font que je ne suis pas obligé de foncer. Et je coupe par Nîmes et Alès, où je retrouve mes routes de montagne où là je me sens à l'aise. Comme Stevenson, j'aime bien ces paysages.
Petit miracle sans doute : en Auvergne, quasi-disparition des tremblements ! Mon mariage se passe bien, personne n'a rien remarqué en dehors de Francine la veuve de mon cousin germain Robert qui me lance un jour: "mais tu es à 2 à l'heure, cousin, je t'ai connu plus rapide..."
Oui, moi aussi !

Mais la rentrée voit une grosse accélération de la dégradation, comme dirait Chloé Nabédian. Un soir de septembre on est invités chez des amis, et je tremble comme une feuille, car le trajet (18 km) est prévu de nuit.
Le mois suivant je suis obligé d'aller à Bastia en catastrophe, et sachant que là-bas, non seulement je ne suis pas trop aimé de certaines personnes, mais également pas très en sécurité, je stresse à mort et bien sûr "ça se voit" !

Télé Star de fin novembre parle de Catherine Laborde et de la maladie qui l'a forcée à arrêter. Je reconnais presque tous les symptômes. Elle précise qu'elle raconte tout dans son livre "trembler". Elle précise aussi qu'à l'annonce de cette maladie, sa soeur Françoise qui ne lui parlait plus depuis des années a renoué le contact et désormais la soutient. Que voilà une femme intelligente et compréhensive, qui sait arrêter le silence radio quand les choses deviennent graves..

Cette fois j'en parle à ma toubib, lui disant que "je suis prêt" pour le neurologue. Elle me prescrit un déstressant et me fait un mot pour le spécialiste. Mais pas de RDV avant mars. J'attendrai.
En attendant, je constate que j'écris de plus en plus mal ! Et de plus en plus petit. Au clavier, pareil, je saute des lettres, ou en tape deux de suite, ou les mélange, bref je rédige de moins en moins vite.

Cette fin d'année est décidément la période des voyages en catastrophe car en décembre c'est en Auvergne que nous devons aller pour enterrer une dame âgée qui nous avait pris sous son aile, au prix d'un voyage de folie ! En train et car, bien sûr. Par chance mon épouse a peur des routes enneigées et m'épargne le voyage en voiture entre novembre et mars. Mais un train est supprimé au départ de Sanary et c'est reparti pour la tremblote !
Le 31 décembre je passe commande du livre de Catherine Laborde, pas de doute, c'est bien ça. Je retrouve 75% de ce qu'elle ressent, et aussi à ce fameux déni des proches au début. Pourtant très important, ça, de ne pas nier la maladie, car celui qui en est atteint peut alors penser qu'il a une maladie honteuse. Et je reconnais également la difficulté de taper sur un clavier.

J'apprends qu'un RDV s'est libéré chez le neurologue le 18 février. Banco ! Plus tôt j'aurai le diagnostic, plus tôt je pourrai me soigner.
Finalement ce sera le jour de mon anniversaire, le 30 janvier, que je pourrai y aller.
Il prendra 40 minutes pour me consulter, me demandant de parler de mes troubles, me faisant marcher, faire des tas d'exercices avec les mains. Me reposant des questions... Peu à peu je vois son visage se fermer. Je me mets à sa place, si comme Catherine Laborde j'éclate en sanglots à l'annonce du "verdict", sa tâche ne sera pas facile.  Chérie aussi remarque l'air sombre du docteur et ça ne la rassure pas.
Moi "je suis prêt".

Le docteur se lance. Il énumère tous les troubles qu'il a observés (tremblement de repos, problèmes de fermeture des doigts, rigidité extrapyramidale, animie scorée, marche traîante à pas lents, perte du balancement des bras, écriture en pattes de mouche) et finit par me parler de "syndrome parkinsonien".

Je m'y attendais, et je dois dire plutôt content qu'on ait mis un nom sur ce que je ressens depuis deux ans et qui allait en s'aggravant. Là il me donne de la dopamine pour stabiliser, et me prescrit une IRM cérébrale pour voir l'étendue de la chose.
Chérie au début tente de faire l'autruche (attends de voir les résultats de ton IRM) mais cessera très vite ce déni, sans doute s'est-elle renseignée auprès du pharmacien qui lui donnera mon médoc, très spécifique.
Tant mieux car une saloperie pareille, vaut mieux être à deux pour l'affronter. Et désormais elle ne nie plus, et quand à moi, j'évite de plus en plus le sujet pour ne pas lui donner encore plus de souci.

