01/02/2025
Mes années-radio : le jour où j'ai refusé de passer pro
Les jours où je ne bosse pas, j'anime avec Cathy "studio 104", un talk-show où du lundi au vendredi nous interviewons tout ce qui bouge ! Du chef de gare de Gap au jazzman Memphis Slim, des nationalistes Corses à l'Homme du Picardie, du simple auditeur au groupe Les Forbans, en tout 180 émissions.
A l'occasion du 38ème anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, le 27 janvier, nous recevions un déporté qui avait passé 3 ans dans cet enfer. Il avait tout juste 60 ans, mais en paraissait 80. Ses yeux étaient fixes, et de sa voix fluette, il nous raonta là-bas.
Au début ce que nous savions déjà. Depuis peu d'ailleurs, depuis très exactement 5 ans, date de diffusion du feuilleton holocauste . Avant, on avait une vague idée, mais depuis, les gens avaient réalisé. Il n'était que temps ! Certes il y avait des négationnistes. D'autres zozos (mêmes morts ça reste des zozos) pour lesquels des millions de morts n'étaient que détails.
Comme pause musicale on passa "the partisan" de Leonard Cohen. Je ne sais si pour lui ce fut un déclencheur, mais son récit devint alors plus précis, plus intime. De ses yeux toujours perdus vers un autre monde, il racontait, se racontait.
Des choses inimaginables.
Cathy s'arrêta de poser des questions, sa voix devenant de plus en plus étranglée, ses yeux laissant perler des larmes. Régis n'était pas mieux, quand à Muzol, qui avait vécu cette guerre, il s'était caché... Il n'y avait que moi qui, désormais seul à l'antenne, encourageais l'ancien déporté à se libérer. Ma voix était assurée, on pouvait penser à une certaine insensibilité de ma part.
Et arriva le générique de fin. Tandis que les autres étaient en lambeaux, je raccompagnai notre visiteur.
Ce n'est qu'une fois la porte fermée que j'explosai en larmes. Des sanglots que je mis de longues minutes à contenir, devant les autres, médusés.
La facilité aurait été de ne pas aller au bout des confidences, quitte à frustrer notre visiteur et surtout les auditeurs. Le temps d'un second disque (on avait prévu "nuit et brouillard") j'aurais pu "récupérer" et, pourquoi pas, me laisser aller.
Mais j'ai tenu. Au prix d'un effort insensé j'ai tenu, tenu l'antenne.
Je n'ai pas fait les infos, je suis parti juste après.
Le lendemain, tandis que j'animais mon émission flashback, Muzol profita que je sois seul pour passer au studio.
- mets "le jardin du luxembourg", j'ai à te parler.
S'il lui fallait douze minutes c'est que c'était grave. Je m'attendais au pire.
- Hier soir, en privilégiant l'antenne à ton émotion, tu as prouvé que tu es un vrai pro. Je dois engager un permanent en plus de Cathy et Régis. Si tu veux le poste est à toi, en CDI.
Cela assorti d'un chiffre à quatre zéros...
Je lui répondis que j'étais intéressé et que ça demandait réflexion.
En fait c'était tout réfléchi.
C'était non.
Certes mes émoluments étaient loin du chiffre de Muzol. Mais si j'acceptais il fallait que je mette en dispo la météo. Et à la reprise, adieu Embrun. Je repartais de zéro et ne pourrais prétendre qu'à une station peu demandée. Or je n'avais pas envie d'aller à Roissy, Trappes ou Bastia...
Et surtout, adieu ma liberté de ton, je deviendrais un employé, Cathy et Régis mes supérieurs hiérarchiques, Muzol mon boss.
Pas question.
Mais à partir de cette date, j'estimerai avoir réussi mon examen d'animateur/technicien.
12:07 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (3)
26/01/2025
Le "hit de papa" pour SEPTEMBRE 1963
1 | 1 | ELLE ETAIT SI JOLIE | 4 |
Alain Barrière – 54k | |||
2 | 2 | DEMAIN TU TE MARIES | 3 |
Patricia Carli – 53 | |||
3 | 3 | LES VENDANGES DE L’AMOUR | 3 |
Marie Laforêt – 48K | |||
4 | e | DIS-LUI QUE JE NE SUIS PAS LA | 1 |
Nancy Holloway – 23k | |||
5 | 6 | DE VILLE EN VILLE | 2 |
Compagnons de la chanson – 20k | |||
6 | e | LES VIEUX | 1 |
Jacques Brel - >17 k | |||
7 | 11 | QUAND REVIENT L’ETE | 2 |
Dalida – 16k | |||
8 | 4 | J’AI LA MEMOIRE QUI FLANCHE | 3 |
Jeanne Moreau – >15k | |||
9 | 5 | HEY PAULA | 3 |
Jean-Pierre et Nathalie – 15k | |||
10 | 8 | MONSIEUR BOOM BOOM | 2 |
Henri Salvador – > 10K | |||
11 | 7 | DIMANCHE A ORLY | 4 |
Gilbert Bécaud – moins de 10 k | |||
12 | e | ET NOUS AUSSI MON FRERE | 1 |
Sacha Distel - < 10k | |||
13 | 9 | LES AMOURS D’ANTAN | 3 |
Georges Brassens < 10k | |||
14 | 10 | TOURNEZ MANEGES | 4 |
Rika Zarai | |||
15 | 14 | LA MADRAGUE / L’APPAREIL A SOUS | 6 |
Brigitte Bardot |
Trois chansons écrasent les autres, et ne bougent pas dans le classement : elle était si jolie, demain tu te maries et les vendanges de l'amour, près de 50.000 ventes chacun. Et les deux premiers ne bougeront toujours pas ! Pour une fois les Compagnons ne verront pas le podium, ce top 6 sera leur meilleure place. Idem Dalida 2 places plus bas.
Pire encore, le nouveau Salvador qui fera un flop, alors qu'elle passait souvent à la radio.
3 entrées :
- Nancy Holloway qui ne devrait guère aller plus haut.
- Jacques Brel, qui au contraire fera une belle carrière avec les vieux. de même que
- Sacha Distel .
Il faut dire que va se produire un évènement qui va un peu fausser les classements.
Les 3 sorties sont :
- la BO de Mourir à Madrid, ex n°3, 60.000 ventes.
- Minnie petite souris, un des plus gros tubes de Salvador, 6 mois de présence, n°1 deux mois de suite (mai juin) et environ 200.000 ventes.
- l'étonnant donne tes 16 ans d'Aznavour, qui a occulté for me formidable ! 6 mois de présence, ex n°1 (avril), plus de 120.000 ventes.
Enfin chez les jeunes ça ne bougeait pas beaucoup non plus :
1) Première surprise-partie, boostée par Pendant les vacances; 96.000 ventes.