La pauvre, avec moi côté santé (même si je sais, il y a pire) elle n'a pas tiré le gros lot : 2012 hypertension, 2015 diabète, 2018 Parkinson...
Avant qu'arrivent d'autres trucs (logiquement ça devrait être en 2021!) je pense que le mieux est de profiter un max de la vie, pendant que je suis encore "potable". On n'est pas riches mais le peu qu'on a sera dépensé.

On a déjà décidé de refaire comme en 2014 et 2015 : s'évader à deux pour la St Valentin. Minou se gardera tout seul, de toutes façons il dort 21h sur 24 ! Hôtel et resto sont déjà réservés.

Je vous embrasse.

04/02/2019

21 ANS

21 ans que, vers 8h du matin, mon ex m'appelait au boulot pour me dire :

t'es assis ? ta mère est morte.

Mon cerveau a choisi de "prendre un crédit", il a disjoncté tout de suite, reportant le chagrin sur les mois et les années qui allaient suivre.

Ainsi j'ai pu prendre les choses en main pour mon père, demander à son médecin traitant de le mettre à l'hôpital pour qu'il ne fasse pas de bêtise, organiser les obsèques.

Je reverrai toujours cette église du Vigan complètement vide, mon cousin germain Robert étant en Thaïlande et ma cousine Ginette de Montpellier empêchée de venir par son mari.

Mon ex n'exprimait aucune émotion, ma fille sanglotait à gros bouillons, elle adorait sa grand-mère paternelle.

Mais le crédit, il fallait le rembourser, et c'est ce qui s'est passé les années qui suivirent.

Le 23 février 2003, devant une "traite" plus difficile à supporter que les autres, j'ai pensé que 35 comprimés d'Imovane me permettraient de la rejoindre.

St Pierre était vigilant, qui m'a refoulé.

A présent mon chagrin s'est apaisé, et j'espère que ma mère me voit heureux de là-haut.
Pourvu qu'elle n'aille pas regarder vers ma descendance, ça lui ferait trop de peine.


Si toutefois les Anges peuvent éprouver de la peine.

Je vous embrasse.

 

11:46 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (3)

23/01/2019

St Avaugourd des Landes, clin d'oeil du destin

Tout le monde se souvient de son premier amour, de son premier baiser. L'actrice Charlotte Valendrey a patienté quatre années avant que l'heureux élu daigne enfin le lui donner !!

Moi ce fut plus rapide ! Mais plus tardif. J'avais 19 ans.

Mes parents avaient décidé cet été-là de passer le mois d'Août dans le Haut-Doubs.

Je ne connaissais personne dans le Haut-Doubs, et j'étais prêt à parier à 100 contre un que j'allais m'ennuyer ferme dans ce coin de France, pourtant très joli, à un jet de pierre de la Suisse.

Je ne m'étais pas trompé, malgré le solex (d'occasion) que mon père m'avait payé pour mon bac, malgré la Suisse toute proche, les deux premières semaines furent pour moi très très mornes. Pour la première fois de ma vie, je n'attendais qu'une chose, le retour à Paris, la rentrée universitaire où j'allais côtoyer un monde nouveau - et mixte surtout ! - après les grises années lycéennes Louis-Le-Grandesques.

Le 16 août ce fut la fête au village, et j'y fis la connaissance d'une jeune fille, Brigitte. Elle était un peu plus jeune que moi, et on se plut tout de suite.

Ce fut sur la chanson "Gloria" que l'un et l'autre échangeâmes notre premier baiser... Sensation si étrange sur le moment qui vous laisse ensuite avec une envie irrésistible de recommencer !

Aux 15 premiers jours de mortel ennui succèdèrent alors 15 jours de rêve. Mais arriva ce foutu mois de septembre, celui qui brise les unions, et comme tant d'autres nous dûmes nous séparer, se promettant  - comme tout le monde - de nous revoir le plus tôt possible. Un mois après, très exactement, quand elle reviendrait de son mois de vacances avec ses parents, en Vendée département qu'elle préférait nettement à son pays de neige.