2) C'est ma fête (89k)
3) Pauvre Petite fille riche (79k)
4) File file file (58k)
5) Da dou ron ron (46k)
Venons-en à moi. Du Teil à Valréas ce sera beaucoup plus rapide. Prise de contact avec l'oncle et la tante, un peu pincés, c'étaient des notables là-bas. Ils occupaient un logement de fonction au nord de la ville au premier étage d'une villa, le rez-de-chaussée abritait son adjoint et sa famille (sa femme et ses deux filles de 15 et 17 ans).
Donc 20 jours à passer là-bas. Je me demandais bien ce que j’allais bien pouvoir faire ! Mais comme je venais de me passer un mois pourri, un peu plus un peu moins..
Je résolus de me balader dans la ville, fort belle et très typique. Le temps était encore chaud (plus de 30 en journée), c’était bien agréable et contrastait avec le mois polaire qu’on venait de se taper. Ma mère revivait littéralement... et puis l’ambiance méridionale, le marché en plein air, l'accent du midi, les odeurs de Provence, chatoyantes, les figuiers surtout. Et je marche, et je marche, je me sens bizarre. Un air de déjà vu. De déjà ressenti. Et une sensation de grand manque.
Mais bon sang qu’est-ce qui m’arrive ?
Marité !!
En fait mon esprit était en phase de décongélation, et cette ambiance provençale m’a rappelé Toulon, et par conséquence Marité. Tout m’est revenu à la figure: son visage, sa voix, son accent, son sourire, ses pleurs...
Et ses bisous.
Cela devint une obsession. Je ne pensai plus qu’à elle. Jour et nuit. Je pleurais même dans mon lit. Et comme je n’étais pas trop bête, je compris assez vite...
J’étais tombé amoureux.
L’ "incubation" s’était faite pendant le mois de juillet, j’avais “ le virus ” en moi sans le savoir. Le mois polaire dans l’Ardèche avait assoupi tout ça et l’ambiance provençale avait tout fait ressortir.
Ainsi je faisais donc partie du “ club ”, j’avais atteint à 12 ans et demi la maturité amoureuse.
Les premiers jours j’étais plutôt content. Car j’avais du coup réalisé que Marité m’aimait. A 8 ans elle était en avance sur moi...Ses pleurs à l’entrée de la gare de Nîmes, c’était ça. Je lui écrivis une carte postale où je lui disais que nos jeux me manquaient.
En attendant, je surprenais complètement ma mère. Moi qui voulais toujours jouer à quelque chose, m’occuper, remuer, je devenais d’un coup contemplatif. Je voulais absolument être seul, passant mes journées à arpenter les rues de Valréas, avec Marité dans la tête.
Comme Ferrat je ne vis pas le temps passer, et ce fut la longue journée du retour : 1h15 de car, 7h de train. C'est au cours de ce voyage que j'appris à calculer la vitesse du train grâce aux panneaux kilométriques : il faut diviser 3600 par le nombre de secondes entre deux panneaux consécutifs.
Puis ce fut la rentrée en 4ème dans un triste bahut parisien. Et pas de nouvelles de Marité, ni par courrier ni par mon père qui avait l'air emm... quand je lui posai la question. Etonnant qu'il n'ait pas de nouvelles de sa "collègue" ?
A dimanche prochain pour octobre où, promis, je serai beaucoup, beaucoup moins bavard.
Je vous embrasse.
17:29 Publié dans Cica-chansons, détripage, Musique | Lien permanent | Commentaires (6)
25/12/2024
les chansons qui ont marqué mes Noëls
Pas forcément des tubes, parfois inconnues au bataillon, des chansons qui ont accompagné les Noëls qui m'ont marqué.
MES NOELS TRISTES :
1972 service militaire, horrible, tout est raconté là.
1979 abandonné par ma première épouse le 24 au soir.
1990 toujours le 24 au soir, mon épouse d'alors jette mes parents dehors, ma fille est en pleurs; heureusement elle n'en gardera pas le souvenir.
1994 début de ma grosse dépression nerveuse, due au harcèlement/persécution d'un petit chef jaloux. Elle va durer 11 ans.
1995 dépression an III, en plus nous avons été obligés de déménager, notre proprio n'a pas renouvelé le bail.
9 ans que nous habitions un beau duplex où nous avions pris racine. Nous n'avons trouvé qu'un vieux F5 avec du marbre partout mais où le soleil ne rentre jamais, en plus infesté de rats et de souris..
1997 dépression an V. Pas de 1996 où j'étais tellement bouffé par les médocs que je je n'étais plus là. Mais an cette année 97, j'ai dû quitter mon Gévaudan que j'adorais, une femme que j'aimais à la folie malgré mes "chaînes", et m'éloigner de mes parents. On devait passer les fêtes chez eux, mais "chère et dure", voulant sans doute me faire payer mes turpitudes, annulera au dernier moment. Ma mère en mourra... Heureusement, il me reste mon cousin/frère Jean-Yves, qui n'est plus qu'à une heure de route..
1998 dépression an VI. Plus de Gévaudan, plus d'amour, plus de maman et plus de Jean-Yves, qui a été obligé de s'exiler outre-mer. Plus de harcèlement dans mon nouveau lieu de travail, mais de la haine. J'ai remplacé un mec au top et les collègues ont à la place un zombie qui dort sur la moquette et ne sait rien faire. C'est vrai qu'en 6 ans le travail a énormément changé et je ne suis plus du tout au niveau.
1999 maniaco-dépression an I. En ayant marre de me faire traiter de zombie, en avril, j'ai stoppé d'un coup mes 14 comprimés quotidiens. En effet je ne suis plus zombie mais bipolaire. Je dormais jusqu'à 20 h par jour, à présent ça ne dépasse pas 3. Je me suis réveillé, réalisant tout ce que j'ai perdu. J'ai espoir d'en récupérer un jour (boulot, Jean-Yves, retrouver mon Gévaudan, et pourquoi pas Nathalie ?) mais il est des choses irréparables, comme d'être passé à côté de ma fille depuis ses 11 ans. Certes ma maniaco
fera que, devenu vice-président de la FCPE 56, j'arriverai à la sauver in extremis du renvoi, et par deux fois, mais quand même. Désormais je n'ai qu'un seul but : la mort.
2000 maniaco an II. Je fais le vide autour de moi, à cause de mes périodes maniaco qui me rendent odieux. J'essaie de recoller les morceaux avec ma fille, avec qui je passerai régulièrement les vacances de la Toussaint à Paris. Côté boulot, à coup de stages je rattrape peu à peu. Mais je n'ai plus goût à la vie, qui elle non plus n'a plus le goût de moi. Heureusement je vais être sauvé par le gong... enfin LES gongs !