J'ai déjà raconté ici les exploits que j'avais déployé pour parvenir à mes fins, tandis qu'on s'envoyait de lettres d'amour dignes de la collection Harlequin.

Et le 8 octobre je revenais dans le village.

Mais elle n'était pas là. Ses parents l'avaient mise en pension, voyant d'un très mauvais oeil cette relation avec un "parisien"... Grâce à la fille de mes hôteliers, je parvins à la voir... quelques minutes à travers une grille de son lycée. Elle pleurait, moi aussi.

Néanmoins je n'abandonnai pas. C'est De Gaulle qui vint à mon secours !
Plus exactement sa mort, ce qui occasionna un jour de deuil national. Si bien que j'avais un week-end de trois jours.  Ce qu'il fallait à mes voisins horticulteurs pour aller chercher des chardons. Et où ça donc ?  Oui, dans le Haut-Doubs.

Je sautai sur l'occasion pour leur demander s'il y aurait une place pour moi, la réponse fut oui, à condition que ça ne me dérange pas d'être serré et de voyager à bord d'une voiture d'avant-guerre !
Bien entendu je n'avais pas prévenu Brigitte. Je voulais lui faire la surprise. D'autant, m'avait-elle dit, qu'elle serait parée de ses plus beaux atours car elle était de mariage ce dimanche 15 novembre.
 
Le jour J, alors que les cloches sonnaient (je frémis depuis en écoutant la chanson de Claude François) d'un pas hésitant je me dirigeai vers le cortège, dans lequel je vis ma Brigitte avec une belle robe et des fleurs dans les cheveux. Elle manqua de défaillir quand elle me vit, et me fit signe qu'on se verrait après.
 
 
 
Les minutes étaient longues, et quand enfin le cortège fut terminé, c'est non pas Brigitte que je vis, mais sa soeur.
Qui me dit "va-t'en, ma soeur ne veut pas te voir".
 
Le coeur arraché, je m'en allai vers ma pension où les amisq qui m'avaient logé faisaient ce qu'ils pouvaient pour me consoler. J'avais réussi à capter la BBC et écouter le hit anglais. Je m'en souviens encore, la numéro un était Freda Payne avec Band of gold !

Le lendemain, départ pour Paris, et durant le trajet, je n'avais qu'une obsession : qu'une voiture venant d'en face nous percute...
A Noël je lui envoyai une lettre, et par retour du courrier elle confirma qu'elle ne voulait plus me voir, en disant : "je ne veux pas m'engager si jeune."

Je mis très longtemps à "cicatriser", je ne sais même pas si voilà seulement 6 ans j'étais "guéri". Une note écrite en octobre 2012 en atteste.

Le temps passa, chacun fit sa vie. Elle se maria, moi aussi. Et, pendant 30 ans, j'éviterai soigneusement ce petit village.
Ca me faisait mal. Les rares fois que j'avais à le traverser (il est situé sur une route internationale) c'était une véritable épreuve. S'ils avaient mis un radar, j'aurais eu mon permis de retiré depuis longtemps....

En 2002 j'étais très mal. Très très mal, et je sentais au fond de moi que j'avais atteint la fin de "mon voyage". Et je décidai alors de passer 8 jours là-bas. Juste avant de tirer ma révérence.
Mon ex et ma fille étaient contentes que j'accepte enfin de faire ce deuil. Sans trop savoir pourquoi. Pendant cette semaine, malgré un soleil radieux, je n'étais pas très bien, j'avais une drôle de sensation... Toujours cette satanée hyperintuition !

Et le dernier jour, le vendredi, sur l'insistance de "mes nanas" (qui certainement voulaient en finir avec cette histoire), je me décidai quand même à me rendre chez elle.
J'y trouvai alors une dame, qui me déclara être sa belle-soeur. A l'évocation de Brigitte, je vis son visage se fermer.

"Vous la connaissez" ?

Je répondis que j'avais été son premier amour.
Et là je vis son visage presque s'illuminer l'espace d'un instant puis elle m'avoua alors que Brigitte avait depuis longtemps quitté le village.

Qu'elle avait habité la Vendée, à quelques deux heures de voiture de chez moi à l'époque.

Et elle m'apprit aussi... qu'elle était morte du cancer deux ans auparavant.