MES BEAUX NOELS
1960 Cette année Noel se passera chez des amis de mes parents. Qui nagent dans le luxe. Désormais hors de Paris et de ses miasmes crades et bruyants, ils habitent un chouette appartement d'où ils ont une vue magnifique sur la capitale dont ils peuvent boit les monuments illuminés la nuit. Leur fils a sa chambre à lui et même une troisième pour les amis ! Confort suprême, salle de bain, avec baignoire, et W.C. ! Et le chauffage central...
Je suis un peu triste quand le lendemain nous rentrons à St Germain des Prés. Dans notre studio sans eau courante sous les toits chauffé par une salamandre, où les lits-gigognes, une fois dépliés, occupent la moitié de la pièce. Et pourtant, 65 ans plus tard, on a du mal à s'imaginer que le bonheur se trouvait dans une tour HLM à Epinay sur Seine dans le 9-3....
1962 J'AI LA TELE !!! Tous les spectacles chez moi...
1963 Premières vacances en famille, à Lorient chez Jean-Yves, enfin ses grands-parents qui sont ma tante et mon oncle. Je découvre ce qui m'a tant manqué : une fratrie. Et en harmonie. Je me souviendrai toute ma vie de cette soirée du 24 où tous les enfants (5 en me comptant) sont dans cette ambiance, attendant les cadeaux du Père Noel. Peut-être y crois-je aussi à ma façon, puisque je me retrouve parmi eux ?
Malgré que je sois un "grand" de douze ans, qui prend tout seul le train entre Paris et la Bretagne...
1965 Deuxièmes vacances à Lorient. et encore meilleures, car je sais le goût qu'elles ont, et pour moi elles commencent dès la fin novembre, quand Paris s'illumine.
1966 - 1967 - 1968 - 1969 : Les mêmes, toujours avec autant de joie ! Même un petit plus pour 68 où mon autre cousin Germain, Robert, vient nous rejoindre. Une des 3 seules fois où les 3 uniques petits-enfants Bastide seront réunis , après 1951 et avant 2008.
1971 toujours les vacances Lorientaises, mais mon statut a changé : je suis enfin dans la voie que j'ai choisie, étudiant à l'Ecole Nationale de la Météorologie. On me paye - grassement - pour faire ce dont je rêvais ! Et désormais, à Lorient, muni d'une carte commerciale SNCF, j'y vais souvent...
1973 libéré !!! Je bosse à Orange, avec le statut d'officier (et la chambre qui va avec) .
1982 bel exemple de résilience : après avoir été abandonné par ma première épouse, avoir servi de rattrape-mari par une petite garce, m'être chopé la tuberculose et fait 3 mois d'hosto, me voilà l'animateur radio le plus écouté du département des Hautes-Alpes! Et là, les filles, elles font la queue pour sortir avec moi. Mais à l'instar de Sardou, à bientôt 32 ans seules les femmes m'intéressent, pas les jeunes filles. Qui de préférence n'écoutent pas la radio. Je veux être aimé pour moi.
1984 C'est le numéro un. Mon plus beau Noel, me voilà papa d'une petite merveille de fille de 3 mois.
Tout est allé très vite : j'ai trouvé la perle rare en mai 83, l'ai épousée en novembre, et notre fille est née en septembre. Le premier Noel d'un papa c'est indescriptible.
Hélas le conte de fées s'arrêtera en juin 85, avec une sale maladie neurologique qui changera du tout au tout le caractère de sa mère.
1993 Professionnellement je suis au top : directeur du département que j'aime le plus : la Lozère. Amoureux fou d'une collègue, qui m'aime autant mais il y a nos chaînes...
2004 Je suis à Biarritz, où je fais du bon boulot et où je suis apprécié de la plupart des collègues, qui m'appellent "Patxi". Administrativement j'aurais dû être leur chef, mais j'ai refusé, ayant bien vu que l'un d'entre eux rêve du poste depuis près de 15 ans. Côté familial, je passe depuis 1999 les vacances de la Toussaint avec ma fille, et même plus car en septembre je lui ai fait découvrir Venise. Je cohabite tant bien que mal avec sa mère, qui est moins agressive. Nous avons même décidé de faire construire une maison dans le Haut-Doubs, où les étés restent supportables.
2018 14 Noels se sont succédé. En février 2006 mon épouse tente ne opération du cerveau par trépanation, qui rate. Je mettrai 6 ans à la reconstruire. En 2012 elle avait récupéré 80% de ses facultés, mais j'avais perdu les miennes. J'étais vidé (ce blog, commencé en 2010, peut en témoigner) et à la limite d'une nouvelle dépression, quand soudain une femme...
Très joueuse, au bout de son mariage, on est adversaires dans un blind-test de chansons. Enfin la suite vous la connaissez. Enfin si vous avez bien lu ce blog. On fêtera Noel 2018 à Paris, en jeunes mariés que l'on est. On profite car on sait que c'est la dernière fois que l'on voyage. La maladie a déjà commencé à me bouffer. Oh j'ai honte de dire ça avec ce que subit Michel. Mais croyez-moi, Parkinson est une saloperie, qui tue aussi, mais en ayant l'air de ne pas y toucher. On n'en meurt pas "de", mais "des suites de". C'est tellement plus mignon !
En ce jour particulier, pensée à mon épouse Marie-Cécile, sans qui, au bout de quelques heures, je serais perdu, puis finalement mort. Le pire c'est qu'elle sait où j'en suis de cette maladie "dégénérative" mais elle espère toujours. Merci à cet Ange Gardien qui a été mis sur ma route. Et qu'elle ne m'en veuille pas trop si en ce jour où les familles sont réunies, de penser à mes deux petits-enfants Margot (10 ans) et Raphael (6 ans) que je connaîtrai jamais. Peut-être en ai-je un troisième ?
Comme pour les deux premiers il faudra que je voie sur Google...
Je vous embrasse, et vous souhaite un joyeux Noel.
ps je m'excuse de cette mise en page laborieuse, j'ai encore du mal avec le traitement de texte linux.
16:18 Publié dans Cica-chansons, détripage, Musique | Lien permanent | Commentaires (18)
15/10/2024
9 ans déjà !
Nous avons beaucoup bougé en 2015.
D'abord, en janvier, Venise. Je tenais absolument à faire connaître cette ville magique à Chérie, ville que j'avais eu la chance de visiter une douzaine de fois entre 1982 (avec mon cousin/frère Jean-Yves, en voiture depuis les Hautes-Alpes, l'horreur entre Turin et la Sérénissime, 370 km d'autoroute, souvent dans le brouillard, avec les italiens et leur conduite "particulière". En plus à l'arrivée le parking - très - cher, obligation de donner les clés, et donc siphonnage de réservoir - pas une seule fois je n'y ai échappé) et 2004 (avec ma fille, l'aller en train - depuis Biarritz - et retour en avion).
Le train s'imposait pour nous, qui partions de Toulon, avec un seul changement (à Milan) et des prix compétitifs (35 euros) dans des voitures très confortables.
Je voulais lui faire éprouver le choc de l'arrivée. La gare de Venise Sainte Lucie est lépreuse et bruyante, comme beaucoup de gares italiennes et même françaises. Mais derrière la porte de sortie...
Un calme incroyable, juste le clapotis de l'eau car on débouche directement sur le Grand Canal.
Séjour inoubliable, avec bien sûr la gondole, que je prenais pour la première fois.
Quinze jours plus tard, week-end à Nîmes la Romaine, puis Montpellier où je lui présentai une cousine que je ne voyais que trop rarement, because un mari qui faisait le vide autour d'elle.
Mi-mars, la SNCF faisait un "coup", à savoir des billets intercités à 20 euros, quelle que soit la distance. Nous choisissons Bordeaux, où nous passerons 36 heures pour une durée de voyage de 14 heures. Mais je voulais lui faire découvrir une ville magnifique et magnifiée par la piétonnisation du centre historique. Et aussi chasser le souvenir de séjours pas très touristiques neuf ans plus tôt.
En avril ce fut Paris, l'Olympia où moi le parigot de naissance n'avais jamais mis les pieds ! Pour applaudir I Muvrini et leurs chants Corses qui prennent aux tripes. Le retour se termine par le Palais de Justice de Toulon pour la fameuse "conciliation", procédure obligatoire et o combien épuisante. Sans compter les "synchronicités", un truc incroyable dont je vous parlerai plus tard.
Paris de nouveau pour moi en mai, pendant que Chérie allait à Bastia voir sa maman qui fêtait ses 94 printemps. Là-bas ma tête était mise à prix !
A partir de mai les nuits sont chaudes à Sanary. Mais celle du 6 au 7 juin frisait les records. 28 degrés dans la chambre à une heure du matin ! Je sentais que j'aurais du mal à arriver au 24 juillet salvateur où j'avais prévu trois semaines dans le Haut-Doubs. Alors je me suis levé, allé sur "le bon coin" afin de trouver un "coin" pas trop cher, pas trop loin et surtout pas trop chaud !
Une demie-heure me suffira pour que les conditions soient réunies : 150 euros la semaine pour un F3 situé dans la Haute-Loire (300 km, 4 heures) à 1100 m d'altitude. Le site "Météociel' m'apprenait qu'il y faisait pas plus de 13 degrés ! Et pas plus de 20 au maximum. Banco. Chérie est réveillée, je lui en parle. Chambre à coucher indépendante de la pièce à vivre, elle est d'accord. Le lendemain, coup de fil à l'annonceur, c'est libre pour la semaine du 13 au 20.
Le vendredi 12 départ pour la Haute-Loire, arrêt prévu à Aubenas.
Nous ne perdrons pas de temps au cours de cette semaine Auvergnate, allant du Puy à Ambert et du Mézenc à Mende (si !!!!). Chérie est tombée amoureuse de cette région, à tel point qu'elle me propose d'y acheter une petite maison de vacances, vu les prix pratiqués. Je dis OK dans la limite d'une certaine somme, sachant que mon divorce va me coûter un bras.
Et nous trouvons ! Une petite maisonnette située dans un des rares endroits du 43 que je ne connais pas,
Alleyras. Signature prévue chez le notaire pour septembre.
Retour à Sanary, où le temps ne s'arrange pas ! Même les locaux n'en peuvent plus, et du coup, nouvelle escapade sanitaire qui nous mènera à Barcelonnette, Embrun et Briançon. Où on respire un peu, il ne fait "que" 35 degrés. A 1300m d'altitude.
Le jour du record, le 5 juillet ! Il n'avait jamais aussi chaud... Et à ce jour, malgré 2019, malgré 2022, le record tient toujours.
Chérie insiste depuis des mois pour avoir un chat. Nous le trouvons sur la page facebook d'une dame qui recueille les chats abandonnés, à près de 100 bornes de Sanary. Mais il n'est pas encore sevré et nous devons attendre octobre pour le récupérer.
Enfin arrive le jour du départ pour le Odou. 3 semaines non pas de repos (nous bougerons beaucoup, de l'Alsace à Gstaad, de la Forêt Noire à Grindelwald) mais de convalescence après être passés dans le hammam du Sud.
Requinqués, nous pouvons de nouveau affronter les tropiques Varois avant de repartir pour l'Auvergne, prendre officiellement possession de notre bien. Tout y est à refaire à l'intérieur mais à notre grande surprise tout le quartier va nous aider ! les uns allant déposer à la déchetterie (27 km, vive les "communautés de communes") des bidons et autres saloperies encombrant la cour - oui, nous avons une cour !) les autres nous aidant à refaire le plafond... 9 ans plus tard, nous faisons partie intégrante de ce quartier, qui est vraiment une famille pour nous.
Et c'est début octobre que nous retournons à Sanary. Le 14, coup de fil de la "dame aux chats", nous pouvons récupérer notre merveille à 4 pattes. Et le 15, Calin (synchronicité, c'est Chérie qui a trouvé le nom !!) entre dans notre foyer, dans notre vie. Pour nous c'est un peu notre fils.
9 ans aujourd'hui donc.
Ce même jour, à 1200 km de là, ma fille accouchait d'une petite Margot.
Sans me prévenir. Je ne saurai que j'étais grand-père qu'un an plus tard, par hasard sur Internet..
Contrairement à Calin, je n'ai pas de photo de ma petite-fille.
Encore une synchronicité : peut-être a-t'elle croisé un de mes fidèles commentateurs dans un certain Carrefour Express ?
Je vous embrasse.
11:58 Publié dans ceux que j'aime, détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (3)
23/08/2024
Mes chansons olympiques - 3) 2016 / 2024
2016 Rio de Janeiro: Sans les Russes (dopage). L'américain Michael Phelps écrase une troisième fois la natation, de même que sa compatriote Katie Ledecky qui obtient l'or sur 200, 400, et 800m nage libre ! On la reverra... En athlétisme Usain Bolt remporte le 100 et le 200 tandis que Wayde Van Niekerk bat le record du monde du 400 en 43.03 ! En Judo c'est le français Teddy Riner qui se distingue en obtenant une seconde médaille d'or chez les poids lourds; on le reverra lui aussi ! Les Français qui remportent l'or dans leur pré carré (aviron, boxe, canoé, cheval, escrime, judo et voile) mais cette fois pas ailleurs. L'argent pour le perchiste Renaud Lavillénie (5.98m) l'inattendue lanceuse de disque Mélina Robert, le décathlonien Kévin 'bobo" Mayer, le handball H et F, et pour la natation le relais 4 X 100 NL masculin sans oublier Florent Manaudou au 50m, qu'on reverra aussi.