 

En 2003, après une TS ratée, j'y passerai plein de fois, dans le petit cimetière de Saint Avaugourd des Landes, pour fleurir celle qui fut mon premier véritable amour. J'y ai déposé une plaque :"à mon amie". Cela par rapport à son mari et ses enfants, dont j'apprendrai plus tard qu'elle leur parlait de temps en temps de moi...

 

 



Mais l'histoire ne s'arrête pas là !

En 2012, après 5 années d'euphorie (2005/2009), j'étais de nouveau assez mal.
Les notes que j'écrivais sur mon blog à cette époque peuvent en attester.  Fort logiquement, avec une épouse que la maladie avait rendue machiavélique et une famille - à l'autre bout de la France - qui se souciait de moi comme une guigne, j'attendais - cette fois paisiblement - "que ça sonne".

C'est d'Internet que me viendra le salut. Au départ une adversaire - coriace - dans un quizz musical, cette femme de Bastia deviendra ma confidente, puis "un peu plus" au bout de quelques mois.
Problème : elle aussi était mariée ! Et la Corse n'est pas près du Doubs..
Et là encore, je ferai des pieds et des mains pour faire sa "véritable" connaissance (avril 2013), alors qu'elle et moi continuions d'être brimés, niés, massacrés par nos conjoints respectifs. Pour tenir elle s'était mise en mode grand-mère, et moi en mode hit-parades / généalogie.
Nous avions prévu de ne rien bousculer, et de se voir en catimini dans son Ile 5 jours tous les 6 mois (vacances de Pâques et de la Toussaint). Nous ne voulions pas faire de casse..
Mais son mari, qui l'espionnait autant que mon ex le faisait pour moi, découvrit la chose, et à partir de là, pendant trois semaines, la séquestra, la menaça, l'isola, l'obligeant même à se réfugier chez sa maman âgée de 92 ans.

Elle devait fuir. Mais où  ?
Moi je devais prendre mes responsabilités.
Et le 8 novembre au matin, j'annonçai à mon ex que je quittais la maison. Je lui laissais tout, carnet de chèques, voiture, meubles, et même mes diverses collections de disques et de revues qui me suivaient depuis pas mal de décennies. Après tout, vu le nombre de fois elle m'avait demandé "de foutre le camp une bonne fois pour toutes", elle-même ayant déjà quitté le domicile conjugal quinze mois auparavant, je pensais - naïvement - que cela serait mieux pour tous les deux.

L'histoire nous montrera que non, ma chérie sera privée de deux de ses trois petites-filles, et moi de mes deux petits-enfants (dont je ne suis d'ailleurs pas censé connaître l'existence) et aussi, surtout, de ma fille unique qui ne m'adressera plus la parole pour avoir osé avoir fait ce qu'elle, avait fait 8 ans auparavant.

Mais c'était le prix à payer, on ne regrette rien.

On s'installera à Toulon en 2013, à Sanary en 2014, et après un divorce difficile de quatre années (quand j'ai vu les monstruosités déversées sur mon compte en 2016/2017 j'ai été atterré - mon Parkinson partira d'ailleurs de là) on se mariera en 2018.

Quel rapport avec le début de ma note me direz-vous ?

Je me suis penché sur sa généalogie. Mère Corse, je suis à peine arrivé à 1860 de ce côté-là.
Mais père "continental" ! Né à Moutiers les Mauxfaits (Vendée).

Moutiers les Mauxfaits. Moutiers les Mauxfaits... Ce nom me disait quelque chose, mais quoi ?

C'est en remontant les générations que j'ai compris. Le berceau de sa famille paternelle est....

SAINT AVAUGOURD DES LANDES !

Beaucoup d'aîeux de mon épouse sont enterrés dans le petit cimetière.

A quelques mètres de la tombe de Brigitte, mon premier amour.

 

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La boucle est bouclée. Saint Avaugourd des Landes fait la liaison entre mon premier et dernier amour...


Je vous embrasse.

 

30/07/2018

Pas de top ce dimanche 28 juillet....

Mais j'ai une bonne excuse :

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Malgré tous les obstacles qu'ils ont eu à surmonter, 
Robert et Murielle se sont enfin mariés.