Quant à moi, que de chemin parcouru depuis Londres ! Je vous avais laissés en octobre 2012 abattu, n'attendant plus rien de la vie, m'essayant au jeu "song pop" pour tuer le temps. En toute immodestie, je m'aperçois que j'y domine tout le monde. De l'autre côté de la Méditerranée, une dame de Bastia est dans le même cas ! Jusqu'au jour où on se trouve l'un en face de l'autre... Cela fera des étincelles ! Puis de longues discussions par messages. Nous devenons rapidement amis puis confidents, et nous constatons que nous sommes dans la même situation, à savoir méprisés par nos conjoints qui deviennent de plus en plus menaçants envers nous. En décembre nous ressentons "un peu plus" que de l'amitié, nous nous rendons compte "en même temps" que nous ne sommes pas si nuls qu'"ils" le disent. Cependant si Ouhans-Bastia ce n'est pas Manhattan-Kaboul c'est presque ça ! Alors je programme des vacances Corses pour avril. Là-bas coup de foudre immédiat. Mais chacun la bague au doigt ! Alors, pour préserver nos - grands - enfants nous décidons de ne nous voir que tous les 6 mois, quelques bouts d'après-midi en cachette, tout en préparant nos "comings out"..
Mais en octobre 2013 nos ex-conjoints nous chopent (sans se concerter !) simultanément. "Allez, fini de jouer, retour à la niche" ! Avec gros chantages à la clef. L'erreur...! La niche on en a soupé ! Sans compter le rappel de cette "traîtrise" qui ne manquerait pas désormais de revenir à tout bout de champ... Alors on plaque tout. Laissant maison, duplex, souvenirs. Une valise chacun, point-barre, on leur laisse tout. Notre point de chute sera Toulon, une ville que je connais par coeur. Puis Sanary. En 2015 nous achetons une maisonnette en Auvergne, que nous mettrons 9 ans à retaper, et nous adoptons un petit chat. C'est en Auvergne que nous verrons ces J.O.
2021,Tokyo La moisson de médailles sera nettement moins bonne que la précédente pour les tricolores. L'or retrouvé pour le handball des deux sexes et le volley féminin. L'argent pour Kévin Mayer au décathlon, le basket masculin et en natation, c'est Florent Manaudou qui nous sauve avec son 50m NL. Mais dans ce domaine la France n'a pas dit son dernier mot comme dirait un récupérateur d'extrême droite (la vraie). Aussi pour le rugby à 7 féminin. C'est tout en dehors de notre "pré carré".
Pendant les Jeux de 2016, bien que ruinés par nos divorces (vu nos moyens le F2 - et encore, meublé avec bail précaire - était la limite supérieure) nous étions heureux et nous le savourions. Nous attendions que mon divorce soit terminé pour nous marier. Mais deux bombes nucléaires allaient me tomber dessus. La première explosa sur le moment. C'est Google qui m'apprend... que je suis grand-père ! Ils avaient osé ! Moi qui avais grandi sans fratrie ni grands-parents, j'avais été au comble du bonheur quand ma fille était née, j'avais tellement hâte d'avoir des petits-enfants, de fonder une grande famille... Et voilà qu'on m'en privait. Je n'avais pas pris la menace de ma fille au sérieux (papa, si tu quittes maman tu ne verras jamais tes éventuels petits-enfants), peut-on faire une chose pareille à un père s'il se sépare d'une épouse qui ne le supporte plus ?
Margot a 9 ans, Raphael 6 ans, je n'ai même pas une photo... Je pleure quand j'entends le téléphone de Claude François. Mais en cachette car Chérie pense que si j'ai le manque de mes petits-enfants, c'est que je ne l'aime plus ! Alors, comme pour l'Alsace-Moselle avant la guerre de 14 n'en parler, jamais; y penser, toujours.
Seconde bombe, à retardement celle-là : Parkinson. Premiers signes en 2017, les fameux tremblements. Hélas ça ne s'arrêtera pas là... En 2018, l'année où je peux enfin épouser Chérie - après 4 ans et demie de vie commune - les symptômes s'accélèrent (peur en conduisant, ralentissement de mes mouvements qui deviennent désordonnés, voire confus) mais mes muscles n'ont pas commencé à fondre : fin 2019, quand nous quitterons Sanary pour Aiguilhe (un quartier du Puy en Velay) je ferai - et soulèverai - une quarantaine de cartons, souvent lourds.
Le coup de grâce se fera début janvier 2020 avec une double hernie discale. Là j'arrêterai la conduite automobile, c'est la fin de mon autonomie. Le confinement Jupitérien m'empêchera de me soigner, et, assez vite (voir photo, prise en juillet 2020) je vais avoir de plus en plus de mal à me déplacer. Adieu les séjours à Paris !
Paris où se passent les Jeux de 2024. Exceptionnels ! Au niveau international, pour moi qui ai été sprinter, la finale du 100m m'a bluffé. Si le chrono du vainqueur (9.79) est remarquable, il n'est pas exceptionnel. Ce qui l'est, en revanche, c'est la moyenne des finalistes : 9.84 !! Le dernier a fait 9.91.. Il aurait obtenu l'or à Séoul, devant Carl Lawis himself. Autre exploit, en natation cette fois, les 46.40 du chinois Pan, qui écrase son propre record de 40/100èmes. Duplantis, qui à la perche bat les records du monde à la demande. Comme Bubka, à chaque record c'est le jackpot... Et puis, cocotico, notre nageur Léon Marchand est le nouveau Phelps : 4 médailles d'or dont 2 espacées de moins de deux heures ! Et aussi notre vététiste Pauline Ferrand Prévot, qui met près de 3 minutes à la 2ème ! Si elle va sur la route, je connais certaines bataves qui vont trembler...
Je ne vais pas énumérer toutes nos médailles, google le fera mieux que moi, mais je voudrais évoquer trois médailles d'argent imméritées. En football d'abord, je ne comprends pas comment cette équipe de "pieds cassés" a pu arriver en finale. L'équipe du Puy joue mieux ! A l'inverse, au 100m haies féminin, Cyrena Samba Mayela est pour moi arrivée en même temps que sa concurrente. Ce qui explique ses sanglots de déception. Enfin nos basketteuses ont été privées de l'or olympique par un arbitrage très discutable.
Ne pas oublier la 4ème médaille sur 4 olympiades de Florent Manaudou, comme pour l'immense Teddy Riner en judo.
Quand à moi ces jeux je les suivrai de bout en bout. Bien obligé car désormais mes pas sont comptés. Cela fait deux ans bientôt que je ne prends plus le train, un an que ne vais plus au supermarché. C'est soit le lit soit le fauteuil. Le roulant au-delà de dix mètres. Je ne peux plus écrire, heureusement qu'il y a le clavier (jusqu'à quand ?). C'est Chérie qui m'habille, me déshabille, me coupe ma viande, me lave... Jamais au grand jamais je n'aurais pensé que quelqu'un puisse faire tout ce qu'elle fait pour moi, jusqu'au moins ragoûtant ! Sans elle, je suis mort, et ce n'est pas une image. C'est elle qui me maintient dans cette chienne de vie, qui n'est désormais pour moi qu'un parcours du combattant. J'ai de quoi me "libérer", mais elle - qui a tout quitté pour moi - aurait une peine immense, à la mesure de son Amour. Alors je reste, en augmentant les doses de dopamine (ça booste la libido, je confirme) pour essayer d'atteindre la fameuse "lune de miel"...
Je vous tiens au courant.
Et je vous embrasse.
18:51 Publié dans Cica-chansons, détripage, Marie, moi, Musique, Sport | Lien permanent | Commentaires (25)
15/08/2024
Mes chansons olympiques : 2) 1996 / 2012
1996, Atlanta , où enfin les Français se distinguent : 37 médailles, dont 15 en or. Marie-Jo Pérec à nouveau au 400m, plus le 200 ! La série des perchistes en or continue avec Jean Galfione et ses 5m92, douze ans après Pierre Quinon. Et bien sûr notre fameux "pré carré". Sinon, Carl Lewis remporte l'or pour la 4ème fois consécutive et Bailey abaisse le 100m en 9'84 !
Ces jeux, je les verrai de loin, du fond de mon lit, trempé de sueur. Bouffé par les antidépresseurs, je suis un zombie sur lequel les gosses des rues jettent des cailloux ! Bien entendu je ne conduis plus. Ceux qui ont lu mon blog depuis le début savent pourquoi j'en suis arrivé là, pour les autres rendez-vous là. De cet été 96, j'ai quelques images d'Alsace, de Jura, et un souvenir précis de mes paroles alors que nous rentrions sur Mende : "non, je ne veux pas y aller"... Devant ma fille de douze ans !
2000, Sidney Le triathlon devient (enfin) sport olympique, tandis que les femmes sont (enfin aussi) admises au saut à la perche et lancer du marteau. La France espérait le triplé avec Pérec mais celle-ci a fui 48 h avant son entrée en piste ! Sinon pas d'exploit mais trois médaillés de cette année-là deviendront...ministres ! (de Sarkozy, Hollande et Macron) l'actuelle - ne faisant pas partie des trois - ayant été tenniswoman.
En ce qui me concerne, "tortionnaire" a réussi à me faire quitter Mende, j'habite désormais la Bretagne - j'y resterai 6 ans - et j'ai arrêté brutalement les médocs l'année précédente. De dépressif je deviens bipolaire ! Avantage : mes "hauts" durent plus longtemps - j'en profiterai pour tout rattraper côté boulot, réapprendre à conduire, devenir vice-président de la FCPE 56 et surtout délégué de classe ce qui me permettra de "sauver" deux fois ma fille. Inconvénient : mes "creux" sont très profonds. L'ensemble étant dominé par une incessante envie d'en finir. Je tiendrai quand même 4 ans...
2004, Athènes : Ces jeux sont marqués par le nageur Michael Phelps qui remporte 8 médailles dont 6 d'or. Emulation? En tout cas pour la France commence un nouvel âge d'or en natation, où la famille Manaudou va couvrir 6 olympiades ! C'est Laure qui ouvre le bal en remportant le 400m nage libre, l'argent sur le 800, le bronze sur le 100 m dos devant les yeux émerveillés de son petit frère de 13 ans, Florent, qui ne se doute pas alors que lui aussi sera médaillé, en 2012, 2016, 2021 et 2024 !! En athlé, notre 4 X 100 remporte le bronze. Moi j'ai touché le fond en février 2023, et en juin Internet m'a sauvé, j'ai pu m' y épancher. J'ai aussi enfin pu quitter cette Bretagne qui ne me souriait pas pour aller à Biarritz. Au moment des Jeux ma bipolarité avait fortement diminué, j'étais dans une belle région, j'avais un joli petit magot et côté boulot j'étais revenu au niveau et mes collègues m'appréciaient, je m'étais fait un tas d'amis, j'étais presque bien. Presque...
2008, Pékin: Usain Bolt pulvérise le record du 100m : 9'69" sans dopage (20 ans auparavant le Canadien Ben Johnson - chargé - avait réalisé 9'79") et récolte l'or aussi au 200m. En natation ce sont 25 records du monde qui ont été battus, dont 7 par le seul Michael Phelps ! Mais l'épreuve Reine, le 100m nage libre, est remportée par un français : Alain Bernard. Les frenchies décrochent aussi le titre en 4 X 100, l'âge d'or se précise. En handball nouveau titre olympique. Pas d'or pour l'athlétisme.
Pour ce qui est de ma vie, 2008 est mitigée. J'habite désormais le Jura, où j'ai enfin pu obtenir un poste de brigadiste polyvalent. Au moment des Jeux je suis en mission à Strasbourg. J'irai ainsi jusqu'à Guéret, Le Havre, Lille, et surtout l'Alsace. Comme à Biarritz on me félicite partout pour mon travail. En 2005 j'ai fait construire une belle maison près de Pontarlier que j'habiterai - dans 4 ans normalement - quand je serai à la retraite. Et, surtout, je pense avoir réussi à tourner une certaine page. Mais en 2006, mon épouse d'alors se fera trépaner, le neurochirurgien croyait dur comme fer pouvoir lui enlever son foyer épileptique, mais une erreur médicale a fait rater l'opération. Non seulement son foyer est toujours là mais elle est devenue aphasique. Devenant orthophoniste à plein temps, je mettrai 6 ans à pouvoir la guérir.
2012, Londres : Apparition du golf et du rugby à 7. En athlétisme Renaud Lavillénie obtient l'or à la perche avec 5,97m. Suffisant pour l'emporter. Et le bronze, une fois de plus, pour notre 4 X 100. La série aurifère continue pour le handball, de même que pour la natation : 50m NL (Florent Manaudou) 200m NL (Yannick Agnel), 400m NL (Camille Muffat) et 4 X 100.
Ces J.O. je les verrai... à l'hôpital, suite à une bonne hémorragie consécutive à un pic de tension. Quand j'ai vu la mère de ma fille non seulement ne pas venir à mon secours mais regarder la scène d'un air jouissif, j'ai compris que notre médecin traitant avait raison : il devenait dangereux pour moi de rester avec elle. Son opération ratée l'avait rendue infirme, enfermée en elle-même et surtout désinhibée, sans filtre. Depuis 15 ans elle m'en voulait à mort de l'avoir "trompée" et allait me le faire payer au prix fort. Désormais je n'avais plus la protection du boulot, j'étais fait comme un rat dans ma belle maison. A la sortie de l'hôpital j'avais non pas des idées noires, mais grises. Une sorte de fatigue, une envie de dormir sans réveil, je la ressens encore quand j'écris ces lignes, vieillard grabataire et inutile.
Me restait Internet. Et justement, Facebook venait de lancer un jeu de chansons, song pop...