13/03/2018

9 MARS 2018 : BELLE RENCONTRE !

Tous les trois quatre mois je vais à Paris. Pendant que chérie va voir sa maman à Bastia, où je ne suis pas trop en sécurité, vu que la maman en question habite juste en face de son ex ! Et ma rencontre avec celui-ci donnerait à peu près la même chose que chérie croisant la mienne (d'ex) dans les Côtes d'Armor..

Bref, Paris. Valise lourde, car j'ai pris l'ordinateur. Que vais-je lire dans le train ? En principe c'est Cauvin ou Bouvard. Là c'est le "tour" de Philippe, et j'emporte et si je disais tout, un opus de 1977 où il passe les people de l'époque en revue. Sans complaisance, ce qui était rare à l'époque.


J'avais pris mes billets longtemps à l'avance, ce qui me dispensait d'emprunter le TGV low-cost Ouigo, où on est serrés comme des sardines, et qui vous laisse à Disneyland. J'aime bien le parc de Mickey, mais sa gare un peu moins, car avec le Ouigo, on doit faire le parcours du combattant, et avec une valise lourde ce n'est pas le top.
Quand j'ai pris les billets, j'avais le choix entre le Ouigo (arrivée à Disney 19h45, donc Paris 20h45) pour 35 euros, le TGV seconde classe à 42 euros direct Paris, et la première à 48. Ce que j'ai fait, pour l'aller comme pour le retour.
Le retour Ouigo impose de partir de Paris à 11h dernier délai, le TGV que j'ai choisi me permettait de partir 3 heures plus tard. Direct Toulon en plus !

A Paris, j'ai revu un petit-cousin (petit-fils de ma cousine germaine) que je n'avais plus revu devant "les évènements". Dont on n'a pas parlé, lui étant féru de généalogie et de météorologie, comme son "tonton" ! 
Le temps là-bas était comme celui de Sanary quand je suis parti, à savoir frisquet, venteux et souvent pluvieux.
J'étais finalement content quand j'ai refait ma valise, le vendredi. Direction Gare de Lyon, avec changement de bus. Sous le flotte et le froid, mon Bouvard dans la poche de ma parka.
J'y étais en avance, arrivé à midi et demie pour un train partant à 14h11 ! J'ai déjeuné au Mezzo i Pasta, fast-food de pâtes fraîches nouvellement implanté là-bas. Trés raisonnable : Pour dix euros, grande portion de pâtes plus une bouteille de vin. 
A 13h j'étais dans une des salles d'attente, attendant que la voie de mon train soit affichée. Logiquement 13h51 pour un départ à 14h11.
13h51 arrive. Rien.
13h55. Rien .
14h. Encore rien !
Pendant ce temps je vois défiler sur le panneau des trains qui sont censés partir après le mien, et, quand même, un peu après 14h, j'ai des infos !
NICE MENTON RETARD 30 MN. Donc encore plus d'une demie-heure à faire le poireau.
Mais toujours pas d'indication de voie. Une voix masculine dans le haut-parleur parle de "problèmes de signalisation". Comme d'habitude !

Il n'y a que sur les passages à niveau des Pyrénées Orientales que la signalisation est infaillible...

A 14h20, le panneau indique "HALL 1". La Gare de Lyon est depuis toujours dotée de deux halls de départ : le hall "royal", le plus près de la sortie, celui où débouche le métro et qui donne sur le parvis, et le "hall 2", dit "Hall des oubliés" pour lequel il faut se taper 500 mètres supplémentaires. 
Donc, toujours avec la valise, direction le Hall 1, qui n'est pas, contrairement à l'autre, à l'abri des courants d'air.
Mais je ne sais toujours pas de quelle voie il partira ! Moi et les quelques 500 voyageurs du train en question qui piétinent sous le froid. 
14h35 : des news ! Toujours pas de voie, mais RETARD 40 MN ! J'entends des murmures dans le hall, bien entendu aucun agent SNCF à l'horizon ! Je prends une photo pour l'envoyer à ma chérie :