17:21 Publié dans Cica-chansons, détresse, détripage, moi, Musique, Sport | Lien permanent | Commentaires (16)
08/08/2024
Mes chansons olympiques. 1) 1964 / 1992
J'insiste sur "mes". Il ne sera pas ici question des numéros un de l'époque, facilement consultables sur la Toile, mais de mes chansons préférées à l'époque de ces J.O.
1964 Tokyo. Pour la chanson, l'exception qui confirme la règle ! Mes premiers J.O. que je suivrai avec passion. Mon père m'avait donné le virus, m'emmenant souvent à Charléty. Des médailles d'or ne pouvaient pas nous échapper : en athlétisme Jazy évidemment, mais aussi Bernard l'autre Michel, et également Maryvonne Dupureur. En natation la belle Christine Caron dont tous les garçons étaient amoureux...
Finalement, tous échoueront ! A la veille de la cérémonie de clôture, zéro médaille d'or. Ce sera... un cheval (!) , Lutteur B, qui nous sauvera la mise le dernier jour.
1968 Mexico. Toujours aussi passionné. On attendait les cyclistes, on a eu les cyclistes. En athlétisme on avait un bon 4 X 100, ils ont fini "bronzés"; pas mal ! On n'espérait rien d'autre mais je ne sais pourquoi j'étais devant mon écran le 16 octobre à 2h du matin, malgré un contrôle de physique six heures plus tard. Bien m'en a pris, car sur le 400 m féminin je verrai une course de légende : Colette Besson, la championne de France, fait une dernière ligne droite de folie et doublera une à une ses concurrentes et décrochera l'or. En dehors du milieu, personne ne la connaissait ! Dans la plus grande discrétion elle battra le record du monde l'année d'après. Cette modeste prof bordelaise ne prenait pas la lumière...
A Mexico pas mal de records battus, mais qui n'auraient pas dû être homologués : Mexico est à 2260m, donc la résistance de l'air - est diminuée de plus de 20%, ça joue !
1972 Munich. Rien vu ! Il faut dire que là où j'étais, le poste de télé le plus proche se situait à dix kilomètres... Non, pas dans le désert de l'Arizona, mais bien en France, dans le Gard à près de 1600m d'altitude. On retiendra surtout de ces jeux la prise en otage d'athlètes Israéliens par des terroristes palestiniens, qui en exécuteront onze.. Le sport passera au second plan, malgré les 7 médailles d'or du nageur Mark Spitz, le Léon Marchand de l'époque. Côté français la voile et l'aviron nous sauveront du ridicule.
Ma chanson est interprétée par un inconnu, Jean-Pierre Savelli, qui devra attendre douze ans pour connaître le succès grâce au duo qu'il formera avec Chantal Richard pour interpréter besoin de rien envie de toi...
1976. Montréal : Guy Drut, en argent à Munich, devient champion olympique du 110m haies. Pas d'autre médaille d'or pour nous en dehors du cheval ! A noter l'époustouflante prestation de la Roumaine Nadia Comaneci (14 ans) en gymnastique.
1980. Moscou, où une bonne partie de la planète sera absente, emmenée par les Américains pour cause de guerre contre l'Afghanistan. Double chance d'avoir des médailles, surtout en athlétisme. Chance que nous ne saisirons pas, nous contentant en dehors des "habituels" escrime, judo et cyclisme, du bronze au 4 X 100. Sans les Américains...
Côté perso, ce seront les seuls jeux que je regarderai seul, ma première épouse m'ayant abandonné la veille de Noêl, pour cause d'adultère. Non, pas moi, c'est elle qui m'avait trompé ! Réaction féminine bizarre et pourtant fréquente.
1984. Los Angeles. Là c'est l'inverse ! C'est le bloc communiste quoi boycotte, réponse du berger à la bergère. Encore plus de médailles à récolter pour ceux de "l'Ouest". Qui ne s'en priveront pas, nous compris.
Il y aura des exploits, comme ceux de Carl Lewis (100m, 200m, saut en longueur, et 4 X 100) et Valérie Brisco-Hooks (200m, 400 et 4 X 400) en athlétisme. La France, entre sa 4ème place à la Coupe du Monde de football en 82 et sa 3ème en 86 sera championne olympique de ce sport en 84 ! Préfigurant les années 1998/2022 où elle sera au sommet avec deux victoires et deux finales sur six coupes.
Perso moi aussi serai au sommet : habitant une région paradisiaque et sur le point d'être papa. Seule ma santé me donne des petits soucis, typhoïde en 82, mononucléose en 84, les trente kilos perdus les cinq premiers mois de 1980 y sont sûrement pour quelque chose.
1988. Séoul. Marqués par le dopage de Ben Johnson. 9'79 c'était trop beau, trop tôt. Il faudra attendre quelques années pour y arriver "naturellement". Côté français rien de saillant, citons quand même le bronze au relais 4 X 100. Côté perso, mon épouse d'alors se découvre épileptique, maladie cachée par ses "chers" parents. Je vivrai désormais dans l'angoisse permanente. De plus son caractère a énormément changé, elle est loin la douce jeune femme connue un jour de mai 83...
1992. Barcelone. Enfin les Français ne se contentent pas de leur "pré carré" (cyclisme, escrime, judo, équitation) et Marie-José Pérec, un quart de siècle après Colette Besson, décroche l'or au 400m. Et médaille du même métal pour nos handballeurs, une première ! Côté perso ça ronronne, les crises de mon épouse s'espacent, côté boulot j'ai réussi un concours interne en 89, à 38 ans je suis arrivé au plus haut niveau de la catégorie B, l'équivalent de commandant dans la police. Ca ronronne, mais plus pour longtemps, dès septembre ça va swinguer !
La suite après une page... Je plaisante ! La suite - et fin - dimanche.
Je vous embrasse.
11:26 Publié dans Cica-chansons, détripage, moi, Musique, Sport | Lien permanent | Commentaires (4)
30/04/2024
les mots pour le dire
On croit avoir tout dit quand on dit frileusement "la maladie". Quelle erreur ! la maladie, bon, elle est la circonstance, l'occasion, le terrain sur lequel vont pouvoir se construire des choses.
Mais voici que tu te mets à penser à toi-même de façon toute différente, toute nouvelle. Tu t'aperçois avec effarement, peut-être en pleine panique, que tu penses à toi de l'extérieur. Tu prends conscience de ton corps, de tes organes, par la souffrance toute nouvelle qui te les révèle.
Jusque là tu les ignorais. Tu t'ignorais. Tout fonctionnait dans l'huile. Si de temps à autre, l'un manquait soudain à sa fonction, ses copains, unis, contribuaient à y remédier.
La maladie détruit ce bel accord.
Peut-être suis-je trop général en disant "la maladie". Peut-être suis-je à ce point perturbé par la brutale incursion dans ma vie de la Parkinson sinistre que j'ai tendance à tout ramener à cette fille de pute.