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ENFIN à 14h50, ils annoncent la voie ! Je suis en voiture 3, donc logiquement je n'aurai pas beaucoup à marcher.
Tu parles ! La première "voiture" est numérotée 11...
La composition du train est la suivante : 11  12  13  14  15  16  8  7  6  5  4  3  2  1 !
On aura traduit : tout le double TGV à remonter...
Tandis que des coups de sifflet menaçants retentissent pour faire presser les voyageurs (ne manquent pas d'air !) je gagne ma voiture 3. 
Place 82, pas trop mal située. Je range ma valise, ma parka, mon pull et je récupère mon Bouvard.
A 15h pétantes (50 minutes de retard finalement) le train s'ébranle. Là je dois dire qu'il se donne du mal pour essayer de grignoter quelques minutes, car il bourre pas mal.
Je regarde autour de moi. Je suis un des plus jeunes, comme c'est le cas en première. Je ne vois qu'une jeune femme de l'autre côté de l'allée.
Il règne un silence de mort dans le wagon, même un éternuement serait mal vu...
Mais juste à côté j'entends quelqu'un parler à haute voix.
- vous notez cette phrase : "au sujet des commémorations..."
La même voix que Philippe Bouvard. 
Et là je regarde d'où vient la voix. A côté de la jeune femme en question, un monsieur avec costume arborant la légion d'honneur, C'ETAIT PHILIPPE BOUVARD LUI-MEME !!!
J'en parle par sms à ma chérie laquelle me répond "demande-lui un autographe"...
Me croyait-elle ? Alors j'ai pris mon courage à une main, l'autre tenant le bouquin, et me suis adressé à lui.
- vous êtes Monsieur Bouvard ?
Il me regarde avec des yeux pétillants. C'était bien lui.
- ça me ferait plaisir que vous me dédicaciez ce livre, je suis un de vos plus grands admirateurs (ce qui est vrai)  et là il me répond :
- Avec plaisir ! C'est quand même incroyable que vous lisiez un de mes ouvrages dans ce train !
Je lui réponds sans mentir, à savoir qu'il était (avec Patrick Cauvin) mon auteur de chevet quand je me rendais à Paris.
Là il se lève - enfin fait un geste en ce sens, il a 88 ans - et me serre la main, toujours avec le même regard pétillant, presque "reconnaissant". Me demande mon prénom et d'une écriture rapide, me fait ma dédicace, presque en s'excusant :
- Vous savez, avec l'âge, on lit de moins en moins bien et on écrit de plus en plus mal...
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J'avoue que je ne sais pas ce que j'ai pu balbutier comme réponse. De voir comment cet homme, qui depuis 50 ans, a parlé aux plus grands, notamment tous les présidents de la Vème république, les plus grands acteurs, chanteurs, écrivains, s'était donné la peine de se lever et de me serrer la main, à moi qui ne suis qu'un pékin lambda, m'a complètement secoué !

Oui je suis un de ses plus grands admirateurs. J'ai fait plusieurs notes sur lui. Et pourtant, il n'est pas de mon bord politique...
C'est à 16 ans que je l'ai découvert, sur RTL où il jouait les méchants.  Puis à la télé avec samedi soir, dont je ne loupais aucune émission. J'ai découvert sa littérature dans la foulée avec des ouvrages assez percutants pour l'époque. Au cinéma où il a joué dans l'aile ou la cuisse en 1976 avec De Funès.
Les grosses têtes en revanche, je n'étais pas fan. Du reste en cette période moralisatrice où une petite drague est assimilée à du harcèlement sexuel, cette émission grivoise serait interdite avec le contenu des années 80, 90 et 2000 !
Ruquier, qui le lui a piquée, est nettement plus "consensuel" !
Mais ce qui m'a marqué, c'est son "petit théâtre" où il a révélé beaucoup de talents encore en herbe : les Inconnus, Mimie Mathy, Chevallier/Laspalès, Smaïn, Muriel Robin, feu Marcel Philippot (je l'aurai un jour, je l'aurai), Tex, Fabrice Luchini...

Enfin je ne vais pas faire sa "nécro" avant l'heure, mais quand même une petite anecdote : En 1999, suite à l'arrêt brutal de mes antidépresseurs, je suis devenu maniaco-dépressif. Et dans mes moments "maniaco", j'envoyais toujours un courrier pour féliciter les auteurs que j'avais lus et qui m'avaient plu.
Bien évidemment personne n'a répondu à ce courrier émanant d'une personne visiblement dérangée.
Enfin presque personne : Bouvard, lui, a pris soin de me répondre, et assez longuement.
C'était en 2000 et ce geste m'a touché, m'a montré que cet homme est quelqu'un de profondément humain et altruiste. 
18 ans plus tard, j'en ai eu la confirmation.

Et - clin d'oeil du "Destin", son épouse, Colette Sauvage, a le même nom que la mère de Marité, ma demi-soeur...


Je vous embrasse.

24/02/2018

15 ANS DE RAB

Voilà 15 ans, le 24 février 2003, je me réveillais très tard. Vers les 14 heures.

Pas content, mais alors pas content du tout !

Car logiquement je n'aurais pas dû me réveiller.

La veille, vers 22 h, j'avais été à l'endroit où je travaillais pour récupérer dans mon armoire personnelle 3 boîtes de 14 comprimés d'Imovane dosés à 7.5 mg (3 fois le dosage du stilnox). Et dans la foulée, j'en avais avalé une boîte d'un coup. 

Puis, avant que je ressente le moindre effet, je monte dans ma voiture direction chez moi. Où je donne le change, comme si de rien n'était, avant d'aller me coucher. 
Dans la salle de bains, je me renfile à nouveau une dizaine de comprimés et je vais - chose inhabituelle - aller faire un bisou à ma fille dans son lit, les larmes aux yeux.
Et dans mon lit j'attends.
Serein.

Cela faisait plus de trois ans (décembre 99) que je luttais pour ne pas "céder à la tentation", mais cette fois la conjugaison simultanée de trois facteurs a fait rompre la digue.
Serein, donc, j'attends. J'attends la "délivrance".
Fatigué de me battre, contre une histoire d'amour à laquelle j'étais désormais seul à croire, contre mes chers collègues de Vannes dont j'étais la tête de turc depuis mon arrivée. Normalement je devais les quitter à la rentrée suivante pour rejoindre Besançon, j'étais largement en tête des postulants. Mais justement, à 22 heures j'avais appris par mail qu'un "emploi réservé" m'était passé devant !
Donc, rempiler pour au moins encore un an de lynchage, non merci !

J'attends donc, mais "ça" ne vient pas !
Sur les coups de 1h du matin, je reprends alors le chemin de la salle de bains et de nouveau 10 comprimés, avec, pour que l'effet soit plus radical, une bonne rasade d'eau de Cologne. Beuuhhhhh !
Et cette fois, moins de 10 minutes après, je pars.




Mais apparemment ça n'a pas marché puisque je suis toujours là ....
J'ai résisté à 250 mg d'hypnotique !!! Un "cas" dans la médecine me confieront tous mes médecins traitants.
Ca me fait doucement rire quand, actuellement, un pharmacien sur deux me refuse une donne quotidienne 50 fois moins forte...

Je vais l'avoir mauvaise, car pour nombre d'individus bornés, un suicide manqué est jugé comme du cinéma, "un appel au secours"... Mais je ne suis pas Johnny, et je pense au regretté collègue de blogs Dominique qui a fait comme moi voilà six ans et a "réussi" sa TS. Je pense aussi à Dalida, je pense à Marilyn. Qu'aurait-on dit s'ils s'étaient ratés ?

En tout cas, "là-haut" on ne veut pas de moi. C'est clair.

Et "Ils" ont eu raison !

Car après des décennies tournées vers le passé, enfin je recommence à faire des projets d'avenir. 
Voilà quatre ans j'ai été "à la croisée des chemins". J'avais le choix entre la nostalgie morbide dans un contexte dangereux pour moi (mes notes de 2011/2012 sont toujours en ligne), et une promesse, semée de pièges, mais qui s'élevait vers les sommets.

Quand on m'a mis le couteau sur la gorge, en novembre 2013, je n'ai alors plus tergiversé.

Ca m'a coûté cher, en argent (pas très grave quand on en a encore un peu), ça m'a coûté ma fille, ma petite-fille (je ne suis toujours pas censé savoir qu'elle existe - elle aura trois ans en octobre) et une partie de ma famille.

Mais que ça m'a rapporté ! 

Je l'ai écrit, le "père indigne - mari volage - suicidaire - lubrique - alcoolique" décrit par certains avocats a trouvé quand même une femme qui veuille bien, malgré tout ça, se marier avec lui.

Merci à Celui qui "là-haut" fait le tri parmi les postulants au Grand Départ et grâce à Qui je vais avoir une vieillesse heureuse.

Je n'avais pas compris voilà quinze ans, à présent je réalise.

Je vous embrasse.