C'est qu'aussi elle aime morbidement vous faire prendre conscience de son pouvoir et de la méchanceté de ses caprices. Au maux variés dont elle m'accable en permanence - le pire étant de ne plus faire cent mètres en marchant - elle en ajoute d'autres, furtifs ou tenaces, qui vous montrent que, s'il lui plaît, elle peut faire encore plus mal.
Et puis il y a les médicaments.
Presque tous les parkisoniens en conviennent, les remèdes sont plus astreignants que le mal lui-même. C'est entre 3 et 6 fois par jour qu'il faut ingérer une demi-douzaine de produits différents, dosés avec précision. Ajoutons à cela les maux accessoires qui, au fur et à mesure de la détérioration de vos organes, naissent sous vos pas comme pâquerettes en avril, et qu'il faut bien soigner aussi.
La maladie de Parkinson s'attaque à la matière même du cerveau. On la soigne donc avec des produits agissant sur ces régions, avec des résultats pas forcément concluants, mais souvent bizarres...
François CAVANNA*, in "crève Ducon", Editions Gallimard.
* fondateur de "hara-kiri" en 1960, puis de "Charlie-hebdo" en 1970. Mort des suites du Parkinson en 2014.
12:19 Publié dans détresse, détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (10)
14/02/2024
Tout le monde veut prendre sa place
Mon émission de jeux préférée, que je ne verrai pas encore aujourd'hui... Remplacé par l'hommage national rendu à un ancien ministre qui aura certes marqué son époque, mais cependant vécu 20 ans de plus que la moyenne de ses contemporains, et ce, sans avoir déchu.
La grande faucheuse a pas mal frappé ces derniers mois. Notamment :
- Guy Marchand, chanteur/acteur de grand talent, mais surtout connu pour son personnage télé Nestor Burma (années 90/2000), vaincu par le cancer.
- Marion Game, notre "Guéguette" de "scènes de ménages", emportée par un méchant alzheimer.
- Marie-Claire Buzy, interprète de "dyslexique" morte à 66 ans d'une maladie inavouable (pas moyen de savoir laquelle).
- Jane Birkin, qu'on ne présente pas, emportée par un AVC.
- Emmanuelle, l'ado de "premier baiser" morte à 59 ans.
- Marcel Amont, un des chanteurs les plus populaires des années 50 à 70, victime de problèmes cardiaques.
- Jean-Louis Murat, chanteur Auvergnat (ils ne sont pas si nombreux) dont on se souvient de "regrets" avec Mylène Farmer, victime d'une embolie pulmonaire.
Elle guette aussi Florent Pagny, qui résiste pour l'instant à son cancer, Michel Drucker, qui la narguait chaque fin d'année, et qui a fait 3 infarctus dans la foulée...
Par chance, je n'ai aucune de ces maladies. Le gendre d'une amie chère vient de partir après un an et demie d'agonie : Charcot. Horrible... Et je me plains !
Pour en revenir à mon émission, c'est une femme, Stéphanie, qui occupe le fauteuil tant convoité.
Dans le temps (je regarde l'émission depuis ses débuts) j'ai failli passer les sélections. Mais un contretemps au boulot m'en a empêché. Pas de fauteuil rouge !
Mais j'ai eu un noir à la place, qu'on m'a livré hier :
Aux beaux jours (quoiqu'aujourd'hui on a 21°) je vais pouvoir enfin sortir de chez moi !
Je vous embrasse.
16:02 Publié dans détripage | Lien permanent | Commentaires (7)
12/12/2023
Mes années-radio. Chapitre 1 : la découverte (1981)
Juin 1981. Je suis à l'hôpital Saint Eloi à Montpellier, section "maladies infectieuses". Grosse suspicion de tuberculose. Moral en berne car on a évoqué devant moi un pronostic vital mal barré...
Un gros évènement va marquer ce séjour à l’hosto. J’ai bien sûr emmené mon radio cassette, et continue d’enregistrer. RMC surtout. Et un beau jour, je ne sais pas lequel, je tombe sur une « radio pirate ».
La vraie radio pirate, Radio 2000, qui émet quelques heures depuis une avenue voisine. Mitterrand avait promis qu’il autoriserait de telles radios sur la FM, et certains ont vite réagi, sans attendre le décret d’application.
Là on sent vraiment que c’est des amateurs.... Les « heu... » sont partout, ils se trompent de temps en temps de disques. « Et heu main-te-nant - heu, plaace à notre ami, heu...Ange, qui va heu nous préparer, pardon, vous présenter, heu sa fameuse émission.... »
N’empêche, c’est sympa. Ils n’ont en tout et pour tout que 20 disques (je les ai comptés) dont ma chouchoute Kids In America de Kim Wilde mais vraiment, oui, c’est sympa ! D’entrée j’enregistre une cassette. Et un jour, où j’avais un gros coup de blues (car ça me prenait de temps en temps, au point qu’ils sont même un jour allés chercher un psy pour m’examiner) le fameux Ange lance une émission de dédicaces. Il donne le numéro, et moi je le compose. Ca fait vraiment film américain larmoyant, mais pourtant c’est rigoureusement exact:
« Allo, Radio 2000..
- Oui, bonjour, ce serait pour avoir un disque.
- Oui, tu t’appelles comment ?
- Patrick.
- Et à qui tu le dédicaces ?
- Ben (là je souris) à moi.
- Comment ça à toi ?
- Oui, je suis dans une chambre d’hôpital et je vais peut-être mourir... »
Je le sais, j’en rajoutais un peu, mais en même temps ils avaient leur scoop à Radio 2000. Je demande bien sûr Kids in América.
C’est Maxime Leforestier qui passe, et tout à coup ça s’arrête net. « J’interromps ce disque pour dédicacer Kim Wilde à Patrick, qui est en train de mourir à St Eloi... »
Je venais à cet instant même de découvrir ce que la radio libre pouvait apporter. Cette petite radio de quartier, d’immeuble presque, qui devait compter à tout casser quelques dizaines d’auditeurs, s’est permis de tout chambouler pour « une cause ». La mienne en l’occurence. RMC ou Europe 1 ne l’auraient jamais fait, même si - je l’ai dit - la radio est un média beaucoup plus souple que la télé. A grande radio grandes causes, ce qui est normal (comme l’arrêt brutal de l’émission culte Quitte ou double le jour de décembre 1959 quand le barrage de Malpasset a cédé) à mini-radios mini-causes. Bien sûr je ne suis pas passé à l’antenne (ils n’étaient pas équipés, ou... ne savaient pas encore comment faire) mais n’empêche ça m’a donné du courage. Je savais que maintenant je n’étais plus seul dans ma chambre d’hôpital. D’autres pensaient à moi, sans même me connaître...
(à suivre)
Ces lignes ont tout juste 20 ans (mars 2003), extraites de mes "mémoires".
12:03 Publié dans détripage, moi | Lien permanent | Commentaires (5)